i don't need anyone ~ donovan

I don't need anyone

Leila & Donovan

Il avait soif, il se sentait crevé, ce n’était pas lui le malade mais il aurait bien eu besoin qu’on le requinque un peu. Il attendait toujours un signe de Leila qui semblait retrouver des couleurs, elle se réanimait petit à petit, sa respiration semblait plus fluide ce qui était rassurant. Finalement son visage se tourna vers celui de Donovan qui lui adressa un léger sourire. « C’est à vous qu’il faut demander si ça va. » Il retira la veste qu’il pourtant sur son dos et la lui tendit pour qu’elle puisse se couvrir, il venait de se rendre compte qu’elle avait la poitrine découverte, sur le coup il ne s’était pas tellement rendu compte qu’il l’avait déshabillée, dans le feu de l’action il s’en était bien moqué, maintenant cette nudité le dérangeait un peu. Même s’il semblait que la jeune femme soit à l’aise, il avait peur qu’en se remettant de ses émotions elle ne s’en rende compte elle aussi et qu’elle n’en soit gênée aussi. « Je pense que je vais garder mon chaton un petit moment finalement. » Sa réflexion lui sortit un petit rire légèrement nerveux, il venait d’avoir une sorte de révélation, il sentait qu’en rentrant chez lui, la vue de la petite boule de poils lui apporterait du baume au cœur et lui redonnerait le sourire, quitte à adopter ce nouveau compagnon, qui sait, comme si le destin s’en était mêlé, dès qu’il avait vu ce chat, il avait pressentit que sa journée ne serait pas ordinaire. Quant à la jeune Leila, il ne voulait pas l’abandonner pour le moment, elle semblait encore faible malgré que sa vie ne semble plus en péril. Il pensait l’amener à l’hôpital, ou bien chez un médecin mais il ne comptait pas la laisser s’en sortir comme ça. Il se dirigea vers l’évier derrière le comptoir, y vit une tasse propre qu’il remplit d’eau, il voulait qu’elle se désaltère, puis revint vers elle en la lui tendant. « Maintenant vous allez peut-être m’expliquer un peu ce qu’il vient de vous arriver… j’ai comme l’impression que vous n’êtes pas à votre coup d’essai ». Aucun reproche dans sa voix, juste une interrogation, il voulait en savoir plus sur cette soigneuse d’animaux qui avait tout autant besoin d’être soignée elle aussi.

I don't need anyone

Leila & Donovan

Le jeune homme laissait à la brunette tout le temps nécessaire à ce qu’elle se remette, pas physiquement, il se doutait que ça serait bien plus long que quelques minutes de répit, mais plus émotionnellement, elle venait de passer tout près de la mort et même si elle ne semblait pas en être choquée outre mesure, il se disait qu’elle méritait bien qu’on la laisse un peu tranquille. Il avait tenté de détendre l’atmosphère en lui parlant du chat mais le fait est qu’il était lui sous le choc, il venait de sauver une vie sans tourner de l’œil, l’acte avait des airs héroïques mais lui se sentait juste vidé, pas fier, pas plus humain ou plus mature, simplement vidé par trop d’énergie, trop de stress, trop de peur dégagé en si peu de temps. Il n’allait pas s’en plaindre, pas auprès de celle qui avait failli perdre la vie, s’aurait été gonflé de sa part, elle s’était battu pour vivre, lui n’avait eu qu’à enfoncer une seringue dans sa poitrine, rien de bien méchant en somme… Pourtant même s’il restait impassible, il voulait des explications, il voulait savoir, comprendre et pourquoi pas avoir la possibilité de se rassurer sur l’état de santé de Leila, même s’il doutait fort de cette dernière perspective, parce qu’il s’inquiétait maintenant pour elle, parce qu’en quelques minutes un lien fort venait de se tisser entre eux. Pendant qu’elle se désaltérait, il alla lui aussi se servir un verre d’eau, il en avait bien besoin, puis revint vers elle pour écouter son histoire et quelle histoire. Une trame de film dramatique à en faire pleurer les ménagères. C’était touchant, parce qu’on sentait sa peine, qu’on la voyait s’écouler sur ses joues blêmes, parce qu’il y avait cette urgence de vivre, de ne rien rater de la vie, cette peur d’être toujours sur le fil du rasoir, de ne pas savoir quand la mort viendrait frapper, mais être persuadé que ça serait toujours trop tôt, trop vite, trop violement, injustement.
Donovan ne savait pas trop quoi répondre à cette confidence si inattendue, elle qui s’était voulu si secrète, si forte, il l’avait vu fondre littéralement devant lui. Il ne voulait surtout pas tomber dans le mélo et la plaindre parce qu’il se doutait qu’elle n’apprécierait pas. Pourtant il fallait qu’il dise quelque chose. « Vous avez de personnes qui vous aident ici ? Des amis qui sont au courant de votre histoire, qui vous épaulent durant les coups durs ? Un médecin qui vous suit ? » Le blond ne voulait pas jouer le moralisateur il voulait simplement s’assurer qu’elle avait quelqu’un à qui se raccrocher dans cette ville. Lorsque Leila voulu se relever elle s’écroula littéralement sur Don qui la rattrapa au vol. Elle se redressa et fini par se serrer contre lui. Cette proximité soudaine déstabilisa notre homme, bien plus que le fait de la voir seins nus tout à l’heure. Donovan n’était pas quelqu’un de tactile, il ne raffolait pas des effusions de câlins et de bisous. Pourtant sentir la chaleur de cette femme contre lui le rassura, il sentait sa force revenir et son cœur battre contre son torse, ça lui faisait un bien fou après l’avoir cru trépasser devant ses yeux. « Ce n’est rien, j’étais juste là au bon moment disons… Leila, il faudrait peut-être aller à l’hôpital maintenant ? »