NEVAËH&ADAM ◭ Don't want to forget

Classée. Archivée. Envoyée à la corbeille. S'en était définitivement terminé de notre histoire passée. J'avais véritablement cru qu'il ressentait encore quelque chose, un tout petit reste d'amour à mon égard, puisqu'il avait répondu au baiser que je lui avais offert mais malgré ce baiser que je pensais sincère, il n'y avait plus rien. Il me l'avait prouvé en me repoussant pour finalement me dire qu'il ne pouvait pas, et me rappeler qu'il allait se marier. La nuit que je pensais terminer dans ses bras, je l'avais passée dans la chambre de ma fille, allongée dans le petit canapé lit seule à pleurer la moitié de la nuit. Je ne savais pas s'il était parti dans la nuit ou s'il était partit au matin, mais je m'en fichais. Je souffrais, et cette fois j'avais décidé d'en finir de cette souffrance. Nouvelle vie, nouveau départ. C'est avec un magnifique sourire que je rejoignis le Speed Dating organisé en ville où j'avais déjà rencontré cinq garçons charmants, dont un m'avait littéralement frappée. Nous avions d'ailleurs décidé de nous revoir et depuis, je commençais à oublier mon chagrin d'amour passé pour me laisser aller vers l'avenir. Cela faisait déjà deux semaines que je n'avais plus revu Adam, hormis pour récupérer Sasha à la fin de la semaine. Bien décidée à changer, j'avais pris rendez vous chez un coiffeur visagiste, prête à fermer les yeux pour laisser la coiffeuse m'offrir la coiffure qui m'irait le mieux. La sonnette tinta à mon arrivée dans le salon. Rapidement accueillie avec le sourire, elle me fit asseoir avant de me proposer quelques coiffures qui m'iraient à la perfection. J'opta pour un carré bouclé qui me rendrait plus féminine et plus jeune malgré mon jeune âge. Les cheveux mouillés et lavé, je ferma les yeux, ravie de devenir une toute nouvelle femme. Le résultat fut bien au dessus de mes espérances.
Réveillée aux alentours de neuf heures par la petite princesse, nous avions toutes les deux pris notre douche ensemble en riant avant de nous sécher. Habillant la petite fille de bas, d'une petite bleue turquoise et verte et d'un petit haut blanc, je lui avais finalement mis des chaussures dans les tons bruns. Depuis quelques jours, je stimulais la petite fille à marcher en lui tenant les deux mains pour qu'elle avance à son rythme. Regardant la télé tranquillement, j'en profita pour m'habiller avant de partir pour déposer la petite fille à la crèche et rejoindre l'hôpital pour commencer le boulot mais très vite, la migraine m'avait frappée avec dureté, m'obligeant à quitter le boulot pour rentrer à la maison me reposer. Rejoignant l'appartement, je grimpa les marches avant de sursauter en apercevant Adam. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire la... Tenant mon coeur, je soupira. Nan mais t'essaies de me tuer là ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Je me sens pas bien, j'aimerais me reposer alors si tu dois parler, fais vite. Ouvrant la porte pour laisser tomber mes affaires, j'appercu un papier entre ses mains, qu'il me tendit. Qu'est-ce que c'est ? Demandais-je avant de répondre moi même à ma question. Un faire part de mariage. Pire, une invitation. Non mais il rigole là ... ? Qu'est-ce que ça signifie ? Tu es venu pour quoi au juste ? Pour m'inviter à ton mariage ? C'est une blague Adam ?  Demandais-je en le regardant dans les yeux.

Adam était heureux de passer du temps avec Sasha. Il la comprenait, ce qui était un sacré pas en soi pour lui. Elle était toujours souriante et il aimait l'avoir près de lui. Brianna n'était plus jalouse. Surtout parce que Adam avait gardé pour lui ce qu'il s'était passé lorsqu'il avait ramené la petite. Tout allait pour le mieux. Il était épanoui dans son travail, d'ailleurs, il avait obtenu une sacré prime pour avoir réussi à vendre une maison qui était sur le marché depuis plus de deux ans maintenant. Brianna en était heureuse grâce à cette prime, elle avait pu réserver une salle, acheter les décorations, préparer les faire-parts, payer le traiteur. En somme, tout allait pour le mieux. Le mariage n'était plus qu'un doux rêve pour cette dernière, il prenait forme et serait pour bientôt. Adam s'était acheté son costume. Il était simple, il était noir comme celui qu'il avait porté pour l'enterrement de son grand-père alors qu'il était plus jeune et brisé. Sa mère était heureuse pour lui. Il passait dorénavant plus de temps avec elle. Lorsqu'il l'avait revu, il avait été surpris, elle avait changé, elle avait pris un sacré coup de vieux comme dirait-on aujourd'hui. Elle avait pleuré en apprenant que son garçon allait se marier et surtout qu'elle était mamie. Oui, il n'avait pas fait cela dans l'ordre et avec deux personnes différentes mais peu importait. Quand sa mère avait vu Sasha pour la première fois, elle avait sauté de choix et n'avait pas voulu la petite de ses bras. Adam fumait. Il était actuellement devant l'immeuble de Nevaëh, bien que ce n'était pas son immeuble à proprement parler. Bref. Brianna lui avait rédigé un faire-part de mariage. Bien sûr, Adam avait été désigné pour le porter à cette dernière qu'il n'avait pas vu depuis deux semaines. Ils ne s'étaient pas quitté en très bon terme, ce qui faisait qu'il appréhendait de la revoir. Il avait trouvé sa réaction immature. Oui, immature. Il jeta sa cigarette sur le goudron avant de l'écraser pour disparaître dans l'immeuble. Il prit l'escalier. Le jeune brun n'était pas un homme très sportif, monté les escaliers était son seul sport. Arrivé devant la porte de Nevaëh, il toqua mais aucune réponse. Il s'assit alors près de la porte, par terre puis sortit le faire-part. Il s'amusa à le faire tourner. Devait-il le déposer là, ou attendre que Nevaëh arrive pour lui donner en main propre. Adam jeta un coup d'oeil à sa montre. Il était 12H27. Il avait le temps, sa pause ne se finissait qu'à 13H20. Il n'avait pas mangé, il s'était dit qu'il s’achèterait un sandwich à la boulangerie puis repartirait travailler. Il fut tiré de ses pensées par lune voix qu'il connaissait bien. Il releva la tête. Son regard se posa alors sur Nevaëh qui avait alors une nouvelle coiffure. Cela lui allait bien, mais Adam ne le formulerait pas à voix haute pour plusieurs raisons. Il se leva alors. Génial, elle râlait déjà et ça l'énervait. Bonjour. Dit-il en assistant bien, il aurait aimé ajouter que la politesse ne tuait pas mais il se retint. Non, ce n'est pas une blague. Brianna t'invite parce qu'elle pense que toi et moi, on s'entend bien, qu'on est ami. Il s'humecta les lèvres avant de reprendre.Chose apparemment fausse puisque ça fait cing minutes que tu me parles comme si j'étais ton chien. Il lui tendit le faire-part. Prends la, je m'en moque après de ce que tu fais. Juste prends la, au moins par respect. Voilà, c'est tout. Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Voilà, Adam s'était emporté. D'après lui, elle ne l'avait pas volé. Maintenant, il pouvait retourner à sa vie et aller donner le faire-part à Peter.

Quelle poisse. La journée avait déjà mal commencé entre mon mal de tête et l’arrivée impromptue d’Adam qui a encore le culot incroyable de m’inviter à son mariage dont je ne voulais même plus entendre parler. Il n’avait visiblement pas compris que ce n’était ni le moment ni l’instant pour faire cette demande, sachant parfaitement que je n’avais pas encore tiré une croix sur notre histoire d’amour. A quoi pouvait il dont penser ? Que je lui ferais la bise à lui et sa femme, une fois le grand oui prononcé ? Surement pas non. Je n’avais pas que ça à faire, depuis que je m’étais inscrite à ce fameux speed dating où j’avais rencontré quelques hommes dont un m’avait comme qui dirait tapé dans l’œil. Adam avait refait sa vie, j’estime que c’est aussi mon droit alors fini les moments d’espoirs inutiles, cette fois je reprenais ma vie en main. Mon acceuil n’était pas des plus sympathique, mais je n’étais pas vraiment disposée à lui parler avec cette douleur insoutenable et la rancœur que je gardais envers lui. Il avait beau me dire que je l’avais embrassée première, il n’était pas tout blanc non plus. Je me demande bien comment sa « femme » réagirait si je lui disais qu’il avait tout de même répondu à mon baiser pendant de longues minutes. Autant dire que ce mariage serait un flop. Mais je n’avais ni l’envie ni la motivation à briser toute leur histoire. Adam n’était pas un homme à mariage et cela elle le découvrirait tôt ou tard lors d’une énième dispute de couple. Haussant un sourcil à sa façon d’insister sur le bonjour que je ne lui avais pas dis, je le regardais. C’est pas le moment de me prendre la tête avec tes remontrances Adam. J’ai une migraine d’enfer et j’aimerais aller me coucher Lui répondis-je en grimaçant de douleurs. Plongeant l’appartement dans la pénombre, je profitais de l’obscurité pour reposer mes yeux, malgré les quelques rayons de soleils qui filtraient à travers les rideaux, me permettant quand même de voir Adam. Prise d’un fou rire, je le regarda rétorquer que sa femme désirait elle-même ma présence. Alors ça c’est la meilleure de l’année ! On est pas amis. Tu es mon ex, rien de plus. Le courant n’a pas l’air de passer entre nous à nouveau, alors je te parlerai pour Sasha mais sans plus. Alors désolée de refuser, mais je ne viendrai pas. Ni maintenant ni jamais. Je ne prendrai pas part à ton mariage, je ne veux même pas savoir le thème, si tu as ton costume, où tu vas faire la cérémonie. Je m’en fous complètement. C’est ton histoire coco. Evite d’inviter ton ex, sinon ça risque de mal terminer, parce que tu me connais, je tiens mal l’alcool. Il suffirait d’un verre de trop pour que tout foire. Alors laisse tomber. Reprends le et dis à ta femme que je ne viendrai pas un point c’est tout. Répondis-je bras croisés. De toute façon, j’ai prévu un week end avec mon copain et Sasha à cette date. Donc loupé. Et oui, Sasha non plus ne sera pas là, parce que d’un c’est ma semaine et de deux, je refuse que ta « femme » joue les parfaites belles mères avec ma fille alors que c’est loin d’être le cas. Ajoutais-je. Comme ça il était prévenu au moins. Sasha était avec moi, pour un week end à la mer avec l’homme que je fréquentais depuis peu.

Tout le monde disait qu'Adam avait un terrible caractère. Bien qu'il semblait être une personne calme et posée, il n'était pas pour autant comme les apparences le montraient. Il était têtu, ne se laissait pas marcher dessus et même s'il ne s'emportait pas facilement, lorsque cela était le cas, ce n'était pas joli à voir. Le brun se souvenait cependant, cette fois où son grand-père avait tenté de le pousser à bout mais qu'il avait résisté, il savait que son grand-père aimait le pousser à bout afin de voir sa réaction. Or, cette fois là, il était demeuré calme et n'avait pas cillé, ne répliquant même pas. Une chose qui agaçait alors plus son grand-père, ce n'était pas lorsqu'il ne répondait pas, mais lorsqu'il répondait calmement et avec politesse. Lors de ces moments, c'était jouissif pour le jeune Adkins. Le comportement de Nevaëh l'agaçait. Il détestait ces filles qui étaient constamment de mauvaise humeur sans aucune raison, elle le savait. Du moins, fut un temps où cela était le cas. Il ne voulait pas se souvenir du passé parce que le passé devait rester là où il était. Elle était fatiguée ? Et bien lui aussi, il ne s'en plaignait pas et ne devenait pas pour autant désagréable avec tout le monde. Il secoua la tête, s'humectant les lèvres dans son élan pour se calmer. Il sentit alors ses muscles se détendre un à un, il se sentait mieux. Il écouta attentivement le monologue de la brune. Ok, elle voulait être celle qui ferait le plus mal, elle était en colère. Il l'avait deviné. Cependant, il ne captait toujours pas le pourquoi. Coco ? T'évites les surnoms, puisque nous ne sommes pas amis. Elle était en colère qu'il soit bientôt marié ? Toujours de la jalousie fatigante. Il aurait dû devenir moine au moins, jamais il n'aurait eu ce problème de jalousie. Là encore, elle faisait sûrement allusion au baiser qu'ils avaient échangé. Adam hocha la tête, il ne laissait rien paraître, il était fort à cela, ne rien montrer. Lorsqu'elle évoqua Sasha, tous ses muscles se raidirent, son regard changea, il paraissait noir. Le brun la laissa terminer mais ne put s'empêcher de se mordre la lèvre supérieure pour se contrôler. Un rire froid franchit alors la frontière de ses lèvres. J'aurais du le deviner. J'aurais du le savoir que tu finirais par faire du chantage par rapport à Sasha. Saches que si tu veux la jouer comme ça avec la petite, on sera deux à jouer Nevaëh et tu me connais, je ne suis pas du genre à perdre. Sa voix était calme, bien que transparaissait la colère qu'il tentait tant bien que mal de refouler pour ne pas être le pire des connards. Le brun passa sa main derrière sa nuque, secouant la tête, un faux sourire aux lèvres. Si ce ne serait pas pour Sasha, sache que je regretterais déjà que tu sois de retour. Pliant le faire-part en dix, il le glissa dans la poche de sa veste en cuir. Tu te disais différente des autres mais sache qu'à l'heure d'aujourd'hui Brianna est une meilleure personne que toi. Elle ne passe pas son temps à te juger alors que toi, c'est précisément ce que tu fais. Tu t'en moques sûrement mais je suis déçu. Je te pensais meilleure que ça, mais on finit toujours par voir la vérité en face un jour où l'autre. Il avait été dur, mais il le pensait. Ce n'était pas sa colère qui s'exprimait sûrement plus sa déception.

Se rendre à son mariage ? Vraiment ? Il voulait désespérément faire tout capoter ou quoi ? En fin de compte, y aller n’était pas de refus, mais dans ce cas, pas sûr qu’ils en ressortent mariés et filant le parfait amour. J’étais loin d’être le genre de femme à envier quelqu’un d’autre pour ce qu’il a et ce que je n’ai pas dans la vie. Mais lorsque que cela touche la personne que j’aime et avec qui j’imaginais ma vie, c’est tout autre chose. Ma jalousie était sans doute excessive, mais compréhensible à partir du moment où on sait que mes sentiments pour lui sont toujours présents. Evidemment qu’il ne pourrait pas comprendre ce que je ressens, étant donné que lui ne ressentait plus rien. Je faisais uniquement partie de son passé, il m’avait effacée de sa vie comme on déchire la page d’un journal intime après une rupture amoureuse. Il m’avait arrachée de sa vie que je ne faisais que réécrire de nouvelles pages dans la mienne. Le pardon n’est pas bien difficile à accorder dans ma vie. Je ne suis pas une personne horriblement rancunière, mais leur mariage, je ne le bénirais surement pas, après ce que cette fille avait fait de notre histoire. Je savais qu’elle avait sauté sur l’occasion pour sortir avec Adam qu’elle reluquait depuis plusieurs mois déjà alors que nous filions le parfait amour et qu’il lui faisait clairement comprendre qu’il ne se passerait rien entre eux parce qu’il m’avait moi. Désormais les rôles s’étaient échangés, cette fois c’est moi qui suis repoussée. La soirée des anciens élèves organisée par l’université que nous avions fréquentée, risquait d’être relativement joyeuse. Nous y allions tous les deux, chacun accompagné de notre cavalier. Ambiance tendue garantie. Nous ne sommes pas amis, parce que tu as décidé de me sortir de ta vie. Répondis-je. Je ne fais que te donner un coup de pouce pour que tu te débarrasses définitivement de moi, puisque c’est ce que tu recherches au final. J’essaie de me protéger moi, de la souffrance. Parce que moi je souffre. Et toi tu roucoules. Alors non, j’ai pas envie d’être ton amie quand tu désires me sortir de ta vie. Répondis-je froidement à son attaque. L’ambiance commençait à peser lourdement. Penchant la tête du coté, je haussais les sourcils. Revois ta définition du chantage, Adam. Si j’avais envie de te faire chanter, je te dirais un truc du style Si tu l’épouses, tu ne verras plus jamais ta fille. Or, je te PREVIENS que je pars en week end, histoire que tu ne te demandes pas pourquoi Sasha n’est pas présente. C’est ma semaine et je ne me priverais pas de ma fille pour que tu joues la famille parfaite avec Brianna. Si tu veux le faire, fais lui un bébé. Ses mots me blessaient, lui qui me connaissait à ce point devait normalement voir à quel point je souffrais, mais son mariage lui avait couvert les yeux de façon à la rendre aveugle et peu empathique au malheur des autres. Refoulant quelques larmes qui me montaient aux yeux, je resta silencieuse un moment, préférant maitriser mes larmes avant de parler et de me trahir moi-même. Tant mieux pour toi si tu as trouvé la femme de ta vie. Désolée d’être entrée dans ta vie, de l’avoir ruiné et d’être ton boulet. Désolée aussi de t’avoir mis une gosse sur le dos. T’es déçu ? Tant pis. De toute façon c’est pas comme si je comptais pour toi. Alors ça ne te fera pas beaucoup de mal au fond. Si ça peut te rassurer, tu vas pouvoir vivre ta petite vie de marié tranquille. J’ai décidé d’emménager avec mon copain, pour voir comment ça se passe, à une centaine de kilomètres d’ici. Tu ne me verras plus et n’entendra plus parler de moi. Alors considère que je suis morte, comme tu le pensais avant que je ne revienne. Dis-je tandis qu’une larmes s’écrasait sur ma joue. Je sais même pas pourquoi je pleure pour toi. Je devrais te haïr et te prier de quitter mon appartement sur le champ, mais bizarrement, j’en ai pas la force. Au fond, t’as bien fais de refaire ta vie. On est visiblement trop différent pour être ensemble. Mieux vaut maintenant que plus tard. Alors marie toi, fais des enfants, réussi ta vie et ne t’occupe plus de moi. Je vais refaire la mienne à mon tour. Enfin ne perds pas ton temps à écouter ce que je raconte. Rentre chez toi et prépare ton mariage. Sois heureux, surtout. Dis-je en séchant mes yeux. Faut vraiment que j’aille me coucher ou je vais vomir et m’évanouir…

Gylian de Cadiem à dit « Un amour qui revient est avant tout un amour qui est parti. ». Sa citation ne pouvait pas mieux convenir à sa situation. Nevaëh était son amour et elle était revenue mais elle était avant tout partie le laissant derrière. Il avait mis du temps, mais il réalisa à quel point il était rancunier. Malgré tout ce qu'il c'était passé, il lui en voulait encore et encore. Elle était celle qui était responsable de tout ça et oser le blâmer lui pour être heureux et avoir envisager un futur sans elle alors qu'elle était celle qui l'y avait obligé. Et pour ça, elle devrait ne rien dire et encaisser en silence au lieu de le rendre coupable pour avoir tourner la page après qu'elle lui ait piétiner le cœur pour une raison non valable. Puisque sa raison était qu'elle avait peur. Pourquoi aurait-elle peur de lui, de sa réaction ? Si elle avait eu confiance en lui, tout aurait été différent. Te sortir de ma vie ? Je te signale que tu es celle qui m'a fui. Il la pointa du doigt, son regard bleu/vert avait viré au noir. Elle osait lui dire qu'il la rejetait ? Elle n'avait pas tord en un sens, il ne tenait pas à être proche d'elle tout simplement parce qu'elle avait encore des sentiments pour lui et qu'il ne voulait pas la blesser, mais d'un autre côté, elle était la celle qui avait plié bagage quelques années en arrière comme si il n'était pas assez important... Comme lorsque l'on déménage, il y a toujours ce meuble encombrant que l'on laisse derrière pour le futur locataire. Adam était le meuble encombrant et Brianna la futur locataire qui avait jugé qu'il n'était pas de ceux qu'on laissait derrière. Tu es celle qui a fui Nevaëh, ne laissant derrière toi qu'une promesse. Promesse en laquelle j'ai cru pendant une longue année, ce n'était pas suffisant ? Un an à t'attendre, putain. Tu ne te rends pas compte. J'aurais du faire quoi ? T'attendre désespérément toute ma vie avec l'espoir que tu ne m'oublies pas, moi et cette promesse ? Alors fais-moi passé pour celui qui n'en a rien à faire de toi, celui qui va se marier. Je sais qu'au fond, tout est ta faute et que tu n'as pas le droit de me blâmer pour ça. Voilà, c'était dit. Il l'avait dit. Il lui en voulait toujours parce qu'un an de souffrance ça ne s'oubliait pas et qu'elle lui avait caché trop de choses, menti trop de fois. Il doutait qu'un jour il puisse la pardonner. Tout le monde dit que l'on pardonne quand on aime vraiment, mais c'est faux. On pardonne plus facilement quelqu'un sans aucune importance, parce que son erreur sera toujours moins blessante que celle de quelqu'un qu'on aime. Je ne te parlais pas de chantage, je te parlais d'utiliser Sasha comme moyen de me faire du mal. Très bien, c'est ton week-end, elle est tout à toi. En entendant sa phrase qui lui conseillait d'en faire un à Brianna, un rire rauque dépourvu de tout humour franchi le seuil de ses lèvres. Il avait envie de rajouter quelque chose de blessant à son égard, mais il se retint parce que sa vie de couple ne la regardait pas. Elle souffrait. Il n'était pas mieux, sauf que lui refoulait sa peine par la colère. La colère était ravageuse, elle était aussi dangereuse, mais elle permettait de ne pas souffrir parce qu'il était plus simple d'être haineux que d'avoir mal. Pourquoi il était peiné ? Tant de chose. Tout et rien, en même temps. Il était triste que la date fatidique approche et que son grand-père ne soit plus là. Il était triste de voir à quel point on pouvait être déçu. Il était triste d'avoir manquer les premiers mois de sa fille. Il était triste de ne pas avoir une vraie personne à qui il pouvait exposer ses problèmes, se libérer. Il était triste et en colère. Oui et bien sûr, tu me fais dire des choses que je n'ai pas dit. Est-ce que tu m'écoutes seulement ? Soupira-t-il, fatigué de tout ça. Ses prochains mots captèrent son attention, alors comme ça elle déménageait avec un homme qu'elle connaissait depuis deux semaines ? Il cacha sa surprise et s'empêcha d'exploser de rire. Elle le blâmait pour avoir tourné la page après un an mais alors elle, c'était du rapide si on prenait en compte le baiser qui datait de deux semaines auparavant. Oui, c'est une question que je me suis souvent posé aussi. Mais au bout d'un moment, tu réaliseras que ça ne sert à rien de pleurer pour quelqu'un comme moi. Parce que je suis un connard, n'est-ce pas ? Un putain d'enfoiré. Il s'humecta nerveusement les lèvres avant de se retourner pour s'en aller avant de s'arrêter et rajouter. Je te souhaite d'être heureuse aussi au passage et par rapport à Sasha, si tu veux que cette histoire de garde devienne officielle, il y a un tribunal en ville. Embrasses Sasha pour moi au passage. Il hocha frénétiquement la tête puis descendit les escaliers deux par deux et une fois dehors, il alluma une cigarette. Parce que même s'il n'était pas suicidaire et qu'il ne comptait mettre fin à ses jours, il aimait l'idée que ce petit tube cylindrique le tuait à petit feu. Il aimait sentir la fumée s'incruster dans ses poumons et il aimait voir la fumée blanche devant ses yeux lorsqu'il expirait. Il aimait tenir la cigarette entre ses doigts, s'il fumait mis à part le fait que ce soit parce qu'il est habitué, qu'il qu'il avait fumé son premier paquet parce qu'on l'y avait défié, parce qu'il aimait les effets de la cigarette et parce que cela le calmait, s'était avant tout aussi pour montrer à son grand-père que même s'il l'aimait, il le défiait, comme si un jour ce dernier allait revenir pour le disputer.