tonight will be the night -r.

Elle était belle, cette déesse aux cheveux bruns qui se déhanchait contre toi. Elle te donnait l'envie d'aller plus loin, de l'emmener chez toi et de l'envoyer au paradis. Tu n'étais pas ivre, juste assez pour être encore conscient. Conscient de la désirer et tu savais que c'était réciproque. Elle était là, à te sourire, à tes charmer avec ses yeux, à t'embrasser quand vos visages étaient assez près. Tu n'as pas bien entendu son nom tout à l'heure et tu t'en moques un peu, ce n'était pas le nom qui comptait, surtout que ce ne serait que pour cette nuit, elle aussi ne semblait pas chercher plus. Un baiser intense, un murmure, et vous étiez dans un taxi pour rentrer chez toi. Moins loin, moins compliqué. Tu payais la note, l'emmenant rapidement à l'intérieur, vous ne dansiez plus, et même s'il faisait bon, il y avait ce petit air frais. Tu refermais la porte après elle, la regardant avec un grand sourire. « Nous y sommes. Tu veux un verre d'eau ou quelque chose ? » Tu le proposais poliment parce que c'était le genre de chose à faire, même si tu voulais juste grimper les escaliers et batifoler comme un lion. Ce n'était pas très charmant, mais c'était tes pensées et elle ne pouvait pas les entendre, ni même les deviner, pas avec les verres qu'elle avait bu. Tu trouvais même encore étonnant qu'elle tienne debout et qu'elle marche parfaitement droit.

Oublier. Voilà ce que tu fais, le soir, quand tu sors, quand tu vas danser, quand tu essaies de ne plus penser. Parfois, tu sors avec Nevaeh. Parfois, tu sors seule. Cercle vicieux, tu accumules la fatigue, mais heureusement pour toi, tu sais prendre soin de ton visage, tu sais prendre soin de toi. Tu danses, tu bois, tu t’amuses, tu oublies. Tu oublies le comportement de Hermès, tu oublies Jamie, tu ne  penses plus, tu ne veux plus. Il y a ce gars. L’alcool dans ton sang fait que tu as envie de le draguer, encouragée assez largement par le fait que tu le trouves vraiment pas mal. Tu danses contre lui, ravie, tu profites, encore et toujours, tu ne penses pas, tu ne penses plus, plus vraiment. Ce n’est qu’à demi consciente que tu t’engouffres dans le taxi, laissant le trajet passer tellement rapidement que tu réalises à peine que tu le fais. Tu te retrouves chez l’homme, au chaud, à l’abri de la fraicheur de la nuit. « Nous y sommes. Tu veux un verre d'eau ou quelque chose ? » Tu le regardes, ne sachant pas ce qu’il te demande, sur le coup en tout cas. Et puis tu réalises. Un verre d’eau. Tu hoches la tête. « Oui, je veux bien, s’il te plaît. » Tu affirmes simplement, attendant sagement avant de finalement le suivre là où il a été. Tu es saoule. Trop saoule. Mais tu essaies de ne pas y penser, tu essaies de ne pas penser à ton état demain, quand tu te réveilleras. Une fois que tu as le verre, tu le vois bien rapidement et tu adresses ton plus beau sourire à l’homme. « Et maintenant quoi ? » Tu demandes avec une assurance tout ce qu’il y a de plus fausse.

Tu la tenais contre toi, et tu lui avait proposé un verre d'eau, pour ne pas qu'elle tombe au sol, tu l'appuies contre le mur, avant de te glisser vite fait dans la cuisine et de lui préparer ce qu'elle venait de te demander. Tu avais l'impression qu'elle était ailleurs, mais tu faisais l'impasse dessus parce que tu n'étais pas capable de réfléchir avec ton cerveau. Ton cerveau génital avait clairement pris le dessus sur tout le reste, et tu ne remarquais pas vraiment qu'elle n'était pas en état de dire oui. En état de vraiment te désirer autant que toi tu la désirais. Tu lui tendis le verre en l'accompagnant de mot, pour lui montrer qu'il était là. « Tiens » Tu la laissais boire et une fois sa soif épanchée, tu posais le verre sur le meuble qui se trouvait non loin. Il y en avait partout dans cette maison, c'était parfois trop. Tu te demandais parfois comment on pouvait tous les faire tenir là, surtout que c'était pas des petits meubles de rien de du tout non. Tu te demandais même si parfait pas tu vivais pas dans un magasin d'antiquaire ! Sa question te fit sourire et dans un pas vers elle, tu lui soufflais à demi-mot. « Ça. » Tout en posant ta main dans le bas de son dos pour l'attirer contre toi. Vos visages étaient vraiment plus proches maintenant, et tu laissais tes lèvres lui embrasser le cou.

Tu es saoule, Cassandre. Véritablement et totalement saoule. Tu n’arrives pas à te faire à l’idée que tu ne voies pas si droit que ça, tu n’arrives pas à te faire à l’idée que tu as perdu cette complicité que tu avais par le passé avec celui qui est ton frère jumeau. Non, décidemment, tu as besoin d’oublier, de décompresser, de te calmer. Alors tu sors, alors tu bois. Alors tu te laisses hypnotiser par ces lumières, par la chaleur. Tu devines une personne que tu n’as jamais été, une personne qui ne plairait probablement pas à tes parents. Mais voilà, cette nouvelle Cassandre s’amuse, elle profite et surtout, elle oublie tout. Et tu veux être cette personne, tu ne veux pas être hantée par tes démons du passé, le moins possible et pour rien au monde. Tu te laisses faire, tu n’es plus la même et tu profites, tu frémis en sentant les lèvres de l’homme que tu ne connais que depuis quelques heures, voir même moins. Tu frémis à ses baisers dans ton cou et sourit, laissant ta main remonter jusqu’aux cheveux de l’homme et souriant doucement, ravie. Tu souris et te cambre, t’écartant cependant pour aller rencontrer les lèvres de l’inconnu, te laissant entraîner par l’homme. Cependant, il y a quelque chose que tu n’avais pas prévu, mais alors pas le moins du monde. C’est de tomber dans les vapes, trop fatiguée, trop saoule, et de ne pas te réveiller.

Tes baisers se voulaient de plus en plus rapide, tu voulais la couvrir de baiser, littéralement. Les choses devenait plus sérieuses, et tu l'entrainais dans ta chambre, la soulevant contre toi, parce que tu avais bien remarqué qu'elle ne tenait plus trop debout. La tête contre ton torse, en la posant sur le lit, tu remarquais ses yeux clos, Tu la secouais doucement pour voir s'il y avait une quelconque réaction. « Hey, ça va ? » demandais-tu doucement. Pas de réponses. Tu posais ta main contre son cou pour y prendre le pouls, tu ne voulais pas qu'elle fasse un coma ou autre. Tu la mettais dans la position latérale de sécurité dans ton lit, plaçant une bassine pas trop loin au cas où. Et tu t'installais à côté d'elle, un bouquin dans la main, pour pouvoir surveiller son rythme cardiaque. Tu étais peut-être un peu d'avoir pensé qu'elle faisait chier à être tombée dans les vapes, mais tu étais quelqu'un d'attentionné et tu savais faire attention à ton prochain. Au petit matin, tu posais ton livre, que tu avais presque fini. Si tu ne t'étais pas assoupi une heure ou deux. A côté de toi, la brune s'était retournée et elle semblait dormir d'un sommeil de plomb. Tu te glissais hors du lit pour aller à la cuisine préparer des oeufs brouillés, rien de mieux contre la gueule de bois.

Ridicule. C’est ce que tu es, au fond, Cassandre. Faible que tu es, à ne pas tenir l’alcool, tu as fini par perdre connaissance. Tu as voulu jouer, et tu as perdu. Il aurait pu t’arriver quelque chose de grave, à ce moment là, à n’en pas douter. Mais non, à la place, tu te réveilles tout simplement, le plus normalement du monde, le lendemain matin. Tu ne sais pas où tu es, et tu plisses les yeux en bougeant un peu, cherchant à comprendre où tu te trouves sans pour autant avoir le moindre souvenir de la veille. Si tu n’as jamais été malade par la faute de l’alcool, tu es néanmoins assez facilement exposée à la migraine, exactement comme celle qui tambourine dans ta tête aujourd’hui. « Mmmmh » Tu ne sais pas où tu es, tu es endormie, tu as mal à la tête, et tu regardes autour de toi à la recherche d’un simple indice sur l’endroit où tu te trouves, sans pour autant en arriver à savoir précisément où tu es. Cependant, tu peux entendre du bruit, alors, tu n’es pas seule. Te tournant dans ce lit que tu n’as jamais vu de ta vie, tu te redresses et essaies de parler fort sans pour autant relancer ta migraine. « Il y a quelqu’un ? Je suis où ? » Tu demandes sans savoir si tu peux cependant oser estimer une réponse étant donné que tu pourrais tout aussi bien avoir été kidnappée sans même t’en être rendue compte, puisque tu étais tellement saoule.

Tu t'activais dans la cuisine à faire brouiller les oeufs. Tu voulais qu'ils prennent une jolie couleur foncée, qu'ils croustillent sous la dent mais pas trop parce que ça restait des oeufs. Et le bacon, tu le faisait revenir bien doucement. Quand tout était cuit, et que la maison retrouvait son calme, tu entendais une petite voix venant de l'étage. Tu remontais les escaliers, deux par deux. Passant ta tête dans l'encadrement de la porte, doucement. « Bonjour ! » chuchotais-tu. Tu n'étais pas sans savoir que les lendemains de soirées étaient parfois compliqué et que le bruit pouvait donner mal à la tête. Tu étais un homme qui savait y faire. Tu y allais doucement. C'était peut-être ça ton tord, être gentil. Ça envoyait les mauvais signaux après. « Bien dormi ? Tu as soif peut-être ? Ou tu désires une aspirine ? » chuchotais-tu toujours. Tu t'approchais du lit doucement, puis qu'elle puisse prendre vraiment conscience de toi. Tu te mettais au niveau de son ventre, pour pas t'asseoir trop près et qu'elle panique. Tu ne voulais pas qu'elle panique, au contraire.

Te réveiller en terrain inconnu, ce n’est pas une habitude pour toi. En vérité, c’est tout simplement la première fois que ce genre de situation t’arrive, et c’est donc tout à fait inédit pour toi. Tu ne sais pas vraiment comment te comporter en conséquence, et sûrement que c’est pour ça que tu adresses simplement un sourire à l’homme qui arrive. Il est mignon, au moins. Mais ton esprit est encore embrumé par la soirée de la veille, ta tête est douloureuse, et tu ne sais pas franchement comment agir. « Bonjour ! » Tu lui adresses un sourire ainsi qu’une intonation de voix relativement timide quand tu réponds par un « Salut… » à l’homme, toujours en chuchotant sans vraiment savoir pourquoi. « Bien dormi ? Tu as soif peut-être ? Ou tu désires une aspirine ? » Tu le regardes et sourit. Il ne te saute pas dessus, il est gentil, il ne s’approche pas trop prêt alors que tu le regardes avec un air endormi. Au moins, même saoule, tu ne vas pas choisir un macho ou un connard de première, c’est déjà ça. « Je veux bien un grand verre d’eau. Ou un café. Je sais pas, ce que tu as. » Tu finis par dire en te redressant, le décolleté exagéré s’offrant au regard de l’homme puisque tu n’es pas assez réveillée pour être en mesure de réaliser que tu es en grande partie déshabillée, ou en tout cas moins bien vêtue que la veille. « Je… On a… ? » Tu n’oses même pas poser la question, tellement cette idée te paraît saugrenue, quand tu es sobre. Toi, tromper Jamie ? Jamais.

Elle te saluait et sa voix se faisait encore plus silencieuse que la tienne. C'est à peine si tu avais lu les mots sur ses lèvres. C'était amusant, tu n'arrivais pas à te souvenir, la dernière fois où tu avais du être à sa place. C'était toujours un peu confus, puis après il y avait les flashbacks, jusqu'à se souvenir de tout. Et parfois un blackout total aussi. Elle verrait bien par la suite, lorsque son esprit sera un peu moins embrumé. « J'ai les deux. » Elle s'était redressée et le drap avait glissé le long de sa peau. Laissant apparaître son corps un peu plus dénudé. Tu y glissais un coup d'oeil, parce que tu restais un homme et que ça restait une vue agréable, mais tu glissais aussi ta main sur le tissu, pour le remonter sur son épaule. Tu ne voulais pas la mettre mal à l'aise, la situation semblait confuse dans son esprit, tu ne voulais pas en rajouter une louche. « Non, tu t'es endormie avant même que ça puisse commencer. J'ai veillé à ce que tu ne t’étouffes pas cette nuit, rien de plus. » Tu souriais doucement. Dans les règles de la platonique, la plus parfaite. Si Nevaeh avait pu voir ça, elle aurait été surprise de voir que tu n'étais pas un connard et profiteur. Elle ne devait pas te voir comme ça, mais tu pouvais pas t'empêcher parfois de te dire le contraire. En te levant du lit, pour lui tendre la main et l'aider à se lever, bien sûr, cachée du drap. Tu lui attrapais une veste pour lui tendre, qu'elle puisse l'enfiler si elle voulait se camoufler un peu et tu détournais même le regard pour lui prouver que tu n'allais pas jouer au gros pervers.

Tu te sens idiote, assise près de l’homme, le regardant timidement, ne sachant pas exactement quelle attitude adopter puisque cette situation est pour le moins inédite à tes yeux. Tu parles timidement, accepte la proposition de boire quelque chose, en ne sachant pas si c’est véritablement nécessaire puisque l’homme semble relativement gentil avec toi. « J'ai les deux. » Tu hoches la tête et te redresse, ne te rendant compte du décolleté que tu offrais au regard de l’homme que quand il redresse ton vêtement alors que tu lui adresses un sourire gêné. Tu lui demandes finalement la question qui te tracasse le plus l’esprit ; est-ce qu’il s’est passé quelque chose entre vous cette nuit. « Non, tu t'es endormie avant même que ça puisse commencer. J'ai veillé à ce que tu ne t’étouffes pas cette nuit, rien de plus. » Tu hoches la tête avec un sourire reconnaissant à son encontre, avant de le regarder se lever et d’attraper sa main pour en faire de même. Il te tend une veste qu tu prends et mets sur tes épaules sans pour autant la fermer ; de toute façon, tu as déjà posé en lingerie pour des publicités, alors tu as appris à ne pas être plus pudique que ça, en tout cas pas de là à jouer la personne la plus prude au monde alors que tu sais être sortie dans cette tenue la veille au soir. « Merci, de pas m’avoir mise dehors parce que j’me suis endormie. Et… désolée. Je devais vraiment être bien bourrée. » Tu affirmes toute rougissante que tu es, gênée d’affirmer ceci à l’homme. « Je suis Cassie » Tu affirme en le suivant, toujours un peu chancelante à cause des résidus de l’alcool ingurgité la veille, hésitante parce que tu ne connais pas cette maison.

Tu l'écoutais et tu ne pu t'empêcher de retenir un gloussement. C'était un fait amusant. Tu te voyais mal sortir la jeune femme dans une tenue aussi légère et la poser dans un caniveau. A ne pas te soucier d'elle et d'aller dormir comme si c'était normal. Peut-être parce que ça ne pouvait pas être normal. Tu n'étais pas un monstre non plus. Elle s'était endormie, elle était ivre. Tu étais frustré mais tu n'allais pas en mourir. « C'est normal ! » ajoutais-tu simplement. Tu ne voyais pas ce qu'il y avait de plus à dire. Tu la laissais se changer et une fois prête, elle se présentait à toi. Cassie, vraiment Cassie ou le diminutif pour un autre prénom ? Ce n'était pas toi qui allait critiquer ça puisque tu avais aussi réduit ton prénom à deux initiales. « Et moi c'est CJ. » Tu l'invitais à te suivre. Tu descendais les escaliers pour descendre à la cuisine. Tu avais cuisiné tôt pour elle, c'était bien le moment de lui en faire profiter. Tu lui tirais une chaise pour qu'elle puisse s'asseoir et une fois en place, tu t'activais à tout poser autour d'elle. « Et voilà, un café et des oeufs brouillés, ça va te faire du bien ! » Tu posais l'assiette devant elle, puis la tasse de café. Avec du sucre. Et du lait. Enfin, tout ce qui serait susceptible de lui faire envie. Tu ne connaissais pas ses goûts, et tu voulais être préparé.

Tu t’es endormie, Cassandre. Et ridiculisée, au passage, de ton point de vue en tout cas. Gênée, tu ne sais plus quoi faire, et pourtant tu profites de l’hospitalité de cet homme tout en lui affirmant qu’il aurait pu te mettre dehors. A ta suggestion, il semble visiblement amusé. « C'est normal ! » Tu souris doucement. Il est sympa, au moins, tu n’as pas choisi un connard de première alors que ça aurait tout à fait pu être le cas sachant que tu étais saoule et que tu es généralement remarquée parce que tu es une jolie fille et rien de plus. Mais lui est gentil, et tu en es ravie, tu es bien tombée et tu as eu de la chance. « Et moi c'est CJ. » CJ. Ca te dit quelque chose, sans que tu ne saches vraiment pourquoi. Tu le suis, sans chercher plus loin, parce que tu es embrumée à cause de l’alcool ingurgité la veille, et aussi parce que tu te réveilles juste et que tu n’es dans tous les cas pas capable de penser, trop endormie pour cela. Tu t’installes quand il t’y invite, lui adressant un sourire ravi et t’asseyant sur la chaise, regardant avec curiosité autour de toi. « Et voilà, un café et des oeufs brouillés, ça va te faire du bien ! » Tu souris et mets un peu de lait dans ton café afin de l’adoucir. « Merci beaucoup c’est gentil. » Tu affirmes en mangeant timidement. Encore dans les nuages à cause de l’alcool, tu ne sais pas exactement quoi dire à l’homme, n’en ayant aucune idée. Alors tu lui souris et prends une gorgée de café. « J’suis vraiment désolée pour hier, j’crois que j’avais jamais autant bu. » Tu dis simplement en retournant manger un peu. « C’est bon ! » Tu affirmes avec un sourire à l’homme. « Je peux fumer ici ? » Tu demandes timidement.

Elle n'avait pas besoin de se justifier. Elle le faisait sûrement pour s'excuser, pour remettre les choses dans leur contexte. Mais tu avais bien compris à présent qu'elle avait agit comme ça hier, sous influence. Ce n'était pas la première à se laisser tenter par l'alcool, la première à boire comme un trou pour oublier. Oubliant presque que son corps ne pourrait pas supporter tout ça. Tu t'installais en face d'elle, un café à la main, un sourire sur les lèvres. « Ce n'est rien, ça arrive. Je suis content que tu ailles bien, j'ai eu peur que tu t'évanouisses pour de bon, que tu fasses un coma éthylique. » Rien que d'y penser, tu avais un frisson qui te parcourait le corps. C'était toujours des situations délicates. Et encore, elle avait eu la chance de tomber sur toi. Tu n'étais pas un gros porc qui profite d'une femme inconsciente et qui l'abandonne à son sort. Tu avais trop de respect pour faire ça à une jeune femme. Tu laissais toujours un mot, tu essayais de rester le plus longtemps possible pour avoir le temps de le dire en personne. Tu n'étais pas mauvais, tu ne voulais juste pas t'attacher ou qu'elle s'attache. Ça compliquait tout, toujours. « Oui, vas-y. » Tu ne savais même pas si elle pouvait. C'était la maison d'Aino, mais elle ne te ferait pas chier tant qu'elle ne serait pas là. Et il semblait t'avoir entendu la porte claquer tard dans la nuit. Elle devait encore dormir. Peut-être qu'à elle aussi tu lui préparais un petit encas, enfin, si tu décidais d'être sympa avec elle. Tu ne pouvais pas dire qu'elle t'avait réservé le meilleur des accueils. Mais elle t'hébergeait, et ça c'était déjà une bonne raison pour toi, de t'occuper un peu d'elle.

Au moins, tu as le mérite d’avoir choisi de rentrer avec quelqu’un de sympa et non pas avec le premier enfoiré que tu aurais trouvé. Rien que pour cette raison, tu es relativement fière de toi, Cassandre, même s’il n’y a pas tellement de raison à cette fierté que tu reconnais à peine. Après tout, malgré tout, tu as été boire comme une alcoolique et rien que pour cette raison tu n’es pas tellement fière de toi, pour ne pas dire que tu as carrément honte de cette situation. Tu ne sais pas comment te comporter dans une situation qui est tout à fait inédite pour toi, c’est le moins que l’on puisse dire, puisque tu n’es pas habituée à boire, ni à faire la fête, bien que dernièrement tu deviennes peu à peu cette fille qui sort le soir et qui ne pense qu’à s’amuser, bien que tu continues néanmoins de faire ton travail. « Ce n'est rien, ça arrive. Je suis content que tu ailles bien, j'ai eu peur que tu t'évanouisses pour de bon, que tu fasses un coma éthylique. » Tu souris doucement. Oui, au moins, tu vas bien, tu ne finis pas à l’hôpital. « Je saurais mes limites maintenant, au moins. » Tu affirmes avec un petit sourire. Par la suite tu poses une question ; est ce que tu peux fumer ? « Oui, vas-y. » Tu hoches la tête et attrapes ton paquet, portant la cancérette à tes lèvres et l’allumant à l’aide de ton briquet. « Je vais pas rester très longtemps, sinon y en a qui vont s’inquiéter chez moi je crois. » Tu affirmes en mangeant de nouveau. « C’est super bon toujours, merci beaucoup ! » Tu dis en souriant, pas tellement habituée à ce qu’on te prépare ton petit déjeuner.

Tu l'écoutais dire qu'elle connaissait ses limites maintenant. C'était un fait plus ou moins amusant. Tu avais aussi chercher les tiennes pendant une époque, lorsque tu avais perdu toutes tes marques. Et ça ne t'avait pas aidé tant que ça au final. Tu t'étais juste laissé glisser un peu plus profondément dans le trou béant, que tu avais creusé. Tu ne voulais pas qu'elle fasse de même. Bien que son histoire devait être différente, les raisons pour boire sont souvent les mêmes : oublier. « C'est sûr qu'il faut les dépasser pour les connaître, sois juste un peu plus prudente la prochaine fois ! » Enfin, si il y en avait une. A voir son expression, tu en doutais un peu, et tu comprenais bien. Tu ne lui disais pas ça d'un ton moralisateur, au contraire. C'était toujours pareil, un peu soucieux des autres. Surtout quand on boit à ne pas en finir et qu'on se retrouve chez quelqu'un qu'on ne connait pas. Tu ne lui avais pas fait de mal, certes, mais tout le monde ne serait pas comme toi. « Tu peux prendre une douche si tu veux, avant de rentrer, ça pourrait te faire du bien » proposais-tu innocemment. Aucune arrière pensée ne t'était venue depuis hier soir, ce n'était pas maintenant que ça allait commencer. Au contraire, s'il devait se passer un truc maintenant c'était à elle de jouer.