Isaiah Gartshore-Nairn MESSAGE : 1640 ICI DEPUIS : 15/07/2015 COMPTES : woody & jackson & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling) | Sujet: you can find other fish in the sea, but you can't stay away from me -r. Jeu 20 Aoû 2015 - 23:36 | |
| Un léger signal sonore provenant de la machine retentit alors qu’Isaiah venait de présenter sa carte d’employé devant le scan. Employé, ce n’était pas vraiment le bon mot, mais c’était une carte comme tous les autres travailleurs rémunérés du parc animalier. Isaiah, quant à lui, n’y était que bénévole et ce, une fois par semaine. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était bien mieux que bon nombre de personnes qui ne feraient aucune tâche si aucun billet d’argent ne les attendait au bout du chemin. Le jeune homme avait besoin d’argent, lui aussi, bien malgré lui toutefois. Cependant, il réussissait toujours à se faire un peu de place les vendredi après-midi afin d’aller donner un coup de main au zoo. Pourtant, entre ses contrats d’ébéniste, ses tentatives d’exposer ses sculptures dans des galeries d’arts, ses soirées passées à rencontrer des clients pour leur vendre son herbe et ses petits moments de grattage de guitare et de griffonnage de papier, Isaiah n’avait plus beaucoup de temps sur son rouleau. Malgré tout, il arrivait à jongler avec tout cela en y ajoutant même ce bénévolat et quelques sorties entre amis. Isaiah avait donc toujours eu un grand dégoût pour ces gens qui prétendaient toujours manquer de temps, ce qui leur servaient constamment d’excuse pour se défaire de tâches ou activités dont ils n’ont simplement pas envie. Si lui arrivait à se dégager un après-midi complet, n’importe qui pouvait le faire.
Bref, il ne faisait pas du bénévolat dans ce zoo pour prouver quoi que ce soit à qui que ce soit, ni pour pouvoir le remettre dans la face de ces gens pressés. Non. Il faisait du bénévolat car il adorait les animaux et il aimait bien ce sentiment de donner sans rien attendre en retour. C’était pour lui libérateur. Sa façon bien personnelle d’oublier ce monde individualiste dans lequel il vivait. Oublier que le temps était de l’argent puisqu’en réalité, cela était faux. Oublier que le monde tournait maintenant autour du grand doigt d’honneur du capitalisme. En inspirant profondément l’odeur des excréments de gazelles se situant dans l’enclos à la gauche de l’entrée du parc, Isaiah sourit et se rendit dans les vestiaires des employés pour y enfiler ses bottes anti-merde d’animaux. Lorsqu’il ressortit, il s’informa sur l’endroit où Grace avait été affectée pour la journée. Grace était une employée – une vraie, rémunérée – du parc animalier. Elle était aussi la seule personne du parc qui partageait ce grand respect pour les animaux et cet humour à n’en plus finir qu’avaient Isaiah. Tous les autres employés lui semblaient trop négligents envers les magnifiques bêtes ou alors ils n’avaient aucun caractère, ou aucune conversation. Bien vite, Isaiah avait fait de Grace sa comparse des vendredi après-midi, que cela lui plaise ou pas. Cela semblait lui plaire, mais il n’avait jamais posé la question. Il se disait que si elle en avait ras-le-bol de lui, elle le lui dirait. Ce n’était encore jamais arrivé.
Le jeune homme marcha jusqu’à l’aire marine du parc, et bifurqua vers la droite pour se rendre là où les manchots et les pingouins sautaient à pattes jointes pour se déplacer de roches en roches. Il sourit déjà en les voyant se dandiner dans leurs tuxedos. Cet enclos se trouvait dans un bâtiment intérieur, très climatisé, afin de reproduire le froid dans lequel vivaient ces espèces animales. Bien vite, Isaiah repéra Grace, à l’intérieur de l’enclos des alcidés, en train de lancer des poissons vivants à ceux qui s’agglutinaient autour d’elle. Je passai par une porte réservée aux employés, enfilai la combinaison réglementaire pour l’approche des animaux, et j’entrai à mon tour dans l’enclos sous les regards amusés des enfants qui regardaient de l’autre côté de la vitre, souhaitant sans doute pouvoir, eux aussi, un jour, s’approcher de ces animaux comme nous le faisions. « La pêche a été bonne ce matin à ce que je vois ! » Blaguais-je en pointant le sceau rempli à ras bord de petits poissons. Je m’accroupis à côté de Grace et attrapai l’un d’eux, que je lançai à mon tour vers nos copains. |
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