~ sujet commun : anniversaire de Lily-Anaëlle

Quand je relève les yeux, ce que je vois c'est une Adilyn inquiète. Je souris, car je trouve la situation amusante, si je m'étais vraiment fait mal je ne trouverais pas ça amusant mais là si. « Non, non ça va » Je lui souris et lui montre mes mains un peu rouge pour la rassurer. « Tu vois il n'y a rien. » J'espère que ça va suffire pour elle. Je me retourne pour voir si Xavier, je veux dire si mon père m'avait suivi. Il a l'air aussi inquiet qu'Adilyn, je lui fais le même sourire qu'Adilyn. Mais quelque chose me frappe l'esprit, on dirait une vraie famille, on dirait ma famille avant que papa ne s'en aille et que maman ne devienne bizarre. Je me sens bizarre maintenant, je suis heureuse d'être ici avec aux deux, mais je suis en même temps triste de ne pas être là avec mes parents, ceux qui m'ont élevé. J'ai presque envie de pleurer. Je secoue la tête serre les poings et je les regarde, tous les deux à tour de rôles. « On fait quoi maintenant ?  » Je fais de mon mieux pour sourire et qu'ils ne remarquent pas l'effet que m'a fait de penser à mes parents, je ne voudrais pas gâcher la fête qui a si bien commencé, à par ma chute je me suis bien amusée jusque là.

C'est vrai qu'ils étaient tous occupés, mais Grace se sentait mal quand même et, pensait toujours à la peine que les autres auraient pu avoir quand elle est partie définitivement dans la religion, sans se retourner pour voir ce qu'elle laissait derrière elle. « C'est regrettable. » Ils parlaient du passé comme deux vieux pourraient en parler, ce qui fit rire la blonde. Ils n'avaient que 33 ans et, sur l'instant, elle se voyait plus en maison de retraite avec ce genre de conversation. Dans tous les cas, elle espérait voir plus Maxence à présent qu'elle était libre de ses pensées et qu'elle savait qu'il se trouvait à Bowen. « C'est sûr que tu dois t'envoyer en l'air souvent. » Disait-elle en riant, avant de se rendre compte de sa bourde. « Que tu dois être en l'air. Oui, être en l'air. » Mon Dieu. La catastrophe. La femme passait une main sur son front en baissant la tête, honteuse. Elle devait vraiment apprendre à parler en société. Buvant une autre gorgée de son verre en se retenant de grimacer en buvant celui-ci, elle changeait de conversation, parlant plus de sa vie, ce qu'elle ne voulait pas vraiment. Il devait avoir compris ce qu'il s'était passé avec le sous-entendu de Grace. « Un simple déclic que je ne peux pas m'expliquer à moi-même. » Un petit rire dans la direction de Maxence avant de lui donner une anecdote. Sa phrase étonnait l'ex-sœur. « Euh … je … je ne sais pas. Tout ? » Que pouvait-elle répondre à ça ? Qu'est-ce que lui espérait au juste ? Elle passait une main dans ses cheveux, lançant un sourire forcé à son ami.

Cette soirée commence vraiment à m'amuser. Je n'ai pas beaucoup bu, juste une coupe de champagne avec Aino, mais contrairement à certains, je n'ai pas besoin de boire pour m'éclater. Ce soir, je retombe carrément en enfance quand je monte dans le château gonflable puis que je me laisse glisser sur le toboggan jusqu'à la piscine à boules. En cherchant Aino, je me retrouve face à un mec (Concho) qui est légèrement trop près de moi. C'est d'ailleurs ce qu'il me dit et je recule moi aussi en riant un peu. En effet, j'aurais préféré cette proximité avec une certaine blonde que je cherchais. Je n'ai pas le temps de repartir que le mec que je viens de voir pour la première fois nous propose de jouer avec eux "ma copine et moi". J'entrouvre la bouche pour répondre mais Aino me devance en signalant que nous ne sommes pas en couple. Ça a beau être vrai, sa remarque me fait un peu mal. Je cherche à me rapprocher d'elle depuis un petit moment déjà et entendre ces mots me rappelle qu'en effet, nous ne sommes pas un couple. Cependant, je suis dans une piscine à boules alors je ne me sens pas non plus au bord du gouffre et du coup je souris à ma nouvelle connaissance (Concho). Aino nous rejoint et demande finalement qui est le chat. Moi je suis toujours partant pour jouer alors peu importe qui est le chat, je ferai en sorte de ne pas le devenir. Quand finalement le-dit chat (Lou) arrive en miaulant, je ris doucement, et dit :

Joli chat !

C'est une belle jeune femme qu'il me semble avoir déjà croisée mais je ne me souviens plus où. Mais qu'importe, je suis sociable, et j'adore rencontrer de nouvelles têtes. D'ailleurs, alors que le joli chat propose de finalement jouer à Marco Polo si on le souhaite, une jeune femme qui m'est inconnue (Jordan) arrive dans la piscine et salue la jolie brune. La reine de la soirée, Lily-Anaëlle, nous rejoint aussi et c'est avec un grand sourire que je l'accueille et vais lui faire un bisou sur la joue.

Joyeux anniversaire Lily ! Apparemment on joue à chat, ou à Marco Polo, on n'a pas décidé encore.

Faut vraiment pas avoir de self-esteem pour me proposer un concours de descende de boisson. Ou alors, comme Isaiah, il ne faut pas me connaître. Mais ça ne dure pas longtemps parce qu'il se rend compte qu'il ne peut pas test, et du coup commence à comprendre qui je suis. Du moins j'imagine puisque visiblement l'utilisation de l'expression "turn-on" à mon égard lui paraît justifié. Je ris et lui dit avant de lui faire un clin d'oeil :

Et t'as encore rien vu !

C'est le moment où mon nouveau pote me hurle un truc dans les oreilles. Je me recule en plissant les yeux, et l'entends s'excuser. Je lance un regard en direction de la-dite petite amie, et réponds à Isaiah en riant :

Bah soit pas désolé, elle est sexy !

Comme s'il s'excusait parce que cette fille était sa copine... !

Toutes cette crainte qu'elle avait ressentit ses derniers jours venait de s'envoler au fil de leur discussion. Andréa se sentait à l'aise en cette instant et sans entrave. Leur fils semblait ressentir ce bien être, car il était totalement épanouie dans les bras de son père. La jolie blonde sourit plus franchement, heureuse de voir ce désir se réaliser.
Lorsqu'il saisit totalement ses lèvres, Andréa se laissa emporter contre lui. Ils étaient entourés de plusieurs personnes qui connaissaient Léo, mais il semblait pas s'en soucier. Il l'aidait sans le vouloir à surmonter certaines crainte. Leur fils, toujours entre eux, cessa de gazouiller et lorsqu'ils se séparèrent elle ne se retenu pas de l'embrasser tendrement sur sa joue. Jonathan semblait comprendre énormément de choses malgré ses quelques mois. Elle suivit alors Léo lorsqu'il lui proposa un verre. Avec plaisir, mais juste pas d'alcool quand je suis avec Jonathan. fit elle en souriant. Andréa s'en était fait une règle, lorsqu'elle était avec son fils. Elle savait qu'il lui fallait peut pour se faire tourner la tête donc elle ne voulait pas mettre son fils en danger. Nous pouvons oui, je suis certaine qu'il aimerait partager cela avec toi.
Andréa se laissa guider part Léo et se surprit à frôler son bras libre, elle aimait cette proximité avec lui, mais elle aimait aussi cette retenue qu'ils pouvaient créer entre eux. J'ai fais deux shoots photos cette semaine, tu voudrais venir lors des développements. C'est les premiers gros travailles depuis mon arrivé ici. Andréa avait envie de partager à nouveau avec lui.

Sara s'était faite toute jolie, elle avait acheté une belle robe pour l'occasion, après tout, ça faisait longtemps qu'elle n'était pas allé à une fête et en plus ça lui faisait vraiment plaisir parce que c'était l'anniversaire de Lily-A, sa cousine. Alors elle se réjouissait d'aller à cette fête, elle avait reçu l'invitation par Ally. Elle arriva un peu plus tard, parce qu'elle avait travaillé et puis elle avait du aller se changer et se maquiller avant de se présenter à la soirée. Elle avait manqué la surprise, mais ça ne l'empêcherait pas d'aller souhaiter un joyeux anniversaire à la belle Lily. Quand elle arriva dans la grande salle elle fut surprise du monde qui s'y pressait, elle sentit d'un coup le stress monter, en effet, la brune n'avait pas pensé à son agoraphobie qui la gênait beaucoup. Mais elle souffla un grand coup et se dirigea vers le bar, elle prendrait un verre et ça irait peut-être mieux. Elle croisa quelques visages connus, en salua quelques-uns du regard. Mais elle ne vit pas Lily, dommage ni Woody, tant mieux. Elle commanda un cocktail pour commencer.

L'invitation était parvenue quelques jours plus tôt. Lily-Anaëlle, une de tes plus proches amies, fêtait ses vingt-six ans. Événement que tu ne pouvais rater, évidemment. Qui plus est, dernièrement, tu étais devenu un fan inconditionnel des soirées où l'alcool coulait à flot. Depuis ton accident, tout te semblait sans importance comme le fait que tu boives trop à chaque soirée où tu te rends, par exemple. Mais heureusement pour toi, tu n'étais jamais seul à faire la fête. Aisling t'accompagne toujours dans tes nombreux périples. Tu as trouvé en elle une vraie compagne de "beuverie". Elle est un peu comme toi, elle ne se prend pas la tête et accorde peu d'importance au regard des autres. C'est donc sans hésitation que tu lui as proposé de t'accompagner à l'anniversaire de Lily. Il ne te fallu que prononcer le mot "open bar" et Aisling accepta sans hésitation. Tu passas donc la chercher avant de te rendre à la fête surprise. Car oui, ça en était une. « Alors prête ? L'open bar nous attend. » Dis-tu à Aisling tout en souriant, impatient de profiter de la soirée en sa compagnie.

« J’avoue que j’ai été surpris que tu m’invites, Ally. Mais après, je me suis rappelé que je suis indispensable à une fête... et à ta vie. » J’arquais un sourcil en me retournant vers l’imbécile qui me traitait de dépendante affective. Woody. Who else. Je levais les yeux au ciel, préférant terminer ma coupe de vin blanc dans le silence préférant ça plutôt que de répondre à ces infâmes idioties. « Si ce n’était que de moi, tu serais dans une niche à chien et tu traînerais dans mon vomi. » Jamais je ne m’excuserais à cet imbécile. La saga avec Sara ne m’en donnait pas davantage envie. Je m’éloignais donc vers l’arrière du bar en prenant la bouteille de blanc avec moi au passage. Avec Woody dans les parages, j’allais devoir m’enivrer de blanc pour oublier sa stupide présence et bien gérer les imprévus. Une voix stridente me surprenait et je manquais d’échapper ma bouteille de blanc. Je la rattrapais avec des skills de ninja en me retournant vers mon interlocutrice. « Ally! Je suis contente de te voir. Pas trop épuisée de l’organisation de tout cela? » Je rendais le sourire à Nevaeh. C’était une conspiration du clan Rutkowski tout ça? Bien que je n’avais aucun problème avec la demoiselle du clan. « Tout s’est très bien déroulé. Autant dire que de voir ton frère a un peu ruiné ma journée, mais bon, il semblerait qu’on peut pas tout avoir. » Je levais les yeux au ciel avec un sourire en coin. « On pique de la vodka ou plus de bouteilles de vin et on s’éclipse dans un coin tranquille? » que je lui demande avec un grand sourire démoniaque au visage. Pas question que j’reste dans les parages avec Woody et cuver un peu d’alcool pour décompresser avec Nev’ me semblait être une excellente solution avec les derniers évènements. De toute façon, Concho semblait bien prisé! De toute façon, j'allais avoir bien du vin à cuver avec les dernières nouvelles. J'regardais la blonde qui trainait trop près de lui avec un oeil mauvais. J'l'appréciais pas du tout déjà celle-là...  

Il a pas l’air particulièrement heureux de te voir. Ce que tu peux comprendre. Tu sais bien que toi t’aurais réagi totalement différemment, t’aurais fait comme si de rien n’était, un sourire niais accroché à ton visage. T’aurais continué à te détruire à petit feu et peut-être bien qu’un jour tu te serais plus relevé. Faut croire que t’es trop habitué à encaisser et fermer ta gueule dans les moments difficiles. Tu sais pas trop si c’est une bonne chose, mais tu fais avec. Nell en revanche, il agit comme un miroir, un reflet inversé, toujours à l’opposé de toi. Enfin, t’irais pas jusqu’à dire que vous êtes le yin et le yang, mais clairement, côté émotions vous réagissez pas pareil. Ça t’empêche pas de respecter sa manière d’être, t’es pas là pour juger ni critiquer, encore moins lui dire comment ressentir. Y a de mauvaises ondes entre vous, faudrait pas que ça affecte son karma. Le tien était déjà tellement foiré que l’arrivée de Lily dans ta vie l’a redressé à un niveau tolérable, donc tu t’en inquiètes pas trop. Tu te dandines un peu, pas certain de savoir quoi dire d’autre non plus. Ah ben il a trouvé tout seul. Tu te grattes le crâne. « Ouais, j’étais pas sûr. Enfin j’avais des doutes mais voilà. J’te dirais bien que ça nous fait encore un point commun mais je suis pas sûr de comment tu vas le prendre donc… » Bon, tu l’as dit quand même. Tant pis, ça vous fait quand même encore un point commun. En vrai vous auriez pu être frères que ça t’aurais pas dérangé. Sauf qu’on pardonne toujours à la famille, les potes t’es moins certain. « Je te demande pas de me… pardonner tout de suite. Parce que j’espère que t’en veux pas à Lily, ‘fin même si c’est son choix, je suppose que j’aurais dû être un meilleur pote et voir tout ça et genre, je sais pas, m’éclipser. Donc bref prends le temps qu’il te faut, et si jamais tu veux te faire exploser à SSBB, tu sais qui appeler. » Techniquement ça veut dire que si jamais il se sent prêt à redevenir ton pote, tu seras là, mais t’es pas sûr qu’il va apprécier le sous-entendu. Oh puis merde.

Isaiah aurait sans doute utilisé l’expression "turn-on" en compagnie de n’importe qui, mais il était vrai que Joe dégageait ce quelque chose qui lui avait bien vite fait comprendre qu’elle était capable d’en prendre. Joe n’était pas une prude, ça, c’était bien établi. Isaiah n’allait pas tout de suite mettre sa main au feu qu’elle était au contraire une fille de joie, il se gardait une petite gêne, mais peu à peu le rapprochement entre Joe et Malou lui semblait assez légitime. Bref, la demoiselle lui lança qu’il n’avait encore rien vu. Isaiah rigola en secouant la tête. « T’as d’autres tours dans ton sac ? » Le pire c’était qu’Isaiah, tout innocent, ne faisait même pas allusion à des petites acrobaties sexuelles. Il se demandait juste si elle avait d’autres talents cachés comme celui de caler de la bière comme de l’eau. C’est tout. Mais, pour le moment, le jeune homme interpella Ezekielle, sa copine, l’informant de sa présence près du bar. Il s’excusa auprès de Joe qui, encore une fois, lui sortit une réplique bien lancée, bien placée, qui fit rire Isaiah. « C’est vrai qu’elle est sexy. » Dit-il en tournant les yeux vers Ezekielle encore une fois, un sourire aux lèvres. Isaiah, qui avait déjà sa troisième bière en main, continuait de la boire. « T’as encore assez soif ? » Ils allaient finir la soirée mal en point, ces deux-là, s’ils continuaient.

Sacha était aussi maladroite que lui, dans ce château gonflable trop grand pour eux, trop coloré pour eux. Ils étaient des adultes si calmes, si réservés. Que faisaient-ils ici ? Et pourtant, dès l’instant où tous les deux s’étaient mis à sauter, l’un rebondissant à l’atterrissage de l’autre, ils ne purent retenir leurs rires. Rires contagieux. Rires enfantins. Lennox se sentait léger, et ce n’était pas seulement parce qu’il flottait dans les airs l’espace de quelques secondes avant de retomber. C’était aussi parce qu’il avait l’impression qu’en ce moment précis, il pouvait mettre tous ses tracas de côté et se donner la permission de rire un peu, de profiter du moment. Chose qu’il n’avait jamais faite auparavant. Il se surprit à penser qu’il aurait aimé que Lou soit là elle aussi, pour sauter avec eux, rire en chœur. Mais elle s’amusait ailleurs, et c’était bien comme ça aussi. Lennox devait apprendre à se détacher un peu de Lou, vivre par lui-même et pas au travers d’elle. Ce n’était pas avec Lou qu’il était vingt-quatre heures sur vingt-quatre, c’était avec lui-même. Il ne devait donc pas se perdre en elle, sous peine de s’égarer complètement de lui.

Lennox s’accrocha donc au rire de Sacha, et quand celle-ci glissa en emportant le trentenaire dans sa chute, le jeune homme lâcha un cri de surpris assez grave, avant de se laisser tomber sur le dos et de rire de plus belle. Jusqu’à ce qu’il réalise la position dans laquelle ils se trouvaient, et qu’il avait posé inconsciemment ses mains sur les hanches de Sacha, comme pour la retenir alors que ce n’était pas nécessaire. Le jeune homme retira tout de suite ses mains. « Désolé. » Avait-il lui aussi dit à Sacha alors qu’elle-même s’excusait, se laissant tomber sur le côté. Il continua à rire un peu, un rire qui se faisait un peu plus fatigué. Un court silence s’installa, mais Sacha le rompit en rigolant de nouveau. Lennox rigola à son tour. « Qui aurait cru qu’on pourrait autant s’amuser avec si peu. » Lâcha-t-il avec un sourire. Il avait toujours cherché à comprendre où il se trouvait, ce grand bonheur. Il commençait à comprendre un peu mieux comment tout cela fonctionnait. « Ça fait du bien de rire. Ça faisait longtemps que je n’avais pas ri comme ça. » Dit-il en soupirant de soulagement.

Tout de suite, la blonde (Aino) avait répliqué qu’ils n’étaient pas en couple. J’avais fait une mimique désolée de mec qui vient de se faire gronder, levant les mains en l’air. « Oh, pardon. » Je jetai un coup d’œil amusé au grand blond (Matt), qui semblait moins ravi de la réponse, mais je ne m’en mêlerais pas. J’avais bien assez de mes histoires de statuts avec Ally, je n’allais pas en plus me mêler de ceux des autres. Ah, l’amour. L’engagement. Tout ça. La blonde demanda finalement qui était le matou, et juste au bon moment, alors que j’allais pointer Lou, cette dernière miaula derrière la blonde. Lou proposa de jouer à Marco Polo, si ça nous convenait davantage. « Oh ouaaaais ! Marco Polo ! » À ce moment, une jeune femme aux sourcils très garnis entra dans la piscine à boules et vint à la rencontre de Lou. Elle s’appelait Jordan, visiblement. Je lui souris en lui envoyant la main. « Salut Jordan, moi c’est El Poncho. » Je préférais largement faire comme si c’était juste un surnom bizarre parmi un autre et non pas un dérivé de mon prénom. Ça me simplifiait la tâche, et m’épargnait bien de l’humiliation. Avant qu’on ne commence à jouer, Lily-Anaëlle nous rejoignit. « Ohhh mais c’est de la grande visite, ça ! La reine de la soirée ! » Lançais-je avec un sourire qui me fendait le visage. J’étais content d’avoir Lily-Anaëlle pour un petit moment de cette soirée. J’avais peur de ne pas avoir l’occasion de la voir. J’avais aussi un cadeau pour elle, mais ça attendrait. Le grand blond lui dit alors qu’on s’apprêtait à jouer au chat ou à Marco Polo. « Allez, c’est toi la fêtée, c’est toi qui choisis le jeu ! » Proposais-je, mes mains glissant à la surface des balles sans arrêt.

Woody haussa les sourcils devant la réplique. Elle n’y allait pas de main morte, cette fois. « Wow. Très classe, Ally. Tu te surpasses. » À parler de niche à chien et de vomi à une soirée où tout le monde s’était mis sur son trente-et-un, elle se démarquait, la rouquine. Mais ce genre d’insultes n’avait jamais atteint Woody. La meilleure façon de le briser, c’était l’indifférence. Tant qu’il savait qu’il avait un effet quelconque sur l’autre, Woody se sentait en contrôle. Mais quand il réalisait que ses paroles n’atteignaient plus l’autre, alors le jeune homme avait l’impression de perdre la face. Avec Ally, ce n’était pas prêt d’arriver. Ils s’envoyaient des vannes à ne plus finir. Pour ce soir par contre, la jeune femme sembla avoir eu sa dose, déjà. D’ailleurs, sans même lui répondre, elle s’était éloignée de son côté du bar et avait été interceptée par Nevaeh. Décidément, la sœur de Woody commençait un peu trop à prendre le bord des autres. De ses ex. Prochaine étape, Woody allaient retrouver Nevaeh et Sara en train de se faire les ongles ensemble. Ça le dégoûterait. Il soupira et s’adossa au comptoir du bar, buvant sa bière, las. Il repéra alors Sara dans la foule, mais honnêtement, il ne se sentait pas capable de l’affronter ce soir, pas devant tout ce monde. Juste tous les deux, il arriverait à s’ouvrir, se montrer un peu plus vulnérable face à elle, mais s’il devait lui parler devant tout ce monde qui n’attendait que ça, qui n’attendait qu’une scène, et bien Woody allait jouer son rôle du connard, et il n’avait pas envie de le lui faire subir. Il se dirigea donc vers l’extérieur de la salle, là où les jeux pour enfants – ou pour adultes visiblement – étaient installés. Il s’assit dans les escaliers et resta là, seul.

Quand Grace lui affirma qu’il devait s’envoyer en l’air souvent, il fut heureux de ne pas avoir eu son verre aux lèvres à ce moment-là, parce qu’il aurait manqué de s’étouffer pour la seconde fois ce soir. Décidément, la blonde était une vraie boîte à surprises. Quand Grace se reprit, Maxence rigolait déjà depuis un moment. « Oui parce que m’envoyer en l’air je crois pas que ce soit de tes affaires. » Dit-il pour la narguer, se moquer. Il trouvait ça plus drôle qu’autre chose qu’elle ait fait ce lapsus. Elle n’avait pas à être gênée, même s’il l’aurait sans doute été tout autant, à sa place. Grace releva finalement la tête, encore un peu sous l’effet de la honte quand même, et but une gorgée d son cocktail. Maxence lui demanda alors ce qu’il s’était passé pour qu’elle se retrouve sans emploi, et quand elle évoqua le mot déclic, le juge comprit cette fois que Grace n’était plus sœur. Il ne demanda pas plus de détails, car ce devait être des raisons bien personnelles qui poussent quelqu’un à tourner le dos à la religion quand il s’agit d’une partie aussi importante de soi. Maxence respecta cette limite. « Je vois. » Répondit-il tout simplement, avant de la relancer avec une seconde question, à laquelle il réalisa qu’il n’attendait pas de réponse particulière, en fait. « Désolé, c’était une question stupide. C’est juste que … j’imagine que je suis surpris. Ça doit te faire un sacré changement. » De passer de soeur à citoyenne comme une autre, qui peut tout se permettre ou presque. Maxence se demandait comment la transition s’était déroulée pour elle.

Fidèle à lui-même, Zach continuait à dire tout ce qui lui passait par la tête, sans filtre. Décidément, il aurait peut-être dû apprendre à tourner sa langue sept fois avant de parler, parce que pour le moment ses répliques n’aidaient guère la situation. Nelligan le regardait, incapable même d’esquisser un sourire, aussi faux soit-il. Il n’y arrivait pas, tout simplement. Et ce n’était pas forcément dirigé contre lui précisément. Ni contre Lily-Anaëlle. C’était un dégoût face à la vie elle-même, face à son destin si c’était un vrai concept, face au timing. Ce putain de timing qui n’avait jamais été le bon pour Lily et lui. Et maintenant elle était avec un autre et si le timing était bon pour eux, alors plus jamais Nelligan n’aurait sa chance. Bref, Nelligan n’ayant rien répondu à sa pseudo-blague plus ou moins pertinente pour l’occasion, Zach continua et lui demanda de prendre le temps qu’il lui fallait, qu’il ne s’attendait pas à un pardon, etc. Enfin, tout cela dit comme seul Zach pouvait le dire. Putain, lui parler comme ça, ça lui rappelait à quel point il l’aimait, ce type. Et il lui manquait. Mais il ne savait pas s’il serait un jour capable de le voir différemment que comme l’homme qui lui avait volé sa chance d’être heureux. C’était d’une tristesse que de voir un si bon ami, du jour au lendemain, devenir celui qui avait fermé la lumière sur ses espoirs. « C’est de votre faute à ni l’un ni l’autre, Zach. C’est pas une question de pardonner ou pas … J’suis pas certain qu’il y ait quoi que ce soit à pardonner. Mais de vous voir ensemble, ça me tue, Zach. Il est là le problème. » Nelligan soupira, laissant son regard voguer jusqu’à Lily-Anaëlle qui se dirigeait vers les jeux pour enfants. « C’est surtout qu’avec la conversation que Lily et moi on a eue, peu avant que vous partiez pour Bristol … Je sais pas, j’ai … j’avais l’impression qu’elle m’avait redonné espoir. Je comprends pas pourquoi elle m’a laissé faire si elle t’aimait. Et elle t’aimait. » Nelligan parlait du baiser, surtout. Lily-Anaëlle était amoureuse de Zach, à ce moment-là, puisque leur départ pour Bristol avait été moins de quelques jours plus tard. Alors pourquoi l’avoir laissé l’embrasser, pourquoi l’avoir laissé s’imprégner de ce souvenir auquel il s’accrochait pour rien ?