Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Lun 15 Aoû 2016 - 23:10
Alexandra le regardait toujours de ses yeux brillants, discrètement ou non, elle s'en fichait que Concho le remarque. Après toutes ces années à l'attendre, elle s'était pourtant faite à l'idée de ne plus le revoir. Pendant un temps, elle avait été cette fille naïve qui dormait avec un t-shirt à lui, espérant y trouver encore son odeur, un peu de sa présence. Neuf ans plus tard, il avait encore une emprise sur son cœur, sur son corps qui réagissait à son contact mais elle ne voulait pas lui montrer. Cette proximité, sa main dans la sienne, elle pouvait aimer ce moment tout en songeant qu'espérer plus n'était pas possible. Ce n'était pas correcte. Ni pour Concho, ni pour Cliff. Mais, tout son être, son esprit et son corps, était en accord avec l'idée de ne pas le perdre une seconde fois. « T'as demandé à la mairie ? Ils pourront sûrement t'aider pour le local. » Si elle voyait un bâtiment assez grand à louer, Alex se faisait la promesse de prévenir Conchobahr pour qu'il soit le premier à saisir l'endroit. Elle n'oubliait pas leur rupture, ni toute la peine qu'il lui avait un jour fait ressentir, mais elle serait toujours là pour lui. De près ou de loin, Alexandra ne pouvait pas lui tourner le dos. Il était constamment dans sa tête. Alors elle voulait le voir briller et réussir dans son projet. Être au sommet. Et elle espérait que dans quelques mois ou quelques années, ils se tiendraient encore la main pour fêter l'ouverture de son centre. « Ouais, en espérant que ce bon moment-là ne soit pas déjà passé. » Elle eut un sourire timide, craquant devant l'image qu'il lui offrait. Peut-être était-ce naïf de croire qu'il parlait d'elle. Alexandra aurait aimé que les choses soient différentes, lui dire qu'il n'était pas trop tard pour eux mais elle avait Cliff et ça changeait tout. D'une main elle l'emmena jusqu'à son café favori, discutant de sa vie, de son chien. Elle éclatait soudainement de rire lorsque Concho avoua le prénom de son chien et elle imaginait déjà l'animal l'observer avec un drôle d'air, parce que son maître lui avait donné un prénom ridicule. « Ton prénom est pas pourri, il est... » Elle leva son index dans l'air alors qu'elle se mordillait doucement les lèvres pour cacher son sourire amusé. « … il est spécial. Conchobahr, c'est beau. » acheva-t-elle, son accent australien cassant les consonances irlandaises du prénom. Un nouvel éclat de rire s'échappa d'entre ses lèvres. Naturel et heureux. « Si un jour j'adopte un chien, pas question que tu me donnes des idées de prénoms. » Elle riait toujours, plus doucement, parce qu'en réalité, si ce jour arrivait, Alexandra viendrait probablement vers Conchobahr pour qu'il l'accompagne voir les chiots et choisir le prénom de l'animal. Leurs mains se détachèrent naturellement l'une de l'autre au moment où ils prirent leurs commandes au comptoir. Elle choisissait la première boisson chaude sur la carte, sans savoir ce que c'était, ou si elle en aimait la saveur. Elle était plus occupée à détailler Conchobahr qu'à se préoccuper de la boisson dans sa tasse. Il était naturellement attirant et Alexandra n'était pas insensible face à son physique, ni à ses mots. Son regard la trahissait. Ils prirent place l'un en face de l'autre ce qui lui faisait regretter ce vieux banc dans la rue sur lequel ils pouvaient être assis à côté. Là où elle aurait été plus proche de lui, là où elle aurait pu l'effleurer encore un peu. « Non, je les connais pas. Même si Bowen est une petite ville, je connais pas encore tout le monde. D'ailleurs, tu m'as pas dit grand chose sur Melbourne, c'était comment ? » Et puis, sans raison apparente, Alex se lève. Elle repousse ses cheveux derrière son épaule, regarde Concho et la banquette sur laquelle il est installé, un sourire taquin au coin des lèvres. « Allez, pousse-toi un peu que je puisse m'assoir à côté de toi. »
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3310 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex) Lun 22 Aoû 2016 - 18:38
Parler de mon projet avec Alex était tellement étrange, si loin mais si réel à la fois. Je m’étais imaginé de nombreuses fois ouvrir ce centre avec elle à mes côtés, en tant qu’associée. Qui sait, si je lui avais demandé de me suivre jusqu’à Melbourne, peut-être que Head Ahead – c’était le nom que je comptais donner à mon organisme – serait déjà sur pieds là-bas. Ou pas. Probablement pas. Parce que si Alex m’avait suivi jusque là-bas, je n’aurais jamais gagné le gros lot. Comme on dit, c’est l’effet papillon, dont le battement des ailes peut déclencher un ouragan à des kilomètres de lui. Sans doute que ma vie aurait été totalement différente. Je ne pouvais même pas m’imaginer à quel point et de quelles façons. Encore une fois, c’aurait été de vivre à travers des hypothèses incalculables, et je ne voulais pas retomber là-dedans. « T'as demandé à la mairie ? Ils pourront sûrement t'aider pour le local. » J’hochai la tête, enthousiaste face à cette idée. « Non, je n’avais pas pensé à la mairie. J’ai passé une annonce dans le journal local, et je les ai consultées aussi, mais je n’avais pas pensé que la mairie avait sans doute son propre registre. J’irai faire un tour demain. » Parce qu’aujourd’hui, je voulais passer le plus de temps possible avec Alex, pour rattraper ce temps que je nous avais cruellement arraché. Je voulais qu’elle sente que je lui accordais tout mon temps pour les quelques heures qu’il restait avant que le soleil ne se couche. Je lui aurais donné toute ma nuit, aussi, mais je ne tardai pas à apprendre qu’un homme l’attendrait sans doute passé une certaine heure. Cet homme que j’aurais pu être, avoir été moins con, avoir été moins lâche. Alex, elle, semblait croire que je rencontrerais un jour la femme qui me rendrait aussi heureux. J’avais cette triste impression que cette chance m’était passée sous le nez, même si la femme en question se trouvait encore devant moi. Elle n’était plus à moi. « Ton prénom est pas pourri, il est … il est spécial. Conchobahr, c'est beau. » Elle riait, d’un rire cristallin accompagné de son regard d’étincelles. Je ne pouvais m’empêcher de rire aussi, parce que sa bonne humeur était contagieuse. Elle l’avait toujours été. « Ce n’est pas tout le monde qui partage ton avis. » Que ce soit au lycée ou au boulot que j’avais occupé à Melbourne, jamais une journée ne se passait sans que je reçoive un commentaire ou une blague à propos de mon prénom irlandais. Avec le temps, je m’étais fait à l’idée que ce serait ainsi jusqu’à la fin de mes jours, et c’était tant pis. J’avais dorénavant assez confiance en moi pour comprendre qu’un prénom ne me définissait pas. « Si un jour j'adopte un chien, pas question que tu me donnes des idées de prénoms. » Une mine faussement vexée s’installa sur mon visage. « Tant pis pour toi, tu l’appelleras Fido, et tu sauras comme tout le monde. » C’était faux et je le savais, parce qu’Alex ne serait jamais comme tout le monde, peu importe le nom de son chien. En tout cas, à mes yeux, la blonde aurait toujours une longueur d’avance sur tout le monde. Elle était unique, spéciale, dans mon cœur. J’espérais un jour pouvoir m’en délivrer car vivre dans notre passé alors qu’elle s’était projeté dans un futur dans lequel je n’existais pas n’allait qu’entraîner des souffrances dans ma vie. Et j’avais assez souffert. Bref, nous nous trouvions maintenant dans ce café que nous avions si souvent fréquenté dans notre jeune temps. Je m’assis en face d’elle, la trouvant trop loin, hors de ma portée. Moi qui ne voulais que la ravoir. « Non, je les connais pas. Même si Bowen est une petite ville, je connais pas encore tout le monde. D'ailleurs, tu m'as pas dit grand chose sur Melbourne, c'était comment ? » J’hochai la tête quand elle parla de mes colocataires qu’elle ne connaissait pas, puis j’haussai les épaules quand elle parla de Melbourne. « C’est … grand. Trop grand, trop haut, trop tout. Là-bas, c’est clair qu’on ne peut jamais espérer connaître tout le monde. Mais ça allait. Le temps passe si vite dans les grandes villes, que ça m’allait. Parce que c’était ce que je voulais, au fond, que le temps passe. » C’était triste, dit comme ça, mais c’était pourtant la vérité. La douleur s’estompait avec le temps, alors qu’elles passent, les foutues heures. Alex repoussa alors ses longs cheveux blonds derrière son épaule et, sans prévenir, elle se leva et contourna la petite table. « Allez, pousse-toi un peu que je puisse m'assoir à côté de toi. » Je ne me fis pas prier pour bouger mon postérieur d’une place, afin de lui laisser un petit coin du banc pour s’asseoir. Nos cuisses étaient collées l’une sur l’autre, ce qui me rendait encore plus confus. La chaleur du corps d’Alex avait toujours su trouver son chemin jusqu’à ma folie. Je me perdis dans son regard, avec un mince sourire. « Cet homme qui partage ta vie … j’espère qu’il te rend heureuse, Alex. Je donnerais à peu près tout pour pouvoir prendre sa place, tu sais. Reprendre ma place. » Toute ma fortune, s’il le fallait. Je me rendais malheureusement compte qu’Alex valait bien trop cher à mes yeux, et que je ne pourrais pas facilement passer par-dessus notre histoire.
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saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
i'm lost on the sidewalk just calling your name (alex)