Young&Free ✥ BELLEMAYBELLE

Free as the wind

 Musique à fond dans la voiture, je conduisais comme un malade dans les rues de Bowen. De toute façon je connaissais la ville comme ma poche, que j'aurais pu conduire les yeux bandés sans avoir un accident, d'ailleurs c'était étonnant que je sois toujours en vie, vu le nombre de fois où j'étais rentrée en conduisant complètement torché. J'avais l'impression de retrouver le contrôle de ma vie, et cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentit aussi bien dans mes baskets. Mon sourire au lèvre n'avait pas cessé depuis que j'avais lu le sms que Maybelle m'avait envoyé. C'était tellement fou, que j'avais du mal à y croire, mais Maybelle n'était pas du genre à faire ce genre de blague, car c'était plutôt un sujet sérieux. J'avais pas envie de me réjouir trop vite, car c'était bizarre que tout soit résolu si rapidement, après tout le temps où nous avions souffert  de la décision de nos parents. Quelque chose m'intriguait quand même, je n'avais aucune idée de comment Maybelle avait fait, et j'espérais qu'elle ne s'était pas embrouillé avec son père ou qu'elle s'était mis en danger. En tout cas j'avais hâte de la voir, nous pouvions enfin nous voir normalement sans faire croire au monde entier qu'on allait se marier et sans doute qu'on se sentirait tout les deux mieux. En aucun cas je pensais qu'avec Maybelle les choses tourneront mal, enfin ça se trouve, on ne trouverait plus l'intérêt de se fréquenter, ou alors tout serait différent... Je sais pas, mais j'avais pas envie de me poser de question. Une dernière ligne droite à 110 km/h et comme un as du volant je me garais sur le parking d'un de mes bars préférés. Il se situait près de la plage, et nous avions la possibilité de prendre des verres sur la terrasse face à la mer. La musique était toujours bonne, et jamais trop bruyante, vous savez ce petit fond sonore de pop soul qui vous met de bonne humeur. De plus, ce bar faisait d'excellent cocktails, et c'était important pour fêter l'annulation du mariage. Je crois d'ailleurs qu'on devait être le couple le plus heureux de ne plus se marier. Je sortis de la voiture, en vérifiant que j'avais bien mon paquet de cigarette et le cadeau pour Maybelle. Très vite je me retrouvais assis à une table sur la terrasse, mais la blonde ne se fit pas attendre. - Maybelle, je suis content de te voir. lui dis-je en me levant, et en lui faisant la bise. Elle était ravissante - comme la plus part du temps - et j'aurais été capable d'envier son futur mari. - Tu vas bien ? Enfin tu dois te douter que je vais t'harceler de question hein. Tu es sérieuse ?

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J'ignorais comment j'avais réussi à convaincre mes parents d'annuler mon mariage avec Noël. Très honnêtement, j'étais allée les voir sans grand espoir. C'était plus une mission suicidaire qu'autre chose, un geste désespéré pour m'éloigner définitivement de Noël - un moyen de me remettre de l'humiliation qui me brûlait encore la gorge à chaque fois que j'y repensais. Je m'attendais à ce que mon père m'envoie dans ma chambre sans me laisser parler. Ou à ce qu'il s'énerve et refuse catégoriquement que j'ouvre la bouche. Mais au lieu de ça, il avait tout écouté. Mieux encore, il ne m'avait pas interrompue. Il s'était contenté de planter son regard froid dans le mien, me faisant comprendre que chaque mot que je prononçais renforçait sa déception et son mépris. Puis après avoir débattu avec ma mère, la sentence est tombée : mariage annulé. Purement et simplement, sans aucune condition. Je passerais sous silence le quart d’heure plutôt mémorable que j'ai passé parce qu'au fond, c'est le résultat qui compte. À force d'arguments et de persévérance, nous étions arrivés à nos fins. Noël allait pouvoir se consacrer pleinement à Hendley et moi... Et moi j'allais pouvoir retourner à mes petites habitudes d'âme solitaire. C'était sûrement mieux comme ça.

Visiblement ravi d'apprendre la nouvelle, mon ex-futur époux avait répondu à mon SMS dans la seconde, me proposant un "rendez-vous" pour fêter la bonne nouvelle. J'avais hésité à accepter de voir Noël dans ce bar, parce que je ne savais pas si c'était une bonne idée. Nous avions convenu de nous quitter bons amis - et de ne plus nous revoir de si tôt. Notre dernière rencontre avait été plutôt riche en émotions et même si c'était idiot, je me sentais mal à l'aise d'avoir pleuré devant lui. Mais je ne pouvais pas lui dire non. Je lui devais bien quelques explications sur le pourquoi du comment, après tout. La boule au ventre, j'arrivai donc au bar de la plage où Noël m'attendait déjà. - Maybelle, je suis content de te voir. Tu m'étonnes. Évidemment qu'il était content de me voir, je lui apportais la nouvelle qu'il avait tant espéré. Et même si j'ignorais pourquoi, l'annulation de ce mariage ne me réjouissait pas pleinement. Je lui fis la bise à mon tour avant de m'asseoir en face de lui, esquissant un petit sourire. - Tu vas bien ? Enfin tu dois te douter que je vais t'harceler de question hein. Tu es sérieuse ? Même avec tous les efforts du monde, je ne parvenais pas à me montrer aussi enjouée et souriante que d'habitude. J'étais mal à l'aise d'être face à Noël, à cause de tout ce qu'il s'était passé entre nous mais aussi parce que je me sentais coupable de ne pas partager sa joie. - Évidemment que je suis sérieuse. Je ne t'aurais pas fait une fausse joie comme ça juste pour rire !, lâchai-je sur le ton de la plaisanterie. - Y a pas grand chose à dire, en réalité...On a discuté. Je leur ai dit qu'on n'était pas amoureux, que tu aimais quelqu'un d'autre et qu'il était hors de question que tu sacrifies ta vie à cause de leurs idées à la con. J'ai ajouté que s'ils continuaient à nous forcer la main, j'étais prête à quitter le pays pour échapper à ce mariage et garder ma liberté... Un brin mélodramatique, je te l'accorde, mais j'ai dû être assez convaincante puisqu'ils ont fini par accepter de renoncer à tout ça. Bien sûr, tout ne s'était pas passé aussi simplement et mon père avait balancé quelques répliques plutôt blessantes mais dans le fond, ce n'était pas grave. De toute façon, je ne m'attendais pas à ce qu'il me saute au cou et me dise qu'il m'aime. Nous avions dépassé ce stade depuis bien longtemps. - Te voilà libre comme l'air, Wanderbrooke. Tu vas pouvoir profiter pleinement d'Hendley et tu ne seras plus obligé de me supporter ! Je faisais mine de plaisanter mais j'étais très sérieuse. Je restais convaincue qu'il s'était servi de moi, en quelques sortes. Que maintenant que cette grande et magnifique blonde était de retour dans sa vie, je n'avais plus la moindre importance et qu'il était préférable que je tire un trait sur tout ce qu'il s'était passé. Cette histoire de mariage, ce rapprochement plutôt étrange, ces baisers que nous avions échangés... Plus rien n'avait d'importance maintenant. Je comptais sortir de sa vie pour de bon - et c'était probablement ce qu'il désirait aussi.

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 Bizarement je pouvais sentir de la tension dans l'air, et Maybelle n'était pas aussi souriante. J'étais sure qu'il c'était passé quelque chose avec son père, qu'elle avait eu droit à un compromis... Enfin son père était capable de tout, cela ne pouvait pas être si simple. Depuis quand nos parents mais surtout Mr. Goodwin, écoutaient ce que penser leurs enfants ? Depuis quand notre avis compté ? Tout cela paraissait trop facile, par rapport à tout ce que nous avions enduré. De plus, je me demandais comment mes parents apprendraient la nouvelle, surtout qu'il ne me voyait pas avec une autre fille qu'elle, ma mère me l'avait confié. - Te voilà libre comme l'air, Wanderbrooke. Tu vas pouvoir profiter pleinement d'Hendley et tu ne seras plus obligé de me supporter ! Qu'est ce qu'il clochait chez elle ? Elle me parlait un peu trop de Hendley, enfin ça me dérangeait pas, et j'étais sure qu'elle était sincère, mais j'avais l'impression que ça l'emmerdé quand même. Je fronçais les sourcils en la dévisageant comme ci j'étais de lire ses pensées à travers sa tête. Impossible. La gente féminine était vraiment un drôle de spécimen... - Oui, Hendley sera contente, je lui ai encore rien dit... Je voulais te voir avant. J'avais l'impression qu'elle n'attendait qu'une chose, c'était de quitter la table pour aller respirer, un serveur arriva, et je m'autorisais à commander pour nous deux. - 2 tequillas sunrises. Ce cocktail était parfait, et aussi niveau alcool ça allait, elle ne partirait pas bourré. Je crois que cela me manquerait. Nous avions passé des moments très forts, et forcément May allait me manqué, car je savais que rien ne serait pareille. Avant que le serveur n'arrive, je sortais la petite boîte de ma poche, elle était en velours bleu nuit, et à l'intérieur se trouvait la bague de fiançailles. Une simple bague très fine en or sur laquelle se trouvait un diamant plutôt moyen. Elle était parfaite, et c'est sans doute la bague que j'aurais choisis si j'avais épousé une fille, et comme je l'avais acheté pour nos fiançailles, je me voyais mal l'offrir à quelqu'un d'autre. Je posais la boîte sur la table la poussant vers Maybelle. - Tiens, un petit souvenir de cette sacré histoire. J'avoue c'était glauque, mais après tout ce que nous avions vécus, cela paraissait presque normal de lui offrir une bague pour notre "dé-mariage"... Je l'avais choisis avec goût et précision, j'avais fait plusieurs boutique, et même si Maybelle n'était pas la première fille de mon coeur, je m'étais donné un mal fou pour qu'elle soit parfaite. Parce que Mme. Wanderbrooke méritait la plus belle des bagues quoi qu'il arrive. - Tu peux en faire ce que tu veux... mais comme elle t'étais destiné, il est normal que tu la recoive... En fait je savais pas trop pourquoi je faisais ça, c'était presque trop romantique, nous étions amis non ? Le problème c'était que je ne définissais pas notre relation comme amicale ou passionnel... Je savais pas ou la mettre, mais ce qui était sure, c'était que notre relation était atypique et rare. Le serveur arriva déposant nos verres sur la table, et repartit discrètement, et moi j'attendais toujours une réaction de la part de Maybelle.

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Le fait qu'il n'est rien dit à Hendley ne me surprenait pas tant que ça. Il devait attendre de savoir si je disais la vérité ou si ce SMS sortit de nulle part n'était pas une mauvaise blague. Maintenant qu'il savait que tout cela était réel, il devait certainement être impatient de lui apprendre la nouvelle. Je ne trouvais rien à répondre, si ce n'est un sourire qui peinait à se montrer convaincant. Puis le serveur arriva et avant que je ne puisse ouvrir la bouche, Noël commanda à ma place. Une tequilla sunrise. Je n'avais aucune idée de ce que c'était - j'étais tellement navrante, par moment - mais pour une fois, je n'avais aucune objection à faire. Nous nous devions de fêter l'événement et, avec un peu de chance, j'avalerais assez d'alcool pour oublier tout ce qui ne tournait pas rond dans ma vie. Rien ne tournait rond. Et j'en avais assez de jouer la fille joyeuse et pleine de vie alors qu'en réalité, mon existence s'était arrêtée lorsque j'étais partie pour Sydney. - Tiens, un petit souvenir de cette sacré histoire. Mes yeux se posèrent sur l'écrin devant moi. Je n'avais pas envie de l'ouvrir parce que je savais très bien ce qu'il contenait. Cette situation était gênante et j'ignorais comment je devais réagir. Mariage forcé ou pas, l'annulation de la cérémonie restait un échec. Un échec de plus. Peut-être même l'échec de trop. Et cette bague en était le symbole. Malgré tout, je ne pouvais pas prendre l'écrin et le ranger dans mon sac comme si de rien n'était. Il était probablement que je réagisse et le déni n'était pas envisageable. Je devais donc m'armer de courage pour ouvrir cette foutue boite et regarder en face cette bague de fiançailles qui aurait dû orner mon doigt dans quelques temps. - Elle est magnifique, tu as bon goût, dis-je en observant le bijou, d'un air détaché. Je ne voulais pas qu'il croit que j'étais affectée. Il m'avait déjà vu vulnérable une fois, hors de question d'en faire une habitude. - Tu peux en faire ce que tu veux... mais comme elle t'étais destiné, il est normal que tu la recoive... Je levais les yeux vers lui, un petit sourire (sincère, cette fois-ci) aux lèvres. Voilà pourquoi j'étais incapable de lui en vouloir plus longtemps : il trouvait toujours un moyen de me toucher. Il avait beau être énervant, incroyablement prétentieux, dépravé et tout un tas d'autres trucs, il n'en restait pas moins un jeune homme adorable que j'avais appris à apprécier avec le temps. Noël était mon ami et il le resterait toujours, quoi qu'il arrive. - Gentleman jusqu'au bout... Mon sourire s'élargit un peu alors que je reportais mon attention sur la bague. Je ne savais pas ce que j'allais en faire mais j'étais sûre d'une chose : j'allais la garder précieusement. - Merci, Noël. Je te promets que je vais la garder. Ça fera une bonne histoire à raconter à mes enfants, plus tard ! J'avais beau jouer les clowns de service, je ne croyais pas un mot de ce que je disais. Parce que j'étais presque sûre que je ne me marierais pas et que je n'aurais jamais d'enfants. D'ailleurs, mon père partageait mon avis. Le serveur ne tarda pas à nous apporter nos cocktails et je jetai un coup d’œil à Noël. - Je crois qu'on devrait porter un toast. Bon... On va éviter les discours déchirants et les crises de larmes, hein. C'est une super nouvelle, on est content tous les deux et je dois dire que je suis plutôt fière de moi... Alors à cette soirée mémorable et à notre avenir. Puis je cognais gentiment mon verre dans le sien avant d'avaler une gorgée, grimaçant un peu malgré moi. Cette capacité que j'avais à mentir et à endosser un rôle qui était à des milliers d'années lumière de ce que j'étais réellement m'étonnait toujours. Tout le monde pensait que j'étais une fille étonnamment joyeuse et pleine de vie alors qu'en réalité, mon sourire était brisé. J'étais contente de parvenir à dissimuler mes émotions, cela dit. Personne n'avait besoin de savoir ce que je ressentais réellement.

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 Je ne m'attendais pas à ce qu'elle réagisse comme ça, bien sur elle n'allait pas se jeter dans mes bras, mais elle resta très distante, même si elle m'adressa un petit sourire qui montrait que je l'avais tout de même touché. Après tout, c'était pas comme ci nous étions devant la mairie, et à présent c'était sur, jamais nous irions là bas. D'ailleurs je ne pense pas me marier dans un futur proche, cette histoire m'avait donné la phobie des mariages je crois, en revanche, si sur un coup de tête je devais me marier ( ce qui ne risque pas ) j'étais déjà prêt, quoi que j'allais sans doute brûler le costard qui avait couté la peau des fesses à mes parents. Bizarrement je me retrouvais à éprouver de la nostalgie, comme ci tous ces préparatifs aller me manquer, comme ci ces repas de famille me manquerait, sans oublier la tête de Mr. Goodwin. Mon regard se posa sur les lèvres de Maybelle, et j'eu une envie de l'embrasser fougueusement, je ne savais pas pourquoi cette envie revenait toujours. Je posais ma main sur celle de Maybelle, non, je n'allais pas l'embrasser, j'avais Hendley à présent, et fallait pas que je fasse de connerie. - Essaie là. dis-je en reportant mon regard sur la bague, parce qu'après tout elle avait été conçu pour son doigt, et j'avais envie de voir le résultat final. Je lâchais sa main, parce que mon coeur commençait à battre un peu plus. Heureusement que le serveur arriva pour nous donner nos verres. - Je crois qu'on devrait porter un toast. Bon... On va éviter les discours déchirants et les crises de larmes, hein. C'est une super nouvelle, on est content tous les deux et je dois dire que je suis plutôt fière de moi... Alors à cette soirée mémorable et à notre avenir. Je levais les yeux au ciel tout en trinquant mon verre contre le sien. - T'es tellement pas convaincante certaines fois. lâchais-je alors. J'aurais pu ignorer, rentrer chez moi, et la laisser penser ce qu'elle voulait, mais j'y était pas arrivé. C'était quoi son problème ? May n'avait pas besoin d'un garçon comme moi, il lui fallait quelqu'un de stable et non de quelqu'un qui comme elle disait si bien joué avec elle. - Qu'est ce qu'il t'arrive... tu sais je suis là si tu veux parler ... Depuis quand Wanderbrooke faisait dans le social et était psychologue ? Depuis quand je m'intéressais aux problèmes dès autres ? Je crois que cette histoire de mariage et le fait de me serrer les coudes avec Maybelle m'avait un peu changer. J'étais devenu un peu plus humain, et puis j'avais toujours ce besoin de protéger les gens que j'aimais. Et oui, Maybelle comptait pour moi.

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Et voilà qu'il posait sa main sur la mienne, me demandant d'essayer cette bague qui aurait dû symboliser notre union. C'était tellement... Déplacé ? Ouais, déplacé. Il agissait toujours comme s'il y avait plus que de l'amitié entre nous et je crois qu'il ne remarquait même pas à quel point ça me mettait mal à l'aise. Pourquoi faisait-il ça ? Pourquoi voulait-il que j'essaie cet bague alors qu'elle n'avait plus aucune signification à présent (et qu'elle n'en avait jamais réellement eu d'ailleurs) ? Si c'était un moyen de me faire perdre pied, il y arrivait parfaitement bien. Mais une fois encore, j'étais trop faible pour refuser d'exécuter ses ordres. Il arrivait toujours à me faire faire ce qu'il voulait, comme s'il avait une emprise sur moi. Il avait bel et bien une emprise sur moi, en réalité. Et j'étais incapable de lui dire non. Je sortis donc la bague de son écrin et la passa à mon doigt d'une main un peu tremblante. J'espérais qu'il ne remarquerait rien - ou que si c'était le cas, il aurait au moins la décence de ne faire aucun commentaire. Cette bague m'allait parfaitement, elle semblait avoir été conçue pour moi et bizarrement, mon cœur se compressa à l'idée que je ne la porterais jamais. - Satisfait ?, demandais-je, sourire aux lèvres, en plantant ma main sous ses yeux pour qu'il observe la bague. Puis nous trinquions au futur et bizarrement, Noël ne semblait pas croire à mes paroles pleine de gaieté et de bon sens. Il me connaissait bien mieux que ce que je croyais... - Qu'est ce qu'il t'arrive... tu sais je suis là si tu veux parler .. Je posais mes yeux bleus sur les siens, hésitant à lui dire ce qui me passait par la tête. Je ne voulais pas donner dans le tragique. Je ne voulais pas faire de scène, ni fondre en larmes. Je ne voulais pas passer pour une dépressive qui se plaint sans raison. - C'est rien, c'est... Je marquais une courte pause, soupirant doucement. - Ça fait bizarre de se dire que toute cette histoire est terminée et qu'on ne se verra plus. On a tellement cherché de solutions pour empêcher ce mariage que ça parait presque irréel qu'on y soit arrivé... Puisque je n'étais plus contrainte de devenir Madame Wanderbrooke, j'allais probablement finir seule. C'est ce que mon père m'avait dit et répété un million de fois. "Tu viens de gâcher la seule chance que tu avais de finir mariée et d'avoir des enfants", m'avait-il balancé en pleine figure. Je savais très bien où il voulait en venir : aucun garçon ne s'intéresserait à moins, sauf s'il y était contraint par un mariage forcé. Mais ça, il était hors de question que je le dise à Noël. Premièrement parce que c'était humiliant et deuxièmement parce qu'il se sentirait obligé de me rassurer à coup de "tu es géniale" et autres compliments auxquels je ne croirais pas une seule seconde. - Mais ça va, hein. Je suis contente. Il va juste me falloir un petit temps d'adaptation pour réaliser que finalement, on ne va pas se marier et qu'on est libre de faire ce qu'on veut à partir de maintenant... J'avais fini par m'habituer à l'idée de t'épouser, moi, fis-je sur le ton de la rigolade. Puis j'avalais une grande gorgée de mon cocktail pour me donner une contenance. J'étais tellement pathétique... Que quelqu'un m'achève sur le champ, pitié.

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 La voir porter cette bague, reserra mon coeur. J'avais vraiment bien choisit la bague, et cela aurait été très émouvant de la voir la porter le jour du mariage, mais tout ça n'avait plus aucun sens à présent pour nous. - Elle te va à ravir... dis-je d'un air plus que satisfait. Si j'avais à refaire tout ça, j'aurais choisis la même. Cette bague m'avait frappé dans l'oeil et je savais parfaitement qu'elle lui irait à merveille. Seulement quel gâchis ! Cette bague finirait au fond d'un placard, dans une boîte et prendrait poussière, c'était dommage. En même temps je voyais mal Maybelle portait cette bague, alors que nous étions pas fiancé. Alors que je voyais qu'elle n'était pas forcément la plus heureuse alors qu'au départ pour elle s'était une plaie de devoir se marier avec moi. Elle m'expliqua que cela faisait bizarre que tout soit terminé, et j'étais d'accord avec elle. Tout ceci semblait irréel, et j'arriverais pas à le croire avant un certain temps. - C'est pas pour ça qu'on se reverra pas arrête. J'avoue, que ça risque d'être compliqué avec Hendley ... mais je compte te voir quand même. J'avais l'impression que notre discussion de la dernière fois ne servait à rien, parce que tout était remis sur le plateau. Je ne voulais pas m'empêcher de voir Maybelle juste pour les caprices de Hendley... Maybelle était avant tout mon amie d'enfance, et elle m'avait beaucoup soutenue et d'ailleurs si les choses s'arrangeaient avec Hendley c'était grâce à elle. J'espérais au fond de moi, qu'un jour les deux demoiselles se réconcilient, j'étais même sure qu'elles ne savaient pas pourquoi elles s'ignoraient. Je souris à ses derniers mots, elle s'était habituée à l'idée de se marier avec moi, comme quoi tous les deux nous avions changé à force de nous fréquenter et à se serrer les coudes. - Pourtant quand tu as appris que tu devais te marier avec moi t'avais pas l'air enchanté à l'idée. J'étais le Noël je m'en foutiste, qui baise par ci et par là, mais elle avait peut être découvert ce qu'il se trouvait derrière cette image que je donnais. Je pris mon verre et en bu une gorgée. - Tu me manqueras May'... L'alcool me tourne déjà la tête ? Ou alors c'est plutôt la demoiselle en face de moi. Pense à Hendley. Pense à Hendley.

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Était-ce l'alcool qui me jouait des tours ou Noël était-il réellement dans le même état que moi ? Il semblait soudainement beaucoup moins enjoué à l'idée que le mariage soit annulé. Presque nostalgique. Mais non, je me faisais sûrement des idées. Il avait une petite-amie, de nombreux amis, des études qui l'occupaient... Une vie sociale bien remplie, en somme. Pourquoi mon absence l'ennuierait-il ? - C'est pas pour ça qu'on se reverra pas arrête. J'avoue, que ça risque d'être compliqué avec Hendley ... mais je compte te voir quand même. Un petit sourire naquit sur mes lèvres alors que je secouais doucement la tête. - Sauf que moi, je refuserai de te voir. J'ai pas envie de te créer de problèmes. Et que continuer à se voir rendrait les choses encore plus compliquées. Mais ça, je ne pouvais le lui dire. - De toute façon, je suis sûre que tu seras tellement occupé que tu ne penseras même pas à moi. T'es Noël Wanderbrooke, t'as un emploi du temps de ministre ! J'ignorais pourquoi je m'obstinais à vouloir plaisanter alors que je n'avais pas du tout envie de rire. C'était peut-être un moyen de relativiser, de me dire que ce n'était pas si grave et que la vie continuait. Un moyen de m'empêcher de lui dire ce que j'avais réellement sur le cœur. Un moyen de garder la face. Rire pour ne pas pleurer, cela marchait plutôt bien. Il me fit remarquer qu'au départ, je n'étais pas très emballée à l'idée de me marier avec lui et je me mis à rire franchement. - Faut croire que tu as réussi à me faire changer d'avis... Se serrer les coudes, ça rapproche les gens. Mine de rien, on a vécu pas mal de trucs tous les deux. J'avais un sourire aux lèvres alors que je repensais déjà avec nostalgie à tout ce qu'on avait partagé. Les dîners interminables avec nos parents, les stratagèmes qu'on inventait pour sortir de table et souffler un peu, les ruses qu'on trouvait pour repousser la cérémonie encore et encore, les fous rires (parce qu'il y en avait eu pas mal), les soirées passées en tête-à-tête à se confier l'un à l'autre... Et les baisers, aussi. Ils n'avaient probablement pas marqué Noël mais moi, j'y repensais souvent. - Tu me manqueras May'... Sortant de mes pensées, je posais mes yeux sur lui. J'étais un peu surprise par cette déclaration soudaine mais très flattée. - Tu me manqueras aussi. Je le savais déjà. Il m'avait manqué chaque jour où il ne m'avait pas donné de nouvelles, au point que je sois morte d'inquiétude à l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose. Puis je m'étais rendue compte qu'il avait décidé de me sortir de sa vie de lui-même et mon cœur avait volé en éclats. Je ne devais pas me laisser berner une fois de plus. C'est pourquoi je décidais d'enlever délicatement la bague qui ornait mon doigt pour la ranger dans sa petite boite. À quoi bon la porter ? Elle ne représentait rien du tout, si ce n'est un énième échec personnel dans ma vie. Qui avait envie d'avoir le symbole de sa misérable vie sosu les yeux en permanence ? Et puis, la porter revenait à dire que ce mariage avait une signification particulière pour moi et ce n'était pas le cas. Ou plutôt si, mais je ne voulais pas me l'avouer. - Bon ben... Je vais pas tarder à rentrer, déclarai-je soudainement. Je ne savais pas vraiment quoi dire pour faire la conversation et j'avais clairement besoin de respirer. L'atmosphère était bizarre. Un peu tendue, presque électrique. Comme souvent lorsque nous étions ensemble... Et le fait que ce soit certainement la dernière fois qu'on se voyait ne faisait qu'empirer les choses.

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 - Sauf que moi, je refuserai de te voir. J'ai pas envie de te créer de problèmes. Avec difficulté, j'avale ma salive. J'ai l'impression que je viens de me prendre le pare choc dans la gueule, ces mots sont bien articulés et le message est clair. Je suis sure qu'elle n'a pas voulu le faire exprès, mais tout ça est dure à entendre et encore plus à avaler. Je m'empare de mon verre et boit plusieurs gorgées. Non, je ne l'obligerais pas à me voir, non, je ne la supplierais pas d'arrêter ces conneries là. Ce n'est pas elle qui me cause des problèmes, je suis assez grand pour m'en causer moi même, cependant je ne pense pas que ma fréquentation soit un point positif pour elle. Elle doit tourner la page et fréquenter des gens correctes qui sauront s'occuper d'elle, et pas l'ignorer pendant deux semaines. - Tu me crées pas de problèmes. Mais si tu le souhaites, alors on se reverra plus. dis-je tout en essayant de gommer le ton froid de ma voix. Je n'ai pas envie qu'on se dispute, encore mois si c'est la dernier fois que je la vois. - De toute façon, je suis sûre que tu seras tellement occupé que tu ne penseras même pas à moi. T'es Noël Wanderbrooke, t'as un emploi du temps de ministre ! Finalement je souris à ce qu'elle me dit, elle n'a pas tord j'ai toujours plein de chose à faire, mais elle exagère, et puis je pourrais toujours trouver un moment pour elle. Je ne sais pas pourquoi j'ai envie de m'accrocher, mais d'un côté je préfère qu'on se quitte et que chacun fasse sa vie. Ce serait plus raisonnable. Hendley a besoin de moi, et j'ai besoin d'elle. Alors que je me retrouve à lui dire qu'elle me manquera, elle me répond que moi aussi. Ces révélations me donneront encore plus de mal à la quitter. Nous étions un beau duo et au final on avait réussit. Je nous revois en train de nous morfondre pour ce mariage et à présent cela me fait rire. Un nouveau silence prend place, et je la vois hésitante. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'elle a, et je repense à la dernière fois lorsqu'elle avait pleuré. Je ne sais même plus pourquoi elle pleurait, mais ça avait du lui faire du bien, en tout cas c'est ce que je crois. - Bon ben... Je vais pas tarder à rentrer. Encore une fois elle veut s'en aller, vraiment partir ou prendre la fuite parce que la situation est trop bizarre ? Je ne sais pas, mais il fallait bien qu'elle fasse une décision. Oui, je suis déçue, mais c'est sans doute la meilleure chose qu'elle puisse faire, parce que si on reste ici, je risque de reprendre des verres, et de finir pendue à ses lèvres. Je ne sais pas quoi lui dire, j'ai pas envie de faire un long discours tragique, et puis quelque chose me dit qu'on tombera un jour l'un sur l'autre, après tout Bowen c'est pas si grand finalement. - Comme tu voudras May... dis-je en sortant une clope de mon paquet. Je pense que je vais rester ici, à regarder la mer noir et à boire, le temps de quelques réflexions .

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Partir ou rester. Rester ou partir. C'était un choix cornélien. Dans les deux cas, je risquais de le regretter. Et j'ignorais quelle était la meilleure option... Rester alors que nous n'avions rien à dire et que les adieux n'en seraient que plus déchirants ou me forcer à tourner la page maintenant, sans demander mon rester ? Je me demandais ce que Noël pensait de tout cela. J'avais beau le regarder encore et encore, pour une fois, j'étais incapable de lire en lui. - Tu as envie que je reste ? Mon regard était fixé sur le sien. J'attendais une réponse honnête et sincère, même si elle était négative. Je ne savais plus quoi penser. Je ne savais pas comment qualifier notre relation, je ne savais pas ce que je ressentais réellement pour lui... Et je ne savais pas non plus ce qu'il ressentait pour moi. Il criait sur tous les toits qu'il aimait Hendley, puis il m'embrassait à plusieurs reprises, me couvrait de compliments et finissait par faire le mort sous prétexte qu'il avait retrouvé son âme sœur. Que devais-je en penser ? - Je peux te poser une question ? Ma tête prenait le dessus sur mon cœur mais tout allait tellement vite que je ne réalisais pas vraiment ce que je disais. - Si Hendley te demandait de renoncer à me voir, tu le ferais ? Je veux dire, si elle te pose un ultimatum et qu'elle te demande de choisir entre elle et notre amitié, tu ferais quoi ? Ma voix était posée, mon ton était très calme et je ne lui reprochais rien. Je voulais simplement savoir à quoi m'en tenir, histoire d'éviter d'avoir mal encore une fois.

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- Tu as envie que je reste ? Ha, la voilà qui me poser une question intéressante. Elle était perdue et avait besoin que je lui indique le chemin ? Elle devait hésiter entre partir et rester, mais est-ce que ma réponse agirait sur sa décision, ou voulait-elle juste se renseigner comme ça ? - Tu fais ce que tu veux May', je vais t'obliger en rien. Mais si je t'ai invité ici c'est pas pour que tu te défiles une demi heure après. Lui dis-je en ayant la voix la plus neutre possible, pas besoin d'en rajouter plus, nous étions dans une situation assez étrange. C'était la faute à qui ? Sans doute la mienne. Je l'avais embrassé la première fois, bon d'accord j'étais bourré mais je m'en souvenais. Mais Maybelle aurait du ne pas recommencer et on aurait du faire comme ci de rien n'était. Cela aurait été moins compliqué si on avait oublié ces petits détails de rien du tout. Elle me demanda alors si elle pouvait me poser une question. Son regard était sérieux, et je me demandais ce qu'il lui passait par la tête. Encore une question. Je hochais la tête pour lui dire qu'elle pouvait mais finalement j'aurais du rien lui dire. - Si Hendley te demandait de renoncer à me voir, tu le ferais ? Je veux dire, si elle te pose un ultimatum et qu'elle te demande de choisir entre elle et notre amitié, tu ferais quoi ? Je haussais les sourcils, je m'attendais à un truc plus croustillant que ça, c'était bizarre comme question. Hendley n'était pas un monstre et je la voyais mal me demander de choisir entre elle ou Maybelle, parce que c'était vraiment pas du tout la même chose. Enfin, on ne pouvait pas choisir entre son père et sa mère n'est ce pas ? Bon d'accord mauvais exemple. En y réfléchissant bien, jalouse comme elle est Hendley pourrait me demander cela, sauf que Maybelle n'était pas la concurrente d'Hendley, enfin je voyais cela comme ça. - Tu débordes d'imaginations toi ! Je pris mon verre pour en boire quelques gorgées et m'éclaircir les idées en m'imbibant d'alcool. - J'ai déjà mes parents qui me dictent quoi faire, j'ai pas besoin d'une personne en plus. Hendley aura pas à me demander de faire un choix. J'ai pas de choix à faire. Peut être que je ne répondais pas clairement à la question, mais c'était ce que je pensais, on m'avait assez dicté ma vie fallait que ça s'arrête à un moment.

Free as the wind

Cette situation était de plus en plus étouffante. Je ne savais plus vraiment ce que je devais faire ou dire, je ne savais plus exactement ce que je ressentais... Tout se mélangeait dans ma tête, si bien que j'en finissais encore plus embrouillée. La seule certitude que j'avais, c'était que je maudissais le destin. Parfois, il m'arrivait de me demander si toutes ces embuches étaient une punition. Si tout ce qu'il m'arrivait de mauvais depuis ces dernières années était le prix à payer pour avoir fauter lors de cette foutue soirée. C'était sûrement ça. J'avais commis l'impardonnable, j'étais condamnée à vivre une vie lamentable pour le restant de mes jours. - Je me défile pas ! J'étais tellement agacée que j'avais répondu plutôt vivement. J'en avais marre de tout ça. Je l'écoutais me dire qu'il n'avait pas de choix à faire sans rien dire. Il ne répondait pas tout à fait ma question mais au fond, cela n'avait pas d'importance. - Qu'est-ce que je suis pour toi exactement ? J'ai beaucoup de mal à te cerner, Noël... D'abord tu me dis qu'on est amis puis tu m'embrasses et on se rapproche un peu puis tu décides de ne plus me donner de nouvelles pour une raison que j'ignore, tu te remets avec ton ex et maintenant tu m'invites ici pour m'offrir une bague et me dire que je vais te manquer... Je suis complètement paumée. Une fois de plus, j'avais parlé calmement. Je ne lui reprochais rien, je voulais juste connaître la vérité. Savoir à quoi m'en tenir, savoir ce que j'étais réellement à ses yeux pour éviter de me faire des films et de finir le cœur brisé. Cette histoire de mariage avait été éprouvante mais l'attitude de Noël l'était encore plus. Il passait d'un extrême à l'autre sans prévenir et au final, je ne savais plus où j'en étais. Je voulais des réponses, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Je venais de comprendre que fuir n'était pas la solution. Cela ne faisait que reporter le problème au lieu de le régler réellement.

Free as the wind

- Qu'est-ce que je suis pour toi exactement ? Cette phrase résonnait encore dans ma tête, alors que Maybelle avait déjà arrêté son petit discours presque enflammant. Elle était perdu, et au moins, je ne me sentais pas seul comme ça. Elle avait raison, mon comportement clochait, mais j'avais mes raisons d'être comme ça. Je pouvais tout simplement pas lui dire " Écoute, si je te fuie, c'est parce que j'ai peur que quelque chose se passe entre nous... j'aurais du mal à résister." Mais maintenant que j'avais Hendley je ne pouvais pas me permettre d'aller voir ailleurs et de m'amuser, quoi que je ne m'amusais pas avec Maybelle, je pensais même que j'aurais pu éprouver des sentiments pour elle avec le temps, si je restais à ses côtés. C'était donc dangereux de faire tout ça, Hendley était revenu, et je m'étais tellement battu pour qu'entre elle et moi les choses se passent mieux, j'allais pas tout massacrer. Mais comment dire tout cela à une fille très charmante, que c'est pas elle que je décide de choisir ? Non, j'avais pas de choix à faire, bon sang, Maybelle était une amie, rien de comparable à mon ex, et pourtant la question me trotter dans la tête. Seulement quand je me retrouvais avec Hendley, Maybelle n'avait plus autant d'importance, à croire que Hendley m'avait bel et bien ensorcelé. Je me demandais si May éprouvé quelque chose avec moi, et si nous formerions un beau couple, je sais déjà que nos parents seraient ravis, mais j'avais pas envie que mes parents s'occupent à nouveau de mes relations. De plus, je ne savais pas encore si tout ce que je pouvais éprouver pour Maybelle jusque là, était sincère, ou si je m'étais un peu convaincu à cause de la pression de mes parents. - Je ... je ... balbutiais-je comme un gamin qu'on vient de déstabiliser. Pour rien au monde, je voulais que Maybelle pense que j'ai été le plus beau des connards, que j'avais joué avec elle ni quoi que se soit. J'avais aimé l'embrassé et je ne regrettais pas forcément ce qui c'était passé, parce que tout cela m'avait aidé à me sentir bien... Maybelle m'avait changé, et je lui remerciais de cela énormément. Je pris alors sa main en pensant que c'était la dernière fois que je me permettais ceci. - On va pas se mentir, c'est impossible d'aimer deux personnes à la fois ! récitais-je presque d'un air robotique. En fait j'étais pas si sur de cette phrase, mais en le disant je paraissais tellement certain que j'y croyais presque. En fait j'essayais de me persuader de cela, pour que les au revoir avec May soit plus facile. - Tu as été une meilleure amie pour moi, une confidente, tu as su me rendre heureux, me donner confiance, me rendre un peu moi con... dis-je en souriant, les yeux dans le vague en me remémorant certains souvenirs. - May, tu as une vie bien à toi. Et c'est à toi de savoir ce que tu veux, de vivre ce que tu choisis. Ne te laisse pas bouffer par ce que les gens pensent, ni même tes parents. Tu es une personne qui vaut de l'or, à côté la richesse de tes parents ne fait pas le poids, ils ne voient même pas à quel point leur fille est précieuse. Je crois que c'était sans doute un des plus beaux compliments que je pouvais lui faire, j'avais tendance à en faire quand j'étais très attachée à une personne. J'arriverais à vivre sans elle, ça j'étais sure, mais je voulais aussi être sure qu'elle puisse passer au dessus de ce mariage qu'elle considérait comme un échec.

Free as the wind

J'avais regretté avoir posé cette question dès l'instant où les mots étaient sortis de ma bouche. Pourtant, j'avais besoin de savoir. Pour pouvoir tourner la page, aller de l'avant et tirer un trait sur toute cette histoire. Si j'en étais capable ? Aucune idée. Je n'étais pas de ces personnes qui ne s'encombrent pas du passé et qui regardent toujours en avant. J'étais nostalgique, torturée, incapable de me pardonner mes erreurs et surtout bien moins insouciante que les gens le pensaient. Mais si Noël me disait que je ne comptais pas pour lui - ce qui serait certainement le cas, soyons honnête -, alors je ferai mon possible pour oublier tout ce qu'il s'était passé. Il bafouilla quelques mots alors que je le regardais dans les yeux, attendant patiemment qu'il se décide enfin à répondre. L'avais-je déstabilisé ? Il m'attrapa finalement la main et je me figeai littéralement. Je ne m'étais pas du tout attendu à cela. On va pas se mentir, c'est impossible d'aimer deux personnes à la fois ! Je fronçai doucement les sourcils. Qui avait prétendu le contraire ? Je savais qu'il ne m'aimait pas - mais qu'il était absolument dingue d'Hendley, il me l'avait répété une bonne dizaine de fois. Cette phrase n'avait aucun sens. À moins que ce ne soit pour faire comprendre qu'il fallait que j'arrête d'espérer quoi que ce soit avec lui et que les baisers que nous avions échangés n'avaient aucune signification particulière ? Docile, je ne fis aucun commentaire et attendis avec appréhension qu'il termine de parler. - Tu as été une meilleure amie pour moi, une confidente, tu as su me rendre heureux, me donner confiance, me rendre un peu moi con... Mots-clés de la phrase : "tu as été". Il n'avait pas dit "tu es", mais "tu as été". Ce qui voulait dire que tout cela était terminé. Que j'avais été sa meilleure amie mais que maintenant qu'il avait retrouvé Hendley, il n'avait plus besoin de moi. Il n'avait pas l'air de se rendre compte que ses propos étaient plutôt blessants mais dans le fond, ce n'avait aucune importance. Je retirai doucement ma main, me forçant à sourire un peu. Au moins, il avait dit que j'avais su la rendre heureux. C'était déjà ça. - May, tu as une vie bien à toi. Et c'est à toi de savoir ce que tu veux, de vivre ce que tu choisis. Ne te laisse pas bouffer par ce que les gens pensent, ni même tes parents. Tu es une personne qui vaut de l'or, à côté la richesse de tes parents ne fait pas le poids, ils ne voient même pas à quel point leur fille est précieuse. Pourquoi s'obstinait-il à me faire de tels compliments après tout ce qu'il venait de se passer ? Je n'avais pas besoin de ça. Si j'étais touchée ? Oui, bien sûr. Mais je ne comprenais pas où il venait en venir. Il prétendait que je valais de l'or et que j'étais précieuse. Bien. Dans ce cas, pourquoi m'avait-il laissée de côté dès qu'Hendley était revenue dans sa vie ? Pourquoi était-il prêt à ne plus me voir du tout si j'étais si géniale que cela ? C'était insensé. Mais j'étais trop épuisée pour chercher des réponses à toutes mes interrogations. Je voulais juste m'en aller et essayer d'oublier tous les sentiments négatifs qui me rongeaient de l'intérieur. Faisant bonne figure, je me contentais de hocher la tête en souriant, lui faisait croire que tout allait très bien aller même si ce n'était pas le cas. Les choses seraient sûrement plus faciles si Noël partait sans s'inquiéter pour moi. De toute façon, j'avais toujours été très forte pour dissimuler ce que je ressentais. On me répétait souvent que j'étais un "petit rayon de soleil", quelqu'un dont la bonne humeur est contagieuse. S'ils savaient à quel point ma bonne humeur était feinte... Ils tomberaient de haut. - Merci, dis-je gentiment. - T'as raison. Je vais vivre un peu pour moi et faire ce que j'ai vraiment envie de faire !  Mensonge, évidemment. J'allais faire ce que j'avais toujours fait : continuer à avancer malgré tout et obéir à mes parents pour essayer de me racheter. J'étais incapable de vivre pour moi. Je pensais bien trop aux autres pour y parvenir. Je ne voulais pas décevoir mes proches. Je me demandais parfois comment serait ma vie si j'avais été une fille normale. Une fille de son temps, une fille qui sort, qui boit, qui fait la fête et qui s'intéresse aux garçons. J'aurais sans doute eu une vie bien plus simple. J'avalais d'une seule traite la fin de mon verre pour m'empêcher de trop penser. Jusqu'à maintenant, je n'avais jamais eu envie de noyer mon chagrin dans l'alcool. Mais Noël m'avait rendue beaucoup moins sage. Et c'était une bonne chose. Enfin, je crois. Je jetais un coup d’œil à ma montre. Je n'allais pas tarder à rentrer. Rester ici ne servait ç rien, sinon à me faire mal inutilement. - Bon ben... Voilà. Je crois que cette fois, on peut dire que c'est vraiment terminé. Tu vas enfin pouvoir brûler ton smoking, depuis le temps que tu attendais ça ! J'avais un sourire aux lèvres mais mon cœur s'était compressé bien malgré moi. Je détestais les adieux. Surtout quand ils se passaient dans ces circonstances là. - J'espère que tu seras heureux et que tout se passera bien pour toi. Tu le mérites. J'étais on ne peut plus sincère. Je lui souhaitais vraiment tout le bonheur du monde. Cela sonnait comme un discours adieu mais au final, c'en était un. Nous ne nous reverrions pas avant un bon moment - et c'était bien mieux comme ça. J'avais compris le message. J'avais été là pour lui quand il en avait eu besoin mais maintenant que tout allait mieux pour lui, je ne faisais plus partie du décor. Je devais sortir de sa vie par la petite porte et même si c'était douloureux, je savais que c'était la meilleure chose à faire. - Prends soin de toi. Et de tes cheveux surtout, plaisantai-je. - Parce que Noël Wanderbrooke et ses bouclettes, c'est mythique ! J'ignorais comment je trouvais la force de plaisanter dans un moment pareil. Je crois que c'était un moyen de rendre les choses moins larmoyantes et difficiles. Il se fichait probablement de ne plus jamais me revoir mais moi non. - Et puis peut-être qu'on se recroisera à un super dîner mondain un de ces jours, qui sait ? Finalement, je pris mon courage à deux mains et me levai sans attendre. Après avoir un déposer un rapide baiser sur sa joue en guise d'au revoir, je lui adressai un sourire. - Au revoir Noël. Adieu serait plus juste.Puis je quittai le bar de la plage avec hâte, sans prendre la peine de me retourner. Un chapitre venait de se terminer, il fallait maintenant que je trouve assez de courage pour pouvoir tourner la plage.