Matty & Deden Bourrés...

On s’y est enfin mis avec Matty au football américain. Enfin, lui il s’y est tout simplement remis, ce terme est plus exact mais pour moi, notre entrainement de ce soir était une première. Deux heures à courir, à essayer d’attraper un ballon et à se faire siffler dessus par un entraineur par forcément très sympa. Autant vous dire que même si physiquement, c’est censé faire du bien de faire du sport, ça ne me donne aucune envie d’y remettre les pieds. La vérité, c’est qu’au bout d’à peine quinze minutes, j’étais à bout de souffle et que j’ai passé le reste du temps à avoir des points de côté et à louper le ballon. Je suis vraiment une grosse merde et j’en suis tout de même sorti complétement essoufflé. Un vrai mec qui fait rêver les femmes, c’est moi qui vous le dis.

Histoire que mon colocataire ne passe pas toute la soirée à me charrier alors qu’on serait devant la télévision, je lui propose qu’on aille boire un verre en ville, ou plusieurs plutôt. Bien sûr, on commence par plusieurs apéros à la maison, parce que ça coute toujours moins cher et lorsqu’il est aux alentours de 23 heures, je suis déjà bien amoché. Je n’ai pas mangé grand-chose et le peu de sport que j’ai fait n’a pas aidé à garder en moi la nourriture du déjeuner. De ce fait, ventre vide et alcool ne font pas bon ménage. C’est donc déjà l’esprit bien chaud que je me lève du canapé et que je dis à mon ami : « C’est l’heure d’y aller ! »

J’enfile difficilement mes chaussures et une veste. Je me regarde quelques minutes (oui j’ai besoin d’autant de temps devant une glace pour voir si je suis beau) dans le miroir de l’entrée et quand je suis enfin prêt, après un bon quart d’heure, je me permets de dire au blond : « Allez, dépêche ! » Oui, oui, j’ai du culot ! Je dévale les escaliers et arrivé en bas, on a plutôt de la chance, un taxi nous attend. Je regarde mon ami, hilare : « T’as vu on a de la chance hein ?! » De la chance ou est-ce que c’est lui qui a appelé le taxi pour nous emmener en ville ? Je ne lui pose même pas la question en fait, mais je me doute bien que si la deuxième hypothèse est la bonne, il saura me faire savoir que c’est grâce à lui que je ne me pèle pas le cul.

On monte dans la voiture et en à peine quinze minutes, on arrive en centre ville, devant un bar que nous avons l’habitude de fréquenter. Comme d’habitude, au moment où il faut sortir les billets pour payer le chauffeur, j’attends comme un con et regarde mon ami, bêtement.

Le football américain. Sérieux, je n'aurais pas pensé  que ça serait aussi dur de m'y remettre. Faut dire qu'à part courir, je n'ai pas fait de sport depuis longtemps. Et pourtant j'adore ça ! Mais c'est la vie, j'ai eu, jusqu'à maintenant, d'autres priorités. Bref, le foot, ça a été épuisant. Mais ce que j'ai vécu n'est rien à côté de l'expérience d'Hayden de se lancer dans ce sport qui demande beaucoup d'énergie. Il a passé son temps à râler, et il n'y est pas du tout arrivé. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il m'a bien fait rire et que je ne me suis pas gêné pour me moquer gentiment. M'enfin, je pense clairement qu'il ne reviendra pas et moi eh bien... Je ne sais pas encore. C'est quelque chose de vraiment énorme de jouer dans une équipe, de se donner à fond, mais j'ai aussi peu de temps à consacrer aux entraînements et aux matchs et j'ai le sentiment que l'équipe dans laquelle nous nous sommes essayés aujourd'hui a un niveau qui ne m'intéresse pas forcément.

Bref, j'ai encore quelques jours avant de donner ma réponse, et d'ici là, je ne compte pas me prendre la tête avec ça. Au contraire, ce soir, c'est fiesta. Enfin, à la base, on va juste "boire un verre" mais je sais comment ça se passe avec Hayden, on ne boit jamais un seul verre, et on ne reste pas seul très longtemps, enfin tout dépend. On verra bien. J'enfile un jean bleu-gris et un t-shirt blanc plutôt moulant et prend mon blouson noir. J'appelle un taxi le temps qu'Hayden se fasse beau devant son miroir et nous partons enfin.

C'est toi qui a de la chance d'avoir un pote comme moi !

Il est vraiment incroyable parfois. Comme si un taxi avait deviné que nous devions partir à ce moment là et que Oh! Comble du hasard, il s'était arrêté juste devant chez nous. Bref, nous entrons dans le taxi que je paie bien évidemment quand nous sommes arrivés. Comme d'habitude, Didi n'a pas de cash, et c'est moi qui régale. Je suis certain que je ferais de sacrées économies s'il n'était pas mon ami, mais hônnetement, je m'amuserais beaucoup moi. Et puis c'est Hayden quoi, je l'adore. (Et je vous promets que si vous le répétez, vous ne verrez pas demain.)

Nous entrons dans le bar déjà bondé, et on se trouve une table. Amusé, je demande à mon pote :

Tu vas pas pouvoir ramener qui que ce soit ce soir, avec les efforts que t'as fait cet aprem, tu vas pas pouvoir tenir !

Eh oui, je n'ai pas fini de le chambrer ! En même temps il part au quart de tour, alors pourquoi je me gênerais ?

« Ouais ouais, ça c’est toi qui le dit. » lui répondis-je alors pour le taquiner. Bien sûr que j’ai une chance incroyable de l’avoir dans ma vie. Un meilleur ami, un colocataire, un portemonnaie, un frère, un confident… On pourrait utiliser un tas d’autres termes encore pour décrire ce qu’il représente à mes yeux mais j’évite de lui dire trop souvent, sinon ses chevilles vont enflées et ce serait dommage qu’il ne puisse plus entrer dans l’appartement. On monte direct dans le taxi et on commence à faire les fous à l’arrière, enfin surtout moi… Le conducteur me regarde noir à travers le rétroviseur intérieur et je me mets à exploser de rire. Finalement, on arrive en ville, ce qui semble rassurer le chauffeur qui soupire calmement. J’espère honnêtement pour lui qu’il n’a pas des clients comme moi toute la journée, sinon il doit être sacrément fatigué lorsqu’il rentre chez lui.

Puis, c’est l’heure de rentrer dans le bar. Heureusement pour moi, le videur commence à bien me connaitre et me laisse entrer sans problème car il sait pertinemment que malgré mon caractère assez dérangé, je ne crée jamais de scandale dans les lieux, même lorsque je suis complètement bourré. Je lui fais un petit clin d’œil et on s’engouffre à l’intérieur avec Matty, avant de rejoindre une table libre au fond du bar. Alors que je pose mes fesses sur le tabouret haut, une grimace émane de mon visage et mon ami en profite pour me charrier. « J’aurais dû m’y attendre à celle-là. » Je baragouine alors dans mes moustaches, presque conscient qu’il dit vrai. Néanmoins, je ne me laisse pas faire pour autant, j’ai ma fierté de mâle. « Tu penses vraiment que ça va m’empêcher de ramener une femme ? Au pire des cas, je serais nul au lit mais bon, au moins elle se souviendra de moi… Ou alors, il faut que j’en choisisse une complètement bourrée qui se souviendra de rien. » Je ne sais franchement pas laquelle des options est la mieux car dans les deux cas, je suis un parfait looser mais après tout, ça ne change rien de d’habitude.

« Tu me files 20$ ? Je vais aller commander des bières. »

Si je devais trouver un mot pour qualifier Hayden, ça serait... Pitre. Ou alors voleur d'économies. En fait, non, c'est trop dur de résumer la personnalité d'Hayden. Il est simple et complexe à la fois et malgré ses défauts, je le trouve extra. Enfin, je vous le dis tout de suite, jamais je ne lui ai sorti ça. Faut pas déconner, il risquerait croire que je veux le mettre dans mon lit alors que, soyons sérieux, vous me voyez avec un mec ? Non, vraiment, j'aime bien trop les femmes pour vouloir m'intéresser aux mecs. Bref, ce soir, c'est soirée potes, et je ne me gêne pas pour charrier mon ami qui semble avoir bien mal partout suite à notre séance de sport intensive de l'après midi. Le football américain, c'est clairement pas un sport de tapette. La réponse d'Hayden me fait hausser un sourcil.

T'es sérieux ? Tu vas quand même pas ramener une fille qui tient pas debout, elle ne serait pas capable de dire non même si elle le voulait.

Franchement, j'espère quand même qu'il ne ferait pas ça, profiter d'une femme qui n'est pas en état de se défendre me paraît vraiment malsain. J'essaierai de l'empêcher de faire ça si jamais il le pense vraiment. A sa demande, je me marre, je lui file vingt dollars comme il me les as demandés et j'attends qu'il revienne avec nos bières. Je parcours la salle du regard et l'ambiance semble assez chaude. J'ai bien envie de boire avec excès ce soir, tiens.

« A moitié seulement parce que soyons lucide, je préfère quand il y a un minimum de challenge. »

Lucide n’est sans doute pas un mot qu’il faut que j’emploie alors que je suis dans cet état de non-sobriété avancé. Et encore, pour l’instant, j’ai uniquement bu plusieurs verres à la maison alors qu’est-ce que ce sera dans quelques heures lorsque j’aurais enchainé avec les bières et différents autres cocktails que me serviront les barmans ? Pour ce qui est du reste, même s’il m’est déjà arrivé de choisir la facilité avec les femmes, il faut avouer que cela remonte à un bon nombre d’années en arrière. J’ai un minimum d’exigences dorénavant alors si c’est pour ramener quelqu’un qui sera encore plus nul que moi au lit, non merci.

Matt me file un billet et je file en direction du bar. Au passage, je frole les fesses d’une jeune demoiselle que je ne connais pas et alors que je m’excuse, elle me sourit largement. Je l’entraine alors avec moi une fois que j’ai mes boissons, lui indiquant que j’ai quelqu’un a lui présenté. Elle fait signe à une de ses copines qui se joint à nous alors que je n’avais rien demandé. « Matt, je te présente Cléa et… » Je me tourne vers la deuxième prétendante. « Lauren. »

Sortir avec Hayden est un vrai gouffre financier. Euh, non, rectification : Hayden est un vrai gouffre financier. J'ai la chance d'avoir un travail qui paie bien parce que sinon on serait à la rue. Il me demande souvent de l'argent, pour un oui ou pour un non, et se sert même tout seul comme un grand. Enfin, ça n'est pas si grave parce que ce mec c'est mon meilleur pote et il n'y a rien que je ne ferai pas pour lui. Du coup, quand il me demande du pognon pour des boissons, je me marre et lui donne sans discuter. C'est pas comme si ça allait changer grand chose de lui dire non. Bref, quand il revient, il n'est pas seul. Il est même plutôt en bonne compagnie puisqu'il est accompagné par deux charmantes jeunes femmes, Cléa et Lauren. De très jolis noms pour de très belles femmes. Je me lève pour les saluer et fait un baiser sur la joue de chacune.

Enchanté mesdames. Vous boirez bien quelque chose avec nous ?

Elles acquiescent, tout sourire et c'est mon tour d'aller au bar pour leur chercher leurs boissons. Je les laisse avec Hayden, et c'est assez risqué, mais tant pis. Je n'allais pas leur dire d'aller se les chercher leurs verres ! Quand je reviens, les deux jeunes femmes rient au éclat, et tout sourire, je dis en m'asseyant à côté de Lauren et en leur donnant leurs verres :

J'espère qu'il ne dit pas de méchancetés sur moi ! Parce qu'il ne faut pas croire un mot de ce qu'il vous dit.

Je reviens donc en très charmante compagnie et bien sûr, j’ai pensé à mon meilleur ami. Je ne vais quand même pas me régaler tout seul avec une demoiselle alors qu’il attendrait que je termine mes affaires. Non, autant passer une soirée à 4, ce qui promet de grandes aventures. Je suis prêt à tout vivre ce soir et avec l’alcool ça risque d’être encore pire. M’enfin bon, je sais bien que si je commence à courir tout nu dans la rue, Matthew m’en empêchera – à moins qu’il décide que je mérite une honte monumentale. Bref, du coup, c’est à son tour d’être parti chercher des boissons et je me dis que si j’avais anticipé, j’aurais évité un aller-retour inutile. Je m’installe à la table et les miss en font autant.

« Il faut que je vous prévienne d’un truc. » Je prends un ton des plus sérieux et graves. « Matthew sort d’une relation vraiment difficile. Il a beaucoup souffert, alors faut être vraiment gentilles avec lui, si vous voyez ce que je veux dire. » J’esquisse un sourire vers les deux jeunes femmes qui gloussent doucement et hochent la tête. « Par contre, ne lui dites surtout pas que j’ai dit ça, parce qu’il se sentirait encore plus mal. Il est persuadé que tout est de sa faute le pauvre. »

Je leur fais un clin d’œil après avoir eu leur consentement et c’est à cet instant là que mon cher ami revient avec les verres. Il distribue et tout le monde semble prêt pour passer une excellente soirée et moi, je suis assez fier de mon stratagème tout pourri. Au moins, il ne pourra pas dire que je ne lui ai pas arrangé un coup le Matty, même s’il n’en saura jamais rien.

« Non non, je dis que des gentillesses moi ! J’ai vanté tous tes mérites et bien plus encore. » Ou pas… « J’en étais à la fois où tel un preux chevalier, tu as sauvé la princesse des griffes du mauvais roi… Si tu veux leur raconter… »

Je n'ai aucune idée de ce qu'à dit Hayden aux deux jeunes femmes en mon absence, mais ça a fonctionné : les yeux qu'elles posent sur moi ne sont qu'attirance et limite admiration. Il est trop fort sérieux. Je souris aux demoiselles en leur offrant leurs verres, et lance une petite plaisanterie sur les prétendus mensonges de mon ami. Bon certes, il raconte des bobards, mais pas des méchancetés. Je m'assois aux côtés de la dénommée Lauren, et boit un peu de ma bière.

Tu t'es cru dans un Disney ? Je demande en riant à mon ami. Il faut lui pardonner, c'est un grand romantique. Je souris et ajoute : Il veut sûrement parler d'un des sauvetages que j'ai dû faire j'imagine, mais je ne vois pas lequel. J'hausse un sourcil et lance un sourire séducteur.

Tu es sauveteur ? Demande Cléa, impressionnée.

Non, je suis pilote d'avion de secourisme, du coup je suis souvent au centre de l'action. Je suis aussi pilote d'avion de tourisme, si ça vous intéresse mesdemoiselles. Je fais un clin d'oeil à Lauren et boit une longue gorgée de bière. Les deux jeunes femmes gloussent, surtout Lauren, alors que Cléa se tourne vers Hayden :

Vous travaillez ensemble ?

« Ah parce qu’on est dans la réalité là ? » Je réponds du tac au tac à mon meilleur ami avant de laisser échapper un petit gloussement. Je sais à quel point la plupart des femmes sont fans des histoires de contes de fées et en grand enfant que je suis, j’adore les dessins animés. Du coup, je ne peux pas m’empêcher de faire des allusions à tout ceci. J’écoute Matty me décrire et j’aime assez ce qu’il dit sur moi, même si c’est rarement ce que j’entends à mon propos. Et puis, voilà qu’il se lance des fleurs tout en se prenant pour un héros. Je fais mine d’être complétement passionné par son récit, comme si j’étais bluffé à chaque fois qu’il le conte.

« Faut vraiment que vous le voyez piloter son avion ! C’est un Dieu aux commandes ! »

Dans ma tête, je fais aussi allusion à son autre petit avion de chasse, ce qui me fait rire intérieurement, sans que les autres comprennent. Enfin si, Matty va peut-être comprendre en lisant dans mes pensées, comme il le fait souvent. Je réponds bientôt à la question de la jeune femme.

« Oh non, malheureusement, je n’ai pas cette chance. Moi, je suis juste infirmier… »

Bon, c’est pas vrai du tout mais au moins, je sauve des vies aussi. Enfin, dans cette vie imaginaire que je me crée quoi. C’est à ce moment là que les filles se prennent au jeu.

« Donc si on s’évanoui en plein océan, Matt tu viens nous chercher dans ton super avion et Hayden tu nous soignes après ? » Elles gloussent comme des petites folles, ce qui me fait me dire qu’elles ont vraiment l’air niaises, mais peu importe s’il s’agit juste de les mettre dans mon lit. « Et lequel de vous deux fait du bouche à bouche à qui ? »

C'est vrai, on peut dire qu'Hayden et moi abusons un peu sur des pseudo-vérités que nous disons aux jeunes femmes que l'on souhaite charmer. Mon pote va souvent plus loin que moi dans les mensonges, mais c'est aussi ça le jeu de la séduction quand on est dans un bar en mode "chasse". Bon, je sais, c'est limite de parler de chasse, mais d'un autre côté nous tombons sur des femmes tellement naïves que ça ne serait pas drôle si on ne jouait pas un peu. De toutes façons, elles savent rapidement que nos flirts ne sont pas vraiment sérieux, et peut-être même qu'elles font semblant de croire nos inepties. J'avoue que je préfère croire ça, plutôt que de me dire qu'on manipule de jeunes femmes innocentes. Elles ne le sont pas si elles traînent dans les bars à flirter avec le premier venu.

Bref, je m'amuse à présenter Hayden en romantique alors qu'il ne l'est pas vraiment,sauf avec celles qui comptent vraiment, et elle sont rares. Je crois même que je ne l'ai jamais vu craquer sur quelqu'un d'autre qu'une certaine Lily. Mais tout ça c'est du passé, et en cette belle soirée, nous sommes en compagnie de belles jeunes femmes : Lauren et Cléa. Quand Hay' demande, amusé, si nous sommes dans la réalité, je souris et réponds :

Je ne suis pas sûr, vu que j'ai deux déesses en face de moi. Puis, en riant j'ajoute : Non, non Hayden je ne parle pas de toi !

La conversation se poursuit et je me fais un peu mousser en parlant de mon métier de pilote. J'utilise souvent cette partie de ma vie pour séduire de belles jeunes femmes, car ça fait son effet. Je ris quand mon meilleur pote dit que je suis un Dieu aux commandes, car je comprends bien qu'il ne parle pas seulement du manche de pilotage d'un avion, mais bien d'un tout autre manche. D'un air malicieux, je lance aux filles :

Vous n'avez pas idée !

Je me marre intérieurement quand Hay dit être infirmier. Je ne lui confirait aucun malade, pour ma part ! Les responsabilités et lui ça fait plus de deux, alors imaginer qu'une vie autre que la sienne dépende de lui, il n'y a qu'un mot qui me vienne en tête : "catastrophe".

Finalement, je souris en entendant les réflexions des jeunes femmes, et en entendant la question qu'elles nous posent, je suis presque déçu. C'est du tout cuit. Moi j'aime bien le flirt quand il y a un peu de suspense, quand on ne sait pas si on va avoir gagné le jackpot plus tard... Là pour le coup, ça parle déjà de bouche à bouche, alors pour le suspense, on repassera. Mais tant pis, j'aime avoir une présence féminine auprès de moi et, je l'avoue, j'adore faire l'amour à une délicieuse créature. Alors pour le suspense tant pis, on verra ça plus tard.

Mmh... Eh bien, je vous retourne la question mesdemoiselles, tant que vous êtes encore conscientes, je dirais que vous avez la chance de pouvoir décider pour nous.

J'ai une petite préférence pour Laurel, qui me fait de l'oeil depuis tout à l'heure, mais au final, ces deux jeunes femmes sont exquises, l'une tout autant que l'autre. J'approche un peu mon visage de celui de ma préférée et demande, d'une voix douce :

Qui choisirais-tu belle Laurel ?

La jeune femme rougit et se met à glousser bêtement, alors j'approche mes lèvres des siennes pour les effleurer doucement. Cette dernière me saute alors dessus, approfondissant ce baiser de manière légèrement brutale. Je ne peux pas m'empêcher de rire, ce qui met fin à ce baiser pour le moins étonnant.

Qu'est-ce qui te fait rire ? Demande-t-elle, vexée. Si c'est comme ça, je m'en vais ! Tu viens Cléa ? Elle s'est levée, prête à partir avec le verre que je lui ai offert, et attend sa copine.

Bon eh bien autant pour moi pour le suspense.

La réalité, c’est tout un mythe. Les films et les séries nous font miroitées tellement de choses extraordinaires, voir des choses surnaturelles. On finit presque par croire qu’en ce monde, tout est possible : les créatures, les mondes parallèles… J’ai fait le choix de ne pas me focaliser sur ce que je sais de vrai. L’espoir fait vivre, j’en suis la preuve incarnée. Et après tout, pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas être vrai ? Si des gens l’ont inventé, il a bien fallu que l’idée naisse de quelque part, ou de quelque chose qui se trouve dans notre réalité… Oui, je vous ennuie avec mes histoires car nous ne sommes pas là pour faire de la philosophie mais plutôt pour raconter la soirée que nous passions avec Matt.

J’explose de rire à la remarque de ce dernier et je lève alors mon verre à ses blagues qui le méritent. Puis, je finis ce dernier d’une traite, espérant que l’alcool va vite monter dans mon système. On continue la soirée et alors que mon partenaire s’amuse avec Laurel, je me rapproche de l’autre jeune femme. Mais bientôt, alors que nous étions également en train de nous rouler une pelle, nous sommes coupés dans notre élan. Je ne sais pas ce que le blond a trafiqué mais visiblement, Laurel est en colère et souhaite partir de la table. C’est une moue déçue qu’affiche Cléa car visiblement, elle n’était pas trop mal dans mes bras – en même temps normal quoi… - mais solidarité féminine oblige, elle finit par accompagner son amie. J’avoue que je ne cherche pas spécialement à les retenir mais rapidement, je note mon numéro sur le bras de Cléa et je lui glisse avec un léger clin d’oeil : « Tu as mon numéro, n’hésites pas à t’en servir. »

Puis, alors qu’on se retrouve plus que tous les deux, je lui demande : « Qu’est-ce que tu as fait pour qu’elle se vexe comme ça ? » Je ne suis pas du tout en colère et au contraire, plutôt amusé par la situation. Je me lève, attendant la réponse de mon acolyte et l’invite d’un geste à me suivre en direction du bar où je commande un mètre de shooter. « N’empêche, je fais finir par devoir t’apprendre mes techniques de drague parce que tu gères pas quand même ! » Je lui lance pour le taquiner. Je sais bien qu’il sait jouer de son charme aussi bien que moi mais qui serais-je si je ne l’embêtais pas. « On va être obligé de boire et boire encore pour oublier ce désastre ! » Le mètre arrive et je regarde mon ami sur un air de défi. « Cinq chacun. Le premier qui a fini ? »

Hayden et moi passons une agréable soirée en compagnie de deux jeunes femmes. On raconte de beaux mensonges pour nous faire mousser, mais je fais assez confiance à ces filles pour comprendre qu'on joue. C'est quand même agréable d'être en présence féminine, et j'avoue que la belle Lauren me plaît assez. Sauf que cette dernière me saute dessus un peu sauvagement et du coup je ne peux pas m'empêcher de rire. La jeune femme se vexe alors, et j'affiche une moue désolée, bien que toujours un peu amusé. Malheureusement, sa copine décide d'abandonner Hayden, et sur le coup je me sens un peu mal. Enfin, ça ne dure pas car je vois que rien n'est perdu entre eux pour autant. Hay' ne semble d'ailleurs pas m'en vouloir quand il me demande ce qu'il s'est passé. Légèrement amusé, j'explique :

Elle m'a sauté dessus sauvagement. Je ne m'y attendais tellement pas que j'ai pas pu m'empêcher de rire.

Et j'en rigole encore en finissant mon verre cul sec moi aussi. Franchement, c'est pas si grave, c'est juste un peu dommage que la jeune femme se soit vexée aussi facilement. Bref, je suis mon pote jusqu'au bar et, bien sûr, paie le mètre de shots qu'il a commandé. Je me fais évidemment charrier sur mon incapacité à draguer alors je me marre et répond :

Le tout c'est surtout de savoir qui draguer ! Je dis pas qu'on a rien perdu mais bon, ça manquait quand même de suspense tout ça.

J'acquiesce ensuite quand il suggère qu'on se fasse un petit concours de shots. Et sans attendre je commence. J'en enfile un, puis deux, puis trois, jusqu'au cinquième dont je pose le verre avant de lever les bras avant même de vérifier si je suis le grand gagnant. Je m'en moque bien de gagner ou pas. Ce soir c'est la fête, et j'ai bien envie de me mettre à l'envers.