i'll be the best, for you tonight -r.

Son numéro n'avait pas quitté ta veste depuis qu'elle te l'avait donné. Tu avais gardé ta veste accrochée pour ne pas qu'elle aille au pressing. Tu ne voulais pas que le mot soit perdu alors tu n'avais pas osé le sortir. Tu le regretterais presque trop. Tu avais téléphoné quelques jours plus tard pour convenir d'une date. Et tu lui avais demandé son adresse pour lui faire venir un chauffeur. Et une robe, mais ça tu ne lui dirais pas. C'était ta petite surprise. Et puis ça faisait toujours un effet, parfois négatif puisque la femme pense être entretenu, alors que c'est juste une façon pour toi de la remercier. Lorsque le chauffeur arrivait devant le petit resto que tu avais sélectionné en dehors de la ville, tu te mettais à la portière pour lui ouvrir, tel un gentleman. « Bonsoir Tallullah. » ajoutais-tu dans un sourire. Tu la laissais sortir pour constater qu'elle ne portait pas ta robe. Ce n'était pas un drame en soit, elle avait juste un petit caractère. Peut-être faisait-elle partie de ses femmes qui n'aiment pas être entretenu. Mais tu avais cru comprendre - vu son goût pour les robes l'autre jour - qu'elle apprécierait un cadeau d'une telle envergure. Il fallait dire que c'était des modèles unique, que tu pourrais faire en plusieurs, si tu le souhaitais, mais tu préférais avoir un seul vêtement de ce genre. Tu n'en dirais rien pour autant, même si tu étais bien trop curieux de savoir pourquoi. Elle t'intriguait, elle t'intimidait presque. Peut-être parce qu'elle était le genre de femme à savoir ce qu'elle voulait, qui ne passait pas par quatre chemin. « Vous êtes à ravir. Vous venez ? » Tu l'invitais à te suivre pour rentrer dans le restaurant que tu avais choisi. Tu aimais beaucoup la gastronomie française et tu avais trouvé ce petit coin de paradis lors d'une balade un jour. Tu avais été curieux de goûter ce qu'ils proposaient et tu avais cru retrouver les saveurs de ton enfance. Tu avais eu le sentiment à chaque bouchée, de te trouver dans le coeur parisien. D'être de retour chez toi. Et quand c'était fini, tu réalisais que tu n'avais pas quitté l'Australie.

Lorsqu'elle avait reçu l'appel du tailleur, il y a quelques jours, Tallulah était assez contente de voir que son invitation à dîner tenait toujours. Elle dût ensuite trouver une excuse à James pour s'absenter un soir. En général il n'est pas très regardant sur les activités de la demoiselle, donc pas besoin d'inviter quelque chose de trop complexe, un simple soirée entre copines ou pot de départ à la boîte suffit. Évidement elle aurait pu être honnête et dire qu'elle a rendez-vous avec un ami, mais la vérité ce n'est pas vraiment son fort. Et puis il aurait pu être jaloux et elle n'en a absolument pas envie. Elle sait qu'elle devrait rompre car elle ne l'aime pas mais elle n'a pas envie de se retrouver seule. Pour autant elle a des limites, elle ne l'a jamais trompé, c'est un principe, elle est fidèle.
Elle trouva cela charmant que Xavier lui envoya une robe. Malgré tout elle ne voulait pas qu'il pense qu'après ça elle serait à sa merci. C'est pourquoi elle prit la décision de ne pas la porter, bien qu'elle la trouve tout à fait magnifique. Elle voulait, par ce geste, montrer son indépendance, toute superficielle puisqu'elle ne peut pas vivre sans homme. La demoiselle espère malgré tout qu'il ne lui en voudra pas de ne pas la porter. Et si tel est le cas, tant pis pour lui. A la place de cette robe, elle en choisit une tout aussi belle. Elle était noir, cintrée et arrivait au niveau des genoux avec des détails en dentelle sur les manches et au niveau du décolletée.
Une voiture vint la chercher devant chez elle, cette fois elle ne refusa pas cette offre de gentillesse et monta dedans. Elle se dit que jamais un homme ne lui avait fait parvenir une voiture avec chauffeur et une robe. Lorsqu'elle arriva devant le restaurant, Xavier vint lui ouvrir la porte, attention qu'elle trouva très charmante. Elle trouvait ça rare les hommes gentlemen de nos jours. « bonsoir. » répondit-elle en souriant légèrement. Il ne semblait pas vexé qu'elle n'ait pas mi sa robe puisqu'il lui fit un compliment avant de lui demander si elle souhaitait rentrer. « votre costume vous va très bien. » dit-elle avant de le suivre. Un restaurant français ? Elle allait devoir faire semblant de s'y connaître car elle n'en a jamais vraiment mangé malgré tout le bien qu'elle en a entendu.

Elle se tenait devant toi, elle était rayonnante. Tu avais l'impression d'avoir un rayon de soleil qui t'éblouissait. Dommage pour toi, tu n'avais pas de lunettes pour te protéger les yeux. Et puis même si tu en avais eu, tu n'étais pas sûr de les mettre, tu ne voulais pas gâcher ça, tu voulais la laisser t'éblouir. Tu avais eu le souffle coupé en l'observant. Sa robe était très belle, certes, ce n'était pas la tienne, mais celle-là convenait tout aussi bien pour la soirée. Et le reste n'était qu'un détail. Tu n'étais pas du genre à te formaliser pour si peu. « Merci » Tu lui offrais un large sourire, lui tendant ton bras, pour qu'elle s'y accroche. Tu marchais d'un pas calme, avec une belle femme à ton bras. Pour toi, tout ça avait le goût et l'odeur d'un rendez-vous galant. Tu étais un homme de goût, tu savais faire les choses, mettre les petits plats dans les grands pour séduire, pour marquer des points. Tu ne cherchais pas spécialement à ce qu'elle finisse dans ton lit ce soir, mais à la séduire, sans vraiment rentrer dans un grand jeu de séduction. Ça va faire trois ans que tu n'as pas fait tout ça, tu étais un peu rouillé, tu avais un peu peur que ta façade s’effondre et laisse place à un homme brisé et peureux. Tu ne souris pas trop, de peur qu'il se crispe et laisse place à une grimace. Tu ne voulais pas gâcher cette soirée, mais l'idée même que ça puisse arriver, ça ne te rassurait pas. Une fois à l'intérieur, tu annonçais ta réservation au garçon d'accueil, qui vous conduisait à une petite table, près de la fenêtre, la meilleure selon ses dires. Tu tirais la chaise pour la brune, et une fois en place, tu t'installais face à elle. « Comment allez-vous ? » Tu te servais un grand verre d'eau pour en prendre une gorgée. Voilà une chose que tu n'avais pas réalisé, soit tu allais devoir boire de l'eau toute la soirée, soit tu allais devoir rechuter dans tes travers. Cette idée était entrain de t'affoler. Voilà que cette soirée était vouée à l'échec à cause de toi.

Le jeune homme attrapa par le bras la demoiselle et celle-ci se laissa conduire jusqu'à la table qu'il avait réservé, près de la fenêtre. Elle observa l'intérieur du restaurant qu'elle trouvait très charmant et mignon mais aussi classe et un peu romantique. Elle se demanda alors ce que l'homme qui l'avait invité attendait de ce rendez-vous. Au final elle ne le connaissait pas plus qu'il ne la connaissait. Elle ne sait rien de lui si ce n'est qu'il est assez charmant et charmeur mais pas un goujat, qu'il est tailleur et très probablement célibataire, ou alors comme elle à dîner avec d'autres personnes tout en étant en couple. Elle en tout cas ne s'attend à rien de spécial, elle souhaite juste passer une bonne soirée en bonne compagnie. En espérant qu'il soit moins barbant que son petit copain qui arrive à l'endormir en moins de deux minutes.
Il tira la chaise de la demoiselle pour qu'elle s’assoit, celle-ci le remercia d'un sourire. Il lui demanda ensuite, lorsqu'il fut installé, comment va-t-elle. « pour l'instant plutôt bien et vous ? » demanda-t-elle en retour. Elle avait hâte de goûter aux bons petits plats de ce restaurant, en voyant les quelques personnes qui étaient en train de manger, cela lui donnait l'eau à la bouche. Elle se servit un verre d'eau en observant le jeune homme. Cela ne dérange pas Tallulah de boire de l'eau mais elle se demande si le jeune homme aime bien l'alcool, s'il n'a pas envie de boire tout de suite ou bien s'il a un problème avec ça.

Elle s'était laisser prendre au jeu. T'accompagnant. Tu aimais la sensation qu'elle te procurait. Elle te donnait l'impression d'être vivant. La première fois que tu avais un vrai rendez-vous en trois ans. Et encore, tu n'étais même pas certain que ce soit un rendez-vous. Tu ne savais pas ce qu'elle attendait de toi, ou même ce que tu attendais de cette soirée. Passer un bon moment, réaliser que tu pouvais passer une soirée en la compagnie d'une femme sans que les choses ne soient étranges. Sans que tu ne sois bizarre. Même si tu avais le sentiment de mal t'y prendre, sans savoir comment faire les choses de manière différentes. « Je vais bien. » Un peu nerveux, mais ça tu le passais sous silence. Tu lui offrais un grand sourire, attrapant ton verre pour prendre une grande gorgée d'eau. Et pour te laisser du temps de vraiment prendre les choses en main. De te ressaisir un peu. « J'espère que vous avez faim ! » déclarais-tu en attrapant la carte pour jeter un coup d’œil sur le plat du jour et voir les nouveautés. Tu venais assez souvent c'est vrai, mais il y avait toujours des modifications, des nouveautés et parfois même des surprises. Tu étais un habitué, tu connaissais le chef du restaurant et si jamais tu le voulais, tu pouvais faire une demande spéciale. C'était surtout pour le dessert, ou alors quand tu avais envie d'une bonne ratatouille. Même si pour ça, tu prévenais des heures à l'avance parce que ce n'était pas le genre de plat qu'on pouvait te cuisiner en cinq minutes. « Alors dites-moi, Mlle Winkle, que faites-vous dans la vie ? » Tu levais le nez de ta carte pour le poser sur elle. Curieux d'en apprendre un peu plus sur elle, de savoir ce qu'elle cachait sous ses airs de femme fatale.

Il va bien, ce qui n'est pas une information à prendre à la légère. Certes il peut très bien mentir et faire croire que tout va bien, qu'il va bien, qu'il est heureux, enfin le genre de chose dont Tallulah a l'habitude, mais elle décide de le croire. De toute façon s'il n'allait pas bien il ne l'aurait jamais invité au restaurant, donc bon. A l'heure actuelle ça devait plutôt être elle qui se faisait des idées sur la situation. Au final elle est un peu nerveuse mais elle fait tout pour ne pas le montrer. La demoiselle ne voudrait pas qu'il s'imagine des choses sur elle, tout comme elle le fait sur lui actuellement.
Xavier espérait qu'elle ait faim. « oui ! En plus ces plats ont l'air délicieux. » dit-elle les yeux pétillants en regardant les tables alentours déjà servies. Elle se dit qu'elle devrait faire plus de rendez-vous comme celui-ci car au moins elle mange bien. Cela la sort aussi de son quotidien qui ne lui plaît guère.
Ils n'eut pas le temps de dire autre chose qu'un serveur leur apporta la carte. Tallulah se plongea alors dans la lecture du menu. Pourquoi ne lui avait-il pas dit quand il l'avait invité là où il l'emmenait ? Au moins elle aurait pu se renseigner sur les différents plats français et donner l'impression qu'elle s'y connaissait. Au lieu de ça, elle est complètement perdue devant tous ces noms qui ne lui disent rien. Heureusement il y a en dessous une petite description avec des ingrédients. Les plats à base de viande ont l'air délicieux. Elle pourrait faire une entorse à son pseudo végétarisme. En plus, Xavier ne sait même pas qu'elle ne mange pas de viande. Enfin, elle fait surtout croire qu'elle n'en mange pas. Tandis qu'elle essaye de trouver le plat qui lui plaira, le jeune homme lui pose la question qui tue : son métier. Deux options, la vérité ou le mensonge. Ou les deux, avec un peu d'imagination. Compte-t-elle le revoir ou alors peut-elle inventer tout un tas de choses sans qu'il n'y ait de conséquences ? Dans le doute elle préfère rester un peu vague mais de dire la vérité. Elle relève donc la tête de la carte « je suis journaliste » à cela elle ajoute un sourire. Pas besoin de lui demander son métier à lui, elle le connaît déjà. « vous allez prendre quoi ? » lui demanda-t-elle afin de se décider elle-même.

« Je peux vous assurer que ça l'est ! » Pour y avoir mangé plus d'une fois, tu devais avouer que tu aimais bien venir ici. Après, c'était une question de goût. Tout le de monde ne peut pas aimer la même chose et si elle n'avait jamais mangé de la cuisine française, elle pouvait ne pas aimer. Tu verrais bien au cours du repas de toute façon. Pour le moment, tu t'intéressais à elle, à ce qu'elle faisait dans la vie et sa réponse te surpris un peu. Tu l'imaginais plus dans un monde un peu plus en rapport avec la mode mais peut-être qu'elle était journaliste pour un magasine de mode. « Journaliste dans un domaine précis ou vous couvrez tous les sujets qui passent ? » Elle te faisait penser à Willow, te demandant même si en temps que journaliste les deux femmes se connaissaient. Peut-être que oui, peut-être que non. Bowen avait pas mal de journalistes, mais tout le monde  n'était pas obligé de se connaître. « Probablement du fois gras pour l'entrée, du magret pour le plat et je terminerais en légèreté avec une île flottante je pense ! » affirmais-tu sans prendre la peine de regarder le menu sous tes yeux. Tu étais venu assez souvent pour savoir ce qui te faisait plaisir. Après il y avait toujours les suggestions du jour et tu pouvais y jeter un oeil mais tu ne changerais pas d'avis. Ça te semblait être un bon compromis tout ça. « Vous prendrez un verre de vin avec ? » demandais-tu doucement. Pour toi, ça serait un repas sans alcool, pour la simple et bonne raison qu'il fallait faire attention à toi, tu ne voulais sombrer. Tu ne voulais pas avoir à nouveau des problèmes. Tu avais eu du mal à t'en sortir la première fois, alors si tu devais replonger, tu savais que la chute serait dur mais la remontée, impossible.

Tallulah lit la carte mais ne comprend rien aux noms français, à part l'anglais elle ne parle aucune autre langue que ce soit couramment ou même un petit peu. Elle connaît quelques mots par ci par là mais c'est tout. Heureusement les gérants du restaurant ont pensé à elle et aux autres qui ne savent pas ce qu'est un bœuf bourguignon ou une tartiflette en faisant une petite description contenant le nom des aliments en anglais ainsi que l'aspect général du plat, afin de se donner une idée. Beaucoup de choses lui font envie, mais il faudra bien choisir. Elle se résigne à ne pas éviter la viande car ce n'est pas tous les jours qu'on mange dans un restaurant français. Et puis Xavier ne la connaît pas vraiment donc pas besoin de faire semblant de manger du quinoa au toffu.
Xavier lui demande si elle travaille dans un domaine précis du journalisme ou bien si c'est plus général. Elle se dit qu'elle aurait dû mentir et dire qu'elle est styliste, le métier qui la fait rêver. Enfin elle aurait peut-être eu du mal à justifier le fait qu'elle lui fasse faire une robe dans ce cas. De toute façon la jeune femme n'a aucune envie de dire qu'elle est journaliste financière, le métier le moins passionnant au monde, qu'elle déteste plus que tout au monde. Cependant elle se dit qu'un jour elle devra commencer à être honnête, pourquoi pas aujourd'hui ? Ce n'est pas non plus comme ci elle devait prouver quelque chose au jeune homme en face d'elle. « dans la finance, mais je pense que je vais bientôt démissionner. » elle espère juste qu'il ne la jugera pas trop. C'est pour ça qu'elle ment en général, pour ne pas être jugé, pour faire rêver les gens avec une vie folle.
Tallulah écouta avec attention le menu de Xavier afin d'avoir quelques idées, on ne sait jamais si elle ne trouve pas son bonheur. Après avoir jeté un nouveau coup d’œil à la carte elle déclare finalement « je pense que je vais prendre une part de quiche Lorraine puis du confit de canard aux pommes de terre et champignons et en dessert des crêpes au sucre. » puis elle ajouta « vous en pensez quoi ? » elle n'a pas envie de se retrouver avec quelque chose qu'elle ne pourrait pas aimer. Le jeune homme lui demanda ensuite si elle désirait du vin pour accompagner. « oui pourquoi pas mais je ne sais pas lequel irait le mieux avec mon plat. »

Tu l'avais regardé observer sa carte comme si tout était du chinois pour elle et c'était amusant de voir les expressions de son visage changer à mesure qu'elle lisait les descriptifs anglais. Tu ne riais pas, mais tu souriais en l'observant du coin de l’œil. Tu ne voulais pas avoir l'air d'un gros lourd qui la fixe guettant tout. Non, tu avais des manières et tu savais te cacher derrière ta carte pour éviter qu'elle puisse te voir. « La finance ? Même moi ce n'est pas un sujet que me passionne. » Tu avais relevé le regard vers elle. Il est vrai que c'était un domaine dans lequel tu l'aurais vu. Peut-être parce qu'une femme de son tempérament, de sa classe était faite pour la mode, ou un milieu plus féminin que celui de la finance. Même toi tu ne t'étais jamais intéressé à tout ça. Tu avais placé ton argent et tu le laissais dormir, tu ne cherchais pas à faire des coups, des placements avec parce que ça ne t'intéressait pas tellement. « Et du coup, vers quoi aimeriez-vous vous diriger ? » demandais-tu, enjoué, curieux de savoir ce qu'elle envisagerait de faire de sa vie si elle sautait le pas. Ce n'était pas toujours facile de quitter un métier surtout pour l'inconnu derrière mais il fallait avoir du courage et c'était une chose dont tu ne doutais pas qu'il lui manque. « C'est un excellent choix. » ajoutais-tu dans un sourire. Simple, curieux et audacieux. Au moins elle aurait le loisir de découvrir pas mal de saveurs ce soir, donc le canard qui était une viande que tu adorais, c'était bien pour ça que tu avais choisi de prendre du magret. « Un verre de Saint Emilion devrait faire parfaitement l'affaire et je vous conseille le cidre pour accompagner la crêpe ! » Tu connaissais très peu les vins français pour être honnête. Tu avais toujours goûté que des Bordelais - ce qui représente une grosse part des vins d'ailleurs - mais il en existait d'autres. C'était ton choix pour le coup et si elle décidait de t'écouter, c'est qu'elle te faisait assez confiance.