I have a very ostrich mentality. I feel like I have my head in the sand so no one can see me. Ayda&Lou

Au fur et à mesure que tu te dévoilais, que tu lui confiais les petites choses qu'elle osait te demandait, tu sentais que tu te détendais. Il n'y avait aucun danger pour toi, aucun risque à en dire un peu plus et elle-même semblait se prendre au jeu pour essayer de te mettre à l'aise. Pour te montrer que c'était dans les deux sens. « Tu as déjà tout goûter ? J'veux dire, il existe tellement de desserts, c'est pas possible de tous les goûter en une vie, si ? » Tu avais les yeux gros comme des billes, un peu surprise, tu n'y croyais pas vraiment. Ce n'était pas possible si ? Non, pas possible du tout. Et puis il y avait tous les desserts d'époque qu'on ne faisait plus, alors comment elle aurait fait ? Elle aurait pu les cuisiner, mais comment aurait-elle fait pour savoir si ça avait le bon goût ou la bonne texture ? Elle ne pouvait pas, tout simplement et tu te prenais beaucoup trop la tête. « Peut-être un peu trop petite pour moi, l'idée de savoir que tous le monde puisse connaître mes faits et gestes, c'est un peu .. Intimidant ! » Ce n'était pas forcément le mot que tu cherchais, mais c'était celui qui résumait bien ton sentiment pour le moment. Si tu rencontrais son amie, elle te présenterait à d'autres et assurément, tu finirais par connaître toute la ville, c'était juste encore un peu trop pour toi. Il fallait y aller par étape, prendre ton temps. Oui, tu avais besoin de temps. « Oh, je vois. Et pourquoi ils font ça ? C'est pas moquerie, par méchanceté ? Ou parce qu'ils pensent aider la ville en faisant ça ? » demandais-tu un peu trop curieuse. Tu n'avais pas pris le temps de t'intéresser à ce qui s'approchait de près ou de loin à la presse ici, et cette nouvelle te faisait un peu peur, et si on parlait de toi ? Si on révélait au grand jour, tes faits et gestes ? Tu n'en survivrais pas, tu profitais un peu trop de ta liberté fraîchement acquise et tu avais peur à présent.

• Le projet du château avait été un peu délaissé pour une conversation. Loin de déplaire à Lou, celle-ci souriait doucement en orientant son regard vers la voix d'Ayda. Elle savait que certaine personne n'appréciait pas la sensation que sa cécité laissait, mais la jeune femme trouvait important de regarder dans la direction de son interlocuteur même sans réellement pouvoir attraper une image. C'était...une forme de confirmation qu'elle était bien à l'écoute. « Je n'ai pas tout goûté. Il serait humainement impossible de tout goûter, mais j'adore tout ce qui est sucré...donc par déduction tout les desserts. De toute façon, si un jour je tombe sur une sucrerie que j'aime pas....ça serra l’exception qui confirme la règle! » Lou doutait que cela arrive. Gloutonne comme elle l'était...ça tiendrait du miracle. La brune s'amusait des réactions d'Ayda. Son interlocutrice lui faisait penser à une enfant naïve qui prend les mots au pied de la lettre. Adorable. « Ne t'inquiète pas. Ils bavassent seulement pour mettre le trouble. Pour l'instant, ce pseudo-journal s'est juste attaquer à des couples où presque. D'après moi, tu dois être loin de leurs lignes de mire. » Lou réfléchissait sur les dernières mots de la jeune femme avant de livrer son hypothèse. « Je crois...qu'ils sont comme les vieilles mégères des temps anciens...Leurs vies leur suffisent pas donc ils s'amusent à mettre le trouble dans celle des autres. » La seule option qui pouvait lui venir à l'esprit. Ces journalistes devaient avoir une triste vie pour espérer briser des vies car ils avaient clairement aidé à briser son couple.

Elle n'avait pas goûté à tout. En même temps elle était encore jeune, elle avait encore du temps devant elle. Il ne fallait pas forcer la vie et lui donner des indigestions qui pourrait provoquer des problèmes de santé importants. Elle non plus ne pensait pas pouvoir tout goûter de toute façon, mais elle comptait bien se faire plaisir et ça te donnait une petite idée. « Je serais ravie de te cuisiner quelques spécialités turques, je ne sais pas si tu as déjà eu l'occasion de manger des pâtisseries orientales, mais pour la dose de sucre, ça devrait faire ton affaire ! » proposais-tu en souriant. Tu serais prête à passer une après-midi entière devant les fourneaux pour elle. Parce qu'elle était gentille et que tu lui permettrais d'avancer dans sa quête des desserts. C'était une idée maintenant, tu savais qu'elle allait l'apprécier, elle avait tellement gentille qu'il n'y avait aucune raison pour qu'elle refuse. A moins de ne pas aimer le miel. « Mmh.. Je vois, c'est désolant que des personnes en arrivent là dans leurs vies. Je ne comprends pas où est la satisfaction de semer la zizanie. » Tu haussais les épaules. Ces mots résonnaient encore dans ta tête. C'était vraiment dommage que les choses tournent comme ça. Ils avaient sûrement leurs raisons, mais tu n'en trouvais pas une assez bien pour justifier un tel acte. C'était de la méchanceté pure et dure, et tu avais encore du mal avec ces concepts. « On a presque fini nos remparts ! » Tu essayais de donner une note joyeuse à cette conversation, après tout, il fallait bien avancer dans l'élaboration de votre chef d'oeuvre. Il ne manquait qu'un rempart, et le côté avec le porte. Même si ce qui faisait défaut là, c'était les tours, il en manquait deux encore.

• Lou avait arrêté tout mouvements liés à la construction du château sous la proposition de Ayda. Évidement qu'elle voulait! Lou salivait à la simple idée d'avoir une peu de douceur sur ses papilles gustatives. « J'adore les baklavas. J'en mangerais à l'infini surtout si ils sont fait maison. Sincèrement, je crois que je me damnerais pour goûter à tes confections. » S'exclamait la jeune femme. Le miel, les pistache, la vie! Avec tout ce qui arrivait dans la vie de la brune, l’insouciance causé par quelques sucreries étaient la bienvenue. Heureuse, celle-ci abordait un sourire à tout casser. « Nous pourrions faire une journée spécialité. Je vais te faire les spécialités Québécoise contre tes spécialisés » Encore un plan pour le futur. «  Une journée de popote entre fille. » À force, les deux femmes allaient se panifier un calendrier complet d'activité pour le mois à venir. Le temps allait leur manquer. Rapidement, la conversation avait divergé sur le thème des journalistes qui courait les rue de Bowen. « Je partage ton avis. » Dit-elle en terminant une nouvelle partie des remparts. L'aveugle devinait que le château grandissait dans la bonne voix. D'ici une trentaine de minute, elles auraient probablement terminer leur sculpture. « Sinon, tu fais quoi dans la vie? Pâtissière? » Demandait la jeune femme avec espoir.
  

Tu l'écoutais parler des baklavas. Toi aussi tu en raffolais, même si ce n'était pas ta pâtisserie préférée. Tu aimais les loukoums. Des petits carrés de sucre fondant un bouche. Tu en rêvais là et tu regrettais de ne pas avoir ce qu'il fallait sous la main pour les réaliser. Tu ne la quittais pas du regard, écoutant son idée avec la plus grande des attentions. Ça, c'était de l'idée. Et tu n'avais aucune raison de refuser. Tu hochais la tête, réalisant, qu'elle ne pouvait toujours pas te voir. Tu te demandais comment tu pouvais oublier ce genre de détail, ce n'était pourtant pas si difficile à voir. Tu cessais toute gesticulation inutile, pour lui répondre calmement. « Motion adoptée, je suis pour cette journée d'échange culinaire ! » Pour le papotage, ça serait à voir. Tu n'étais pas très bavarde d'habitude et si elle voulait tout savoir de toi ce soir, tu n'aurais plus rien à lui raconter la prochaine fois. Après, il faudrait voir en temps et en heure, pour le moment, vous étiez assises sur la plage, à construire un château de sable. « Je suis plongeuse dans un restaurant, même si actuellement, je remplace le commis de cuisine, et toi ? » demandais-tu doucement. Ce n'était pas parce qu'elle était aveugle qu'elle ne pouvait pas travailler ou encore même étudier. Il existait de nombreux dispositifs pour qu'elle puisse enregistrer un cours, pour qu'elle puisse lire quelque chose. La vie ne s'arrêtait pas là, et tu serais déçue si tu apprenais le contraire.

De la nourriture. Le meilleur moyen pour rendre complètement inoffensive. Manger, c'était le Graal alors une journée complète à s'empiffrer de petite douceur en bonne compagnie avait des airs de paradis. Lorsque Ayda avait confirmer la possibilité d'une telle journée, l'aveugle avait offert un grand sourire de gamine à celle-ci. Lou semblait être hyperactive à côté du calme olympien de la jeune femme, mais la brune espérait ne pas trop l'épuiser avec son énergie. La conversation était dérivé sur le travail et les passe-temps. Lou hochait de la tête. « Tu es chanceuse d'avoir trouvé un boulot rapidement en t'installant ici. » Effectivement, changer de pays et trouver un nouveau job étaient assez difficile, la brunette pouvait le prouver. Son accent handicapait autant que ses yeux. « J'étudie en musique avec des branches en psychologie et j'essaie de gagner quelques pièces en jouant à des événements. » Les contrats ne pleuvaient pas, mais était suffisant pour permettre à la pianiste d'aider Lennox dans certains achats bien qu'il n'ai pas besoin d'aide du tout.  En fait, Lou s'acharnait à payer le plus de chose possible pour ne pas être la femme profiteuse à la maison. Elle détesterait avoir l'impression de profiter.

La journée était adoptée. Avec les jeux tu aurais le temps de la revoir pour mettre ça en place. Et même si ça venait à ne jamais se faire, tu aurais toujours un sourire aux lèvres en repensant à ce moment, à cette soirée avec la belle aveugle sur la plage. « J'ai eu un bon coup de main aussi. » Tu repensais à Sara. La jeune femme que tu avais rencontré sur un banc au milieu de la ville, qui t'avait indiqué tous les endroits où tu pouvais postuler. Et la marche à suivre. Tu n'avais jamais fait de CV, ni même d'entretien d'embauche puisque tu n'avais pas eu le droit de travailler chez toi. Mais elle t'avais assuré que tout irait bien. Et tout s'était bien passé, elle avait eu raison. Et si tu avais su la trouver, tu l'aurais remercié, pour t'avoir aidé, pour avoir cru . « Je crois que tu es la femme la plus admirable que j'ai pu rencontrer ! » affirmais-tu sans plus attendre. Elle était étudiant, travaillait, et tout ça malgré son handicap. Tu ne disais pas que c'était incompatible, elle n'était probablement pas la première à vivre cette situation, mais c'était la première que tu rencontrais. Et tu devais admettre qu'elle dégageait une certaine force. « Notre muraille est finie, il ne reste plus que l'intérieur du château ! » Tu regardais votre travail, souriant à la forme que ça avait pris depuis le début. Tu n'avais jamais fait de château dans le sable et celui-là serait le plus beau de tous.