should i be afraid ? -r.

Clairement, cet homme avait trop un parti pris dans cette histoire et cela mettait Lennox hors de lui. Qu’il ait le culot de venir chez lui, dans sa maison, pour lui remettre cela en pleine face alors qu’ils ne se connaissaient ni d’Adam ni d’Ève. Qu’il ose juger la situation alors qu’il ne savait même pas de quoi il parlait exactement. Chaque parole de plus menaçait de faire déborder le vase, et bien que Lennox n’ait pas pour habitude de se mettre en colère, lorsque cela arrivait, il savait qu’il pouvait être incontrôlable. Et comme CJ était un ami de Lou, Lennox ne voulait pas faire le con, pas au point de poser des gestes regrettables. Là, entre eux, ce n’était que des mots, et même si ça les blessait tous les deux, ce n’était pas la fin du monde. Ils pouvaient faire marche-arrière devant ça, même si pour le moment Lennox doutait fortement que ça se fasse un jour. « Tout le monde se blâme toujours pour tout. J’aurais beau lui dire n’importe quoi, elle pourrait se blâmer pour l’éternité. C’est Lou. » En plus d’être humaine, elle était Lou, oui. Alors parfois Lennox avait bien du mal. CJ mieux que quiconque aurait dû le savoir, le comprendre, puisqu’il prétendait la connaître aussi bien. Il n’acceptait pas très bien le fait que CJ lui reproche de ne pas avoir bien dit les choses. Il ne savait même pas ce qui avait été dit. La façon de penser de cet homme l’exaspérait et il tentait tant bien que mal de conserver une distance par rapport à tout cela, sinon il allait exploser. Heureusement, l’homme se leva d’un bond et déclara qu’il devrait partir. Lennox se leva en même temps que lui, aussi rapidement, comme un animal prêt à bondir. « Oui, ça vaut mieux. » Répondit-il, et cela aurait pu être confondu avec une menace.

• Elle détestait être en retard surtout lorsque ça impliquait de laisser Lennox et CJ dans le même lieu sans surveillance. Heureusement, elle connaissait suffisamment son homme pour le savoir pacifique. Elle avait un peu plus peur de l'impulsivité de son ami. La vie semblait s'acharner contre elle. Son retard était en bonne partie causé par un ascenseur défectueux dans lequel Lou avait fait une sympathique rencontre. Nevaeh. Jupiter avait définitivement un drôle de goût pour les pestes narcissiques. Aussi rapidement qu'elle était capable, la jeune femme s'était dirigée vers le condo tout en citant mentalement quelques Notre père. Clairement son esprit exagérait, mais déjà qu'elle marchait sur les oeufs avec son Renard...Elle voulait pas que ce soit pire. Un fois devant la porte, Lou avait repris son souffle avant de rentré. Les talons avaient été balader plus long avant de se rendre dans le salon ou elle la voix de Lennox avait claqué. Au moins, ses deux hommes étaient vivants. Un point pour Lou. La québécoise s'était doucement glissée dans la pièce. "Hey." Avait-elle dit doucement pour tester l'ambiance. Définitivement, la vie de la brune avait des parentés avec les mauvais sitcoms. Il ne manquait plus que les rire en conserve pré-enregistré. Un regard hasardeux vers Jupiter lui rappelait qu'elle ne pouvait plus lire ses émotions dans son regard, mais elle n'avait pas besoin de voir pour sentir la tension de la pièce. Ils étaient sur un fils coupant. " Je..." Essayait-elle pour briser le silence, mais elle ne savait pas quoi dire pour apaiser les hommes.

Il approuvait ton idée de départ. Pour le faire chier, tu aurais bien passer des heures encore assis là mais ce n'aurait pas été correct de le pousser à bout et qu'il en vienne à la force avec toi. « Très bien. » Tu t'étais levé. Tu ne pensais pas que les choses en arriveraient là. Tu ne comprenais toujours pas comment ça avait pu partir à ce point, tu ne le réalisais pas. Au moment de faire un pas, la porte se faisait entendre. Lou était rentrée. Pile au mauvais moment, comme si elle n'avait attendu que ça pour faire son apparition. « Bonsoir Lou » déclarais-tu doucement, elle tournait le regard vers toi, mais elle ne pouvait pas te voir. Tu étais soulagé que pour une fois, elle ne pourrait lire la détresse dans ton regard. Pourtant elle n'était pas idiote, elle avait dû comprendre au son de votre voix. A votre silence glacial lorsque la porte c'était ouverte. Ni lui, ni toi n'étiez capable de prononcer un mot. Vous étiez deux idiots debout, muets face à une femme. Elle essayait pourtant de détendre l'atmosphère, mais elle n'avait pas grand chose à dire. C'était ta chance de t'en aller avant que tout ça n'aille encore plus loin. « Écoute, je crois que je devrais vous laisser, je crois que c'est pour le mieux. » Seulement pour qui ? Pour toi, c'était toi qui était mal à l'aise là. Toi qui te sentait de trop, toi qui comprenait que tu n'avais pas ton mot à dire dans tout ça. « Je suis désolé Lou.. » Tu ne savais pas vraiment où te mettre. Tu n'avais pas eu le courage de lui dire que tu avais peut-être rendu les choses plus difficiles pour elle. Elle l'apprendrait peut-être rapidement par la bouche de son homme. De toute façon, tu ne serais plus là pour le voir. Tu déposais un rapide baiser sur le front de ton amie, fuyant à toute vitesse sans même jeter un dernier regard à Lennox.

La porte s’ouvrit, se referma, créant un silence entre CJ et Lennox. Ils se fixèrent un moment, avant d’entendre des pas s’approchant du salon. Leurs regards se posèrent en même temps sur Lou qui venait de pointer le bout de son nez, enfin. Elle aurait voulu choisir un pire moment, elle n’en aurait pas été capable. Elle aurait pu arriver bien plus tôt et cela aurait évité ces haussements de voix entre les deux hommes. Elle aurait pu arriver bien après la dispute et Lennox aurait eu le temps de se calmer. Malheureusement, au moment où Lennox la regarda, sa colère était loin de s’être apaisée. Lou les salua d’un simple hey auquel CJ répondit en la saluant à son tour. Lennox, lui, demeura silencieux. Il n’envoya qu’un rapide regard noir vers l’autre homme lorsqu’il arriva à attirer le regard de la jeune femme jusqu’à lui. Rien que de les voir se regarder mettait Lennox hors de lui. Lou tenta de briser ce silence radio qui s’était installé, mais sa voix se coupa bien vite, réalisant sans doute qu’aucun mot ne suffirait à briser ce mur de glace qui les séparait tous l’un de l’autre. C’est alors que CJ déclara qu’il allait les laisser tous les deux, que ce serait pour le mieux. Puis, il s’excusa à Lou, avant de partir rapidement en direction de la porte d’entrée. Lennox accéléra aussi le pas et le suviit jusqu’au couloir menant à la porte. Chacun à leur bout de celui-ci, le notaire lui lança : « T’es quand même pas venu jusqu’ici, cogner à ma porte, pour te défiler maintenant !? C’est Lou que tu venais voir, non ?! Eh bien, elle est là, maintenant ! » Ajouta-t-il en montrant Lou de la main. « Parlez-vous, je vous en prie, ne vous occupez pas de moi ! Ce ne sera pas trop difficile je pense ! » Il fixa CJ un moment, la respiration haletante dû à la colère, puis détourna le regard vers Lou, avant de secouer la tête et de se diriger vers son bureau, claquant la porte sur son passage.