Bristol, here we go -r.

Folie. On pourrait dire que c'était de la pure folie, mais depuis hier tu étais déterminée à montrer que ce n'était pas n'importe quoi. Que cette fois tu étais consciente de ce que tu faisais. Tu voulais te le prouver à toi. Te montrer que tu pouvais redevenir normale, que tu n'avais pas besoin de tous ces extra. Zach t'avais connu sans et il avait su t'apprécier. En considérant les choses, tu n'étais pas sûre qu'il apprécierait une femme couchant à d'autre ou à gauche et draguant sans vergogne le premier venu. Tu voulais être une fille bien. En te levant se matin, tu l'avais vu, là contre toi. Dans ton lit. Tu laissais un sourire se dessiner sur ton visage. La nuit avait été calme. Tu avais un peu mal au crâne à cause des mélanges de la veille, mais pour une fois, tu te sentais bien, parce qu'il était là. Tu te glissais hors du lit. Il avait un sommeil de plomb, et tu l'avais testé à plusieurs reprises. Alors que toi, si quelqu'un toussait à travers une cloison mal isolée, tu te réveillais de suite et tu pouvais mettre du temps à te rendormir. Tu filais à la cuisine, sifflotant un peu air, enfin en essayant de siffloter parce que pour ça aussi tu ne savais pas faire. Tu finis par fredonner, pour ça pas besoin d'être douée, suffisait juste une langue. Tu préparais des pancakes tout en te faisant mentalement la liste de ce que tu devais prendre. De ce que vous deviez prendre. Les passeports, à ne surtout pas oublier ! Tu te concentrais trop sur ton repas. Tu voulais lui faire une jolie surprise. Tu posas tout sur un plateau avant de retourner dans ta chambre. Tu mets le plateau au sol et retournes te mettre contre lui, pour lui caresser doucement la joue, un sourire aux lèvres. « Allez, lèves tes fesses, ou on aura jamais cet avion » Tu lui déposes un bec sur la joue. Et un autre sur le coin de la lèvres. Et un dans le cou. Tu avais l'impression de renaître. Et quand il émergea enfin, tu repris le plateau pour le déposer devant lui. Pendant qu'il mangeait, tu étais bien déterminée à faire cette maudite valise. Non pas sans te laisser distraire par lui, et lui voler un ou deux baiser à chaque fois que tu passais près du lit. Une fois les affaires prêtes, un mot laissé à l'attention de Nelligan, vous étiez bon pour claquer cette porte et vous envolez loin. « J'ai peur de l'avion, j'aime pas ça, j'ai l'impression qu'on va s’écraser en mer et qu'on retrouvera jamais notre corps ou on va finir comme dans Lost. J'veux pas finir sur une île déserte ! » Tu n'avais même pas encore passé les portiques de sécurité. Pour le moment, votre taxi venait tout juste de vous déposer à l'aéroport. Mais tu étais déjà paniquée. Tu te souviens, quand tu étais aller à Paris avec Jade, on avait dû te donner un somnifère pour que tu dormes tout le long du trajet tellement tu étais paniquée. Ta valise glissait derrière toi. Votre vol partirait dans une heure. Dans moins de quinze minutes, peut-être vingt, vous pourrez vous diriger vers l'enregistrement afin de commencer toute la démarche. Ce que correspondait plus à une descente aux Enfers pour toi. La prochaine fois que tu voudrai faire un voyage, tu regarderais les bateaux. Tu lui jetais un dernier regard, tu voulais être sûre de toi. « Y a combien d'heures de vol déjà ? » C'était terrible de voir que la peur pouvait te paralyser. Tu lui tenais la main si fort que tu allais finir par lui broyer un os. Voire tous.

Tu souriais. Tu passais tes jours à sourire, au monde entier, mais surtout à lui. Tu te consumais de cet amour naissant. Tu brûlais pour lui. Il t'enlaçait, et tu avais l'impression que le monde autour de vous n'existez plus. Plus de vieux pépé ronchon, plus d'enfants courant dans tous les sens en étant bruyants, plus de petite dame qui râle parce qu'ils font du raffut. Ni de couple étant chacun de leur côté parce que monopolisé par la technologie. En parlant de ça, tu avais sûrement oublié ton téléphone. Tu n'avais pas l'habitude de t'en servir autrement que pour le boulot, et pour texter Ally. Tu lui enverrais un mail une fois sur place, tu trouverais bien un endroit avec un peu de wifi à squatter. Tu secoues la tête en l'écoutant parler de votre survie éventuelle. « D'excellents naufragés ? Tu veux dire au moment où j'aurais mis le feu ou au moment où j'aurais gaspiller la moitié des rations ? » C'était une idée qui ne te plaisait pas plus que ça. Quitte à pêcher des poissons, autant aller au lac de Bowen, ou bien sur une île paradisiaque. Avec ta légendaire maladresse, tu finirais sûrement par tuer tout le monde. Mais il se voulait rassurant et tu aimais beaucoup ça. Il fut l'heure de vous enregistrer, alors une fois les bagages déposés et les billets vérifiés, vous retourniez en salle d'attente. Il t'attirait contre lui, et tu t'y glissais sans problème. La tête dans le creux de son cou. Tu ne respirais plus que lui. Il t'apaisait, il te calmait. Tu voulais être une femme forte pour lui. Une femme qui n'a peur de rien. « Tu compte me faire du charme tout le voyage ? Parce que j'adore ça ! » Tu soulignais ton sourire, avant de l'embrasser à pleine bouche, ta main se baladant dans ses cheveux en bataille. Le premier appel pour l'avion à destination de Bristol se fit entendre. Tu te levais, à contre-cœur. Sentant la pression qui montait en toi. Pour essayer de détendre l'atmosphère et pour te faire penser à autre chose, tu commençais à fredonner la marche impériale. Tu ne devais pas paniquer, Zach était ton super-héros, il serait capable de te protéger, de te défendre, de te sauver. « Je viens de penser qu'on a même pas réserver d'hôtel, j'espère qu'en cette saison, tout ne sera pas complet » Penser au voyage que vous vous apprêtiez à faire te permettait d'oublier un peu le vol. Tu te demandais si tu aurais l'occasion de rencontrer ses parents. C'était un des sujets sur lequel il c'était le moins épanché avec toi. Ça et sa sœur. Au fond, Effy, tu l'avais déjà rencontré, mais tu ne lui avais jamais vraiment parlé.

Il te sourit. Tu lui souris. T'as les yeux qui brillent. Il te vend du rêve. T'y crois pas, parce que c'est surréaliste. Tu ne rêves pas, t'hallucine pas non plus. Tout est si beau, la vie si agréable. Tu souriais à son idée de carpaccio. Il était fort, il chassait tous tes doutes et tes craintes avec une remarque, une blague ou un sourire. Si tu avais peur, tu n'aurais qu'à planter tes iris dans les siens et à tout oublier. Avec lui, rien ne pourrait jamais t'atteindre. Jamais. Tu le laissais resser l'étreinte, plaquant ton front contre le sien. Il devenait rouge, et tu le trouvais vraiment attachant. Tu l'embrassais délicatement. Tu reviendrais sur ce qu'il venait de te dire plus tard, vous aviez douze heures de vol, si ce n'est plus, tu trouvais bien un moment pour lui en glisser un mot ou deux. Pour le moment, vous étiez priés de gagner vos places.Une fois installés, tu regardais à traver le hublot, le coeur serré. Tu attendais qu'il finisse d'envoyer son message. Après quoi, tu attrapais sa main pour mêler tes doigts aux siens.Tu n'y croyais toujours pas. Hier encore ton coeur, était sans roi. Aujourd'hui, ses baisers étaient tes rois. Sa voix, ta raison, et ses bras, ta maison. « Tu sais, tant que je suis dans tes bras, je pourrais dormir n'importe où ! » Il te donnait l'impression d'avoir des ailes qui poussent. Avec lui, tu pourrais faire face à n'importe quoi. Vous pourriez être Tarzan et Jane, même s'il avait plus d'allure que Tarzan et toi un accent anglais moins prononcé. Tu posais ta tête sur son épaule, avant de sourire. Tu lèves les yeux au ciel en l'écoutant te dire que ça n'avait rien de spécial. Tu n'en croyais pas un mot. « Et moi je sais que ça va être une ville magnifique ! J'ai fais mes recherches, il y a tellement d'endroits à visiter et la grande roue, elle va être la plus jolie que j'ai jamais vu ! » Parmi tes recherches tu te souvenais surtout du pont suspendu et du zoo. Tu relevais la tête pour le regarder à nouveau. De ta main libre, tu laissais ton index parcourir son visage en lui caressant la joue, puis les lèvres. « D'ailleurs pour en revenir sur ta chance, tu t'es trompé ! » Tu laissais un sourire s'étendre sur tes lèvres, l'empêchant de te contredire en gardant ton doigt posé sur sa bouche. « Je suis la fille dotée d'une gaucherie légendaire, qui défraie la chronique. Tu as plus de chance de mourir dans un accident domestique à cause de moi.. » Tu avait dit ça en rigolant, mais tu ne te trouvais pas merveilleuse. Tu était une catastrophe ambulante. Tu pouvais le combler d'amour, ça sans problème. Chaque seconde que tu passerais à respirer, tu brûlerais d'amour pour lui. Tu approchais ton museau du sien pour lui voler un tendre baiser.

Il marquait un point cet homme. Décidément, il avait réponse à tout. Pas comme toi. Tu te sentais la mine, un peu déconfite. Franchement, qu'est-ce qu'il avait a gagné avec ? Tu mettais à peine les pieds dans la cuisine, si ce n'est pour mettre la pizza à réchauffer. Et encore, c'était terrible parce que concentrée sur autre chose, tu l'oubliais parfois. Heureusement qu'il était là pour te surveiller parce que tu aurais pu brûler plus de dix fois, la maison. Et quand tu voulais préparer un gâteau, on passera sous silence l'état de la cuisine, tu était littéralement l'ouragan Lily. Alors s'il t'aimait pour tes talents de cuisinière, tu devais avouer qu'il t'aimait vraiment beaucoup. C'est terrible, tu avais l'air d'une gamine. Une ado pré-pubère qui vit sa première histoire d'amour. Et en quelques sortes c'était vrai, avec lui, c'était une grande première. Et aussi depuis deux ans. Tu avais approché ton nez du sien pour lui faire un bisou esquimau. Telle une grande enfant. Tu ne cesserais donc jamais d'agir aussi puérilement parfois. « C'est moi qui suis chanceuse en fait. » avais-tu soufflé dans un murmure, plus pour toi que pour lui. C'est toi qui n'en croyais pas ta chance. Et tu ne la réaliserais pas avant un bon moment te connaissant. Parce que tu manque trop de confiance en toi. Et lui, il t'encourageait à croire en toi, à tenter le coup au risque de tomber. Il serait là pour te ramasser, et il n'avait pas failli à sa parole. Il était arrivé à ton secours, tel un chevalier servant. Venu protégée sa belle promise. Et l'emmener au loin, sur le dos d'un cheval blanc. Tu avais glissé ta tête sur son épaule, fermant les yeux, essayant de vous imaginer un avenir. Parce qu'il n'y avait plus que ça qui comptait à tes yeux. Rêver d'un avenir paisible, d'une mort d'un vieux couple, d'une vie bien remplie, des enfants à en avoir par dessus la tête. Une ferme aussi peut-être, parce que tu aimais bien les animaux, et puis une mare aux canards, ça avait toujours un petit charme. Et tu te laissais allée dans les bras de Morphée, sous les caresses de ton amant. Tu n'avais pris connaissance que lorsqu'il sursautait, en murmurant quelque chose qui mit plus de quelques minutes à te monter à la tête. Tu t'étais relevée pour regarder à travers le hublot et voir le monde réel. La terre ferme. Soulagée d'être vivante. Un peu paniquée à l'idée que vous ayez dormi plus de dix heures sans bouger. Tu avais du sommeil à rattraper de toutes ses nuits d'insomnies depuis des jours, mais tu avais été tellement sereine que tu t'étais assoupie, insouciante de tout ce qui t'entourait. Tu fis volte-face pour le regarder à nouveau, passant ta main sur tes cheveux, tu avais enfin à l'esprit ce qu'il avait dit pas moins de cinq minutes avant. Rien, tu lui esquissais un grand sourire, voulant te lever pour le dominer un peu, mais tes jambes étant engourdies, tu lui étais tombé sur les genoux. Tu envoyais ta tête en arrière en rigolant, avant d'approcher ton visage du sien. Caressant sa joue avec la paume de ta main. « Même avec une grippe carabinée, tu seras toujours le plus beau à mes yeux. » Tu l'embrassais à nouveau, tu avais l'impression que ça faisait une éternité. Après quoi, tu te redressais pour sortir de l'avion. Vous aviez beau vous aimer, le personnel à bord, lui n'attendait plus que vous, et les toussotements étaient bien là pour vous le faire ressentir. Une fois dehors, tu regardais le décor qui s'offrait à toi. Tu pouvais dire que ça changeait de Bowen, ça semblait plus urbain, plus connecté à la réalité. Tu attrapais sa main, demandant avec une voix mielleuse. « Dis-moi, doux Roi, où allons-nous ? » Tu voulais qu'il t'emmène valser dans chaque recoin de la ville. Tu te sentais en forme pour marathon, mais demain, le contre-coup du voyage t’assommerait probablement.