Liloé. Is it too late to apologizes?

C'était une requête à laquelle tu ne t'attendais pas. Mais c'était Noé, il était toujours aussi imprévisible. C'était peut-être ce qui t'avait le plus plu chez lui, ainsi que son naturel à raconter des histoires. Au point qu'à force, toi aussi tu te racontais des histoires. « Tu te moques de moi, si je te dis que j'en achète toujours un pot ? » C'était ridicule non ? Acheter de le confiture pour un homme qui avait quitté la maison, il y a maintenant sept ans. Comme si ça allait le faire revenir. Tu aurais pu te laisser après la première année, surtout, que tu n'en mangeais que très peu et que ça finissait bien souvent à la poubelle, mais tu n'avais jamais pu te résoudre à le faire. A arrêter d'en acheter. Avec le temps c'était devenu machinal, il n'y avait plus les mêmes sentiments qu'au départ. « Tu n'as pas chômé dis-moi. Tes parents vont bien ? » demandais-tu curieuse. Il ne t'avait pas souvent parlé d'eux, mais tu savais que ça faisait un moment qu'il ne les avait pas vu. Tu l'enviais un peu d'avoir la chance de les avoir encore et de ne pas profiter d'eux. Alors que toi tu regrettais chaque jour ta mère. Et ton père ? Tu avais appris depuis peu qu'il existait. « Tu sais que j'aurais pu te suivre à l'autre bout du monde si tu me l'avais demandé. » Peut-être pas pour toujours, mais tu l'aurais suivi, ça c'était certain. Tu aurais fait n'importe quoi pour lui, pour le garder dans ta vie et espérer qu'il puisse t'aimais un jour même si ce n'était qu'au dixième de ce que toi tu l'aimais. « Bien sûr que j'accepte, mais Noé, j'ai quelqu'un dans ma vie. Je ne dis pas ça pour te rendre jaloux ou quoi, je veux juste que tu le saches. » Comme s'il allait se battre pour toi. Pour être le mari qu'il devait en t'aimant de tout son être. Tu ne savais vraiment pas à quoi t'attendre avec Noé. Si tu l'avais connu un jour, tu savais aujourd'hui qu'il était un homme différent. Que tu étais une femme différente. A une époque tu aurais pu décider de l'attendre et de devenir none tant qu'il n'était pas revenu, mais tu avais choisi de vivre ta vie. Et tu avais rencontré Sloàn, Milo, et tant d'autres. Tu ne pouvais pas faire la liste de tout ceux pour qui ton coeur avait brûlé mais il était clair  « Alors on va faire les choses bien. C'est une promesse, Noé. » Tu te hissais sur la pointe des pieds pour lui déposer un baiser au coin des lèvres. C'était ton mari, c'était un geste tendre. Le seul qu'il n'y aurait jamais entre vous.

• Je la regardais avec un petit sourire en coin.  Si seulement elle savait à quel point je l'imaginais dans chacun de mes contes. Lily était la fée que les enfants adoraient, la Reine blanche que les mères enviaient et l'amazone dont les pères rêvaient. Sa beauté et ses sourires avaient voyagé avec moi. «   Je ne pourrais pas me moquer ma fleur de papier. » révélais-je les yeux perdus dans mes propres souvenirs. Je me levais comme un automate pour retourner vers l'entré où j'avais abandonné mon sac de randonné avant retourner dans la cuisine avec. Ce que je cherchais était dans le fond. « Ils sont vieux. J'avais jamais réalisé. » Soupirais-je toujours aussi peu confortable à parler de mes géniteurs. Les voir dans une chaise berçante devant la mer capésienne toujours aussi amoureux avaient été un véritable coup de massue. L'amour soufflait leurs noms comme un évidence née de cinquante-trois années de mariage. Pour la première fois de ma vie, je voyais les rides se dessiner dans de petite pattes d'oie dans le creux du visage de ma mère. Penser à la mort d'un parent était simplement odieux. Dans l'imaginaire, une mère ne pouvait qu'être éternelle. Elle guérissait tout les blessures avec la force d'une armé. La mort ne pouvait pas lui faire peur. Mon père semblait un peu plus solide, mais je voyais qu'il ne voulait pas faiblir devant nos regards. Je n'avais pas cru qu'un détour au Québec me perturbe autant. Leurs vieillesses avait fait partie de l'équation de mon retour. Je voulais aussi pouvoir m’asseoir sur la plage, la peau toute fripé et la voix chevrotante avec ma femme.   Si je ne m'étais jamais posé de question sur ma relation avec Lily avant cela, maintenant je voulais savoir. Je voulais la connaître comme la femme qu'elle était en ce moment et non plus comme seulement une femme. «  Je vais t'y amener un jour. » Déclarais-je confiant. « Je t'amènerais à l'autre bout du monde où les anciens disent que l'on peut tomber. On dansera sur la limite de la terre. »  J'allais trouver le bout du monde sur une terre ronde pour ses beaux yeux et lui prouver que je n'avais pas si changer que ça.
  
  Suite à mon discours, je replongeais dans mon sac toujours frustré de ne pas trouver ce que je cherche. J'écoutais évidement ce que la brune me racontait. Elle avait un homme. Évidement. Mon regard se déposait mon ma main qui s'était enfin refermer sur un livre usé par le voyage que je lui avais fait subir. Notre anneau de mariage brillait contre la couverture. « Laisse-moi profiter de mon titre de mari. Je serais sage . Je ne demanderais rien qui pourrait le blesser et si finalement, tu me demandes de te rendre  ma bague. » Mes lèvres se pinçaient devant mon imagination qui s'emballait. « Je le ferais avant de m'éloigner aussi loin que tu le veux. » Je glissais le livre jusqu'à la jeune femme. On pouvait encore voir malgré les coins tordus  le titre Contes des milles et une nuits. Le livre n'était pas des toutes premières jeunesses. Il avait vue les années défilées dans une petite maison en carton du tiers monde avant d'être vendu pour une bouché de pain. « Je l'ai acheté à une enfant qui adorait regarder les images du recueil. Elle m'a demandé si j'avais une Shéhérazade dans ma vie et m'a fait promettre de lui donner. » Je baissais les yeux sur mes mains « Tu vois. Il y a des gens qui achète de la confiture et des gens qui trainent un livre dans le fond de son sac pendant presque 5 ans. » Lorsque je relevais les yeux, ma Lily s'était rapproché de moi. Sa voix chargée de promesse atténuait un peu la peur d'être mi à la porte. « Merci. » Chuchotais-je avant de sentir des lèvres se poser si près des miennes. Comme un vieux réflexe, mes yeux s'étaient fermés pour apprécier le contacte. Tout n'était pas perdu.
  

Tu l'écoutais parlé de ses parents, tu aurais aimé les revoir. Tu ne savais pas si votre mariage avait été approuvé, puisque c'était un peu étrange au début, vous n'étiez pas vraiment attirés par l'autre, enfin surtout lui. Toi tu n'avais pu t'empêcher de l'aimer à la première histoire. Mais ils t'avaient paru sympathiques. Ces parents étaient un modèle pour toi. Tu ne savais plus le nombres précis de leur mariage, mais c'était ton espoir à toi aussi, d'épouser un homme avec qui tu passerais la fin de ta vie. Ce qui n'avait pas vraiment marché avec Noé. « J'en saurais honorée. J'ai toujours rêvé de danser de danser au bout du monde. » Maintenant qu'il était là, tu savais que s'il devait partir, tu t'arrangerais toujours pour partir un peu avec lui. Pour découvrir le monde, les milles et unes merveilles dont il t'a déjà parlé. Tu serais prête à le suivre n'importe où, comme si tu appuyais sur le bouton pause dans ta vie, pour aller vivre une autre vie avec Noé et revenir ici un instant - des années - plus tard pour reprendre le cours de ta vie. C'était une pensée égoïste, surtout envers Zach qui apprécierait peu que sa petite-amie se fasse la malle avec son mari pendant un mois ou deux. Toi même tu ne l'imaginais pas, mais tu ne pouvais t'empêcher d'y rêver. « Il me faudra un peu de temps, je ne veux pas prendre une décision sur un coup de tête.. Mais je t'assures que tu seras le premier à le savoir. » En même temps tu voulais qu'il soit le combien ? Il était ton mari, la décision portait sur votre mariage, c'était normal que ce soit lui le premier à le savoir. Ou ce serait malheureux s'il venait à être mis au courant le dernier. Tu étais un peu idiote parfois sans prendre le temps de réfléchir à tes mots, mais tu savais qu'il n'y ferait pas de remarque. Tu ouvrais les yeux en grand en voyant le livre qu'il te tendait. Un livre abîmé par le temps, un livre que tu sentais vieux, mais tu ignorais combien de temps il pouvait bien le transporter. Son histoire était touchante, savoir que tu étais sa Shéhérazade, sa princesse des milles et une nuits. Ça te retournait la tête, te bouleversait le cœur. Que devais-tu penser de lui ? Que devais-tu attendre de lui ? Et surtout, qu'espérais-tu avoir ? Tu n'en avais pas la moindre idée. Tu sentais les larmes te prendre aux tripes, tu étais beaucoup trop émue par tout ça. « Je.. Noé, tu n'imagines même pas à quel point tout ça compte pour moi ! » Tu t'étais réfugiée dans ses bras pour laisser couler quelques larmes silencieuses, heureuse qu'il ait pensé à toi. Pendant 5 ans il avait sur lui, un livre pour toi. Signe qu'il ne t'avait pas oublié. C'était une des plus belles choses qu'on puisse t'offrir. Savoir que tu comptes dans la vie de quelqu'un, qu'il pense à toi et qu'il n'est pas capable de t'oublier. « Je ne pourrais jamais te remercier assez.. » Le remercier de quoi ? De chambouler ta vie ? De te donner peut-être de faux espoirs ? Pourquoi fallait-il que tu te laisses attendrir par un vieux bouquin qui n'y ressemblait presque plus ? Pourquoi devais-tu être aussi sensible au charme d'un de tes vieux amants ? Tu l'ignorais, tu t'en foutais même. Tu balayais toutes ces questions, tu ne devais plus penser. Laisser ton coeur te guider. Fermer les yeux sur ce que pouvait te dire ta raison. Tu en avais marre de l'écouter. Et puis Noé avait promis de ne rien tenté, tu voulais juste passer un moment avec lui comme avant. Quand vous étiez plus jeune, quand vous étiez complices et que vous partagiez tout. Pour un soir, tu voulais juste être Mme Cyr.

Elle était belle Lily. Ses yeux pétillants par mes idées folles, son esprit toujours prêt à me suivre dans mes plus grand délire et sa force tranquille. Je n'avais jamais remarqué à quel point ses espoirs glissaient sur la peau de son visage comme une deuxième peau. Je pouvais promettre la terre entière pour le sourire fragile sur ses lèvres. J'avais de la chance puisque ma femme approuvait l'idée de me laisser une deuxième chance. C'était pour moi le moment pour la connaître véritablement et d'apprendre à l'aimer comme une femme et non comme l'amie qu'elle avait toujours été ou comme une amante occasionnelle. Maintenant que je la regardais, j'étais surpris de ne l'avoir jamais consciemment envisager comme une véritable passion. Un sage sur la route m'avait dit que l'on devait partir pour comprendre.  Les mots ne m'avait jamais atteint jusqu'à aujourd'hui. « Tu fais de moi un homme heureux ma Fleur de papier. » Souriais-je doucement. Je ne voulais pas qu'elle laisse son copain pour  moi. Pourtant, j'espérais qu'elle me permette de la courtisé un peu. Hors de question de briser son couple, je n'espérais que quelques regards empreint de douceur. Avec un peu de chance, je pouvais être la personne pour la rendre heureuse comme lors de ses années sur la plage. J'allais attendre mon tour. Du moins, si il n'était pas déjà passé. Je refusais de me l'avouer, mais j'entendais le ronronnement de la jalousie dans ma poitrine. Comment pouvait-elle se contenter d'un gamin alors qu'elle était mariée à un homme? Ma fuite était sûrement la principale réponse. Je devais confesser que, malgré notre relation ambiguë, j'étais un peu possessive envers ma femme. L'idée de la voir heureuse ailleurs ne me rebutait pas, mais je préférais l'avoir heureuse avec moi. L'histoire de la marmelade m'avait rappeler le recueil que j'avais traîné toute ses années avec moi. Un poids réconfortant qui allait sûrement me manquer un peu. Pourtant sa perte n'était rien à côté de la réaction de Lily.  La joie avait éclatée sur son visage en même temps que des larmes. « Pourquoi pleures-tu? Sèches tes larmes ma chérie. » De retour dans mes bras, ma princesse laissait couler des larmes qui j'espérais était loin de la tristesse. « Connais-tu l'histoire de Shéhérazade? » Du bout des doigts j'écartais ses cheveux qui risquait d'être trempés d'eau salée.

«  Le roi Perse Shahryar faisait partie de ses hommes malchanceux qui ont goûtés à la torture de l'adultère. Fou de douleur, il avait fait exécuté sa femme pour se venger. Évidement puisqu'un Roi ne peut rester seul pour régner, il s'était choisit une nouvelle femme avec qui il a consommer sa nuit de nuit. Au matin, dans l'espoir de ne plus jamais être trompé, le Monarque Perse l'avait envoyé à la potence. Rapidement, les femmes s'étaient enchaînées avec le même triste sort. Un jour, la fille aînée du grand Vizir s'était présentée d'elle même au roi pour être sa femme. Shéhérazade aussi intelligente que belle avait pensée à un plan infaillible. Ainsi à sa nuit de noce, la jeune femme avait conté une histoire au Roi, mais s'endormit malheureusement sans pouvoir lui offrir la fin. Évidement, le lendemain, Shahryar avait renoncé à faire tuer Shéhérazade puisqu'il espérait avidement connaître la fin des péripéties du héro de la veille. La jeune femme réussit à tenir le Roi perse en halène pendant mille et une nuit dans lesquels il s'était attaché à elle. Après tout se temps avec Shéhérazade, il avait dû remettre en question ses résolutions de pendaison. Finalement, Shahryar avait choisit de garder la jeune femme à ses côtés. » J'espérais que ma diversion à ses larmes avait fonctionné. Normalement, cette technique marchait, mais j'étais un peu émotif moi aussi. « Ils vécurent heureux, cela va de soi. » Par réflexe, j'avais enfoui mon nez dans les cheveux de Lily. Malgré tout le temps, elle sentait la même chose. «  Ne me remercie pas. » Avoir ma fleur dans les bras me permettait de mettre un silence sur toutes mes pensées qui normalement se bousculaient dans ma tête. Elle m'offrait un silence agréable. Délicatement, j'attrapais le visage de la jeune femme entre mes deux paumes. De mes pouces, j’effaçais les dernières larmes qui ravageait son si beau visage. « Fait ce qui est le mieux pour toi Lily-Anaëlle. Je veux ton bonheur. » Dis-je en reconnaissant mon manque d'originalité au fils des mots. J'en profitais pour me perdre dans ses yeux chocolats dans lesquels dansaient, lorsqu'on y regardait bien, quelques pépites d'or.

Comme d'habitude tu avais trop réagis, tu t'étais à nouveau jeté dans ses bras pour le serrer contre toi, pour être certaine qu'il était là et que tu pouvais profiter d'un câlin. Tu avais pleuré aussi, parce que ce livre signifiait beaucoup pour toi. Pourtant, tu avais une vie avec Zach. Tu ne devais pas tout mélanger. Tu ne devais pas te précipiter pour n'importe quoi non plus. Noé avait beau avoir un livre, il était parti sept années. Tu ne pouvais pas oublier, tu ne pouvais pas effacer la peine que ça t'avait causé, la douleur qui t'avait paralysé. « Parce que tu pensais à moi, ces cinq dernières années tu avais quelque chose pour te souvenir de moi.. » confiais-tu entre deux sanglots. Alors que toi, tu avais tout fait pour l'oublier. L'effaçant de ta mémoire pour ne plus souffrir, pour ne plus pleurer son départ. Tu avais trop erré dans les couloirs de ta maison à sa recherche mais il n'était jamais là. A chaque fois que le téléphone sonnait pendant presque une année, tu avais espéré que ce soit lui. Et puis un soir tu avais décidé que tout ça devait s'arrêter. Tu ne pouvais plus vivre ainsi, être un fantôme, passer tes nuits à pleurer un homme qui ne t'aimait pas. Tu le faisais bien trop souvent, c'était un de tes plus grands torts. Aimer plus qu'on ne t'aimer. Souffrir de l'absence de l'autre. Alors tu avais cloisonné un espace dans ton crâne, cachant tous les objets de Noé, pour vivre ta vie comme s'il n'avait jamais existé. C'était peut-être égoïste, mais à l'époque ça t'avait fait du bien. Puis tu avais pu rencontrer Sloàn. Milo-Peter, revoir Nelligan et puis Zach. Tu avais levé les yeux vers lui secouant la tête. Non, tu ne connaissais pas cette histoire et tu avais déjà un sourire sur les lèvres à l'idée qu'il allait te la raconter, tu aimais ça, les histoires. Surtout quand elles venaient de Noé. Il avait cette capacité à happer l'attention, à te projeter dans le récit au point que si tu fermais les yeux, c'était comme si tu étais l'héroïne de l'histoire. « C'est une si belle histoire ! » Tu repensais à ton échec avec lui. Si tu lui avait conté des histoires à ton tour, si tu avais réussi à le garder en haleine au long de votre relation, serait-il parti sans toi ? T'aurait-il laissé derrière-lui sans même prendre la peine de s'expliquer ? Tu ne le savais, tu n'étais pas bonne pour les histoires de toutes façons. Tu n'étais pas une princesse, tu n'étais pas Shéhérazade. Il n'y avait rien de mystérieux au contraire, tu étais transparente comme de l'eau. Ce n'était pas très difficile de te connaître, de savoir ce que tu penses ou ressens. Tu es juste fade et sans grand intérêt, d'autant plus que tu ne savais pas cuisiner. Mais il existait deux hommes pour qui tout ça n'avait jamais été important : Nelligan et Noé. Les deux hommes au centre de ta vie. « Merci Noé. Merci pour tout. » Tu esquissais un grand sourire, posant ta tête contre sa poitrine pour reprendre tes esprits, pour sécher les dernières larmes qui continuaient de sortir. Tu devrais sûrement faire un saut dans la salle de bain pour masquer les rougeurs autour de tes yeux si tu sortais avec lui ce soir. Il ne voulait rien de plus que ton bonheur et ce soir, tu étais heureuse.