Human disaster. (Diego)

Tu t’es fichue cette putain de pression dès le début de service. Les bruits vont vite entre les quelques employés d’ici. Quelques secondes, une petite minute à peine, et tout le monde savait que Diego était de retour. Ton sang s’est glacé, tes maladresses naturelles sont revenues. De ce que tu en as entendu, tu vois ce revenant comme étant le tyran des lieux. C’est avec un peu de retard que tu files t’activer derrière le bar. À la limite de l’angoisse, tu n’es pas en mesure de te calmer : tu trembles, t’as le souffle court et tu n’as toujours aucune idée du physique de cet individu terrifiant. Jusqu’à ce que tu bouscules « quelque chose » en reculant.

« D’où tu débarques toi ? » Les mots du brun claquent dans l’air alors que tu cherchais plutôt une solution pour te faire toute petite. Ça te fait l’effet d’une décharge électrique. Tu n’as pas de mot. Tes lèvres restent entrouvertes, mais aucun son n’en sort. Tu trembles un peu, si bien que ton plateau termine au sol quelques secondes après l’accident des verres. Tu commences à te laisser abattre par le revenant et tente de fuir toute explication, ou le personnage plus simplement, en ramassant tes conneries. De toute façon, en lui précisant que t’es la petite nouvelle, tu ne lui apprendras pas une grande nouvelle. « Tu peux me les refaire, s’il te plait ? » Encore peu experte du personnage « Diego », tu commences à sortir tous tes atouts pour que monsieur s’exécute, puisque tu es persuadée d’avoir perdu tes moyens pour rattraper toi-même ta maladresse. Bref, il y a les yeux tendres, la politesse, la petite voix douce alors que les filles attendent pour leurs deux malheureux cocktails. Tu déglutis et pendant que Diego se décide quant à sa réponse, tu attrapes d’autres commandes et retournes en salle.

T’as la sensation d’être dans un film… à la mauvaise place. Il te fait littéralement peur, surtout au moment où ton visage ne se retrouve qu’à quelques centimètres du sien. D’accord, on t’a prévenue pour le côté un peu tyrannique, mais pas de là à mettre un coup pour si peu. Tu finis par reprendre ton souffle quand il te lâche, bredouillant toutes les insultes que tu connais à voix basse. « Tu te démerdes. » Si ce n’était que toi, tu irais de l’autre côté du bar t’occuper de ces foutus cocktails par toi-même. Mais va savoir pourquoi, tu es persuadée que Diego parviendrait à t’en éjecter, d’une façon ou d’une autre. « Bla-bla-bla. », lâches-tu après sa réponse. Mais voilà que deux verres identiques, à ceux précédant ta catastrophe, apparaissent sur le comptoir. « C’est fou ce que ta réputation te colle bien. » Tu replaces une de tes mèches derrière l’oreille, puis tourne les talons.