Et hohoho et une canette de bière ( Alfie)

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Assise sur un banc, à regarder mon portable, me baladant sur les réseaux sociaux et voir que mes amis de mon ancien lycée semblaient bien vivre mon départ, me faisait un peu mal au cœur. Ils participaient à des fêtes, m'avaient remplacé par une conne dans leur groupe. Je soupirai. Soit je continuai de broyer du noir parce que j'avais été obligé à déménager à cause de mon père, soit je prenais ma vie en main et je me bougeais pour me faire de nouveaux amis ici, et avoir une nouvelle vie qui serait plus cool que l'ancienne !
Je votai pour me bouger les fesses !
J'étais pas du genre à rester enfermer dans ma chambre chaque week-end et rester derrière un écran -quoique jusque là c'est ce que j'avais fait depuis mon arrivé ici... ahem-. En allant au lycée pour une énième journée de cours, je vis une affiche : ce soir il y avait une soirée de jeune dans un parc. Ca avait l'air amusant, bon enfant... Mon père me laisserait y aller, j'en étais sûr. Je ne voyais pas pourquoi il m'empêcherait de m'amuser, de ce côté là, il n'avait jamais été très stricte. Juste faire attention aux garçons qu'il disait, mais je savais très bien me défendre et je savais où frapper pour faire mal.

Début de soirée, la fête avait déjà commencé. Je me faufilai entre tous ses jeunes inconnues, me demandant comment j'allais réussir à m'intégrer à un groupe. J'essayai d'en repérer des sympathiques, mais j'osais pas m'avancer. Je décidai de la jouer patiente et allai m'installer sur une table libre avec une bière. Il y aurait bien quelqu'un qui viendrait me parler non ? Je faisais peut-être un peu tâche comparée aux autres nana bien habillées, féminines, alors que je me trimballais dans un jean trop large pour moi et troué et un t-shirt pokemon délavé -je l'aime ce t-shirt ok!?-.

Le temps passait et j'avouai qu'au bout d'une heure, j'avais envie que d'une chose, rentrer chez moi et abandonner l'idée d'essayer de faire copain-copain avec les gens de cette soirée. Je regardai mon portable. Dans une minute ça ferait tout juste une heure que j'étais là à poiroter. Dans une minute, je m'en irais d'ici...Quelques secondes et... Voilà, je me levais et tombai nez à nez avec un mec qui s'était approché de moi.

« Quoi ? »

Limite un peu agressive sur la défensive. C'était même pas contre lui, c'est que ça m'avait mis de mauvaise humeur de rester seule à ma table alors qu'autour de moi tout le monde s'amusait.

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Depuis cette histoire de clans qui séparent la ville en quatre, il semblerait que les soirées pour rapprocher chaque groupes soient de plus en plus fréquentes. Ce n'est cependant pas pour déplaire à Alfie qui a toujours aimé s'amuser, sortir, et qui n'a d'ailleurs pratiquement fait que ça durant ces quatre dernières années. Il s'est rendu à cette fameuse fête sans trop savoir dans quoi il embarquait, juste parce qu'il n'avait rien à faire de plus intéressant. Sauf que, surprise, cette fête est réservée aux jeunes. Non pas qu'Alfie soit déjà un vieux, mais à vingt-cinq ans, on commence à tout doucement songer à autre choses que les soirées bourrages de gueules du style estudiantine. En regardant autour de lui, il n'est d'ailleurs pas surpris de voir que les filles ont sorti leurs vêtements les plus courts, et que les garçons tournent autour d'elles comme des vautours. Alfie s'approche du petit bar aménagé exprès pour l'événement et se prend une bière. Il la décapsule à l'aide d'un briquet et boit une longue gorgée. Toutes ces filles l'amuse, mais il n'est pas plus tenté que ça d'aller vers elle. Il s'éloigne donc en direction d'un banc, et se rend compte qu'il n'est pas le seul à regretter d'être venu ici. Une fille, bien plus jeune que lui, vêtue totalement différemment, semble bien plus intéressée par son portable que par la fête qui se déroule derrière elle. Sans lui demander son avis, il prend place à coté d'elle et regarde la canette posée devant elle. « T'es pas un peu jeune pour boire de la bière ? » lui demande-t-il, un sourire au coin des lèvres. Ce n'est clairement pas lui qui va la blâmer, Alfie a déjà fait bien pire que boire une simple bière quand il était adolescent. C'était son coté rebelle, l'envie de se démarquer de sa famille riche qui le rendait totalement dingue. Il jette un coup d'oeil à sa tenue puis boit une nouvelle gorgée de sa bouteille. « Au fait, j'adore ton t-shirt. » Parce qu'au final, ça lui fait plaisir de voir quelqu'un qui se démarque de tout ce petit monde, qui ne porte pas le même mini short, ou les mêmes chaussures à talons.

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C'était au moment où la fête battait son plein, que je me faisais de mon côté royalement chier, et que j'avais décidé de me lever pour m'en aller, qu'un gars c'était approché de ma petite table où j'avais élue domicile. Je le fixais, lui avait gentiment demandé ce qu'il me voulait dans un « quoi !? » presque agressif. Pas contre lui, mais j'étais de mauvaise humeur. Je le dévisageai quand il me demanda si je n'étais pas trop jeune pour boire une bière. Je levai mon majeur dans sa direction.

« Et lui, il est pas trop jeune ? Non mais j'te jure... »

Je marmonnai dans la moustache que je n'avais pas en rebaissant mon doigt avant de soupirer. C'est bon, j'avais dix-sept ans maintenant ! Même si j'étais visiblement pas l'âge légale pour boire de l'alcool, on était pas non plus censé deviner que j'étais pas majeure... Si ? Okay j'étais pas habillée comme les autres nanas qui elles faisaient plus vieille. Pourtant j'étais presque sûre d'en avoir vu de mon lycée...

« Mon t-shirt ? »

Je le regardai surprise, avant de baisser les yeux sur mon t-shirt.

« Ah euh merci... »

Je lui fis un petit sourire timide, m'en voulant un peu de l'avoir envoyé chier alors que le mec avait bon goût. Faut avoir bon goût pour apprécier du pokemon.

« Hum... qu'est-ce que tu fais ici ? T'as l'air de te faire autant chier que moi. »

Lui demandai-je. Avant de regarder autour de nous, grimaçant en voyant un couple se rouler des pelles et se tripoter juste devant nous, sur la table.

« Y'en a qui sont pas gênés. Quel bande de porc. Je la connais en plus. Déléguée de ma classe, elle péte plus haut que son cul. Si ses parents savaient. C'est le genre catho tout ça à ce que j'ai compris. Aprés je lui parle pas, on est pas du même monde. »

Mais j'écoutai aux portes.

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Son comportement le ferait presque rire. Alfie se souvient avoir été comme ça à son âge, ou même lorsqu'il était encore plus jeune. Il se rebellait sans cesse contre ses parents, et envoyait bouler ceux qui essayaient de s'intéresser un peu à sa vie de gosse de riche. Il ne réplique donc pas sur ce doigt d'honneur si gentiment offert, se contentant de sourire en prenant appui sur le banc. Et puis l'inconnue finit par se radoucir, comme si ce simple compliment sur son t-shirt avait suffi à faire s'évanouir toute la colère qu'elle ressent pour il ne sait quelle raison. Elle lui demande ce qu'il fait ici, et Alfie hausse les épaules. « Je sais pas trop, j'avais envie de me changer les idées, peut-être même de me bourrer un peu la gueule. Mais bon, vu la population, je pense pas rester bien longtemps. » Comme elle, il regarde devant lui cette bande de vieux ados qui d'un coté se roule un joint, et de l'autre se roule un patin. Ça le fait marrer, de se revoir huit ans en arrière. Quand il se foutait de tout, que la vie était bien plus simple et qu'il n'avait qu'à claquer des doigts pour avoir l'argent qu'il voulait. Il l'écoute parler de cette fille devant eux, et est amusé par le dégoût qu'elle nourrit pour cette pauvre blonde à jupette. « J'avoue que j'ai un peu de mal à t'imaginer en train de mettre ta langue dans le fond de la gorge d'un de ces gars-là. » Il lui lance un regard en coin, un sourire toujours accroché aux lèvres. Alfie boit une gorgée de sa bière avant de regarder à nouveau devant lui. « C'est quoi ton nom ? »

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C'était un peu bizarre comme approche : complimenté mon t-shirt pokemon. Mais ça marcha. Est-ce qu'un mec qui appréciait du pokemon était un connard ? Non c'était impossible. Je décidai de baisser un peu ma garde. Aprés tout, j'étais ici pour essayer de me faire des amis, et il avait été le seul jusque là à venir vers moi pour essayer de faire la causette. J'allais arrêter de l'envoyer chier, parce que sinon, c'était sûr que j'allais repartir d'ici sans avoir fait connaissance avec quelqu'un. Après, j'étais presque certaine, que mon père aurait heureux que j'envoie balader un mec qui venait m'aborder. Mais bon, il n'était pas là...
Je questionnai alors l'inconnu sur sa venue ici. A par se bourré la gueule, il n'avait visiblement pas d'autre objectif. Du moins, il ne les mentionnait pas. Je souris en coin, me retenant de faire une remarque, avant de voir un couple faire presque l'amour sur une table juste en face de la notre.

« Wow... »

Je me retournai vers le gars à côté de moi en haussant un sourcil.

« Heureusement que tu ne m'imagines pas faire ça.On se connaît pas, j'aurai pris ça pour du harcèlement sexuel, et je t'aurai collé mon pied dans les parties avant de t'éclater la tête contre la table. »

Dans la vie fallait savoir attaquer avant de se faire attaquer. C'était le grand philosophe qu'était mon père – ahem ahem- qui m'avait appris ça. Puis bon, pas ma faute si j'avais été élevé comme ça, à être sur la défensive avec des inconnus, ce qui m'empêchait pas d'avoir eu plein de pote mec, hein !

« Cosima, et toi ? »

Je le regardai avant d'en revenir au couple qui se faisait des bébés devant nous.

« Je vote pour bouger de place ! Voire de se barrer d'ici. »

Je me levai, enjambant le banc de la table.

« Tu me raccompagnes ? »

C'était pour montrer que même si je faisais agressive, j'étais pas non plus méchante comme nana. C'était juste ma manière d'être au départ... J'étais un peu timide : à ma façon.

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Cette fois, Alfie ne peut s'empêcher de rire suite à sa réflexion. Lui, harceler sexuellement une fille ? Déjà qu'il n'oserait jamais faire une chose pareil avec quelqu'un de son âge, mais alors avec une ado. Il secoue négativement la tête pour lui faire comprendre que, bien sûr, là n'est pas du tout son but. « Je te rassure, c'est pas vraiment mon genre de chercher à me faire les gamines de.. t'as quoi, seize ans ? Ce serait beaucoup trop... glauque. » Peut-être qu'elle le prendra mal car elle ne pense certainement pas comme lui. La petite soeur d'Alfie doit avoir son âge, voire un ou deux ans de plus. Essayer de la draguer, ce serait comme faire du charme à une amie de sa soeur. Rien que l'idée suffit à lui donner froid dans le dos. La demoiselle se présente sous le prénom de Cosima, et il est étonné par l'originalité de ce nom qu'il n'a jamais entendu. Enfin, il peut bien parler. « Moi c'est Alfie, » dit-il en la regardant à son tour. En fait, Cosima lui fait plus penser à lui quand il était ado plutôt qu'à sa frangine. Elle a, il lui semble, ce même "je-m'en-foutisme" qui le caractérisait si bien à l'époque. Encore aujourd'hui d'ailleurs. Quand elle lui propose de bouger un peu, Alfie se lève du banc et dépose sa bière vide sur la table en bois. « Ça me va carrément, » lâche le brun. « T'habites loin ? Histoire de voir si dois faire semblant de m'intéresser à ce que tu vas dire pendant longtemps. » Il sourit d'un air taquin. Alfie a toujours été comme ça, à amuser les personnes qui sait qu'il pourrait vexer, mais pas trop. Il choisit bien ses victimes, plutôt les filles fortes mentalement que celles qui semblent prêtes à pleurer à la moindre réflexion. Pas Bérénice par exemple, elle est beaucoup trop douce, naïve, limite trop mignonne pour ce genre de vacheries.

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Il y avait plein de trucs qui pouvaient m'énerver dans la vie. Je tenais de mon père après tout, on avait le sang chaud et on était très susceptible. Et donc, une des choses qui pouvait vraiment m'énerver et me faire montrer les crocs c'était qu'on me dise que j'étais une gamine et qu'on me donnait moins de mon âge. Je lançais un regard noir vers Alfie avant de lui taper le bras.

« J'ai dix-sept ans okay !? Et je suis pas une gamine. Tu sais pas que les nanas sont plus matures que les mecs alors qu'ils ont le même âge ? Considère moi comme ayant ta maturité. »

Non mais oh ! Bon je ne lui en voulais pas non plus à mort. J'avais l'habitude qu'on croit que j'étais plus jeune que mon âge. Ma baby face je crois... Et mon look ? Pas ma faute si j'étais pas un pot de peinture comme certaine nana de mon âge, qui faisaient alors la vingtaine mais qui quand elles en auront trente en feront aussi quarante ! Je préférai de loin paraître plus jeune.
En tout cas, Alfie et moi, on était d'accord pour bouger d'ici. Ca commençait à vraiment devenir chiant et voir des couples se tripoter à droites à gauche non merci.
Je souris à la remarque du brun et lui tapais de nouveau l'épaule -moins fort que le premier coup- quand il parla de possiblement faire semblant de s'intéresser à ce que je dirai.

« Tu sais, on peut marcher et ne pas parler. Moi ca ne me dérange pas le silence. »

Contrairement à des personnes qui avaient besoin de meubler parce qu'ils ne supportaient pas quand il y avait un moment de silence dans une conversation.

« J'habite à vingt minutes à pied d'ici. Ca va encore je trouve. Aprés t'es pas obligé de m'accompagner jusqu'au bout si ça te dérange. C'est déjà gentil que tu fasses une partie... »

Je m'arrêtai de parler, car en face de moi se tenait Ludivine et son mec ? Bref je savais pas si c'était son mec, mais il avait deux autres potes avec lui. Je fixais la blonde recouverte de peinture sur la tronche, attendant ce qu'elle me voulait... Sauf qu'elle semblait hésiter en voyant qu'avec moi il y avait un mec.

« C'est bon ? T'as réussi à enfin pécho avec ta gueule. »
« Tu disais ? J'ai pas entendu ce que tu m'as dit, je crois que tes lèvres de suceuse t'empêchent d'articuler correctement. »

Oui je répondais en cherchant la bagarre tout en sachant qu'on était en infériorité numérique et aussi que Alfie pouvait très bien me laisser en plan parce qu'aprés tout, il ne me connaissait pas...

(HPR : t'as le droit de jouer Ludivine, et ses trois molosses dans ta réponse ^^ )

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La vache, ce que cette fille a du caractère. Cette tape sur son bras et son regard noir le laissent à croire que Cosima va le planter là et retourner toute seule chez elle, mais elle n'en fait rien. Elle se contente de lui cracher quelques mots semblables à une définition trouvée dans un dictionnaire d'un ton énervé qui donne envie à Alfie de sourire. Ce dernier se retient, il regarde ailleurs et hoche la tête pour lui donner raison même si il n'a écouté que la moitié de ce qu'elle lui a dit. « Je m'excuse, ça va ? » demande-t-il avant d'à nouveau braquer son regard sur elle pendant qu'ils se mettent à marcher. Même si il est trop taquin pour arriver à retenir ses réflexions, il n'a pas non plus envie de se mettre cette ado sur le dos. Même sans la connaître, il commence presque à l'apprécier. En direction de sa maison, il l'écoute parler et fronce les sourcils quand elle s'arrête, ne comprenant pas. Il entend alors une voix s'élever devant eux, et remarque une pimbêche pas plus âgée que Cosima, et évidemment bien plus jeune que lui. Les deux filles commencent à se balancer des réflexions assez violentes qui donnent envie à Alfie de simplement lever au ciel. Sauf que son coté joueur a envie de jouer, et qu'il ne peut s'empêcher de se mêler à tout ça. « Au moins, son mec à elle n'a pas besoin du soutient de deux potes au cas où sa meuf le ferait trop chier. » Elle ne devait pas s'y attendre, car la fille le regarde avec des yeux ronds et la bouche grande ouverte. Elle se met à balbutier sans réussir à parler, mais son copain s'approche d'Alfie avant qu'elle n'arrive à articuler la moindre syllabe. Il est grand, pour un gamin de dix-sept ans. « Attention, le petit chien sort les crocs, » s'exclame-t-il en riant avant que, comme tout ado voulant commencer une bagarre, celui devant lui le pousse au niveau du torse.

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En fait, j'avouais, que je ne m'attendais pas à ce que Alfie, que je venais à peine de rencontrer se confronte avec moi contre la pimbêche et ses deux singes. Je lui avais lancé un regard surpris quand il avait répondu à Ludivine avant de me reprendre et de croiser les bras, regardant de haut la nana qui me faisait chier. Elle avait vraiment l'air d'avoir du mal à croire que c'était mon copain – bon en même temps c'était pas vrai-. Ou bien elle était jalouse parce qu'elle ne s'y attendait pas ? En tout cas son copain, ne voulant pas laisser sa copine perdre la joute verbale, s 'avança vers Alfie avec l'attention de se battre. Je n'attendis pas pour ma part, j'avais le sang chaud alors, je lui mis un coup de genou dans les parties. Ce fut instantané, il se plia en deux en gémissant de douleur. Je souris, avant d'attraper le bras d'Alfie pour le tirer à ma suite.

« Allez on file ! »

Parce que s'il se relevait et que son pote s'y mettait aussi, Alfie serait seul contre deux mecs. Puis c'était pas ses problèmes, mais les miens, je n'avais pas envie qu'il s'en prenne une à cause de moi.
Je continuais de m'éloigner du groupe de trois, sûrement entrain de nous insulter de tous les noms et espérer nous rattraper rapidement -dés que l'autre se serait remis de son coup dans les parties- avant de lâcher le bras de mon compagnon de route.

« Évite de te battre avec eux. Parce que bon, même si tu gagnes, la Ludivine elle serait prête à déformer ce qui s'est passéet dire que c'était le méchant adulte en soirée qui a voulu l'agresser... Bref elle raconterait de la merde. Puis je pense que son mec a bien morflé là. »

Je ricanai, mauvaise. Mon père m'avait appris où frapper. J'étais peut-être petite, avec un air fragile, mais j'étais assez dangereuse et fourbe en fait.

« Ca te dit un petit footing jusque chez moi pour les perdre en route ? Même une course ! Je te parie que je te bat ! »

Bien sur que j'allais le battre, je connaissais le chemin, alors je serai forcément devant lui, haha !

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Ce n'est pas pour elle qu'il a immédiatement répliqué auprès de cette fille qui cherche visiblement à se sentir supérieure à Cosima. Si Alfie l'a fait, c'est parce que c'est un joueur. Trop irréfléchi, trop impulsif dans ses mots, il parle avant de se demander si ce qu'il va lâcher est oui ou non une bonne idée. Par contre, il n'a pas envie de se battre. Déjà que ce n'est pas son genre, mais il ne va en plus clairement pas se mesurer à un gamin qui n'est peut-être même pas encore majeur. Cosima vient écraser les parties du gamin d'un bon coup de genoux, et il ne peut s'empêcher de pousser un "ouuuh" d'empathie, car il sait à quel point cet endroit est sensible. Alfie sent ensuite la main de Cosima attraper son bras, et il la suit sans répliquer sans quitter du regard les trois abrutis qui les regardent, prêts à éclater. « Sérieusement, je suis pas assez stupide pour me mesurer à un pré-pubère qui arrive même pas à se faire pousser deux poils sur le menton. Toi par contre, tu sais où faire mal. Je crois que je vais arrêter de t'embêter à partir de maintenant. » Il la regarde avec un sourire amusé aux coins des lèvres, mais ensuite surpris par sa demande. Rien que le mot "battre" suffit à activer son infatigable amour pour les défis, il hoche la tête. « Ok, mais alors tu me préviens pour les tournants ! » s'exclame-t-il avant de se mettre à courir dans la ligne droite de la route. Ce genre de petit jeu l'amusait tellement quand il était gamin, il a d'ailleurs l'impression que Cosima réussit à lui faire redevenir un ado à force de passer du temps avec elle.

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Ce que je pouvais conclure après ma rencontre avec Ludivine et ses copains, c'est que ça faisait horriblement du bien de frapper quelqu'un. Ca défoulait et j'avais vraiment envie de me défouler. Limite il n'y aurait pas eu deux mecs avec elle, j'aurai continué à frapper pour le mettre au sol avant de m'en prendre à cette conne qui m'en avait fait bavé tout le long de ma scolarité ici alors que je venais à peine d'arriver. Elle avait de la chance que j'avais promis à ma grand-mère que je ne me battrai pas à l'école. Après en extérieur, aucune promesse... Je souris au compliment de Alfie et haussai les épaules.

« Faut bien se défendre. Et il l'a mérité. Je trouve que j'ai été gentille, j'aurai pu frapper plus fort. »

Je ris légèrement. Bref ça m'avait remit de bonne humeur tout ça ! Je proposais donc à Alfie une petite course jusque chez moi. Avec l'attention de gagner ! Je connaissais le chemin aprés tout. Je continuai de sourire en le voyant partir et me mis à sa suite.

« Tricheur j'ai pas donné le départ ! »

J'essayais de le rattraper par tous les moyens, mais à croire que les grands jambes avaient plus d'avantage sur les petites... Même en trichant aussi un peu en lui annonçant en retard le chemin, bah il avait fini par arriver avant moi devant la maison. Essoufflée je me pliai un instant en deux en me tenant les genoux avant de me redresser.

« La prochaine fois, quand je serai en meilleure forme, je te mets la misère. »

J'étais pas mauvaise perdante, mais j'aimais gagner, alors autant se faire une revanche un de ses jours.
Je regardai en direction de la porte de chez moi avant de me tourner vers Alfie.

« Si je te fais entrer, je garantie pas ta survie... tu vois mon père... bref. Je te laisse au pas de porte. C'était cool de t'avoir rencontré »

Plus que ça même. Depuis mon arrivée ici je m'étais fait chier, mais chier... et voilà quand une soirée en le rencontrant je m'étais amusée comme pas possible, comme avec mes potes de mon ancien lycée. Si je pouvais enfin me faire des potes ici qui savaient déconner ça serait super. Mais rien ne disait que je le reverrai.

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D'une certaine manière, être avec Cosima est comme un échappatoire pour Alfie. Elle est jeune, loin encore de cet univers où se mélangent toutes sortes de problèmes qu'il aimerait bien éviter. Elle, elle le fait se sentir comme un ado. À courir comme ça dans les rues comme si il avait à nouveau dix-sept ans, il se sent pousser des ailes et ne peut s'empêcher de rire aux éclats. Il s'amuse, il oublie tout le temps d'une course et il met toute sa force dans ses jambes parce qu'après tout, Alfie reste qui il est : un éternel joueur. Il se rend compte qu'il n'est plus aussi endurant qu'avant lorsqu'une fois arrivé, il doit se plier en deux pour récuper son souffle. La réflexion de Cosima le fait sourire et il se redresse pour la regarder pendant que sa respiration reprend lentement son rythme normal. « Je demande à voir ça, » dit-il entre deux expirations avant de regarder à son tour la porte sur laquelle elle a posé le regard. Ce doit être chez elle. Il hoche la tête à ses paroles et, de toute façon, Alfie n'avait pas vraiment l'intention de s'introduire chez elle alors qu'ils se connaissent à peine. « T'en fais pas, je voudrais pas que t'aies des problèmes avec ton père alors que j'ai déjà failli t'en faire avec l'autre là, » dit-il en parlant de cette Ludimachin. Son sourire grandit encore plus quand elle lui dit avoir été ravie de le rencontrer. Qui aurait cru qu'une gamine huit ans plus jeune que lui pourrait apprécier la présence d'Alfie, le mec le plus emmerdeur de Bowen ? Ca lui donne l'impression que, peut-être, il n'est pas si nul qu'il le pensait avec les plus jeunes. Ce doit être son coté grand-frère qui ressort, l'habitude qui est restée encrée dans sa façon d'être. « On se reverra peut-être. Sûrement. » Il plonge ses mains dans les poches de son pantalon. « À plus Cosi, » dit-il comme dernières paroles avant de s'éloigner de chez elle en direction de son appartement.

Fin

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