" Barre toi ! Casse toi, j't'ai dit, qu'est-ce qu'il t'faut d'plus ?" [Sevy]

Barre toi ! Casse toi, j't'ai dit, qu'est-ce qu'il t'faut d'plus? T'en as pas vu assez ? Et arrête de m'regarder comme ça, t'as rien écouté, t'as rien compris, comment j'dois te l'dire pour qu'ça imprime ?
Écoute pov´ conne, j'suis pas quelqu'un d'bien, j'suis pas une belle personne, j'suis une sale bête !

J'avais l'impression de changer petit à petit, que cette minuscule lueur d'espoir que Sian m'avait offerte l'autre soir commençait à ressouder les morceaux épars de mon âme. Que tout ce que j'avais vécu avant n'avait été qu'une vaste supercherie, une blague de mauvais gout que la vie m'avait faite. Mais je savais, je savais que j'étais un homme brisé, sans espoir, fini, les quatre fers à moitié à l'air. C'était qu'un répit, certes doux et génial, mais un répit tout de même. Je savais pertiennement que mes vieux démons allaient revenir, mordre mes pensées, embrasser mon âme et me consumer de nouveau mais j'espérais, j'espérais aussi fort qu'il m'était possible de le faire que ce ne soit pas le cas. Elle était la seule, la seule à qui j'avais envie de m'ouvrir, la seule qui panserait mes plait. Mais je savais aussi qu'à cause de sa, elle était la seule qui finirait de me détruire si tout venait de à se finir. Et ça me déprimait encore un peu plus. Pitoyable garçon que j'étais. 25 ans, ex junkie , amoureux et désespéré. C'était l'exact tableau que l'on pouvait peindre de moi, en somme j'étais pas pour elle. Comment pouvais-je penser, ne serait-ce qu'une nano seconde que cela pourrait fonctionner entre nous ? Idiot. Je tirais une latte sur ma clope à moitié consumée et me relevais dans mon canapé plutôt miteux. Je fis défilé les photos que j'avais fait d'elle sur la visionneuse de mon mac et m'arrêtais instinctivement sur une photo de son regard. Ses grands yeux bleus m'envoutaient, je les observais quelques instants tout en continuant ma clope et d'un coup un peu sec fermait le clapet de mon ordinateur. Elle me manquait. Personne ne m'avait jamais manqué. T'es pitoyable Thadeus, pensais-je. J'avais besoin d'un verre. J'écrasais ma cigarette dans mon cendrier et me levais, attrapais mon blouson en jean usé et sortit. J'errais dans les rues d'un pas lent et nonchalant jusqu'à arriver au bar de la plage. Pourquoi celui-ci plutôt que celui où j'avais mes habitudes ? Aucunes idées. Mais maintenant que j'y étais, j'allais pas rebrousser chemin. J'entrais et commandais mon habituel whiskey on the rocks tout à m'asseyant le plus loin de la porte d'entrée possible au comptoir. Je ne parlais pas. Ne portais pas d'attention aux gens qui riaient et parlaient fort. Je restais sombre et morose dans mon coin.