take me back to the start (jack)

Rhine était plutôt de bonne humeur, ouais. Elle sortait tout juste de la maison de sa meilleure amie, Amélie, après l'avoir, comme d'habitude, retournée dans tous les sens possibles et imaginables. Bon, de ce côté-là, pas de problème, Rhine se rattrapait toujours d'une façon ou d'une autre pour ses petits soucis d'organisation, et d'étalage. Parce qu'au final, peut-être qu'elle possédait un peu trop d'affaires à elle chez sa meilleure amie. La brune était dans la rue, avec son habituelle démarche sautillante et presque dansante qu'était celle d'adorables fillettes. Oui, à dix-huit ans, peut-être qu'effectivement, elle devrait penser à grandir, mais ça il fallait l'avouer, c'était pas vraiment dans ses priorités. Elle marchait, oui, en voyant défiler des visages, certains connus, d'autres un peu moins...pour s'arrêter finalement net pas loin d'un garçon. Beaucoup trop familier, il était de dos, pourtant, elle avait vraiment l'impression de le connaître. Et Rhine, quand elle avait une impression, il fallait absolument qu'elle la vérifie. Voilà pourquoi quelques secondes plus tard, on pouvait l'observer tapoter l'épaule du pseudo inconnu. Avant même qu'il ne se retourne, Rhine se déplaça pile devant lui (d'ailleurs, ça c'était pas très logique). Et encore une fois, ses sourcils se froncèrent. Pas qu'elle était mécontente, non, plus surprise qu'autre chose (là encore, pas très logique, mais c'était Rhine, pas besoin d'en savoir plus).
- Toi. Toi...TOI !
Rien de bien éloquent, pourtant, ce furent les seuls mots qui réussirent à s'échapper des lèvres de la brune, quand elle vit son jumeau, son frère qu'elle n'avait pas vu depuis ce qui lui semblait être bien trop longtemps.

Tout la matinée, le brun l'avait passée dans sa chambre d'hôtel, à la retourner dans tous les sens afin de trouver son petit sachet de poudre blanche qui calmerait ses tremblements, son mal-être. Il avait mit la main dessus une heure après seulement, et une fois le sachet vidé, il s'était senti mieux. Complet. Alors ensuite, il était allé prendre sa douche, puis il s'était habillé avant de se rendre de nouveau dans sa salle de bain pour arranger sa coiffure. Tout en se fixant dans le miroir, il songeait qu'il ne devrait pas trop tarder à se couper les cheveux, sinon ça deviendrait beaucoup trop longs et donc incoiffable. Une fois prêt à sortir, il prit son argent et se roula deux joints qu'il rangea dans une petite boite, avant de prendre le chemin de la ville.

Jack marchait depuis une bonne heure dans la ville, des lunettes de soleil noires sur le nez, un léger sourire aux lèvres auxquelles étaient accrochées un joint tout frais. Il venait juste de l'allumer, sans se douter qu'on l'observait. Il sentit une tape sur son épaule et sursauta tout en se retournant, lorsqu'il sentit une présence derrière lui. La personne qui l'avait interpeller c'était tout à coup mise devant lui, et il commençait à flipper. Qui étais-ce, une droguée qui voulait sa came ? Merde, il était dans la merde. Ce fut alors qu'il regarda la personne, et qu'un seul regard lui suffit pour la reconnaître. Sa jumelle, qui avait ses sourcils froncés. Lui, il sentait son cœur battre plus vite, et il retira le joint de sa bouche afin de parler, bégayant légèrement.

- Rh-Rhine !?

Rhine observa son frère, d'abord silencieusement, de haut en bas. Il avait l'air plutôt pas mal, pour un type qui n'avait aucune source de revenus. Enfin, elle se doutait qu'il ne travaillait pas. Et si c'était le cas, elle en était contente, bien sûr. Rhine remarqua le joint, mais elle n'en dit rien, préférant l'ignorer. Elle savait que son frère avait des problèmes, des addictions, mais elle préférait éviter le sujet, elle ne voulait pas devenir moralisatrice, ou quoique ce soit d'autre, Jack n'aurait sans doute pas apprécié qu'on lui dicte sa conduite. Pour ça, il connaissait déjà son point de vue à elle, il finirait bien par capter que tout ça, il n'en avait pas besoin.
- Contente de voir que tu ne m'as pas oubliée, Jack.
Sa voix avait été plus sèche que prévue, intérieurement, elle jubilait. C'était son frère, après tout, son jumeau, et le revoir, c'était la seule chose dont elle avait besoin pour se sentir bien.
- Jack...Tu m'as manqué, tu sais, ça ?!
Et elle se précipita dans ses bras, manquant de les faire tomber tous les deux, et s'accrochant à lui avec plus de force qu'elle ne l'aurait cru, comme pour l'empêcher de la quitter encore.
- T'es un idiot.

Jack stressait légèrement tout en regardant sa sœur. Elle avait changé, elle était plus mince, plus grande, plus.. femme. Il sentit que sa jumelle le détaillait et il se mordit la lèvre, légèrement anxieux. Est-ce qu'elle allait le ramener à la maison ? Peut-être qu'elle ne voulait plus de lui, après tout il avait changé. Il avait plus de tatouages, il était plus musclé et plus fin, parce qu'il mangeait peu. Il vit que son regard s'attarda sur son joint, et il se mordit la lèvre, tiquant légèrement. Il voulait fumer, mais le simple fait de voir sa jumelle devant lui l'empêchait de porter le fameux à ses lèvres. Puis il la regarda dans les yeux, toujours inquiet.

- Qu-quoi ? Non, je t'ai pas oubliée, enfin ! Pas du tout, jamais.

Il reprit une nouvelle bouffée, recracha doucement la fumée en sentant son cerveau s'enivrer et s'apaiser. Elle avait une voix sèche, mais il ne le remarqua presque pas. Soudainement, Rhine lui sauta au cou, et il recula vivement son bras pour ne pas la brûler avec son joint, et pour ne pas perdre ce précieux non plus. De son bras libre, il la serra doucement en fermant les yeux tandis que son cœur s'emballait. Bon dieu, même six ans après, il avait toujours du mal avec les contacts physiques. C'était même pire depuis qu'il prenait de la drogue, il suffisait qu'on le touche un peu trop pour qu'il panique, et c'était ce qui était entrain de se passer là. Alors il recula doucement, les joues roses, s'excusa d'avoir arrêter l'étreinte et regarda nerveusement autour de lui. C'était sa jumelle enfin, il n'avait pas à avoir peur d'elle ! Et pourtant c'était le cas. Elle s'était accrochée si fermement à lui qu'il s'était sentit oppressé, et qu'il avait flippé. Quel con. Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres quand elle le traita, il finit rapidement son joint et la regarda.

- Rhine.. Je.. Je t'avais laissé un mot, je t'ai expliqué ce qu'il s'est passé.. On aurait pu se revoir, j'étais pas si loin mais j'ai eu aucunes nouvelles de toi, pas un coup de fil. Puis mon abonnement s'est résilié, je ne pouvais plus te joindre. Tu m'as manqué, vraiment.

Et alors, pendant quelques instants, Rhine se sentit bien, en paix, juste parce qu'elle était avec son frère. Elle avait toujours été très dépendante de lui, comme de ses parents, et quand il se retira, cette sensation disparue, remplacée par un mélange de frustration, incompréhension, colère et soulagement. Jack était là, devant elle, après tout, c'était l'essentiel, non ? Quant à sa soudaine disparition, elle avait lu les quelques lignes rédigées à son attention. Son père lui avait dit que Jack était définitivement perdu, et qu'il n'était pas le fils qu'il avait élevé. Rhine avait douté. Elle avait deux versions, dans l'une c'était l'un le responsable, dans la seconde, c'était l'autre. La brune avait difficilement compris ce départ. Oui, c'était vrai, les relations entre son père et son frère s'était dégradés..mais pour elle, il s'agissait seulement d'une passade, un peu comme une crise d'adolescence repoussée. Elle avait eu tort, évidemment.
- Je l'ai lu, ton mot. Mais t'as pensé à maman ? A elle, tu lui as rien laissé. Je l'avais jamais vue comme ça avant. Et puis, j'ai essayé de t'appeler, oui, après que tu sois parti, je m'étais dit que tu reviendrais forcément et qu'il fallait te laisser de l'espace, un truc comme ça - ils disent ça dans toutes les émissions qur je regarde quand y'a que ça à la télé, je t'assure -. Et après, ben j'ai pas réussi à t'appeler, et t'es pas revenu.
Son visage renvoyait à la fois une moue boudeuse, celle d'une enfant contrariée, et un regard un peu plus adulte, plus dur. Rhine soupira et détourna la conversation. Le sujet reviendrait forcément plus tard, de toute façon.
- Et tu vis où ? Chez un ami ? Moi j'ai déménagé, entre temps. Tu pourras passer me voir, si tu veux. Mes colocataires sont pas toujours là, alors bon. Non pas que j'aie honte, ou pas envie de te présenter. Enfin, voilà, tu comprends ?
Rhine cherchait toujours à reformuler ses phrases, toujours cette crainte d'être mal comprise, de commettre une maladresse.
- Est-ce que...est-ce que tu te sens mieux, maintenant ? Tu regrettes pas au moins ? D'avoir quitté la maison.

Jack était nerveux. Il avait arrêter l'étreinte avec sa sœur, parce que ça lui rappelait la façon dont il s'était fait violé. Qu'on le force à faire quelque chose. Ça le faisait toujours flipper. Rhine avait toujours été une fille très tactile, et avant ça ne le gênait pas. Mais maintenant, depuis ses treize ans en fait, il ne pouvait plus. Il faisait un blocage sur les contacts physiques. Il savait qu'il avait déçu son père par deux fois, mais jamais il n'aurait cru que ce dernier puisse le virer. Il l'écouta et se mordilla doucement la lèvre, découvrant un piercing noir sur la langue. Oui, en un an, il avait beaucoup changé.

- Oui, Rhine, j'y ai pensé. Mais je ne pouvais rien faire, il m'aurait tué si j'avais tenté de reprendre contact avec elle ! Je n'ai reçu aucun de tes appels, il ne voulait pas que je revienne.

Il inspira doucement en la regardant et passa une main dans ses cheveux, histoire de remettre sa coiffure en place. Sa jambe tiquait un peu, il avait envie de prendre son joint tellement la situation l'énervait. Vivre chez un ami ? Non mais sérieusement, comme si il pouvait vivre chez quelqu'un. La drogue l'avait beaucoup changé, il était plus violent, plus agressif. Il rire lui échappa doucement.

- Non, Rhine, je ne vis pas chez un ami. Je squatte une chambre d'hôtel, et quand j'ai pas de fric je me débrouille pour trouver un coin, y a un mec qui m'héberge des fois, mais bon, c'est rare. Juste quand je suis vraiment dans la merde. Oui je comprends, je passerai peut-être te voir un jour, mais j'irai pas vivre avec toi.

Il la regardait, elle avait l'air gênée et cela le fit sourire doucement. Il prit sa boite et en sortit son second joint qu'ilalluma, tout en tirant une bouffée, se calmant doucement. Mais ce qu'elle lui dit le fit virer au rouge.

- Pardon !? J'ai quitté la maison, ah c'est nouveau ça, c'est lui qui te la dit je suppose ! Il m'a viré ! Il voulait pas que je reste, il m'a viré, et il avait l'air heureux quand je suis parti. Tu parles. Bordel, oui je me sens mieux sans ce connard sur le dos. Ah bah t'as raison, la je ne regrette pas du tout qu'il m'ait viré.

Rhine continuait de le regarder. Il était différent. C'était toujours son frère, oui, mais pendant un instant, elle crut de nouveau entendre son père, quand il lui avait dit que leur Jack était perdu. Mais s'il était perdu, il pouvait retrouver son chemin. Ou alors s'enfoncer, encore, et encore. Rhine ne savait pas trop si elle devait pousser son frère à arrêter tout ça, ou alors si elle devait se taire et donc inconsciemment le cautionner. Elle aurait été une soeur horrible si elle avait choisi la deuxième option. Mais Rhine ne était incapable de prévoir les réactions de son jumeau, alors elle reporta finalement ça à plus tard. Maintenant, il fallait profiter de l'instant.
- Papa n'est pas si extrême...
Dans le fond, elle savait très bien que si, il pouvait l'être, mais pour le moment, elle préférait sa position de sécurité, ne rien dire de mal des deux côtés. Rhine avait toujours vu son père comme un héros, alors le dénaturer ainsi, ça l'embêtait beaucoup. A dix-huit ans, elle était toujours cette enfant qui montait son père au rang de dieu vivant. C'était un peu comme annoncer à un petit que le père noël n'existait pas. Les bras croisés, la jeune fille - ou femme, à voir - laissait ses doigts pianoter sur son autre bras sur un rythme imaginaire. Le rire de son jumeau la mit presque mal à l'aise.
- Mais..c'est temporaire, hein ? Tu vas pas passer ta vie dans un hôtel, si ? ... Ca me va, alors, si tu viens. Te proposer, ça ne m'est pas venu à l'esprit, c'était sûr que tu dirais non. Si un jour ça te dit..
Rhine s'arrêta en pleine phrase, se rendant compte de l'inutilité de ses propos. Elle ne s'attendit pas à l'accès de colère de son frère, et se recourba légèrement sur elle-même, sa façon de faire face aux "situations de crise".
- Eh...non..sois pas comme ça..je voulais pas dire que c'était ta faute, ou quoi. J'en sais rien, moi, de ce qui s'est exactement passé ce jour-là, j'étais pas là, je te rappelle.
Rhine n'ajouta pas, comme elle allait le faire, que son père n'avait pas eu l'air si heureux que ça. Au lieu de ça, elle ouvrit la bouche et la referma aussitôt. La voir ainsi se rétracter, c'était plutôt rare. Elle passa la main dans ses cheveux foncés, sans arrêter son regard mi-innocent, mi-courroucé qui fixait son jumeau. Et elle se mordit la lèvre inférieure, signe pour elle d'extrême nervosité...Et quand Rhine était nerveuse, Rhine pleurait.

Jack ne la comprenait pas. Bien sûr que si, leur, père était aussi extrême, engagé dans ses principes, prêt à tout pour arranger les choses qui ne lui plaisaient pas, à sa manière bien sûr. Et c'est ce qu'il avait fait avec lui, le forçant à choisir entre revenir dans le droit chemin, ou partir de la maison. Et il était partit, ne voulant pas vivre sous la tyrannie de son père. Il était déjà à la moitié de son second joint, mais il avait besoin de beaucoup plus. Il voulait sa poudre, mais devant sa sœur, c'était impossible. Il devrait attendre d'être rentré à l'hôtel, et bon dieu, il n'en avait pas envie. Non, il aurait aimé n'avoir jamais eu besoin de vivre dans cet hôtel miteux où le vieux propriétaire venait lui demander l'argent tous les soirs, tout en le matant. Tous des pervers, dans ce monde, se dit Jack. De toute manière, il savait que sa sœur était ce genre de fille qui restait accrochée à ses parents même après leur majorité. Qui les glorifiait sans cesse. Lui, il les avait toujours détestés.

- J'en sais rien, Rhine. J'ai répondu à l'annonce d'un mec qui cherche un colocataire. Il a genre la trentaine, c'est le type de mec bien friqué. J'ai passé l'entretient, j'attends qu'il me donne de ses nouvelles. Sinon, ben si, je passerais ma vie dans l'hôtel, ou dehors, jusqu'à ce que j'ai amassé assez de fric pour partir.

Pour seul moyen de communication, Jack utilisait des cartes prépayées qu'il trouvait dans les bureaux de tabac. Ça lui suffisait bien, et puis comme ça, il gardait le même numéro. Il attendait donc que le mec le rappelle, et secrètement, il espérait qu'il le ferait. Lui aussi en avait marre de vivre à la dérive, il avait envie de se fixer, d'apprendre à vivre vraiment. D'oublier cette peur idiote au fond de lui, d'arrêter d'imaginer que tous les hommes ne sont que des pervers qui veulent le violer. Il aimerait bien vivre,simplement. Son joint finit, il l'écrase au sol et fixe sa sœur, inspirant doucement. Sa colère s'est calmée. Depuis qu'il se drogue, il est plus violent, plus impulsif. Il reprends lentement son souffle et la regarde.

- Je sais, pardon. Il m'énerve tellement.

Il haussa doucement les épaules. A vrai dire, il n'avait jamais pensé à un endroit particulier où partir. Mais il n'en pouvait plus de cet endroit, il en avait marre, il voulait simplement être libre, sans aucun soucis. Pour lui, l'hôtel c'était stable, il s'y sentait bien. Après tout, ça faisait presque un an qu'il y était, si on ne comptait pas les soirs où il ne pouvait pas y aller.

- Je ne sais pas, Rhine je.. J'en sais rien, en Australie peut-être ! Ou bien en Angleterre, en France, à New York, au Canada.. Je sais pas mais loin d'ici.

Rhine avait cette petite tête qui prouvait qu'elle était entrain de réfléchir, de se demander pourquoi ça n'allait pas. Peut-être qu'elle se rendait compte qu'elle avait trop idéaliser leur famille. Jack commençait à tiquer, il regardait sans cesse autour de lui, il ressentait le besoin de fumer, de se droguer un coup. Il faisait craquer ses doigts et ses mains sans cesse, nerveux. Quand sa sœur lui demanda si il aurait aimé changer de famille, il lui lança un regard triste.

- Quoi ? Changer de famille oui, mais pas toi p'tite sœur.. T'es importante pour moi et.. Ca fait bizarre de te revoir. Mais je tiens beaucoup à toi et tu le sais.

L'entendre dire qu'il voulait partir, c'était une chose, mais qu'il pense à l'Angleterre, la France ou l'Amérique...c'en était trop pour la petite Rhine. Aller si loin, c'était vraiment utile ? Son corps se retrouva brusquement secoué de lourds sanglots. Bruyants, à la manière de ceux des enfants, pas comme les pleurs d'une fille de dix-huit ans. Et puis il y avait les gens, autour, ceux-là même qui devaient se dire que son drogué de frère avait été violent ou en tout cas, très peu amical, pour provoquer une telle réaction chez une pauvre innocente. Mais, ça, Rhine ne le voyait pas.

- Mais..tu..tu vas encore te séparer de moi..Je sais que ça tourne pas..pas qu'autour de moi, c'est..c'est ta vie, mais tu peux pas me laisser. Parce que moi, je veux pas encore avoir mal ou me demander si j'ai été une mauvaise personne pour que tu veuilles être loin.

A ce moment-là, Rhine aurait pu rouer de coups son frère jumeau - et Dieu savait qu'elle en avait la force -. Laissant ses larmes inonder ses joues encore un peu, elle croisa fermement les bras contre sa poitrine, toujours tremblante.

- On dirait pas que je suis importante. Tu le dis, mais tu le montres pas, c'est facile, de parler. Alors..non. Je le sais pas, moi !

Peut-être qu'elle était un peu dure. Rhine était ignorante de la plupart des détails de la vie de son frère. Avant, c'était elle qui parlait le plus, c'était même toujours le cas.  

Jack se sentait mal tout à coup. Voir sa sœur pleurait le rendait triste et il caressa sa joue doucement en se mordant la lèvre, le cœur lourd. Oui il avait besoin de partir, de se sentir libre.. Il ne pouvait pas rester ici mais Rhine lui fendait le cœur. Il voulait partir avec Sidney, pourquoi elle ne comprenait pas ? Après tout elle n'avait connu Sidney qu'un petit peu, pas tant. Il s'approcha un peu, blême et caressa sa joue.

- Non Rhine.. C'est pas de ta faute, t'as rien fait de mal et tu viendras me voir.. Parce que je peux pas rester ici il y a.. Il y a trop de choses qui font que je ne peux pas, que ça me fait trop mal de vivre ici. Dans l'hôtel quoi. Ou a la rue..

Il essuya tendrement ses larmes avec un mouchoir et déposa un baiser sur sa joue humide, regrettant d'avoir parler de la rue. Il ne voulait pas que Rhine sache qu'il dealait, et qu'il dorme parfois à la rue. Il se sentait misérable et il ne voulait pas qu'elle sache ça, il se sentait trop mal la-dessus. Oui elle avait raison, je ne le montrai pas assez.

- Mais je ne suis pas là avec toi en même temps.. Je ne peux pas te le montrer. Mais sache que je suis toujours là et que je pense toujours à toi, je t'aime.