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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 They say that time's supposed to heal ○ Woody

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MessageSujet: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptyMar 9 Fév 2016 - 9:08


I've forgotten how it felt before the world fell at our feet
Woody & Sara

On dit que le temps guérit les blessures et que le soleil réchauffe les cœurs. Tout cela c’est de la connerie si vous voulez l’avis de Sara. Voilà plusieurs semaines qu’elle était retournée dans le nid familial, auprès de ses chers parents, 36 jours exactement qu’elle ne s’était plus réchauffée auprès du corps de Woody, hui-cent-soixante-quatre heures qu’elle n’avait plus vu son visage, oui, elle avait compté, parce que ça faisait beaucoup, bien trop, il lui manquait, plus que de raison, mais la peine qu’elle éprouvait en pensant à lui surpassait presque le manque qui empoignait son cœur.  Il s’en était passé des choses depuis leurs retrouvailles sur la plage, depuis qu’ils avaient laissé parler leur cœur et décidé de s’installer ensemble. Depuis elle avait vu le vrai visage de celui qu’elle idéalisait, elle avait vu en action la bête qui sommeillait en lui, celle pleine de haine et de rancœur, celle qui cherchait la vengeance et la domination absolue. Elle la connaissait cette part sombre qui habitait Woody, elle l’avait même accepté, mais c’était sans compter sur cette soirée, sur leur tour de grande roue qui avait tourné au cauchemar parce que Woody avait confronté Jamie et qu’il était allé trop loin, bien plus loin que ce que Sara était capable d’accepter et croyez bien qu’elle était capable de beaucoup pourtant. Mais ce soir-là, pour la première fois, il lui avait fait peur et elle avait détesté ça. Alors elle avait fui, le plus vite qu’elle avait pu, le plus loin possible de lui. Dans sa fuite elle avait emporté avec elle ses remords, ces mots qu’elle n’avait pas osé dire, comme le fait qu’elle l’aimait bien plus qu’elle n’avait jamais aimé Jamie, ou bien que ce baisé échangé avec son ex-mari n’avait jamais rien signifié de plus que la fin d’une histoire, parce qu’elle n’avait pas eu le cœur de se justifier sur le coup et parce que ces mots elle ne voulait pas les dire devant d’autres que Woody et puis parce que, bordel, c’est lui qui avait été le méchant de l’histoire ce soir-là, elle avait suffisamment de fierté pour ne pas ramper à ses pieds.

Depuis elle mangeait des pancakes concoctés avec amour par sa mère, pour panser son cœur meurtri et elle broyait du noir. Hésitant à l’appeler, ne sachant quoi lui dire… Elle ne voulait pas s’excuser la première, elle ne voulait pas lui monter qu’elle était faible et qu’il lui manquait autant qu’elle avait envie de lui hurler dessus, parce qu'elle lui en voulait, tellement, elle avait peur que leur relation ne fut qu'une belle utopie d'un moment et que la réalité soit bien plus difficile à vivre une fois descendu de leur nuage, la lune de miel était terminée et elle ne savait pas s'il survivraient à l'après, si elle accepterait celui qu'il était vraiment et si lui comprendrait qu'elle en avait vraiment fini avec Jamie. Et puis il y avait eu cette tempête, inattendue, imprévisible, qui avait tout dévasté, c’était quelques jours seulement après la soirée. Sara s’était réfugiée dans le gymnase, elle avait eu peur, tellement peur, cet évènement lui rappelant le crash d’avion avec ces gens qui hurlent partout, ces enfants apeurés, ces familles endeuillées, elle s’en était sortie, elle s’était mise à l’abri et elle l’avait cherché, lui. Mais elle n’avait jamais réussi à le trouver, malgré les sms, les nombreux appels, tous coupés par le réseau saturé. Il avait fallu attendre le lendemain, un message sur son répondeur d’un Woody à la voix blanche qui lui disait qu’il allait bien, rien de plus. Et puis le temps s’était égrainé, doucement, lentement, bien trop lentement. Ils avaient échangé quelques messages sans vraiment se dire quoi que ce soit, des tentatives de prise de contact, toutes avortées, on ne pouvait pas régler ses problèmes par sms. Une fois elle avait eu besoin d’entendre sa voix, elle avait cru pouvoir avancer l’hypothèse d’une rencontre, d’une explication, mais à peine avait-il prononcé un mot que les larmes lui étaient montées aux yeux et sa gorge s’était nouée, trop de chagrin, trop de colère, c’était bien trop une fois de plus. Ils s’étaient assurés qu’ils allaient bien et puis elle avait raccroché, lâchement.

Aujourd’hui Sara n’y tenait plus, elle avait déménagé toutes ses affaire chez Woody et elle avait besoin de son IPod pour aller courir sur la plage, elle reprenait doucement l’exercice. Elle savait que Woody donnait des cours et il devait être absent de l’appartement, elle n’avait pas le cœur à le confronter, pas ce jour. Elle avait fébrilement tourné la clé dans la serrure et puis elle était entré, un poids sur la poitrine en entrant dans ce lieux où elle l’avait tant aimé, peut-être était-ce derrière elle maintenant, elle aurait perdu son amour mais aussi son meilleur ami et ça la foutait en l’air. La brunette farfouilla dans ses quelques affaires, toujours intactes et trouva enfin l’objet du désir. Elle allait pouvoir quitter l’endroit.

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Dernière édition par Sara Liao le Mer 2 Mar 2016 - 23:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptyJeu 11 Fév 2016 - 4:35

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there's such a difference between us and a million miles. they say that time's supposed to heal you, but I ain't done much healing.

Les heures passaient, mais le temps ne semblait pas avancer. Figé. On ne sait pas ce qu’on a avant de le perdre, comme on dit. Et bien, Woody avait vraisemblablement perdu Sara. Ça lui était rentré comme un couteau dans le cœur, ce moment où elle avait décidé de retourner vivre chez ses parents. Ils ne vivaient ensemble que depuis quelques semaines. Déjà, Woody avait trouvé le moyen de la repousser. De lui fermer la porte. Ce n’était pourtant pas lui qui avait pris la décision de mettre pause à leur relation. Cependant, à bien revenir sur chaque élément de leur évolution, Woody était le responsable de la plupart des éléments déclencheurs du départ de Sara. Il les avait conduits jusque-là. Parce qu’il fonçait toujours droit vers le ravin, Woody. Il ne savait pas comment aimer. Il ne savait pas comment penser à quelqu’un d’autre que lui. Même alors qu’il aurait dû être en train de recoller les pots cassés, Woody avait trouvé le moyen d’être égoïste. Dans les derniers trente-six jours, le jeune homme n’avait effectivement pas vraiment cherché à ramener Sara jusqu’à lui. D’un côté, c’était pour lui donner le temps de respirer, d’y voir plus clair. Mais c’était valable pour lui aussi. De son côté, Woody avait également besoin de souffler un peu. S’il avait été aussi con, c’était probablement parce qu’une partie de lui était encore un peu comme ça, con. Cette partie de lui ne plaisait visiblement pas à Sara, elle qui l’avait pourtant toujours pris comme il était. Sauf qu’en prenant du recul, Woody avait été égoïste, encore et toujours. Pendant cette tempête, cet événement qui avait ravagé Bowen, ce moment de terreur durant lequel Woody aurait dû diriger toutes ses pensées, toutes ses inquiétudes, vers Sara, il n’avait fait que tout le contraire. Il avait dirigé toute son attention vers une autre femme, vers Freja, vers sa meilleure amie. Sara devait être sa meilleure amie. Elle l’avait toujours été. Celle sur qui il reposait constamment. Celle qui était toujours là pour lui. Mais ce jour-là, durant la tempête, pendant que Woody était à son niveau le plus vulnérable, c’est Freja qui avait été là. C’est Freja qui l’avait sauvé. Et ça avait foutu la tempête dans sa tête aussi.

Le lendemain de la tempête, Sara et lui ne s’étaient échangé que quelques mots pour s’assurer que l’un et l’autre étaient sains et saufs. C’est tout. Depuis, c’était le silence radio. Woody savait que Sara se trouvait chez ses parents, qu’ils prenaient soin d’elle, mais il n’avait pas cherché à en savoir plus. Pourtant, maintenant que la routine était revenue, maintenant que le festival était terminé et que Woody n’avait plus aucun moyen de se changer les idées et de changer le mal de place, ce dernier n’arrivait plus à penser à autre chose qu’à Sara. Le dernier mois avait été des plus mouvementés, et c’est seulement depuis les derniers jours que sa solitude lui pesait autant. C’était seulement maintenant qu’il songeait à prendre contact avec Sara pour qu’ils s’expliquent enfin. Pour qu’ils réussissent à se réparer, ensemble. Ils étaient brisés, ça ne faisait aucun doute, mais Woody n’était pas prêt à abandonner aussi vite. Il ne savait pas exactement ce qu’il voulait dire à Sara, il ne savait même pas ce qu’il voulait. Mais il ne pouvait les laisser s’effacer en silence. Sara comptait beaucoup trop à ses yeux pour qu’il rompe tout contact et qu’ils se laissent aller à la dérive. Ça ne pouvait se terminer ainsi. Pas pour des conneries. Surtout, pas à cause de Jamie.

Le jeune homme inséra ses clés dans la serrure de la porte de sa maison, avant de découvrir en essayant de la déverrouiller que celle-ci était déjà ouverte. Il fronça les sourcils, ouvrant la porte. Il aurait pourtant pu jurer qu’il avait bien barré avant de quitter pour sa séance de yoga, qu’il avait écourtée d’une dizaine de minutes, prétextant avoir un rendez-vous auquel se rendre. En vérité, il était bien trop fatigué et ses muscles trop engourdis pour continuer. Woody fit quelques pas dans le hall d’entrée, referma la porte, et jeta un coup d’œil au salon, d’où il avait entendu du bruit et où il découvrit Sara. Son lecteur de musique en main. Le regard surpris, comme un lièvre hors de son terrier. « Désolé. Je ne savais pas que tu serais là. » En était-il vraiment rendus à ce point ? Au point de ne plus pouvoir être dans la même pièce sans avoir l’impression de déranger l’autre ? Woody la regarda, le regard triste et nostalgique des derniers jours heureux qu’ils avaiient eus. « Tu cherches quelque chose ? » Demanda-t-il avec gentillesse dans sa voix. Malgré la distance, malgré leurs différences, Woody aimait Sara. Une simple dispute n’allait rien changer à ses sentiments. Un baiser avec Freja non plus. Woody aimait Sara depuis bien trop longtemps pour qu’il puisse l’effacer de son cœur d’un revers de main. De toute façon, il ne le voulait pas.



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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptyMer 2 Mar 2016 - 23:21


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Woody & Sara


Les blessures physiques ne sont rien comparées aux peines de cœur. Le corps est une formidable machine qui sait se surpasser guérir, jour après jour, la machine se remet en marche, au prix de quelques efforts, petit à petit, il reprend des forces et va mieux, il s’en sort. Le cœur c’est une autre histoire, le cœur c’est l’âme, c’est bien plus complexe, il vous tiraille alors que physiquement tout semble aller bien, il vous réveil en pleine nuit, d’une douleur insoutenable et d’un coup, sans aucune raison valable, vous ne pouvez plus respirer, vous suffoquez, ça fait un mal de chien.

C’était parfois ce que ressentait Sara, elle le vivait depuis plus d’un an maintenant, depuis son réveil dans un hôpital inconnu, elle le vivait depuis qu’elle avait compris que ni Jamie ni personne ne viendrait jamais la chercher en Indonésie. Elle s’était battue, comme une lionne, contre la douleur physique, contre le handicap, contre sa mémoire défaillante, mais elle n’avait jamais pu contrôler son cœur qui la faisait souffrir de façon bien plus insoutenable. Et puis en retrouvant Woody, en le redécouvrant, elle avait cru que son âme la laisserait enfin tranquille, qu’elle s’était apaisée, guérie. Mais rien n’était réparé, rien n’était acquit. J’en veux pour preuve la peine qu’elle ressentit soudainement en trouvant Woody face à elle. Il l’avait carrément prise en flag, comme une voleuse, c’est comme ça qu’elle se sentait. Pourtant elle était chez elle, théoriquement, elle avait le droit d’entrer, elle avait sa clé, mais officiellement rien ici n’était à elle, mise à part ses maigres affaires disposées çà et là. Et puis c’est elle qui était parti, sans un mot, qui avait mis en pause leur relation, pour une période indéterminée, un soir de fête. Alors vous allez me dire qu'elle les avait cherché les réveils en pleine nuit où elle manquait d'air, l'impression que son coeur s'émiettait petit à petit sans qu'elle ne puisse rien y faire... oui, elle l'avait probablement cherché. « Je…heu… » elle brandit faiblement son IPod tel un trophée misérable. « J’ai trouvé ce que je cherchais… j’allais repartir … en fait. » La réponse était oui, ils en étaient arrivé là, incapables de se regarder dans les yeux, incapable d’affronter l’autre, cherchant à se fuir plutôt qu’à se confronter, fuir le plus vite possible, c’est ce que Sara voulait à présent.

Elle allait donc sortir de la pièce, après cette éternité à avoir attendu fébrilement une rencontre, un signe de sa part, elle fuyait, parce qu’elle se sentait bête, fautive, elle n’était pas préparée à cette rencontre. Regardez là, toute frêle dans cette chemise d’homme, celle de Woody, qu’elle portait comme une petite robe d’été, légèrement ouverte et les manches remontées, elle avait noué ses cheveux en un chignon faiblard et ne portait aucun maquillage, nous n’allons pas dire qu’elle se négligeait, mais elle ne cherchait clairement pas à plaire, elle voulait surtout disparaitre, ne pas attirer l’attention, elle ne s’attendait pas à le voir aujourd’hui. La brunette pressa alors le pas pour gagner la sortie du logement et lorsqu’elle posa la main sur la poignée, alors qu’elle sentait le lourd regard de Woody dans son dos, ses épaules s’affaissèrent, elle ne pouvait pas partir, fuir encore une fois, après tout, s’il avait ouvert cette porte, c’était peut-être le destin qui leur donnait un coup de pouce. Elle se retourna vers lui, le regard hésitant. Il y avait tant de choses qu’elle voulait lui dire, des choses contradictoires et tant de choses qu’elle souhaitait entendre de sa bouche surtout. Il s’étaient attendu tellement longtemps, le quart de leur vie pratiquement, ils avaient vécu l’un à côté de l’autre sans jamais se dire ce qu’ils ressentaient alors ils n’avaient plus le droit de gâcher leur chance, pas alors que leurs cœurs battaient à tout rompre et que leurs yeux débordaient encore d’un sentiment si fort, pas pour une simple brouille, pour une erreur si bête. Pourtant les mots ne dépassaient pas la barrière de ses lèvres, elle voulait lui hurler dessus, sa colère mais aussi son amour, elle n’y arrivait pas. « J… » Elle se serait giflée « Je n'y arrive pas Woody. » Elle essayait d’accrocher son regard à celui de celui qu’elle aimait mais n’arrivait pas à le soutenir et soupira lourdement, elle allait manquer d'air, ce cœur si plein de peine qui prenait trop de place ne lui laissait plus le loisir de respirer.

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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptySam 5 Mar 2016 - 2:39

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Un faible sourire en coin se dessina sur les lèvres de Woody lorsque Sara brandit son IPod, pour lui montrer que oui, elle cherchait quelque chose, mais qu’elle l’avait trouvé, sans lui. Elle n’avait pas besoin de son aide. Peut-être n’avait-elle plus besoin de lui. Après tout, pourquoi ne plus l’appeler, pourquoi ne plus lui donner de nouvelle et surtout, pourquoi venir chez eux en douce au moment exact où elle le croyait parti pour une heure, si ce n’était pas parce qu’elle ne voulait plus de lui dans sa vie ? Woody avait pensé et réfléchi et songé à toute cette situation entre eux depuis les dernières nuits, à chaque heure il se retournait sur son oreiller en se demandant ce à quoi pensait Sara en ce moment-même. Si elle pensait à lui, si elle s’ennuyait de lui, si elle rêvait secrètement de travers les rues qui les séparaient et de revenir se blottir dans ses bras. Parce que c’était bien l’endroit où elle aurait dû être. Dans ses bras. Pourtant, ils étaient à des kilomètres l’un de l’autre, émotionnellement. D’ailleurs, ce petit sourire en coin qu’essayait d’offrir Woody à Sara était trahi par toute la tristesse qu’on pouvait lire dans ses yeux. Il ne pouvait se mentir à lui-même, et encore moins mentir à Sara. Malgré cela il le faisait jour après jour, incapable de trouver le courage de lui faire face. Woody était un coward. Il l’avait toujours été et même s’il prétendait avoir changé, au fond, ce n’était pas vraiment le cas. Sara l’avait aussi réalisé ce jour-là dans la grande roue. Elle en prendrait encore plus conscience aujourd’hui, s’ils prenaient le temps de se parler, d’être honnêtes et ouverts. Sara allait encore plus détester Woody parce que lui, pendant cet éloignement, il n’avait pu faire autrement que de diminuer la distance avec une autre. Avec Freja. Pour oublier tout le reste. Pour s’oublier lui.

« Oh, je vois. » Déclara-t-il quand Sara lui mentionna son intention de repartir dès maintenant. Il baissa les yeux au sol un instant, avant de les relever sans pour autant croiser de nouveau le regard de la jeune femme. « Je ne te dérangerai pas plus longtemps alors, si tu dois partir … » Pourtant, rien n’aurait dû être plus important que ce moment tant appréhendé. Rien n’aurait dû les empêcher, cette fois, de s’asseoir et de prendre le temps de réparer ce qui était cassé. Ou d’au moins faire le ménage dans leurs têtes, dans leurs cœurs surtout. Prétendre avoir autre part à être n’était qu’une excuse minable pour fuir l’évident problème qui se tenait entre eux. Ce mur qui s’était érigé entre eux. S’ils ne décidaient pas d’attraper la massue aujourd’hui pour le mettre à terre, peut-être ne le feraient-ils jamais. Et Woody ne désirait pas les laisser s’éteindre de cette façon. Il en garderait bien trop de regrets. Alors quand Sara posa sa main sur la poignée de la porte de leur logement, le jeune homme allait la supplier d’attendre. De ne pas partir maintenant. Mais elle prit la parole la première, et lâcha dans un long soupir qu’elle n’y arrivait pas. La gorge de Woody se noua, de la voir là, si vulnérable, si triste, si fatiguée. Sara n’avait pas bonne mine, non. Lui non plus, d’ailleurs. Ils ne devaient pas avoir eu une nuit complète depuis quelques jours. « Tu n’arrives pas à quoi, Sara ? » Demanda-t-il d’un ton chagriné, avant de tout de suite reprendre : « Parce que moi je n’arrive plus à dormir sans toi, je n’arrive plus à profiter de la vie sans pouvoir la partager avec toi, je n’arrive plus à rentrer ici à tous les soirs sans que tu y sois. Alors si tu t’apprêtais à dire que tu n’arrives plus à me regarder dans les yeux, que tu n’arrives plus à m’aimer … ne dis rien, Sara. » Lâcha-t-il avec la voix faible et triste. « Je préfère le silence que d’entendre ces mots de ta bouche … » Ajouta-t-il les sourcils froncés et les lèvres tremblantes.



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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptyMar 8 Mar 2016 - 12:22


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Woody & Sara


Sara c’était une amoureuse, de celle qui aime vraiment, totalement, qui se donne corps et âme dans une relation. Elle avait été très amoureuse du Woody adolescent, même si leur idylle avait été de courte durée, puis elle s’était accrochée à Jamie comme s’il allait être le dernier homme de sa vie, comme si c’était celui qu’elle avait cherché depuis toujours, elle l’avait aimé, totalement, au point de ne plus regarder les autres hommes, au point d’accepter sa demande en mariage sans ciller, au point de taire les sentiments pour Woody qui grondaient au plus profond d’elle. Parce que lorsqu’elle était dans une relation elle en pouvait concevoir que celle-ci ne fonctionne pas, ça devait fonctionner. Pourtant dans cette histoire qu’elle vivait avec Woody aujourd’hui, Sara y allait à tâtons, chat échaudé peut-être, elle prenait le temps, ne se lançait pas à corps perdu, elle goutait son bonheur et le savourait, celui de se sentir enfin complète avec lui, mieux qu’elle n’avait jamais été avec un autre homme, elle s’était trouvée lorsqu’elle l’avait retrouvé. Alors la chute n’en avait été que plus dure, brutale, lorsqu’elle avait ne serait-ce qu’effleuré la perspective que cela ne puisse pas marcher entre eux. Parce que c’était impossible à envisage, il était Woody et elle était Sara, ça devait fonctionner, c’était écrit ! Alors pourquoi est-ce que les choses se compliquaient, pourquoi est-ce qu’il n’arrivait pas à se contenter du bonheur d’être avec elle tout simplement, sans chercher à jouer au coq, sans se vanter de ses conquêtes passées, pourquoi est-ce que même avec elle il redevenait le connard qu’il était par le passé. Et pourquoi est-ce qu’elle en était si surprise… elle le connaissait, par cœur, le coureur de jupons, le bourreau des cœurs, le conquérant. Elle en riait avant… avant qu’elle ne soit au cœur de l’histoire et que ça ne puisse l’atteindre personnellement. Aujourd’hui elle se sentait mal. Parce qu’elle avait cru naïvement qu’en trouvant le véritable amour il changerait totalement, du jour au lendemain et parce qu’elle voulait l’aimer comme ça, comme un prince charmant. Il avait beaucoup de tords, certes, mais elle avait sa part, celle d’avoir voulu qu’il change et de ne pas accepter que ça ne soit pas le cas.
Pourtant regardez-le, le jeune homme avait l’air tout aussi perdu qu’elle au milieu de cette pièce, le vide entre eux semblait immense, autant que le silence qui se faisait pesant, il était cerné, ne semblait pas en meilleur état qu’elle. Etait-ce parce qu’il ne dormait plus bien depuis quelques semaines, était-ce sa maladie qui se faisait plus pesante… parce qu’il était malade, Sara le savait, elle en avait pleinement conscience et elle se sentait coupable de l’avoir lâché de la sorte. Parce qu’il était son meilleur ami avant tout, celui qu’elle avait promis d’épauler coute que coute lorsqu’elle avait appris pour son état, celui qu’elle ne voulait jamais abandonner… elle l’avait lâché, lâchement. Mais aujourd’hui, si leur histoire d’amour partait en vrille, serait-elle capable de ne redevenir que l’amie fidèle ?

Et alors qu’elle tenta difficilement de briser la glace la première, ce qui fut un échec cuisant et qu’elle se sentit con, Woody releva et attrapa la perche pour qu’elle évite de se noyer totalement. Alors que le souffle commençait à lui manquer et qu’elle menaçait de suffoquer sous le poids de son cœur trop serré, il insuffla un nouvel air. Pourtant ses mots n’étaient pas doux, ils étaient empreints de douleur, sa voix tremblait autant que les lèvres de la brune mais il parlait, il lui ouvrait son cœur en une complainte poignante qui pris Sara en plein cœur. Elle osa enfin affronter son regard si dur. Elle fronça les sourcils pour ravaler les larmes qu’elle ne voulait pas laisser passer. « Tu as tout gâché Woody, avec ton ego bien trop développé, avec ta fierté qui prend trop de place. Tu m’as eu et pourtant tu voulais plus… tu n’en as jamais assez… pourtant j’peux pas. » Elle laissa passer un silence pour poser ses mots. « Je n’arrive pas à vivre sans toi, avec les milles questions que je me pose et qui n’ont aucune réponse, à vivre sans m’endormir loin de tes bras maintenant que j’y ai gouté, à vivre tout court si tu n’es pas là près de moi. » Elle haussa les épaules et respira enfin, le poids qui pesait sur ses épaules commençait petit à petit à se faire moins lourd.

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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptyMer 9 Mar 2016 - 5:34

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Ça lui pesait tellement de ne plus savoir ce qui se passait dans la vie de Sara. Son retour à Bowen datait maintenant de plus d’un an déjà, mais il savait que sa vie ne commençait qu’à peine à reprendre du sens. L’adaptation s’était faite lentement, entre le début de leur relation, son divorce d’avec Jamie, le déménagement, le retour lent vers le travail. Woody savait à quel point la transition était difficile pour Sara, qui avait été cru morte pendant des mois. Il s’était promis d’être à ses côtés tout au long de son processus de réintégration à la petite vie routinière de Bowen. Il avait échoué. Il avait failli à sa promesse. Il s’en voulait terriblement. Et de la voir, là, aussi mal en point que lui, ça ne faisait que lui rappeler à quel point ils auraient dû être là l’un pour l’autre. Tous les deux traversaient des périodes difficiles et, au lieu de s’entraider, ils se nuisaient mutuellement. Woody était bien conscient qu’il avait une grande part à jouer là-dedans et il se maudissait de ne pas pouvoir changer pour elle. Pas entièrement, du moins.    

En se tenant devant elle toutefois, et en la voyant chercher ses mots de cette façon, Woody eut ce regain d’énergie qu’au moins un des deux se devait d’avoir pour affronter la situation. Il avait donc puisé toute la force et le courage qu’il lui restait, seulement pour ne pas laisser Sara sans mot et surtout sans réponse. Le jeune homme lui déballa donc une grande partie de ce qu’il avait sur le cœur face au manque d’explication de la part de la jeune femme. Il la pria de ne rien dire, si c’était pour lui faire part de son intention de le rayer de sa vie, de le quitter, de le laisser derrière elle pour qu’il ne devienne qu’un fantôme du passé. Un mauvais souvenir à lancer aux oubliettes. Sara l’écouta, les larmes aux yeux. Elle releva finalement ce regard sur lui. Woody sentit le couteau lui rentrer en plein cœur quand la brunette lui déclara qu’il avait tout gâché. Quand elle marqua un silence, Woody le laissa planer aussi, parce que de toute façon s’il avait ouvert la bouche ce ne serait que des sanglots qui s’en seraient échappés. Une voix brisée. Puis Sara reprit, et soudainement le ton de discours avait quelque peu changé. Elle était sur la même longueur d’ondes que lui, pour le reste. Ils avaient beau s’être fait du mal, ils ne pouvaient quand même pas vivre l’un sans l’autre.

Lorsque Sara lui avoua ne pas arriver à vivre s’il n’était pas là près d’elle, Woody franchit les quelques pas qui les séparaient, d’une démarche rapide, et une fois à sa hauteur il enroula ses bras autour d’elle et la porta contre son torse, la serrant fort contre lui. Sa tête était par-dessus l’épaule gauche de la jeune femme, et il enfouit son visage dans les cheveux attachés de Sara. Les larmes n’étaient plus contenues ; Woody n’en avait plus la force. « Je suis tellement désolé Sara. Je suis désolé de ne pas être à la hauteur, je suis désolé de ne pas savoir être une meilleure personne pour toi, je suis désolé de ne pas avoir été à tes côtés comme j’aurais dû l’être … » Sa voix se brisait à chacune de ses paroles. Woody devenait une montagne russe d’émotions, ces temps-ci. Il ne savait pas si c’était à cause de sa maladie, puisque c’en était un symptôme, ou alors il partait lui-même en vrille, mais en tout cas il ne se retenait plus pour montrer toute sa faiblesse et sa vulnérabilité émotionnelle. « Je suis désolé de ne pas t’aimer comme tu mérites d’être aimée, Sara … » Il se détacha finalement d’elle, tremblant, et plongea son regard brisé dans le sien. Il ne savait si ces dernières paroles signifiaient qu’il s’agissait d’adieu ou non. Il espérait que Sara ne veuille pas les interpréter de cette façon. Il espérait qu’elle puisse se contenter de lui, même si c’était d’une tristesse incommensurable. Il espérait, égoïstement, qu’elle saurait se faire à l’idée qu’il n’était pas parfait. Qu’il ne le serait jamais.




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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptyMar 15 Mar 2016 - 12:11


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Elle ne savait plus où elle ne était Sara, depuis des mois elle se cherchait, elle était perdue. Elle pensait avoir trouvé quelques réponses lorsque tout allait bien entre eux, mais il avait suffit d’une soirée pour tout remettre en question, pour en vouloir à Woody, le seul qui ait toujours été là pour elle. Elle était compliquée, c’était le propre du féminin me direz vous, mais elle se détestait à présent. Elle détestait être aussi faible, aussi brisée, aussi vulnérable face à lui, face au monde. Mais lorsqu’elle avoua enfin et que Woody la pris dans ses bras, elle sentit un soulagement immédiat, il l’entoura de ses grands bras protecteurs et la serra comme s’il ne voulait plus jamais la voir partir. Sentir son contacte physique, c’était si bon, elle voulait s’abandonner, rester ainsi et ne plus jamais bouger, elle aurait pu tout pardonner, d’autant plus qu’elle sentait sa chevelure humide des larmes du grand brun, celles qui faisaient trembler sa voix et qui la bouleversaient totalement. Sa confession était criante d'honnêteté, il ne jouait pas la comédie, elle le connaissait trop pour savoir quand il mentait. Elle aurait pu s’en tenir à cela, effacer l’ardoise et tout recommencer, mais ça ne fonctionnait pas comme ça, il fallait être réaliste. Ils avaient tellement à se dire, tellement à entendre et à accepter de l’autre s’ils voulaient se donner une chance et rien n’était encore gagné. Elle se durcit alors, cherchant elle les ressources pour l'affronter, pour obtenir des réponses, puisqu'ils en étaient là. “Tu es un piètre amoureux Rutkowski, tu es sûrement le pire que j’ai connu. Et moi je ne sais pas comment t’aimer non plus, je ne suis pas sur qu’avoir une vie rangée c’est ce qui te convient, peut-être qu’on est allé trop vite finalement.” Pourtant c’était lui qui l’avait poussée à ce qu’ils s’installent ensemble. Le ton de sa voix se voulait presque léger pourtant elle n’arrivait pas s'exprimer de la sorte, elle voulait faire passer un message, elle voulait qu’ils avancent, pour le meilleur ou le pire, alors à chaque fois les sanglots revenaient s’étrangler dans sa gorge. “Peut-être que tu n’es pas fait pour … être en couple.” Le fait est que durant les quelques semaines de leur séparation, à cause de la tempête, à cause du fait qu’ils vivaient dans une petite ville où tout se sait, elle avait entendu quelques rumeurs, Sara ne prêtait pas vraiment d'intérêt à tout cela habituellement, mais lorsqu’elle avait entendu des murmures concernant un blog qui en disait beaucoup sur les habitants de la ville, elle n’avait pu s’empêcher d’être plus curieuse qu’à l'accoutumer. Elle y avait jeté un oeil, un regard presque amusé sur les cancans de quartier mais lorsqu’elle était tombé sur un bout d’article qui parlait de Woody et Freja, son sang n’avait fait qu’un tour. Elle avait fermé son ordinateur sur le champs et était sorti se changer les idées, de toute façon ça n’était que de stupides rumeurs, pas de quoi en faire un flan, des tas d’histoires avaient toujours couru sur Woody, souvent bien trop extrapolées, alors pourquoi pas celle-ci. Pourtant il fallait avoué qu’elle y repensait souvent, cherchant à démêler le vrai du faux, cherchant une réponse qui ne viendrait jamais tant qu’elle ne lui en aurait pas parlé. Mais avait bien peur qu’il y ait une part de vérité dans toute cette histoire, parce qu’elle avait vu cette lueur dans ses yeux le soir de la fête et parce qu’elle savait qu’il cherchait toujours à fuir lorsqu’il se sentait mal, même de la pire des façons. Elle était jalouse, Sara, jalouse que Cassandre ait posé les mains sur lui, même si cela ne voulait rien dire, jalouse qu’il soit proche de Freja et que cette fille soit si belle, si entreprenante, si différente d’elle, elle la petite éclopée, la fille fragile qui n’avait pas confiance en elle.
“Je mérite que tu me traites bien, c’est vrai, tu m’as tellement promis Woody, mais j’suis pas sure que tu sois capable de tout tenir. Et puis toi aussi tu mérites d’être aimé, tu mérites bien plus que ce que tu crois. Si seulement tu mettais ta fierté et ton désir de côté. Des femmes tu en rencontreras plein, des plus belles, des plus sexy, des plus attirantes que moi, Cassandre en est la preuve, sans parler de toutes celles que tu fréquente tous les jours, c’est pas pour ça que tu dois obligatoirement t’attribuer le mérite de les avoir toutes collectionné. Ça t’apporte quoi à la fin ? Tu te sens mieux ? Tu te sens fort ? Tu ne peux pas juste te contenter de celle qui t'aime ?” Sa voix se brisa et le silence se fit, pourtant elle le défiait du regard, elle l’aimait, ce salop qui la rendait folle, elle était maintenant ivre de réponses et ivre de lui tout simplement. La jolie brune entreprit de déboutonner la chemise qui lui servait de vêtement et la retira, se montrant à lui, défiante et misérablement frêle à la fois. “Regarde-moi Woody, ça ne te suffit pas ?” Elle avait envie de le détester autant qu’elle avait envie de lui.

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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptyJeu 17 Mar 2016 - 2:13

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Cette situation allait forcément arriver un jour ou l’autre. Ce n’était une surprise pour personne, surtout pas pour tous les gens de l’entourage de Sara et Woody. Eux étaient dans leur petite bulle depuis quelques mois, mais tout le monde autour avait averti Sara : la réputation de Woody les préoccupait, ils ne voulaient pas que Sara ait du mal, ils ne faisaient pas vraiment confiance à cet ancien coureur de jupons qui se disait transformé. Et l’entourage de Woody avait été très surpris d’apprendre que l’homme avait décidé de se poser pour de bon, et tous avaient parié qu’il ne tiendrait pas longtemps. Et s’ils avaient tous eu raison ? Si Woody avait laissé son cœur prendre le contrôle pendant tous ces mois, mais que peu à peu le reste de ses désirs ainsi que sa stupidité naturelle revenaient en force ? Il avait blessé Sara, au final. Comme tout le monde l’avait prévu. Il avait été le seul à ne pas le voir venir. À ne pas se voir venir. Avec Sara, bien sûr, qui avait sans doute vécu cette soirée à la fête foraine comme une grande claque en pleine face, elle qui pensait que Woody avait finalement changé. Il s’en voulait tellement d’avoir réagi de la sorte mais, en même temps, s’il avait pu retourner dans le temps, il doutait fortement de pouvoir y faire quoi que ce soit. C’était dans la nature de Woody d’agir ainsi. Malgré tout, il cherchait aujourd’hui à se racheter d’une certaine façon, n’importe laquelle, et en voyant Sara se désorganiser devant lui, il ne put s’empêcher de se jeter dans ses bras pour la réconforter. Elle l’étreignit aussi mais, face à ses excuses minables, elle ne retint pas tout ce qu’elle avait sur le cœur. Il était un piètre amoureux. Le pire qu’elle avait connu. Ces mots eurent l’effet d’un poignard dans le cœur du jeune homme, qui savait bien qu’il n’était pas l’amoureux modèle, mais de là à se faire cracher ces insultes au visage et par la seule femme qu’il avait réellement aimée en plus, c’était dur. « Y’a moyen d’être ensemble sans avoir une vie rangée, non ? Putain, Sara, je peux juste pas me résoudre à croire que ça pourrait se terminer comme ça, pour ça. » Sara continua en précisant un peu plus sa pensée, lui avouant qu’elle pensait qu’il n’était peut-être pas fait pour être en couple, tout simplement. Vie rangée ou pas, c’était le côté amoureux de Woody qui clochait, pas le reste. Il la regarda, perplexe, les yeux emplis de larmes mais aussi de questionnements. De déception. « C’est vraiment ce que tu crois ? » Demanda-t-il. Il ne voulait pas qu’elle parle avec sa raison, ou en se fiant à ce que les autres lui disaient. Il voulait entendre ce que son cœur avait à dire. Même si le cœur de l’Homme n’est pas le plus raisonnable, c’était le plus vrai. La jeune femme lui répondit qu’elle méritait qu’il la traite bien, et que pour ça il devait apprendre à mettre sa fierté et ses désirs de côté. Woody l’écouta en avalant difficilement, sachant fortement à quel point elle avait raison sur toute la ligne. Woody n’arriva pas à répondre quoi que ce soit aux dernières paroles de Sara. Elles étaient trop percutantes. Parce que Woody se rendait bien compte que ça ne lui apportait rien, qu’il ne se sentait même pas mieux, même pas bien. Au contraire. Et pourtant, ça lui était incontrôlable. Le jeune homme fronça les sourcils alors que Sara entreprenait de déboutonner la chemise trop grande pour elle qu’elle portait comme robe. Elle la retira complètement, s’offrant complètement à Woody, et le défia de la regarder, et de lui dire si ça lui suffisait ou non. En guise de réponse, Woody s’approcha de nouveau d’elle et il la serra contre lui, s’emparant de ses lèvres. Il avait envie de pleurer mais il avait envie de faire l’amour à Sara en même temps. Il avait envie de tout casser mais il avait aussi envie de Sara, maintenant. Alors, avec ce tourbillon d’émotions de déception, de culpabilité, de colère et de tristesse, Woody souleva Sara du sol et l’entraîna jusqu’au fauteuil du salon, où il lui fit l’amour. Un acte qui, étrangement, ressemblait à un au revoir plutôt qu’à des retrouvailles. Après cette réconciliation éphémère, Woody s’assit sur le divan, les coudes sur ses cuisses et la tête entre ses mains. « Tu as peut-être raison, Sara. Je ne suis sans doute pas fait pour être en couple. » Puis il releva la tête, fixant droit devant lui. « J’ai embrassé Freja il y a quelques semaines. » Déclara-t-il. Distant, froid. Alors qu’ils venaient de se faire l’amour avec tant de passion.

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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptyJeu 17 Mar 2016 - 20:10


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Elle ne savait pas bien ce qu'elle voulait, Sara, elle en attendait sûrement beaucoup de l'amour, de Woody, bien trop, c'était probable. Mais à son corps défendant, n'avait-elle pas le droit de vouloir le meilleur, tout simplement, pour elle, pour eux ? Elle n'avait jamais eu d'autre façon d'aimer que celle exclusive, celle où elle se donne totalement et elle en attendait tout autant de la personne qui partageait cette relation. La polygamie, ou toute autre forme de libertinage, on avait beau dire, ça pouvait faire rêver ou faire envie sur le papier, dans la forme c'était bien différent. Il y avait toujours l'un des deux qui flanchait à un moment, il était bien rare que ça fonctionne sur du long terme. Dans le fond, elle était une jeune fille fleur bleue comme toutes les autres. Peut-être qu'en la prenant dans ses bras Woody pensait que Sara aurait la faiblesse de tout oublier, leurs querelles, les malentendus, le mal qu'ils s'étaient fait. Qu'elle se radoucirait, qu'elle resterait la douce jeune fille qu'elle avait toujours été. Mais elle n'était plus vraiment la même, notre brunette, elle s'affirmait, elle savait ce qu'elle voulait et surtout ce qu'elle ne voulait pas, elle avait la maturité de ceux qui ont déjà vécu, peut-être trop pour une seule vie. Malgré tout elle restait une fille amoureuse et aveuglée par celui-ci, elle avait sûrement fait l'erreur de le vouloir lui sans compromis, l'erreur de penser qu'il changerait si rapidement, qu’il changerait tout court. Cette erreur là elle la reconnaîtrait bien volontiers, c'était la plus grosse, celle à ne pas faire, on ne change pas une personne, on l’accepte telle qu’elle est. Mais pour le reste elle n'allait pas s'excuser, pas plier pour ses beaux yeux, bien qu’elle rêvait de s’y perdre totalement. Alors elle lui crachait ses vérités, ses reproches et ses doutes, que ça lui plaise ou non à Woody, après tout il avait bien fait de même dans la roue, autant être honnête finalement. Mais ça ne lui plaisait pas au jeune homme, elle le voyait, elle sentait qu’il retenait sa colère. “ Je ne t’impose pas une maison avec jardin et un gosse dans quelques mois Woody ! Je ne voulais même pas m’installer avec toi si tu te souviens bien, pas si vite, c’est toi qui as insisté. Tu croyais quoi, dis ? Que tu pouvais m’avoir sous ton aile, me garder près de toi bien au chaud tout en restant exactement le même qu’avant ? Sans que je cille ? On ne peut pas tout avoir dans la vie ! ” Et puis elle abattit sa dernière carte, celle qui faisait mal, qui lui faisait autant de mal qu’à lui d’ailleurs, qu’elle pense qu’il ne soit pas capable d’être en couple, parce que penser ça c’était se résoudre à ne pas avoir d’avenir avec lui et c’était trop douloureux. Elle vit les larmes dans ses yeux et les siens débordèrent, elle voyait la déception sur son visage. “ J’en sais rien…” Parce qu’elle doutait vraiment de lui, autant qu’elle doutait de sa capacité à être patiente, à attendre qu’il soit prêt, s’il l’était un jour. Elle finit par lui apporter une réponse plus poussée avant de s’emporter, de se rendre misérable et de lui montrer toute sa vulnérabilité, de se mettre à nue devant lui, littéralement, elle déboutonna sa chemise et, faussement fière et sûre d’elle, osa le défier, le mettre au pied du mur. Parce qu’elle n’avait plus d’autre argument, c’était quitte ou double, soit il la renvoyait de chez lui, la laissant à sa piètre condition, soit il sautait sur l’occasion.
Et il plongea totalement, il s’approcha d’elle et dans un regard empreint de tristesse et de désir mêlé, il fondit jusqu’à sa bouche pour lui offrir un baiser fougueux dont seul lui avait le secret. La seule pensée de Sara, parfaitement puérile, fut de se demander s’il avait embrassé toutes les femmes qu’il avait désiré avec tant d’ardeur, avant de ne plus penser du tout, de se laisser aller à son désir qu’elle ne contrôlait plus. Il était logique que leur dispute s’achève ainsi, il en avait toujours été de même entre ces deux-là, ils brûlaient l’un pour l’autre et se consumaient totalement, que ce soit une bonne ou une mauvaise chose, ils pouvaient se tirer vers le haut autant que se détruire, cette relation était dangereuse mais qu’y pouvaient-ils, ils avaient besoin l’un de l’autre, tout simplement. Ils s’étreignirent sur ce coin de fauteuil d’une façon totalement sauvage, parfaitement incorrecte, la douceur faisait place à un désir qui laissait transparaître tout le manque qu’ils avaient l’un de l’autre et la colère qu’ils avaient l’un pour l’autre.
Et aussi rapidement qu’il avait fondu sur elle, Woody s’éloigna de Sara une fois qu’ils eurent consommé leur amour. Il s’assit sur le canapé la tête entre les mains alors que la brunette repris sa chemise qu’elle remis sur elle, cachant sa poitrine, comme pour se protéger, comme par honte. D’une voix blanche, sans plus aucun sanglot, son amant fini par sortirent les mots qui lui firent mal, pire que ceux dans la roue, pires que tout. Sans voix, Sara resta interdite quelques secondes avant de se lever, venir se planter devant lui et lui offrir une gifle monumentale. Il avait dû en prendre des claques dans son visage d’ange, mais celle-ci était pleine de douleur, une douleur sourde qui battait les tempes de Sara. Elle venait de s’offrir à lui et il en avait profité pour finalement la mettre plus bas que terre. Pourtant elle s’en doutait, elle s’y était presque préparée, mais on ne se prépare jamais vraiment à ce genre d’annonce qui pour elle sonnait comme une trahison. Incapable d’articuler quoi que ce soit elle se laissait aller en un sanglot silencieux, pitoyable jusqu’au bout, incapable de quitter l'appartement de peur que ses jambes ne se dérobent sous sa course, incapable de retenir ses larmes ni de le regarder en face. Le sexe de retrouvailles était délicieux, celui d’au revoir avait un goût amer.

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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptyJeu 24 Mar 2016 - 23:48

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Woody voulait tout, à sa manière, sans compromis. Il était un enfant gâté. Il était un enfant pourri. Il avait beau avoir vécu, lui aussi, plus que n’importe qui. Des montées, des descentes, des moments de gloire et des moments de faiblesse. Pourtant, il demeurait, au fond de lui, le même gamin qu’il était quand il avait pour la toute première fois posé son regard sur Sara. Insouciant, arrogant, con, égoïste. Pourtant, il désirait plus que tout au monde la rendre heureuse, sa Sara, comme elle, elle pouvait le rendre heureux malgré tout, malgré lui. Malheureusement, il n’arrivait visiblement pas à être à la hauteur. Bien souvent, il était même trop aveugle pour se rendre compte des actes fautifs qu’il posait. Il était trop centré sur lui-même et peu sur le ressenti des autres pour comprendre que ses agissements pouvaient blesser les autres. Rien qu’à la fête foraine, Woody avait réussi, en moins de dix minutes, à laisser une cicatrice dans la vie de trois personnes distinctes. Rien que par ses mots. Ses regards. Son insouciance face aux conséquences. Il semblait n’en avoir rien à foutre, tant que ça ne l’atteignait pas. Sauf que là, ça l’avait atteint, et il ressentait maintenant toute la souffrance que les autres avaient pu ressentir. Woody se sentait vulnérable devant Sara, alors qu’elle le tenait enroulé autour de son doigt. Sara l’ignorait sans doute, trop confuse par l’attitude opposée de Woody, mais en vérité, elle le contrôlait comme une marionnette. Pour elle il aurait été prêt à tout, il suffisait de trouver le moyen de le lui demander de la juste façon, et de trouver le moyen surtout de contrôler la bête à l’intérieur de lui qui elle, ne voulait rien savoir. « Je sais bien qu’on ne peut pas tout avoir. Je suis pas imbécile ou naïf. Je croyais rien, je sais pas, je voulais tellement … je voulais tellement que ça fonctionne. Tout de suite, maintenant. J’avais tellement attendu … » Sauf que son propre soi avait eu raison d’eux. Il avait sincèrement voulu que ça fonctionne, que Sara et lui se construisent un futur ensemble, mais la personne ignoble qu’il était au fond de lui et malgré toute la volonté qu’il avait de changer, avait pris le dessus sans prévenir. Et quand Sara lui dit qu’au final, il ne devait sans doute pas être fait pour être en couple, Woody se sentit déchiré de tous bords, tous côtés. Quand il lui demanda si c’était réellement ce qu’elle pensait de lui, la brune n’arriva même pas à se positionner sur un oui ou sur un non. Elle ne savait même plus ce qu’elle pensait de lui. Ils s’étaient perdus.

Dans une dernière tentative désespérée de se reprendre la main et de se retrouver malgré le brouillard, Sara laissa tomber toute barrière entre leurs corps, et Woody saisit cette chance de ne faire qu’un avec elle de nouveau. Il lui fit l’amour sans vraiment savoir si c’était la bête ou lui-même qui participait à l’acte. Il y mettait tout son corps, tout son coeur, tout son être, toute son âme. Toute l’intensité des sentiments qu’il éprouvait envers Sara, aussi sauvages pouvaient-ils être une fois relâchés. Une fois ce feu éteint, Woody délaissa Sara et lui envoya à son tour le coup de grâce : son moment d’égarement avec Freja. De tous les moments que Woody aurait pu choisir pour lui avouer tous ses torts, il décida celui-là. Le pire. Celui qui achèverait Sara. Il ne savait même pas pourquoi. Il ne pourrait même pas l’expliquer. Woody était fondamentalement mauvais, ce n’était même plus à prouver. Sara rattrapa sa chemise empruntée pour se cacher, avant de se lever, de se planter devant lui et, avant même que Woody ne puisse totalement relever le visage vers elle, elle lui offrit une gifle des plus ressenties. Autant par elle, émotionnellement, que par lui, physiquement. Et émotionnellement aussi. Elle lui avait transmis toute la haine, toute la douleur et toute la souffrance qu’il lui avait infligées. Un sanglot déchirant s’échappa d’entre les lèvres de Sara, qui restait là, comme incapable de bouger. Woody sentit toute la tristesse s’emparer de lui, une vague de chagrin et de détresse déferlant sur tout son être. « Je suis tellement désolé. » Lâcha-t-il dans un sanglot, ses paroles ressemblant davantage à une longue plainte. « Je n’ai jamais voulu te faire de mal, Sara … Je ne sais pas pourquoi je te fais autant de mal sans même le vouloir … Je t’aime tellement … Je suis tellement désolé … » Il s’était levé et cherchait un moyen de s’approcher de Sara, mais celle-ci était comme un animal effrayé, sur la défensive, et il jugea bon de garder ses distances, de la laisser respirer. Il en avait déjà trop fait.

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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptyMar 29 Mar 2016 - 12:06


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Il était désolé qu’il disait… Les mots étaient sincères, Sara n’en doutait pas, même aveuglée par la colère et le chagrin. Que Woody l’aime, là n’était pas la question, ça n’était pas à prouver. Qu’il soit capable de devenir le mec idéal c’était une autre histoire. Qu’il soit même la moitié d’idéal, juste correct, qu’il sache simplement faire parler son coeur ou sa tête plutôt que son sexe. Qu’il réfléchisse un peu et pas en dessous de la ceinture, qu’il ne se laisse pas pousser par ses pulsions, ça n'était pas beaucoup demander pourtant. D’un coup elle les comprenait, toutes ces filles qu’il avait éconduit, Ally et les autres, celles dont elle riait doucement à une époque, celles qu’elle avait jugé trop naïves pour croire que Woody tomberait dans leurs bras et se caserait, elle était devenue l’une d’entre elles. Et pour cause, il avait su la rendre exceptionnelle, la regarder comme il n’en avait jamais regardé une autre, il lui avait offert le monde, avant de le lui reprendre. La gifle était partie d’elle même, du plus profond de Sara. Elle n’était pas violente, pourtant les deux dernières fois qu’elle avait été en présence de Woody elle avait fini par lui mettre sa main dans la figure, il lui faisait perdre ses moyens et pour ça aussi elle le détestait.
Elle s’était promis de prendre la vie à la légère, de se laisser porter, de ne pas se prendre la tête. Depuis son retour à Bowen, Sara tentait de vivre au jour le jour, parce qu’elle savait que tout pouvait basculer. Mais avec la tournure que prenait les choses, elle se rendait compte que toutes ses résolutions prenaient sérieusement l’eau. Elle voulait devenir une fille qui ne se prenait plus la tête, mais preuve en était qu’on ne pouvait pas changer si facilement, n’est-ce pas Woody… Elle restait cette fille fragile qui prenait tout à cœur, qui vivait par passion, qui ne savait comment faire autrement que d’embrasser la vie telle qu’elle était, si cruelle soit-elle, parfois. “Arrête…” Elle ne pouvait plus l’entendre s’excuser, ça lui faisait tellement mal. Et voir ses sanglots, parce qu’elle n’arrivait pas à détourner son regard du sien, empli de larmes et d’amertume, elle n’arrivait pas à rester de marbre face à lui, c’était juste impossible. Mais il n’arrêta pas, il se leva et tenta de s’expliquer, de la façon la plus maladroite qu’il soit. Elle se dégagea lorsque Woody essaya de l’approcher de plus près. Elle ne voulait plus aucun contact physique avec lui et déjà leur étreinte lui donnait une impression de dégoût. Elle se dégoûtait elle-même, d’avoir été si faible de penser pouvoir régler leurs différents en lui offrant son corps, on ne l’y prendrait plus. “T’es incapable d’aimer une autre personne que toi, de l’aimer autant que tu t’aimes toi-même. Et moi j’suis incapable d’attendre que tu changes, de te faire confiance à présent. Alors on va arrêter les frais.” Elle soupira lourdement, la décision lui déchirait le coeur mais dans le fond y avait-il d’autres solutions ? Elle ne se pensait pas assez forte pour lui pardonner, pour avancer main dans la main avec lui. “On sait toi et moi que la vie est trop courte, qu’on perdrait notre temps à essayer de changer. Alors vas-y, agrandis ton tableau de chasse, amuse-toi, profites. J’en ferais de même, à ma façon, t’en fais pas pour moi. Et le jour où tu te réveilleras enfin, seul et misérable, tu repenseras peut-être que t’as laissé passer ta seule chance d’être un homme bien.” Sara était capable d’être méchante, elle venait de le prouver. Il lui avait fait mal et même si ses mots ne seraient jamais à la hauteur de ce que lui avait dit, elle se défendait, défendait le peu de dignité et de fierté qu’il lui restait. Elle se rhabilla totalement, elle n’avait plus rien à faire ici. Ils avaient enfin eu cette discussion qu’elle espérait et qu’elle redoutait tant. Voilà où elle avait mené. Ses amis avaient raison, leur relation n’avait pas duré bien longtemps, mais au delà de toutes les rumeurs qui couraient à leur sujet, de toutes les moqueries et les messes basses, cette dispute laissait sur le carreau deux personnes qui auraient pu s’aimer si elles avaient su comment faire.
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MessageSujet: Re: They say that time's supposed to heal ○ Woody   They say that time's supposed to heal ○ Woody EmptySam 2 Avr 2016 - 20:48

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Il arrêta. Ses excuses ne servaient à rien, Sara ne voulait plus les entendre. Elle avait raison de ne plus vouloir lui donner l’opportunité de se confondre en excuses. Ça ne les menait nulle part. Et ça ne changeait certainement pas Woody. Ses mots n’étaient pas des paroles en l’air, mais ce n’était pas non plus des promesses. Sara le comprenait sans doute enfin, cette fois. Un peu trop tard pour elle, un peu trop tard pour eux. Alors que l’homme s’avança vers elle pour la prendre dans ses bras, ou du moins la caresser même si ce n’était que du bout des doigts, Sara se recula. Dégoûtée. Il se stoppa net, la regardant, attendant une réaction quelconque de sa part. Encore une fois, les insultes fusèrent. Il avait l’impression qu’ils étaient de retour dans le hall d’entrée, mais cette fois, leurs corps brûlants ne les sauveraient pas de la fin. L’inévitable fin. Il était vrai que Woody s’aimait. Il n’avait jamais eu de problème de confiance en soi. Jusqu’à maintenant, il n’avait pas perçu cela comme un problème, au contraire. Ça lui avait permis de s’épanouir dans sa vie. De réaliser ses rêves. De foncer, et d’en ressortir vainqueur. Mais devant Sara, devant l’amour qu’il se donnait trop pour pouvoir en garder pour les autres, Woody était perdant. « Arrêter … ? » Répéta Woody, incrédule, incapable de se faire à l’idée que Sara était maintenant prête à dire qu’elle ne voulait plus de lui. Plus d’eux. Il savait qu’ils étaient en train de se tirer vers le bas, mais de là à lâcher la main de l’autre et à tomber chacun de leur côté, Woody ne l’avait pas vu venir. Elle confirma ses doutes en disant qu’ils perdaient leur temps, qu’ils devaient vivre chacun de leur côté et s’amuser à leur façon. Et elle lui rappela avec haine qu’un jour il se réveillerait, seul et misérable, repensant à ce moment, cet unique moment où il aurait pu devenir un homme bien. Ce moment où il avait décidé de ne pas l’être. Woody baissa les yeux. Les mots cruels et durs de Sara résonnaient dans sa tête. Colère et tristesse se combattaient en-dedans, et la colère prenait peu à peu le dessus. Parce qu’il ne pensait pas Sara capable d’une telle méchanceté. Lui, si. Mais jamais elle. Pendant que lui rageait de l’intérieur, Sara se rhabilla, et quand elle fut prête à partir, plantée debout devant lui, il leva les yeux et, la mâchoire serrée, lui dit : « Va-t’en. » D’un ton froid, sec, indifférent. C’est ce qui fit Sara, sans se faire davantage prier. Elle n’attendait que ça. Lui aussi, à présent. Pour le moment. Jusqu’à ce que son cœur le ramène jusqu’à elle. Inévitablement. Assurément.

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