when the blond strikes back (sloan)

When the blond strikes back

Maggie avait l'habitude d'attirer l'attention. C'était son métier d'attirer l'attention et de faire en sorte que tout le monde la remarque. Pour certains, elle n'était qu'une blonde sans cervelle qui se faisait payer parce qu'elle réussissait à articuler plus de deux mots. Pour la blonde c'était un business très lucratif. Et puis... Il y avait des métiers plus contraignants que de jouer les idiotes franchement. Maggie était loin de l'être, certes, elle n'avait pas fait d'études supérieures, mais elle était douée pour mémoriser un texte ou pour jouer une émotion à la perfection. L'émotion qu'elle arborait sur son visage en ce moment était de pure colère. Ce n'était pas joué, c'était précisément ce qu'elle ressentait. Elle avait songé plus d'une fois au cours des deux dernières semaines à marcher vers le petit journal de la ville de Bowen. Ce n'était qu'un article, elle avait lu des articles cent fois pire qui traînait son prénom dans la boue et pourtant, cet article d'un certain Sloan quelque chose Phillip l'atteignait. Oui, Maggie était atteinte par cet article, elle se croyait chez elle ici, elle pensait que Bowen était une ville qui accueillait tout le monde et que ces... petites excentricités passeraient inaperçues. Okay, okay, elle s'était fait livrée 300 sushis un jour parce qu'elle en avait envie et elle avait piqué une crise dans une boutique quand ils avaient refusé de prendre sa carte de crédit... Mais la vie normale c'était difficile pour elle aussi. Bref, des talons aiguilles, une robe fourreau aux couleurs vives, une queue de cheval bien droite et son sac tenu par ses ongles bien manucurées, Maggie finit par pousser un soupir en fixant la devanture du journal. Oui. Elle était ennuyée. Et oui, elle était en colère. Sur cette pensée, elle poussa la porte du journal, à la volée et sortit aussitôt le dit article de son sac. "EXCUSEZ MOI." Toute personne présente dans l'accueil ne pouvait pas la manquer. "J'aimerais parler à un responsable ou l'immonde ordure qui a écrit ce torchon sur moi, la diffamation, vous savez ce que c'est?" Maggie marqua sa phrase par un sourire aux lèvres... Elle ne faisait que commencer.

maggie & sloan

Les journées se ressemblaient terriblement. Sloan s'était enfermé dans une routine qu'il ne supportait plus. Même si il ne se privait pas de faire la fête jusque l'aube, il avait cette profonde impression que sa vie n'avait pas vraiment de sens ces derniers temps. Ses pensées étaient ailleurs. Loin de Bowen. Loin de cette vie dont il ne semblait pas satisfait. La nuit, il se surprenait même à rêver de ses trois ans d'aventure à l'autre bout du monde qui ont totalement changé sa vie, de ces années qui sont encrées au plus profond de son être et qui, visiblement, ne semblent pas vouloir se détacher de son esprit. Il rêvait de cette période où il avait sans doute été le plus heureux. Il rêvait de son passé. Littéralement. Et très souvent, à son réveil, le retour à la réalité le frappait violemment en plein visage. Ce n'était pas son genre de déprimer, vraiment pas. Le jeune homme avait juste besoin d'un peu de folie. D'un peu d'excentricité. Cela tombait bien. Alors qu'il laissait ses pensées divaguer dans un autre monde, il entendit la porte de l'agence claquer. "EXCUSEZ MOI." Se rendant directement à l'accueil, venant au secours de sa collègue qui y travaillait, il fut surpris d'y reconnaître Maggie Grayson, cette diva insupportable sur laquelle il avait balancé un tas d'ignobleries, énumérant ses caprices de star complètement ridicules et disproportionnés. Bref, autant dire qu'il ne l'avait vraiment pas raté. "J'aimerais parler à un responsable ou l'immonde ordure qui a écrit ce torchon sur moi, la diffamation, vous savez ce que c'est?" Sloan ne put s'empêcher de laisser apparaître un sourire sur le coin des lèvres. "Je m'en occupe." Dit-il, en s'adressant à sa collègue, pas vraiment surprise de la réaction de la jeune femme. L'agence s'était habituée à voir débarquer quelques individus, mécontents des articles que pouvaient écrire Sloan. C'était un peu sa signature à lui, il aimait faire ressortir sa personnalité dans ce qu'il écrivait, quitte à s'attirer les foudres de certains. Lui qui voulait que sa journée bouge un peu, il était servi. "Enchanté Mademoiselle Grayson, je suis Sloan Phillip, "l'immonde ordure" en question." Un simple sourire vint clore sa phrase. "Veuillez me suivre, s'il-vous-plaît." Il se tourna vers son bureau, et l'invita à y rentrer. Autant que le règlement de comptes soit le plus discret possible, non ?

When the blond strikes back

Maggie était du genre très forte pour se faire remarquer et également très forte pour prétendre que tout ceci ne l'atteignait pas dans le fond. Elle ignora donc les regards qui lui étaient adressés. Après tout, on l'avait décrit comme une pimbêche écervellée qui faisait tout pour avoir ce qu'elle voulait comme la starlette qu'elle était alors... Maggie allait leur donner précisément cela. Si on lui collait une étiquette sur le front elle allait s'en servir comme une arme et pas l'inverse. Le fameux Sloan apparut enfin, et Maggie le détailla de haut en bas alors qu'il l'invitait à rentrer dans son bureau. "Oh c'est vous... Je suis déçue, je vous avais pris pour un type plus impressionnant pour être du genre à vouloir me descendre." Le ton de Maggie était condescendant au possible, elle considérait ce Sloan comme aussi important qu'une souillure sur une de ses chaussures et elle comptait bien s'en débarrasser. Elle le suivit dans son bureau, le poussa même légèrement alors qu'elle entrait dans ce lieu comme si ce dernier lui appartenait. "Pas la peine d'essayer de me faire taire ou de vouloir régler ça de façon immonde. Je sais ce que vous pensez de moi et malheureusement pour vous les blondes dans mon genre obtienne toujours justice, toujours." lança Maggie de but en blanc, posant l'article en question bien en vu sur le bureau du jeune homme... Il reconnaîtrait ses propres mots.

Il était vrai que parfois Sloan libérait sans gêne la frustration qu'il avait accumulée personnellement, dans ses articles ; c'était d'ailleurs pour cela que beaucoup de monde haïssait le jeune journaliste. Certains le renommaient même "le petit con de journaliste arrogant". C'était ce qu'il aimait. Prendre un malin plaisir à descendre certaines personnes dans ses articles, et que ça fasse jaser la population. Sloan n'était pas apprécié pour ce qu'il faisait, pour ce qu'il écrivait, c'était certain. Mais c'était ça aussi les risques du métier, il n'était pas devenu journaliste pour être aimé. Heureusement qu'il ne s'arrêtait pas à la première critique sur son job, parce-qu'il baignerait littéralement dans un seau d'insultes. Sloan ne s'attardait pas sur ce que l'on pouvait dire sur lui, ça ne l'atteignait absolument pas, et il considérait qu'il ne devait rien à personne. "Oh c'est vous... Je suis déçue, je vous avais pris pour un type plus impressionnant pour être du genre à vouloir me descendre." Sloan ne put s'empêcher de penser que l'entretien avec la jeune femme allait être pour le moins... long. "Désolé de vous décevoir, je savais que je n'allais pas être à la hauteur de vos attentes." Finit-il par dire avant de rentrer avec elle dans son bureau. A peine eut-il le temps de se poser, elle partait déjà dans un délire hystérique, qui amusa plutôt le jeune homme. "Pas la peine d'essayer de me faire taire ou de vouloir régler ça de façon immonde. Je sais ce que vous pensez de moi et malheureusement pour vous les blondes dans mon genre obtienne toujours justice, toujours." Sloan s'empara de l'article en question, se le remémorant par la même occasion en lisant entre les lignes du journal. Bon, il était vrai qu'il y avait été plutôt fort sur ce coup là. "Écoutez, premièrement je ne vais pas chercher à régler quoique ce soit, j'ai juste accompli mon job." Lui dit-il, alors qu'il était conscient qu'il s'était mis dans une situation pour le moins délicate. "Qu'est-ce que vous attendez de moi au juste ? Que j'écrive un nouvel article dans lequel je fais l'éloge de vos caprices de star ?" Lança-t-il, sur un ton légèrement provocateur, alors qu'il reposa le journal sur son bureau.