#08 Lover I'll be home • Andrea

Lover I'll be home

Léo était là, souriant, dans son tout nouveau logement. Il avait aménagé il y avait de ça quelques jours et venait juste de terminer de monter ses meubles et de faire un brin de déco. Il était d’ailleurs en admiration devant une photo noir et blanc qu’il avait fait agrandir et mis sous cadre, elle représentait une scène de rue comme lui seul savait les capter, sur le vif, des enfants qui jouaient sur le bord du trottoir, une scène anodine mais qui faisait écho dans la mémoire du jeune homme.
Léo était de retour de Thaïlande depuis quatre mois à peu près. Il avait mis ses affaires à plat, revu ses amis, ses collègues qui l’avaient accueilli à bras ouverts après les clichés et reportages superbes qu’il leur avait envoyé durant l’année de son exil. Il avait aussi renoué avec sa famille, sa mère surtout et puis il s’était enfin cherché un chez-soi qui lui convienne. Il avait envie de se sentir bien chez lui, de se créer un cocon protecteur et était tombé sur cette petite maison, elle ne payait pas forcément de mine, n’était pas très grande mais il s’en moquait. Elle avait du charme, n’était pas très loin de la plage ni du centre-ville, deux chambres, un grand séjour et cuisine, un petit jardin et, grand luxe, un sous-sol capable d’accueillir un labo photo digne des plus grands pros. C’est ce qui l’avait fait craquer bien évidemment, il avait besoin de se retrouver seul pour développer ses clichés argentiques, il pouvait le faire sur son lieu de travail, mais ça n’était pas ce qu’il souhaitait, il voulait son lieu secret et ça serait celui-ci.
Revenir à Bowen après plus d’un an d’errance ça n’était pas rien, il était parti sur un coup de tête, choisissant la première destination affichée sur le tableau des départs à l’aéroport, Bangkok, au lendemain de la mort d’Anna. Il avait certes une bonne excuse, son amour était parti, la vie avait quitté son corps emportant tous les espoirs du jeune homme, sa capacité à aimer avec, c’était la raison parfaite pour tout plaquer, les gens ne lui en avaient pas tenu rigueur. Il avait d’ailleurs reçu tout un tas de mails et de messages compatissants au cours des premières semaines mais il n’avait pas répondu. Se vautrant dans sa tristesse, arpentant les rues de Bangkok son appareil dans une main, une bouteille dans l’autre. Il n’avait jamais été aussi productif et original dans ses clichés qu’à cette période. Ce fut une année difficile, il en avait bavé. Et pourtant aujourd’hui, une fois rentré, avec un peu de recul, il se disait qu’elle avait été salvatrice, il n’aurait pas pu rester à Bowen, voir le corps d’Anna mis en terre et sentir sa présence dans chaque lieu qu’il fréquentant. Il aurait pu rester en Thaïlande plus longtemps, ou partir ailleurs, mais il avait ressenti le besoin de revenir chez lui, ce fut instantané, comme une douleur vive qui vous brûle, il y avait urgence, il devait retrouver Bowen. Il s’était réveillé un matin en sursaut, un poids énorme sur la poitrine, une jolie blonde à ses côtés mais le visage d’Anna en tête. Comme s’éveillant d’un cauchemar, il devait se rendre sur sa tombe, s’assurer qu’elle était vraiment morte, comme s’il pouvait en douter, il avait mis plus d’un an avant d’être capable d’assumer la réalité, de commencer son deuil. Il avait pris le premier avion et sa première visite en foulant le sol Australien avait été pour le cimetière. Il s’était écroulé devant la pierre de son aimée et avait pleuré toutes les larmes dont il était pourvu. Bangkok avait mis sa vie en suspend mais pourtant le monde avait continué de tourner et Anna n’était pas revenue d’entre les morts, elle avait attendu patiemment qu’il soit capable d’assumer sa douleur et de lire sa nécrologie en lettres dorées sur cette stèle trop grise.
Personne n’avait été mis au courant de son retour et c’est tel un gentil fantôme qu’il fit son apparition à ses amis et sa famille. Les réactions furent vives, pas toujours amicales, mais souvent soulagés, certains l’avaient cru mort, d’autres lui en voulaient, mais il avait aussi reçu de ces accolades qui vous remontent le moral et mettent du baume au cœur. Et voilà, la vie avait repris son cours, les semaines passant, la douce routine s’installant. C’était bon de revenir au pays.

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Leo & Andréa

Venir ici était une mauvaise idée, Andrea le savait. Retrouver l'amant de quelques mois pour lui annoncer qu'elle attendait le fruit d'une passion éphémère était totalement fou. Mais prendre l'avion à six mois de grossesse alors que cela est interdit était totalement inconscient. Andrea le ressentait désormais. Debout devant son psyché, elle posa une main protectrice sur son ventre rond qui la tiraillait depuis son arrivée. Inquiète, elle avait immédiatement consulté un obstétricien et celui ci, après lui avoir remonté les brettelles comme il se doit, lui avait demandé de ne plus voyager et surtout ne plus être sujette au stress. Mais comment ne pas l'être quand ta vie à basculer, que tu te retrouve totalement seule dans une ville à l'autre bout du monde et que ton ventre s’arrondit chaque jours un peu plus. Mais elle devait le faire …Elle saisit sa chemise blanche et l’enfila calmement, en tentant de réguler sa respiration qui tentait toujours se faire la malle. À quoi bon tenter de cacher son ventre, désormais rond de six mois, Andrea avait passé la peur de cet état et était même heureuse de l'avoir. Elle avait accepté ce changement dans sa vie, elle avait même hâte d'avoir cet enfant et de commencer à le choyer, mais elle désirait une chose encore plus, annoncer sa grossesse à la personne la plus concerné dans cette histoire, Léo Emerson. Mais cette dernière la terrorisait, car elle n'avait aucune idée de comment allait se passer cette rencontre et de la réaction qu'aurait le jeune homme. Un enfant … ce n'était pas rien. Elle même avait totalement flippé au début en se rendant compte de son retard et des deux petits traits sur le test de grossesse. Mais Andrea avait eux six mois pour l'accepter et s'y réjouir. Léo verrait simplement une femme en fin de grossesse lui annoncer qu'il était le père. Que cherchait elle ? Andrea se le demandait bien. Elle n'attendait rien, elle voulait simplement que l'être magnifique qui grandissait dans son ventre puisse grandir avec son père si celui ci le désirait. Elle ne voulait pas être celle qui priverais son fils de connaître son père.
Andrea fermait le dernier bouton de sa chemise long en fixant ses mains dans le miroir. Elle restait immobile un instant avant de s’asseoir sur son lit et de se pencher difficilement pour mettre ses spartiates. Une fois prête, elle se releva et saisit le bout de papier qu'elle avait déposé deux semaines plutôt sur sa table de nuit.Une adresse qui lui permettait de revoir l'amant qui avait partagé ses draps pendant des mois à Bangkok. Son cœur se mit à palpité quand ses doigts se refermèrent sur le papier. Dans moins d'une heure, Andrea aura changé la vie Léo. En bien … ou en mal. Elle passa une énième fois la main sur son ventre, voulant rassurer cette enfant encore en sécurité. Maman va bien Jon, tu vas voir. Je serais toujours là pour toi. Mais je dois aller le voir pour lui parler de toi petite merveille. Tu verras, tout se passeras bien.. Fit elle à voix haute. Enfin je l'espère..
Andrea fit la courte distance qui la séparait de sa voiture et sans réfléchir plus longtemps, elle la démarra et conduit jusqu'à l'adresse que lui avait donner ses recherches sur internet. Elle se répétait sans cesse de ne pas stresser, de ne pas angoisser, elle devait rester calme pour sont enfant. Andrea sortait de la voiture et se dirigea vers la porte. Elle resta posté devant pendant une bonne dizaine de minutes et Andrea ne contait plus le nombre de fois que son doigts s'était levé pour appuyer sur la sonnette avant de se raviser. La jeune blonde cherchait ses mots, mais rien ne lui semblait assez bien pour expliquer sa venue tardive. Alors qu'elle s’apprêtait à faire demi tour, elle sentit son fils bouger dans son ventre, lui donnant le coup de pouce qu'elle avait besoin et dans l'élan, elle avait simplement frappé trois coups sur la porte. La sonnette la terrifiait. Elle ne se sentait pas prête à le revoir, mais elle devait. Des bruits de pas se firent entendre et le corps entier d'Andrea se raidit. La porte s'ouvrit et son souffle se bloqua dans sa gorge. Mais quand Andrea croisa à nouveau son regard, elle ne s'attendait pas à l’embardée de son cœur. Toute les préparations, tous ses discours s'étaient envolés. Même son prénom n'arrivait pas à passer ses lèvres.

Emi Burton

Dernière édition par Andrea Rollins le Lun 4 Mai 2015 - 22:11, édité 1 fois

Lover I'll be home

On frappa à la porte, trois coups si furtifs que Léo failli ne pas les entendre. A cette heure-ci de la journée ça pouvait être n’importe qui, sa mère qui venait s'assurer qu'il avait bien pensé à remplir son frigo, un pote qui espérait bien qu’il ait quelques bières au frais, un collègue, ou même un voisin qui voudrait faire connaissance avec le nouvel arrivant du quartier. Léo n’avait donné son adresse qu’aux personnes qu’il estimait et pour l’instant elle était assez récente pour que peu de gens la connaissent, à moins de faire des recherches poussées sur le net. Il se dirigea donc pour ouvrir la porte sans aucune appréhension. Bien entendu il n’attendait pas de visiteur, mais il n’était pas du genre à se formaliser pour le désordre et, n’ayez crainte, son frigo était toujours prêt à recevoir quelques amis ! Il ouvrit sur l’extérieur avec un sourire jovial qui se figea bien vite. Si vous lui aviez demandé qui il s’attendait à trouver derrière, il n’aurait jamais parié sur une telle apparition. Andrea, là, devant lui. Il resta bouche bée un instant, fixant ses grands yeux qui le fixaient aussi. Ils restèrent comme ça un petit moment, à attendre que l’autre se décide à parler, à dire quelque chose, n’importe quoi, mais aucun d’eux n’arrivait à parler ni à détacher son regard de l’autre.
Andrea, elle était aussi blonde qu’Anna, aussi belle et solaire, mais à sa façon, elles étaient toutes deux totalement différentes et pourtant ça n’est pas un hasard si quelques mois après la mort de l’une Léo était tombé dans les bras de l’autre. N’allons pas nous leurrer, Andy avait servi de bandage à notre cœur brisé, il s’était lancé à corps perdu, froissant les draps de la belle plutôt deux fois qu’une, se perdant dans cette relation à sens unique qu’il savait stérile et perdue d’avance. Parce que lui ne voulait plus jamais aimer et ne s’en sentait plus capable, parce qu’il s’évertuait à se répéter qu’ils ne s’étaient rien promis mais qu’il voyait bien que plus le temps passait plus il s’attardait dans ses bras et qu’elle espérait d’avantage. Il avait joué le sourd et aveugle qui ne se rend compte de rien alors qu’il savait qu’elle tombait tous les jours un peu plus amoureuse de lui et que ses barrières à lui ne tenaient plus grand-chose. Disons-le clairement, ce matin où il s’était réveillé en sursaut avec le visage d’Anna en tête c’était sa culpabilité envers elle qui commençait à le travailler parce qu’inconsciemment il comprenait qu’il se détachait d’elle et ça avait été bien plus simple de tout plaquer à Bangkok, de quitter Andrea plutôt que d’avouer qu’il avait des sentiments pour elle.

Alors la revoir ici, plus de quatre mois après l’avoir quittée sans un mot, sans une explication, voilà de quoi laisser notre brun totalement ébahi, sans voix. Ses yeux se détachèrent de ceux d’Andrea pour la détailler rapidement et il ne put s’empêcher de les écarquiller à la vision de cette chemise ample qui dissimulait à peine son ventre rond. Il comprit, bien-sûr qu’il comprit, mais il ne voulut pas se résoudre à penser à l’impensable. C’est avec les sourcils froncés et le regard grave qu’il s’adressa enfin à elle, brisant le silence devenu pesant. « Andrea… qu’est-ce que tu fais ici, à Bowen ? » Lui vint à l'esprit la question du pourquoi, du comment elle l'avait retrouvé, de ce qu'elle lui voulait, mais gageons qu'elle ne manquerait pas de le lui dire.

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Leo & Andréa

Andrea s'était préparer à tout, mais pas à ressentir cette sensation étrange quand ses yeux plongèrent dans les siens. Elle était restée sans mots devant lui, elle avait eut l'envie furieuse de tout lui déballer, mais elle savait que se n'était pas une solution. Si elle voulait que son fils grandisse avec son père près de lui, elle devait prendre le temps de tout lui expliquer doucement. Andrea vit Léo détailler son corps et ses yeux finirent par s'arrêter sur son ventre. L'air se chargea en électricité et le visage grave de Léo fit frissonner Andrea. Son visage était grave, sans la moindre expression amical, faisant perdre encore plus perdre ses moyens à la jeune blonde. Elle se demandait bien pourquoi elle avait fait ça et c'est son fils, bougeant dans son ventre qui lui rappelait qu'il était la raison de sa présence devant cet homme. Pourtant, alors qu'elle allait lui demander d'entrer, Léo la devança. « Andrea… qu’est-ce que tu fais ici, à Bowen ? » Andrea lâcha le jeune homme du regard, elle était incapable de le regarder en face en lui disant se qui allait suivre. La vérité et surtout la réaction de Léo la terrifiait. Elle se mordit l'intérieur de la joue avant de prendre une profonde inspiration ainsi que son courage. Je … Bonjour Leo, je suis désoler de venir à l'improviste, mais j'avais peur que si je te contactais avant … tu ne veuilles pas me parler. J'ai quelque chose d'important à te dire. Je ne te demande absolument rien en retour, je souhaite juste te parler de quelque chose d'important. » Andrea posa instinctivement sa main sur son ventre, caressant doucement l'être le plus précieux dans sa vie. Le visage de son ancien amant lui indiquait qu'il avait comprit se qu'elle voulait lui avouer, mais Andrea savait aussi qu'il avait besoin de l'entendre de sa propre voix … et elle aussi en avait besoin.

Je peux rentrer ? J'ai besoin de te parler de quelque choses d'important. Ses yeux s'étaient à nouveau relevé vers lui et Andrea se permit l'espace d'un instant de le détailler avec intérêt. La jeune blonde n'avait pas besoin de plus pour se souvenir des instants passés avec lui. Andrea se souvenait de la moindre journée, de ses gestes, de ses mains sur son corps et son corps réagit immédiatement. Même si leur histoire s'était terminé sans un mot, sans une explication à Bangkok, le corps d'Andrea réagissait toujours avec envie. Après une histoire catastrophique à New York qui lui avait brisé le cœur, Andrea s'était promit de ne plus jamais tomber sous les charmes de quelqu'un. Elle se contenterait de céder aux plaisirs charnels et pourtant, cela n'était sans compter sur le destin. Ce maudit destin qui se mêlait toujours de tout. À Bagkok, il lui avait fait croiser la route de Léo et elle avait cédée à des plaisirs. Mais aux fils des moments passés avec lui, son cœur avait recommencé à battre et elle s'était rendue compte que des sentiments naissants faisaient leur apparition. Elle avait voulut fuir, mais elle s'était laissée tenter. Mais elle avait comprit pourquoi lui avait fuit et n'avait pas chercher à lui courir après. Sauf que la donne avait changé quand elle avait apprit sa grossesse. Andrea croisa enfin son regard et l'impressionnant coup de poignard qu'elle reçue dans le cœur se répercuta dans son dos puis dans son ventre. Elle grimaça légèrement, refermant son poing sur son ventre, mais elle ne quitta pas ses iris gris bleu pour autant. Andrea fit un pas vers lui, hésitant à en faire un second, toujours en le regardant dans les yeux.

Elle hésita un instant avant de dévoiler l'une des raisons de sa présence devant lui, peut être voudrait il discuter avec elle par la suite. Pour rentrer dans les détails et savoir quoi faire. Je ne suis pas ici pour … pour moi Léo. Je … je suis enceinte, je voulais juste que tu sois au courant et que cet être magnifique puisse peut être te connaître. Je ne veux te forcer à rien, je voulais juste … te le dire. Andrea ne s’attendait pas à se que les choses sortent aussi facilement et encore moins sur le palier d'une porte.

Emi Burton

Lover I'll be home

Léo n’était pas le genre de personne qui a un plan de vie en tête, bien au contraire. Il vivait au jour le jour, avançant au gré de ses envies et de quelques obligations, acceptant de partir en voyage au pied levé et restant dans un pays le temps qu’il souhaitait. Il était aventurier dans l’âme et avait surtout la bougeotte. Tout était fait dans sa vie pour qu’il n’ait pas à se poser, même cette nouvelle maison, qui était pourtant la sienne, était encore emplie de cartons qu’il n’avait pas l’intention de défaire. Il ne s’attachait pas au matériel, au futile, il n’avait besoin que d’un sac à dos, son appareil et un peu de cash pour avoir ses repères. C’était ça sa vie. Et pour rien au monde il n’avait envie d’en changer. S’il était revenu à Bowen c’est qu’il en avait ressenti le besoin, mais n’ayez crainte, il avait déjà une idée du prochain vol qu’il allait prendre. Il n’avait pensé qu’une seule fois à changer ses plans, lorsque son histoire avait commencé à devenir sérieuse avec Anna, à ce moment-là il s’était dit qu’il devrait peut-être se calmer, lever le pied, être plus présent… et la force des choses avait fait qu’il n’avait plus voyagé durant deux ans par la suite, puisqu’elle est tombée malade et qu’il n’a dès lors plus voulu la quitter. Il avait pensé à avoir une jolie maison avec elle, avec un chien peut-être, des fleurs dans le jardin et éventuellement une balançoire, pour la suite… mais lorsque la maladie s’est déclarée et tous leurs espoirs balayés, il n’a plus pensé qu’à s’occuper d’elle. Il ne croyait pas aux miracles, il savait qu’elle allait mourir et même s’ils ont réussi à grappiller quelques mois au temps, la fin était inexorable alors là il n’était plus question d’une belle maison ni même d’une idée de bébé, tous ces rêves avaient été tués dans l’œuf.
Andrea l’arracha à ces pensées là en lui formulant une réponse chevrotante. Non il ne lui aurait pas refusé une entrevue si elle l’avait appelé et il aurait surement été moins surpris que maintenant en la trouvait devant sa porte. Mais ce qu’il retint le plus et qui s’alluma en lumière rouge dans son esprit ce furent ces quelques mots : quelque chose d’important. Il n’arrivait pourtant pas à se pousser pour la laisser entrer, en statue de sable il avait peur de tomber en poussière s’il faisait un pas.

Comprenez, Léo ne s’était jamais vu en père. Il n’y avait jamais vraiment songé disons. La seule personne avec laquelle il aurait pu l’envisager était partie et depuis ce jour il avait simplement rayé cette idée de la liste. Il n’aurait pas été le seul à ne pas avoir d’enfant dans sa vie, ça arrive à plein de gens, même aux meilleurs, par choix, par obligation, par résignation parfois. Dans tous les cas ça n’empêchait pas le monde de tourner, ça n’empêchait pas à ces personnes d’être heureuses et accomplies, d’une autre manière. Léo voulait laisser sa trace sur le monde, c’est certain, mais pas sous forme d’une descendance, il avait ses clichés, des milliers de photos publiées dans divers magasines, prestigieux pour certains, sur le net, il avait sa petite cote de popularité et ça lui allait très bien, c’était ça sa trace, son empreinte sur cette terre. Mais voilà qu’Andrea arrivait avec son ventre bien rond qu’elle caressait doucement, voilà qu’elle venait contrecarrer tous ses plans et qu’elle le suppliait presque, de son regard angélique, de les accepter elle et son gros ventre. Elle s’approchait maintenant dangereusement de lui et il sentait toutes ses digues prêtes à céder, de peur, de colère, d’angoisse, tout confondu, il ne savait pas quelle réaction ça donnerait, mais elle serait sans nul doute explosive.

Elle paraissait si calme, cette jolie blonde qui s’était montrée sous tellement de visages à Bangkok, tantôt sexy, diablement sexy, tantôt mutine, extrêmement féminine ou baroudeuse, toujours irrésistiblement attirante. Elle était jeune, bien plus jeune que lui et c’est son côté pétillant, presque femme enfant qui avait fait craquer Léo, elle avait su jouer avec lui et le rendre fou de désir, il n’avait plus su s’en passer et s’était raccroché à elle, à sa fraîcheur, à sa joie de vivre, au fait qu’elle soit vivante tout simplement. Mais aujourd’hui avec sa tenue bien sage, ses cheveux bien en place sous le climat moins humide de Bowen, c’était une toute autre Andrea qui se montrait à lui. Elle avait le visage grave de ceux qui annoncent les nouvelles difficiles, elle semblait posée, calme, même s’il ne doutait pas qu’elle bouillait intérieurement. Elle était maintenant toute proche de lui et il pouvait humer son parfum délicat, celui-ci n’avait pas changé et réussi à le ramener quelques moins en arrière, dans la moiteur de sa chambre. Les mots semblèrent sortir d’eux même, ainsi elle était enceinte, de lui. La question était réglée, plus de doute à avoir, juste la peur sourde qui cheminait doucement dans tout son être, l’électrisant et l’assommant au passage. « Mais je… tu… » Il soupira et réussi enfin à se bouger. « Entre. » Il la laissa passer et ferma la porte derrière eux. Il ne réussit pas à faire un pas de plus et s’adossa contre la porte d’entrée pour ne pas vaciller. « Tu es sure qu’il est de moi ? » La question stupide, presque humiliante pour Andrea, mais tellement nécessaire pour qu’il comprenne comment une telle chose était possible, ils avaient pris toutes les précautions, il en était sur… enfin presque.

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Leo & Andréa

Le doute que émit Léo fut incroyablement douloureux, mais elle pouvait comprendre. Finalement ils n'y avaient eut qu'une aventure où chacun avait profité de l'autre. Il n'y avait pas été question d'avenir ensemble, pas au début en tout cas et même si Andrea avait entraperçue cette envie à la fin, elle savait que de son côté … rien ne changerait. Donc un enfant … Depuis sa plus tendre enfance, elle avait toujours affirmé haut et fort qu'elle n'en voulait pas. Que même si cela devait être merveilleux, la terreur qui tordait son corps l'avait toujours fuir. Pas d'attache, pas de relation trop longue, ne pas tomber amoureuse et surtout pas de liens concrets qui te retiens à vie à une personne. Pourtant l'une de ses plus grande terreur s'était réalisée et désormais elle était une futur maman plutôt épanouie. Alors finalement … que faisait elle ici, devant lui. Il rêvait tout comme elle d'une vie de liberté et de voyages, un enfant le freinerait forcement là dedans. Andrea se sentait coupable, le voir devant elle, lui montrer après des mois passés à hésiter qu'elle était enceinte, la jolie blonde avait la sensation cruelle de l'obliger à rentrer dans une boite. Cette même sensation qu'elle avait ressentie en regardant les deux traits sur le test de grossesse, l'impression d'être un petit oiseau qu'on met dans une cage dorée. Pourtant toute cette peur s'était évaporé lorsqu'elle avait entendue le cœur de son fils tambouriner lors de l'échographie.

Il est de toi. Je … je suis enceinte de quelque mois et … il n'y a eut personne après que tu sois partit ou … pendant que nous nous fréquentions. Donc il n'y à pas de doute sur … ça. Andrea lui tournait le dos avançant doucement dans ce couloir où elle se sentait totalement oppressé. Elle n'était pas à sa place. À l'extérieur, elle aurait put prendre la fuite si la discussion tournait mal, simplement se retourner et ne pas revenir. Mais là, entre ses quatre murs Andrea avait peur. Ses pas lents la menèrent jusqu'au salon décoré comme elle l'imaginait pour lui et ses yeux furent attiré par une photo qui ornais l'un de ses murs. Elle reconnut sans mal l'une des plus belle plage de Thaïlande, à Kho Samui. Andy fut directement transporter sur cette île. Durant les mois qu'elle avait passé là bas, la jolie blonde était allez plusieurs fois faire des shoot là bas, car elle aimait le côté sauvage que pouvait donner cet île, malgré qu'elle soit envahit de monde. Andrea était là lorsqu'il avait prit cette photo mais n'avait jamais vue le résultat, Léo avait disparut quelque jours plus tard. Sans s'en rendre compte, elle s'était retrouver devant cette dernière et observait les détails. Tu as toujours sue capter ce petit truc qui rend la photo magique. souffla-t-elle doucement sans quitter la photo du regard. Andrea revenait doucement à la réalité, mais elle se sentait bien, le sachant dans son dos et non devant elle. Elle se rendait compte qu'elle était incapable de lui faire face. Sa main caressa doucement son ventre, cherchant le courage pour lui parler. Je ne suis pas là pour te forcer à assumer cet enfant, je voulais juste que tu sois au courant pour te donner le choix. Que tu saches que quelque part, tu as un fils. Son fils … quelque heures plus tôt, elle apprenait que ce petit bout était un petit garçon. Qu'importe le sexe, pour Andrea le principal était que le petit bout soit en bonne santé, et il l'était. Son petit bonhomme grandissait bien.

Je veux que tu comprennes que je ne cherche pas à t'enfermer. Je n'ai pas du tout fait exprès d'être enceinte. C'est simplement arrivé, je ne le comprend pas moi même. Nous nous sommes toujours protégé il me semble. J'ai retourné cette histoire des mois dans ma tête sans comprendre comment nous en étions arrivés là. Mais finalement comprendre ne changerait rien au faite que j’attends vraiment cet enfant. Alors je peux … comprendre que tu ne veuilles pas être auprès de lui. Tu as ta vie et tu as tes rêves, mais voilà … je devais te le dire. Andrea sentit enfin le courage de se tourner et de lui faire face. Elle détailla d'abord ses chaussures puis remonta sur ses jambes. Ses yeux finirent par détailler son torse, qu'elle connaissait par cœur. Ses vêtements avaient beau cacher son corps, Andrea avait cette image figée dans son esprit. Après un souffle, pour se donner du courage et elle posa ses yeux dans les siens. Elle voulait simplement y trouver une réponse, un soulagement … un espoir.

Emi Burton

Lover I'll be home

Léo laissa donc Andrea pénétrer dans son antre, sa demeure. L’image avait quelque chose de surréaliste, il avait quitté Bangkok il y a un peu plus de quatre mois, sur un coup de tête alors qu’elle dormait encore dans ses draps froissés, alors que quelques heures plutôt il lui faisait l’amour et la laissait s’endormir contre son torse, il l’avait plantée là, sans un remord, sans un regard en arrière. Parce qu’il était comme ça, il vivait depuis quelques semaines avec un malaise perpétuel, ce poids sur son coeur qu’il n’arrivait pas à identifier et qui l’empêchait chaque jour de respirer un peu plus, alors il avait fait le choix de partir sans lui donner d’explication. A quoi bon ? Elle aurait tenté de le retenir, il le savait, elle lui aurait avoué ces sentiments qu’elle ressentait pour lui, qu’elle tentait de cacher parce qu’ils s’étaient promis une relation superficielle mais que le coeur avait pris le dessus, elle se serait ouverte, il le sentait, elle commençait à flancher… et si elle l’avait fait, il ne voulait pas se l’avouer bien-sur, mais il n’aurait probablement pas résister, à ses yeux de chaton bien trop bleus, à sa moue boudeuse, à sa voix, c’est sûrement son coeur à lui qui aurait débordé à son tour. Alors autant arrêter tout de suite, tirer un trait net, parce qu’il s’était promis de ne jamais plus tomber amoureux. L’amour c’était surfait, dans tous les cas on finissait par souffrir, dans tous les cas l’un fini par quitter l’autre, c’est inévitable…

Pendant qu’il refermait la porte derrière eux, Andrea lui assurait qu’il n’y avait eu que Léo dans son lit le temps de leur relation et même après, c’était donc une évidence, elle était bien enceinte de lui. Il n’allait pas la contredire, elle n’avait pas de raison de mentir. Mais cette nouvelle fut un coup de massue telle qu’il s’adossa à la porte pour ne pas chanceler, la regardant sans vraiment la voir, s’avancer dans le couloir et entrer dans la pièce de vie à peine aménagée. Il prit le temps de respirer avant de la suivre tel un zombie. La jolie blonde s’était arrêtée devant le tableau qu’il venait d’accrocher et devant lequel il était lui-même en admiration quelques minutes plus tôt. Cette photo qu’il avait pris alors qu’elle était à ses côtés, son appareil en bandoulière aussi. Ils avaient cette passion en commun, c’est ce qui les avait réuni au tout début. Sa réflexion dérida quelque peu Léo, lui arrachant un sourire en coin mais il restait toujours muet, incapable d’articuler quoi que ce soit. Il observait sa nuque charmante qu’il avait eu si souvent envie d’embrasser, serait-il possible qu’ils retrouvent une complicité pareil un jour ? Il en doutait… il avait tout fait pour la fuir, pour ne plus sentir cette attraction envers elle et voilà qu’elle se retrouvait dans son salon. Mais la donne avait changé, ils n’étaient plus ces deux insouciants que la vie avait réuni pour quelques mois de plaisir, il s’était ressaisi, était en plein deuil de sa fiancée disparue et Andrea était enceinte jusqu’au cou.

Elle tentait de lui expliquer la situation de lui faire comprendre qu’en aucun cas elle n’était là pour le piéger. Pourtant lui n’arrivait pas à se résoudre à cette conclusion là, pour lui elle arrivait, le mettant devant le fait accompli, l’obligeant à signer pour une vie entière, à devoir faire un choix entre deux destins impensables. Soit rester un conard jusqu’au bout et refuser de connaître ce fils qui allait pourtant vivre, grandir, avoir une histoire, obliger un enfant qui n’avait rien demander à grandir sans père. Ou bien accepter ce gosse et s'enchaîner pour une vie entière à une autre vie, devenir responsable de quelqu’un d’autre alors qu’il avait déjà du mal à s’occuper de lui-même… que choisiriez vous... que dire… ?
Le brun sortit enfin de sa torpeur, fixant intensément une Andrea aux abois. “Et tu vas me dire que tu n’es venu que pour ça, pour me mettre au courant.” Il soupira. “On fait quoi maintenant, on se dit au revoir et tu repars c’est ça le plan ? Non… j’imagine que tu veux plus, même si tu ne le dis pas encore.” Le ton était sec et peu avenant, la colère sourdre grondait en lui. Il s’en voulait soudain d’avoir croisé sa route, il lui en voulait de venir bouleverser sa petite vie si tranquille.

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Leo & Andréa

La douleur qu'elle ressentie à ses mots ne l'écrasa pas du tout, mais la redit plus forte. Elle repositionna son sac à main sur son épaule et sa main glissa sur son ventre pour rassurer l'enfant qu'elle portait. Andréa avait la certitude que son enfant comprenait déjà beaucoup de choses et elle voulait protéger son fils du rejet qu'elle pouvait ressentir dans la voix de Léo. Des milliers de phrases tournaient dans sa tête, mais Andréa les gardait en elle, elle ne voulait pas parler sans réfléchir. Elle avait du mal à reconnaître l'homme qu'elle avait rencontré à Bangkok. Il y avait une tel colère en lui, Andy voyait qu'il lui en voulait mais … comment pouvait-il lui dire de tel chose. Une phrase finit par se fixer dans son esprit et Andréa sut que s'était celle ci qu'elle devait lui dire. J'ai le sentiment que tu me reproches d'être tombé enceinte, comme si je l'avais fais exprès pour te garder près de moi. Mais je ne suis pas venue te récupérer quand tu es partie. Nous étions d'accord sur notre relation dès le début. L'enfant n'est pas calculé et je ne cherche pas à t'enfermer avec une personne que tu ne veux pas dans ta vie. Le ton d'Andy avait été aussi froid que le sien, aussi sec. Elle était venu pour son fils, pour qu'il est une chance éventuelle de connaître son père et de grandir avec l'image paternel près de lui. L'idée lui avait peut être effleurer l'esprit, mais elle ne l'avait pas plus exploité que cela. Une fois qu'il était parti, Andréa avait continué sa vie sans lui, comme ils l'avaient décidé au début de leur relation et n'aurait jamais cherché à le revoir si elle ne s'était pas retrouvé ensemble. Andréa avait même pendant de long mois réfléchit et peser le pour et le contre avant de débarquer à Bowen.

Andréa devait se rendre à l'évidence, elle n'avait plus rien à faire ici. Andréa avait tenté de se jouer plusieurs la scène qui allait se dérouler lorsqu'elle serait en face de lui. Elle avait penser au meilleure comme au pire, mais elle n'avait jamais imaginer qu'il lui ferait de tel reproche. Oui, à Bangkok elle avait commencé à avoir des sentiments pour lui, oui, elle avait souhaiter les lui avouer mais elle s'était ravisée et il avait disparut, mais Andréa était loin d'être cette femme calculatrice qu'il pensait croire. Donc oui, je suis venue uniquement pour te dire que j'attendais ton enfant. Tu ne veux pas le connaître, je disparaîtrais, tu veux assumer ta paternité, je ne m'y opposerais pas. Alors oui, je vais me retourner et sortir de cette maison. Je te laisse mon numéro, si tu veux me joindre et supprime le tiens de mon téléphone. Je ne reviendrais pas ici. Je ne suis pas là pour te récupérer. Tu fais se que tu veux, je ne te mets pas un couteau sous la gorge. Je voulais juste te laisser le choix. Je ne veux pas te priver de ton fils si tu as envie de le connaître et ce n'est pas à moi de prendre une décision pour toi.

Andréa prit une longue respiration en fermant les yeux, elle avait parlé trop vite, elle avait finalement balancé toutes ses phrases qui lui tournaient dans la tête. Elle se mordit l'intérieur de la joue en faisant le premier pas afin de sortir de cette maison. Elle passa à côté de lui et après un moment d'hésitation, elle pensa à la photo de la dernière échographie de son fils qui se trouvait dans son sac. Mais cela ne ferait peut être pas plaisir à Léo et elle préféra les garder pour elle.

Emi Burton

Lover I'll be home

Il ne fallait pas être bien observateur pour comprendre que les mots de Léo avaient profondément ébranlé la jeune blonde. Il s’en voudrait, plus tard, lorsque la colère se serait apaisée, qu’il aurait repensé à toute cette histoire, mais pour l’heure il était incapable de la regarde sans mépris dans les yeux. Il lui en voulait, certes, mais il s’en voulait surtout à lui-même, le problème c’est qu’il n’avait jamais été bien clair envers Andrea, il ne lui avait jamais parlé des raisons qui l’avait fait s'exiler à Bangkok, de la perte de son amour, de cette douleur qui l’étouffait encore aujourd’hui et du fait qu’Anna était dans toutes ses pensées. Avoir un enfant avec une autre, c’était comme trahir celle à qui il avait tout promis, c’était briser un pacte passé avec lui-même, celui de ne pas refaire sa vie parce qu’il s’en sentait incapable, comment penser à un avenir stable avec un enfant alors que tout son esprit et son coeur vivaient en deuil permanent. Mais Andy ne savait pas, il n’avait pas jugé utile de lui en parler, il ne voulait pas. Parce que les femmes ont cette fâcheuse tendance à vouloir vous réparer, panser vos blessures, guérir votre coeur meurtri, mais lui ne voulait pas en guérir, parce que guérir c’était oublier Anna petit à petit, ne plus se souvenir de son odeur ou de la couleur précise de ses cheveux, oublier à quel point il l’avait aimé et combien de fois il aurait voulu mourir à sa place si cela avait été possible. “Ce que je te reproche c’est de venir ici, de gâcher ma vie avec ce gamin que tu as clairement décider de garder sans me consulter avant.” Il regretta directement cette réplique qui invoquait le fait qu’Andrea aurait pu avorter, tuer cet enfant à naître, c’était cruel et il le savait bien. Mais la colère le rendait méchant et stupide.

Même si elle avait été blessée, la future maman n’en montra rien, elle ne se démonta pas et affirma encore une fois qu’elle laissait le choix à Léo, ne lui imposant rien. “C’est vrai que tu me laisse le choix, un choix impossible à faire. Dans l’histoire c’est toi la personne égoïste qui avait besoin de cet enfant pour te raccrocher à une vie. Mais lui, s’il grandit sans père, ou bien dans une famille déjà détruite avant même d’avoir eu le droit au nom de famille, avec des parents qui de toute évidence ne l’ont pas désiré, il pensera quoi de tout ça note fils lorsqu’il cherchera à comprendre son histoire ? A qui tu pense qu’il s’en prendra en premier, son père qui n’a pas été assez présent ? Ou sa mère qui s’est voulut superhéroïne ? “. Il l’avait regardée droit dans les yeux, crachant ce venin, la douleur qui transpirait de tout son être, la colère qu’il n’arrivait pas à contenir contre cette vie qui déraillait totalement. Pour l’heure il s’en moquait bien de faire du mal à Andrea, la laissant avancer jusqu’à la porte d’entrée, prête à quitter la demeure. Léo était impulsif parfois, elle ne connaissait pas cette part de sa personnalité et probablement qu’elle allait le haïr jusqu’à la fin de ses jours maintenant. Dans un soupire il la rejoint dans l’entrée, prenant enfin conscience de ses paroles. “Attend, je… “ Il ne savait plus quoi dire. Il s’était arrêté près d’un petit meuble sur lequel trônait une photo discrète d’Anna, l’une des seules qu’il avait encore de sortie, il la regarda un instant, elle l’apaisa. “... laisse moi du temps, tu ne peux pas arriver ici, foutre ma vie en l’air en deux minutes et espérer que j'accepte la nouvelle avec le sourire.” Il ne savait pas encore ce qu’il allait faire, son esprit embué avait du mal à fonctionner il lui faudrait quelques jours pour se faire à l’idée, peut-être qu’il finirait par s’y faire, ou peut-être pas, dans tous les cas il allait avoir un fils et Léo n’était pas suffisamment égoïste pour le laisser derrière lui sans le connaître, il le savait bien. Il avait quelques mois pour l’accepter.

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"Is that alright ?"

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Leo & Andréa

On parlait que les coups étaient douloureux, mais cela n'était rien comparé à la violence des mots. Andréa le savait, Andréa pouvait désormais faire cette comparaison. Même si la violence physique datait de son premier petit copain, elle avait gardé cette douleur en elle en pensant que plus rien ne la blesserait désormais. Et pourtant Léo venait de lui prouver le contraire. Elle enfilait ce masque qu'elle savait jouer à la perfection, ne montrant pas une seule émotion. Andréa préférait s'étouffer que de lui montrer qu'il l'avait blesser. Elle n'était pas de ses personnes qui restait sans rien faire, voyant la vie lui passer uniquement devant les yeux, Andréa était une battante et se relevait à chaque fois. Elle était sans voix, chaque mots, chaque phrases que venait de lui dire percutait son cœur, encore et encore avec violence. La jolie blonde sentait un sentiment bien étrange se propager dans ses veines et ses poings se fermèrent deux mêmes pour contenir la colère qui faisait rage en elle.

Alors qu'elle allait passer la porte et fuir le plus loin possible de chez Léo, il la rattrapa dans l'entrée. Andy restait droite comme un i, la main sur son sac à main, Léo dans son dos. Elle écoutait ses mots sans vraiment les entendre. Ils laissaient des traces dans son esprit mais les blessures étaient trop fraîches pour que la jeune mère en entende plus. Égoïste, détruire, non désiré, superhéroïne… et maintenant foutre sa vie en l'air. Pour la première fois, elle regrettait vraiment son choix d'avoir débarqué à Bowen. Andréa se disait à cet instant qu'elle aurait mieux fait de quitter Bangkok pour retourner à New York, garder son fils pour elle et s'occuper de lui. Andy n'avait pas voulut garder cet enfant quand elle s'était rendue compte qu'elle était enceinte, mais elle avait du passer une échographie et lorsqu'elle l'avait vue les images de son futur enfant, elle avait sentit son cœur fondre. Mais quand elle avait entendu le sien battre rapidement, elle avait simplement sut que cet enfant était son destin. Dans les jours qui avait suivit, Andréa avait simplement réapprit à voir sa vie autrement et à devenir plus sérieuse. Elle qui avait toujours voulut vivre sur les routes, à voyager et prendre des photos, avait simplement mit ses envies de côtés pour ce petit être qu'elle aimait déjà tellement. Alors entendre qu'il n'était pas désiré la tuait littéralement. Oui, elle n'avait pas couché avec Léo dans l'espoir de tomber enceinte, mais elle le désirait désormais.

Léo lui demandait du temps et elle pouvait l'entendre, s'était bien la seule chose qui ne lui faisait pas de mal dans cette discussion. Elle acquiesça d'un simple mouvement de tête en cherchant de quoi écrire dans son sac. Elle ne trouva qu'un ancien ticket de caisse et elle décida d'écrire son numéro de téléphone dessus. Elle supprimerait le sien de son téléphone une fois sortie de ses murs. Elle le lui tendit sans le moindre sourire, sans la moindre émotion. Elle avait espéré certaine choses en venant ici, elle en avait craint d'autre … mais jamais elle n'aurait crue que Léo pouvait se montrer si cruel. Andréa ne connaissait pas ce côté, il n'avait jamais été comme ça lorsqu’ils se fréquentaient. Mais bon qu'importe se qu'il pensait, Andréa se relèverait de tout cela et s'en sortirait encore plus forte. Elle se tournait vers lui en tendant le ticket de caisse. Ironie de l'histoire, il était celui d'un magasin de maternité. Si tu veux me joindre.Sur ce, passe une bonne journée. Andréa n'attendit pas plus longtemps avant d'ouvrir la porte de la demeure de Léo et de fuir dans la rue. L'air frais qui glissa sur son visage semblait la soulager, comme si le poids qu'elle avait sur les épaule s'envola avec le vent. Elle laissa ses mains glisser sur son ventre. Maman est là mon ange et elle t'aime déjà du plus profond de son cœur. Andy était persuadé que son enfant avait besoin de se sentir aimer et de la savoir présente. Il n'avait peut être pas entendu tout se qui avait été dit, mais Andréa n'avait pas sue retenir sa peine.

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Lover I'll be home

L’esprit en ébullition, le coeur qui battait la chamade, Léo n’était plus vraiment lui-même là devant Andrea. Il n’arrivait pas à contenir cette colère qui débordait et qu’il envoyait au visage d’une Andy qui tentait malgré tout de faire bonne figure. Et dire que s’ils s’étaient rencontrés dans une situation différente l’histoire aurait pu être toute autre. Ils auraient pu avoir droit à un avenir ensemble, qui sait, si lui n’avait pas été attaché au souvenir de sa petite amie décédée, s’il ne l’avait pas traité comme une vulgaire fille de passage avec laquelle il passerait juste son temps à soulager ses pulsions d’homme et à tenter de noyer sa peine. S’ils ne s’étaient pas rencontrés à Bangkok… si… mais il en était ainsi et ils se retrouvaient aujourd’hui à Bowen, dans la maison du jeune homme, à se regarder en chien de faïence parce que la jolie blonde avait osé venir jusqu’ici lui annoncer qu’elle attendait un enfant de lui.
En quelques secondes elle avait fait basculer le cours de leurs existences de façon irrémédiable et Léo n’arrivait pas à s’y faire. Il s’était imaginé une vie totalement différente, il n’avait pas d’idée précise évidemment, mais il s’était attendu à tout sauf se genre de tournure. Elle avait accepté qu’il crache son venin sans rien dire, elle était exemplaire, déjà une louve qui protège son petit, mais ça Léo ne le voyait pas encore. Elle était actuellement en train de lui griffonner son numéro au dos d’un ticket de caisse et lui avait les yeux rivés sur sa nuque. Il aurait pu finir par l’aimer, il le savait, c’est pour cette raison qu’il l’avait fuit. Elle lui tendit le bout de papier sans un sourire, une expression neutre sur le visage mais ses yeux bleus avaient virés au gris orage, elle contenait sa colère et sa tristesse, Léo n’était pas aveugle. Mais il ne dit rien et la laissa partir sans un mot. Il l’observa marcher dans la rue un instant puis s’appuya contre le mur extérieur de sa petite maison. Il soupira longuement avant de s’allumer une clope en laissant le soleil lui chauffer le visage.
Lui, Léo l’insoumis, celui qui se voulait libre, qui avait un coeur, qui venait en aide aux autres à chaque fois qu’il le pouvait, qui avait déjà secouru plusieurs femmes enceintes, lui n’avait peur de rien mis à part de la mort. Qui était-il vraiment ? Il venait de se montrer incroyablement égoïste, il n’avait pas tendu la main à la seule femme enceinte qui avait réellement besoin de lui et de personne d’autre, il avait l’impression de s’être fait enchaîner et plus que tout, il était effrayé, tel un gamin qui venait de voir son pire cauchemar réalisé. Il allait être père, Andrea était enceinte de lui, elle allait donner naissance à son fils et lui tremblait comme un gosse. Il jeta un oeil au ticket sur lequel Andrea avait écrit ses coordonnés, il venait d’un magasin de layette, elle y avait acheté une peluche. Sans s’en rendre compte, Léo s’était mis à sourire.

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