what do you want ? -r.

Ta vie australienne semblait te donner un regain d’énergie. Tu avais l'habitude des balades nocturnes le long de la plage, tu en faisait toutes les semaines, depuis plus d'un an déjà. Tu aimais la quiétude que ça t'apportait. Et la rencontre de la dernière fois t'avais laissé un peu rêveur. Tu aimais les rencontres, surtout avec une femme, tu rentrais toujours dans un jeu de séduction, même si ce n'était pas réciproque. Quoique avec ton humour déroutant et décalé, il était parfois difficile de te prendre au sérieux. Mais ce n'était pas dérangeant, si l'autre n'était pas dans une optique de te séduire, ça ne te dérangeait pas. Au fond, tu ne pouvais pas plaire à toutes les femmes, et heureusement parce que ça te ruinerait en mariage tout ça. Déjà que deux ex-femmes, ça pompait pas mal d'argent. Peut-être devrais-tu songer à mettre un contrat de mariage, ou une séparation de bien. Quoiqu'il en soit, heureusement que tu travaillais à ton compte et que tu avais une certaine réputation dans le métier. Au point même de devoir faire un tailleur pour un chien une fois. Tu avais loué un petit local avec un bureau au centre de la ville. Lorsque la petite cloche de la porte annonça la venue de quelqu'un. Une jeune femme même. Tu relevais les yeux pour la fixer avant de lui demander. « Bonjour, puis-je vous aider ? » Tu lâchais la veste que tu étais en d'assembler, pour aller la rejoindre. Tu était le patron, donc c'était à toi de recevoir tes clients.

Tallulah était invitée à un mariage et pas n'importe lequel. Pas un mariage avec trois pégus habillés en salopette (clichéééé), non le mariage bien classe avec des gens riches, bien habillés, coiffés à la perfection dans un château immense. Le genre d'événements auxquels la demoiselle se sent obligé d'avoir la plus belle robe et ne se permettrait pas d'avoir une sous-marque. Seulement elle n'a pas non plus les moyens de s'acheter une robe de créateur, même si elle aimerait bien, c'est même un de ses rêves. Une amie lui a parlé d'un tailleur qui pouvait éventuellement lui faire une robe à l'allure chic mais bien moins cher. Bien sûr ce n'est pas donné, mais au moins ça aura l'air d'avoir coûté beaucoup plus cher qu'en réalité et c'est ce qui compte le plus pour elle. La demoiselle entra donc dans la boutique en admirant l'intérieur. Dès que ça parle de mode, elle est là, elle adore ça. Elle aurait même adoré faire un métier de ce genre si les clients n'étaient pas tous des peaux de vache et si elle avait été un peu plus doué avec des aiguilles. Un jeune homme vint vers elle, sûrement le patron ou un employé, pour la saluer et lui demander si elle avait besoin d'aide. « bonjour. Oui j'aimerais avoir une robe pour un mariage. » lui dit-elle en le regardant. Tallulah l'observa quelques instants se disant qu'il n'est pas dénué de charme.

Tu la détaillais très brièvement du regard, c'était une jolie femme. Indéniablement, et elle avait une très belle silhouette. Tu avais l’œil pour ça en tant que couturier. Il était important pour toi de pouvoir estimer les mensurations d'une personne, même si tu faisais toujours des mesures, tu avais besoin de confirmer tes pensées. Pour rendre ça plus concret. Tu revenais sur terre en l'écoutant parler de ce qu'elle voulait. « Une robe donc ? » Tu esquissais un sourire, cela faisait un moment que tu n'avais pas eu l'occasion de créer un tel vêtement. Dernièrement tu ne faisais que des costumes, des toutes les tailles, et dans tous les tissus possible et inimaginable. Et puis, créer une robe permettait de développer ton réel potentiel créatif. « Aviez-vous une idée en tête ? Une couleur, un tissu peut-être ? » Tu avais déjà l'esprit en ébullition. Plusieurs modèles se bousculaient déjà dans ta tête, en fonction de ses courbes, et tu étais prêt à lui faire une armée de robes s'il le fallait.

Le jeune homme lui demanda si elle avait des idées pour la robe, que ce soit pour la coupe, la couleur, le tissu, etc. Bien sûr elle y avait déjà réfléchis, elle était même allée voir sur internet des modèles pour voir ce qu'elle voulait. « alors, j'adore les robes d'Elie Saab et Valentino, je les trouve magnifiques ! On dirait des robes de princesse. Mais après il ne faut pas que ce soit trop volumineux. Donc je dirais une robe longue mais pas avec du tissu partout et plutôt dans une matière légère. Après pour la couleur j'aimerai bien quelque chose de plutôt clair, dans les tons pastels mais qui va quand même bien à ma carnation. » cela faisait beaucoup beaucoup d'informations d'un coup mais il fallait qu'elle le dise, elle avait peur d'oublier quelque chose sinon. « après c'est aussi à vous de me dire ce qui me va le mieux. » c'est aussi un peu son boulot de confectionner quelque chose qui ira à ses clients.

Si tu pouvais dire une chose sur cette nouvelle cliente, c'est qu'elle savait ce qu'elle voulait. Parfois on venait te voir en te disant qu'on voulait une robe de cocktail, ou un tailleur classe, mais sans plus de précision. Tu sais bien que tu es tailleur et que tu fais ce métier depuis des années, mais tout de même. Tu ne pouvais pas lire dans les pensées dans gens, et tu n'allais pas non plus confectionner 40 vêtements pour une commande, ça te coûtait de l'argent pour chaque tissu. « Je vois que madame à bon goût, vous êtes à la bonne adresse ! » Tu laissais planer une seconde avant de reprendre avec un air très concentré. Tu étais passionné par ton métier, et ça elle allait vite s'en rendre compte. « Très bien, je vois, j'ai tout de suite un modèle de robe longue qui me vient en tête, avec de la dentelle pour le haut, et de la tulle pour le bas. Pour donner un peu de volume mais pas trop. Et un décolleté dans le dos, pour un mariage, c'est plus convenu qu'un décolleté à l'avant. Après pour la couleur, je verrais bien un blanc cassé ou un un pêche rosé. J'ai des échantillons, je peux vous montrer si vous le souhaitez ! » Tu n'attendis même pas sa réponse, de toute façon, si elle était là, c'est qu'elle avait bien une dizaine de minutes à attendre. Tu lui montrais les deux couleurs en attendant son avis.

Tandis qu’il lui parlait, la demoiselle eut l’impression d’avoir trouvé son âme sœur stylistique. Enfin quelqu’un qui ne la regardait pas avec des yeux ronds ou la dénigrait tandis qu’elle parlait de mode. En général les gens ne comprennent pas toutes la beauté qu’elle voit dans les vêtements. Ils trouvent ça futile, sans intérêt, pour les filles, niais, que des choses pas très sympathiques. La demoiselle avait enfin l’impression d’avoir trouvé quelqu’un qui la comprenait. Tallulah écouta avec attention les propos du jeune homme pour pouvoir s’imaginer sa future robe. Elle la visualisait très bien et lorsqu’il lui rapporta les deux tissus, ses yeux se mirent à briller un peu plus. Elle les toucha avant de répondre. « J’aime beaucoup votre idée mais j’aimerais aussi un peu de mousseline pour la fluidité, après il est toujours possible de jouer sur les matières. » elle voulait quelque chose de sophistiquée et chic mais sans en faire trop. Elle regarda avec attention les deux étoffes qui lui avaient ramené pour pouvoir comparer les couleurs. «J’aime beaucoup le pêche rosé. » lui répondit-elle après avoir un peu réfléchis. Elle apprécie également le blanc cassé mais elle trouvait le pêche un peu plus original et que cela lui irait sûrement mieux.

Le modèle que tu imaginais se dessinait de plus en plus dans ta tête. Tu voyais déjà le modèle de la dentelle, la tulle qui irait jusqu'au genou, et qui partirait sous la poitrine, donnant un peu de volume à sa taille tout en la marquant. Mais tu prenais en compte les idées et les envies de tes clients, et ce qu'elle te proposait te plaisait tout autant. « J'aime votre proposition, la mousseline collerait mieux avec la dentelle, j'opte pour ça, et puis ça peut donner un peu de volume selon comment on l'assemble. » Tu la laissais prendre les deux tissus dans les mains, les poser contre son bras, l'un après l'autre, puis les deux ensemble avant de te les rendre en annonçant son choix. Ce que tu approuvais totalement. Au fond, le blanc cassé pour un mariage aurait peut-être été mal vu. « C'est un excellent choix, avec un petit chignon relevé pour vos cheveux, vous pourrez sûrement voler la vedette à la mariée. » Ton visage s'illuminait. Tu attrapais un bloc à dessin, pour prendre en note sa commande, et les idées proposées pour ne rien oublier. Tu avais une bonne mémoire pour ça, mais on ne sait jamais, parfois les clients avaient des doutes sur ce qu'ils avaient demandé, c'était un peu comme ta police d'assurance. « Si vous permettez, on va aller dans la pièce d'à côté pour que je puisse prendre vos mensurations ! » C'était toujours la partie délicate. Pour un homme, ça ne dérangeait pas trop de devoir se mettre en sous-vêtement, pour une femme, c'était plus compliqué. Souvent tu laissais les accompagnateurs venir avec vous, pour les rassurer et leur montrer que tout ceci serait strictement professionnel. Tu pouvais prendre des mesures par dessus les vêtements pour les plus pudiques, mais ça laissait une marge d'erreur, certes minimes, mais parfois suffisant pour tout chambouler.

La demoiselle continuait d'écouter le jeune homme qui lui exposait ses idées. Enfin un échange constructif avec quelqu'un, elle trouvait ça assez agréable. Cela lui change des conversations futiles qu'elle a en général avec les gens, comme par exemple avec ses collègues ou bien son petit ami. Elle déteste ses collègues, elle les trouve barbant et hypocrite, elle est aussi hypocrite mais elle estime être la seule à avoir le droit de l'être. Le jeune homme continua en lui disant qu'avec un chignon elle pourrait voler la vedette à la mariée. « j'y compte bien. » répondit-elle en esquissant un sourire. Elle ne va pas là-bas pour passer inaperçu. Il y a aura sûrement pas mal de gens importants alors si elle peut se faire remarquer et entrer en contact avec un directeur de magasine de mode, elle ne dit pas non. Elle ferait à peu près tout pour trouver un autre travail mais ce n'est pas si simple. Donc pour le moment elle reste à son poste où elle est parfaitement incompétente et où elle s'ennuie ferme.
Tallulah se rendit dans la pièce suivante pour qu'on puisse prendre ses mensurations. Elle n'avait jamais vraiment fait ça et avait complètement oublié qu'on allait lui demander ça. Sauf qu'aujourd'hui elle ne portait pas une culotte de grand-mère ou quelque chose qu'on peut montrer à n'importe qui. Elle aime porter des dessous assez sexy et aujourd'hui ne déroge pas à la règle. Cependant elle n'est pas gênée, le jeune homme doit être professionnel et même s'il la mate, cela flattera son égo. Elle rentre donc dans la pièce et retire la robe qu'elle portait ainsi que ses chaussures pour ensuite aller se poser devant la glace. La demoiselle n'avait pas l'habitude de se voir entièrement aussi dénudée, elle en profita donc pour observer son corps et voir les endroits où elle pourrait perdre un peu de poids. « je vous préviens, je sais reconnaître les pervers. » dit-elle pour le prévenir qu'il n'a pas intérêt à faire de gestes déplacés.

Sa réponse te fit marrer. Tu n'avais pas l'habitude qu'on te dise qu'on voulait voler la vedette à une mariée lors d'un mariage. Les seules fois où ça arrivait c'est parce qu'une ex avait un contentieux avec le marié et qu'elle souhaité mettre fin à ce qui représentait une mascarade pour elle. Et tu savais de quoi tu parlais, parce que tu avais eu quand même deux mariages désastreux pour ça. Ça ne t'avais pas empêché d'épouser les deux madames Black, mais ça avait mis de l'animation, ça tu pouvais le dire. Tu la suivis dans la pièce d’à côté, laissant la porte ouverte, pour lui montrer tes bonnes intentions. « Je suis un homme professionnel avant tout. » lui disais-tu avec un sourire amusé. Tu n'étais pas un pervers, enfin, tu restais un homme, donc si tu pouvais jeter un coup d’œil en passant, tu ne voyais pas trop où le mal était. Tant que tu restais concentré et que tu ne te laissais pas contrôler par ton second cerveau, tout irait bien. Tu pris les mesures de la hauteur de sa poitrine, de la hauteur de ses hanches. Notant tout sur un petit carnet pour ne rien oublier. Puis ce fut le tour de taille, le tour de poitrine, et celui des hanches. Notant une nouvelle fois les tailles prises. Tu rangeais ton mètre, comme tu n'avais pas prévu de manches, pas besoin de mesurer ses bras.Et pour sa taille à elle, maintenant qu'elle avait retiré ses talons, tu pouvais la jauger. Elle était un peu plus petite que toi, tu dirais 1m70, 1m72 au grand maximum. De toute façon, ça n'était pas très important, puisqu'elle porterait des talons donc si elle était un peu trop longue, avec les chaussures, ça serait parfait. « Vous savez que vous avez une taille parfaite ? » Tu jetais un nouveau coup d'oeil sur les mesures prises, en te disant, qu'à part des mannequins, tu avais rarement vu ça chez une femme "normale".

Le jeune homme rassura Tallulah en lui disant qu'il est professionnel, et que donc il ne la reluquerait pas trop. Cela ne la dérangeait pas forcément, elle ne voulait juste pas qu'il soit trop insistant. Il y a une différence entre jeter un petit coup d’œil discret et avoir l'air d'un vrai gougeât. Un coup d’œil sur ses fesses la flatte mais un sifflement suivi d'un « hey mademoiselle ! », elle déteste ça plus que tout. La demoiselle a horreur qu'on la traite comme une bête de foire. Elle n'aime pas les hommes macho ou bien très conservateur qui pensent que la femme n'est pas l'égal de l'homme.
Le tailleur prit ses mesures de manière très professionnelle. Pendant ce temps la demoiselle restait calme et muette, n'ayant rien de particulier à dire et ne voulant surtout pas déconcentrer le jeune homme dans sa tâche. Elle ne voulait pas se retrouver avec une robe trop grande ou bien trop petite. Elle devrait déjà la payer assez chère comme ça. Lorsqu'il eut finit il lui fit un compliment qu'elle ne vit pas venir, ce qui la prit au dépourvu. « vraiment ? » dit-elle dans un premier temps étonnée de savoir qu'elle a une taille parfaite. Elle s'observe assez souvent dans le miroir, aime bien se faire des compliments de temps à autre, mais elle ne pensait pas avoir un corps aussi bien. « il faut croire que tout le monde n'est pas de votre avis. » ajouta-t-elle ensuite repensant à un souvenir amer. Elle a toujours voulut être mannequin, cela faisait parti de ses rêves de petite fille, d'adolescente et même de femmes. Seulement personne n'a jamais voulu la prendre. Il faut croire qu'elle ne correspond pas aux critères de beauté. Cela l'a beaucoup déçue, depuis elle jalouse énormément les mannequins.

Sa réaction ne se fit pas attendre, et elle semblait plus que jamais surprise de ce que tu venais de lui confesser, ne comprenant pas trop ce qu'il y avait d'étrange à tout ça. Tu laissais un grand sourire se dessiner sur ton visage. « Ceux qui vous disent le contraire, sont des idiots. » Bien sûr, c'était ton point de vue en tant professionnel. Tu en avais vu des corps, et tu n'étais pas du genre à faire des défiles, tu avais l'habitude des femmes qui nourrissent des rêves de corps parfait, il n'existait pas. Tu avais beau le dire, tout n'était qu'illusion et trucage. On faisait en sorte que le tissu cache les petits bourrelets, un logiciel pour gommer les points noirs et le tour était joué. La perfection n'existait pas, et son corps à elle n'était pas parfait. Elle avait des petits défauts comme tout le monde, mais elle avait les mensurations d'un mannequin. Mais tu t'étais senti obligé de lui avouer. C'était le genre de femmes que tu voudrais pour présenter ta collection si un jour tu te lançais dans une telle aventure. « J'ai pris toutes les mesures dont j'ai besoin, donc vous pouvez vous rhabiller » lui soufflais-tu doucement. Tu jetais un dernier coup d'oeil sur les courbes de la jeune femme. Tu avais été très professionnel, maintenant, c'était le moment d'en profiter, tout en restant discret et sans paraître pour un gros naze.

Cela faisait plaisir à Tallulah d'être complimentée, en même temps à qui ça ne fait pas plaisir ? Cela dépasse complètement la jeune femme que des personnes puissent ne pas vouloir être complimentée et ne pas cherchée à l'être. Elle s'habille de façon élégante tout en étant sexy, uniquement pour qu'un gentleman vienne lui dire qu'il la trouve belle, sublime ou tout autre compliment. Elle attache une grande important à son physique et ne sortirait pas en étant négligée. Elle essaye au maximum d'être belle, bien coiffée, maquillée, habillée. Malgré tout elle n'accepte pas les sifflements. Elle trouve ça dégradent, c'est un peu une féministe qui revendique le droit de porter une jupe sans être prise pour une fille facile par les hommes. Elle déteste les machos. Heureusement, le tailleur n'a pas l'air d'en être un ou en tout cas, il cache bien son jeu. Il lui dit même que les personnes qui ne trouve pas qu'elle a un physique de mannequin sont des idiots. « et bien vous, vous n'en n'êtes pas un. » lui répondit-elle simplement. Elle le trouve même tout à fait charmant. Il lui dit ensuite qu'il a pris les mesures et que donc elle peut se rhabiller. Ce qu'elle fait tout en observant du coin de l’œil le jeune homme, qu'elle surprend à l'observer ce qui la fait sourire. Après tout il ne fait pas ça de manière déplacée, il n'a pas le regard d'un goujat. « vous avez encore besoin de quelque chose ? » lui demande-t-elle donc pour savoir si elle doit partir ou non.

Tu étais un idiot, mais pas sûr ce sujet là. Tu avais des yeux, et tu savais admirer ce qu'il y avait juste dessous. Au fond, tu ne faisais que lui dire ce que tu pensais. Et c'était une pensée gentille, voire adorable. Peut-être un tantinet séducteur, mais tu en jouais beaucoup. Et ta position te permettait d'avoir la chance de voir défiler des corps. Tu ne te permettais que de glisser un oeil, sur les femmes que tu savais que ça ne gênerait pas trop. Ce qui était son cas à elle en l’occurrence. Et tu n'allais pas t'en plaindre. « Je vous remercie. » avais-tu dis en souriant. Et quand elle te demandait si tu avais besoin d'autre chose, tu avais ouvert la bouche, pour la refermer aussi vite, et la rouvrir instantanément, pour laisser les mots sortir. « Accepteriez-vous de diner avec moi ce soir ? » C'était sorti tout seul. D'un coup, sans même que toi tu t'y attendes parce que tu n'avais pas réalisé encore ce que tu venais de dire. C'était une femme attirante, et elle semblait avoir du goût en matière de vêtement, et même de mode. Le genre de femme qui te plaisait, tu ne pouvais pas le nier. Alors tu avais lancé le sujet, tenté le coup, en te disant que tu aurais peut-être dû attendre que sa robe soit complétement remise, tu allais passer pour un goujat. Tu étais un goujat. Mais si c'était entre adultes consentis, alors il n'y avait aucun mal.

La demoiselle fut relativement surprise de la réponse du jeune homme lorsqu'elle lui demanda s'il avait encore besoin de quelque chose. Elle s'imaginait qu'il allait lui demander de signer quelques papiers ou tout autre chose formelle mais certainement pas qu'il l'inviterait à dîner. La jeune femme ne laissa pas la surprise se voir sur son visage, ne voulant pas qu'il pense qu'elle a été déstabilisé. Malgré tout elle est très flattée de la demande car en général ce ne sont pas ce genre d'hommes qui l'invitent à dîner, en tout cas pas d'aussi gentleman. Elle esquissa un sourire avant de répondre. « ce serait avec plaisir malheureusement je ne peux pas ce soir. Mais je peux vous laisser mon numéro pour que nous puissions convenir d'une date. » elle attrapa un morceau de papier qui était peut-être important mais tant pis et y inscrivit son numéro. En réalité elle n'était pas si occupé que ça mais elle ne voulait pas donner l'impression qu'elle n'attendait que cela. Et puis il lui faut un peu de temps pour trouver une excuse plausible pour son petit-ami car elle n'est pas sûr qu'il apprécie qu'elle aille à des dîners romantiques avec un autre homme. Ce sera peut-être pour elle l'occasion d'enfin assumer qu'elle ne l'aime pas et le quitter. Car même si elle est parfois une garce, elle n'irait tout de même pas jusqu'à le tromper.

Tu t'étais laissé aller à un accès de confiance en toi. Tu ne savais pas ce qui t'avait fait croire qu'elle pourrait accepter mais clairement, les signaux avaient mal compris. Mais ton zèle de confiance n'était pas non plus une mauvaise chose. Ce n'était pas un non définitif, juste pour ce soir. C'était une chose qui te donnait de l'espoir, et de toute façon, tu savais que tu serais amené à la revoir puisque tu devrais lui livrer sa commande. « Très bien, je vous appellerais dans ce cas là ! » Tu avais attrapé le bout de papier, ne te souciant pas de ce qu'il pouvait y avoir derrière, pour le glisser dans la veste et le mettre en lieu sûr. Ton atelier était un tel chantier des fois que tu ne voulais pas prendre le risque de le perdre. Puis tu l'accompagnais jusqu'à la sortie, où tu lui tenais la porte de ton magasin, lui faisant une petite révérence avant d'ajouter avec un petit sourire malicieux. « Au revoir, mademoiselle. » Tu avais prononcé le dernier mot dans un français parfait qui sonnerait peut-être un peu exotique à ses oreilles. Mais c'était ton côté séducteur, qui ressortait. Tu voulais être un homme qui plait, qui séduit.