You can count on me like 1, 2, 3. I'll be there (Maylian)

Affalé sur le canapé, télécommande en main, le jeune homme blond lâcha un long soupir face à la débilité des programmes proposés sur les chaînes. Auparavant, il n'avait pas le temps d'observer toutes ces bêtises puisque Julian passait la majeure partie de ses journées et soirées à l'extérieur. Mais depuis qu'il avait rompu avec Eileen, il avait nettement pris le temps de redécouvrir son appartement. Les journées passaient lentement et seul son chien, Shadow, le poussait à mettre le nez dehors. Un gargouillement de son ventre lui fit froncer les sourcils, alors qu'une sensation de faim commençait à le tenailler. Quelle heure était-il ? Julian était incapable de vous le dire. Tout comme il était incapable de se rappeler la dernière fois qu'il avait fait un vrai repas. Marmonnant dans sa barbe, le Callaway daigna tout de même se relever et avancer jusqu'à la cuisine. Il regarda dans les placards et sortit un paquet de... pâtes. C'était bien connu, Julian était un piètre cuisinier. De la viande hachée, des tomates et le tour était joué. Alors qu'il commençait à faire frire la viande, le jeune homme se lança dans la coupe des tomates, quand un bruit vers la porte d'entrée se fit entendre. Maybelle, sans aucun doute. Le faux sourire qu'il affichait depuis maintenant un mois se dessina alors sur ses lèvres. Oui, Julian n'avait prévenu personne de sa rupture, même si son comportement était des plus suspects. Ses yeux verts se posèrent sur sa colocataire, alors qu'il lança :

Salut toi !

Au fond de lui, il était vraiment heureux de la voir. Il fallait dire que, ces derniers temps, ils se croisaient très peu. C'était à croire qu'elle aussi lui cachait certaines choses. Un copain peut-être ?

Tu tombes à pic, j'étais en train de faire à manger. Et je sais pertinemment à quel point tu aimes mes petits plats.

Bien sûr, on sentait toute l'ironie dans ses dernières paroles. Il termina de couper ses tomates et se tourna pour remuer la viande qui cuisait dans la poêle. Il regarda de nouveau la jolie blonde, lui demandant alors :

Tu vas bien ?

Ces derniers temps, Maybelle passait de moins en moins de temps à l'appart'. Entre son boulot de serveuse et sa relation avec Maël, elle avait fort à faire - et vingt-quatre heures n'étaient parfois pas suffisantes. Cela dit, elle pensait souvent à son colocataire et elle s'en voulait un peu de ne pas parvenir à lui consacrer plus de temps. Elle adorait Julian, leurs soirées entre colocs lui manquaient. Et même si Maël n'était pas franchement ravi à l'idée qu'elle partage son quotidien avec un mec (séduisant qui plus est !), elle n'était pas prête d'abandonner la coloc avec Julian. Quand elle entra dans l'appartement après une dure journée de travail, elle entendit du bruit dans la cuisine et se mit à sourire avant de rejoindre Julian dans la cuisine. Elle lui adressa un sourire chaleureux.

- Salut, salut !

Maybelle était enjouée, comme à son habitude. Sauf que depuis quelques semaines, cet engouement était sincère. Elle ne se forçait plus à sourire ni à paraître contente. Elle l'était vraiment. Et son copain y était pour beaucoup. La réplique du jeune homme sur ses talents culinaires lui arracha un sourire amusé.

- Ouais... T'es le meilleur cuisinier de tout Bowen, c'est bien connu. Voire même de l'Australie toute entière.

Ironie, quand tu nous tiens ! Ce n'était pas que Julian était un mauvais cuisinier mais... Si, en fait, c'était un mauvais cuisinier. Mais c'était en partie pour cela qu'il était attachant. On avait tous des petits "défauts" qui contribuaient à notre charme, non ? Elle s'accouda sur le plan de travail, à côté de son colocataire d'amour, et hocha la tête à sa question.

- Plutôt bien, ouais. Et toi ? J'ai l'impression qu'on s'est pas parlé depuis mille an ! ajouta-t-elle tristement.

Ils devaient absolument remédier à ça. Elle était sûre qu'il avait plein de trucs à lui raconter et elle avait hâte qu'ils puissent discuter réellement, sans être pressés par le temps. Malgré tout, elle n'oubliait pas Julian. Il faisait partie de ses amis les plus proches et elle appréciait toujours autant passer du temps en sa compagnie.

La voix enjouée de Maybelle suffisait à remettre du baume au coeur de Julian. Cette fille était tout simplement son rayon de soleil. Il suffisait de parler avec elle pour que le sourire réapparaisse sur les lèvres du blond. Vraiment. Si Eileen ne serait jamais arrivée dans sa vie, May' aurait pu être la femme parfaite pour lui. Il n'y avait aucune ambiguïté entre eux, c'était certain. Mais Julian était plutôt possessif, aussi bien en amour qu'en amitié. Et forcément, il portait un regard particulier vers les jeunes hommes qui tournaient autour de sa colocataire. Le premier qui s'aviserait à lui faire du mal aura le Callaway sur le dos. ce qui n'était jamais très bon. Le jeune homme éclata de rire aux paroles ironiques de Maybelle, en rajoutant alors :

Du monde entier, tant qu'à faire ! Il faut toujours voir plus haut, ma chère. Toujours ! Bon ok, j'avoue, j'ai encore beaucoup beaucoup beaucoup de boulot pour atteindre la perfection. Mais un jour, je te promets, je te ferai un super bon plat. Et puis, au pire, tu auras au moins eu le plaisir d'avoir vu comment je suis sexy avec un tablier.

Il se recula légèrement et fit le tour sur soi-même, le regard quelque peu malicieux. Alors qu'il lui demanda comment elle allait, Julian posa ses yeux verts sur elle, hochant légèrement la tête à ses dernières paroles. Bien sûr, il détourna rapidement le fait qu'elle lui demandait comment lui allait. Du Julian dans toute sa splendeur.

En effet, on ne fait que se croiser en ce moment. Pour deux personnes qui vivent sous le même toit, c'est quand même bizarre, non ?. - Répondit-il avec une petite moue. Mais alors que Julian l'observait avec attention, il s'empressa d'enchaîner - Bon... Quoi de neuf pour toi ? Je trouve que tu es rayonnante ces derniers temps.

Comprenez par là que Julian activait son mode "commère"...