JULIE † easy as a kiss, we'll find an answer.

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don't worry, life is easy. (julie+léo)
Il se promène un peu au hasard. Ce soir, bien déterminé à ne pas rester chez lui à se goinfrer de ses médocs, il sort évacuer son énergie dehors. Direction la boîte de nuit. Peut-être trouvera-t-il même quelqu'un à ramener euh... nulle part en fait. Il ne peut pas tellement se ramener chez Rae avec une conquête et il n'a pas les moyens d'se payer une chambre d'hôtel pour une nuit quoi. Bref. Il erre donc un peu comme un toutou abandonné, entrant dans la boîte de nuit et partant d'abord vers le bar se prendre un verre de martini pour bien commencer la soirée. Il a envie de fumer d'un seul coup, mais il attendra de faire une sortie clopes dehors. Il balaie la boîte des yeux. Pas même une tête familière. Ah si, là-bas, près du comptoir d'où il vient de partir. Julie. Ses lèvres de fendent d'un sourire sincère et il s'approche... avant de s'apercevoir qu'elle est avec un autre type. Il serre les dents, ralentis, jusqu'à se poser juste à côté d'elle – elle est de dos, sans doute ne le voit-elle pas – pour écouter ce qu'ils se disent. Il sent ses nerfs s'échauffer. Ok, il est carrément en train de la draguer là sous ses yeux. Alors qu'ils sont en « couple ». Il serre les dents et agrippe son verre nerveusement. Il faut qu'il se contrôle où il va vite dégénérer. Tout le monde – ou pas en fait – sait comme Léonard est le meilleur cobaye en matière de type ne sachant pas contrôler ses émotions. Il fouille sa poche intérieure. Il n'a même pas pris ses anxiolytiques avec lui. Il ne peut même pas s'assommer un peu. Il soupire. Finalement, à l'entente d'une phrase bien ambiguë de la part dudit type, il se lèvre, contourne sa Julie et se plante devant eux. Sans aucune gêne. Salut mon gars, j'te dérange pas trop là ? Tu veux pas lui demander combien elle prend pour la nuit aussi tant que t'y es, hein ? Allez, vire. Il se tourne vers Julie, ignorant le type dès ce moment. Il attrape la main de la belle demoiselle, un sourire dérisoirement contrastant avec son ton précédent sur le visage. Comment tu vas ma belle ? À peine a-t-il fini sa phrase qu'il sent la main du type sur son épaule. Il l'ignore. Parce que si dans cinq secondes il est encore là, Léo finira par lui mettre son poing dans la gueule. Il garde son regard sombre rivé dans celui de Julie, comme pour se concentrer.

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Julie détestait passer ses soirées seule à son appartement. Elle avait pour habitude de sortir presque tous les soirs et jusqu’ici, elle ne se lassait pas de ce mode de vie que certains trouvaient dépravé. Ce soir-là, elle avait bien besoin de décompresser et quoi qu’on en dise, il n’y avait rien de mieux qu’une soirée en boite de nuit pour faire le vide. Et de nouvelles rencontres, évidemment. D’ailleurs, peu après son arrivée, un mec plutôt séduisant l’avait accostée à coup de phrases toutes plus surfaites les unes que les autres. Elle l’avait laissé continuer en souriant avant de lui avouer qu’il lui faudrait plus que des répliques de lovers pour la mettre dans son lit. Elle avait toujours été très franche et n’hésitait jamais à dire le fond de sa pensée, peu importe qui se trouvait devant elle. Son honnêteté sembla plaire au jeune homme puisqu’il se remit à la courtiser beaucoup plus franchement, sans prendre la peine d’emballer ses intentions dans des phrases toutes faites et profondément ridicules. Alors qu’elle s’apprêtait à lui répondre, quelqu’un s’approcha d’eux et coupa leur conversation. Léo. Son copain. Enfin, celui qu’elle faisait passer pour son copain – et qui prenait visiblement son rôle très à cœur. Bref. Elle haussa un sourcil, faisant dévier son regard de son ami à ce parfait inconnu comme si elle assistait à un match de tennis. Elle guettait la réaction de chacun avec une appréhension non dissimulée. Avant qu’elle puisse dire quoi que ce soit, Léonard lui attrapa la main et se posta devant elle, ignorant royalement le Don Juan éconduit. Don Juan qui n'appréciait visiblement pas d'être relégué au second plan puisqu'il attira l'attention de son rival en posant une main menaçante sur son épaule. Mauvaise idée. « Si j’étais toi je ferais ce qu’il a dit et je dégagerais en vitesse », conseilla-t-elle avec un regard plus qu’insistant pour qu’il comprenne le message et qu’il ne cherche pas les problèmes. Elle savait que Léo pouvait parfois avoir du mal à canaliser ses émotions et à garder le contrôle. Elle ne voulait pas que cela dégénère. Julie serra un peu plus la main de Léo dans la sienne et planta son regard dans le sien pour essayer de le calmer un peu. Fort heureusement, le séducteur n’insista pas et il partit à la recherche d’une nouvelle proie sans demander son reste. Soulagée - et déçue, elle soupira doucement. « Wow. Merci Léo, tu as complètement ruiné mon coup ! » Elle avait dit cela en plaisantant mais elle était sérieuse. Cela dit, elle n'avait pas envie de déclencher une dispute inutile ou de l’énerver plus qu’il ne l’était déjà. D’ailleurs, elle avait bien du mal à comprendre ce qu’il l’avait mis dans cet état… Ce n’était pas le fait de l’avoir vu flirter avec ce garçon, tout de même ? Non, impossible. Ils ne faisaient que jouer la comédie pour les besoins de son plan machiavélique. Rien de plus. « Pourquoi tu as débarqué comme ça ? » Son comportement l'avait un peu surprise. Ils n’étaient pas obligés de jouer au couple 24h/24. Juste quand sa « cible » était dans les parages et qu’elle espérait le rendre jaloux. Elle remarqua soudainement qu'elle n'avait même pas pris la peine d'être polie ou de lui dire qu'elle était contente de le voir (parce que oui, c'était le cas), bien trop chamboulée par cette scène surréaliste. « Désolée. Ça me fait plaisir de te voir. » Elle lui adressa un petit sourire, constatant qu'elle serrait toujours sa main dans la sienne. Ils commençaient à prendre de drôles d'habitudes.

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Bon, d'accord. Débarquer ici était déjà à la base, une mauvaise idée. Mais venir s'interposer entre Julie et une de ses (probablement) conquêtes, plus encore. Surtout que rien ne lui en donne le droit. Son statut de "petit-ami" ne vaut qu'aux alentours de la cible de Julie, c'est tout. Normalement. Mais là, il a été poussé par autre chose. Allez savoir quoi. Enfin, je sais que vous savez, mais lui préfère l'ignorer, parce qu'il le sait aussi. « Si j’étais toi je ferais ce qu’il a dit et je dégagerais en vitesse » Julie l'aide, c'est merveilleux. Ben quoi ? Elle aurait aussi très bien pu le jeter, ça aurait été de droit. Alors il lui offre un clin d'oeil reconnaissant, sentant l'autre dans son dos retirer sa main de son épaule et s'éloigner rapidement. Parfait. Il adore se dire qu'il a du pouvoir comme ça. Une phrase et hop, dégagé le type. Il s'assoit alors sur le tabouret qu'occupait précédemment le jeune homme, prenant sa place sans en être vraisemblablement gêné. « Wow. Merci Léo, tu as complètement ruiné mon coup ! » Il prend un air peiné et interloqué. Ah, le comédien. Pas tant que ça en fait. Il croise les bras et lâche un petit rire. Ce type là ? Ton coup ? Tu rigoles, tu peux avoir... bien mieux comme coup, Julie ! fait-il avec une grande mine affligée. Comme lui, par exemple. Mais il n'a pas osé se donner en exemple. Ben ouais, il est très imprudent comme type mais aussi très lâche par moment. Il semble s'être calmé, ses poings se sont détendus, et il affiche un air décontracté. Plus lunatique que lui, vous mourrez. « Pourquoi tu as débarqué comme ça ? » Il fronce légèrement les sourcils, chagriné. Ne lui répondant pas de suite, il commande un verre et l'attend en silence. Elle n'a pas l'air ravie de le voir ici, visiblement, et ça lui fait de la peine... Il n'a même pas remarqué qu'il tient toujours sa main. Ça lui semble tellement naturel maintenant... Il n'a pas le temps de répondre qu'elle enchaîne. « Désolée. Ça me fait plaisir de te voir. » Il attrape son verre reçu et se tourne pleinement vers elle, une petite moue sur le visage. C'est vrai ça au moins ? T'es pas obligée de jouer la comédie là Julie, tu sais, j'comprendrais..., fait-il en baissant un peu les yeux. Il a tellement l'air d'un enfant par moments... Toujours ce besoin constant d'être rassuré. Si peu de confiance en lui, malgré-tout. Il boit quelques gorgées avant de reposer son verre et de retrouver un sourire sincère. Il la regarde avant de remonter ses yeux à son visage. Tu es ravissante ce soir. Comme pour souligner le geste il lâche sa main pour venir lui caresser la joue et remettre derrière son oreille une mèche de ses cheveux d'ébène. Comme une coutume, une habitude, dont il a du mal à se défaire même lorsqu'ils ne "jouent" pas à ce jeu de "faux-couple". Léo a toujours eu du mal à cerner les limites, en fait.

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« Ce type là ? Ton coup ? Tu rigoles, tu peux avoir... bien mieux comme coup, Julie ! » La brunette haussa un sourcil, ne parvenant pas à masquer sa surprise. Elle ne s'était pas attendu ce genre de réponse. Non pas que sa réplique plutôt flatteuse ne lui convienne pas – bien au contraire ! – mais... Bref. Elle allait éviter de penser à tout cela et prendre les choses comme elles venaient. C'était ce qu'elle avait toujours fait et jusqu'ici, cela lui avait plutôt bien réussi. Elle observa son ami sans rien dire. Son air affligé le rendait encore plus adorable. Oui, adorable. Il était de ces personnes attendrissantes qui vous touchent à chaque fois qu'elles prononcent le moindre mot. Et c’était assez déconcertant, d’ailleurs. Avant qu’il puisse lui donner les raisons qui l’avaient poussé à s’interposer entre elle et son ex-future-conquête, elle reprit la parole et lui annonça qu’elle était contente de le voir. En réalité, elle ne voulait pas savoir pourquoi il avait fait ça. C’était inutile, de toute façon ! Le mal était fait, peu importe le pourquoi du comment. « C'est vrai ça au moins ? T'es pas obligée de jouer la comédie là Julie, tu sais, j'comprendrais... » Julie leva les yeux au ciel, un sourire aux lèvres. Il ressemblait à un gosse. Tout mignon, tout innocent. En temps normal, elle n’aimait pas les enfants. Mais cet enfant-là était particulier. « Évidemment que c’est vrai. Tu sais très bien que je ne dis jamais des trucs que je ne pense pas », dit-elle d’un faux air offusqué. « Je suis toujours contente de te voir. Même quand tu m’empêches de conclure. » Elle lui offrit un regard amusé. Elle plaisantait, évidemment ! Au final, elle se fichait bien que ce type soit parti à l’autre bout de la boite à la recherche d'une nouvelle proie. Elle préférait la compagnie de Léonard à celle d’un inconnu. « De toute façon, je suis sûre que je passerais une meilleure soirée avec toi qu’avec lui. » Elle commanda un verre à son tour et l’attendit patiemment, sentant le regard de Léonard la scruter avec attention. « Tu es ravissante ce soir. » Elle tourna la tête vers lui et il tendit la main pour caresser sa joue. Sa respiration se coupa l’espace de quelques secondes. Elle n’était pas du tout habituée à cela. Ou plutôt si, elle commençait à s’y habituer depuis qu’ils jouaient ce petit jeu. Et ce n’était sans doute pas une bonne chose. Plus les jours passaient, plus elle comprenait pourquoi les filles voulaient tellement avoir un petit-ami. Un vrai petit-ami, pas un pote avec qui l’on passe la nuit de temps à autre. Et elle ne voulait pas faire partie de ces nunuches qui attendaient le prince charmant et qui rêvaient de belles histoires. Malgré tout, elle le laissa faire et ne put s’empêcher de sourire. Même si elle ne l’avouerait jamais, elle appréciait toutes ses petites attentions. « Je te retourne le compliment », finit-elle par dire avant de lui faire un petit clin d’œil. Bien sûr qu’il était beau et séduisant. Sinon, elle ne l’aurait jamais choisi pour jouer son faux-copain aux yeux des autres. Enfin, d’un autre en l’occurrence. Mais maintenant que les jours passaient et qu’ils semblaient peu à peu se perdre entre jeu et réalité, elle n’était plus vraiment sûre que son plan soit une bonne idée… Peut-être devraient-ils arrêter maintenant, avant que toute cette histoire ne cause trop de dégâts. Il ne manquerait plus qu'elle s'attache un peu trop à lui... Ou inversement, d'ailleurs. C'était totalement exclu. Elle se pinça délicatement les lèvres avant de lui adresser un petit sourire. N'avait-elle pas dit qu'elle devait arrêter de penser pour profiter pleinement de la soirée ? « Qu’est-ce que tu fais là, au fait ? Tu es venu tout seul ? » Si ça se trouve, il était venu avec… une fille. Et même si cette idée ne l’enchantait pas, ce n’était pas impossible. Ce n’était pas comme s’ils étaient réellement ensemble et qu’ils s’étaient promis d’être fidèles, après tout. Il avait bien le droit de voir qui il voulait, quand il le voulait. Il n'avait aucun compte à lui rendre. N'est-ce pas ?

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Surprendre les autres. La plus grande passion – ou obsession – du mister Dupuy. Alors il ne se gêne jamais de le faire, que ce soit avec Julie ou avec d'autres. Il adore voir les gens surpris parce qu'ils ne s'attendaient pas à ça. Oui, il ne lui faut pas grand chose pour l'amuser, finalement. « Évidemment que c’est vrai. Tu sais très bien que je ne dis jamais des trucs que je ne pense pas » Il hoche la tête en capitulant. Il le sait parfaitement. L'avantage de traîner avec une fille comme elle. Franche et directe. Au moins, elle a l'audace de ne pas faire semblant avec les gens. Alors ça le réconforte un peu et il lui adresse un petit sourire. « Je suis toujours contente de te voir. Même quand tu m’empêches de conclure. » Son sourire s'agrandit de plus belle et il lâche même un petit rire à la fin de sa phrase. Taquin, il lui lance alors : S'il n'y a que ça, j'peux t'aider à conclure hein... puis il détourne le regard, se mordillant la lèvre pour cacher son amusement. Ben oui, ils sont amis, en faux couple quoi, donc il lui propose ça de façon ironique, bien entendu... N'est-ce pas ? « De toute façon, je suis sûre que je passerais une meilleure soirée avec toi qu’avec lui. » Touché et flatté il se redresse, fier comme un paon, lui lançant alors un sourire rayonnant. Avant de la complimenter sur sa tenue, lui caressant doucement la joue, chose dont elle ne semble toujours pas avoir l'habitude. Pourtant Léo est comme ça. Tactile, affectueux. « Je te retourne le compliment » Il est ravi de pouvoir plaire à Julie. Ben oui. Avec son petit salaire, ses fringues ne sortant pas franchement d'une boutique Chanel et son air de vagabond imprimé sur le visage... il n'est pas toujours sûr de pouvoir se dire "classe", v'voyez ? Alors ça le rassure. Puis il observe son visage plus il la trouve ravissante. Jolie. Gracieuse. Stop, Léo. Il pense à autre chose. Il se rend compte que plus les jours passent, avec elle, et plus il perd un peu la notion des limites qu'ils se sont forcément dressées, sans les avoir énoncées pourtant. Il laisse lentement retomber sa main. Il ne faut pas qu'il s'attache. Peut-être est-il déjà trop tard. « Qu’est-ce que tu fais là, au fait ? Tu es venu tout seul ? » Il brûle d'envie de lui dire qu'il est venu là attendre quelqu'un, juste pour tester la réaction de Julie. Mais après-tout, il se dit qu'il serait bien trop vexé si elle réagit normalement. Leur "contrat" ne stipule nul part qu'ils doivent l'un et l'autre montrer une quelconque jalousie. Pour Léo, c'est plus fort que lui ! Mais il serait blessé de voir que ça n'est pas réciproque qu'elle n'aime pas le voir en présence de quelqu'un, alors... il choisit de rester sage. Pour une fois. Ben oui, je suis venu voir si ma Julie préférée était dans le coin ou pas. Il lui offre un grand sourire à la suite de cette phrase, prenant une nouvelle et grande gorgée de son verre juste après. Préférant pour une fois le silence à sortir une connerie, il relève ses yeux sombres vers elle, l'observant simplement, détaillant ses traits fins.

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Une fois son verre en main, Julie en avala une bonne gorgée dans l’espoir de se changer les idées et d’arrêter ce flux de pensées légèrement bizarres qui traversaient son esprit à chaque fois qu’elle posait son regard sur Léo. Elle n’allait quand même pas finir comme toutes ces pimbêches qui vendraient corps et âme pour faire plaisir à leur mec, quand même ! Surtout que Léonard n’est PAS ton mec, se rappela-t-elle intérieurement. « S'il n'y a que ça, j'peux t'aider à conclure hein... » Même si elle se refusait à le montrer, Julie était un peu déçue par sa réponse. Elle aurait aimé qu’il s’indigne, qu’il lui dise une fois de plus qu’elle méritait mieux que ce parfait inconnu qui n’avait rien de particulier. Elle savait qu’il était ironique et qu’il ne pensait pas réellement ce qu’il disait, bien sûr… Mais cela ne changeait rien. Elle porta une nouvelle fois son verre à sa bouche, avala une grande gorgée et soupira malgré elle. Elle déconnait vraiment, ce soir. Elle enchaîna bien vite sur les raisons de sa venue ici, soucieuse de ne pas paraître affectée. Ou faible. Ou vulnérable. Ou pire encore : totalement cruche. Elle n’aimait pas montrer ce qu’elle ressentait vraiment. Elle était bien trop orgueilleuse pour se livrer totalement. Elle aimait se croire au-dessus de tout ça. Au-dessus des sentiments, au-dessus des déceptions, au-dessus de tout ce qui atteignait les autres. Elle ne se pensait pas supérieure au commun des mortels, loin de là, mais elle avait fait le choix de se forger une carapace assez épaisse pour ne rien laisser passer. Histoire de se protéger, sans doute. « Ben oui, je suis venu voir si ma Julie préférée était dans le coin ou pas. » Et voilà qu’elle retrouvait le sourire. Elle détestait se dire qu’elle dépendait des autres. Que c’étaient eux qui faisaient la pluie ou le beau temps dans sa vie, que c’étaient eux qui la faisaient sourire ou pleurer. Mais plus le temps passait, plus elle était forcée de constater que Léo avait un certain pouvoir sur elle. « Excellente réponse », dit-elle en posant son regard pétillant sur son visage enfantin. Elle avait clairement envie de l’embrasser mais elle ne le pouvait pas. Cela ne faisait pas partie de leur « contrat » - même si techniquement, il n’y avait aucun contrat qui stipulait ce qu’ils pouvaient faire ou ne pas faire. C’était juste une question de bon sens. Elle n’avait pas pour habitude de calculer ce qu’elle faisait. En temps normal, elle agissait d’abord et réfléchissait ensuite. Mais là, elle ne pouvait pas se le permettre. Toute cette histoire prendrait bien trop d’ampleur si elle laissait aller ses envies. Après un petit moment de débat intérieur, elle décida finalement de faire ce qu’elle avait toujours fait : écouter son cœur, ignorer sa raison. Laissant la tentation prendre le dessus, elle s’avança vers lui et lui donna un baiser très bref. Seulement quelques petites secondes. Suffisamment longtemps pour réaliser qu’elle avait osé franchir les limites du raisonnable. « C’était juste au cas où la "cible" soit dans les parages », se justifia-t-elle en restant très près de ses lèvres. Puis elle s’éloigna doucement pour rester à une distance convenable et termina son verre d’une seule traitre. Elle savait très bien que la « cible » n’était pas là. Elle l’avait embrassé parce qu’elle en avait eu envie, pas parce qu’elle voulait mettre son plan débile à exécution. Mais elle était assez bonne actrice pour masquer sa gêne et agir comme si tout cela était parfaitement normal. Comme si elle contrôlait la situation alors que c'était loin d'être le cas.

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Il n'a jamais vraiment osé prétendre ce genre de choses. Pour lui, il est impossible qu'il lui plaise. Il est impossible d'être à la hauteur. En fait, il est impossible qu'un jour, quelqu'un s'intéresse réellement à lui. Il se voit si mal... Avec toujours ce besoin d'être rassuré. Mais là ce soir, il compte bien oublier sa triste confiance en lui, et profiter de la présence de Julie sans qu'il ne soit clairement obligé de jouer le jeu. Naïf, il ne voit rien, il ne voit pas que sa réponse l'a déçue, il ne voit pas qu'elle se sent mal. Il trouve alors une phrase habile et elle se met à sourire. « Excellente réponse » Il sourit de nouveau, totalement absorbé par celui de Julie. Il s'y noierait. Il soutient son regard, même s'il ne sait pas comment réagir à la voir l'observer comme ça. S'il n'y avait que lui, il l'embrasserait, là tout de suite. Mais non. Elle le repousserait sûrement. Après-tout, pourquoi ferait-il ça ? Amis, bordel, rentre-toi ça dans le crâne ! Vous êtes amis, rien d'plus. Il détourne fébrilement le regard, ébranlé par son envie si forte. Il ne la voit donc pas s'avancer et quand il la sent tout près, il est déjà trop tard, elle a déjà ses lèvres rivées aux siennes. Enfin. C'est un baiser si bref qu'il a à peine le temps de le savourer que c'est déjà terminé. Le coeur battant pourtant – il lui en faut peu à ce pauvre Léonard – il la dévisage comme si elle venait de le poignarder. Elle, elle cache bien son jeu. Léo lui, a toujours été un piètre comédien, et il se mord la lèvre pour ne pas retenter là tout de suite. Pourquoi a-t-elle fait ça ? « C’était juste au cas où la "cible" soit dans les parages » Ah. Ben oui, bien sûr. Tout s'explique. Il doit être dans les parages, c'est ça ? Déçu, il tente de le montrer le moins possible. Il aurait aimé que ça soit parce qu'elle en avait eu envie, mais non. Enfin, tout ça, c'est ce qu'il se passe dans sa tête. Naïf, il croit au jeu de Julie dur comme fer. Puis alors, il relève ses yeux sombres avec un brin de malice dans ses prunelles. Pourquoi ne pas se prendre au jeu, hein ? Ça lui permettrait de profiter un peu lui aussi, par la même occasion. Et pourquoi ça t'affecte autant, hein, au juste ? Décidant d'ignorer sa conscience, il se rapproche de nouveau et plonge dans son regard, son visage à seulement quelques centimètres du sien. Il baisse brièvement ses yeux à ses lèvres avant de les remonter. « Tu crois vraiment qu'il va y croire avec un baiser pareil..? » fait-il, haussant un sourcil, amusé. Il laisse sa respiration parcourir son beau visage et finalement, brise de nouveau la distance qui les sépare pour poser ses lèvres sur les siennes, d'une manière bien moins gentille. C'est qu'il peine un peu à se contrôler en fait, chaque seconde ne fait que décupler l'envie qu'il a à son égard. Il cherche sa langue rapidement, posant sa main libre dans ses cheveux bruns. T'emballes pas, Léo... Léo ! Au bout de quelques secondes d'un baiser bien trop fougueux pour être innocent, il détache ses lèvres rapidement des siennes, comme coupable. Le souffle court et heurté, il détourne son regard. Il sait qu'il est allé trop loin. Que son baiser a été bien trop vrai pour être compté comme du jeu. Il boit rapidement une gorgée. Allez, enfile ce putain de masque comme elle le fait si bien, Léo ! Et allez, en scène. Il ne la regarde pas, incapable de la tromper avec son regard, mais prie plutôt pour que sa voix ne le trahisse pas, et joue bien le jeu. « Ah, voilà, avec ça, il y croira plus je pense. Il est où d'ailleurs ? Je le vois pas moi.. » fait-il, s'apercevant finalement qu'il est peu probable que le Emrys machin truc soit dans les parages. Et s'il ne l'était pas ? Pourquoi ce premier baiser ?

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