Free. Try to be a rainbow in someone's else cloud

Les projets étaient en route, tout se mettait doucement en place dans ta petite tête. Dans quelques semaines, tu serais à nouveau à la tête de ta petite librairie. Cette idée te remplissait de bonheur, en plus de tout celui que tu accumulais depuis les derniers jours avec Zach. Tu avais la tête dans les nuages, tu vivais littéralement sur un nuage. Tu avais une visite avec l'assurance pour remettre à jour tes papiers, et une fois la visite terminée, tu avais envie de prendre un thé et de te poser au parc. De te poser un instant et de te laisser te perdre dans le fil de ta pensée. Tu voulais réfléchir à ton projet, tu allais sûrement refaire quelques travaux dans la boutique pour la remettre en état, et surtout au goût du jour. Tu ne voulais pas garder l'ancienne disposition parce qu'elle te rappellerait toujours de mauvais souvenirs. Tu ne voulais pas avoir à revivre ton stress, tu voulais une nouvelle ambiance, bien plus zen. En arrivant, tu remarquais une silhouette connue, assise sur un banc, vers laquelle tu t'approchais doucement. « Bonjour Léa ! » Tu t'installais à son côté, en faisant attention de garder une certaine distance, tu ne voulais pas être trop intrusive dans son espace vitale. Tu regardais dans la même direction qu'elle, tu ne voulais pas la prendre par surprise, mais tu savais que tu devais éviter le contact avec elle, parce qu'elle n'aimait pas ça. Tu l'avais appris à tes dépends au tout début. Mais tu t'y été habituée, c'était une personne adorable, à laquelle tu t'étais beaucoup attachée. « Tu vas bien ? » lui dis-tu avec un léger sourire.

Elle était la seule que tu connaissais à t'appeler par ton prénom entier. Tu avais l'habitude qu'on coupe ton prénom, même ta mère le faisait quand elle était encore là. Les dernières fois où il avait été utilisé en entier, c'est quand tu avais eu une profonde discussion avec Nelligan. La première fois que tu l'avais rencontré, tu n'avais pas eu de réponse quand tu lui avais demandé si elle allait bien, après lui être rentrée dedans avec un livre. Et tu n'avais pas eu de réponses, pas au début du moins. Avec le temps, tu trouvais qu'elle avait bien appris les codes sociaux et tu trouvais ça fascinant. Impressionnant même. « Je vais bien. » Tu ne quittais pas le parc des yeux. Avec l'hiver qui arrivait doucement, tu pensais à quel point tout était encore très beau. C'était une période agréable. Tout était paisible aussi. Les rues étaient désertes à cette heure de la journée. On pourrez presque croire que vous habitiez une ville fantôme tellement il n'y avait pas un chat à fouetter. Tu levais les yeux vers elle lorsqu'elle te confia ce que tu appelais des anecdotes. Elle t'en sortait souvent et tu aimais bien cela. « C'est vrai ? Donc, c'est intéressant de manger du céléri, comme ça on perd du poids en le mangeant ? Ou ce n'est pas vraiment comme ça que ça marche ? » lui demandais-tu avec un léger sourire.

Tu esquissais un sourire. C'était un fait intéressant, tu ne le nierais pas, après tu ne savais pas trop ce qu'il pourrait apporter à ta vie. Mais c'était ça qui était amusant, peut-être qu'un jour tu pourrais le ressortir, genre à un fan de céleri, ou alors sur une convention alimentaire, et encore, pour ça tu n'étais pas trop certaine. Tu hochais doucement la tête pour lui désigner que tu avais compris. « Je vois, donc au final c'est sans conséquence, ou alors elles sont infimes. » Tu jetais un nouveau coup d'oeil à ton amie. Elle était quand même assez rigolote. Sa question était venue assez naturellement, et elle t'avait fait plaisir. Tu savais qu'elle t'aimait bien. Elle était agréable à vivre, avec toi. Et puis maintenant que tu avais la bonne nouvelle, tu brûlais d'impatience de tout lui annoncer. Avec Lea, tu canalisais ta joie, d'habitude tu sauterais de joie un peu partout en criant, et en faisait des câlins à tout le monde, sauf avec Lea. Tu restais bien assise, esquissant un petit sourire pour reprendre doucement. « Saches que je sors tout juste de l'assurance, je vais refaire une beauté à la boutique, et je vais y reprendre mon vrai métier ! » Le décoration c'était pas mal, mais ce n'était pas ta vocation, tu voulais refaire ce pour quoi tu étais douée.