Liloé. Is it too late to apologizes?

• Lily-Anaëlle était une vrai perle à mes yeux. Cette femme m'avait permis de rester au près d'une enfant que j'avais appris à aimer comme une soeur. Un mariage. Une connerie d'union qui nous réunissait à la vie à la mort. Bien qu'il n'est jamais été question d'une véritable amour de ma part, j'avais une affection certaine pour cette Lily. Nous avions eu la chance d'apprendre à se connaitre il y a 8 ans de cela et j'avais apprécié se bout en train malgré la tranché qui séparait le nombre d'année de vie accumulée. Si Lily-A. avait plusieurs anniversaire de moins que moi, ce ne faisait aucune différence alors que j"étais planté devant sa maison le poing en suspension comme un gamin. Je ne pouvais définitivement pas revenir à Bowen la bouche en coeur après avoir disparu. Je connaissais la douceur de la brune, mais elle avait toute les raisons de me hurler dessus. Knock. Un premier coup. J'avais encore le temps de fuir. Lily croirait surement que s'était le vent. Knock. Je suis fichu. Je n'ai plus le choix d'attendre ma sentence. Knock. Un dernier par principe. La porte s'ouvrit après plusieurs secondes d'attente sur la jeune femme. "Une fleur en papier. Fragile et belle. Tu n'as pas changé Lily." Les mots m’échappaient. Come on Noé! Ce n'est pas le temps de jouer avec les mots!

Les mots te revenaient en tête depuis le soir de ton anniversaire. Tu souriais mais tu étais conne. Tu étais mariée Lily-Anaëlle Hadley. Bravo, bien joué. Le fait d'être marié en soit n'était pas un drame, c'est de l'avoir oublié qui en était un. Comment toutes ces années tu avais pu faire pour l'oublier ? Tout simplement en oubliant Noé. Il n'était pas du genre à s'oublier mais pour ne pas sombrer dans la dépression, tu l'avais mis dans une case, dans le coin de ton esprit et tu l'avais oublié avec le temps. Zach avait était merveilleux, son "tu es trop bonne, ma Reine." t'avait en quelques sortes rassuré quand à vous deux. Même si ça avait du lui faire un choc, c'était indéniable. Heureusement qu'il n'était pas du genre à épouser au bout d'un mois, ça aurait été problématique. Le pire peut-être dans cette histoire que c'est que. Knock. Un premier coup à la porte, tu ne réagis pas de suite. Donc le pire c'était que tu ne savais pas où se trouvait ton mari, pour divorcer ou mettre fin à cette. Knock. Un deuxième coup, assurément, cette fois-ci on tapait à ta porte. Tu te levais d'un bond, passant tes mains sous l'eau et te dirigeait lentement vers la porte. Et donc mettre fin à cette mascarade. Knock. Le troisième coup s'était fait plus faible, un peu fébrile, comme s'il avait peur. Tu ne pris pas la peine de regarder par la judas, ouvrant la porte sans attendre. Peut-être que tu aurais du, ça t'aurait préparer au choc émotionnel que tu étais en train de vivre. « Noé... » soufflais-tu sentant ta tête te tourner, ton estomac se retourner. Tu avais l'impression de voir un fantôme. Le fantôme du passé. Et pourtant il semblait être bien réel.

• Note à moi-même : La prochaine fois que je décidais de revenir miraculeusement dans la vie de quelqu'un sans m’annoncer au préalable, apporter une bouteille de vin ou du chocolat. Au moins, la dites personne pourra faire assemblant d'être heureuse de quelque chose. J'avais agis sur un coup de tête comme pour tout les décisions de ma vie. Malgré les 25 cm de hauteur qui nous séparait, je pouvais voir dans ses yeux à quel point mon retour la chamboulait. Mon nom de ses lèvres avait le même goût sur ma langue qu'il y a maintenant plusieurs années. Un mélange de miel et framboise aussi doux que cet brunette. « J'aurais dû t'apporter un bouquet de fleur. » Avouais-je penaud. Je ne supportais pas la lueur que je voyais passer dans ses yeux. « Je n'ai pas réfléchis. Tu me crois si je dis que j'ai suivi un papillon jusqu'au porte de la ville? Du coup, j'ai penser à ma femme. » J'approchais la quarantaine, mais je gardais toujours ce côté enfantin impressionné par la moindre beauté de la nature. Maintenant que le destin m'avait fait revenir, je prévoyais rester un peu. Je devais des explications à plus d'une personne.  

Un bouquet de fleurs ? Pourquoi faire ? Déjà qu'il se pointait comme ça sans prévenir, ce n'était pas un bouquet de fleurs qui aurait changé ta réaction. Tu étais encore sécouée et tu laissais passer cette remarque. Tu ne savais pas quoi dire, tu ne savais pas quoi penser. S'il était là, c'était qu'il était de retour. Pour de bon ? Et toi alors ? Qu'étais-tu pour lui ? Tu l'avais aimé, profondément, passionnément, au point de l'épouser rapidement pour l'aider. Pour lui venir en aide, qu'il puisse rester et profiter de Mila. Le revoir remontait tant de souvenir en toi et sa question te rappelait à quel point il était tout simplement lui. « Je dirais que oui, sans hésiter ! » Tu t'étais mise à sourire. Il avait toujours eu cet effet là sur toi. Tous les hommes de ta vie avaient cet effet là sur toi, ils te rendaient douce et docile, mais lui c'était encore autre chose. Lui il te rendait complètement guimauve. Tu oubliais tout en sa présence. Comme le fait que vous étiez toujours sur le pas de ta porte. « Entre, je t'en prie. » Tu glissais sur le côté pour le laisser passer. Tu ne te voyais pas avoir ce genre de discussion avec lui sur le pas de ta porte, c'était bien trop imprudent, surtout lorsque l'on sait qu'il y a des personnes avec des oreilles un peu partout prêt à colporter des rumeurs. Tu refermais la porte derrière lui, l'invitant à te suivre dans la cuisine. « Tu veux boire quelque chose ? » Tu attrapais deux verres. Si lui n'avait pas soif, toi tu avais besoin d'avaler un grand verre d'eau. La vodka aurait été plus appropriée, mais l'heure non.

• Un sourire. Je souhaitais que ce petit signe qui me permettrait de respirer de nouveau. Un petit geste de la part de ma femme qui me dirait qu'elle serait indulgente envers moi. Non pas pardonné d'être parti, mais pardonné d'être revenu puisque les deux méfaits pesaient lourdement dans ma balance du jugement dernier. Lily-Anaëlle me l'avait offert après un certain moment. Ce petit sourire qui éclairait ses yeux chocolats particulièrement expressifs et qui la rendait si belle. Je devais sourire comme un con maintenant que l’écho des rires Lily résonnait à nouveau dans mes souvenirs. « Je suis celui qui devrait te prier à genou ma fleur de papier. » Je jonglais avec les mots qu'elle m'offrait, mais dans ligne je lui avouais que je m’autoproclamais coupable des événements passés. Ramper pour son pardon, voilà comment j'aurais du me pointer cette journée-là. Mon regard scannait la maison enfin de voir les changements. Le même vieux divan sur lequel je lui avais compté de nombreuses histoires pour entendre son rire de cristal. La même table sur laquelle Lily m'avait préparé de copieux repas avec des volailles et des fruits que les habitants de la ville m'offraient contre des services. Je pouvais récité l'ordre des ustensiles dans les tiroirs et deviner la présence d'un pot de confiture à la framboise dans son réfrigérateur. Pourtant, il y avait dans cet endroit la marque de mon absence. J'avais été effacé de sa vie , simplement. « De l'eau s'il te plait. » J'étais confus de me sentir étranger chez moi dans la seul endroit qui avait été une vrai maison pour moi depuis 21 années. « Rien a changé. J'ai l'impression de n'être jamais parti. » Dis-je doucement en acceptant le verre que Lily-A. me tendais.

Il te suivait dans la cuisine, sans un mot. Acceptant ton verre d'eau. Pendant que tu le préparais, il regardait un peu partout. Il devait essayer de se souvenir si tout était comme ça depuis son départ. Tu n'avais touché à rien, peut-être ferait la peinture et modifié un meuble ou deux mais rien de très concrets. C'était assez minime comme changement. Tu avais ta bulle, ton confort. La seule chose qui devait être différent, c'était les photos sur le frigo. Les vôtres remplacées par celles avec Zach. « Et pourtant, tu es parti pendant toutes ces années, Noé. » disais-tu simplement. Il n'y avait là aucune amertume, aucune colère dans ta voix. Tu constatais les faits, tu les lui révélais, comme s'il ne le savait pas. Comme s'il sortait d'un coma. Tu ne savais pas si tu enfonçais ou non un couteau dans une plaie, tu ne voulais pas le faire. Tu sortais juste les mots qui te venaient. Il te connaissait, il n'y avait jamais eu une once de méchanceté en toi. Jamais tu n'as pu lever la voix, t’énerver, crier sans raison et casser la vaisselle. Non, ce n'était pas ton genre. « Tu n'as presque pas pris une ride, tu es toujours aussi séduisant, tu sais.. » soufflais-tu doucement à l'attention de ton mari. C'était le tien. Tu n'en revenais toujours pas d'avoir pu l'oublier si facilement. Pourtant le revoir n'était pas facile, lui parler non plus. Ça remontait toute la peine que tu avais eu, toute la tristesse que tu avais connu. Ton parcours chaotique avec les hommes depuis son départ. Tes joues devenaient rouges et tu t'empressais de boire avant de dire autre chose qui pourrait être gênant.

• Lily avait raison. J'étais parti. Du jour au lendemain sans un regard, sans un sourire, sans un au revoir. Lâche, j'avais fuit la ville qui vibrait encore des sourires de Mila. Je m'étais fermé comme une huître. Si j'étais revenu voir Lily en apprenant la nouvelle, j'aurais flanché. Une explosion de sentiment trop fort pour que j'y survive.  Elle aurait vue le trouble à travers moi. La fuite semblait la seule solution pour me contenir. Chaque pas dans une direction inconnue était une larme qui ne tomberait jamais. « Je ne vais pas dire que je suis désolé d'être parti. Je peux pas te mentir. » Une vérité que seul sa fleur pouvait comprendre. Elle devait avoir deviné les raisons de mon départ. «  Mais je suis désolé de ne pas être revenu plus tôt t'expliquer. » Des cartes postales, j'avais voulu lui envoyé par dizaine. Elle était toujours dans mon sac à dos chiffonné dans son fond. Elles avaient tous cette tache d'encre qui évoquait les mots qui n'étaient jamais venus. Je pliais distraitement la serviette à vaisselle qui avait été abandonné sur le comptoir avant de retrouver les yeux de Lily-Anaëlle. Je ne pouvais que sourire devant sa remarque. «Je suis heureux de te l’entendre dire. Je ne voudrais pas ne plus plaire à ma femme. »  La taquinais-je à moitié.  Doucement je m'approchais pour attraper l'une de ses mèches de cheveux comme si c'était le plus fragile des cristal. « Ils sont plus courts.  J'aime ça. » Je retournais la prisonnière dans mes doigts pour sentir la douceur de celle-ci. Lily avait beau boire, je voyais le sang qui réchauffait ses joues. Si je n'avait pas été amoureux lors de cette relation, je lui avais toujours porté une profonde affection. Je pouvais aller jusqu'à dire que Lily-Anaëlle était la seule femme avec qui j'avais partagé un morceau de ma vie bien que mes yeux ne cessaient de s'orienter vers la petite malade qui accablait mon esprit. J'avais trop à penser pour mettre de véritables mots sur ce que nous vivions. « Tu m'en veux?. » La question brûlait mes lèvres depuis que j'avais passé le pas de la porte.

Tu l'écoutais s'excuser sans un mot. Tu n'avais rien à dire, pas pour le moment, tu avais la tête baissé parce que tu sentais tes joues rougir alors qu'il n'y avait pas de raison. Le voir s'approcher de toi, toucher tes cheveux, ta peau, ça te rendait toute tremblante. Tu avais peur oui, parce qu'il ne savait pas. Et ça ne devait pas déraper. Tu faisais un pas en arrière, pour le moment c'était la seule chose que tu étais capable de faire. « Tu n'as pas à te justifier, tu sais » avais-tu murmuré, doucement, levant tes grands yeux vers lui. « Tu étais libre de partir, toi et moi c'était juste un contrat.. » Tu marquais une pause, ne sachant pas si tu devais ajouter ou non ce qui te passait par la tête et puis, tu te laissais aller. « Rien de plus. » Menteuse. Tu n'étais qu'une menteuse. Tu l'avais aimé toi, de tout ton être, chaque parcelle de ton corps avait vibré pour cet homme. Il t'avait fait tourné la tête et tu étais tombé dans le piège. Tu l'avais épousé pour l'aider et tu l'avais aimé. Et il était parti sans un mot. Le deuxième à faire ça. Partir sans un mot, te laissait seule dans une maison trop grande. Tu sentais ton coeur qui accélérait la cadence et les larmes te monter. Mais tu ne devais pas pleurer, ce n'était pas sa faute s'il ne t'avait pas aimé comme toi, ce n'était pas sa faute s'il n'avait pas eu le courage de t'affronter. C'était la tienne, tu savais que c'était ainsi. C'est toi qui est trop nulle pour eux. Et même si on te dit le contraire, tu penserais que c'est parce qu'ils ont pitié de toi. Tu es la fille qui fait pitié aux hommes, la fille avec qui on sort parce qu'on a de la peine pour elle. La fille qu'on s'en fout de lui briser le coeur, parce qu'elle croit si fort à l'amour qu'elle pourra s'en remettre. La fille qui a perdu toute confiance en elle et qui attend le jour où son nouvel amant décidera, lui aussi, de la laisser en plan. « Pourquoi t'en voudrais-je ? » Ton regard ne le quitter pas. On pouvait y lire une incompréhension, ne sachant pas pourquoi il te demandait ça, il te connaissait assez pour savoir que tu étais incapable de faire preuve d'un simple méchanceté. Avec le temps, tu t'étais faite à ton sort.

• Un petit point sur mon cœur alors que je regardais Lily se dérober à ma caresse. Elle n'avait jamais fait ça. Je me souvenais parfaitement de journée sur la plage où elle dormait la tête posée sur mes genoux avec ma main qui glissait dans ses cheveux. J'avais toujours eu une fixation sur ses cheveux qui était particulièrement soyeux, mais maintenant on me refusait ce droit. Ma main en suspend me rappelait cruellement que les temps avaient bien changés. Elle me rappelait que j'étais parti et que rien ne pouvait être pareil. Doucement, je rabattais ma main contre mon corps. « Je n'es pas à la faire, mais je tiens à le faire. » Dis-je sur le même ton qu'elle alors que je remontais son visage vers moi avec un doigt sous son menton. « Nous avions jamais été un couple, mais je nous es toujours considéré comme une équipe. On ne s’aimait pas, mais nous étions synchronisés. J'aurais pu garder notre rythme de vie longtemps. » Une vie aux côtés de cette fleur de papier était une vie prometteuse dans les rires et les folies. Elle aimait les livre et moi je conte des histoires. Nous étions fait pour se comprendre. Je regardais Lily pendant dans son ensemble une nouvelle fois. J'avais l'impression d'avoir Pénélope devant moi. Une beauté fragile qui attirait les hommes, mais à été offert à Ulysse. Un femme douce qui se donne corps et âme dans sa relation bien que son homme soit un voyageur. J'étais Ulysse. Parti trop longtemps, elle devait avoir pensée que je ne reviendrais pas. Avait-elle tissé une toile pour éloignée les prétendants souhaitant prendre ma place? Sûrement pas. Si Ulysse était parti pour la guerre de Troie enfin de revenir comme un héro, moi j'étais parti comme un lâche et j'étais revenu comme un traître. Je ne pouvais que gémir au pied de ma reine de me pardonner. « Parce qu'il serait normal que tu sois fâchée contre moi. » Machinalement, je m'étais mi à tourner l'anneau de mon annulaire gauche. Ma bague ne m'avait jamais quitté.

On ne s'aimait pas. C'était bien là, le problème. Là qu'il se mettait un doigt dans l'oeil. Comment avait-il pu être aussi aveugle ? Comment pouvait-il penser ça ? Tu étais une fille naïve, bien trop naïve, avec ces belles paroles, ces jolis mots, comment pouvait-il croire une seule seconde que tu ne l'avait pas aimé ? Tu n'y croyais pas une seconde. Et pourtant, la façon dont il l'avait dit, dont il t'avait regardé - transpercé de ses grands yeux - c'était pourtant vrai. Tu l'avais laissé relever ton regard et tu avais les larmes aux bords des yeux. « Je t'ai aimé, moi, Noé. De tout mon être, je suis laissé avoir par cette fausse relation, par cette complicité. Par tes mots, ma fleur de papier et tant d'autres. » Tu fermais les yeux une seconde pour prendre sur toi et pourtant, tu sentais déjà les larmes te couler le long de tes joues rosies par ses déclarations. Tu haussais les épaules en arrière, ouvrant les yeux pour le regarder à nouveau, pour te perdre encore une fois - trop facilement - dans son regard. « J'ai été dévastée quand tu es parti. Je ne t'en blâme pas parce que ce n'était pas réciproque, parce que toi et moi c'était différent. » Tu marquais une pause pour en revenir à la vraie question. Celle qui était posée depuis le début, celle à laquelle la réponse ne pourrait pas être positive, jamais. Ni avec lui, ni avec personne. « Alors non, je ne suis pas fâchée contre toi, je ne le pourrais pas. » Si tu devais blâmer quelqu'un, c'était toi. Uniquement toi. Toi, et ton coeur de merde. Toi et ta stupidité à tomber trop facilement amoureuse. Toi et ta confiance déraisonnable que tu accordais au premier venu. Toi, la cruche, la bécasse. Personne d'autre, à part toi. « Tu la portes encore ? » Ton regard s'était baissé sur son doigt. Sur son alliance, votre alliance. Tu ne savais même pas où se trouvait la tienne. Quelle bonne épouse tu faisais, dis-moi.

• Je lui déballais mon histoire de mon point de vue comme si ce qui résonnait dans ma tête était la vérité absolue. Erreur mon gars. Lily m'étalait sa propre vérité avec la force d'une batte de base-ball. Si les mots de ma fleur avait pour goût le miel, le gazon et les applejacks, le seul goût sur ma langue était celui des remords. J'étais aveugle ou seulement con? Mon cerveau criait, mais comment? Moi, le vieux vagabond qui n'a rien à donner sauf peut-être un rêve ou deux. Moi, celui qui n'es même pas rester assez longtemps sur les banc d'école pour apprendre le théorème de Pythagore. Moi, dont les lettres dansaient dans une vague multicolore devant mes yeux. Moi, qui pouvait dormir le ventre creux le soir sur un banc de parc car j'étais pauvre comme la gale. Moi, qui se satisfaisait du peu que j'avais.  Lily-Anaëlle, jeune femme prometteuse et brillante m'avait aimé moi? L'idée même me dépassait. «  Je ne voulais pas te faire de mal Lily. » couinais-je, mais la machine était lancée et la jeune femme déchargeait ses pensées sur moi. Elle avait raison de le faire. Droit -trop droit- j'accusais le coup comme un homme. Je méritais chacun des remords qui m'habitais. « Avoir su j'aurais fait plus attention. » J'étais mal...Je revoyais toute ses soirées où on terminait avec un peu de vin dans son lit. Je me sentais terriblement mal en pendant que contrairement à se que je pensais nous n'étions pas sur la même longueur d'onde.  Je l'aimais ma fleur, mais pas de cette façon. L'amour n'était qu'une jolie fin pour mes histoires autour du feu et non une conclusion pour la mienne. J'avais toujours traité les femmes comme des reines et ce même devant leur mari parce que, de tout façon, mes mots s'envolaient avec les lucioles après les dernières braises. Qui pouvait bien m'en vouloir d'user d'un peu de mon charisme?  « J'aurais voulu que ce soit différent. » Dis-je doucement alors que mon esprit vouloir tout briser. « Aimerais-tu que je parte? » Mon retour ne lui faisait aucunement de bien au contraire. Je pouvais voir la tristesse que je lui avais causé dans le creux de ses prunelles. Et dire que je soulignais souvent que les hommes se devaient de préserver le cœur des femmes. « Oui, je sais pas pourquoi. Je trouvais réconfortant de l'avoir avec moi et de me dire qu'il y a peut-être une personne sur cette terre qui me comprend. » Une personne qui comprend mon besoin du voyage, mon amour des enfants et la fissure que Mila avait laissé dans mon cœur. Il n'y avait qu'une personne pour ça et c'était ma fleur de papier.

Son assurance avait disparu, il se sentait coupable. Comme s'il ouvrait enfin les yeux aujourd'hui sur la nature de votre relation. Il n'avait pas à se sentir coupable d'avoir vécu avec des œillères. Toi aussi, tu avais eu les tiennes, en pensant que vous pourriez vivre une belle et grande histoire d'amour. Comme dans les films. « Tu ne savais pas, comment aurais-tu agir pour une chose que tu ignorais ? » ajoutais-tu d'une petite voix. Tu sentais les larmes remonter le long de tes yeux, la gorge se serrer à nouveau en l'entendant te demander si tu voulais qu'il parte. Non, bien sûr que non. Tu aurais aimé être capable de le crier mais pendant une longue minute, tu le fixais, incapable de dire un mot. Puis tu secouais la tête avant de chuchoter « Je ne veux pas que tu partes. Je veux que tu me parles, que tu me racontes où tu étais, toute ces années. 8 ans, il a du s'en passer des choses dans ta vie, tu dois avoir des millions d'histoires à me conter ! » Tu t'étais jetée dans ses bras, pour le serrer aussi fort que tu pouvais. Laissant encore quelques larmes s'échapper de tes yeux rougis. Tu voulais que lui aussi te prenne contre lui, qu'il te serre si fort au point de te faire suffoquer, mais tu serais heureuse. Peut-être un peu trop, tu ne devais pas oublier que tu étais déjà engagée dans une relation. Tu ne pouvais pas oublier Zach, il avait pris une place trop importante dans ta vie pour qu'il en soit ainsi. Mais tu devais lui parler de lui, ne pas l'omettre. « Tu as toujours su trouver les mots pour m'atteindre en plein cœur, Noé. » Tu avais l'impression d'être la seule et l'unique. Celle qui pouvait le comprendre, qui pouvait partager toutes ses émotions, tous ces maux. La seule capable de comprendre ce qu'il pouvait dire. Alors forcément, ça secouait ton petit cœur, ça remontait les émotions que tu avais mis des années à enfouir, à enterrer si profondément pour être capable de les oublier, de faire comme si, tout ça n'avait été qu'un beau et long rêve. Mais c'était pourtant réel, et il était de retour dans ta vie. Sans savoir pourquoi, et tu ne te presserais pas pour le lui demander.

• J'ignorais tellement de chose dans la vie. L'odeur qu'avait ma grand-mère maternelle, Qui avait déterminé que la saveur artificielle de la pastèque était semblable à celle du savon, comment changer une roue, si un jour le monde sera égale, quel détergeant utiliser, si la tomate est un fruit ou si elle restait un légume quand même. J'ignorais tous ces choses sauf que jamais j'avais pensé que j'ignorais avoir brisé le cœur d'une femme. « J'aurais voulu ne pas être aussi aveugle. » Entre deux remords, Lily était atterrie dans mes bras comme un cri du cœur. « Chut ma fleur, je reste. Je reste aussi longtemps que tu le voudras. J'ai des histoires à l'infini à te conter. S'il m'en manque, j'en inventerais pour rester quelques minutes de plus. » Ma femme savait reconnaître les vérités parmi mes exagérations, mais jamais elle ne les relevait. Elle préférerais se laisser bercer dans un berceau de mots. « Sèche tes larmes ma jolie. Je suis là. » Je soupirais en appuyant ma joue sur le dessus de sa tête. « À la maison. » J'avais pris la décision de revenir à Bowen. Essayer de m'établir. Plus jamais je ne causerais les larmes d'une femme par mon départ. Je ne voulais plus voir mon reflet dans un regard débordant de larmes. «  J'espère continuer à trouver les mots parce que c'est la seule chose que j'ai à t'offrir. Je n'ai ni argent, ni connaissance si ce n'est qu'un peu de prose. »  Du bout des doigts, je caressais ses mèches brunes qui avait le pouvoir de se caraméliser au soleil. Je ne pouvais pas mettre de mots sur ce que nous vivions – je n'avais jamais réussi de toute manière- ,mais une part égoïste en moi espérait que ça ne change jamais.
  

Tu te laissais aller dans ses bras. Tu étais bien contre lui, retrouvant son odeur. C'était un peu comme un cocon, retrouver une odeur familière, un corps dont tu avais l'habitude d'enlacer il y a des années de ça. Tu reniflais une dernière fois, profitant de chaque seconde passée contre lui, de peur qu'il disparaisse à nouveau si tu le lâches. C'était peut-être idiot, mais il avait bien disparu comme ça la première fois. Qu'est-ce qui pouvait l'empêcher de faire ça une nouvelle fois ? « C'est le passé maintenant Noé, on ne peut plus vraiment le changer. » avais-tu dis en relevant ton regard vers lui, les yeux encore humides. Tu avais cessé de pleurer, mais il y avait encore les traces. Tu ne pouvais pas les faire disparaître aussi facilement, même si un sourire s'étirer sur ton visage en l'entendant te dire qu'il était à la maison. Oui, il l'était, mais celle-là, n'étais plus vraiment la sienne. Elle avait déjà du mal à être la tienne parfois. Elle resterait toujours la maison de ta mère. La maison que ta mère t'avais légué pour que tu puisses fonder une famille. Grandir et vieillir. Peut-être même y mourir. Tu verrais bien avec le temps, mais tu ne te sentais pas à ta place parfois. « Je n'ai jamais eu besoin de plus, et tu le sais bien ! » Tant qu'il était là, il n'avait besoin de rien de plus. Tu n'attendais rien de lui, ni avant, ni jamais. Tu ne demandais qu'un peu d'amour. Rien de plus, tu pouvais vivre avec aussi peu. Mais souvent, c'est le peu d'amour qui posait problème, parce qu'on arrive pas à te le donner. Sauf Zach. Lui savait te le donner et pas qu'un peu, c'est peut-être pour ça que tu l'aimais aussi follement. « Tu veux manger quelque chose ? » demandais-tu d'une petite voix, relâchant un peu la pression que tu exerçais sur son corps. Il était temps pour toi de le lâcher. Il avait promis de rester te conter des histoires, et tu lui faisais confiance. Et puis tu devais passer un chiffon sur ton visage pour te rafraîchir un peu. « Alors dis-moi tout, Noé, où étais-tu pendant toutes ces années ? » Tu attrapais ton verre d'eau pour t'en resservir un autre.

Ma lily était beaucoup trop clémente avec moi. On ne pouvait rien changer, mais je pouvais essayer de me rattraper. Je la regardais pour la centième fois en quelques minutes enfin que son image imprègne ma rétine de façon définitive. " As-tu un peu de confiture à la rhubarbe?" demandais-je plein d'espoir. Cela avait toujours été mon point faible. Lorsque la jeune femme m'avait posé la question, je m'étais lançai dans le récit de mes aventures.« J'ai passé un bon moment en Argentine dans les centres d'accueil spécialisés pour enfant. » J'y avais noyé ma peine en m'occupant d'enfant handicapé. Même si je ne me voyais pas être père, j'adorais m'occuper de ceux des autres. Ils me comprenaient bien plus que la majorité des adultes. «  J'ai fait un tour dans plusieurs pays d’Afrique. » J'avais chercher à me dépaysé au maximum. «  Et surtout, je suis retourné chez mes parents en Gaspésie. »  Mes parents ne m'avaient plus vue depuis longtemps, Lily devait s'en souvenir. J'avais fait le monde entier en évitant minutieusement mon propre pays. "  Un jour, j'aimerais t'amener au Togo." Avouais-je en fuyant les jolies prunelles de la brune.  "Me laisserais-tu te sortir comme le mari que j'aurais dû être?" Je voulais me pavané comme un roi avec cette reine à mon bras. Un homme normale offrait des bijoux. Moi, je n'avais que des gamins paumés et des rêves à offrir. Je regrettais le mal que j'avais fait à Lily. Les années passées à bowen avait été si focalisé sur une gamine mourante que j'avais à peine vécu de mon côté. Il y avait eu une jeune -trop jeune- femme accrochée à mon bras et je ne lui avait à peine donné l'attention qu'elle méritait. Je n'avais pas savouré chacun de ses sourires tendres, ni porté attention aux papillons de son estomac. Sans Mila pour me retourner l'esprit comme un pauvre homme, je voyais ce que j'avais manqué. Évidement, Lily avait vieillit. Cela sautait au yeux malgré que son visage semblait peint dans un air éternellement enfantin qui lui donnait un charme incontestable. "J'aimerais bien faire les choses, pour une fois." dis-je conscient de la sensibilité de ma demande. Elle pouvait bien me remballer avec mes demandes. 7 années sans nouvelle et moi...moi je lui mendiais un peu d'attention. Je me sentais comme un lâche réclamant le paradis.