(#17) the hangover ≈ poppy

Tu te demandes vraiment ce que ça fait que de pouvoir prendre une cuite trois ans avant. T’étais vraiment une fille « rangée » à cette époque. Véritable cliché des productions américaines. Et à défaut d’être en désaccord avec un membre de ta famille, tu n’as pas trouvé d’excuse pour franchir les règles. « Sauf qu’imberbe, ça fait vachement porno d’un autre côté. » Okay, ce sont tes deux secondes honteuses de la journée, car tu risques de devoir lui expliquer cette connaissance douteuse. C’est sorti sans que tu prennes le temps d’y réfléchir. T’as toujours eu un don pour sortir avec les gars qu’il fallait fréquenter en apparence, mais qui étaient parfois en « décalage total » le reste du temps. Néanmoins, tu continues comme si de rien n’était. « Que des vieilles du côté des dessinateurs ? Détrompe toi. Sauf si c’était pour une université du troisième âge… » Après, tu n’as pas vu l’annonce en détail et ce n’est pas Thad qui va être capable de t’en dire plus. T’essayes de montrer un tant soit peu ta compassion pendant qu’il se trouve une place. « Pauvre petite chose. » C’est qu’il serait presque mignon dans cette posture, mais ce n’est pas pour autant que tu vas commencer à la toucher ou lui caresser les cheveux, comme d’autres le ferait. Tu doutes qu’il apprécie le geste. Alors tu croises les doigts sur ton semblant de poitrine histoire de désapprouver ce qu’il vient de dire. « Pourquoi j’ai l’impression d’être un animal de compagnie ? » T’aimes bien flemmarder au soleil, les grasses matinées ainsi que les câlins, ce n’est pas pour autant que tu souhaites être assimilée à un chat. Tu finis par soupirer avant de continuer. « Tu peux rester là, si tu veux. C’est pas comme si je n’avais plus de travail de toute façon. » Contrairement à Thad, tu considérais ça comme un vrai job, bien que tu ne puisses pas vivre en totale autonomie avec. Fille de bonne famille, tu n’as jamais trop caché le fait de pouvoir compter sur tes parents pour un complément financier.

Tu vois très bien le genre de scène que ça pourrait donner et en tant que bon public aux conneries de Thad, tu ne peux pas t’empêcher de rire. Il est vraiment une pauvre petite chose aujourd’hui, entre la gueule de bois et la possibilité de poser nu face à un groupe du troisième âge. Même toi, tu admets qu’un tel boulot dans ce genre de circonstance ne veut pas le coup, même si c’est bien payé. Pour ce qui est des histoires d’animaux, tu écarquilles les yeux quand vient la question de marquer ton territoire. L’idée, ni le besoin, ne t’avaient effleuré l’esprit jusque là. « Me donne pas des idées pour le jour où je serais énervée contre toi ou une fois devenue ton abominable ex. » Bah ouais, parce que même si ça se passe bien, on ne sait jamais hein. Mais autant ne pas y penser maintenant et continuer cette histoire au jour le jour. Puis, tu plisses les yeux pour essayer de comprendre ce que « ce » regard peut bien signifier, ou obtenir une réponse par défaut. Enfin, ton sourire finit par disparaître au moment où il vient mentionner son départ. Et quand bien même il vient t’embrasser, passons outre la flemme de monsieur, t’as pas envie qu’il parte, du moins tout de suite. « C’est ça, va donc retrouver ton premier amour. » Tu soupires, sans pour autant être jalouse puisqu’il s’agit de la mer, sa planche, tout ça, tout ça quoi. Re-soupire, tu lèves les yeux au ciel quand il en remet le sujet des « vidéos » sur la table. Tu ne te gênes pas pour lui faire une (petite et pas trop méchante) pichenette sur le nez. « Tout à fait mon genre pour occuper et égayer mes journées. »