| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Take me back to the start | Woody | |
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Invité | Sujet: Take me back to the start | Woody Mar 13 Jan 2015 - 22:39 | |
| Take me back to the start
Come up to meet you, tell you I'm sorry. You don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you. Tell you I set you apart On a tous vécu des journées comme ça où le soleil brille dehors et pourtant on se sent froid à l'intérieur, on se sent vide, on ne sait pas quoi faire de soi, on bouge quelques affaires qu'on remet en place par la suite, on passe du temps sous la douche puis on change plusieurs fois de vêtement sans trouver une tenue dans laquelle on se sent bien. Sara s'était levée dans cet état là. Elle n'avait toujours pas récupéré son travail et le temps commençait à être long. Lorsqu'elle n'était pas bien elle pensait beaucoup, trop. Elle songeait aux choses qu'elle n'avait pas faites, pas bien, pas comme elle le voudrait, elle pensait aux regrets, à ce qu'elle ne pourrait jamais changer mais qui pourtant la minait tout le temps, elle n'avait d'emprise sur rien et ça la rongeait. Et bien entendu dans ces regrets il y avait Woody. Son ami, son confident, son ancre. Ils ne s'étaient pas revu depuis leurs retrouvailles sur la plage, cela faisait déjà quelques semaines et même s'ils avaient échangé des messages ce fut toujours bref, comme si chacun rongeait son frein, n'osait pas, c'était clairement le cas de Sara. Pourtant elle voulait être de nouveau proche de lui, elle le voulait tellement, elle voulait faite tomber ses barrières qui s'étaient dressées entre eux alors qu'ils avaient enfin osé se confier à l'autre. Peut-être arriveraient-ils à rester amis comme avant, ou pas, peut-être que finalement rien n'avait changé. Ou peut-être que ces sentiments longtemps enfouis avaient une vrai raison d'être, ou pas... dans tous les cas c'était trop de peut-être que la brune ne supportait plus. Elle voulait avoir de nouveau des conversations dont eux seuls comprenaient le sens, elle voulait rire de ses blagues, l'entendre parler de sa vie, ne plus laisser la gêne s'emparer deux, elle voulait mettre sa main dans celle de Woody sans se sentir intrus, elle se moquait bien du reste. Alors elle était sorti de sa torpeur, elle s'était habillée chaudement, elle avait enfilé des gants et un bonnet pour se présenter devant la porte de Woody dans cette tenue incongrue alors qu'il faisait 30° à l'extérieur. J'ai envie d'une crêpe et puis d'aller sur cette patinoire dont tout le monde parle. Tu viens avec moi ? Elle avait formulé cette question comme une enfant de neuf ans demanderait à son camarade de venir jouer sur la rue. Et bien entendu il avait sourit, puis accepté. Alors il avaient partagé une crêpe au caramel et beurre salé dans cette bulle froide irréelle. Et puis c'est avec le sourire qu'ils s'étaient dirigés vers la patinoire, Sara riant, comme une gamine, comme si elle retrouvait enfin sa joie de vivre légendaire. Comme si le simple fait de se retrouver en la présence de Woody pouvait guérir ses maux ou que la magie de ce marché hivernal et ses chants de Noël apaisaient les cœurs meurtris, comme si de rien n'était.
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Ven 16 Jan 2015 - 23:55 | |
| Mes journées se déroulaient de façon plutôt morose dans une routine qui s'était installée depuis que j'avais déclaré mon amour de toujours à Sara. Cette flamme qui ne s'était jamais éteinte semblait avoir de la difficulté à trouver l'oxygène nécessaire pour grandir. Parce que j'avais dit à Sara que je l'attendrais, mais jamais je n'avais songé au fait que cette attente me tuerait à petit feu. Et cela faisait déjà des semaines qu'on ne s'était pas vus. Des messages par-ci, par-là. Des blagues sur Facebook. Des demandes sur Farmville auxquelles elle ne répondait plus - j'étais sans doute le seul être vivant à m'accrocher vainement à ce jeu bidon. Des messages textes ou des snapchats rigolos. Rien de plus. Pas cette étincelle que j'avais vue éclater entre nous lors de nos retrouvailles à la plage. Les flammèches s'étaient posées au sol. J'espérais que ce n'était pas présage de la fin. De la fin de tout. Je m'étais déjà résigné une fois à ne pas être en couple avec Sara, je pourrais sans doute arriver à faire ce deuil une seconde fois. Mais de perdre ce lien unique qui nous unissait, ça, jamais. Alors j'espérais que cette absence de Sara dans mes dernières semaines d'existence n'était due qu'à son ajustement à sa nouvelle vie et à des facteurs externes, hors de notre contrôle. Pas qu'elle m'évitait, ou que je l'évitais - inconsciemment.
Ce matin, je tentais de ne pas y penser. J'avais même songé à reprendre mes petites mauvaises habitudes. Sortir un peu n'importe où, avec n'importe qui, et ne pas me soucier de l'heure qu'il était ou d'avec qui je rentrerais le soir - pourvu que ce soit avec quelqu'un. Tout pour m'éloigner de la solitude, du vide que Sara laissait dans mon coeur au fur et à mesure que les "X" se dessinaient sur le calendrier de mon attente. Sauf que mes intentions furent court-circuitées par l'arrivée impromptue de la belle brunette sur le parquet de mon appartement. Je lui ouvris la porte et fronçai les sourcils de curiosité en la voyant vêtue comme si elle préparait un voyage dans le Grand Nord. Elle expliqua bien vite cet accoutrement. Je souris, tout de suite. Trop content qu'elle soit là. Qu'elle ne m'ait pas laissé dans un petit fond de ses pensées en attendant que le temps passe. « Évidemment que je viens avec toi ! » Parce que j'étais Woody, toujours prêt à tout tenter, à tout essayer, surtout si c'était aux côtés de ma belle Sara.
Nous avions d'abord partagé cette crêpe sucrée et salée digne d'une émission de chefs cuisiniers, j'avais englouti une bonne partie de la portion de Sara mais je pense qu'elle n'y a vu que du feu, et puis on est partis vers la patinoire, heureux. Le coeur léger. Parce que rien ne pouvait venir s'immiscer entre nous. Dans notre complicité à toute épreuve. Un amour plus fort que tout, plus fort que nous. Une fois sur la glace, bien dressé sur mes patins, j'enfilai une tuque de laine trop grande pour moi et des gants de cuir noir parce qu'ils avaient bien réussi leur coup, à la mairie - il faisait assez froid dans cette bulle irréelle. Je commençai à patiner, attrapant la main de Sara pour qu'on se suive mieux. « Tu te souviens de la figure en patinage artistique en duo qu'on a toujours voulu reproduire ? On essaie ? » Proposais-je avec un petit sourire amusé, sachant pertinemment comment tout cela se terminerait : les deux fesses sur la glace. Pourtant, il ne s'agissait que de se tenir l'un devant l'autre et de tournoyer sans se lâcher, mais je savais que notre coordination pourrie allait avoir raison de nous.
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| | | Invité | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Dim 18 Jan 2015 - 14:58 | |
| Take me back to the start
Come up to meet you, tell you I'm sorry. You don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you. Tell you I set you apart Le sourire de Woody avait définitivement convaincu Sara qu’elle avait pris la bonne décision en venant le chercher, comme s’il n’attendait qu’un signe de sa part. Ils étaient restés des semaines cloitrées à ne pas oser se voir simplement à cause de ces mots échangés, Sara n’en regrettait aucun, elle avait dit ce qu’elle pensait, ce qu’elle ressentait. Longtemps elle s’était retenue de donner le fond de ses pensées, pour divers raisons, la peur de froisser l’autre, de dire des bêtises plus grosses qu’elle, ou bien de ne pas savoir où se mettre après. Mais depuis l’accident elle avait changé sa façon de voir, l’honnêteté ne tuait personne, parfois elle rendait le cœur plus léger, parfois elle permettait d’avancer dans des relations, elle espérait d’ailleurs que ce serait vrai pour eux deux, ou bien parfois elle n’aidait pas du tout, mais au moins il ne restait pas de regrets… les « et si », la vie était bien trop courte pour s’en encombrer. Et même si rien n’était moins simple que les histoires de cœur, elle savait qu’ils s’en sortiraient tous les deux, ensemble, de n’importe quelle façon que ce soit, elle voulait laisser le temps passer et faire son œuvre, ils avaient déjà provoqué le destin en se confiant, à lui de faire le reste… Le simple fait que Woody accède à sa demande avait donné le sourire à Sara pour la journée, elle n’avait rien répondu, se contentant de le prendre par la main et de l’entrainer vers la bulle. Certes il avait mangé une bonne partie de leur crêpe, la brunette avait fait comme si elle ne voyait rien, se moquant bien de ne pas en avoir assez, si ça pouvait plaire à son ami et lui permettre de continuer à sourire encore et encore. Elle voulait croire à ce petit miracle comme une enfant qui s’accroche à son rêve, peut-être était-ce dû à cette atmosphère irréelle, tout de blanc vêtue, que la bulle créait, mais il y avait de la magie dans l’air, de celle qui vous rend léger comme un ballon. C’est d’ailleurs grâce à cette magie que Woody proposa à Sara de reproduire leur figure de patinage. Ils faisaient des tours de piste depuis déjà quelques minutes, main dans la main, mais la jeune femme ne s’attendait pas à cela. Elle le regarda avec ses grands yeux surpris avant d’éclater de rire. « Tu veux vraiment qu’on se ridiculise devant tout le monde ?! » Et voyant qu’il attendait une réponse de sa part Sara mordilla sa lèvre inférieur, elle savait parfaitement qu’ils ne réussiraient pas cette figure stupide, certes elle était magnifique, ils l’avaient vu dans un vieux film de Noël il y a quelques années, mais elle était réalisée par des patineurs professionnels, entrainés, ils risquaient de se faire mal, déjà qu’ils tenaient mal sur leurs lames… « Ok, si tu veux, on y va, on peut le faire. C’est l’occasion ou jamais hein ?! » Il l’avait provoqué, elle répondait, peu importe, dans quelques jours cette patinoire ne serait plus et ils regretteraient de ne pas avoir tenté. Elle s’éloignait déjà de lui, peu assurée, pour aller se placer quelques mètres plus loin, face à lui. « Si je me casse les deux bras tu as intérêt d’être là pour me donner la becquée ! » Elle se voyait déjà face contre la glace à pester contre leur bêtise.
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Dim 18 Jan 2015 - 16:47 | |
| Je ne m’étais toujours pas fixé à savoir si je regrettais ce qui s’était dit sur la plage ou non. Certes, la réaction de Sara avait été bien plus positive que ce que j’avais toujours imaginé dans mes scénarios, dans mes projections. Une réponse inespérée. Toutefois, plus le temps passait, plus je me demandais si elle n’avait pas seulement prononcé ces mots rien que sous l’effet de nos retrouvailles. Après tout, au moment de cet échange, Sara n’avait même pas revu Jamie. Maintenant, c’était sans doute chose faite, depuis toutes ces semaines. Étaient-ils de nouveau le couple marié et heureux d’il y a un an ? Se laissaient-ils la chance de se retrouver ? Je n’en savais rien. Je ne voulais pas tellement le savoir non plus ; je m’en retrouverais détruit. Bref, je ne savais pas encore si je devais me noyer dans mes regrets car je n’avais aucune idée de la tournure que mon amitié avec Sara prendrait. J’espérais une chose : ne pas la perdre. Je ne voulais plus jamais la perdre. Une fois était déjà de trop. Maintenant qu’elle m’était revenue, je n’allais plus la laisser partir de ma vie. C’est pour cette raison que je ne mis pas de temps à accepter son offre d’aller dans cette bulle hivernale.
Nous étions sur la patinoire, après une trentaine de minutes à flâner autour d’une crêpe. Après quelques tours de l’anneau, je proposai à Sara de reproduire cette figure qui nous avait tellement épatés dans ce vieux film de Noël, il y a de cela des années. Je m’en souvenais encore parfaitement, parce que j’avais toujours rêvé de la reproduire avec elle. Malheureusement, en Australie, les occasions d’enfiler ses lames pour aller sur la glace se faisaient assez rares. Cette année, cette bulle hivernale était un signe du destin. C’était le moment ou jamais. J’insistai donc du regard auprès de l’incertitude de Sara, et celle-ci capitula enfin. « Exactement. J’aime ton sens de l’aventure, Marshall. » On avait tous pris l’habitude, malgré les circonstances de leur statut marital, d’appeler Sara par le nom de Jamie. Pourtant, à mes oreilles, cela sonnait toujours aussi faux. En plus, ça me faisait penser au film Forgetting Sarah Marshall et moi, je n’avais aucune envie de l’oublier.
Sara s’éloigna un peu plus de moi, et je rigolai à sa remarque. « Fais-nous confiance. On défie même les lois de la gravité, toi et moi, non ? » Je lui fis un clin d’œil et puis on s’élança l’un vers l’autre. J’attrapai ses mains et on commença à tournoyer, mais contrairement à ce film où le couple tourna durant au moins cinq tour, notre duo alla s’écraser chacun de son côté au bout du premier. J’éclatai de rire, allongé de long en large sur la glace. Je me fichais même de la réaction des autres autour, qu’ils rient ou s’inquiètent, je ne remarquai rien. Je me relevai sur les fesses à l’aide de mes bras, toujours en riant, et constatai que Sara n’avait rien non plus. Mon cerveau commanda à mes jambes de se replier pour que je me remette sur pieds et que j’aille tendre la main à mon amie mais … mes jambes restèrent là, allonger. Mon sourire se fana. Le son de mon rire s’évanouit dans le vent glacial. « Sara … » Dis-je d’une voix inquiète. « J’arrive pas à me relever. » Cette affirmation fut secouée d’un rire nerveux presque imperceptible.
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| | | Invité | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Dim 18 Jan 2015 - 17:53 | |
| Take me back to the start
Come up to meet you, tell you I'm sorry. You don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you. Tell you I set you apart C’était si simple d’être l’amie de Woody, d’aussi loin que Sara se souvenait il avait toujours été facile à aimer, il était drôle, attentionné et fidèle, il pouvait aussi se montrer rassurant et savait comment lui faire oublier ses soucis. Il était intelligent, avait de la conversation, un humour bien particulier qui faisait toujours beaucoup rire notre brunette. Woody c’était celui avec lequel vous vouliez être ami, Sara se souvenait très bien de la première fois qu’elle l’avait vu, elle s’était dit qu’il avait l’air cool ce garçon, qu’elle aimerait bien l’aborder. Et puis ça s’était fait tout seul et ça faisait presque vingt ans que ça fonctionnait ainsi. Vingt ans, que le temps passait vite… Elle avait pourtant l’impression que c’était hier leurs parties de cache-cache dans le bois de Bowen ou la première fois qu’ils ont nagé ensemble dans l’océan. Pourtant ils étaient aujourd’hui des adultes… qui jouaient aux gamins. Les gens avaient probablement ri à les voir se lancer sur la glace, aussi mauvais que des éléphants dans un magasin de porcelaine, aussi gracieux surement. Pourtant Sara n’avait pas eu à hésite très longtemps avant d’accepter la folle invitation de Woody. Sa façon de l’appeler par le nom de Jamie l’avait fait tressaillir une demi seconde, elle n’était pas encore habituée à ce nom même si c’était aussi le sien dorénavant, pour combien de temps encore, ça elle n’en savait rien, la situation était plus que compliquée avec Jamie qu’elle n’avait revu qu’une fois, une fois qui l’avait rendue encore plus confuse sur leur histoire et leur avenir, voilà pourquoi ses yeux se voilèrent un court instant… peut-être devrait-elle reprendre son nom Liao, celui que son père avait accepté qu’elle porte… définitivement, cette sortie avec Woody arrivait à point nommé pour la sortir de ces réflexions qui la faisaient tourner en rond. Elle lui tira la langue pour toute réponse, oui elle était téméraire, qu’il s’y fasse, bienvenue à la nouvelle Sara, qui ne se posait plus mille questions et qui s’éloignait pour prendre son élan sur la glace en sachant pertinemment qu’ils allaient finir les quatre fers en l’air. « J’ai toute confiance en nous mon cher, c’est en cette glace que je n’ai pas foi… » Pieu mensonge ! Pourtant leur figure fut sublime, dans la tête de la jeune femme, Sara eut l’impression durant une seconde d’être une championne de patinage, d’être un oiseau… avant de s’écrouler. Ses fesses touchèrent le sol avec fracas, réveillant une douleur pas si ancienne, souvenir d’un accident d’avion qu’elle voulait oublier… mais ce ne fut rien comparé aux éclats de rires qui fendirent le silence qui s’était fait autour d’eux, les gens ayant arrêté toute activité pour les regarder… Pourtant nos deux apprentis acrobates riaient, envers et contre tout, contre le ridicule et la douleur, heureux de leur bêtise, seuls dans leur bulle. « Bien, ça c’est fait… bonne idée Rutkowski ! » Dit Sara en se relevant péniblement. Elle attendit Woody qui riait toujours tout en essayant difficilement de se redresser à son tour. Mais il n’y arrivait pas. Au début la brune ne comprit rien, elle pensait juste qu’il glissait sur la glace mais quand son sourire s’éteint, quand il arrêta de rire alors elle sut que c’était plus grave que ça. « Attend je t’aide. » Elle voulut donner toute la force que son corps frêle avait en lui pour aider son ami à se relever, pour le voir tenir sur ses jambes. Il ne pouvait pas lui faire ça, il n’avait pas le droit… pas aujourd’hui. Elle lui tendit la main et ne réussit qu’à le glisser sur quelques centimètres. « Woody je t’en prie lève-toi. C'est toi qui devais m'aider si je m'écroulais, t'as pas le droit d'inverser les rôles. ». Elle tentait de calmer sa peur par un trait d'humour mais le ton n'y était pas. Elle faillit glisser à son tour, tomber à côté de lui mais elle ne voulait pas, elle tenait bon, chancelante sur ses patins mais toujours debout, son sourire s’était transformé en rictus effrayé.
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Dim 18 Jan 2015 - 18:47 | |
| J’avais voulu être plus fort que la vie, plus fort que le destin, plus fort que Dieu, si seulement il existait. J’avais voulu leur prouver à tous qu’on n’arrivait pas à vaincre Woody Rutkowski aussi facilement. Je voulais tellement leur montrer, à tout le monde, qu’une putain de maladie n’aurait jamais raison de moi. Après tout, j’étais l’ancien champion mondial de vélo de montagne, j’étais le sportif reconnu sur la page couverture du Velo Mag, et même après ma retraite de ce monde j’étais demeuré, à Bowen, l’aventureux Woody, prêt à braver toutes les tempêtes pour montrer qu’il était le meilleur. Aujourd’hui, qu’est-ce que j’étais ? Un pauvre malade étendu sur la glace, incapable de se relever d’une chute aussi banale. Je me sentais rougir de honte. J’aurais préféré qu’on me laisse seul, qu’on m’abandonne à ce sort, que les gens quittent la patinoire. Sara aussi. Je ne tolérais pas qu’elle me voit ainsi, aussi faible. À ses côtés, j’avais toujours été le grand chêne robuste, que même le plus fort des vents ne pouvait faire chanceler. J’étais son protecteur, son grand ami qui la défendrait jusqu’au bout. Les rôles s’inversaient, tout d’un coup, alors que Sara s’élançait jusqu’à mon corps fatigué. Elle tenta de m’aider, je ne fis que glisser sur quelques centimètres. La honte s’empara davantage de moi alors que je me sentais tellement faible et débile. « Je crois que c’est inévitable. » Crachais-je sèchement alors que Sara me suppliait de demeurer celui qui serait toujours en position de force, pour l’aider si elle s’écroulait. Je compris aujourd’hui que je ne pouvais continuer à me voiler les yeux plus longuement. Le temps me rattrapait. Je me faisais vieux. Je fatiguais pour un rien. La maladie aurait raison de moi, que je le veuille ou non. Et ce serait Sara qui devrait me tendre la main à chaque fois que je m’écroulais, et pas le contraire.
Je fermai les yeux un moment alors que mon amie ne savait plus quoi faire, terrifiée par cette paralysie momentanée. Je la savais éphémère. C’était un épisode parmi un autre. Le premier aussi violent, mais pas le dernier. Je me concentrai, massai légèrement les jambes et, après un moment, un picotement se fit sentir dans mes jambes. « Ça va aller. Je les sens encore. » Je tentai de prendre appui sur mes bras pour me relever mais avec des patins, ce n’était pas partie gagnée. Glissant malgré moi, Sara m’aida de nouveau en soutenant mon poids pour m’aider à me remettre sur pieds. Cette fois, bien qu’incertain de pouvoir supporter tout le poids de mon corps d’abord, j’arrivai quand même à me tenir debout. Je me tenais à Sara encore un peu, question de ne pas me retrouver sur le derrière une seconde fois. « On peut partir, s’il-te-plaît ? » Demandais-je à mon amie alors que certaines personnes me dévisageaient discrètement tout en feignant de continuer à patiner. Ce devait être marrant à voir, le grand mec qui se laisse traîner par son amie toute mince sur la glace, trop impuissant pour se lever par lui-même. J’avais honte, je me sentais émasculé. Une castration publique. Je regagnai les bancs auprès desquels nous avions laissé nos souliers. Je m’assis, l’air renfrogné, déchaussant mes patins sans oser regarder Sara.
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| | | Invité | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Dim 18 Jan 2015 - 20:42 | |
| Take me back to the start
Come up to meet you, tell you I'm sorry. You don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you. Tell you I set you apart C’était terrible d’être la petite et frêle Sara incapable d’aider son ami par manque de force. De se sentir si impuissante et de le voir si diminué, si gêné, parce que ça se voyait dans son regard, ça s’entendait à sa façon de lui dire que c’était inévitable, durement. Alors Sara redoublait d’énergie… pour pas grand-chose. Elle voulait pester contre les gens autour qui les regardait ostensiblement, si au moins une personne se bougeait pour les aider au lieu de marmonner dans leur barbe, les bado qui sourient en coin. Non, il n’est pas un boulet incapable de se relever, il est paralysé par cette connerie de maladie alors arrêtez de nous fixer, ignorants que vous êtes. La maladie ne pouvait pas être arrivée à ce stade-là, c’était trop tôt, trop injuste, il avait encore des années à vivre, de belles années pleines de joies, de découvertes, il ne pouvait pas être si diminué d’un coup alors que quelques minutes avant il glissait sur la glace sans se poser de question. Woody était la personne la plus sportive qu’elle connaissait et aussi la plus fort, c’était un battant comme elle en avait rarement vu, il ne baissait jamais les bras pourtant aujourd’hui il semblait résigné. Cette idée brisait le cœur de Sara mais lui faisait aussi redoubler d’effort pour aider son ami. Lorsque, après de longues minutes, le jeune homme lui dit enfin qu’il sentait ses jambes, la brunette se sentit enfin le droit de respirer, de soupirer de soulagement. Elle s’était pourtant informée sur le net, mais elle ignorait encore tout de ce mal qui le rongeait petit à petit. Elle se pencha vers lui, l’attrapa et l’aida péniblement à se soulever, il était grand, il était lourd, il lui faisait mal, mais elle s’en moquait, elle se moquait que sa jambe encore peu valide s’en ressente, que des douleurs oubliées se réveillent, elle voulait le voir sur pieds. Alors elle tentait de ne pas grimacer.
Et ils descendirent enfin de cette patinoire de malheur, dans cette bulle ou ils se sentaient gelés, froids, morts de honte pour lui, morte de peur pour elle, meurtrit tous les deux. Ils retirèrent leurs patins et restèrent sur un banc un peu isolé du monde encore un instant. Sara remarquait que Woody ne voulait pas la regarder et elle fut tellement désolée pour lui qu’il soit incapable de dépasser sa gêne. Parce que Sara elle s’en moquait bien qu’il soit diminué devant elle, au contraire, elle préférait mille fois que ce soit devant elle que devant des inconnus ou d’autres personnes, elle le connaissait, elle connaissait aussi sa maladie, elle n’avait pas été surprise bien que son état l’ait effrayée parce que plus que tout elle ne voulait pas le perdre et encore moins à cause de cette fatalité à la con. Elle ne voulait pas qu’il ait honte devant elle, s’il était bien une personne qui se sentait capable aujourd’hui de l’aider et ce jusqu’à la fin s’il le fallait, de le soutenir, de lui donner la becquer s’il fallait en passer par là, c’était bien Sara… elle ne laisserait probablement personne le faire à sa place. « Hey, Woody, c’est rien. » Mais il ne la regardait toujours pas, cet air borné sur le visage. Alors elle vint se placer face à lui pour l’obliger à lever la tête vers elle. « Ca arrivera d’autres fois, on le sait toi et moi… on a réussi à faire un tour, c’est déjà pas mal, je suis sûr que ça a été épique ! …Et si d’aventure tu t’écroulais encore je serai là, t’as pas à bouder, t’auras pas le choix. » Elle lui sourit, de ceux qui ne sont pas compatissant ou apitoyés, non, un sourire vrai sourire amicale, rassurant, presque espiègle.
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Dim 18 Jan 2015 - 21:42 | |
| Le silence s’était installé. Ces derniers mois étaient éprouvants pour notre relation. Nous qui avions toujours quelque chose à nous dire, voilà qu’encore une fois, un froid prenait place – et pas que le froid de la bulle gelée. Je fixais mes patins, qui gisaient au sol maintenant que j’avais enfilé mes souliers. Je sentais le regard de Sara sur moi, mais je ne voulais pas la regarder. J’avais bien trop honte de ce qui venait de se passer. Malgré qu’elle m’assure que ce n’était rien, je n’en cru pas un mot. Pour moi, c’était tout. Pour moi, c’était le signe que je devais cesser de courir dans le sens contraire du temps ; je n’avais aucune chance contre le vieillissement et l’expansion de ma maladie dans mon corps. Sara se lassa de mon attitude renfrognée et elle se leva, allant se mettre devant moi, accroupie. Elle m’obligea à relever la tête vers elle. Je ne pus m’empêcher de sourire quand elle me dit que notre figure devait être épique. C’était vrai. Tout ce que nous faisions était épique.
Et tout d’un coup ça m’était venu comme une illumination. Je n’avais pas des années à attendre devant moi. Je ne voulais pas que, le jour où Sara déciderait à dire oui ou non à un « nous », elle soit obligée d’accepter par le fait même de vivre avec un homme aux capacités déjà bien trop réduites. Je ne voulais pas ne pas avoir le temps d’en profiter avec elle. Qui sait ce que la maladie me réservait ; c’était différent pour chaque personne atteinte. Si je ne pouvais plus la voir avec une aussi bonne acuité visuelle qu’actuellement, si je ne pouvais plus l’attendre debout à l’autel, si je ne pouvais plus lui faire l’amour, si je ne pouvais plus être l’homme qu’elle s’imaginait aimer jusqu’à la fin. Il serait trop tard. C’était maintenant ou jamais. Alors malgré ce regard plus amical qu’amoureux, malgré ce sourire espiègle des gosses que nous avions toujours été, malgré qu’elle m’ait dit qu’elle devait remettre de l’ordre dans sa vie, je décidai de foutre le bordel dans nos cœurs. Je préférais le chaos au regret. Dans un mouvement des plus imprévisibles, rapides mais calculés, je posai mes mains sur les joues de Sara et j’avançai mon visage vers le sien. Je posai mes lèvres sur les siennes et l’embrassai avec une passion que je ne me connaissais pas en amour. Tout mon être s’enflammait, comme si toutes ces semaines à rêvasser et fantasmer sur Sara dans le silence prenaient feu. Puisque toute bonne chose ne peut jamais durer éternellement, je laissai les lèvres de Sara retrouver leur liberté et je plantai mon regard dans celui de mon amie. « Je me fiche de Jamie. Je me fiche de ce qui est bien ou mal. Je me fous qu’on se soit dit qu’on attendrait, Sara. Je n’ai plus le temps d’attendre. Je t’aime … Je t’aime, Sara. » Et je savais que c’était le début d’un nouveau chapitre, ou la fin de l’histoire. Si Sara ne sautait pas dans le vide avec moi, c’était le point de non-retour. Je ne pouvais plus me permettre de me contenter de ce qui ne me convenait pas.
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| | | Invité | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Dim 18 Jan 2015 - 22:51 | |
| Take me back to the start
Come up to meet you, tell you I'm sorry. You don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you. Tell you I set you apart Sara savait que ce grand gamin ne resterait pas bien longtemps renfrogné, pas devant elle, parce qu’elle savait comment s’y prendre avec lui. Et même si la situation n’était pas plaisante, si le sujet était sérieux, rien n’était dramatique, personne n’était morte, la honte ne tuait pas. Par contre la maladie si, mais pas aujourd’hui. S’il devait se renfermer à chaque fois qu’il chutait alors jamais plus il ne sortirait. Woody avait à accepter son mal, à le connaitre à l’apprivoiser, à vivre avec et du mieux qu’il pouvait. Certes c’était terrible pour un homme sportif et actif de devoir se résoudre à tout arrêter mais le monde ne s’arrêtait pas de tourner et il avait tellement de belles choses à offrir, il fallait juste vivre autrement. Et Sara était là pour convaincre son ami que rien n’était fini, pas encore, s’il ne voulait plus se battre alors elle se battrait pour deux et croyez bien qu’elle avait de l’énergie à revendre. Elle avait survécu à son crash d’avion, elle avait pansé ses blessures et ses peines pourtant tout était encore à faire et elle avait besoin de Woody. En un sens ils avaient besoin l’un de l’autre, elle voulait qu’ils soient la béquille de l’autre, c’était tellement plus simple d’être à deux. Certes deux éclopés, deux personnes que la vie n’avait pas aidé, mais qui comprenait ce que ça voulait dire d’être en vie… que ce n’était pas simple mais que c’était une chance.
Bien sûr il se mit à sourire « Tu vois que j’ai raison, j’… » Elle allait ajouter quelque chose une bêtise qui les aurait peut-être fait rire tous les deux pour de bon, pourtant elle stoppa ses paroles, la brunette qui pensait le connaitre par cœur sentait qu’il y avait autre chose, son sourire était énigmatique. Il la regardait, ce je ne sais quoi dans les yeux qui les rendait magnétiques, elle ne pouvait dès lors plus détacher son regard de celui de Woody. Parce qu’il allait dire quelque chose elle le savait, elle le craignait et en même temps elle n’attendait que ça. Pourtant il ne parla pas, son geste fut bien plus probant. Rapidement il posa ses mains glacées sur les joues chaudes et rougissantes de Sara et elle vit son visage s’approcher du sien. Elle se laissa faire, parce qu’elle en mourrait d’envie. Bien sûr qu’elle en mourrait d’envie, depuis leur étreinte sur la plage elle ne rêvait que de ça. Mais elle ne s’y autorisait pas. Elle avait ses propres démons, ses peurs, ses doutes, Jamie en était un de taille, l’empêchant de vivre pleinement ses désirs, pourtant elle s’était promis de ne plus avoir de regrets, de vivre sans se poser de questions… mais ça n’était pas si simple. Cependant le baiser que Woody lui offrait fit valser toutes ses peurs et ses doutes et comme la première fois dans l’eau elle sut de façon claire, limpide que c’était ce qu’elle voulait, qu’elle était là où elle devait être, dans les bras de son ami, son ex, sa moitié. Et même s’ils ne paraissaient plus aussi protecteurs qu’avant, même s’il advenait que ce soit à elle de le soutenir et de le protéger elle s’en moquait bien, elle prenait le tout, elle acceptait sans ciller. Son cœur faisait des bons dans sa poitrine, menaçant de déborder par ce trop plein d’émotions c’est pourquoi lorsque Woody se retira elle parut perdue, interdite, comme un animal pris dans des phares de voiture et puis triste et puis apeurée, parce qu’elle craignait qu’il ne regrette son geste, comme l’autre fois. Ces deux-là marchaient au feeling, ils agissaient sans se poser de question, se laissant porter par leurs cœurs, sauf que parfois la raison les rattrapaient et laissait le palpitant en miette. Mais cette fois ce fut différent, il parlait vite, comme s’il était dans l’urgence. Et il l’était, il lui parlait de Jamie, de ne plus attendre, que lui n’avait plus le temps… et il lui dit qu’il l’aimait. Ils se le disaient souvent, c’était quelque chose d’important pour eux de le dire, ils s’aimaient c’est vrai, mais ce je t’aime-là était pourtant tellement autre, il signifiait tellement plus. Sara ne pouvait pas affirmer qu’elle aimait Woody avec autant de force que lui, parce qu’elle vivait en constante bataille contre elle-même, contre ces sentiments qu’elle ressentait à nouveau pour lui, bien plus fort que ce qu’elle aurait voulu, contre l’amour qu’elle portait toujours pour son mari, contre toutes ces questions, ces incertitudes qui la minaient. Elle lisait l’urgence dans les yeux de celui qui attendait une réponse, ils l’imploraient de mettre fin à l’attente. Alors elle envoya tout valser, parce qu’on peut tous mourir demain et ne restent que les regrets. « Et puis merde » qu’elle souffla pour elle-même, pour faire taire ces voix dans sa tête. Elle se jeta sur Woody et empoigna sa chevelure avec force avant d’écraser ses lèvres contre les siennes. Ce baiser n’avait rien de doux, c’était celui de la victoire par KO du cœur contre l’esprit.
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Lun 19 Jan 2015 - 3:03 | |
| Je ne saurai jamais quelle connerie Sara s’apprêtait à dire. Parce qu’elle avait vu dans mes yeux, dans mon sourire, que je ne l’écoutais pas vraiment. Le son de sa voix était voilé par sa beauté. Elle cessa donc de parler pour me regarder avec un sourire aussi, même si c’était un sourire plus intrigué que le mien, paisible. C’est à ce moment que je la bousculai de ce baiser spontané, impulsif mais réfléchi à la fois. Un geste posé sur le coup de l’instinct mais qui prenait quand même tout son sens en y pensait bien. Je n’avais jamais vu aussi clair qu’en ce moment, en réalisant que Sara était là pour moi malgré tout ce qui m’attendait, que je l’aimais, que j’avais envie d’être avec elle. Peu m’importait que ses idées ne soient pas bien rangées. Peu m’importait qu’elle réalise dans un an que cette relation n’était basée que sur sa confusion due à son retour. Parce que si nous étions faits pour être ensemble, que ce soit maintenant ou demain, nous le serions pour toujours. Et si nos chemins n’auraient pas dû se croiser de nouveau de cette façon, alors cette fatalité n’aurait pas changée dans un an ou deux. Valait donc mieux en profiter maintenant que nos cœurs s’alignaient. Je ne savais pas trop si ma façon de raisonner impliquait que je profitais de l’état désorganisé de Sara, mais au final, même cela ne m’importait pas. Elle était lucide, assez grande pour prendre ses propres décisions. Et ma vie à moi aussi était un chaos. Si nous pouvions être le pansement de l’autre pour un moment, si nous pouvions réchauffer le cœur de l’autre plutôt que de les laisser habités par l’abandon et la solitude, alors soit.
Je lui déballai donc ces mots qui se bousculaient dans ma bouche, à un rythme effréné, mais elle en comprit tout le sens. Nous allions toujours nous comprendre. Je me fichais qu’elle ne réponde pas à ces trois mots que je venais de lui prononcer, je savais que pour le moment ils n’étaient pas réciproques. Du moins, pas comme je l’aurais voulu. La déception n’était pas au rendez-vous car j’étais au courant de ce qui se passait dans le cœur de Sara, alors pour cela je pourrais lui laisser du temps. Parce qu’elle serait quand même proche de moi, dans mes bras, dans mes draps, je l’espérais. Et ce souhait me parut devenir de plus en plus atteignable quand Sara envoya tout valser par un juron et s’approcha de moi de nouveau, se jetant carrément sur ma personne, m’embrassant d’un baiser encore plus passionné de l’autre, si seulement c’était possible. Je reculai légèrement sur le banc sous la force de l’arrivée de Sara sur moi, et puis je passai mes bras autour d’elle et je la pressai sur mon corps alors que nous poursuivions ce baiser enflammé. Maudits soyons-nous d’être dans un endroit public, pensais-je, car le corps de Sara contre le mien faisait monter une chaleur à en faire fondre la glace artificielle. Nous cessâmes finalement cet élan de désir et je conservai un sourire béat sur mon visage illuminé. « Tes skills de baiser se sont améliorés depuis le lycée. » Je rigolai, elle rigola, j’étais aux anges. Je caressai sa joue doucement de mon pouce, le reste de ma main sur le côté de son visage. « Je ne sais pas trop où ça nous mets, tout ça, ce qu’on est vraiment, mais … je m’en fous. Sara, je veux juste pouvoir te tenir par la main, t’embrasser, et te faire l’amour, parce que j’ai besoin de toi dans ma vie … de cette façon-là … » Ce que je tentais de lui dire, c’était que même si elle n’était pas certaine de ce qu’elle ressentait, je ne lui en tiendrais pas rigueur. J’avais envie de cesser de trop réfléchir, moi aussi. Prendre la vie comme elle venait me semblait tellement mieux. Puis j’eus un petit sourire amusé et déclarai, espérant ne pas assombrir ce jour heureux : « J’imagine que je dois bien me tenir quand Jamie est dans les parages, hein ? » Parce que je doutais que ça arrange les choses entre eux deux de nous voir ensemble, même si nous n’étions techniquement pas un couple.
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| | | Invité | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Lun 19 Jan 2015 - 19:35 | |
| Take me back to the start
Come up to meet you, tell you I'm sorry. You don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you. Tell you I set you apart Si Sara avait su que le simple fait d’embrasser Woody suffirait à lui redonner le sourire, et quel sourire, de ceux qui illuminent un visage, qui vous éblouissent et vous font du bien. Si elle l’avait su plus tôt alors elle l’aurait embrassé bien avant, elle ne l’aurait pas attendu, elle se serait exécuté à même la glace alors qu’il boudait. Pourtant elle ne regrettait pas d’avoir attendu, c’est lui qui était venu à elle finalement, il lui avait montré que rien n’avait d’importance à part le temps qui passait, pas même les autres. Et puis avouons que leur étreinte avait ce côté magique, un instant volé, à l’abri des regards, eux seuls parmi le monde. Woody s’était éloigné doucement, gardant toujours un contact physique avec sa belle brune, ses mains posées sur son visage et pour rien au monde elle voulait qu’il ne les retire. Il osa lui dire que ses baisers s’étaient améliorés, elle ne put s’empêcher d’avoir un air offusqué avant de rire. « Arrête j’ai toujours été une diva des baisers, j’ai même gagné un concours à la fac… Ce qui est sûr c’est qu’on devrait perde cette habitude de se sauter dessus en public ! » Il fallait avouer qu’ils choisissaient toujours des endroits où tous les yeux indiscrets pouvaient s’y donner à cœur joie, d’abord sur la plage et Sara devait être honnête, ça n’aurait tenu qu’à elle, plage ou non, public ou non, elle n’aurait pas hésité à aller plus avant dans leur étreinte. Aujourd’hui elle se contenterait de l’embrasser, encore et encore, ça elle ne se gênerait pas, mais peut-être plus discrètement, il y avait beaucoup d’enfants ici, peut-être même des élèves à elle. Mais maintenant qu’elle avait retrouvé le goût de Woody elle ne pouvait plus s’en passer. Pour l’instant elle ne pensait pas, son cerveau s’était tu, ses démons aussi, lui laissant un répit mérité pour profiter de ce moment avec lui, ça ne durerait certainement pas, mais quand bien même, son choix était fait, au diable les convenances, au diable son mariage qui n’avait plus lieu d’être depuis déjà longtemps, au diable la maladie de Woody qui gagnait du terrain, ils étaient au-dessus de tout ça. Ils plaisantaient, riaient, légers, parce que malgré ce revirement de situation, malgré l’intensité de l’instant, ils restaient Woody et Sara, complices envers et contre tout, même s’ils devaient passer le reste de leurs jours ensemble, même s’il advenait qu'ils forment un couple, jamais ils ne se prendraient totalement au sérieux, elle ne voulait pas qu’ils deviennent de genre de personnes mielleuses, ils étaient avant tout deux gamins que la vie avait réuni amis, amants, amoureux ça ne changeait pas grand-chose dans le fond… ou peut-être que l’amour rendrait leur relation plus intense, dans ce cas Sara signait tout de suite. La douce caresse de ses doigts sur la joue de Sara la faisait frissonner de plaisir, elle voulait tellement plus à ce moment précis. Il tentait de se justifier à coup de déclaration enflammée qui animait le cœur de notre romantique australienne, elle avait toujours voulu qu’un homme lui dise ces mots-là, de cette façon-là, avec ce regard-là. Même son mari n’avait jamais parlé de la sorte… et le fait que ces mots sortent de la bouche de Woody rendait la déclaration encore plus vivante. Elle savait qu’il était un coureur, qu’il avait eu mille femme dans son lit, mais elle espérait qu’il ne les ait pas eu dans le cœur, qu’il ne leur ait jamais dit cela, que ce ne soit pas des mots en l’air, elle en doutait fort, pourtant il était déjà parti une fois… « Ça tombe bien je ne compte pas partir, j’ai choisi de ne plus jamais prendre l’avion, ni de quitter Bowen et si je garde ta main dans la mienne alors tout ira bien. » Elle sourit avant de l’embrasser à nouveau. « On s’en moque du reste si on est toi et moi, ensemble, de cette façon-là… » Elle reprenait volontairement l’expression de Woody, tout était dit, à mi- mot, elle n’était pas prête à lui dire qu’elle l’aimait, mais elle espérait qu’il comprendrait par ces simples paroles. Le jeune homme ne put s’empêcher de demander s’il devait se tenir à carreau en présence de Jamie. Sara parut songeuse un instant, elle soupira presque. Cette question il fallait qu’elle la règle, elle devait tout dire à Jamie, même si elle ne savait pas où cette histoire avec Woody la mènerait, elle savait déjà que son mariage était obsolète, elle devait mettre les choses au clair… d’ailleurs ils devraient parler tous les deux, tout se dire, parce que lui non plus n’était pas totalement blanc. Elle n’en avait parlé à personne mais elle savait bien qu’il se passait quelque chose entre Cassie et lui, elle ne savait pas quoi, si c’était récent, un simple coup de cœur ou bien si ça durait depuis des mois. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, il avait dû faire son deuil de son côté, mais cette histoire l’avait chagriné, elle savait déjà que leur histoire ne marcherait plus, mais appelez cela l’instinct féminin, dès qu’elle avait vu Cassie, elle avait su que jamais Jamie ne lui reviendrait. Alors elle haussa les épaules. « Non. Je ne veux pas me cacher… il devra bien l’apprendre un jour. Et ça lui permettra de ne pas avoir peur de s’afficher avec qui il veut. » Elle avait parlé avec un air désinvolte, elle n’était pas en colère et ce qu’elle faisait avec Woody n’était pas une vengeance. En y réfléchissant bien elle avait probablement toujours su que se marier avec Jamie était une erreur, mais la Sara conventionnelle et proprette d'il y a un an n’avait pas voulu sortir du chemin tout tracé. Elle ne remerciait pas cet avion de s’être écrasé, mais il fallait avouer que le destin avait bien joué son rôle.
- Spoiler:
Oh mince, je me suis un peu emportée
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STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Mer 21 Jan 2015 - 4:29 | |
| À peine ce moment de pure magie terminé que déjà, nous retrouvions notre petite complicité amicale qui faisait de nous ce duo si unique. Je levai les yeux au ciel quand Sara se gratifia elle-même de diva des baisers, et je rigolai par le fait même. C’est surtout sa dernière intervention qui me relança dans mes conneries : « Perdre cette habitude ? Jamais. Ça remonte mon égo d’embrasser une femme aussi magnifique que toi. Et tu sais à quel point j’aime mon gros égo. » Je souris et l’embrassai de nouveau, un de ces baisers furtifs qui renforce davantage l’idée des amoureux et non pas des amants d’un moment. J’avais comme ce besoin de me sentir comme si Sara et moi étions vraiment quelque chose de concret. Je savais qu’elle ne voulait sans doute pas une relation définie et claire comme de l’eau de roche en ce moment, mais si elle pouvait au moins m’accorder ces petits moments durant lesquels j’avais, moi, l’impression qu’on soit un « nous », je m’en satisferais. C’était tout de même surprenant de constater à quel point une seule femme pouvait changer en moi tous les comportements qui me définissaient auparavant. Demandez à chacune de mes connaissances de Bowen s’ils m’avaient déjà vu tenir la main d’une femme, la réponse est non. En bon coureur de jupons que j’étais, une relation ne se rendait certainement jamais jusque-là. Pourtant, avec Sara, ma seule envie était de montrer à la ville toute entière que c’était mon corps qu’elle étreindrait, que ce serait mes lèvres qu’elle embrasserait et ma main dans lesquels ses doigts s’emmêleraient. Il y avait de quoi se demander si je n’étais pas tombé sur la tête. Mais non. J’étais tombé amoureux, plutôt. Aujourd’hui encore plus que depuis toutes ces années passées à refouler mes sentiments. Comme si maintenant que je les laissais sortir de leur cachette, ils explosaient en un million de confettis.
Détrompez-vous, cela ne faisait pas de moi un homme qui voit la vie en rose et qui allait se noyer dans son bain d’amour. J’avais toujours détesté ces couples qui s’écrivaient à chaque jour qu’ils s’aimaient sur Facebook, à la vue de tous. J’avais toujours eu envie de vomir quand je voyais des couples passer l’après-midi au complet à s’embrasser sur une grande couverture, en plein pique-nique. Je m’étais toujours moqué de ces couples mielleux qui étaient incapables de se lâcher, même en compagnie de leurs meilleurs amis. Pour cela, je pense que Sara et moi étions sur la même longueur d’ondes et j’imaginais bien que jamais nous ne nous laisserions entraîner sur cette voie. Oui, avant tout, Sara et moi étions de meilleurs amis, des amis de longue date, des confidents, des complices. L’amour, c’était la cerise sur le sundae, certes. Mais la plus petite partie quand même. Tout le bagage, tout le contenu, c’est en-dessous. C’était notre passé, nos bases, nos repères. Le sentiment d’amour – ou le sentiment ressenti par Sara, quel qu’il soit – ne faisait que contribuer davantage à notre cohésion.
Je souris à la réponse de Sara suite à ma seconde déclaration de la journée. Il fallait que je me calme, sinon j’allais épuiser tout mon stock de romantisme. Quand elle reprit mes mots et me dit que nous étions ensemble, de cette façon-là, je souris bêtement, comme un gamin en amour pour la première fois. Comme la première fois où Sara et moi nous nous étions dits que nous nous aimions. La toute première fois, il y avait de cela des années maintenant. Je n’avais plus rien à répondre à cela. C’était parfait ; tout était parfait. Malheureusement, je ne pouvais continuer à flotter sur mon petit nuage avec Sara tant que je ne saurais pas exactement où elle en était avec Jamie. J’étais sans doute un connard et un enfoiré, oui, mais je n’allais pas commencer à voler la femme d’un autre. De ce que j’avais cru voir et comprendre, Sara et Jamie n’étaient plus ce qu’ils étaient, et c’est ce qui m’avait poussé à agir de la sorte aujourd’hui. Toutefois, et cela même si je n’avais aucune estime pour Jamie, je ne m’autoriserais pas à batifoler avec Sara alors que son mari l’attendait à la maison le soir. Sa réponse fut plus que satisfaisante, même si sa dernière affirmation me fit lever un sourcil. Je passai ma main dans son dos, la caressant doucement, la tête penchée vers elle. « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? … Ne me dis pas que Jamie est avec quelqu’un d’autre ? » La colère contre Jamie s’empara de moi, parce que je n’arrivais pas à concevoir qu’il puisse avoir remplacé Sara si rapidement, qu’il ait décidé de ne pas la reprendre malgré l’annonce de sa survie, tout cela ne me rentrait pas dans la tête. Et pourtant, Sara aussi avait aujourd’hui tourné la page sur Jamie, en quelque sorte. Mais ce n’était pas la même chose à mes yeux, et je ne pouvais m’empêcher d’en vouloir à Jamie et de le maudire encore plus qu’avant.
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| | | Invité | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Mar 27 Jan 2015 - 17:04 | |
| Take me back to the start
Come up to meet you, tell you I'm sorry. You don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you. Tell you I set you apart On a tous besoin d’amour dans cette vie ingrate et difficile. On a tous besoin de personnes à qui se confier à qui se rattacher pour ne pas faiblir, de personnes témoins de notre bonheur aussi. On a tous besoin d’être entouré. Mais plus que ça on a besoin d’une personne en particulier, d’une moitié qui remplirait l’autre parti d’un tout. Beaucoup de personnes vous diront qu’elles ne croient pas en l’amour, qu’elles n’en ont pas besoin, qu’elles sont solitaires et fières de l’être. C’est faux. Inconsciemment on cherche tous notre moitié, celui ou celle qui fera battre notre cœur un peu plus fort, qui nous donnera envie de nous surpasser. Parfois il faut attendre de la rencontrer pour se rende compte qu’on l’a toujours attendu, parfois il faut rencontrer d’autres personnes, se tromper, souffrir, être blesser ou blesser les autres pour enfin rencontrer l’Autre. Appelez ça une âme sœur ou toute autre chose, chacun à sa définition… mais pour Sara c’était Woody. Elle l’avait toujours su, déjà enfant lorsque leur complicité à toute épreuve les rapprochait toujours l’un de l’autre. Et par la suite ce sentiment s’était toujours intensifié. Elle l’avait longtemps considéré comme l’ami fidèle, infaillible, aujourd’hui elle se rendait compte que c’était bien plus que cela. Pour l’instant elle était dans l’euphorie du moment, tout allait bien, elle était sur un nuage goutant ce bonheur nouveau d’être mangé des yeux amoureux de son meilleur ami. Peut-être que dans quelques heures, quelques jours, elle finirait par prendre peur, par se rendre compte que ça ne serait pas si facile d’accepter qu’elle avait toujours été éperdument amoureuse de lui et qu’elle s’était menti à elle-même durant toutes ces années, mais elle ne s’en rendait pas encore compte et elle riait simplement à la remarque tellement juste concernant l’égo de Woody. Elle espérait follement que leur relation soit toujours aussi simple que ça, rire ensemble, s’embrasser, se prendre par la main comme deux amoureux mais garder toute leur complicité et leur légèreté. Elle avait envie de passer des journées enfermées avec lui à faire l’amour et à regarder des bêtises sur le net, à rire du voisin tout en mangeant du gâteau avec la même cuillère et puis pouvoir se blottir dans ses bras lorsqu’ils se baladaient dans la rue. Il était possible que ça soit aussi facile, qu’on ne se compliquait la vie que quand on était malheureux ou mal à l'aise dans une relation, mais que si tout était limpide, un homme et une femme qui s’aiment, pourquoi compliquer les choses ? C'était peut-être une vision naïve que Sara avait du véritable amour, biberonné aux Disney, mais aujourd'hui elle voulait y croire. Bientôt la question de la maladie de Woody reviendrait sur le tapis mais ça elle la balayerait de la main, dans n’importe quel cas de figure elle ne le laisserait pas tomber, elle l’accompagnerait jusqu’au bout, c'était une certitude qu'elle avait acquit depuis bien des années déjà, depuis l'annonce de cette tragédie à venir.
Sara remarqua que sa réponse plut au beau brun, il sourit comme un gosse quand elle donna enfin un sens à ce qu’elle voulait de leur relation. Il semblait l’avoir attendu comme on attend un cadeau et s’en réjouir de la façon la plus pure. C’était surprenant de le voir sous cet angle, elle l’avait toujours vu comme un homme qui ne s’embarrassait pas de sentimentalisme, pourtant elle se trompait et ce nouveau Woody lui plaisait bien. Mais ce sourire béat ne dura pas bien longtemps, trop vite rattrapé par une réalité bien moins drôle, la vie de Sara était un champ de bataille dans lequel le jeune homme entrait à pieds joints, il était normal qu’il demande des réponses. Sara s’était maintes fois posé la question elle aussi depuis son retour, depuis ses retrouvailles avec Jamie et aussi avec Cassandre. Certes elle ne prenait pas cette idée à la légère et non elle ne s’en réjouissait pas. Pourtant aussi étrange que cela puisse paraitre, elle ne l’empêchait pas de dormir la nuit, elle s’était rapidement faite à l’idée, elle faisait doucement le deuil de cette histoire avec son mari. La sollicitude de Woody la touchait, sa main dans son dos comme pour la rassurer lui fit du bien, mais elle ne s’apitoyait pas, tout comme elle ne trainerait pas non plus Jamie dans la boue. Elle lui sourit, presque amusée de son attitude de chevalier blanc. « Je n’en sais encore rien, j’ai de gros doute concernant sa relation avec Cassandre… peut-être qu’il n’y a encore rien mais c’est en chemin. Pour autant… ne sois pas en colère, même si ça te donne un air très sexy… on peut dire qu’après un an d’absence il y a prescription. » Elle ne voulait pas en parler de façon négative, surtout pas devant Woody qui n’aimait déjà pas tellement Jamie et encore moins alors qu’elle n’était sûr de rien. Après tout peut-être qu’elle se trompait totalement. Elle se leva et tendit la main à celui qui ne la quittait pas des yeux. « On s’en va d’ici ? Marcher te fera du bien. »
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Sam 31 Jan 2015 - 18:02 | |
| Pendant tant d'années j'avais cherché à tirer le plus possible de la vie en courant d'un bout à l'autre de la ville à la recherche des pièces manquantes. J'avais voulu recomposer le casse-tête qui allait faire de moi un homme accompli et complet une fois tout assemblé. Ce que je voyais plus clairement depuis le retour de Sara, c'est que j'avais cherché ces pièces du casse-tête dans tous les mauvais endroits. Ce qui manquait à ma vie n'était pas d'avoir embrassé le plus de lèvres possible ou d'avoir senti le parfum du plus de femmes possible. Ce qui manquait à mon bonheur absolu, c'était la fragrance de Sara. Une seule pièce. Une seule. Pour que tout soit enfin en place. Pour que je cesse de chercher ce qui n'existe pas.
Et elle avait été là depuis le tout début. Depuis que j'avais été en âge d'avoir une érection ou un sentiment indéfini pour une autre femme - à l'époque, une autre fille. Nous n'étions à ce moment-là que deux gamins insouciants et complices, mais déjà unis par un lien unique. Peut-être que tout n'avait été que question de timing. Peut-être avions-nous voulu gagner la course contre la montre en formant un couple durant notre adolescence. Forcer le destin avant de le laisser faire sa propre magie. Voilà pourquoi cela n'avait pas fonctionné entre nous ; nous n'étions pas prêts à accepter la vérité en face ! Que tout ce que nous avions cherché en un autre individu, nous l'avions déjà entre nous deux. Nous n'avions plus besoin de chercher et de courir dans tous les sens à la recherche d'un seul sens à notre vie. Nous étions faits l'un pour l'autre. J'osais espérer que Sara le réaliserait aussi. Que ce n'était pas la fatalité de la vie que je sois le seul à m'en rendre compte à temps.
Alors avant que nous ne retournions à nos vies ce soir et que la réalité ne nous frappe de plein fouet, je voulais m'assurer que Sara réfléchissait déjà, devant moi, à tout ce que ce qui venait de se passer impliquait. Je ne voulais pas qu'elle retourne à Jamie après nos baisers pour réaliser qu'il était encore là, ce Jamie, et qu'ils étaient toujours mariés. Je voulais qu'elle en prenne conscience maintenant, devant moi, afin que je puisse éponger le choc, en prendre un peu sur moi, qu'on fasse un bout de chemin ensemble sur la question. J'avais tellement peur de la perdre que je voulais mettre au clair toutes les embûches à venir dès maintenant afin de ne plus avoir à m'en inquiéter. C'était peut-être trop brusque pour Sara, mais égoïstement j'avais besoin de savoir ce que nous étions devant public. De sorte à ce qu'elle ne me sente pas trop pressé et et pressant, je caressai son dos afin qu'elle comprenne que tout cela était pour notre bien. Que je l'accompagnais dans ces épreuves et ces changements, comme toujours j'avais été là lorsque je le pouvais.
La révélation que Sara me fit sur la situation actuelle du coeur de Jamie me fit du mal. Encore plus quand je la questionnai davantage et que j'appris qu'il s'agissait de Cassandre. Cette Cassandre avec qui j'avais passé la nuit il y a de cela quelques jours ou semaines à peine. Pour oublier Sara. Pour oublier que je devais l'attendre. À ce moment-là, j'avais cru que l'attente serait plus longue. Finalement je m'étais trompé, mais le mal était fait. Qu'allait-elle penser si elle apprenait que Cassandre avait eu son Jamie, et son Woody l'instant d'une nuit ? Tout d'un coup, ma colère n'était plus dirigée vers Jamie, mais bien vers moi. « Cassandre ? Ah oui ? Je ... je ne savais pas que ... qu'ils s'étaient rapprochés. » J'essayais tant bien que mal de cacher mon malaise face à cette révélation, mais je n'avais jamais été doué pour mentir.
Sara se leva finalement et me tendit la main, me proposant de partir d'ici. J'hochai la tête, espérant toutefois que mes jambes suivraient cette fois. J'attrapai sa main et, bien que j'eus un peu de mal à envoyer le signal de départ à mes jambes, j'arrivai à me mettre sur pieds et à avancer. Je gardai sa main dans la mienne. Après quelques pas marchés silencieusement, cela sortit comme une bombe : « J'ai passé la nuit avec Cassandre quelques jours après notre journée à la plage. » On se stoppa net. Je me tournai vers Sara, ne la quittant pas du regard ni des mains. « On s'est toujours tout dit toi et moi alors c'est pas parce que nos sentiments changent que l'honnêteté doit partir, au contraire. Alors ... voilà. » Et j'attendais, sans respirer, sa réaction.
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| | | Invité | Sujet: Re: Take me back to the start | Woody Lun 2 Fév 2015 - 0:47 | |
| Take me back to the start
Come up to meet you, tell you I'm sorry. You don't know how lovely you are. I had to find you, tell you I need you. Tell you I set you apart Sara était chamboulée, totalement en vrac, toutes ses certitudes, toute sa vie construite années après années ne signifiait plus rien pour elle, elle avait tout à reconstruire, elle aurait pu se sentir effrayée, vouloir baisser les bras, pourtant elle ne s’était jamais sentit aussi vivante, autant en phase avec elle-même. Elle ne savait pas de quoi demain serait fait mais elle s’en moquait totalement, du moment que Woody serait là. Elle savait bien que devrait venir le moment pour eux de se séparer, lui de reprendre le chemin de son appartement et elle de rentrer docilement chez ses parents, en essayant de se retenir de sourire trop pour n’éveiller aucun soupçons. Parce que sourire elle en avait envie, elle ne pouvait pas s’en empêcher, comme toute fille en train de tomber amoureuse. Mais n’avait pas envie d’en parler, elle ne voulait pas que d’autres le sache, elle voulait que ça reste leur secret encore un petit moment, pour mieux apprécier ce début d’idylle qui avait le goût de l’aventure, le frisson de l’inconnu. Elle voulait repousser le moment où les gens sauraient, où elle devrait justifier son choix à ses proches, subir leurs regards peut-être, les réflexions aussi et le jugement bien entendu. Elle se savait forte et capable d’endurer le tout, mais pas pour aujourd’hui. Et en même temps elle ne voulait pas s’empêcher de lui tenir la main en public, il fallait qu’elle trouve le juste milieu. Dans tous les cas, elle était sereine, sure d’elle et de son choix.
Les questionnements de Woody étaient légitimes, certes il fallait penser à Jamie, elle voyait bien que ce point le rendait soucieux, pourtant elle ne voulait pas que ce soit un frein à leur relation naissante. Sara tentait de rassure le jeune homme mais plus elle parlait plus il semblait se fermer. Elle ne comprenait pas pourquoi il réagissait de la sorte, pourquoi il avait l’air si en colère, après tout c’était bien plus pratique, Jamie ne l’attendait pas à la maison, il était passé à autre chose, certes il y avait un côté cruel, assez malsain, mais il fallait le temps que les malaises se dissipent et tout finirait par rentrer dans l’ordre. Elle lui prit la main pour tenter de le calmer. « Oui, Cassandre… c’est assez logique en un sens, en même temps n’importe quel homme se retournerait sur elle alors si elle commence à tourner un peu trop autour... il a craqué, je ne vais pas me morfondre… » Elle faillit ajouter que Woody aurait bien fait pareil lui aussi, mais elle se retint. C’était la partie étrange de leur nouvelle relation, avant elle pouvait faire des blagues sur ses histoires d’un soir, s’amuser à le charrier, maintenant elle se sentait gênée d’en parler, elle ne voulait pas savoir et quand elle y pensait, elle avait l’impression que la jalousie faisait son chemin.
Pour tenter de dissiper le malaise, Sara proposa qu’ils sortent d’ici, qu’ils marchent un peu. La main de Woody dans la sienne elle attendit patiemment que ses jambes veuillent bien se mettre en marche et puis ils quittèrent la patinoire. Ils déambulèrent dans les allées du marché d’hivers, sans parler, juste en se tenant l’un l’autre, Sara observait la foule, elle était bien avec lui à ses côtés. Et puis Woody ouvrit la bouche, il sortit sa mini bombe comme si de rien n’était. Pourtant ça n’était pas rien, Sara s’arrêta net, elle lâcha instinctivement sa main mais lui la lui repris, elle le fixait, interdite, bouche bée, gobant les mouches. Cassandre avait réussi à les avoir tous les deux la garce… ce fut sa première pensée, méchante, jalouse, presque trahie. Et puis son cœur s’emballa, parce que la seule et unique peur qu’elle ait eu concernant Woody venait de lui revenir en pleine figure. Qu’advenait-il du jeune homme dragueur, coureur de jupons, de celui qui l’avait déjà quitté une fois pour des futilités, malgré tous ses discours superbes, où s’arrêtait la vérité, serait-il capable de se retenir face à une femme un peu trop entreprenante… et tellement d’autres questions. Elle l’écouta encore, lui parler d’honnêteté, du fait que les sentiments n’y changeaient rien. Il avait raison, elle le savait, d’ailleurs elle préférait être mise au courant tout de suite, pourtant la pilule avait du mal à passer. Elle hocha la tête, déglutit avant de prendre la parole. « Pourquoi… non, je… je n’ai pas le droit de te demander de comptes. » Elle lâcha sa main encore une fois, préférant la passer dans sa longue chevelure pour s’occuper, pour mieux penser, pour se calmer. « Il n’y a qu’une chose que je ne supporterai pas Woody, parce que tu dois comprendre que je suis vraiment en miette et… je ne m’en remettrai pas si tu me brisais encore plus. Parce qu’il faut que ça soit clair. Je renoncerais à Jamie, je ne me battrais pas pour le récupérer, je le ferai parce que je crois que ça peut marcher entre nous, parce que tu m’as redonné foi en moi, en la vie, parce que tu dis que tu m’aime et que je te crois, parce que je t’aime aussi. Mais si tu me laisse tomber je ne m’en relèverai pas. » Elle avait parlé vite, sans réfléchir, elle avait laissé son cœur s’exprimer et ne s’était même pas rendu compte qu’elle venait de dire à Woody qu’elle l’aimait. Elle se retrouvait maintenant au bord des larmes, presque perdue dans cette foule qui la frôlait. Et pour elle-même, ne réfléchissant pas à ce qu’elle disait, elle sortit dans un souffle « Qu’est ce qu'ils trouvent tous à cette fille… » Alors que quelques minutes plus tôt elle rayonnait, forte, heureuse, elle se sentait à présent minuscule et fragile, attendant que Woody lui promette la lune sans être sure qu'il pouvait se le permettre.
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