Pendant ce temps, à la librairie. [PV Lily-Anaëlle ♥]

L'heure de l'ouverture approchait à grand pas, et comme souvent, Lily était dans la librairie au moins une heure avant. Elle était comme ça, du genre à préparer les commandes, ranger l'espace de lecture, préparer les nouveaux livres qui venaient d'arriver. Ce matin, pendant qu'elle rangeait les nouvelles bds, elle entendit la cloche de la porte sonner. Un client ? Pas possible vu que l'enseigne montrait que la boutique était encore fermée. Un employé alors ? Oui mais lequel ? Vu qu'elle n'en avait pas beaucoup et que souvent, elle ne leur demandait pas d'aide pour cette tâche. C'était un peu son seul moment dans la boutique, celui qu'elle considérait comme capital. Puisqu'après tout c'était son aménagement, donc dans un sens elle mettait peut-être plus en avant certains livres. « Casey ! Tu es bien matinal. » Elle était heureuse de le voir. Casey avait été un défi pour elle. Mais elle avait su lui donner goût à la lecture des autres livres que les romans de SF. Et puis il était parti. Lily lui avait gardé sa place parce qu'elle savait, ou du moins elle espérait qu'il revienne un jour. Et ce jour était arrivé. « Oh oui! Je meurs de faim! » Lily s'appocha du sac pour attraper une brioche et mordre dedans à pleine dent. Souvent elle ne prenait pas la peine de manger le matin parce que trop souvent elle était pressée à l'idée de mettre en place les nouveaux romans. Si elle pouvait ne pas dormir et passer une nuit entière à préparer le magasin, elle le ferait volontiers. Mais elle n'était pas un sur-homme et elle avait le besoin de dormir, donc elle se dépêchait toujours le matin, ne prenant ainsi pas la peine de faire autre chose qu'une douche éclair. « Comment vas-tu ? »

Casey avait toujours réponse à tout, et même si ce n'était pas la bonne réponse, tout ce qui compté c'était qu'il avait une répartie d'enfer, ce qui plaisait beaucoup à Lily. Et il avait toujours le mot pour la faire rire, c'était un clown ambulant, mais sans le nez rouge, le maquillage et les grosses chaussures. « Et ça doit être pour cette raison que je t'apprécie fortement ! » Elle lui lança un sourie, avant de terminer sa brioche. Tout le temps où il n'était pas là, elle avait rarement eu de quoi manger le matin, mais ça ne la dérangeait pas plus que ça, elle s'était habituée, après tout cela faisait presque 5 ans qu'elle vivait ainsi et elle n'était pas malade ni en mauvaise forme pour autant. « Hier soir, il me semble que je suis rentrée avant le couché du soleil ! » Lily lui fit un clin d'oeil. C'était un des rares soirs sur la semaine où elle était rentrée de bonne heure, d'habitude la lune est haut dans le ciel, il fait noir et l'heure s'approche approximativement de minuit. Mais pas hier. Hier, elle avait eu un rendez-vous avec Milo, ils avaient fait une petite avancée dans leur histoire, et du coup elle avait passé une très bonne soirée, à boire des bières, manger des pizzas et tout ça devant la une rediff du survivor. Mais maintenant, elle était à la librairie et plus rien ne comptait plus que ses livres. D'ailleurs en parlant de livres, elle devait s'activer car il y en avait encore une bonnes dizaines de six auteurs différents à mettre en place. « Ceux là vont au fond, à côté des Stephen King, et ceux là sont à mettre à côté des Brontë. » dit-elle au jeune homme en lui montrant deux piles de livres. Pendant ce temps, elle en attrapa une qu'elle déposa en vitrine, c'était un des nouveaux livres populaires, 50 Shades of Grey, Lily avait pris un exemplaire mais ne l'avait pas encore ouvert, cependant la semaine dernière elle les avait tous vendu et elle n'en avait pas eu assez, elle espérait cette fois que ce serait le cas.

désolée pour le temps d'attente   

Le soleil se levait sur Bowen, éclairant progressivement la ville, levant le voile nocturne. Le jour passait par les vitrines de la librairie, faisant voleter la poussière dans ses rayons tandis que les tranches dorées ou argentées de certaines livres scintillaient. Casey aimait cette atmosphère matinale dans la boutique.

« Ce sont les brioches qui te rendent si gentille ? » la taquina-t-il – en vérité, il trouvait plutôt Lily adorable en permanence, mais il ne pouvait perdre une occasion d’embêter sa patronne. Et elle avait toute l’occasion de le lui rendre si elle le désirait quand il ne connaissait pas un auteur culte, quoiqu’il se fût amélioré grâce à ce travail.

Aller travailler à la librairie lui paraissait plus tenir d’une pause dans son emploi du temps que d’une corvée à effectuer pour avoir de quoi payer son loyer. C’était un lieu agréable où il se sentait bien, n’était jamais stressé. Les clients étaient en général calmes, ce n’était pas un lieu sonore ou de défoulement comme pouvaient l’être les couloirs et les abords de la fac, c’était reposant, en somme.

« Wow, je suis impressionné miss Hadley ! Quel progrès, bravo ! » répondit-il en riant. « Comment cela se fait-il ? Les livres t’ont mise à la porte parce qu’ils voulaient dormir ? » l’interrogea-t-il en plaisantant, sans penser qu'il pouvait être indiscret.

Lui-même travaillait souvent très tard pour les cours, surtout quand il était encore en médecine, alors il comprenait ce dévouement. Mais entre des cours et la gestion d’une librairie, le travail était différent. La pauvre Lily avait sur ses épaules le poids de toute une enseigne à faire tenir.

« D’accord ! » dit-il en se mettant au travail – qu’il cesse un peu de bavarder, oh.

Stephen King, ça va, il voyait très bien. Brontë ce fut un peu plus difficile. Son absence de Bowen pendant plusieurs mois ne l’aidait pas : il n’avait pas vraiment cherché à lire du Brontë et ne se souvenait plus trop de leur emplacement ou de leur couverture. Mais après quelques secondes de réflexion, il parvint à se diriger vers le bon rayon et ranger les livres à côté.

Revenant vers Lily, il s’aperçut de l’énorme pile de 50 Shades of Grey dont elle était en train de s’occuper. Ces livres-là ne le tentaient pas du tout mais ce n’était pas le cas du reste du monde : il se souvenait très bien qu’ils s’étaient rapidement retrouvés en rupture de stock, 1 client sur 3 venait demander ce livre, une autre commande avait dû être passée.

« Ah ! Le Saint-Graal est de retour pour les clients ! » commenta-t-il en souriant. « Tu veux de l’aide pour réarranger la vitrine ? »

La vitrine, la première impression que se fait un client d’un magasin. Avec les 50 Shades of Grey en vitrine, nul doute que ça attirerait les lecteurs qui attendaient impatiemment que la boutique de Lily-Anaëlle en soit réapprovisionnée.

Pas de souciiis. ♥  Welcome back !  

Lily lui tira la langue, sa réplique n'était pas méchante, loin de là, et elle était plutôt de bonne humeur malgré sa soirée assez bizarre. Elle était presque sur le point de sortir dans la rue, en dansant et chantant du Edith Piaf, et ça c'était que le début. Elle débordait de joie, et rien ne pourrait entacher sa bonne humeur, du moins, ça elle l’espérait. Elle s'arrêta même quelques secondes pour regarder par la vitre, le soleil était déjà levé. Aujourd'hui allait être une bonne journée, elle le savait. Elle esquissa un sourire à sa remarque suivante. Eh oui, elle était capable de partir tôt des fois. « Je crois que ça doit être ça ! » répondit-elle avant de se mettre à rire, comme si les livres voulaient qu'on les laisse en paix. La bonne humeur de Casey et son humour rendait la blonde encore plus heureuse. Jamais elle n'avait eu d'employés aussi sympathique, souvent ils la voient comme la patronne, alors qu'elle n'apprécie pas ça, elle aimerait qu'ils soient plus comme Casey, mais on ne peut pas tout avoir, et en avoir un comme lui, c'était déjà bien. « J'espère qu'on en aura suffisamment cette fois. Je ne sais pas ce qui plait, mais ils partent encore plus vite que des petits pains. » Lily soupira doucement. La dernière fois, et ce n'était pas plus long qu'un mois, la majorité des clients étaient des filles, et la moitié de ces clientes avaient voulu se livre, ce que Lily ne put fournir parce qu'elle en avait commandé pas plus d'une vingtaine et qu'ils étaient partis le jour même. Hallucinant, elle n'avait pas vu un livre partir aussi vite depuis la saga Twilight, qui elle aussi avait fait un carton.  « Je crois qu'on est bon là. » dit-elle au jeune homme en lui montrant la vitrine. C'était le moment d'ouvrir. Elle regarda sa montre, l'heure indiquait qu'elle avait 10 minutes d'avance, ce qui fit sourire la jeune femme, fière de son timing, et cela grâce à Casey, sinon elle y serait encore. Elle alla déposer la boîte avec les croissants dans l'arrière-boutique, là où se trouvait le café, et se servit rapidement un verre d'eau. Une fois prête, elle tira rapidement sur ses vêtements, replaça une mèche de cheveux, et alla ouvrir le magasin. Et la cloche commença à retentir.

Quand il se sentait à l'aise avec les gens, Casey passait son temps à rire, dire des bêtises, faire n'importe quoi. Il faisait profiter son entourage de son humour à deux balles et de ses jeux de mots douteux, mais personne ne lui en voulait vraiment au fond, l'ambiance était ainsi plus douce. Lily-Anaëlle était certes sa patronne, elle était aussi une jeune femme de vingt-cinq ans, soit seulement deux ans de plus que l'étudiant. Il ne voyait donc pas de raison à mettre de la distance entre eux, on travaillait toujours mieux dans la bonne humeur. « Il faudra peut-être qu'on les lise pour percer ce mystère... » déclara Casey avec de grands yeux et un sourire au coin des lèvres. Ce genre de lecture, ça ne le tentait pas du tout. Autant lire Sade à ce stade-là, au moins il y avait une petite part philosophique. Mais peut-être ses a priori étaient-ils infondés. « Je pense aussi mon capitaine ! » rétorqua-t-il à la libraire, satisfait de leur petit travail matinal. Mais le plus dur de la journée était à venir ! La cloche de la boutique retentit justement quand quelques clients entrèrent. « Bonjour ! » les salua l'apprenti libraire. Il ne savait jamais s'il devait leur sauter dessus dès leur arrivée et leur proposer son aide pour trouver un livre, ou s'il valait mieux les laisser faire un tour des lieux. Dans le doute, il les laissa au moins dépasser le pas de la porte et s'acclimater à la boutique avant de jouer au vendeur envahissant.

Spoiler:

 « Je crois qu'il faudrait oui, mais il y a d'autres livres qui ont l'air tellement plus intéressant ! » bien que Lily s'était donné le défi de lire le plus de livres qu'elle vendait pour permettre de donner son avis, ou bien de permettre des comparaisons, et bien qu'elle ait envie de le commencer, elle a vu un nouveau roman policier qui venait de sortir, et aussi un King, elle qui adorait son style, elle était obligée de le dévorer avant n'importe quel autre livre. « A nos postes, mon ami. » Lily sautillait sur place, quand elle ouvrait sa boutique, elle avait toujours cette lueur dans le regard, c'était toujours le meilleur moment de la journée et même quand les journées ne s'avèrent pas fructueuses. Ouvrir sa boutique chaque jour, c'était son rêve depuis toute petite alors chaque fois qu'elle l'ouvre, elle réalise son rêve et rien au monde ne pourrait lui enlever son bonheur, même si personne ne vient. Et de plus, voir l’enthousiasme de Casey chaque fois qu'un client entre, la ravissait. Il était prêt à bondir sur les clients, leur conseiller le meilleur livre. D'ailleurs, une jeune femme s'approchait de lui avec deux livres pour avoir son avis, pendant que Lily commençait à encaisser le premier client de la journée, un livre d'anglais, pour sa petite fille. L'avantage de tenir une librairie, c'est qu'elle avait fait ce qu'elle en voulait, elle décidait d'avoir aussi des manuels scolaires permettant aux habitants d'avoir tout ce dont il avait besoin, et si elle n'avait pas, elle était prête à commander un livre en un exemplaire pour un client. Elle était dévouée à sa librairie et à sa clientèle. Une fois les deux-trois clients partis, la boutique était déserte, pour le moment. « Je te charge de la lecture aujourd'hui, c'est un extrait du dernier King, et c'est à 11h, si ça te convient bien sûr ! » Lily n'imposait jamais rien, elle était plus amie que patronne, mais ses employés - bien qu'elle n'appréciait pas trop ce mot, elle avait l'impression de les diriger alors qu'elle éviter d'être dans la posture de patron tout puissant - le lui rendaient bien.

ta réponse était parfaite va   

Casey sourit et hocha la tête. « Tu as déjà lu le dernier de Stephen King ? » King était l'un de ses auteurs préférés, et il savait que sa patronne aimait aussi cet auteur. Il n'avait pas encore eu le temps de lire le livre mais était curieux de connaître l'avis de Lily dessus. L'heure d'ouvrir la boutique sonna, voir Lily sautiller de joie tous les matins en ouvrant sa librairie contaminait Casey qui finissait par rire. La bonne humeur dans la petite enseigne de mademoiselle Hendley régnait. Quelques clients arrivèrent, Casey mit tout son cœur à les conseiller. Le lieu eut pourtant le droit à un petit moment de répit pendant lequel la jeune femme lui proposa de faire la lecture de 11h00. King ? Il n'allait pas refuser cela ! « Évidemment ! Avec plaisir ! Je m'installe dans le coin là-bas ? » demanda Casey en désignant une partie de la librairie. Il admirait le dévouement de Lily pour sa librairie. Elle faisait tout pour l'animer, la rendre vivante. Ces lectures matinales étaient des rendez-vous toujours appréciés des clients, surtout de ceux qui ne pouvaient pas lire. La matinée semblait paisible et heureuse, comme toujours chez Hendley. Rien n'y venait perturber le petit nuage doux dans lequel ils évoluaient.

Lily jeta un petit regard à Casey, c'est vrai que lui demander de lire un extrait du dernier King était la meilleure idée, comme il adorait cet auteur, il était passionné de faire la lecture à voix haute, et chaque semaine elle s'arrangeait pour changer de registre, pour ne pas présenter la même chose. « Je n'ai pas encore eu le temps mais tu pourras emprunter l'exemplaire de la lecture, si tu le souhaites ! » Quand on commençait un King, et surtout chez Lily, elle devait le finir dans la journée, tellement l’intrigue l'emportait, il lui fallait connaître la fin, pour cette raison elle allait attendre ce week-end pour pouvoir le dévorer tranquillement sans prendre le risque d'être dérangée, et si Casey était comme elle, il pourrait le finir tranquillement dans la soirée, sinon c'était cruel de le faire attendre. Et le plus de travailler dans une librairie c'est qu'il n'était pas obligé d'acheter le livre, il pouvait en prendre un exemplaire, comme à la bibliothèque. Après sa question, Lily acquiesça d'un petit hochement de tête pour répondre à Casey, après quoi, elle s'agenouilla pour chercher un truc sous le comptoir. Pendant ce temps, la clocha sonna, Casey s'occupait de mettre en place la lecture, et elle cherchait son registre, parce qu'elle devait y faire une modification. Quand elle se releva, tout ce qu'elle vit c'est une silhouette vêtue de noir un petit pistolet à la main. Puis se fit entendre une voix menaçante. « Donne-moi le fric. Et ne fait rien de stupide ou je te descends. » De toute manière c'était une librairie pas une banque, elle n'avait pas de bouton d'alerte, et elle n'allait pas prendre le risque d'attraper son téléphone. Elle jeta un coup d’œil au coin de la boutique où était Casey, de là il était, on ne le voyait pas vraiment et elle espérait qu'il ne jouerait pas au héros. Le braqueur avait l'air très sérieux et Lily était presque sûre que son arme n'était pas fausse. Lily se crispa, depuis le temps qu'elle tenait la boutique, elle n'imaginait pas que cela puisse arriver, surtout en pleine journée, mais il était à peine 9h30 et la rue semblait déserte. Obéis, et prie. « Dépêche-toi ou je te descends. »

Il installait l’espace de lecture quand tout à coup une forte voix résonna dans la boutique. Casey ne saisit pas immédiatement le sens des mots mais bientôt, l’étudiant comprit. Il sentit son sang se glacer en même temps que son cœur battait la chamade, réfléchissant à toute vitesse à ce qu’il pouvait faire. Débarquer ? Non. Visiblement, il avait un flingue, si jamais il se montrait, le gars paniquerait et risquerait de tirer. De là où il était, il savait qu’il ne pouvait pas être vu. Casey jeta un œil devant lui. La réserve n’était pas loin, il pouvait la gagner discrètement. Il se faufila le plus silencieusement possible, ouvrit la porte en appuyant sur la poignée pour éviter qu’elle ne grince et s’y enferma. Bien. Maintenant, du réseau. Il alluma son portable et téléphona à la police, essayant de parler le plus distinctement possible tout en chuchotant. Puisqu’on ne l’entendait pas au départ, son interlocuteur voulut raccrocher si bien que Casey osa élever la voix, priant pour que le cambrioleur ne l’entende pas. Une fois la communication terminée, il réfléchit. Il n’allait tout de même pas rester là planqué pendant que Lily avait une arme pointée sur elle ! L’Italien sortit alors silencieusement de la réserve, se glissa jusque l’espace de la lecture. De là, il jeta un œil à l’intrus. D’accord. Il plaisantait pas le gars. Bon. La police allait arriver de toute façon, n’est-ce pas ? Observant son portable, l’étudiant tenta de le pointer vers l’homme sans être vu afin de le filmer mais il ne l’avait pas dans le cadre. Tant pis. Casey s’avança, tentant de se rapprocher du comptoir. Une fois en vue, il avertit le cambrioleur en montrant son portable : « J’ai appelé la police, ils vont pas tarder à arriver, je pense pas que ce soit une bonne idée de continuer pour vous. » en essayant d’adopter une voix aussi autoritaire que possible. Le cambrioleur, surprit de l’arrivée de l’employé, tira une balle en reculant pour fuir à l’entente des mots « appeler » et « police ». Casey, sonné par la rapidité du tir et de la fuite, n’essaya même pas de se lancer à la poursuite du gars. Il se retourna vers Lily, se demandant où la balle avait été se ficher… Pas dans la jeune femme, tout de même ? Lui ne sentait rien. « Lily, ça va ?! » demanda-t-il affolé en se précipitant vers elle. Bon sang, mais quelle idée de venir cambrioler une librairie ? Surtout une petite boutique aussi charmante que celle de Lily ! Et à une heure pareille !

Spoiler:

Lily était paniquée, elle tremblée tellement qu'elle avait du mal à ouvrir la caisse, et voir l'autre s'impatienter avec une arme pointée sur elle ne l'aidait pas vraiment. Elle avait l'impression que son corps allait s’effondrer d'une seconde à l'autre et cela ne serait pas bon pour elle. Alors elle tentait de se contrôler, de se tenir face à lui. Quand la caisse s'ouvrit enfin, Casey fit son apparation, il tenait son téléphone à la main et prévint qu'il avait appelé la police. Lily sentit un soulagement, mais le temps qu'elle arrive, l'inconnu avait le temps de les descendre et si Casey était blessé parce qu'elle n'a pas su se dépêcher de donner au voleur ce qu'il voulait, elle aurait du mal à se pardonner. Mais on entendait déjà les sirènes retentir au loin, il n'avait pas le temps de rester là plus d'une dizaine de secondes. Alors il tira un coup de feu, tout de suite, Lily tourna la tête vers Casey, il était toujours debout. Par contre elle s'effondra au sol, en ressentant une forte douleur dans le bras. Elle posa sa main dessus, elle avait peur de la regarder à nouveau, mais elle devait le faire, pour savoir. Rien, pas de sang qui coulait abondamment, mais son t-shirt était déchirée et elle avait une brûlure. La balle l'avait manqué. Casey était déjà a côté d'elle à lui demander si elle allait bien. Elle hocha doucement la tête pour acquiescer avant de lui répondre avec une toute petite voix. « Je.. J'ai mal mais ça va. Et toi, ça va ? » Pas le temps de se relever que la police était déjà là, avec une ambulance, au cas où quelqu'un était blessé. Ils firent le tour de la pièce avant de mener Lily à un ambulancier qu'il puisse examiner sa blessure. Pendant ce temps, un policier commençait à interroger Casey. Pendant qu'elle se faisait panser sa blessure, un policier vient à la rencontre de Lily pour qu'elle en dise plus sur ce qui venait de se passer et comment elle avait été blessée. Elle raconta tout ce dont elle se souvenait, elle essayait d'être le plus précise possible, mais elle oubliait des détails, puisqu'elle voulait oublier.

Spoiler:

Tandis qu'au loin les sirènes de police retentissaient, Casey s'était approché de Lily qui était effondrée au sol. Il fut rassuré de voir que la balle avait manqué Lily, mais la jeune femme avait quand même été frôlée et son bras avait été heurté. « Oui, moi ça va, t'inquiètes pas... La balle t'a frôlée. » dit-il, légèrement inquiet. Ce n'était pas grave, mais la libraire avait sûrement mal quand même, et il la sentait sonnée, choquée. Alors qu'il s'apprêtait à regarder de plus près la blessure et aller chercher une trousse de secours de la boutique, la police et une ambulance arrivèrent. Il cèda donc sa place à l'ambulancier qui prit soin de Lily. Aussitôt, un policier vint l'interroger lui. Casey lui raconta ce qu'il pouvait, tout s'était passé tellement vite qu'il avait à peine eu le temps d'en prendre conscience, surtout qu'il n'avait pas vu l'irruption de l'homme dans la boutique. Le policier prit sa déposition et alla auprès d'un de ses agents, l'étudiant en profita pour rejoindre sa patronne qu'un policier venait également de questionner. « Comment tu te sens Lily ? Tu veux que je prévienne quelqu'un pour toi ? » l'interrogea-t-il, espérant qu'elle n'était pas trop traumatisée et que sa blessure lui faisait moins mal.

Lily remercia l'ambulancier qui s'était occupé de son bras, même si la balle ne l'avait que frôler, elle avait une marque de brûlure dû à la chaleur de la balle, rien de très grave, mais ça allait lui laisser une petite marque sur le bras un petit moment. Elle raconta se version des faits, faisant un rapide portrait de l'homme, mais elle ne pouvait pas dire grand chose, elle n'avait pas vu ses yeux, elle se souvenait de sa voix menaçante et de sa grande taille, mais rien de très concluant, rien qui ne puisse être vraiment utile. Le policier la remercia en lui disant qu'il la tiendrait au courant s'il avait de nouveaux éléments, parce que peut-être qu'il trouverait son masque quelques rues plus loin, ou même son arme. Lily hocha la tête avant de retourner vers Casey. « Non, je pense qu'on va fermer la boutique un petit peu et que je vais prendre quelques jours de congés. Merci Casey, rentre chez toi, n'oublies pas de prendre le King, et je t'appelles dès que je serais prête à ouvrir. Et merci pour tout, je ne sais pas comment j'aurais fait sans toi.. » Même si la balle n'avait fait que la frôler, Lily avait très peur et le seul moyen d'oublier, c'était de prendre un peu du recul, de s'y faire, quitte à s'enfermer quelques jours devant la télé. Elle ramassa ses affaires, et décida de fermer la boutique et de rentrer. Elle salua Casey et partit sans se retourner.