| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
|
| what about being normal + ruth | |
| | Auteur | Message |
---|
Invité | Sujet: what about being normal + ruth Lun 29 Avr 2013 - 21:55 | |
| Ce début d’après-midi lui semble bien commence mais il n’aurait su dire pourquoi. Il n’est pas du genre superstitieux, ni du genre à faire confiance à son instinct… Il n’était pas sûr d’en avoir un d’ailleurs. Le seul moment où il s’autorisait à se laisser porter par sa créativité, c’était pour la musique. Mais aujourd’hui, et pour la première fois, il s’était décidé de se rendre dans le premier Café-scène dans lequel il a joué à Bowen lorsqu’il était plus jeune. Comme ça, et sans sa basse sur le dos. C’était sûrement risquer parce qu’il y a toujours de grandes chances qu’il se mette à jouer deux-trois morceaux au passage, mais bon.. Il tenait à revoir quelques amis de longues dates, parce que oui il a beau ne pas être le mec le plus sociable de Bowen, il a quand même des amis ! En sortant, il s’octroie un petit quart d’heure de plus en passant par un chemin qui n’était sûrement pas un raccourci, mais qui passait par les plus beaux quartiers de Bowen, longeant les littoraux. Ca faisait partie des choses simples qu’il ne savait plus apprécier tant il était absorber par le travail. Aussi, il se met un grand coup de pied dans le derrière pour aller y faire un tour. En temps normal, il se serait dit qu’il allait perdre une heure de son temps, et s’en maudirait encore longtemps, mais là il profite, tout simplement. Il balaie l’étendue de sable du regard jusqu’à s’arrêter sur une silhouette qui attirait son attention de loin. C’est elle. Simplement allongée dans le sable, les yeux clos, elle parait dormir. L’idée qu’elle soit en train de bronzer ne lui vient même pas à l’esprit puisqu’elle a gardé tous ses vêtements sur elle. Oui ben voilà, en gros il ne sait absolument pas ce qu’elle fait là. Et puis vous savez quoi, ça ne l’étonne même plus, il a l’habitude depuis le temps avec Ruth. S’il y a bien une chose qu’il a bien retenue, c’est qu’elle serait toujours aussi surprenante et ça n’irait probablement pas changer avec l’âge. Mais c’est une bonne chose. Il s’approche d’elle avec un petit sourire amusé. « Décidemment, tu ne fais jamais rien comme les autres. » lance-il sur le ton de la reproche, alors que c’est loin d’en être une.
|
| | | Invité | Sujet: Re: what about being normal + ruth Lun 29 Avr 2013 - 22:44 | |
| Ni maillot de bain, ni paréo, ni serviette, ni chapeau, ni lunette de soleil, elle était là, allongée toute habillée à même le sable, paupières closes. Les mains croisées sur sa poitrine, elle endossait la posture qui la figera pour l’éternité. C’est comme cela qu’on l’enterrera, comme tous les autres, ce sera sa dernière posture, pas celle qu’elle aura décidé, celle que les employés de la morgue lui aurait fait prendre en agitant ses membres raides et refroidis. C’est ainsi que son enveloppe corporelle se figera jusqu’à ce que la vermine vienne la dévorer et qu’elle fasse du bon engrais. A moitié endormie, il ne lui avait pas fallu longtemps pour reconnaître la voix de son ami d’enfance. « Décidément, tu ne fais jamais rien comme les autres. » Une voix qu’elle reconnaîtrait entre milles, tant qu’ils se connaissent depuis longtemps. Ils se téléphonaient rarement, s’envoyaient peu de messages, ils prévoyaient rarement de se voir en somme mais n’en étaient pas moins extrêmement proches. Si Bowen est une assez grande ville, ses habitants fréquentent vite toujours les même endroits alors il n’est pas difficile pour eux de se croiser par hasard, et puis ils ne se gênent jamais pour débarquer chez l’autre à l’improviste. « Décidément on te sent toujours arriver des kilomètres à la ronde Carpéteur. » Rétorqua-t-elle stoïque. Face au silence, elle ouvrit un œil, mettant sa main devant son visage pour se protéger des rayons aveuglants du soleil après tant de minutes restées les paupières closes. Jonah avait compris son jeu de mot, c’était déjà ça, le pauvre petit ne comprenait pas toujours les blagues de sa vieille voisine. Mais à s’en fier à l’expression de son visage, il ne savait pas comment prendre la chose, si elle blaguait vraiment ou pas. Ruth hésita à sauter sur ses deux pieds, à faire résonner son rire et à rassurer Jonah, mais elle se ravisa. Elle poussa un sourire d’exaspération et retourna admirer le noir de ses paupières. « On demande de l’humour en caisse 12, de l’humour est demandé en caisse 12, merci. » Annonça-t-elle alors avec le même ton qu’une caissière de supermarché appelant sa collègue ou son supérieur. « Allez Jonah Carpenter, vient apprécier un plaisir simple de la vie, pose ton gros derrière sur le sable, détends-toi, ferme tes yeux, ne bouge plus. Chut… Écoute et ressent la nature, le soleil, les vagues, l’air marin... » Oui, elle avait des gros élans d’écolo parfois. « Fais corps avec elle. » A faire peur même. Ruth laissa un silence s’installer et puis elle rattaqua, changeant totalement de sujet, les paupières toujours refermées sur ses pupilles. « Quand je regarde mes paupières comme là ou quand j’attends le sommeil, les yeux fermés dans mon lit, parfois, souvent, je me mets à penser que c’est comme ça qu’on va finir, avec ce noir scellé sur nos globes oculaires. Pas toi ? » C’était bien elle, elle sautait toujours du coq à l’âne, avec des idées parfois lugubres, tellement lucides qu’elles en paraissaient lugubres, à tel point que les non-initiés avaient bien du mal à la suivre.
|
| | | Invité | Sujet: Re: what about being normal + ruth Jeu 2 Mai 2013 - 21:25 | |
| Il faut la voir ainsi allongée sur le sable pour comprendre la scène. C’était du Ruth tout craché, et cette idée le fit doucement rire. Ils avaient beau ne pas s’être vus depuis un bon bout de temps, c’était comme s’ils se voyaient toujours. « Décidément on te sent toujours arriver des kilomètres à la ronde Carpéteur. »Est-ce qu’il avait vraiment envie de répondre à ça ? Non. Alors il ne répondit rien à ça, et attendait sagement à ce qu’elle … en fait, il ne savait pas. Il attendait un signe, histoire qu’elle l’invite plus ou moins directement de se joindre à elle quoi. Il ne lui en tenait plus rigueur de ses blagues dont le niveau dépassait parfois difficilement le stade nourrisson depuis le temps. C’est Ruth quoi ! Ca avait fini par devenir une excuse valable. « On demande de l’humour en caisse 12, de l’humour est demandé en caisse 12, merci. » Et en plus elle continuait de le charrier. « Allez Jonah Carpenter, vient apprécier un plaisir simple de la vie, pose ton gros derrière sur le sable, détends-toi, ferme tes yeux, ne bouge plus. Chut… Écoute et ressent la nature, le soleil, les vagues, l’air marin... » Allô brunette ? Est-ce que tu vas bien ? Il se la posait encore cette question ? « Fais corps avec elle. » C’est qu’elle était décalée, et ils avaient beaux ne se ressembler en aucun point à première vue, c’était justement ces différences qui l’intriguait et l’avait toujours pousser à se rapprocher de Ruth. Et merde, qu’est-ce qu’il allait faire … Oui, il se maudissait d’avance de se laisser une fois de plus entrainer dans les délires incohérents de sa voisine. C’est pas vrai… Qu’est-ce qu’il pouvait être faible parfois ! Il posa son sac sur le sol avant de s’allonger à côté de Ruth, sur le sable. Ses vêtements prendraient chers, mais tant pis. Elles passeront dès ce soir à la machine de toute façon. « Quand je regarde mes paupières comme là ou quand j’attends le sommeil, les yeux fermés dans mon lit, parfois, souvent, je me mets à penser que c’est comme ça qu’on va finir, avec ce noir scellé sur nos globes oculaires. Pas toi ? » Déconcerté mais à la fois amusé par sa question, il se mit à sourire en prenant un petit moment de réflexion.« Ben comment dire … Non. J’évite de penser à des trucs glauques comme ça à vrai dire.. » Oui c’est vrai quoi ! Pourquoi elle ne pensait pas plutôt à des papillons, des arcs-en-ciel et tout ce genre de chose. Une fille aussi enjouée qu’elle, c’était assez paradoxale. Elle s’était toujours intéressée à tout, et n’était pas bloquée dans une stature dictée par la société, et ça l’avait toujours quelque peu impressionné. « Et tu médites sur les grandes questions de la vie depuis longtemps ? » les yeux clos à son tours, il croisa lui aussi les mains au niveau de son abdomen, tout comme Ruth le faisait. Il n’y avait qu’elle qui lui faisait faire des choses étranges. D’un côté, il voulait comprendre ce qui lui passait par la tête et quel meilleur moyen que de l’imiter pour comprendre ? |
| | | Invité | Sujet: Re: what about being normal + ruth Dim 5 Mai 2013 - 14:49 | |
| Ruth avait senti un blanc s’installer après qu’elle ai évoqué le noir de la mort. Forcément ça devait étonner Jonah, mais en même temps la grande majorité de ses faits et gestes généraient un moment de blanc de la part de ses interlocuteurs alors elle était habituée. Elle avait toujours vécu ainsi, à déconcerter les autres. Bien sûr, avec le temps, certains s’y habituaient, ses plus proches amis, ceux qui n’avaient pas quitté sa route effrayés par sa folie légendaire. « Ben comment dire … Non. J’évite de penser à des trucs glauques comme ça à vrai dire… » Ruth sourit, il en avait bien de la chance Jonah. Elle ne décidait pas de penser à la mort, ça s’imposait à elle c’est tout. Ruth est beaucoup trop lucide et sensible, alors ce que sa lucidité lui apprend sur le non sens de la vie la marque d’autant plus qu’elle est extrêmement sensible. Alors elle ne s’en remet pas, elle n’est pas capable de faire abstraction de ce constat de l’absurde. « Et tu médites sur les grandes questions de la vie depuis longtemps ? » « A vrai dire oui, depuis que j’ai pris conscience que la vie n’est qu’une instance entre deux absences. Mais je préférerais vivre comme toi, on est plus heureux quand on ne se pose pas toutes ces questions. Tu sais, au fond ça doit être pour ça que je suis déjantée. Bon bien sûr il ne doit pas y avoir que cela, mon éducation doit y être aussi mais ça peut être un facteur. Étant donnée que j'ai une conscience accrue de tout cela, ça me donne d'autant plus envie de vivre et voilà. Bref ... » Ruth avait depuis longtemps fait le lien entre sa conscience accrue du sens, ou plutôt du non-sens de la vie et du monde et son attitude délurée.
|
| | | Contenu sponsorisé | Sujet: Re: what about being normal + ruth | |
| |
| | | | what about being normal + ruth | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|