« Le souffle de la reconstruction » - Charlize & Jake

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« Le souffle de la reconstruction »« Journée grise.
Journée maussade, plombée par la grisaille de nuages moroses venus recouvrir Montréal de leur masse opaque. Journée triste, vaine sans intérêt.
Journée noire, aussi noire que la robe de deuil que tu as revêtu aujourd'hui. J'étouffe Ice, je suis désolé mais je dois quitter cette ville. Tu peux garder la maison, les meubles et tout ce qui entoure Montréal. Lena est morte, je suis mort et toi aussi. Ne cherche pas à me retrouver, je ne reviendrais pas.
Jake. »

Dieu qu'il hait ce jour de janvier. Le ciel semble s'être mis au diapason de son humeur, s'assombrissant d'heure en heure. Une légère brise soufflait sur Montréal. Acide. Abjecte. Dévastatrice. Une brise qui enveloppait tout son corps meurtri. Seul. En colère. Mort. La vérité. Rien que la triste vérité. Brûlante comme le soleil. Et froide comme le sont les plus froides calottes glaciaires. Tranchante comme un couteau de boucher qu’on vient d’aiguiser. Le regard vide, l'esprit ailleurs, le geste mécanique, il s'agenouille devant la terre fraîche et humide de la tombe de sa petite fille. D'un geste lent, il passa sa main sur l'épitaphe « Repose en paix » trois mots dénués de sens, qui n'arrivent pas à couvrir la souffrance des proches, la tristesse engendrée par une mort prématurée, le choc de la violence. Comment survivre à cette phrase qui représente la mort ? Comment survivre à la mort ? Les mots sont inutiles dans ces circonstances. Incapable de faire son deuil, Jake se relève, frustré.

C'est la dernière fois qu'il verra Lena. Plus tôt dans la matinée, il avait pris ses billets d'avion pour Bowen, la ville du soleil, de la fête et du business. Tout était plié, excepté ses dossiers professionnels. Ainsi, il se rendit au bureau, le teint blafard. Tout ici respirait passé et mort. Ce bureau silencieux et sombre abritait les premières particules de poussières qui songeaient à s'enfuir au moindre soupire de sa part. Les dossiers en mains, il se retourna vers une pauvre étagère austère qu'il détestait plus que tout. Il se souvint s'être engueulé avec sa décoratrice de nombreuses fois à ce sujet, et pourtant il n'avait jamais entrepris de l'enlever. Les veines saillaient sur son front. Son regard brûlait. Non. Il ne peut pas laisser vivre cette étagère. D'une violence inouïe, il envoya son pied contre l'origine du problème. Il devait se défouler. Lena est morte. L'étagère est en vie. Il fallait trouver un coupable. N'importe qui. Une série de coups s'acheva par des plaies, du sang inutile et une étagère en morceaux. A l'aéroport, il dissimula ses blessures par quelques bandages. Bowen était enfin à sa portée.

Après quelques heures d'avion, il put enfin poser ses pieds sur cette terre Australienne. Attention, ne vous méprenez pas, Jake a déjà fait plusieurs allers-retours en Australie. Mais cette ville l'intriguait : elle respirait la joie de vivre et la fête. Profitant d'un moment d'absence, il inspira longuement le "nouvel air" tout en levant ses yeux vers le ciel. La suite s'annonçait meilleure : il avait déjà décroché un petit CDD en tant que musicien d'un bar. C'est pourquoi, sans même visiter la ville, il se dirigea vers son lieu de travail.

Assis sur le tabouret de la scène, il lança un premier regard à la foule. Puis la mélodie suivit, celle qui parcourrait l'esprit de chacun, qui modifiait le rythme cardiaque de leurs corps meurtris et attentifs, celle que les gens aiment. Enfin tout du moins, ceux qui écoutent. Car oui, seules quelques personnes l'écoutaient. Les quelques bourrés pervers avaient profité de l'occasion pour embrasser leurs "jeunes conquêtes", quant aux fans, ceux-ci le regardaient surtout pour le séduire sans même prendre le temps de céder à la musique. Concert terminé, il entreprit de renouer avec l'alcool en s'asseyant sur un des tabourets du bar.
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La souffle de la reconstruction

Jake&Charlize

Une soirée sympa entre filles s'annonce ! Ça faisait bien longtemps que je n'étais pas sortie avec mon petit groupe d'amies, et on a décidé d'aller dans un bar de la ville, sachant qu'il y aura un concert. Et pour ce soir, j'ai même laissé Axten à la maison. Avec ces filles-là, on se connait depuis le lycée et malgré les années qui ont passé, on s'entend toujours aussi bien. Chacune a fait sa vie de son côté ; certaines sont mariées avec un ou plusieurs enfants, d'autres sont célibataires et attendent l'amour, voire papillonnent. Pour ma part, je suis épanouie autant dans mon boulot que dans ma vie de couple, toujours avec Axten depuis qu'on est ados ; et je ne changerais tout ça pour rien au monde.

Pour l'instant, on est toutes assises autour d'une table, à proximité du bar, et avec une bonne vision sur la scène. L'ambiance est bon enfant, on rigole, on se raconte nos vies respectives, y compris des petites choses qui n'ont pas forcément bousculé notre existence. Puis, un homme s'installe ensuite sur scène et les deux célibataires du groupe défaillissent. Ce qui comprend, il a son charme cet homme ! Toutes d'eux n'ont plus d'yeux que pour lui et sont tout de suite incroyablement silencieuses. Pour ma part, je me concentre sur la musique et apprécie le moment, étant moi-même musicienne.

Le concert se termine un peu trop vite à mon goût et le musicien quitte la scène pour s'installer au bar. Spontanément, et clairement pas pour le draguer, je le rejoins sous les regards médusés de ses groupies – dont ceux de mes amies. Tout de suite... Ce n'est pas parce qu'une femme aborde un homme que c'est forcément pour lui faire du charme ! Quoi qu'il en soit, je m'adresse au grand blond, le sourire aux lèvres :

« C'était vraiment sympa ! Un peu court cependant. »

C'est toujours plus agréable les bars avec de la musique, même si tous les gens présents n'y ont pas prêté forcément attention. Je lui tends la main de manière un peu conventionnelle :

« Je suis Charlize au fait. Vous êtes nouveau dans le coin ou je me trompe ? »

J'ai pas la prétention de connaître tous les habitants de Bowen mais généralement, les têtes me disent au moins quelque chose, même si je ne peux pas mettre un nom sur toutes.

Emi Burton

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« Le souffle de la reconstruction »« La vie est faite de choix : Oui ou non. Continuer ou abandonner. Se relever ou rester à terre. Certains choix comptent plus que d’autres : aimer ou haïr. Être un héros ou un lâche. Se battre ou se rendre. Vivre ou mourir. Je vais le répéter une dernière fois, pour ceux qui en douteraient encore... La vie est faite de choix. Vivre ou mourir, le choix le plus important, mais la décision nous appartient rarement. »

Il lâcha son stylo d'un soubresaut, surpris par la venue d'une jeune femme. Il cacha le morceau de papier posé sur la table, d'un mouvement habile de sa main. Avait-elle pu apercevoir ses quelques notes ? Il ne le savait pas et il ne le saura probablement jamais. Il détourna sa tête vers la femme comme s'il ne s'était rien passé, tout en agrippant son verre de whisky. Il restait subjugué par celle qui l'avait interrompu. En plus d'être agréable à regarder, elle était simple et élégante. Une qualité que peu de gens ont à l'heure d'aujourd'hui. Ses doigts fins le menèrent sur la bonne route : c'était ou c'est très certainement une musicienne comme lui. Il lança un bref regard à son sourire, un regard analyseur. Avoir des émotions était pour lui, quelque chose de surhumain mais en revanche décrire les émotions des autres, c'était son passe-temps du quotidien.

Puis elle prit la parole « C'était vraiment sympa ! Un peu court cependant. » Il ponctua sa phrase par un léger hochement de tête. C'était la triste réalité, il n'était plus passionné par la musique, par les concerts dans des bars miteux, et par les affaires aussi. A vrai dire le jeune homme n'était passionné de rien. De manière plus ou moins nette, il agrippa délicatement la main de l'inconnue afin de la lui serrer.

« Jake. Je viens d'arriver. »

Carter fait partie de ces personnes qui pensent que souvent la parole n'est pas nécessaire, et donc ne daigne lâcher une phrase qu'en extrême urgence, en négociation ou quand on lui pose une question. Il se détourna à demi pour faire signe au barman de commander un verre en plus. Non ce verre ne servait pas à draguer, mais à seulement discuter. Qui était-elle ? Une rencontre amicale potentielle ? Une ennemie qu'il fallait écraser ? Une groupie ? Il voulait en savoir plus sur elle, après tout il avait déménagé à Bowen, pour changer de vie, non ? Comment changer de vie sans rencontrer d'autres personnes ?

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Invité

La souffle de la reconstruction

Jake&Charlize

Comme je le pensais, cette soirée se déroule à merveille. Je profite du temps passé avec mon groupe d'amies. Des amitiés qui perdurent depuis le lycée malgré les différents chemins qu'on a chacune pu prendre. Et cela se voit rien que dans nos diverses attitudes par rapport au musicien qui vient de prendre place sur scène. Les célibataires le dévorent des yeux tandis que pour ma part, je me contente d'apprécier sa musique, étant moi-même mélomane.

Si on pourrait croire que je m'apprête à draguer le grand blond quand je le rejoins au comptoir, il n'en est rien. Je me concentre sur la musique, le complimentant comme première approche mais il se contente de hocher la tête, comme si ça ne lui faisait pas plus plaisir que ça. Ou peut-être aussi qu'il n'a pas envie de parler. Quoi qu'il en soit, je lui tends la main et me présente, supposant à haute voix qu'il est nouveau en ville, ce qu'il me confirme bien vite. C'est ça d'être dans une ville depuis l'enfance et ne jamais en être sorti, au moins on arrive à connaître les gens déjà de tête. Dans un léger sourire, je lui dis :

« Bienvenue à Bowen alors, j'espère que vous vous y plairez ! Vous êtes d'où, si c'est pas indiscret ? »

Ensuite, il fait signe au barman de me servir un verre, et je redemande la même chose avant de m'adresser de nouveau à Jake :

« Merci pour le verre ! J'espère qu'on aura droit à d'autres concerts en tout cas. Surtout que vous avez déjà des groupies là-bas... »

Je désigne les célibataires de ma bande d'un signe de tête. C'est limite si je ne les vois pas trépigner et ça m'étonne qu'aucune d'elle n'ait profité que je sois assise à côté du musicien. En fait, j'ai même l'impression que l'une d'elles me fusille du regard comme il vient de m'offrir un verre. En tout bien tout honneur bien sûr ! J'oserais jamais séduire un homme autre que mon mari, surtout qu'il hante mes pensées à chaque moment et que je sais que je vais le retrouver ce soir. Peut-être par contre que je ne mentionnerai pas ce verre, ne voulant pas qu'il s'imagine quoi que ce soit. Je reporte ensuite mon attention sur lui et poursuis :

« Enfin, je suis pas une groupie si ça peut vous rassurer. Juste que je suis musicienne aussi. Vous jouez depuis longtemps ? »

Emi Burton

Invité

« Le souffle de la reconstruction »
Ce premier concert à Bowen était très loin de ce qu'il espérait. En réalité, il était presque en train de perdre la foi en la musique. Peut-être était-ce pour ça qu'il n'avait pas su captiver son "public" ? Enfin, une jeune blonde l'avait remarqué. Bien que séduisante, c'était une musicienne. Tout pour plaire à Jake, mais non. C'était une période trop compliquée pour s'amuser avec les femmes.

Il l'avait à demi remballer dès sa première approche, tout simplement parce qu'il n'était plus intéressé par tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à sa passion. Si elle l'avait connu avant, ils se seraient sans doute bien entendu. Mais là c'était mort. En observant ses mains, il put constater qu'elle portait une bague. Elle était donc mariée, et ça ne l'étonnait pas du tout. Ce serait l'inverse qu'il l'aurait surpris à vrai dire. Poliment, il lui commanda un verre, il voulait en savoir plus : elle était intriguante, il fallait le reconnaitre. Puis elle posa la question qu'il ne fallait pas poser, ou du moins la question qui l'avait pris au dépourvu. Il paraissait gêné, voire même très gêné alors que ce n'était qu'une simple question. Néanmoins il y répondit quelques secondes plus tard, suite à une longue réflexion.

« Montréal. »

Il boit le contenu du verre d'un trait puis réplique d'un air beaucoup plus sûr.

« Si seulement elle étaient toutes comme vous. C'est rare de voir des personnes qui apprécient votre musique et pas seulement vous. »
Un sourire se dessina sur son visage dès qu'elle pointa les femmes derrière. Autrefois, il les aurait dragué. Autrefois, elles l'auraient insulté de connard pour une seule bonne raison : Jake traitait les femmes comme de vulgaires mouchoirs, il les utilisait puis les jetait. Enfin ça c'était autrefois. Maintenant, tout a changé. Malheureusement pour lui et heureusement pour elles.

« Depuis tout petit. Et vous ? »

Son analyse était donc juste : elle était bien musicienne. Reste à savoir quoi maintenant. Il lui lança un simple regard puis acheva sa phrase

« Laissez moi deviner. Vous êtes violoniste ? Ah non. Pianiste ? »

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La souffle de la reconstruction

Jake&Charlize

Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'homme n'a pas l'air des plus bavards au premier abord. Toujours aussi naturellement, je lui demande d'où il vient. Non pas par simple formule de politesse mais parce que ça m'intéresse vraiment. J'aime bien savoir d'où viennent les nouveaux arrivants, c'est tout. Sans un mot de plus, il me dit qu'il vient de Montréal et je m'en contente, hochant alors la tête. Je sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que la question l'a mis mal à l'aise alors je ne préfère pas insister pour que cette discussion ne tourne pas court. Peut-être que c'était indiscret finalement mais qu'il n'a pas osé le dire...

Par la suite, il n'a pas l'air de vouloir que je m'en aille puisqu'il fait signe au barman de me servir quelque chose. Essayant de le mettre à l'aise, je plaisante aux sujets de mes deux amies qui s'avèrent être de véritables groupies et je le vois sourire. Je me dis que c'est déjà une petite victoire, que la conversation va être plus détendue désormais. Il se désole que les femmes qui l'écoutent ne soient pas toutes comme moi et amusée, je réplique :

« Peut-être que le fait que je sois mariée joue aussi ! »

Je lâche un léger rire, me disant que de toute façon, je n'ai pas spécialement fait attention à son apparence quand il est entré sur scène, même s'il dégage quelque chose. Mariée ou pas, je ne peux pas nier qu'il a du charme. Contrairement à mes amies, je ne le dévore pas du regard. De toute façon, Axten sera toujours le plus bel homme à mes yeux et cela depuis des années maintenant. Je n'ai jamais réussi à me voir avec un autre tant je suis heureuse avec lui.

Enfin, comme je l'ai rapidement fait comprendre à Jake, c'est plus la musique que lui qui m'intéresse. Certains pourraient mal le prendre, ceux qui ont beaucoup d'égo par exemple, mais ce n'est pas son cas. J'apprends alors qu'il en fait depuis qu'il est tout petit et ça se sent en vérité. On ne devient pas bon comme il est du jour au lendemain. Il faut tant d'années pour acquérir un certain niveau, et je suis bien placée pour le savoir, même si je ne lui arrive pas à la cheville. Après tout, j'ai arrêté les cours avant d'aller à l'université et je ne joue plus que chez moi maintenant. Je le laisse supposer à haute voix de quel instrument je joue avant de répondre, le sourire aux lèvres :

« Bingo ! Pianiste. Et pareil, depuis que je suis petite. J'essaye de jouer aussi souvent que possible mais exclusivement chez moi. »

Et je ne le regrette pas plus que ça, n'ayant jamais eu l'ambition de devenir pianiste professionnelle. Pourtant, j'adore ça mais d'autres sont bien meilleurs dans ce domaine et pour ma part, je me plais à enseigner. De temps en temps, j'essaye de donner une éducation musicale à mes élèves.

« Et vous ? Vous vivez de la musique ? »

Emi Burton

Invité

« Le souffle de la reconstruction »Plus la soirée avance plus il a l'air d'apprécier la tournure qu'elle prend. Les regards s'enchaînent. Chaque parcelle du corps de la jeune femme est analysée par Carter. A distance respectable, bien entendu. Il ne faudrait pas qu'elle croit qu'il la drague ou qu'il la reluque. Il finit par lâcher un rire incontrôlé à la suite de sa réplique. Cela faisait des mois et des mois qu'il n'avait pas esquisser un sourire. Comme quoi la musique peut faire des miracles.

« Certainement. »

Il ponctue sa phrase d'un léger soupir. Comprenez que parler c'est déjà compliqué pour lui alors taper la discussion à une inconnue c'est un effort surhumain. Bon, c'est bien parce qu'elle est agréable à regarder qu'il le fait. Et puis ils parlent de musique, c'est pas comme si c'était du ménage ou du maquillage. Là c'est un sujet qu'il connait bien. Mais rien à faire. Il aurait voulu engager une conversation, aucun mot de plus ne pouvait sortir.

C'est pourquoi il tenta ce stupide jeu de devinettes pour apprendre à la connaître sans se dévoiler réellement. « Bingo ! Pianiste. Et pareil, depuis que je suis petite. J'essaye de jouer aussi souvent que possible mais exclusivement chez moi. » qu'elle lui dit. Hypothèse confirmée. La fille du bar était musicienne. Ce n'est pas une honte de jouer chez soi. Au contraire, il admirait ces gens là.

« Si j'arrêtais les concerts, je serais incapable de jouer régulièrement chez moi »

Jake n'était pas quelqu'un de régulier de ce côté-là. Sans passion, il aurait déjà abandonné depuis longtemps. Pourtant, à l'heure d'aujourd'hui, c'est la musique qui le sauve.

« Je n'ai pas eu cette chance, non. »

Peut-être qu'il attiserait de la curiosité, peut-être pas. Ce soir, ce n'était décidément pas le bon soir pour parler même s'il commençait à l'apprécier.

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La souffle de la reconstruction

Jake&Charlize

Contrairement à ce que tout le monde pourrait penser, ce n'est pas parce que j'aborde ce type au bar que j'ai l'intention de repartir avec. Loin de là ! Non seulement je ne suis pas du genre infidèle mais je m'intéresse surtout au rapport qu'il a à la musique, ce qui n'est clairement pas le cas de toutes les femmes présentes dans la salle. Je n'ajoute rien de plus à ce sujet, n'ayant pas envie de lui raconter ma vie non plus ou de le mettre mal à l'aise.

Enfin, on commence vraiment à parler de musique, notamment quand il se prête au jeu de deviner de quel instrument je joue. Evidemment, ça ne reste qu'un loisir puisque je ne me suis jamais estimée assez talentueuse pour faire carrière dans ce domaine. Ça me fait tout de même drôle de me dire qu'il ne jouerait plus du tout s'il arrêtait les concerts et d'un air mi-surpris, mi-attristé :

« Ah vraiment ? »

Je n'ose pas demander autre chose à ce propos, même si j'essaye de comprendre pourquoi il dit ça. Est-ce qu'il a vraiment besoin d'un public pour pouvoir jouer ? Qu'il se sentirait ridicule de jouer pour lui seul ? Néanmoins, j'aimerais bien éclaircir un point, à savoir s'il vit de la musique ou pas. Y a rien de plus beau que de vivre de sa passion à mon avis mais malheureusement, tout le monde n'en a pas la possibilité. Ce n'est apparemment pas son cas et je hausse les épaules :

« Dommage... Je suis sûre que vous auriez pu pourtant. Je suis pas une grande experte mais je vous trouve talentueux. »

Dis-je en lui adressant un léger sourire. Toujours piquée par la curiosité, je demande :

« Quand vous ne faites pas de concerts, vous travaillez dans quoi du coup ? »

S'il ne vit pas de la musique, il doit bien avoir un travail alimentaire comme on dirait, mais j'avoue que j'ai bien du mal à le voir dans autre chose maintenant que je l'ai vu jouer !

Emi Burton

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