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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)

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MessageSujet: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyMar 11 Juin 2013 - 23:04

Ce soir-là, j’avais décidé de rejoindre ma meilleure amie au bar-restaurant où elle travaillait pour lui faire une petite surprise et passer la soirée en sa compagnie. Mon père étant à une réunion barbante qui le tiendrait occupé quelques heures, je n’avais pas à me cacher pour pouvoir sortir. Généralement, pour accepter qu’il me laisse passer une soirée hors de la maison, je devais lui faire un rapport détaillé : l’endroit où j’allais, les gens qui y seraient, ce que nous allions faire, l’heure à laquelle j’allais rentrer… Et je devais impérativement répondre à chaque fois qu'il m'appelait (c'est-à-dire toutes les demi-heures). Je dois avouer que tout cela était ma faute. Si je n’avais pas trahi sa confiance, il y a trois ans, il aurait peut-être fini par se calmer un peu… Ou peut-être pas, d’ailleurs. Bref. Jetant un dernier coup d’œil dans le miroir de ma chambre, j’inspectais attentivement ma tenue avant de prendre mon sac et de quitter la maison avec hâte. J’étais impatiente de voir la tête d’Aléna quand elle allait me voir débarquer sur son lieu de travail. Elle savait que je n’étais pas vraiment du genre à passer la nuit en dehors de mon humble demeure familiale (couvre-feu oblige), elle ne devait probablement pas s’attendre à me voir débarquer à l’improviste… La soirée n'en serait que meilleure. Une bonne dizaine de minutes plus tard, j’arrivais devant le restaurant. Regardant au travers la baie vitrée dans l’espoir d’y apercevoir mon acolyte, j’entrais finalement dans le bar et lui fit un petit signe de la main pour la prévenir de ma présence. Un sourire aux lèvres, je m’installais dans un coin en attendant qu’elle termine son service – ce qui ne devrait pas tarder. Il n’y avait pas foule ce soir, visiblement.
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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyMer 12 Juin 2013 - 14:34



Les blondes comptent pas pour des prunes

May feat. Aléna



Je regardais à travers la grande vitrine, la rue dehors, et les goûtes d'eau qui tombaient de plus en plus. Mon menton posé sur ma main, j'étais adossé à mon comptoir en pleine rêverie. J'aimais bien les soirs comme ça, où les fêtards ne sortaient pas et que seulement quelques personnes étaient dans le bar, mais c'était plutôt pour profiter de la carte de restaurent qu'on proposait. Il n'y avait pas foule, et donc je n'étais pas en train de courir partout à prendre des commandes et à ne pas avoir une minute pour souffler. Pour vous dire la vérité, je crois même que je m'ennuyais, Anna-Sophia n'étant pas de service, je n'avais pas ma charmant colocataire pour venir me faire la conversation. Je soupirais, reprenant mes esprits pour aller débarrasser une table. Je disais au revoir aux clients, en espérant qu'ils m'aient laissé un peu de pourboire. Alors que le bar se vidait de plus en plus, une demoiselle entra et je ne mis pas plus d'une seconde avant de remarquer que celle ci était ma meilleure amie. Un large sourire se dessina sur mon visage, je termina en vitesse de passer un coup d'éponge sur une table, et me précipita vers celle ci. - Oula, mais j'ai la chance d'avoir la plus ravissante des filles dans mon bar. Quelle surprise ma chérie ! Dis en lui attrapant les joues pour les embrasser. J'étais très contente de la voir, c'était une belle surprise, parce que c'était bien la dernière personne que je pensais voir ici, surtout à cette heure ci. Car la demoiselle avait un père plutôt stricte, voir trop parano même. Je ne savais pas comment elle faisait pour vivre, parce que c'était juste invivable. Il la bordait comme une enfant de 16 ans, alors que voilà. Ce qui m'énervait le plus c'était que certaine fois il ne voulait pas qu'elle sorte alors que c'était simplement pour venir dormir chez moi et non pour aller se droguer dans les toilettes d'une discothèque. Je levai le poignet pour pouvoir voir ma montre, et la pointa du doigt tout en regardant ma meilleure amie. - Tu n'es pas censée être au lit à cette heure ci ? lui dis-je en me moquant d'elle. Puis plus sérieusement, je pris mon carnet en main et mon petit crayon, et lui adressa le plus beau de mes sourires. - Je supposes que si tu es là, c'est que tu es déshydratée, manque de chance on a plus d'eau. Va falloir miser sur l'alcool . Dis-je en lui tirant la langue, tout en voyant un des derniers clients partir. Je sentais que tout allait bien se passer à présent, qu'elle était venue sauver ma soirée, alors que j'aurais finit avachis dans mon canapé à manger un pot de glace en regardant un téléfilm à la noix. Ma meilleure amie était là, et je comptais bien en profiter et cerise sur le gâteau, c'est moi qui m'occuper de la fermeture du bar. On allait avoir l'endroit rien qu'à nous.

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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyJeu 13 Juin 2013 - 12:00



Les blondes comptent pas pour des prunes

May feat. Aléna



Ma surprise eut l'effet escompté : Aléna n’avait mis qu’une seconde avant de venir vers moi, visiblement ravie de me voir débarquer à l'improviste. J’embrassais ses joues à mon tour, ne pouvant m’empêcher de sourire. Rien de tel qu’une soirée entre copines pour oublier tous ses soucis. Aléna et moi étions différentes mais complémentaires. Elle m’apportait ce petit grain de folie dont ma vie manquait cruellement et je parvenais parfois à canaliser son énergie un peu trop débordante par moment. Nous formions un duo de choc et maintenant qu'elle était dans ma vie, j'étais incapable de m'imaginer sans elle. - Oula, mais j'ai la chance d'avoir la plus ravissante des filles dans mon bar. Quelle surprise ma chérie ! Mon sourire s’agrandit davantage. « Je me suis dit que tu aurais besoin de ta merveilleuse meilleure amie pour égayer un peu ta soirée... Y a pas l'air d'avoir foule, ce soir. »  Mes yeux balayèrent la salle à moitié vide. Travaillant moi-même dans un café, je savais par expérience qu'une journée sans client était mortellement ennuyeuse. - Tu n'es pas censée être au lit à cette heure ci ? Touchée. Même si je n’aimais pas spécialement les soirées arrosées, je regrettais de ne pas pouvoir voir mes amis aussi souvent que je le voulais. J’approchais de la vingtaine et mon père continuait à me traiter comme une gosse incapable d’agir par elle-même… Son autorité excessive m'étouffait complètement mais je n'avais plus le courage de me rebeller. « Haha. Très drôle. », dis-je d'un air exagérément blasé, levant les yeux au ciel pour accentuer mon pseudo agacement. Finalement, je me remis à sourire. « J’ai profité que mon père soit retenu à son boulot pour sortir un peu… Bon, s’il l’apprend, je vais probablement me retrouver enfermée à double tours dans ma chambre jusqu’à la fin des temps mais ma mère m’a dit qu’elle me couvrirait » Même si nous n’étions plus aussi proches qu’avant, ma mère restait ma meilleure alliée. Elle n’osait pas tenir tête à mon père mais elle faisait toujours son possible pour qu’il se montre un peu moins sévère et qu'il me laisse vivre ma vie comme je l'entendais. - Je supposes que si tu es là, c'est que tu es déshydratée, manque de chance on a plus d'eau. Va falloir miser sur l'alcool. Sourcil haussé, je la regardais avec amusement. « Bien tenté, camarade. Mais je suis sûre qu’il doit rester des jus de fruit ou un quelconque soda, non ? Sinon tant pis, j’irais boire au robinet des toilettes. Aux grands maux les grands remèdes », rétorquais-je fièrement avant de lui tirer la langue à mon tour. Loin de m'agacer, ses tentatives pour me "décoincer" me faisaient sourire. C'était presque devenu un jeu, d'ailleurs. J'étais impatiente que les derniers clients déguerpissent pour pouvoir profiter de cette petite réunion entre filles.




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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyVen 21 Juin 2013 - 13:47



Les blondes comptent pas pour des prunes

May feat. Aléna



Elle était venue pour égayer ma soirée, et c'était réussit, car depuis que je l'avais vu, j'avais ce sourire qu'elle seule me faisait faire, et les yeux pleins d'étoiles. Je sais pas pourquoi mais à chaque fois que je me trouvais avec elle, tout pouvait m'arriver, je savais que j'étais en sécurité. Alors tous mes soucis, s'en allait doucement, laissant place à une envie folle de danser dans tous les sens. Ce que je me mis à faire lorsqu'elle remarqua qu'il n'y avait pas foule ce soir. - Lalalalala, ce qui veut diiiiiiire queeeeeeeeee... le bar est bientôt qu'à nous ! dis-je en faisant la ola toute seule comme une débile. Je ne tenais plus en place, et me dandinais comme une dinde, presque comme si je me retenais de pisser sur place alors qu'en fait, j'essayais juste de me canaliser pour ne pas effrayer le peu de monde qu'il y avait.  « J’ai profité que mon père soit retenu à son boulot pour sortir un peu… Bon, s’il l’apprend, je vais probablement me retrouver enfermée à double tours dans ma chambre jusqu’à la fin des temps mais ma mère m’a dit qu’elle me couvrirait » Je levais les yeux au cil puis finit par sourire. C'était presque comme ci elle vivait en prison, toujours à lui donner un couvre feu, et des heures de sortie stricte, et j'avais l'impression qu'il la couvrait un peu trop. Fallait qu'elle apprenne des choses d'elle même, c'est vrai, il ne serait pas toujours là pour elle, et puis, c'était comme ci elle passait à côté de la vraie vie étudiante... Ce qui me saoulait par dessus tout c'était qu'en la privant de sortie, il pénalisait également c'est amis ... SURTOUT MOI alors que j'avais rien demandé. Bref, tout ça pour vous dire que dès que ma meilleure amie avait une minute à m'accorder, j'en profitais à fond. Je fis un clin d'oeil à la belle blonde- Il n'y a pas de raison, qu'il le découvre voyons. Détente ! Je lui proposais alors de boire un verre, bien sur un verre d'alcool, on était dans un bar, pas à la cantine de la maternelle. Mais bien sur, elle se dégonflait déjà, et je fis mine de ne pas l'écouter en l'imitant en mode sainte nitouche à faire des - Et gnagnagna et gnagna !   Puis lorsqu'elle termina son long récit de petite fille sage et parfaite, je soupirais, posant une main sur ma hanche.- C'est bon tu as finis ? Une goutte d'alcool ça n'a jamais tué personne, chérie. Non bien sur que non, j'allais pas la forcé à boire, elle céderait elle même devant mes beaux petits yeux, sans doute qu'elle ronchonnerait, mais elle serait bien contente de goûter un bon cocktail fait avec amour par sa meilleure amie. D'ailleurs sans attendre qu'elle me réponde, je passai derrière le bar, brancha la musique, salua les derniers clients qui venaient de quitter le bar. Je me mis à danser au rythme de la musique tout en secouant les cocktails. Puis à peine deux minutes plus tard, je m'avançais à nouveau vers la table où se trouvait May, et lui posa le verre devant le nez.- Avec tout le mal que je me suis donnée, tu ne peux pas refuser. Je levais alors mon verre pour trinquer avec celle ci.


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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyDim 23 Juin 2013 - 11:36



Les blondes comptent pas pour des prunes

May feat. Aléna



Elle répliqua joyeusement que le bar serait bientôt à nous et je la regardais se dandiner en riant. Sa bonne humeur était contagieuse, comme d’habitude. À chaque fois qu’Aléna était dans les parages,  je ne pouvais m’empêcher de sourire comme une imbécile heureuse. Elle l'ignorait probablement mais elle m’aidait à affronter chaque nouvelle journée dans un bon état d’esprit. - Il n'y a pas de raison, qu'il le découvre voyons. Détente ! Détente. Ce mot ne faisait pas vraiment partie de mon vocabulaire, malheureusement… J’avais  beaucoup de mal à lâcher prise. J’étais bien incapable de profiter de l’instant présent parce que je redoutais toujours le pire. Que mon  père débarque à l’improviste, par exemple. Ou pire encore : que le scénario catastrophe survenu lors de cette fête, trois ans plus tôt, se répète. Je savais qu'il n'y avait probablement qu'une chance sur un milliard pour que cela arrive à nouveau mais mes angoisses prenaient vite le dessus et je ne pouvais pas lutter. « Je vais essayer de profiter de la soirée. Promis. »  Je lui adressais un sourire angélique. La conversation bascula inévitablement sur mes habitudes un peu trop sages et une fois de plus, Aléna chercha à me convaincre de boire un verre. Je n'allais pas flancher, c'était au-dessus des mes forces. - Et gnagnagna et gnagna ! Je savais très bien que mon attitude n’était pas normale et qu’aux yeux de la plupart des habitants de Bowen, j’étais une sainte-nitouche ultra-coincée. « Sainte Maybelle », la jeune fille incapable de s’amuser. Mais ce n’était pas le cas. J’étais toujours partante pour m’amuser et partir dans des délires (parfois pitoyables, je devais l’avouer !)… Je me tenais juste à bonne distance des bouteilles d’alcool et des garçons. Et quoi qu'en pensent les autres, on pouvait passer une bonne soirée sans être ivre mort - ou coucher avec le premier venu. C'est bon tu as finis ? Une goutte d'alcool ça n'a jamais tué personne, chérie. Mon sourire s’évapora malgré moi et je haussais les épaules.  « Tué, non. Mais ça peut avoir des conséquences désastreuses », murmurais-je d’une voix à peine audible. Évidemment, elle ne pouvait pas comprendre. Elle n'était pas au courant de mon passé et je ne tenais pas à ce qu'elle le soit. Aussi idiot que cela puisse paraître, j’avais peur de sa réaction si elle apprenait ce que j'avais traversé. J’avais peur que cette histoire nous éloigne, qu’elle me juge ou qu’elle me rit au nez. Son regard sur moi changerait inévitablement, que ce soit positif ou non, et je n'étais pas sûre de pouvoir encaisser cela...  « Sérieux, Aléna, je n’ai pas envie de boire. » Trop tard. Elle était déjà derrière le bar à agiter des shakers dans tous les sens, préparant un cocktail détonnant. Je la regardais faire d’un œil dépité, ne trouvait rien à dire pour la stopper dans son élan. Elle revint vers moi quelques minutes plus tard, fière de son initiative. - Avec tout le mal que je me suis donnée, tu ne peux pas refuser. Les yeux rivés sur le verre qu’elle venait de poser devant moi, je lâchais un soupir désespéré. Je n’avais pas envie de boire ce truc mais, d’un autre côté, je n’avais pas non plus envie de décevoir ma meilleure amie. Un jour ou l'autre, elle finirait pas se lasser et préférerait passer son temps avec des gens un peu moins raisonnables. Elle leva son verre pour trinquer et je compris que c’était peine perdue : j’allais lâchement capituler. « Très bien... Une seule gorgée, alors », dis-je en portant le verre à mes lèvres. J’avalais une petite gorgée, comme convenu, et grimaçait un peu. Je n’avais pas l’habitude de boire ce genre de truc et pour être parfaitement honnête, je ne trouvais même pas cela bon. Reposant mon verre sur la table, je levais les yeux vers Aléna. Elle ne devait probablement pas se rendre compte de l'effort surhumain que je venais de faire pour elle mais avaler ce verre me coûtait vraiment. J'avais l'étrange impression de retourner trois ans en arrière - et c'était franchement désagréable. « Contente ? », lui demandais-je avec un petit sourire. Je venais de me rendre compte qu'elle avait beaucoup d'influence sur moi. Cette influence était positive mais j'étais sûre que je serais prête à mettre mes convictions de côté si cela pouvait m'empêcher de perdre son amitié. « Alors, alors... Tu as passé une bonne journée ?» 




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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyDim 23 Juin 2013 - 14:37



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May feat. Aléna



Pour moi c'était clair et net que Maybelle était comme ça à cause de son père. Elle était parano, et même si elle essayait de sourire pour me faire gober des conneries, je savais qu'elle n'arrivait pas à profiter pleinement du moment. Toujours cette peur, que son père la punisse encore une fois. Je vous avoue, que si Mr. Goodwin se pointait à mon bar à l'instant, avec tout mon respect, je ne lui aurais pas autorisé à entrer - surtout si c'est pour gueuler sur sa fille. On n'avait qu'une vie, et elle ne pouvait pas se priver de tous les plaisirs du monde juste pour plaire à son père, car c'était certain, elle passait à côté de nombreuses choses.

On avait beau être différente toutes les deux, mais on se complétait car je dois dire que des fois, il fallait me ralentir dans mes folies. Sans vous le cacher je suis une grande tête de mule, qui n'écoute qu'elle, sauf évidement quand May a une objection à faire.  Alors que je lui disais qu'une goute d'alcool n'avait jamais tué quelqu'un elle me répliqua cela :
« Tué, non. Mais ça peut avoir des conséquences désastreuses »  Je soupirais, après tout qu'est ce qu'elle en savait ? Je ne l'avais jamais vu finir un verre, elle était tellement méfiante. Son père avait dû lui bourré le crâne de conneries, comme quoi l'alcool c'est un poison. - Les conséquences sont désastreuses si tu abuses, chérie. Je la regardais alors, en me demandant ce qu'il clochait, certes elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait, mais elle semblait bizarre à cet instant. Je décidais de faire comme ci je n'avais pas remarqué, car, elle devait sans doute penser à son père.

Finalement elle but une gorgée du cocktail que j'avais fait, d'ailleurs je le trouvais délicieux, mais ma meilleure amie ne semblait pas partager le même avis que moi car elle grimaça. Cela m'amusa, car elle me fis penser à une jeune adolescente qui pour la première fois buvait de l'alcool. Après cela, elle me demanda si j'étais contente, je lui attrapa les joues pour l'embêter - Ma sainte nitouche d'amour fait des efforts ! J'allais pas lui forcer la main, en lui demandant de finir le verre même si j'aurais bien aimé qu'elle m'accompagne et elle me demanda si j'avais passé une bonne journée. - Comme journée, il y a vraiment mieux, mais tu es là pour rattraper ma soirée. J'ai pas fais grand chose, déjà il a fallut que je me lève et ça, tu me connais ça prend toujours des heures. Puis sinon j'ai passé mon après-midi au bar, histoire de ramasser des sous. Effectivement, je passais beaucoup de temps ici, car c'était le seul moyen pour moi de gagner des sous, mes parents ne m'aidant pas financièrement, vu qu'il ne savait même pas ou je me trouvais à cette heure ci. Je me sentais toujours mal lorsque May posait des questions sur mes parents, souvent je changeais de sujet, mais je ne voulais pas qu'elle sache tout ce que j'avais pu vivre dans mon passé. C'était étrange, car je lui faisais confiance, c'était ma meilleure amie avant tout, mais j'avais toujours cette peur au ventre de lui raconter mon accident et ma fugue. Je n'avais aucune envie qu'elle m'abandonne comme tous les autres ou qu'elle me voit comme une trainée... Pourtant je savais qu'un jour la vérité éclaterait. - Et toi ? Les cours ? les amours ? la vie de fifouuuuuu ? lui dis-je en attrapant ma paille et en buvant mon cocktail, les yeux rivés sur elle, à gober toutes les paroles qu'elle allait déverser.





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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyLun 24 Juin 2013 - 10:55



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May feat. Aléna



Plus le temps passait, plus je m’en voulais de ne rien dire à Aléna. Je prétendais à qui voulait l’entendre qu’elle était ma meilleure amie et pourtant, j’étais incapable de lui parler de ce qui importait vraiment. Je me croyais différente des autres mais tout comme eux, je mettais un masque chaque matin avant de sortir de chez moi. Je jouais la fille enjouée et bien dans ses baskets alors qu’au fond, je ne faisais que ressasser cette foutue soirée qui avait changé ma vie. Et j’étais incapable d’en parler à Aléna parce que j’étais trop lâche pour affronter son jugement. - Les conséquences sont désastreuses si tu abuses, chérie. Sortant de mes pensées, j’esquissais un petit sourire. Dans le fond, elle avait raison. Contrairement à ce que prétendait mon père, l’alcool n’était pas un fléau. Il pouvait l’être lorsqu’on en abusait mais je restais convaincue que l’on pouvait boire un ou deux verres sans risquer quoi que ce soit. La seule et unique raison pour laquelle j’avais bu autant ce soir-là, c’était mon père. Mon père et son autorité étouffante, mon père et sa sévérité démesurée, mon père et son mépris du monde extérieur. S’il ne m’avait pas empêchée d’aller à cette soirée – et à toutes les autres avant celle-ci -, jamais je n’aurais fait le mur. Et je n’aurais sans doute pas abusé des boissons alcoolisées pour oublier tout ce qu’il me faisait vivre à longueur de journée. Mais rejeter la faute sur lui ne servait à rien, j’étais la seule responsable et je ne risquais pas de l’oublier. - Ma sainte nitouche d'amour fait des efforts ! Dans la bouche de n’importe qui, ce surnom m’aurait blessée. Mais pas dans celle de ma meilleure amie. Même si notre amitié pouvait dérouter tant nous étions différentes, nous nous complétions parfaitement bien et je crois pouvoir dire sans me tromper que chacune tirait l’autre vers le haut. Elle m’aidait à m’ouvrir au monde pendant que j’essayais de canaliser son énergie pour éviter qu’elle ne se laisse trop emporter. Le mélange parfait, en somme. Je l’écoutais me raconter sa journée avec intérêt, un sourire aux lèvres. J’étais heureuse de pouvoir égayer sa soirée – et d’égayer la mienne par la même occasion. Elle me retourna finalement la question et mon sourire s’assombrit un peu. Même avec elle, j’avais bien du mal à parler de moi. « Je continue à bosser au café pour pouvoir me payer les cours de danse dont je rêve... » La danse avait toujours été ma passion et je voulais en faire mon métier. Si mes parents m’avaient soutenue au début, leur vision des choses avaient changé au cours de ces trois dernières années. Celle de mon père, surtout. Je souhaitais prendre des cours dans une compagnie plutôt réputée et il avait décrété que je ne méritais pas que ma mère et lui paient pour moi. Je n’avais plus aucune légitimité à ses yeux et il me rappelait chaque jour que mon erreur avait tout gâché. Il voulait que je le prouve que j’étais responsable en gagnant mon propre argent ? Très bien ! Travailler ne me faisait pas peur. Et s’il le fallait, j’étais prête à bosser quinze heures par jour. Il me croyait incapable de prendre ma vie en mains et il se trompait royalement.  « Et je montre à mon père que je suis capable de m’en sortir toute seule, par la même occasion. Il était persuadé que j’allais me faire virer dès mon premier jour de boulot, tu aurais vu sa tête quand je lui ai dit que tout s’était bien passé ! » Bon, en réalité, tout ne s’était pas bien passé. Mes collègues ne s’étaient pas montrés très accueillants et j’avais fait une très mauvaise rencontre durant mon premier jour de boulot. Rencontre qui m’avait tellement chamboulée que j’avais enchaîné les conneries. Mais j’avais la chance d’être appréciée par le patron et jusqu’à présent, il ne m’avait jamais blâmée. Je marquais une courte pause, réfléchissant aux autres questions qu’Aléna m’avait posées. Je préférais ne rien dire concernant le chapitre « amour », même si je mourrais d’envie de lui parler d’Arthur. Ce n’était pas une histoire d’amour à proprement parler, mais c'était tout de même important. Je ne mettais pas remise de notre rencontre fortuite et cela n’avait fait que raviver mes vieilles blessures. Blessures que je pensais refermées, soit dit en passant. Posant mon regard sur mon verre, je décidais finalement d’en avaler une nouvelle gorgée. Pourquoi pas, après tout ? Cela m’aiderait peut-être à oublier tous ces trucs qui me tenaient éveillée la nuit. « Aléna… Tu m’as déjà caché des trucs ? », demandais-je en reposant mon verre devant moi après en avoir bu la moitié. Sûrement pas. Les meilleures amies étaient censées se faire confiance et tout se dire, après tout… Il n’y avait que moi pour jouer les cachotières et refuser que la personne dont j’étais la plus proche ignore l’événement le plus important de toute ma vie. Cette question était absurde, surtout balancée dans un moment pareil… Mais je n’arrêtais pas de me dire que je ne méritais pas son amitié puisque je n’étais pas totalement honnête avec elle. Cela dit, je refusais qu’elle s’inquiète ou qu’elle pense que quelque chose n’allait pas. Ce n’était qu’une question comme ça, sans prétention. « Enfin je veux dire, y a des trucs sur toi que je ne sais pas ? Des trucs dont tu n'oses pas me parler ou quoi ? » Whoa. Cette conversation venait de prendre une tournure bien plus sérieuse que je le pensais et même si j'avais essayé de dire ça sur un ton parfaitement normale, je ne parvenais pas à me montrer aussi enjouée que d'habitude. Je mourrais d'envie d'ajouter "parce que moi, oui" et de lui déballer mon histoire mais j'en étais émotionnellement incapable.






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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyLun 24 Juin 2013 - 20:07



Les blondes comptent pas pour des prunes

May feat. Aléna



Finalement elle était aussi un peu comme moi, elle devait bosser pour prouver qu'elle prenait sa vie en main et surtout pour réaliser son rêve. Au moins elle avait un but précis dans la vie, moi pour le moment je n'avais pas de grand projet professionnel, bien sur j'étudiais l'art appliquée parce que c'était ma passion, mais je n'avais pas le temps de m'y mettre à fond parce que je bosser énormément au bar pour payer mon logement. Mais je dois dire que pour le peu que je faisais, j'avais plutôt de bonnes notes. La seule chose dont j'étais persuadée c'était de ne plus jamais retrouver mes parents et retourner là où j'étais née. Je ne savais pourtant pas ce qui était le mieux ? Un père qui se soucie un peu trop de vous jusqu'à trop vous étouffer ou bien des parents qui préfèrent vous remplacer que de souffrir. - Je suis sûre que ton père t'aime. Il doit même trop t'aimer pour être ainsi. lui dis-je alors, en essayant de comprendre pourquoi son paternel était ainsi, il ne devait pas avoir l'intention de lui pourrir la vie, mais plutôt de la protéger. Je posais une main sur la sienne et planta mes yeux dans ses yeux bleus.- Et puis, je sais qu'un jour, tu leur cloueras le bec, quand tu seras sur scène et que tu feras la plus belles des prestations du monde ! Et puis même si personne ne croit en toi, sache que moi je suis là, et je suis ta première fan ! Vous avez déjà vu May danser ? En tout cas, ça fout vraiment la haine, je me sens tout de suite cruche à côté d'elle. Et puis de toute façon, je serais toujours là pour la soutenir, et pour moi elle restera la meilleure !

Puis le silence commença à s'installer entre nous, on entendait le tic tac de la grosse horloge, et la petite musique de fond que j'avais mis. Je sirotais tranquillement mon cocktail, plongeant à nouveau dans mes pensées. May et moi, nous n'avions pas toujours besoin de parler, c'était pas gênant lorsqu'il y avait un gros blanc. Alors qu'avec d'autre personnes cela me mettais mal à l'aise et du coup j'essayais toujours de raconter quelque chose, jusqu'à parler pour ne rien dire. C'est elle qui me sortit de mes pensée « Aléna… Tu m’as déjà caché des trucs ? » C'était une question dont je ne m'attendais même pas, elle avait lu en moi ? Elle doutait de moi ? Cela me fit stresser soudainement tellement que je renversa mon cocktail sur la table. Troublée je me précipitais vers le comptoir pour attraper un torchons et essuyer la table. Mon regard n'osa pas croiser le sien, je flippais comme j'avais. C'était presque comme ci j'avais connu un crime. Déjà j'avais peur qu'elle apprenne tout maintenant mais qu'en plus elle soit déçu que je lui ai caché autant de choses. C'était ma meilleure amie, et je détestais l'hypocrisie pourtant si je ne lui disais pas tout, je me contre disais. Reprends toi Aléna !  Je lui affichais alors un énorme sourire et décida d'affronter son regard.- May... c'est quoi cette question ?! Tu sais tout ... dis-je en enfilant encore un masque et en essayant de persuader. C'était dingue comment j'enchaîner mensonge sur mensonge, je finissais même par me mentir moi même. Je ne m'étais jamais préparé à cette situation là, je savais qu'elle arriverait un jour mais pas aussi tôt... Pourtant cela faisait déjà pas mal de temps que je connaissais May, je savais que je pouvais lui faire confiance, mais j'avais toujours cette peur de me retrouver abandonnée. « Enfin je veux dire, y a des trucs sur toi que je ne sais pas ? Des trucs dont tu n'oses pas me parler ou quoi ? »
poursuivit-elle. Et là une boule se forma dans ma gorge, je détourna le regard,  pris un air sérieux, et commença à jouer avec mes mains sous la table. Est-ce que je n'en avais pas marre de me cacher des gens comme ça ? Est-ce qu'un jour je pourrais me sentir à nouveau moi même ? Est-ce que cela ne serait pas plus facile si May connaissait le pourquoi du comment je suis ainsi ? Certes c'était chiant de devoir tout calculé avant, d'avoir des mensonges dans la tête pour les sortir dès que certaines personnes s'approchent trop de mon passé. C'était vraiment pas facile pour moi, d'un côté je me persuadais que cela serait mieux que je me livre, mais d'un autre côté j'avais trop peur de la perdre. Mais il fallait peut être mettre fin à ce petit jeu là...
 - Je ... je suis désolée.. tu ... tu ne sais pas tout.. dis-je en baissant les yeux, et en ayant la voix tremblante.  -J'ai toujours ... eut beaucoup de mal à me confier ...  Cela avait été trop facile de lui faire gober un faux passé, cela m'avait évité de me sentir minable et revivre mes souffrances en prononçant les faits réels.


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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyLun 24 Juin 2013 - 21:27



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Voilà pourquoi j’aimais Aléna. Parce qu’elle croyait en moi plus que n’importe qui et que je savais qu’elle serait toujours là pour moi. Quoi qu’il arrive. Pourquoi m’obstinais-je à lui cacher la vérité, alors ? De quoi avais-je peur, si j’étais sûre qu’elle m’épaulerait toujours ? Lassée de mentir – ou de cacher la vérité, ce qui était différent -, je menais volontairement la conversation vers un sujet beaucoup plus sérieux. Les secrets. Alors que ma question était purement destinée à m’amener doucement à me confier, la réaction de ma meilleure amie me surprit quelque peu. Elle était troublée. Troublée au point de renverser son verre, troublée au point d’éviter mon regard. Apparemment, je n’étais pas la seule à faire des cachoteries et je ne savais pas vraiment quoi en penser… May... c'est quoi cette question ?! Tu sais tout ... J’aurais pu lui dire qu’elle mentait très mal et que je voyais bien que quelque chose n’allait pas, mais j’étais mal placée pour le faire. Je préférais donc me plonger dans ce que je connaissais le mieux : le silence. J’ignorais ce qu’elle cachait mais si elle souhaitait se confier, elle le ferait sans que j’insiste. - Je ... je suis désolée.. tu ... tu ne sais pas tout… J'ai toujours ... eut beaucoup de mal à me confier ... Mélange d’incompréhension et de peine. L’espace d’un instant, l’idée qu’elle ne me fasse pas pleinement confiance m’effleura l’esprit et mon cœur se serra. Lentement, je pris sa main dans la mienne pour la réconforter un peu et chercha son regard. Je ne pensais plus à mes problèmes à présent, la seule chose qui comptait était ma meilleure amie – et son visage plein de détresse. « Hey », dis-je d’une voix douce pour attirer son attention. « Chérie… C’est moi. Tu sais que tu peux tout me dire, hein ? T’as pas à avoir peur, je serai toujours là. » Et l’oscar de la plus grande hypocrite revient à… Maybelle Goodwin. Lui dire qu’elle n’avait pas à avoir peur et qu’elle pouvait tout me dire alors que je mourrais d’angoisse à l’idée de lui révéler mon secret. C’était l’hôpital qui se fout de la charité… « Je ne te forcerai pas à parler, Chou. Mais si tu as envie de le faire, tu sais que je suis là. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Sainte Maybelle  ne dort jamais, surtout pas quand sa super meilleure amie a besoin d'elle ! », dis-je en plaisantant dans l’espoir de la faire sourire à nouveau. La voir si dévastée était au-dessus de mes forces. Je m’en voulais d’avoir posé cette question ridicule… Certes, je ne savais pas les conséquences qu’elle aurait puisque j’ignorais qu’Aléna n’avait pas non plus était totalement honnête avec moi, mais je ne pouvais m'empêcher de me sentir coupable. En tout cas, j’étais prête à l’écouter si elle voulait se confier à moi.

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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyMar 25 Juin 2013 - 11:06



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Elle avait frappé comme la foudre, sur un point sensible, jamais je n'aurais cru qu'un beau soir comme les autres elle aurait mit tout sur la table pour que je lui déroule tout mon passé. Avait-elle eut des doutes sur moi ? Sur ma sincérité. Si j'avais été sincère avec elle, je ne me foutais pas de sa gueule, elle comptait énormément pour moi et était la meilleure à mes yeux... c'est justement pour ça que je ne voulais rien dire, de peur de la perdre à tout jamais. Je ne pouvais concevoir une vie sans son amitié. Au contact de sa main je frissonnais, elle me chercha du regard et me trouva. Et je vous jure, le regard qu'elle a... à croire qu'elle a prit des cours de théâtre pour vous le faire.  C'est indescriptible mais je vous garantit qu'on a juste envie de tomber dans ses bras et de se laisser guider par elle, même si vous ne la connaissez pas, vous êtes obligez de lui faire confiance avec un regard pareille.  « Chérie… C’est moi. Tu sais que tu peux tout me dire, hein ? T’as pas à avoir peur, je serai toujours là. » Toujours là. Ce mot résonna dans ma tête comme si je me trouvais dans une grande cathédrale et qu'un gamin s'amusait à les crier à tout bout de champ. Toujours là. C'était des mots rassurant et je savais que je pouvais la croire, seulement j'avais fait confiance aux personnes qui m'étaient les plus chères auparavant et je m'étais bien trompés sur le cas. Elle poursuivit en me donnant un peu plus confiance à chaque fois, et en plaisantant elle même sur son surnom de sainte nitouche. Quelque chose me disait que je pouvais lui faire confiance, elle avait besoin de moi, autant que j'avais besoin d'elle. Du moins c'est ce que je me forçais à croire. Et puis peut être que si elle savait la vérité et qu'elle resterait près de moi, cela me prouverait à quel point c'était une amie parfaite et par la suite peut être que j'aurais moins peur. De plus, inutile de se voiler la face, et de vivre dans un monde superficiel, si elle n'était pas capable de me prendre telle que j'étais, ce n'était pas quelqu'un de bien et je savais qu'elle était tout sauf une manipulatrice superficielle c'est d'ailleurs pour cela que je m'entendais avec elle. Elle n'avait rien d'une cruche qui ne pense qu'à plaire aux mecs, et à s'amuser avec, ni à être la plus populaire de la ville. J'avais attendu deux ans pour comprendre cela ou quoi ? May resterait May, qu'elle en sache plus sur moi ou pas. Oui, j'étais en train de me pousser moralement à faire un effort, mais aussi de me rassurer un peu plus.- May… je … j'ai peur …puis je me redressa sur ma chaise, prit le nouveau verre que je mettais concocté, et le bu d'un seul trait. La tequila longea ma gorge et je me sentis bouillonnais de l'intérieur.- Je suis en fuite !Elle ne devait pas s'attendre à cela, car elle écarta les yeux, comme ci ils allaient sortir de sa tête. Je regrettais peut être de lui avouer cela, mais plus question de faire marche arrière. - Je fuis mon passé... je fuis ma famille. C'est pour cela que je suis ici. Et pour rien au monde je voudrais qu'il me retrouve !

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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyMar 25 Juin 2013 - 18:30



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Les révélations d'Aléna étaient plus que surprenantes. Jamais je n'aurais cru qu'elle pouvait avoir peur. Et encore moins qu'elle cherchait à fuir son passé ou sa famille. Elle semblait tellement forte, tellement sûre d'elle... Comme invulnérable. J'avais toujours envié sa force de caractère mais au final, elle était comme moi. Cette assurance n'était qu'un masque destiné à tromper les autres, à les éloigner de la vérité. Je réalisais à quel point nous étions semblables, à quel point nous avions peur du regard de l'autre. Nous étions bien plus proches que je l'aurais cru et j'étais persuadée que cette conversation, où qu'elle nous mène, ne ferait que renforcer notre amitié. Gardant sa main dans la mienne pour l'encourager à son confier, j'osais enfin reprendre la parole : « Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Elle avait attisé ma curiosité et son désarroi me brisait le cœur. En parler la soulagerait. Je savais par expérience que les secrets n'étaient jamais bons. Ils ne faisaient que nous hanter et tôt ou tard, la vérité finissait par retrouver sa voie. « Dis-moi tout », continuais-je en plantant mes yeux dans les siens. Ce n'était pas un ordre, juste un conseil. Elle se sentirait certainement mieux après avoir partagé son histoire. Le fait de ne plus être seule diminuerait considérablement le poids qu'elle avait sur les épaules... Et elle pourrait en parler à chaque fois qu'elle en avait envie. Je répondrais toujours présente pour l'écouter et la réconforter. C'était le rôle des amies, non ?

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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyMer 26 Juin 2013 - 10:15



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C'était une première pour moi de m'ouvrir comme cela, et même si cela m'avait fait du mal d'en parler et de revivre ce passé que j'avais chassé mais bizarrement je me trouvais un peu plus légère. Terminé les vieux mensonges et la peur de se faire prendre en surprise. Plus la peine de réfléchir trois fois avant de parler, cela ne pouvait être qu'un soulagement. Elle mit un moment avant de parler, mais en même temps je m'attendais pas à ce qu'elle me dise quelque chose, enfin c'était normale qu'elle soit un peut bouche bée puis elle me dit alors qu'elle était sure que je leur manquait. Je laissais échappé un rire ironique, c'était les surestimés, je savais très bien qu'ils avaient pas eut de mal à avoir repris leur petit train de vie. Parce que si je les manqué autant, ma photo aurait fait le tour du monde sur les journaux et un avis de recherche aurait été déposé.  Elle changea alors de discours voyant que je n'y croyais pas vraiment, d'ailleurs ce qu'elle me disait, je tolérais complètement. Oui c'était eux les connards, oui ils ne savaient pas ce qu'ils rataient, et puis à force je m'étais habituée à mon train de vie. Comme on dit les liens de familles ce sont des amitiés forcé, depuis que j'étais à Bowen, j'avais moi même décidé des personnes qui seraient dans mon cercle d'amis, et c'était mieux comme ça. - Ouais, je suis d'accord. Et je sais que toi tu en fais partie. Tu es ma famille ! Aujourd'hui je savais que je pouvais compter sur elle coûte que coûte et même si cela avait prit deux ans à se que je lui parle de mon passé, je ne le regrettais pas. Car cela c'était bien passé, et en deux ans j'avais pu me rendre compte que May était une personne d'exception. Elle changea alors subitement de place, venant me prendre dans ses bras, je la serrais contre moi en respirant son parfum.  Jamais elle ne me laissera tomber, et pour la première fois, j'eus l'impression que je pouvais lui faire confiance entièrement, qu'à présent elle savait qui été la vrai Aléna, et que c'était pas pour autant qu'elle me laisserait tomber. - Qu'est ce que je t'aime toi ! dis-je en lui embrassant la joue. - Mais tu sais, je pense que j'ai mis du temps parce que j'étais pas prête ! Je suis contente de t'en avoir parler maintenant. J'avais toujours peur que tu me juges, c'est bête hein... mais je voulais pas me retrouver seule une deuxième fois ! Je vais mieux dormir ce soir je crois ! Et je sais que je devrais avoir honte de t'avoir caché tout cela, j'espère que tu ne m'en veux pas, c'était rien contre toi, May ! Je suis désolée, que les confidences n'allaient pas dans les deux sens, mais saches que j'ai toujours été sincère avec toi, simplement quand il s'agissait de ce passé merdeux, je préférais le masquer...




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Dernière édition par Aléna M. Wilfried le Jeu 27 Juin 2013 - 19:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyMer 26 Juin 2013 - 14:16



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Jamais je n'aurais pu soupçonner tout cela. Jamais je n'aurais pu ne serait-ce qu'imaginer qu'Aléna, ma meilleure amie, avait un passé aussi tragique. Oui, tragique, c'était le mot. Mon histoire n'était rien à côté de la sienne et je me demandais comment elle faisait pour continuer à vivre comme si de rien n'était. Personne n'aurait pu deviner ce qu'elle avait vécu tant elle paraissait heureuse et pleine de vie - elle était drôlement forte. Je l'avais écoutée avec attention, sans l'interrompre. J'avais eu envie de réagir à chacune de ses phrases mais je me l'étais interdit. Ce dont elle avait besoin, c’était d’une amie qui l’écoutait. Pas de supporter des répliques stupides comme « Quoi ??? », « Mais… » ou autre « Mon dieu. ». Lorsqu’elle termina son récit, un silence s’installa. Pas le genre de silence gênant qui alourdissait considérablement l’ambiance, un silence comme il y en avait souvent entre nous. Un silence paisible qui en disait long malgré tout. Nous nous connaissions assez bien pour savoir ce que l’autre pensait sans avoir à ouvrir la bouche. Après quelques secondes, j’osais enfin prendre la parole pour essayer de la réconforter. « Je suis sûre que tu leur manques. Ils ne peuvent pas t'avoir remplacée aussi facilement, c'est... Tu es leur fille. Et tu es géniale, qui plus est. Ils ne peuvent pas t'avoir oubliée, c'est impossible. » Et j'étais sincère. Comment pouvait-on remplacer une fille comme elle ? Elle était géniale. On pouvait difficilement se passer d'elle une fois qu'elle avait croisé notre chemin et j'étais sûre que ses parents pensaient à elle chaque jour. « S’ils se foutent complètement de ton absence, c’est qu’ils sont débiles et trop aveugles pour voir à quel point tu es merveilleuse. C’est eux qui ont perdu quelque chose, pas toi. La preuve, tu es venue ici et tu m’as rencontrée ! » Encore une plaisanterie pour tenter de dédramatiser la situation. Je voulais la voir sourire et sécher les larmes qui ternissaient ses jolis yeux. J’étais désolée pour elle, j’étais en colère contre ses parents… Mais malheureusement, je ne pouvais pas changer son passé. Tout ce que je pouvais faire, c’était faire en sorte que son avenir soit meilleur. Et ne jamais la laisser tomber, quoi qu'il arrive. « Je suis désolée. Personne ne mérite de vivre un truc pareil, surtout pas toi... Mais tu sais, parfois, la vraie famille ce n'est pas celle avec qui on a des liens du sang. C'est celle qu'on choisit. » D'après ce qu'elle m'avait dit, ses parents étaient de parfaits crétins qui ne méritaient pas ses larmes. J'étais convaincue que les liens du sang n'étaient rien comparés aux liens du cœur et même s'il était légitime qu'elle souffre de cette situation hors du commun, je voulais qu'elle sache qu'elle pouvait compter sur moi. Maintenant et pour toujours.J'ignorais si elle me considérait comme un membre à part entière de sa "nouvelle famille" mais il était clair qu'elle comptait plus que n'importe qui à mes yeux. « Moi je suis là, et je ne te laisserai pas tomber. Jamais. » C'était une promesse solennelle que je comptais honoré jusqu'à la fin de ma vie. Nous deux, c'était comme Buzz l'éclair et Woody, dans Toy Story : vers l'infini et au-delà. Sans plus attendre, je me levais finalement et fis le tour de la table pour aller la serrer dans mes bras. Elle avait besoin de soutien, il était hors de question que je la regarder sombrer sans rien faire. « Tu aurais dû me le dire plus tôt… Garder un truc pareil pour soi, ce n’est pas bon. », dis-je en la serrant délicatement contre moi. « Tu te sens mieux, d’en avoir parlé ? » Généralement, lorsqu’on finissait par parler de quelque chose qui nous tracassait, on se sentait étonnamment soulagé. J'espérais que c'était le cas pour Aléna. J'espérais qu'elle se sentait mieux et qu'à présent, elle n'hésiterait plus à m'en parler lorsqu'elle en aurait le besoin.

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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyJeu 27 Juin 2013 - 19:53



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C'était une première pour moi de m'ouvrir comme cela, et même si cela m'avait fait du mal d'en parler et de revivre ce passé que j'avais chassé mais bizarrement je me trouvais un peu plus légère. Terminé les vieux mensonges et la peur de se faire prendre en surprise. Plus la peine de réfléchir trois fois avant de parler, cela ne pouvait être qu'un soulagement. Elle mit un moment avant de parler, mais en même temps je m'attendais pas à ce qu'elle me dise quelque chose, enfin c'était normale qu'elle soit un peut bouche bée puis elle me dit alors qu'elle était sure que je leur manquait. Je laissais échappé un rire ironique, c'était les surestimés, je savais très bien qu'ils avaient pas eut de mal à avoir repris leur petit train de vie. Parce que si je les manqué autant, ma photo aurait fait le tour du monde sur les journaux et un avis de recherche aurait été déposé.  Elle changea alors de discours voyant que je n'y croyais pas vraiment, d'ailleurs ce qu'elle me disait, je tolérais complètement. Oui c'était eux les connards, oui ils ne savaient pas ce qu'ils rataient, et puis à force je m'étais habituée à mon train de vie. Comme on dit les liens de familles ce sont des amitiés forcé, depuis que j'étais à Bowen, j'avais moi même décidé des personnes qui seraient dans mon cercle d'amis, et c'était mieux comme ça. - Ouais, je suis d'accord. Et je sais que toi tu en fais partie. Tu es ma famille ! Aujourd'hui je savais que je pouvais compter sur elle coûte que coûte et même si cela avait prit deux ans à se que je lui parle de mon passé, je ne le regrettais pas. Car cela c'était bien passé, et en deux ans j'avais pu me rendre compte que May était une personne d'exception. Elle changea alors subitement de place, venant me prendre dans ses bras, je la serrais contre moi en respirant son parfum.  Jamais elle ne me laissera tomber, et pour la première fois, j'eus l'impression que je pouvais lui faire confiance entièrement, qu'à présent elle savait qui été la vrai Aléna, et que c'était pas pour autant qu'elle me laisserait tomber. - Qu'est ce que je t'aime toi ! dis-je en lui embrassant la joue. - Mais tu sais, je pense que j'ai mis du temps parce que j'étais pas prête ! Je suis contente de t'en avoir parler maintenant. J'avais toujours peur que tu me juges, c'est bête hein... mais je voulais pas me retrouver seule une deuxième fois ! Je vais mieux dormir ce soir je crois ! Et je sais que je devrais avoir honte de t'avoir caché tout cela, j'espère que tu ne m'en veux pas, c'était rien contre toi, May ! Je suis désolée, que les confidences n'allaient pas dans les deux sens, mais saches que j'ai toujours été sincère avec toi, simplement quand il s'agissait de ce passé merdeux, je préférais le masquer...




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MessageSujet: Re: les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie)   les blondes comptent pas pour des prunes. (aléna-jolie) EmptyLun 1 Juil 2013 - 0:17



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J’esquissais un sourire quand Aléna assura que je faisais partie de sa famille. Elle faisait partie de la mienne, elle aussi. Je n’aurais jamais pensé pouvoir trouver une amie aussi exceptionnelle et j’étais heureuse de l’avoir rencontrée. Le destin faisait parfois bien les choses. « Je t’aime aussi », répliquais-je après qu’elle ait embrassé ma joue. Et j’étais sincère. Je l’aimais autant que j’aimais ma petite sœur. Puis elle se lança dans un discours touchant qui me fit culpabiliser davantage. Elle s’excusait de ne pas avoir été honnête, d’avoir cherché à cacher ce passé dont elle n’était pas fière… Elle ignorait que moi non plus, je ne lui avais pas tout dit. « Tu n’as pas à t’excuser. Je comprends ce que tu ressentais. Je… » Étais-je réellement sur le point de tout lui avouer ? De lui dire mon secret, de lui faire part de cette histoire dont personne ne savait rien ? Oui, probablement. Elle s’était confiée à moi et je ne pouvais pas m’entêter à ne pas être honnête avec elle. Après cela, notre amitié franchirait un nouveau cap. « Moi non plus, je ne t’ai pas toujours tout dit. » Maintenant que j’avais amorcé  le début de mes confessions, je ne pouvais plus reculer. « Je… Y a un truc sur moi que personne ne sait », dis-je en baissant la tête, plus que gênée. J’étais incapable de lui parler en la regardant en face. J’avais bien trop peur de sa réaction. « Je suis tombée enceinte, il y a trois ans. » Pour la première fois, j’osais enfin parler de ce traumatisme dont je n’étais toujours pas remise aujourd’hui. La voix tremblante et les yeux rivés sur le sol, je continuais mon récit. « Quand j’étais au lycée, mes parents m’interdisaient tout. Je n’avais pas le droit de sortir après les cours, je ne pouvais aller à aucune fête… Je me sentais à l’écart. J’avais des amis et tout cela, mais j’avais toujours l’impression d’avoir un train de retard. D’être la ringarde du groupe, celle qui n’a le droit de rien. » Je m’arrêtais quelques secondes, cherchant le courage de terminer mes explications. « Et puis un jour, j’ai été invitée à la fête. Celle où tout le monde rêvait d’aller, celle que personne ne voulait louper… Je me suis sentie importante pour la première fois. J’ai supplié mon père de me laisser y aller mais il n’a pas voulu. Pour lui, les fêtes de ce genre n’étaient que des lieux de débauche où les jeunes faisaient n’importe quoi et il refusait de me voir devenir l’une de ces traînées qu’on voyait partout, comme il disait… J’ai pleuré pendant des heures. Je pensais qu’il allait finir par changer d’avis, mais non. Alors j’ai décidé d’aller à cette fête avec ou sans son accord. J’ai attendu que mes parents s’endorment et je suis sortie sans faire de bruit… » Le plus dur restait à venir et pourtant, je parvenais difficilement à parler. Ma voix tremblotait à chaque mot mais je m’interdisais de pleurer. Je ne voulais pas me montrer vulnérable, même devant Aléna. « Je suis allée à cette soirée. Et j’ai bu. Beaucoup. Pour oublier mes parents, pour faire comme tout le monde, pour qu’on arrête de dire que je n’étais qu’une fille coincée… Je ne me souviens de rien. Quand je me suis réveillée le lendemain matin, c’était le trou noir. Je me sentais bizarre, comme si quelque chose avait changé, mais j’étais incapable de dire quoi… Je me suis fait engueuler par mes parents et ils m’ont privé de tout un tas de trucs pour me punir – et me passer l’envie de recommencer. Et quelques semaines plus tard, j’ai découvert que j’étais enceinte. J’ignorais de qui, parce que je ne me souvenais même pas avoir couché avec qui que ce soit mais… Mais c’est arrivé. Et je me sentais tellement conne… C’était ma première fois. Je n'étais jamais sortie avec aucun mec avant ça et... Et je n’en ai aucun souvenir parce que j’étais trop bourrée pour pouvoir m'en rappeler. » Nouvelle pause. Plus j'avançais, plus je me sentais minable et puis je prenais conscience de mes actes. J'avais agi comme une parfaite imbécile et à présent, ma vie entière se trouvait chamboulée. À cause d'un minuscule acte de rébellion, à cause d'une simple fête. « Je crois que je n’ai jamais vu mon père aussi furieux que le jour où je lui ai appris que j’étais enceinte d’un parfait inconnu… Il m’en voulait déjà énormément d’avoir fait le mur pour me rendre à cette soirée, savoir que j’avais perdu ma virginité avec le premier venu parce que j’avais bu trop d’alcool était inconcevable pour lui. Il refusait que les habitants de Bowen soient au courant de ma grossesse. C’était au-dessus de ses forces, il ne voulait pas que les gens parlent dans son dos, qu’ils se permettent de le juger ou de le tenir pour responsable… Alors avec ma mère, ils ont décidé qu’il était préférable que je parte chez ma tante. À Sydney. J’ai passé toute ma grossesse là-bas, loin de Bowen. Ils ne m’ont pas laissé le choix. Ils m’ont forcé à garder ce bébé parce qu’ils ne voulaient pas que j’avorte puis ils m’ont contrainte à le confier à de parfaits étrangers sous prétexte que je n’étais pas capable d’élever un enfant. J’ai un fils de plus de trois ans qui est quelque part en Australie, éduqué par des gens que je ne connais pas qui prétendent être ses parents… Et c’est douloureux. Je me demande comment il va, à quoi il ressemble, s’il est heureux… J’essaie d’avancer et de penser à autre chose mais c’est impossible. Mon père n’arrête pas de me rappeler à quel point je l’ai déçu et je sais qu’il ne me pardonnera jamais. J’ai perdu toute crédibilité à ses yeux. C’est pour ça qu’il s’obstine à m’interdire tout un tas de trucs, aujourd’hui. Il a peur que l’histoire se répète. Que je ternisse sa réputation de père de famille modèle… Personne n'est au courant. Les gens ont pensé que j'étais partie à Sydney parce que j'en avais marre de Bowen, parce que je rêvais de vivre dans une grande ville. Ils ignorent tout de ce qu'il s'est passé et c'est bien mieux comme cela. Mais moi, je n'oublierai pas. Jamais. J'aimerais tellement retourner en arrière... » J’achevais mon monologue par un soupir désabusé. J’avais du mal à croire que je venais de me livrer. Parler de cette histoire était douloureux mais j’estimais qu’Aléna avait le droit de savoir. « Le pire, dans tout cela, c’est que le mec avec qui j’ai passé la nuit ce soir là a débarqué au café où je bosse il y a quelques jours… J’ai passé trois ans à me demander qui c’était. Je l’ai cherché pendant des semaines sans savoir à quoi il pouvait bien ressembler et voilà qu’il se pointe devant moi et qu’il me dit "Salut, tu te souviens de moi ? On a baisé ensemble y a trois ans"… » Ce n'était pas exactement comme cela que ma rencontre avec Arthur s'était passée, mais c'était un bon résumé de notre échange aussi court qu'intense. « J’étais tellement mal à l’aise. Il ignore tout de cette histoire et je ne me vois pas lui dire "Hey, tu sais quoi ? On a eu un gosse ensemble !". C’est irréel. » Cette fois-ci, j’avais fini pour de bon. Il ne me restait plus qu’à attendre le jugement de ma meilleure amie. Anxieuse, je tortillais mes doigts dans tous les sens, les yeux fixés sur le sol. Elle devait me prendre pour une traînée. Sa sainte-nitouche de meilleure amie était finalement loin d'être une sainte...



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