LELA ~ Tu joues avec moi?

S’était les grandes vacances. Il faisait relativement beau et j’avais demandé à maman s’il était possible que j’aille jouer dehors. Elle avait accepté tant que je n’allais pas sur la route. J’avais emmené mes poupées pour leur faire prendre air. Ouais, ouais c’est hyper important qu’elle prenne l’air. Je jouais avec quelques minutes, avant d’aller essayer d’attraper les papillons. J’avais hâte que mon petit frère naisse, comme ça je n’aurais plus à jouer toute seule. Certes, on aurait peut-être pas les même centre d’intérêt et on va certainement pas aimé les même jeux mais j’avais quand même hâte qu’il naisse. Ca faisait je ne sais pas combien de temps que ma maman était enceinte. Il allait bien sortir un jour ou l’autre, non ? Bref, je continuais de jouer avec les papillons avant d’aller embêter les abeilles. Je me méfiais un peu de ces volatiles puisque ma maman m’avait dit que ça pouvait piquer si on les embêtait trop. N’empêche que je trouvais ça drôle de les voir butiner. Au moins, ce genre de comportement ça prouve simplement que je suis curieuse. Je veux toujours tout savoir. Je me pose même des questions là où il n’y a pas à s’en poser. Abandonnant finalement les abeilles, je retournais voir mes poupées que j’avais laissées dans l’herbe. Les pauvres ! Quelques minutes plus tard, j’entendis une voiture arrivé dans notre allée. J’abandonnais de nouveau mes poupées pour aller voir qui arrivait. Je reconnu tout de suite ma tante, Lela. Je l’adorais. Je rigolais trop avec elle. S’était vraiment une tatie cool. Je me mis donc à courir dans sa direction, manquant de me casser la figure sur les pavés de notre allée :

« TAAAAATIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE ! » J’étais contente de la voir. Personne ne m’avait dit qu’elle devait venir. Peut-être que ce n’était pas prévu. Je m’arrêtait à sa hauteur et lui dit : « Faut que je te montre ma nouvelle poupée, tu viens ? »

Je lui prenais la main pour l’entrainer dans le jardin derrière la maison. Je ne lui avais même pas laissé le temps de respirer. Tant pis, j’étais trop contente de la voir. Je ne savais même pas si mes parents étaient au courant de la venue de Lela mais ce n’est pas grave. Ils la verraient plus tard. Une fois que j’aurais montré ma nouvelle poupée. Cette dernière était plus importante que le reste. Enfin selon moi, ça l’était en tous cas.

Ca me faisait vraiment plaisir de voir ma tante. Ca me faisait bizarre de ne pas l’avoir vu à la maison ces derniers jours. Je ne savais pas où elle était. Elle n’avait même pas vu ma dernière poupée : c’est grave, vous ne trouvez pas ? C’est pour ça qu’en l’a voyant, j’étais plus qu’heureuse. A croire que ça faisait six mois que je ne l’avais pas vu. J’adorais ma famille. On était tous soudé. Enfin, sauf avec mon père mais ça, s’était une autre histoire. J’essayais de ne pas penser à lui, surtout après ce qu’il m’avait fait subir. Il ne faisait plus partit de ma vie et d’un côté, s’était tant mieux. Peut-être que plus tard, quand je serais grande, je voudrais reprendre contact avec lui mais bon, ce n’était pas vraiment sûr. Pour l’instant, j’avais des personnes autour de moi qui m’aimaient et ce, que je sois ou non dyslexique. Bref, ma tante m’avait pris dans ses bras, je la serrais dans mes bras avant de l’entrainer dans le jardin pour lui montrer ma toute nouvelle poupée, qui n’avait toujours pas de noms soit dit en passant. Je l’entrainais jusque l’endroit où j’étais en train de jouer et m’assit par terre dans l’herbe. J’attrapais une poupée blonde avec de jolies yeux bleus et la montra à Lela :

« C’est celle-là. Elle est jolie, hein ? » Je marquais une brève pause avant d’ajouter : « Par contre, je sais quoi lui donner comme prénom. »

Je fis une petite moue triste. Un nouveau bébé qui n’a pas de prénom, c’est triste non ? Bref, ma tante me dit que je lui avais manqué. Je lui lançais un sourire niais et répondis simplement :

« Toi tu m’as manqué. » Je lui rendis son bisous sur la joue et lui demanda ensuite par pure curiosité : « Pourquoi t’es partie ? »

Bah ouais, moi on ne me disait jamais rien. On m’avait simplement dit qu’elle était partie en week-end : merci pour la précision ! Je voulais toujours être au courant de tout, ce n’est tout de même pas un crime. C’est comme ça, je n’aimais les cachoteries.