(Nil) l'amour au premier regard.

l'amour

au premier regard

Ça faisait maintenant quelques jours que j’étais à Sidney avec ma mère et ma fille. Nous étions venues toutes les trois pour le procès. En effet, ma mère en avait profité pour aller voir mon père tandis que je gardai tranquillement Mélody. Ma petite fille de maintenant un an et quelques mois marchait tout juste. Je ne voulais pas la prendre pour aller au procès mais faute d’avoir une baby-sitter, je n’avais pas le choix. Mes frères devaient arriver aujourd’hui ayant pris un RTT à leurs boulots pour soutenir notre père. Je n’en revenais pas de ce qu’avait fait Nil. C’était injuste pour mon père qui l’avait toujours soutenu et je lui en avais beaucoup voulu. Deux ans ont passé entretemps et je dois dire que ma rancœur s’était pas mal atténuée. Maintenant, je voulais juste divorcer. J’habillai Mélody d’une jolie robe avant de lui faire des couettes. Elle tenait de moi avec ses jolies boucles rousses mais elle avait les yeux de son père. Enfin nous n’étions pas tous les deux mats de peau donc forcément elle avait notre teint d’albâtre. Elle était magnifique, une vraie petite merveille. La petite s’agita lorsque ma mère entra dans la pièce pour aller se jeter dans ses bras en titubant. Je comparai souvent mon enfant à un alcoolique mais c’était marrant à voir.

Lorsqu’on arrivait au tribunal, il n’y avait encore personne sauf mes quatre frères qui attendaient. Chacun prit la gamine dans leurs bras. Elle était en quelque sorte la princesse de la famille et je rigolai en voyant le plus vieux la faire sauter sur ses genoux. Tout le monde avait accepté de garder le secret face à la parenté de Nil. Je n’avais pas eu de nouvelles donc je ne me voyais pas lui en donner. Je partis me chercher un verre d’eau tandis que je rencontrai mon père avec son avocat. « Bonjour Papa. » Ce dernier me prit dans ses bras tandis que je le fixai. Il avait l’air d’avoir beaucoup maigri. Et je lui en voulais à lui. « Tu devrais le dénoncer. Je sais qu’il l’a fait auprès de la police mais c’est de sa faute tout de même. » Le patriarche Zimmer passa une main dans sa nuque mal à l’aise et je levai les yeux au ciel. « Eve c’est ton mari quand même. » Je fis claquer ma langue de manière audible avant de soupirer. « Ex-mari. J’ai les papiers du divorce dans mon sac et il va les signer. Je ne veux pas d’un drogué dans la famille de ma fille. » Puis, en colère, je le plantai là. Je m’en voulais. Je m’en voulais de ne pas avoir vu que Nil avait mal. J’aurai pu l’obliger à aller mieux, à aller en cure et toute cette histoire aurait été évité.

Je revins vers ma famille pour voir que chacun était en grande discussion. Mélody avait disparu. « Où est Mélody ? » Chacun accusa l’autre et je pestai. Bon elle avait un an et trois mois donc elle ne pouvait pas être allée bien loin. J’arpentai les couloirs en l’appelant lorsque je la vis devant un homme. « Mélody, éloigne-toi de lui tout de suite. » Ma fille se tourna vers moi et revint en titubant et en me lançant du « Maman » a tout va. Je m’approchai de l’homme en question avant de voir qu’il s’agissait de… « Nil. » Je ne savais plus quoi dire. Muette. Je me contentai de fixer ses yeux bleus. J’avais toujours aimé ses yeux. Je pensais que deux ans d’absence auraient largement contribué à éteindre mes sentiments mais rien n’était aussi simple. « Je vois que tu as déjà rencontré Mélody. Ma fille. Enfin… notre fille. » La petite le regardait en suçant son pouce, la tête posée sur mon épaule. Bordel. Qu’avais-je fait ?

L'AMOUR AU PREMIER REGARD
will you mind if I still loved you ?

cela va faire un mois que tu t'es installé en australie dans l'attente de cette audience. à l’hôtel, de quoi remplir les poches de son détenteur. tu as choisi bowen plutôt que sydney, sachant que ton meilleur ami de toujours y a élu domicile. ainsi que ton épouse, de quoi finir de te convaincre. tu n'as cependant jamais pris la décision d'aller la voir. tu n'es pas parvenu à trouver quoi lui dire, comment justifier ta présence si tôt avant le procès, comment t'excuser correctement. tu as tant de choses à te faire pardonner. tu te croyais prêt à affronter son regard, et de potentielles insultes. mais non. à chaque fois que tu imagines sa réaction face à toi, tu ne peux t'empêcher de vouloir reculer l'échéance. aujourd'hui, tu n'as pas le choix. elle sera forcément présente à l'audience, et tu comptes bien lui parler. même si elle t'évite, même si elle te déteste. tu t'es imaginé les pires scénarios ces deux dernières années. les pires situations possibles, tu as vécu mille rejets en songe, mais cela ne t'arrêtera pas. vous êtes toujours mariés, tu n'as jamais ôté ton alliance et tu n'as pas l'intention de le faire. tu l'aimes, plus que tout. c'est au delà des mots, peut-être même encore plus qu'avant. la perdre t'a fait prendre conscience de la chance que tu as eue, toutes ces années à ses côtés. tu as tout gâché, avant même que cela commence. tu vous a détruits de l'intérieur, faisant couler vos proches avec. mais tout s'arrange, tout ne peut que s'arranger. tu as touché le fond, il te faut simplement remonter à la surface.
au tribunal, tu restes assis face à toi-même. tu ne veux pas revivre cela, entendre parler de toi et de tes erreurs. de la drogue, que tu as abandonnée directement après que l'affaire ait éclaté. de ton beau-père à qui tu as gâché la vie. mais il était temps que tout se résolve. à l'issue de ce procès, tu n'entendras plus parler de cette affaire. plus personne n'en entendra parler. kristoff sera libre, à vrai dire tous les zimmer auront un poids en moins sur les épaules. les weaving aussi. tu es donc assis dans le hall du tribunal lorsque tu entends des balbutiements, et des pas d'enfant. tu tournes la tête pour apercevoir une petite tête rousse. tu jurerais apercevoir evelyn à travers cet enfant, mais l'idée ne parvient pas à se faire un chemin en toi: c'est impossible. la petite chute, tu te lèves pour aller la relever. « où sont tes parents, petit cœur ? » elle se contente de t'adresser un sourire à moitié édenté auquel tu réponds, amusé. une voix que tu connais parfaitement, dont tu rêves couramment, interpelle alors l'enfant. melody. c'est joli, évidemment, elle a toujours eu beaucoup de goût. tu te redresses doucement alors que la petite rejoint sa mère, qui elle même s'approche de toi avant de te reconnaître. tiré à quatre épingles, rasé et presque impeccablement coiffé (tu as toujours eu une mèche rebelle), tu ne ressembles absolument pas à l'homme débauché qu'elle a quitté.
la nostalgie s'empare de toi, et tu souris. tu ne peux que sourire face à elle. oh, elle pourrait même t’asséner une violente gifle, ou un coup de poing, que tu ne cesserais de sourire. tu t'apprêtes à dire quelque chose, balbutier des excuses poignantes sans doute, mais elle te prend de vitesse. ainsi que de court. notre fille. tu as bien reconnu ces yeux-là, un regard de weaving à n'en pas douter. tu ne pouvais pourtant pas l'admettre avant de l'entendre: tu as une fille. inévitables, incontrôlables, des larmes te montent au yeux alors que tu fixes ton enfant. votre enfant. « eve, je... » tu en perds tes mots. tu ne sais pas quoi en dire. quoi leur dire, à ces deux femmes de ta vie. « mon dieu, quel âge a-t-elle ? » moins de deux ans, évidemment.

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Je savais pourtant que j’allais le revoir. Que j’allais devoir lui dire pour Mélody. Et je dois avouer que je me suis imaginer tous les scénarios possibles. Celui de lui lancer dans la figure. De ne rien lui dire. Autour d’un verre avec Emrys, nous avons largement étudié la question et rien n’en est ressorti de bon. A vrai dire, je m’en voulais plus à moi qu’à lui. Combien de temps ? Combien de temps s’est-il drogué ? Est-ce que… Est-ce qu’il m’a épousé sous substance ? Est-ce que tout ceci n’était qu’une vaste blague ? Et Mélody n’était-elle pas le fruit de notre amour ? Je me posai tellement de questions que j’en avais mal au crâne. J’avais emménagé à Bowen, ville de ma mère pour être plus proche d’elle et de ma famille. Mise à part Harris qui travaillait dans cette ville, les garçons étaient tous dispersés au quatre coins de l’Australie. Harris était comme moi, l’anomalie de la portée tandis que les autres, Nikolas, Perry et Samaël étaient partis. Il était aussi le seul sans enfant et c’est pour cette raison qu’il adorait s’occuper de Mélody. Sa femme n’arrivait pas à en avoir. Je lui avais confié la petite tandis que je suis partie voir mon père. Il était dans un sale état mais trouvait quand même le moyen de défendre Nil et ça m’horripile. Il devrait lui en vouloir comme mes frères mais personne dans la famille mise à part moi n’était en colère contre lui. Sur mes talons de douze, je m’éloignai d’eux. J’ai toujours été une femme élégante. Je portais des robes, des jolies chaussures (que je collectionnai. Vu comment je me faisais engueuler par Nil qui trouvait que je foutais l’argent dans des choses inutiles) et beaucoup de maquillage. Mes longs cheveux roux étaient toujours coiffés soigneusement bien que maintenant, j’avais plus souvent de la bouillie dedans que de la laque. Je m’étais un peu relâchée et je peinai à perdre le poids de ma grossesse en trop. Surtout dans la poitrine. Elle était devenue énorme. Mais le médecin était rassurant et m’avait dit que ça prendrait du temps.

Lorsque je me retrouvai face à Nil, je peinai à le reconnaitre. Il était… Il était comme au début. Comme lorsque nous nous étions regardés la première fois. Bien rasé, bien habillé et presque bien coiffé. Le nombre de fois où j’avais passé ma main dans ses cheveux en tentant de remettre cette mèche mais en vain. J’en avais d’ailleurs l’envie maintenant. « Pardon mais ça me gêne. » Je passais ma main alors dans cette tignasse bouclée pour la replacer. « C’est mieux. Tu ne veux pas aller… aller là-bas en étant mal coiffé. » Je lui souris avant de lui présenter Mélody et ce que je vis… me serra le cœur. Il avait les larmes aux yeux. « Elle a un an et quatre mois. Enfin dans quelques jours, hein princesse ? » La petite lui fit un coucou en posant sa tête sur mon épaule. « Tu veux la prendre ? Enfin si tu es clean bien sûr. » Je lui mis l’enfant dans ses bras qui passait ses bras autour de son cou. Puis, je passais une main dans mes cheveux avant de me mettre à pleurer. « Est-ce que… » Ma gorge se serra et Mélody cacha sa tête dans le cou de son père car elle n’aimait pas me voir pleurer. Je fouillai alors dans mon sac pour lui donner les papiers du divorce. « Est-ce que tout était faux Nil ? Est-ce que quand tu m’as épousée tu… » Nul besoin de finir ma phrase. Je pense qu’il avait compris.

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lorsque tu lèves les yeux, reconnaissant instantanément la voix d'evelyn, tu peux l'apercevoir dans son élégance naturelle. sa beauté resplendissante. les battements de ton cœur ne peuvent qu'accélérer considérablement. tu regardes la petite, melody, rejoindre sa mère. cela te brise le cœur, tu ne saurais l'expliquer. elles reviennent vers toi, tu t'es redressé et tu n'as plus grand chose du drogué qu'elle a quitté. élégant, bien que moins qu'elle, tu as plutôt belle allure. à vrai dire, ce n'est pas uniquement pour le procès que tu as pris soin d'être présentable. il était inévitable qu'evelyn soit là, que vous vous revoyiez enfin. tu voulais lui apparaître au mieux de ta forme et que les changements opérés ces deux dernières années soient visibles. tu as énormément travaillé sur toi, à commencer par la cure que tu as suivie dès qu'elle est partie.
un sourire étire tes lèvres lorsqu'elle tente de remettre ta mèche en place. tu n'y es jamais parvenu, mais il a toujours suffi qu'eve s'emmêle pour te rendre plus présentable. « c'est mieux, merci. » l'émotion est palpable, mais tu apparais tout à fait souriant. tu ne peux pas t'en empêcher, en particulier en ayant la confirmation que melody est ta fille. votre petite fille, ce qui reste de vous deux, ce qu'elle a eu de toi malgré la distance. tu souris, et tu as les larmes aux yeux. tu réalises que tu as raté la première année de la vie de ton enfant, un an et quatre mois, c'est pourtant tellement important. tu déglutis difficilement, plus ému que tu ne l'as jamais été. tu as droit à un signe de la main de la part de ta fille, et une larme roule finalement sur ta joue. tu ne prends pas la peine de l'essuyer ni de la cacher, ce sont des larmes de joie. tu hoches la tête, incapable de parler, en prenant ta fille dans tes bras. evelyn se mettant à pleurer, melody enfouit sa tête dans ton cou afin de ne pas la voir. tu caresse doucement le dos de ta fille comme pour la consoler, lui chuchotant que ce n'est rien. mais ta voix s'étrangle en apercevant les papiers du divorce. tu ne peux pas signer ça. elle te les tend mais tu ne les prends pas, gardant tes deux bras autour de melody. « tout était... est vrai. » tu déglutis. « je t'aime, depuis la première fois que je t'ai vue. je t'aime comme un fou. la drogue... ça ne change rien. rien du tout. je n'avais rien pris quand on s'est rencontrés, je suis seulement tombé amoureux de toi. je t'ai aimée à la seconde où je t'ai vue. » tu essuies tes yeux du revers de la main avant de bercer légèrement melody, qui relève les yeux sur toi. tu lui adresses un sourire avant de regarder eve. « je me droguais déjà quand on s'est rencontrés, eve. mais je n'avais rien pris à ce moment là. je n'en prenais pas quand nous étions ensemble, je n'en avais pas besoin. »

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Dire que j’avais retrouvée quelqu’un depuis Nil aurait été un mensonge. Et pour cause, il n’y avait jamais eu que lui. Même aujourd’hui, alors que je me retrouve devant lui, je suis muette. La petite dans mes bras, je sens que notre histoire s’étiole petit à petit et touche à sa fin. Cette fin inéluctable qui nous signifiait qu’en dix ans, tout était terminé. Il m’avait menti. Le mensonge était une chose que j’abhorrai et je m’en voulais de ne pas avoir décelé le mal-être de mon mari. J’ai failli retourner près de lui, pleurant dans les bras de mon frère pendant de longues heures lorsque j’ai appris que j’étais enceinte. Un bébé. On avait tellement essayé d’en faire un et finalement, il suffisait de ne pas essayer. Une dernière étreinte, un dernier baiser et un enfant. Je l’ai porté, aimé, je me suis inquiétée pour elle lorsqu’elle est tombée malade. Mon enfant, la chair de ma chair qui semble attiré par son père comme un aimant. Alors, je lui fais face pour constater qu’il a changé. En apparence du moins. Sans doute va-t-il retrouvé quelqu’un ?

Comme un geste machinal depuis des années, je lui replaçai sa mèche avant de lui faire un petit sourire timide. Puis, je me recule avec Mélody dans les bras qui dévisagent son père. Normal, elle le voyait pour la première fois. L’homme qui aurait dû être là. A ses premiers pas, à ses premiers mots. Je lui demandai alors de la prendre. Autant qu’il fasse connaissance. Je fouille alors dans mon sac, en proie à des larmes incontrôlables pour chercher les papiers. Il fallait qu’on en finisse. Je lui tends mais il ne les prend pas. Mélody commence à sangloter doucement dans les bras de mon père et je me fais violence de ne pas la reprendre sur le champ. Je l’écoute alors me parler attentivement. Je l’ai toujours écouté sans l’interrompre. Je sens la méfiance s’instaurer en moi au fur et à mesure qu’il me parle. Incapable de lui faire pleinement confiance. Normal après ce qu’on a vécu. « Alors… pourquoi, Nil ? Regarde, regarde ce que tu as fait un peu. Regarde où ça t’a amené. » Je jette les papiers du divorce au sol pour aller récupérer mon bébé qui s’accroche au cou de son père. Et je la remets dans mes bras. Gentillesse. Elle s’est envolée. « Je ne te priverai pas d’elle. Sache-le. Et si tu m’aimes vraiment comme tu dis, tu… tu feras ce qu’il faut. » Prouve-moi que je peux te faire confiance Nil. Juste prouve le moi. Je lève les yeux vers les siens, suppliant. Putain si mes sentiments étaient partis, ça serait tellement plus facile. L’un de mes frères vient me chercher en courant. L’audience va commencer. Je m’éloigne alors pour me retourner et le regarder. « Mes sentiments n’ont pas changé non plus mais je ne peux pas te pardonner pour l’instant. » Je décidai d’insinuer une once d’espoir en lui. Comme pour lui faire comprendre que deux choix s’offraient à lui : me reconquérir ou divorcer. Je ne savais même pas moi-même lequel adopter.

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tous tes efforts se résument à aujourd'hui. c'est la consécration, tu n'as fait que penser à ce moment durant deux longues années sans celle que tu aimais. aimes et aimeras toujours. ton épouse, malgré la distance et la séparation. rien n'est officiel, rien n'est signé, vous êtes toujours mariés et l'alliance que tu portes encore en témoigne. c'est probablement ton bien le plus précieux, et ton unique fierté jusqu'ici. evelyn, la femme de ta vie, que tu découvres aujourd'hui comme étant également la mère de ton enfant. tu t'en veux terriblement en voyant melody, conscient d'avoir raté non seulement ses seize premiers mois, mais aussi la grossesse. si tu peux encore rattraper le temps perdu avec ta fille, tu ne récupéreras jamais les mois durant lesquels eve a vu grandir seule votre enfant dans son ventre. tu as été un mauvais mari et, jusqu'ici, un mauvais père bien que tu n'aies pas eu connaissance de l'existence de melody. tu fus également un mauvais policier, un mauvais gendre, un mauvais fils. un raté, c'est le mot, et tu es le premier à l'employer. mais tu vas beaucoup mieux, il t'a fallu plusieurs mois afin de te recentrer sur toi-même et de comprendre quel sens donner à ta vie. quel sens elle avait depuis longtemps, sans que tu ne l'aies pleinement compris. cette réunion de famille ne fait que confirmer que tu aurais toujours dû être plus présent, et qu'ainsi tu aurais compris plus tôt qu'evelyn était la solution. le seul remède dont tu aies véritablement besoin.
vous retrouvez un semblant de normalité lorsqu'evelyn remet ta mèche rebelle en place, elle a toujours été la seule capable de te rendre plus présentable, ou en tout cas la seule que tu aies laissé faire. tu as ensuite l'occasion de prendre melody dans tes bras pour la toute première fois, ce qui te remplit à la fois de joie et d'une profonde nostalgie. de la honte, aussi, mêlée de culpabilité pour toutes les choses que tu as ratées. ses premiers pas, ses premiers mots, tu n'y assisteras pas. il reste cependant l'avenir, vous avez encore des années devant vous. tu perds finalement ton sourire en apercevant les papiers du divorce, ainsi que les larmes dans les yeux de ton épouse. il t'est impossible ne serais-ce que de prendre ces documents entre tes mains, tu refuseras catégoriquement de les signer quoi que l'on te dise. c'est impossible, tu es là justement pour éviter cela. melody pleure, sans doute car sa mère est également en proie aux larmes. tu la berces doucement tout en t'expliquant auprès de celle-ci. « je sais. eve je sais, j'ai jamais voulu tout ça, je... c'était un accident, et je n'ai pas pu arrêter. » tandis que tu te justifies, elle vient rechercher votre enfant dans tes bras. « je ferais ce qu'il faut », as-tu le temps de confirmer avant que l'un des frères zimmer n'apparaisse pour prévenir sa soeur du commencement de l'audience. tu en avais oublié de regarder ta montrer, secoué que tu étais. tu y jettes un œil et, lorsque tu relèves la tête, evelyn s'est éloignée. elle pivote cependant à nouveau vers toi comme pour te laisser de l'espoir. c'était tout ce qu'il te fallait, c'est suffisant pour l'instant. tu n'as de toutes manières jamais eu la moindre intention de divorcer, tu referas tes preuves avant d'avoir à en arriver là. tu emboîtes le pas aux zimmer pour entrer dans la salle d'audience et va t'installer à la barre des témoins. tu es le premier. ton regard croise celui, assassin, des hommes qu'ils ont retrouvés ici-même. hommes que ton premier témoignage a aidé à retrouver, d'où leur haine. appelé à la barre, tu t'installes et jure sur la bible avant de déballer toute l'histoire. les questions visent à te piéger, modifier ta déclaration, te rendre moins crédible au vue de ton ancien statut de drogué. tu tiens bon, après tout c'est l'une des premières fois où tu dis toute la vérité.

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