(intrigue) if i lose my mind - libre.

La journée venait à peine de se lever, et tu étais déjà prête à sortir faire les courses. Avec les fêtes qui approchaient, et même si ton moral était miné, tu savais qu'il fallait faire tes achats pour les cadeaux de Noël. A la première heure, tu étais en train de défiler dans les rues, en réfléchissant à ce que tu pouvais acheter et à qui tu devais acheter. En priorité, il y aurait un cadeau pour Jonathan, et pour Léo, et sûrement pour Andréa. Ensuite, tu devais en faire un à Sara, c'était le seul membre de ta famille qu'il te restait, tu n'allais pas l'oublier tout de même. Au fur et à mesure que le temps passait, tes bras s'amassaient de sacs, à ne plus savoir quoi en faire. Et le temps lui se dégradait. Le joli ciel bleu qui s'était affiché ce matin était devenu un gros ciel orageux. Un message d'alerte avait été donné mais tu avais la tête dans les nuages pour courir au complexe sportif. Mais force était de constater que tous les boutiques fermaient leur porte une à une. A ce moment, tu songeas au fait qu'il serait bien pour toi, de rentrer. Tu pris la direction de ton appartement, marchant contre le vent, qui soufflait très fort, et qui t'empêchait quasiment d'avancer. En voulant remettre tes cheveux en place pour y voir un peu, un de tes sacs lâcha, avant de dévaler la rue. Tu râlas un moment avant de partir à sa poursuite, focaliser sur ton sac. Ne réalisant pas que derrière toi, une grande tempête approche et que tu es sûrement en danger.

Tu n’as pas fait les cadeaux de Noël, toujours pas. Pourquoi ? Parce que tu ne comptais pas le fêter, sans le moindre doute. Cette fête, purement commerciale, a perdu tout son sens maintenant que tu vis seule dans ton petit appartement ridicule. Mais tu sais qu’Evan va vouloir que vous fêtiez en famille, accroché comme il l’est à toi. Alors tu achètes des cadeaux pour la petite, ainsi que pour ton ex copain, puisque tu ne sais pas tellement où vous en êtes tous les deux, Lela. Et comme par hasard, c’est le jour que tu choisis pour ta session shopping qui s’annonce le plus pourri de toute l’histoire de Bowen, ou presque. Une tempête. Vraiment, Lela ? Tu étais obligée de ne pas écouter les infos spécialement pour aujourd’hui, toi qui les écoute d’ordinaire quotidiennement ? Dans ta voiture acquise depuis peu, tu as préféré mettre le nouveau CD de ta chanteuse préférée afin de pouvoir le chanter à tue tête tout en allant chercher Nala. Puis vous vous êtes rendues, la mère et la fille, dans des magasins. Magasins qui ferment au fur et à mesure que le ciel s’assombrit, présageant une tempête qui ne te plaît pas tellement. Et quand tu sors et que tu as mis ta fille dans la voiture en espérant que tu seras capable de conduire par une bourrasque pareille, tu vois une femme courrir après un sac de shopping comme si rien d’autre n’existait au monde. Alors qu’elle allait passer à côté de toi sans te voir, tu l’arrêtes au vol, espérant que tu prends là la bonne décision. Il y a peu de gens qui finissent en prison à Bowen, encore moins des natifs de la petite ville, alors sans doute que tu es fichée. Malgré tout, tu parles sans en tenir vraiment compte. Je pense qu’il y a plus important que des achats. Tu affirmes en criant pour te faire entendre, le visage fouetté par ta crinière brune. Le vent se lève, toujours plus fort, et tu commences vraiment à avoir peur. Tu désignes la portière côté passager. Voiture ou on cherche un abri dans les bâtiments ? Tu demandes étant paniquée et attrapant ta fille qui ne cesse de pleurer, terrifiée par tout ce vent.

Tu regardais ton sac s'envoler, impuissante pour le rattraper. Dans le fond, ce n'était pas tant le problème d'avoir perdu un de tes achats, mais surtout d'être incapable une fois de plus de quelque chose. Tu avais le sentiment que la vie te testait en ce moment, et de tout rater. Alors dans ta folie passagère, tu avais décidée de te donner à fond et d'attraper ce foutu sac. De prouver que tu étais capable de le faire, quoiqu'il en coûte. Mais dans ton élan, tu te fais stopper net par une jeune femme, qui te regarde comme la folle que tu es. Tu en profites pour jeter un coup d'oeil autour de toi. Le vent souffle de plus en plus fort, et le ciel est vraiment gris, comment avais-tu pu passer à côté ? Tu n'en avais pas la moindre idée, mais en voyant la jeune femme paniquée et son enfant qui pleurait, tu décidais de te ressaisir. Il fallait réfléchir et vite parce qu'au loin tu commençais à entendre le tonnerre gronder. « Honnêtement je pense que conduire avec ce vent serait inconscient, il nous faut trouver un endroit où s'abriter » C'était le genre de situation que tu détestais le plus parce que tu n'étais pas forcément le genre de personne qu'on écoute et tu ne pourrais pas la forcer à marcher dans la rue si elle préfère sa voiture, mais elle t'avait posé la question, comme si ton avis semblait important. « Suivez-moi, on va essayer de couper par là ! »  

Fuir. C’est pour le moment bel et bien ta seule pensée. Parce que Nala hurle, terrifiée par cet orage naissant. Parce que tu vois le ciel se noircir comme si nous étions la nuit alors que c’est bel et bien le jour et qu’il est moins de midi. La seule opportunité que tu imagines, c’est ta voiture. Partir vite, loin d’ici. Tu n’es pas idiote, tu sais bien qu’avec un vent pareil, un tas de ferrailles de près d’une tonne sera bien compliqué à manier. Mais tu veux mettre Nala en sécurité, tu ne veux pas la laisser être en danger, pas une fois de plus. Tu ne seras plus une mère indigne, tu t’es reprise en main et tu comptes bien le prouver, que ce soit à toi-même ou aux autres qui peuvent avoir une mauvaise opinion de toi, comme ta sœur ou même Evan. Quand tu vois cette fille courrir sans visiblement voir le danger tu l’arrêtes elle aussi, et tu sais que maintenant c’est toutes les deux que vous allez vivre vos galères. Parce qu’il faut tout faire à deux maintenant, parce que çavaut mieux pour que vous puissiez vous mettre en sécurité. Alors que tu berces Nala comme tu le peux, ta fille dans ta tignasse brune, tu sais qu’elle cherche une solution, cette fille, elle aussi. Donc quand elle t’en propose une, tu sautes dessus. Laisser ta voiture ? Tant pis, ce n’est qu’un vulgaire bout de métal, tu préfères largement sauver ta peau et celle de ta fille au passage. Tu te laisses entraîner par l’inconnue entre les rues. Sans doute qu’elle est d’ici. On est au bord de la côte, il risque d’y avoir des vagues assez fortes, faut qu’on se mette en hauteur je pense. Une idée ? tu demandes avec Nala toujours cachée au creux de ton cou.

Tu tournes et retournes la situation dans ta tête. Plus tu vois le ciel se noircir et plus tu te sens tétanisée. Presque la peur t'empêche de penser comme il le faudrait, mais en voyant la jeune femme et surtout l'enfant, tu te dis que tu ne peux pas te laisser submerger par la peur. Que tu n'es pas seule et qu'il fallait que tu te bouges et vite ! Le vent soufflerait plus fort et l'orage finirait par vous tomber sur la tête, si vous ne bougiez pas de là de ce pas. Tu l'écoutas parler de la côté et du risque que la mer monte et vienne vous submerger, qu'il fallait prendre de la hauteur, et en même temps, avec un tel vent, prendre de la hauteur ne semblait pas être une bonne idée. Mais elle avait raison, il fallait se replier sur le centre de la ville et s'éloigner le plus possible des côtes. Ce qui fit tilt dans ta tête, en repensant à ta vieille librairie. Bien que tu es donné le magasin, tu avais toujours ta clé et tu savais que les serrures n'avaient pas changé. Tu tendis ta main à la jeune femme pour l'aider à te rejoindre avec le vent, et lui pressas le pas dans la direction de ton ancienne demeure. « Vers le centre, il y a mon ancienne boutique, si on peut l'atteindre, on pourra se mettre à l'abri dans le vieil entrepôt ! » Tu venais de lui crier cela, et tu n'étais pas sûre qu'elle ait bien tout entendu, le vent soufflait si fort, tu avais l'impression de voir les voitures bouger alors qu'elles étaient garées. En soi le chemin n'était pas long mais vu ce qu'il soufflait, tu avait l'impression de marcher à reculons, et tu avais un doute sur ta capacité à y arriver. D'autant plus qu'avec tout ce que tu prenais en plein visage, tu avais l'impression de suffoquer puisque tu n'arrivais pas à respirer comme tu le voulais ! 

Tu prends la main qui t’es tendue, Lela. Parce que tu ne sais pas le moins du monde comment tout cela va se passer, ni même si tu vas t’en sortir. On se croirait au crépuscule alors qu’il est midi, ce n’est pas normal. Ce vent qui te fouette le visage non plus. Alors tu sais qu’il faut agir rapidement, mais dans le centre ville de Bowen, tu ne sais pas du tout où aller. Alors certes il y a bien ton appartement, mais il est trop loin, tu le sais parfaitement. Heureusement, la jeune femme que tu as empêchée de poursuivre son sac semble avoir une idée et ce n’est pas plus mal, parce que les pleurs de ta fille de maintenant un an se font de plus en plus fort et que tu en es bien consciente. Tu l’entends pleurer, Lela, toujours plus, encore et encore. Tu ne dois pas perdre tes moyens, et pourtant les larmes de ta fille ne sont pas loin de te les faire perdre. Vers le centre, il y a mon ancienne boutique, si on peut l'atteindre, on pourra se mettre à l'abri dans le vieil entrepôt ! Tu ne comprends absolument rien de ce que cette femme peut bien te raconter alors tu plisses les yeux pour tacher de la comprendre comme si ça allait aider, en vain. Mais elle semble avoir une idée, alors tu la suis s’engouffrer dans le vent. Nala se cache dans ton cou, tu as du mal à respirer, si bien que quand tu vois un renfoncement dans le mur tu y entraînes la jeune femme juste pour quelques instants histoire que vous repreniez votre souffle. Elle est petite et j’ai du mal à respirer alors j’imagine pas elle. Tu lui affirmes en guise d’explication. Puis vous reprenez votre route après avoir profité de cette poignée de secondes de répit, luttant contre le vent qui se fait toujours plus fort. Vous avancez vers le centre ville, et tu regardes autour de toi. On cherche quoi ? Tu demandes en criant toujours.

Tu avances comme tu peux, sentant que tu fais trois pas pour reculer de deux. Ce n'était pas à cette vitesse que vous alliez y arriver, mais il ne fallait pas te décourager. Ce n'était pas la situation la plus rigolote de toute ta vie mais tu étais obligée d'y faire face. Tu ne pouvais pas y échapper ! La jeune femme avec toi t'attira dans un creux, un endroit où vous pouvez respirer tranquillement. Une petite pause que tu apprécies fortement. Tu l'écoutes parler de sa fille, en essayant de ne pas paniquer, ce n'était toujours pas le bon moment, ni pour toi, et encore moins pour elles. « Dès qu'on y sera, on sera tranquille le temps que ça se calme ! » Tu imaginais bien la difficulté pour la petite et le calvaire que ça devait être mais tu n'avais pas vraiment de solution à ta portée. Si tu avais eu un sac en papier, tu aurais pu lui faire une petite poche d'air pour qu'elle puisse respirer calmement et surtout pour que son visage soit à l'abri du vent, mais tu n'avais pas ça sous la main, et ça te désolait. Il ne restait plus qu'une dizaine de maison à passer et vous y serez.

Nala souffre, tu en es certaine. Pauvre enfant qui doit affronter un vent pareil, cachée dans tes cheveux. Et toi, tu ne vis pas en ville, tu n’as même pas de maison à proprement parler : seulement celle de Hermès. Alors, forcément… Tu ne sais pas où aller. Tu reprends ton souffle. L’inconnue sait où aller, elle. Mais il faut que tu accordes quelques minutes de répit à Nala. Juste quelques minutes, rien de plus. Pour lui permettre de respirer, à cette pauvre enfant. Tu sais qu’avec tout ce vent ça ne doit probablement pas être facile donc tu comptes bien lui faciliter la tâche le plus possible comme la bonne mère que tu essaies présentement d’être. Tu fais de ton mieux pour que ça aille, avant de te relancer avec l’inconnue, la suivant. Tes cheveux fouettent ton visage, ta fille se cache dans ton cou pour se sentir mieux et tu as bien du mal à lutter contre la tempête. Est-ce que tu vas réussir ? En voilà, une excellente question. Même toi tu n’en es pas certaine, Lela. Mais voilà que vous vous rapprochez de l’endroit dont l’inconnue parlait, voilà que tu sens que la délivrance est proche. C’est là ? Tu cries en essayant de te faire entendre par-dessus tout ce vent.

Plus que quelques maisons et la librairie serait là, devant vous. Tu n'avis qu'une envie : y entrer au plus vite, surtout pour la petite fille. Alors quand tu vis la porte, tu étais sur le point de sauter de joie, même si ce n'était pas ni le lieu, ni le moment. Tu attrapas ton sac pour prendre ton trousseau de clés, à ce moment là, elle te demanda si c'était ici, tu hochas la tête. Tu inséras la clés dans la serrure et déverrouilla la porte. Tu l'ouvris rapidement, te déplaçant sur le côté pour la laisser entrer en première. « Allez vite au fond de la pièce ! » Tu entras à ton tour, essayant de refermer la porte derrière toi, mais le vent t'en empêcher. Cependant tu ne pouvais pas la laisser ouverte, où sinon le magasin serait dévasté. Et en même temps, les dégâts de la tempête serait sûrement remboursés par l'assurance du magasin. Et vu la noirceur des nuages, il ne fallait pas rester là, le tonnerre commençait à se faire entendre et tu n'avais pas envie de rester dans les parages quand l’éclair se ferait voir. Tu laissas ta tentative de côté et courant au fond du magasin, pour ouvrir une autre porte, qui résisterait bien mieux à tout ça. « Je vous remercie de m'avoir secoué, je ne sais pas ce qui m'a pris tout à l'heure.. Si vous avez faim, je dois avoir un paquet de gâteau et une bouteille d'eau, c'est pas grand chose mais ça nous aidera à tenir le temps que ça se calme. » Tu lui adressas un grand sourire, maintenant que vous pouviez respirer tranquillement, tu pouvais reprendre ton calme et ralentir les battements de ton cœur qui allait à toute vitesse.

La libération. Quand tu t’engouffres dans la pièce, il fait sombre et tu ne sais pas où tu es, mais tu es soulagée. Comme te l’a suggéré l’inconnue, tu te rends vite dans le fond, câlinant ta fille et lui murmurant que c’est fini, que vous êtes en sécurité. Tu espères qu’il ne va pas y avoir d’inondation, tu espères que tu vas pouvoir aller mieux, tu espères que la petite va cesser de pleurer, peut être même pour s’endormir histoire qu’elle ait un peu moins peur. Mais tu ne rêves pas malheureusement pour toi, tu sais bien qu’il y a très peu de chances que la petite réussisse à s’endormir avec tout ce vacarme. Tu te laisses entraîner par la jeune femme dans une autre pièce et la regarde en lui souriant, tes yeux s’habituant doucement à l’obscurité puisqu’il n’y a de toute évidence plus d’électricité. Pas de soucis, c’est tout à fait normal de se serrer les coudes dans des situations pareilles ! Peut être que si la petite a faim je lui donnerais un peu, surtout que e crois que j’ai rien… Merci, vraiment. Tu poses Nala qui marche timidement dans la pièce en l’explorant à tatons. Je m’appelle Lela. A mon avis, on va passer un moment ensemble, on devrait peut être se tutoyer non ? Tu proposes timidement.

Tu avais essayé d'appuyer sur l'interrupteur pour mettre de l'electricité mais cependant ça ne fonctionnait pas. Plus de courant. Tu jetas un coup d'oeil à ton téléphone, tu ne savais pas qui prévenir, Léo peut-être, mais tu n'avais pas de réseau non plus. C'était le chaos, et tu ignorais combien de temps vous seriez obligées de rester ici. Pas que ça te dérangeait, mais surtout parce vous n'aviez pas de quoi manger, ni boire et que si la situation s'éternisé, vous alliez manquer de vivres. Mais ce n'était pas le moment de paniquer, ce n'était peut-être qu'une petite tempête et que dans une heure, il y aurait un grand soleil dehors. Pour le moment, tu t'étais installé en face de Lela, et tu essayais de lancer la conversation pour penser à autre chose. « Et moi c'est Lily-Anaëlle mais Lily fera l'affaire ! Tu étais venu faire du shopping aussi ? Tu sais ce qu'il se passe, parce que les nuages noirs, je n'avais jamais vu ça, pas en 25 ans de vie ici, pas une seule fois. » Tu jetas un coup d’œil à la petite, tu la trouvais si mignonne et tu te sentais vraiment jalouse de ne pas en avoir une comme cela. « Elle a quelle âge ? »

Pas d’électricité. Mais au moins, vous êtes en sécurité toutes les trois, dans cette boutique que ladite Lily possède très probablement étant donné qu’elle a les clés. Tu te sens maintenant plus ou moins en sécurité, en tout cas du mieux que c’est possible : peu à peu les pleurs de Nala s’apaisent et la fillette peut à présent respirer normalement, autant que vous deux, si ce n’est pas encore plus. Elle n’est qu’un bébé, et tu vois bien que ta fille se sent bien mieux maintenant qu’elle est en sécurité, et cela ne peut que te ravir. Tu te poses, pour ta part : tu profites de ce silence, tu profites de ce calme en apparence face à la tempête qui arrivait jusqu’à présent, parce que tu n’en peux plus de lutter. Lily semble quant à elle vouloir entamer la conversation. Et moi c'est Lily-Anaëlle mais Lily fera l'affaire ! Tu étais venu faire du shopping aussi ? Tu sais ce qu'il se passe, parce que les nuages noirs, je n'avais jamais vu ça, pas en 25 ans de vie ici, pas une seule fois. Tu la regardes. En effet, toi non plus, tu n’as pas connu de tempête à Bowen. Tu supposes qu’il s’agit là d’une tempête en tout cas, puisque tu ne connais ce genre de choses que par des vidéos sur internet ou aux informations. Ouais, j’étais venue acheter des trucs pour Noël, j’ai pas encore fait mes achats, mais tout le monde a l’air contre la possibilité que je fasse ça, y compris la météo, apparemment. Tu affirmes en riant doucement, reportant ton regard sur la petite Nala qui explore timidement l’endroit de ses pas mal assurés. Elle a quel âge ? Tu regardes Lily en souriant. Elle a un peu plus d’un an, maintenant… Et elle est très curieuse. Ca te dérange pas si elle explore, hein ? Tu dis en riant doucement, te calant contre le mur parce que ça fait tellement de bien de te poser. J’ai jamais vu de tempête, et je me suis jamais crue la nuit au beau milieu d’une journée. Ca me fait un peu peur je t’avoue, je sais pas ce qui va bien pouvoir se passer… J’espère que ça ne va pas durer trop longtemps. Tu crois qu’il y a une chance qu’on ait accès à la télé ou à une radio peut être ? Juste pour savoir à quoi s’en tenir… Tu suggères.

Tu l'écoutais raconter son récit. Elle n'était pas la seule malheureusement, et comme tu avais croisé un peu de monde dans les boutiques que tu avais pu faire, tu espérer que ces personnes là avaient aussi pu se mettre à l'abri. Tu te demandais si la population de Bowen avait pu trouver un endroit au calme où se cacher, le temps que tout ça passe. Tu te sentais soulagé de ne pas avoir de famille, parce que tu n'avais personne pour qui t’inquiéter. « Oh non, il n'y a rien de dangereux normalement, et puis je crois même qu'il y a des livres pour son âge, dans un carton plus loin si tu veux lui raconter une histoire ! » Tu indiqua au loin des cartons qui se trouvait un peu plus loin. Même s'il faisait sombre dans la pièce, vous n'étiez pas dans le noir complet. Une chance pour toi, et aussi pour la petite parce que tu savais à quel point le noir pouvait être effrayant pour un enfant. « Je doute qu'il y ait une radio, et je n'ai pas de réseau, donc à moins de passer la tête de temps à autre pour voir, on a aucun autre moyen de savoir si ça c'est calmé. »