I said I'm sorry [Hải Lý]

Soirée en boîte. Ça faisait des semaines qu'Anna n'était pas sortie seule pour s'amuser, et danser jusqu'au bout de la nuit. Pourtant elle adore ça ! Sa déhancher sur la piste, elle adore ça. Ce soir, elle a revêtu une robe noire à bretelles, du genre à pouvoir danser sans être gênée. Elle lui arrive juste au dessus des genoux. Des ballerines de la même couleur habillent ses pieds, et elle a laissé son téléphone portable dans une pochette dans les vestiaires.

Après s'être déhanchée sur deux ou trois chansons, la jeune turque s'avance vers le bar et se commande un cocktail de fruits. Elle attend un petit moment avant d'être servie mais elle a bien trop soif pour ne pas le faire. Elle paie avec un billet qu'elle avait de caché dans son décolleté et se retourne un peu subitement, ce qui a le malheur de renverser son verre sur la tenue d'une jeune femme qu'elle ne connaît pas.

Oh mon dieu, je suis désolée !

Je rentre tout juste du siège, j'ai signé un gros contrat j'ai besoin de me détendre le temps d'une soirée et de fêter ça. Je vais le fêter seule vu que mon frère n'est pas à Bowen en ce moment et je suis tellement exécrable que des amies j'en ai pas à la volée. Mais ce n'est pas ça qui m'empêche de m'amuser. Je reste longtemps devant mon dressing avant de choisir une robe blanche assez moulante qui laisse bien deviner mes formes avec un décolleté en dentelle, je laisse mes cheveux lâché et enfile mes escarpins blancs avec une plate-forme ce qui me grandit pas mal. Je prends une pochette blanche avec des perle brodée et file à la boîte de nuit la plus proche. Je dépose ma veste au vestiaire et rentre dans la salle avec le sourire. Je commence par me diriger vers le bar pour me servir un verre quand une bonne femme se retourne et renverse le continue de son verre sur ma robe, blanche. « Désolé, désolé, ben oui t'a intérêt à être désolé !  » Mais elle m'a coûté une fortune cette robe ! je lève les yeux vers la propriétaire du verre, je vasi pas la louper. « C'est une robe Dior, tu as foutu en l'aire une robe Dior merde, j'espère que t'a de quoi payer les frais pour la nettoyer et encore si ça pars au pressing. Je suis sûr qu'elle est complètement foutue ! » Y a pas que ma robe qui est foutue ma soirée aussi et elle venait à peine de commencer.

Pour Anna, ce soir c'est détente, danse et fiesta. Elle a besoin de bouger et de se défouler. Elle a l'impression que ça fait une éternité qu'elle ne l'a pas fait, et ça lui manquait drôlement. Il faut dire que ces derniers temps tout dans sa vie a basculé. Sa relation avec son père et sa famille, tout comme sa relation avec Anton, celui qui occupe son coeur depuis maintenant plusieurs mois. En bref, tout est chamboulé et elle n'a besoin que d'une chose ce soir : danser. Sauf que le hasard en a décidé autrement. Dans son impatience, Anna s'est retournée un peu vite et a renversé son verre sur la robe d'une jeune femme. Confuse, elle s'excuse immédiatement, mais son interlocutrice n'a pas décidé de se laisser faire. Sur le moment, Anna la regarde en haussant un sourcil. Comment est-ce qu'elle lui parle celle-là ?

Je vous ai dit que j'étais désolée. Dit-elle mi-gênée mi-agacée. Certes, elle vient de tâcher une robe de grande valeur, mais en même temps ça n'est pas très intelligent de porter ça dans une boîte de nuit comme celle-ci. Avec un peu d'eau ça va partir, ça n'était que des fruits. Ajoute-t-elle dans l'espoir de calmer la jeune femme en face d'elle. Il est hors de question qu'elle paie quoi que ce soit à cette femme. Elle veut bien l'aider à nettoyer si elle veut mais ça s'arrêtera là.

Oui, oui elle dit qu'elle était désolée, on a compris nom, mais ce n'est pas avec des mots que les problèmes vont disparaître. Qu'elle est agaçante. Bouge un peu réagis quoi. Avec un peu d'eau, mais oui bien sûr et elle va me faire croire que les fruits sa pars facilement ? La blague, il suffit qu'il y ai des fruits rouges dedans et adieu ma robe. « Je veux ton nom, ton numéro et ton adresse pour t'envoyer la note du pressing et je n'accepterais aucun refus.  » Il manquerait plus qu'elle se défile et qu'elle refuse de  pour les dégâts qu'elle a causée. Laisse-moi rire de seconde tu veux. Moi qui espérais fêter la réussite de mon contrat je me retrouve à parler chiffon avec une idiote, je déteste ça. « Et je ne vais pas attendre dix ans, t'a intérêt à faire vite. » Parce que là, je n'ai pas l'intention d'être patiente avec une personne même pas capable de garder un verre dans ses mains sans en renverser sur les autres. Je suis prête à taper un scandale si ça peut lui gâcher la soirée, de toute manière la mienne est déjà gâchée. Ce n'est pas ça qui me fait peur.

Anna déteste les personnes qui se croient supérieures. Elle part du principe que chaque personne est unique mais qu'aucun jugement de valeur doit venir s'interposer entre les personnes. Hors là, la fille sur qui elle a malheureusement versé son verre semble être en proie à un fabuleux complexe de supériorité. Quand elle lui parle, Anna hallucine littéralement. Elle qui est toujours agréable et sympathique ne va pas pour autant se laisser marcher sur les pieds. Elle l'écoute râler et exiger des trucs, puis répond calmement :

Ecoute, si tu as les moyens pour t'acheter une robe Prada ou Chanel ou Dior, on s'en moque, et la porter dans un endroit pareil, tu as les moyens pour te payer le pressing. Une maladresse ça arrive, donc je me suis excusée et si tu n'es pas capable de comprendre ça, je n'y peux pas grand chose. Maintenant, tu m'excuses, je vais me commander un nouveau verre puisque ta robe si parfaite a tout bu.

Et Anna lui tourne le dos pour demander un verre d'eau. Cette pimbêche l'a décidément dégoûtée des cocktails pour ce soir.

Non mais je rêve, elle se défile, j'ai peut-être les moyens, mais ce n'est pas pour autant que je vais faire la charité. Elle a fait une connerie elle assume. Si elle croit que je vais oublier juste parce qu'elle refuse de payer elle se met les doigts dans l'œil. Elle mériterait que je la baffe, mais je ne m'abaisse pas à la violence. Les mots sont suffisant et j'ai les moyens de lui pourrir la vie, il me suffit d'avoir son nom. Elle n'a pas intérêt à s'éloigner. Et ce n'est pas comme si c'est moi qui avais décidé de me prendre son cocktail dessus. Je lui attrape le poignet pour ne pas qu'elle s'éloigne. Je lui fais un sourire des plus agacé. «  Jusque là j'ai été gentille, maintenant tu me donnes les informations que je t'ai demandées, ça serait gentille. » Je plonge mon regard dans le siens et je prends une voix sarcastique. « Mais c'est peut-être trop compliqué pour toi. J'ai remarqué qu'il te manquait quelque neurone, tu n'as même pas les capacités de tenir un verre sans en renversé sur les pauvres gens qu'on rien demandé. » Je lève les sourcils.  « A moins que comprendre ça est encore trop compliqué pour toi. »  Je souris méchamment. «  Un ! » Je ne lâcherais pas le morceau.

Quand Anna sent que son poignet se fait emprisonner par la pimbêche à la robe de princesse, elle voit rouge. Qu'elle ne la touche pas, sinon ça risque mal finir. Quand cette dernière lui dit avoir été gentille, Anna se marre. Elles n'ont clairement pas la même définition du mot "gentille" car, si ça avait été le cas, l'animatrice aurait accepté de payer le pressing. Quand finalement son interlocutrice l'insulte en la traitant de débile, Anna la regarde et quand la pimbêche commence à compter, elle retire son poignet violemment avant de dire :

"Oui, moi pas comprendre le langage des idiotes prétentieuses. Moi te faire virer si toi pas te calmer."

Ann' connaît bien l'un des videurs ainsi que le barman et vu qu'elles sont près du bar, elle n'hésitera pas à lui faire signe pour qu'il prenne les choses en main. Elle n'aime pas vraiment en arriver là mais elle ne compte pas se faire gâcher la soirée par une casse-couille qui ne sait pas ce que c'est que parler poliment.

Je rêve où elle se moque ouvertement de moi. Elle ose rire face à moi. Je vais vraiment la pourrir une fois que j'aurais son nom. Au pire si elle ne veut pas me le dire je la retrouverais d'une manière où d'une autre. Les personnes qui me manquent ouvertement de respect ne font pas les fières très longtemps. Alors là, c'est de trop pour moi qu'elle me parle sur ce ton. Elle me prend pour une débile alors qu'il n'y a qu'à regarder trente secondes on devine très bien  laquelle qui est la plus intelligente des deux entre celle qui explique clairement la situation et celle qui parle comme un débile. Vous avez deviné je pense. Et comme si elle avait la possibilité de me faire virer. Fin de toute manière si elle est une employée d'ici je l'a fait virer en donnant de l'argent au patron et de même si un videur s'en mêles. « Huuum, j'avais raison t'es vraiment aussi con que tu en as l'air, je ne sais même pas pourquoi j'essaie de communiquer avec toi. Ah si je sais ! Parce que t'es tellement con que tu ne connais pas les bonnes manières, tel que je ne sais pas réparé les dégâts causés, donc t'a foutus ma robe en l'air donc sois tu me rachètes la même, sois tu pais le pressing, c'est simple comme bonjour ! » J'approche mon visage du mien. «  Et j'ai les moyens te faire payer. » Je lâche son poignet et de main désormais libre je prends mon téléphone et fais une photo rapide de son visage. «  Un souvenir, mais vu que ça commence à devenir ennuyant je vais m'en aller, c'est fatiguant de parler aux idiots. Je t'enverrais la note du pressing t'inquiète pas, je ne suis pas prête d'oublier. » Je fais demi tour et me dirige vers la sortie et vérifie que la photo retranscrit bien son air débile avant de le ranger dans ma pochette. Je perds de la salive pour rien il me suffiras de donner la photo a un détective pour qu'il me retrouve son nom et son adresse. Je peux me le permettre j'ai les moyens. Mais je ne pense pas non plus m'arrêter là, j'ai bien l'intention de me venger de son comportement.