bromance -r.

Je reconnus son derrière de tête de petit avocat fendant dès que j’entrai dans le Elm Street Bar. Je souris, les mains dans les poches, m’avançant jusqu’à la table qu’il nous avait prise. Je vis qu’un pichet de bière ainsi que deux pintes remplies m’attendaient. Enfin, l’une d’entre elle, du moins. Mon sourire s’agrandit quand le regard de Nick se leva sur ma présence, et je lui pris la main d’une façon masculine comme je n’aurais jamais pensé le faire un jour. Au lycée, je voyais ces bandes de garçons trop populaires et trop cools qui avaient ces poignées de main géniales et exclusives à leur popularité. Je m’étais toujours dit que j’étais trop nerd pour ce genre de truc. Avec Nick, faut croire que non. « Yo, c’est rare que t’es d’avance toi. J’ai même fait exprès d’arriver un peu en retard pour pas avoir à attendre tout seul sur une table … comme tu étais en train de le faire. » Je rigolai un peu, me moquant de lui, puis m’assis finalement. « Merci pour la bière. » De toute façon, nous savions pertinemment tous les deux que ce ne serait pas le seul pichet de la soirée, alors j’allais payer le prochain, pas de souci là-dessus. On trouvait toujours le moyen de rétablir l’équilibre des portefeuilles. Je levai mon verre et trinquai avec lui. « À la tienne ! » Et je bus deux ou trois grosses gorgées. Ça faisait du bien de se retrouver dans un bar avec Nick. Je dois avouer que des bons amis comme lui, ça ne se trouvait pas partout, et mes relations de la sorte se comptaient sur les doigts de ma main. « Alors, as-tu finalement engagé une assistante ? » Lui demandais-je avec bien évidemment une arrière-pensée derrière tout cela. J’avais récemment accepté une colocataire chez moi, Capucine, qui avait déménagé il y a quelques jours à peine. Apprenant qu’elle se cherchait un emploi à Bowen et sachant fort bien que Nick était en plein processus d’entrevue pour un poste d’assistante d’avocat pour lui, j’avais fait le lien sans plus tarder. J’avais donc posé le CV de ma nouvelle colocataire au-dessus de la pile de dossiers de Nick, afin qu’il le lise au moins. Je n’avais toutefois pas eu de nouvelles de tout cela depuis, Nick étant le premier que je questionnais sur la question. Et n’allez pas croire que je n’aidais que Capucine là-dedans ! Nick allait beaucoup gagner à avoir une assistante comme elle. Elle allait faire du bon boulot tout en ayant une personnalité des plus géniales. Franchement, il n’aurait pas pu mieux trouver.

Nick et du genre ponctuel, dans son métier cela est indispensable, mais il est aussi un être humain overbooké et très souvent l'heure est passée quand il arrive, mais ici il est arrivé avec quelques minutes d'avance et ses installé à la table qu'il avait préalablement réservée, l'Elm Street Bar, et très prisé et il connaît du monde et il en profite, il faut bien qu'il y soit des avantages à être avocat ! En reposant sa pinte de bière sur la table il aperçut son ami entre les nombreux clients qui se presse dans le bar comme une nuée d'abeilles bourdonnantes. Nick se lève a sa rencontre pour échanger une poignée de main virile. Lui qui chaque jour sert des mains de façon formelle, fermes mais pas trop, là il est lui tout simplement. Il faut croire que tout arrive mon ami. La raison de son avance son mal-être sans doute, la procédure de divorce de sa femme, le détruit lentement. Installer à leurs tables ils lèvent leurs pintes pour trinquer, il est fin sourire se laisse deviner. A la tienne mon ami. Il a besoin d'une soirée comme celle-ci à boire plus qu'il ne le devrait à rire à parler sport femmes et de divers sujets, en compagnie d'un ami un vrai Nick n'a pas beaucoup d'amis, des vrais ceux sur qui il peut compter et à qui il parle de tout, Nelligan en fait parti il est d'ailleurs certainement le plus important mais il ne l'avouera pas, ou peut-être en fin de soirée quand l'alcool aura fait effet sur sa personne. La question de son ami le rendit perplexe le temps d'un battement de cils rapide. En effet Mademoiselle de la croix. Elle commence des lundis. Tu t'inquiètes pour moi mon ami . Ou bien espères-tu qu'elle soit jolie et donc que je risque de te voir très souvent traîner dans ma salle d'attente ! Elle est une très jolie jeune femme quoiqu'un peu jeune et puis cela ne l’intéresse pas il n'y a qu'une place dans son coeur, même si sa propriétaire a laissé la clé plantée dans son aorte.
Bien sur elle n'est cas l'essaie tu sais combien je suis exigent.  Il reprit une longue gorgé de sa bière avant de regarder à nouveau son ami, il a besoin de savoir comment il va, comment se porte sa vie, ses amours, son boulot tout quoi il est de nature curieuse surtout quand il s'agit de ses amis.
Nous n'allons pas parler de mon assistante toute la soirée, parle moi plutôt de toi, comment vas tu ?

C’était con, et sûrement pas respectable selon les normes de masculinité que je ne respectais de toute façon que rarement, mais j’aimais quand Nick m’appelait son ami. Ayant été un garçon plutôt à l’écart au lycée, je chérissais aujourd’hui chaque ami que je possédais. Alors de savoir que je représentais la même chose aux yeux de Nick que ce que lui représentait aux miens, ça faisait chaud au cœur c’est certain. Je questionnai finalement mon ami sur sa nouvelle assistante, avec une curiosité mal placée puisque j’espérais qu’il ait choisi ma colocataire. Je fus incapable de réprimer un petit sourire en entendant le nom de famille de la nouvelle occupante de mon petit logement. Au moins, ce petit sourire passait aussi bien pour la blague de Nick, comme quoi je serais souvent dans la salle d’attente. « Ça tu peux en être certain ! » Déjà que je rendais souvent des petites visites surprises à mon ami quand je savais qu’il n’avait pas trop de cas importants sur lesquels travailler. Son job était plus demandant que le mien alors j’avais souvent davantage de temps libre pour venir l’emmerder. Avec Capucine qui serait là, ce serait encore mieux. Nick me spécifia alors que la demoiselle n’était qu’en essai, et qu’il était exigeant, sous-entendant donc que rien n’était certain. Cela me fit un petit pincement au cœur pour Capucine, je l’imaginais déjà toute excitée à l’idée de commencer lundi, et un refus la mettrait à terre. En même temps, j’avais confiance en ses capacités. « Ouais, je sais que t’es exigeant t’en fais pas pour ça ! Pas juste au boulot … » Parce que lorsque nous faisions du sport ensemble, Nick me poussait toujours à me donner plus. Il était bien plus en forme que moi et il exigeait de moi des efforts surhumains. En même temps, cela me permettait de m’améliorer, alors je lui en étais redevable, à quelque part. Nick me questionna finalement sur moi, comment j’allais. J’haussai les épaules. « La routine. Toujours pas de femme dans ma vie. Toujours accro aux jeux vidéo. J’commence à me demander si y’aurait pas un lien à faire entre les deux ! » Blaguais-je. Plus sérieusement, j’avais quand même certaines femmes en vue, mais rien qui valaient la peine d’en parler puisque rien ne se concrétisait. Il y avait cette jolie blondinette, pâtissière, mais je ne lui avais jamais encore parlé. Puis il y avait Lola, cette jolie brunette qui ne m’avait pas rappelé depuis notre première – et dernière – rencontre. « Et toi ? » Je me trouvais nul de n’avoir rien de plus à dire. Avec l’alcool, je partagerais davantage sur moi, sans doute.

Nick regarde son amie avec un sourire entendu, il peut venir autant qu'il le souhaite du moment qu'il la laisse faire aussi son boulot, il est vrai qu'elle est jolie cette demoiselle, mais Nick lui ne voit que par sa femme, ou ex-femme, son esprit ne voit rien d'autre que le vide qu'elle a laissé en lui. Il est satisfait malgré tout d'avoir engagé mademoiselle de la croix elle a l'air dynamique et il a bien besoin qu'on le secoue, mais pour l'heure son ami et tout indiqué, il est même le mieux placé s'il y en a un qui connaît tout de lui c'est Nelligan. Je te ferais payer des heures de consultations, je suis bientôt sur la paille ne l'oublie pas. Lui lance-t-il avec un sourire, avec sa femme qui veut tout le prendre avec le divorce il pourrait bien se retrouver dans une position délicate, dans le fond il peut gagner et sa femme le sait, mais c'est lui qui quelque part ne le veut pas. Car gagner . Gagner quoi .! Il se passe une main sur le visage et chasse tout cela il doit ce concentré sur son ami et rien d'autre. En effet je suis très exigeant en tout dans ma vie, mais regarde ou cela ma mener. Mais tu peux parler tu as toi-même quelques exigences des plus coriaces !Nick souris a la déclaration de son ami, il n'y a aucun lien quoique, les filles doivent fuir un mec qui parle dès le premier rendez-vous de jeux vidéo, elles sont surement peur du cliché du gros geek. Nelligan certes il y passe beaucoup d'heures mais ses son métiers et il est un mec en or avec beaucoup de qualités. Peut-être devrais tu mettre l'accent sur "concepteur" et mâcher le mot jeux vidéo, mais tu risques d'avoir des filles intéressée exclusivement sur ton statut et pas sur ta personne. C'est dans l'air du temps et c'est déplorable, combien de fois il ses faits aborder, tout ça car il porte de beaux costume très cher mais dès qu'il sortait, pour les tester... je suis chauffeur, hop elle se barre, assez pathétique. Il l'observe il est quelque peu perdu dans ses pensées le connaissant il énumère les jolies demoiselles autour de lui, il en a un sourire taquin. Son regard perd de sa brillance à sa question. Moi ? Toujours sur le point de divorcé! Mais il y a du mieux on se voit dans la semaine pour discuter juste elle est moi sans nos avocats. Qui sait? Ne suis-je pas pathétique d'y crois?! 

J’hochai la tête. Je savais que Nick était dans une situation assez merdique à cause de sa femme, enfin surtout de son divorce. En amour comme en affaire, son monde semblait s’écrouler. Je trouvais cela dommage, car Nick était un mec ambitieux et brillant. Et qui avait de l’amour à donner. Je ne savais pas exactement ce qui s’était passé entre Brooke et lui, mais dans tous les cas, je me disais que Nick ne méritait pas d’avoir à passer au travers de cette épreuve. Enfin, je jugeais sans même connaître les faits. Il ne m’en avait jamais parlé de lui-même et comme je n’aimais pas tordre le bras des gens pour qu’ils se confient, j’attendais patiemment qu’il s’ouvre à moi. S’il ne le faisait pas, c’est qu’il n’en avait pas envie. Il savait que j’étais toujours prêt pour l’écouter, l’aider, l’épauler. Il n’avait donc pas à se demander si ça allait m’emmerder ; il savait que non. Voilà pourquoi je savais qu’il n’était sans doute pas prêt. Peut-être ce soir était-il le soir. On verra bien.

« Pff, j’vais pas commencer à te payer pour te voir, t’es pas assez beau pour ça. Je vais me contenter de nos sorties comme celle-là. » Dis-je pour rire. De toute façon, je savais qu’il déconnait également en me disant qu’il me ferait payer des heures de consultation. C’était sa façon de faire passer son message et je comprenais : il était dans la merde, donc je ne pouvais pas me présenter à tout moment en pensant qu’il avait du temps à m’accorder. Je comprenais tout à fait cela et je n’en étais pas vexé. Nick me renvoya finalement la balle en me disant que j’avais aussi des exigences coriaces. « De quoi tu parles ? J’ai aucune exigence ! » Peut-être Nick voyait-il en moi des choses que je n’arrivais pas à voir de moi-même ? J’aimerais bien qu’il me les énumère, car si je pouvais en prendre conscience, je pourrais travailler là-dessus.

Le sujet dévia sur mon célibat, mon éternel célibat, et on commença à faire le lien entre les jeux vidéo et ce statut, justement. Nick ne démentit pas mon hypothèse, me proposant de me nommer concepteur plutôt que testeur. « Ouais mais concepteur ça prend des études plus avancées que pour être testeur alors j’me sentirais escroc. » Si jamais une qualité, c’était l’honnêteté. Je n’arrivais tout simplement pas à mentir. Je renvoyai finalement la question à Nick, même si je savais qu’il passait une mauvaise période. C’était quand même pour prendre de ses nouvelles, voir comment il s’en sortait et comment les choses « s’arrangeaient ». Je lui fis un sourire désolé. « Non, t’es pas pathétique. J’aurais espoir aussi. Je comprends pas ce qui s’est passé entre vous, vous étiez si beaux à voir aller. » Je lui ouvrais un peu la porte pour qu’il m’en parle davantage.