i'll take care of you + (pétronille)

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pétronille et pâris.

+ i'll take care of you.

Les urgences. Une véritable course contre la montre. Il s'agissait de trier les vraies urgences des cas secondaires. Aujourd'hui, je n'étais pas censé travailler, mais il manquait tellement de personnel qu'on m'avait appelé pour aider dans ce service. Je n'en pouvais plus, vraiment plus. A chaque fois que je travaillais dans ce service, ma fatigue était à son paroxysme. Après quelques heures passées dans ce véritable capharnaüm, on me demanda de monter dans le service cancérologie. Je pris l'ascenseur, et m’exécutai en arrivant dans ce secteur difficile. J'avais toujours eu du mal à ne pas m'attacher aux patients. Avec cette blouse blanche sur le dos, je n'étais pas censé avoir une autre relation que celle d'un infirmier avec son patient. Mais après tout, j'étais un être humain, et malgré mon métier, j'avais le droit d'avoir des sentiments de compassion pour ces personnes. Les yeux cernés, je fis le tour des chambres, donnant les soins nécessaires aux patients. Certains étaient mourants, d'autres allaient s'en sortir, c'était comme ça, et il fallait rester un minimum lucide face à eux. Alors que je revenais à l'accueil du service afin de remplir quelques dossiers, je pus enfin prendre une pause. Je saisis mon gobelet de café que je portai à mes lèvres pour en boire une gorgée. Je carburai à la caféine, c'était certes malsain, mais je ne pouvais pas faire autrement. Ce rythme allait finir par m'achever, mais j'aimais tellement ce que je faisais que tout ça ne me dérangeait pas. J'avais beau avoir une vie sociale réduite, j'aimais mon métier. Le soir, il m'arrivait de m'accorder un petit moment, j'allais au bar, je jouais du piano, j'essayais de me détendre après ces longues journées de travail.

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Un jour, Pétro écrirait un guide du meilleur service de cancérologie du monde entier. Après tout, elle en avait testé un bon paquet ! Et celui de Bowen était plutôt bien placé. Ce qui était en soi une bonne chose, étant donné que ça serait le dernier qu’elle comptait essayer ! Aujourd’hui, elle avait rendu avec son médecin traitant. La jeune écrivain avait eu la surprise (enfin, pas tellement surprise que ça), de l’entendre lui suggérer un énième nouveau traitement, qu’il voulait qu’elle essaie. Ce que la franco-allemande avait refusé aussitôt : des traitements en tout genre, elle n’en avait que trop essayer. Dès qu’on avait détecté sa tumeur, ses parents avaient tenus à ce qu’elle ait les meilleurs médecins qui soient. Et les meilleurs remèdes possibles. Elle aussi avait tenté de son côté de trouver un remède miracle au cours de ses voyages, au tout début, du moins. Mais à présent, elle ne faisait que le strict minimum, pour éviter de trop souffrir. Aussi, ce fut tout naturellement qu’elle refusa la suggestion de son médecin : souffrir pendant des mois en espérant que sa tumeur serait vaincu, elle n’avait que trop donné. Nourrir de faux espoirs n’était que trop douloureux. Non, Pétro ne voulait plus de tout ça, elle voulait juste... Vivre...

Pétro quitta donc le bureau de son docteur, songeuse, planifiant le restant de sa journée. Elle quitta toutefois ses pensées en apercevant une silhouette familière à l’accueil du service. Esquissant un sourire, elle se décida à aller saluer l’infirmier, qui faisait partie des employés de l’hôpital qu’elle préférait : certes, il était préférable pour eux de ne pas s’attacher aux patients, mais certains étaient trop froids ! Et parler avec lui ferait sans doute revenir le sourire aux lèvres de Pétro, celui-ci avait déserté dans le bureau du médecin. « Bonjour ! », dit-elle en s'accoudant au bureau. « Je fais une étude : est-ce le café donne vraiment un bon coup de fouet pour repartir du bon pied ? », plaisanta-t-elle en ayant remarqué les cernes sous les yeux de Pâris.

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pétronille et pâris.

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C'était épuisant. Même éreintant. J'allais vraiment finir par exploser à cause de ce rythme effréné. Et pourtant, je m'évertuais à continuer. Pourquoi ? Parce-que aider me procurait un bien indescriptible. C'était comme une obligation pour moi. J'avais toujours été destiné à aider autrui. Et mon métier d'infirmier me le permettait. Mais, à force d'aider les autres, j'avais tendance à me détruire moi. Je ne dormais que très peu chaque nuit, mais j'étais toujours le premier à arriver à l'hôpital, c'était comme ça. Enfin assis, je me trouvais à l'accueil du service cancérologie. Il y avait peu de travail ici. Les personnes qui s'y trouvaient étaient comme soumis à leur destin ; ils attendaient. Il y avait une part de fatalité là-dedans, ils attendaient de voir si leur traitement marchait, s'ils allaient s'en sortir. C'était parfois dur à supporter, mais je restais lucide, leur promettant que tout irait bien. Buvant une seconde gorgée de mon café, je fermai un instant les yeux, avant d'être subitement "réveillé" par une voix familière. « Bonjour ! » Levant les yeux, je reconnus instantanément mon interlocutrice : c'était Pétronille, une de mes patientes, mais avant tout, une amie. Elle avait une tumeur qui lui rongeait la vie petit à petit. Elle était ma petite protégée du service, bien que mon statut professionnel ne me permettait pas d'avoir ce genre de relation avec une patiente. « Salut. Comment tu vas ? Tu te sens mieux depuis la dernière fois ? » Encore une fois, ça ressemblait à un interrogatoire de police, sans que je m'en rende compte. Ça pouvait parfois être lourd pour elle, que je sois toujours derrière elle ; mais je ne pouvais pas m'en empêcher. « Je fais une étude : est-ce le café donne vraiment un bon coup de fouet pour repartir du bon pied ? » Un sourire aux lèvres, j'haussai les sourcils, étant conscient qu'elle avait remarqué mon extrême fatigue sur mon visage. « C'est mon carburant, sans cette petite merveille, je serai déjà en train de dormir sur ce tas de dossiers, tu sais. » Ramenant le gobelet entre mes lèvres, j'avalai une gorgée de la boisson chaude avant le reposer sur le bureau.

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Heureusement qu’il existait des infirmiers comme Pâris, capable de rendre l’hôpital moins impersonnel. Pétro était toujours contente de le voir, et, lorsqu’elle ne le croisait pas naturellement, elle cherchait toujours à le trouver, pour se changer les idées. Et ça ne ratait jamais, à croire que Pâris était à lui seul un concentré de bonne humeur. Lorsque l’infirmier lui demanda comment elle allait, ça fit naître un sourire sur les lèvres de l’écrivain, qui était habituée à le voir s’inquiété pour elle de la sorte. « On fait aller, et toi ? », répondit-elle, ne s’attardant pas sur le fait qu’elle connaissait des jours où elle était plus fatiguée que d’autre. Pâris devait bien s’en douter, et Pétro prenait beaucoup de médicaments pour être au mieux de sa forme. Sans oublier qu’elle n’aimait guère à s’étendre sur sa santé, se contentant d’en parler au minimum. Sentant que son interlocuteur était fatigué, très certainement à cause de son habitude à se plier en quatre pour son travail, elle l’interrogea alors par rapport à son addiction au café. Entendant sa réponse, elle ne pût s’empêcher de pousser un soupir, pour finalement lui faire savoir : « J’en doute pas une seconde, suffit de voir ta tête pour le remarquer », se moqua-t-elle gentiment, avant de devenir plus sérieuse : « Tu devrais bosser un peu moins, tu sais. Histoire de profiter par moments de ta vie ! On est tout deux bien placé pour savoir à quel point elle peut être courte ! ». La lueur de sérieux qui brillait dans son regard s’estompa bien rapidement, pour être alors remplacé par une lueur plus malicieuse : « Par exemple : est-ce que t’as remarqué que Mila Hernandez te dévore des yeux dès qu’elle te croise ? ». Il était sans nul doute trop prit par son travail, et bien trop sérieux, pour remarqué Mila, l’une des infirmières du service de cancérologie, n’avait d’yeux que pour lui dès qu’il venait dans ce service. Ce qui amusait beaucoup Pétro, qui aimait à regarder tout ça, et avait même entendu d’autres patients prendre des paris sur ce duo d’infirmiers...

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pétronille et pâris.

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Je me faisais souvent remonter les bretelles par mes supérieurs qui n'appréciaient pas la complicité qui m'unissait aux patients. Je ne pouvais pas faire autrement. C'était moi. J'étais comme ça, et je prenais plaisir à le faire. Pourquoi ? Tout simplement parce-que ces personnes parfois totalement démunies avaient besoin d'être rassurées, et pour moi, je devais être cette personne qui les réconforte dans leur dure épreuve à l'hôpital. Pétronille était une de ces patientes pour qui je m'étais pris d'une grande affection. Cette fille était géniale, et tellement courageuse. « On fait aller, et toi ? » Cette réponse n'avait rien de bon pour moi. Je scrutai son visage avec grande précision, pour y remarquer la moindre trace de fatigue, laissée par son traitement. Mais à vrai dire, à cet instant, on se demandait qui était le plus fatigué d'entre nous. « Je vais bien, juste un peu fatigué, mais ça va, merci. » Un sourire rassurant vint clore ces dernières paroles. Buvant une nouvelle gorgée de café, je signai un dernier dossier avant de le mettre sur le côté, et d'être totalement libre pour mon interlocutrice. « J’en doute pas une seconde, suffit de voir ta tête pour le remarquer » Passant une main dans mes cheveux, un air amusé au bout des lèvres, je savais pertinemment qu'elle avait raison. « Tu devrais bosser un peu moins, tu sais. Histoire de profiter par moments de ta vie ! On est tout deux bien placé pour savoir à quel point elle peut être courte ! » Haussant les épaules, je me demandai si je ne devrais pas écouter Pétro et mettre un frein à cette vie plus que rythmée. « Je profite à ma manière. Je n'ai pas besoin d'aller faire la fête en boîte jusqu'à l'aube pour être heureux, tu le sais. Ma place est ici, elle l'a toujours été. » Je me sentais bien ici, dans cet environnement qui m'était familier. « Par exemple : est-ce que t’as remarqué que Mila Hernandez te dévore des yeux dès qu’elle te croise ? » Arquant un sourcil, un sourire malicieux et un air surpris au visage, je détournai un instant les yeux sur l'infirmière en question qui se trouvait au fond du couloir. « Mila ? Elle est très gentille, mais elle reste une collègue de travail. » dis-je dans un chuchotement, en me rapprochant un peu de Pétro pour éviter que la personne concernée n'entende ces paroles.

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Pétro esquissa un sourire : elle aimait voir des gens passionnés par leur travail. Après tout, la vie était courte, alors il fallait tâcher de la vivre à 100%, aussi bien personnellement que professionnellement ! Et si on aimait son boulot, on faisait immanquablement de son mieux pour le mener à bien. Pâris faisait parti de cette catégorie de personne. « Je sais que ta place est ici, mais bon, écoute-moi et ne vis pas que pour ton boulot ! Te tuer au travail n’est pas une bonne idée ! Et la vie n’est pas entre ces murs ! », fit-elle avec un petit sourire attristé. Elle ne savait que trop bien que la vie était plus palpitante à l’extérieur, pour avoir souvent été contrainte de rester dans des locaux similaires durant des jours et des jours. La jeune écrivain mentionna ensuite une infirmière qui semblait très attirée par Pâris. Pétro désirait savoir si l’infirmer avait remarqué l’intérêt de cette dernière, ou s’il avait été trop absorbé par son travail pour en prendre conscience. En même temps, il faut l’admettre : les sollicitations que recevaient immanquablement Pâris devaient être nombreuses : il était loin d’être moche ! A la réponse que lui fit le jeune homme, la brunette comprit que la relation entre les deux infirmiers n’irait pas dans le sens désiré par Mila. « Et alors », demanda Pétrotrude dans un murmure elle aussi afin que Mila n’entende pas, « ça t’empêcherait de sortir avec elle, le fait que vous soyez collègues ? » La jeune femme arqua un sourcil, surprise. Elle, au moins, n’avait pas à se soucier de cette règle stupide « On ne mélange pas le travail et le plaisir ! », car elle n’avait que peu de collègues de travail. Son éditeur ne lui plaisait pas du tout et était, de surcroît, déjà en couple avec son agent littéraire. Et les autres employés de la maison d’édition, elle ne les voyait jamais. Ca limitait donc bien les choses. Et si ça n’avait pas été le cas, la jeune femme ne se cacherait pas derrière cette excuse idiote : elle voulait profiter de la vie à fond. « C’est stupide comme principe, tu sais ! A moins que tu n’aies quelqu’un d’autre en vie ? » Et oui, elle était curieuse ! Et l’assumait : ça lui changeait les idées, de se mêler des histoires des autres !

Spoiler:

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