Anton & Zoey ☆ Y a-t-il un docteur dans la place ?

Cela faisait à peine quelques jours que Zoey avait emménagé à Bowen et elle avait encore un peu de mal à prendre réellement ses marques … Elle ne connaissait pas la ville et essayait de se débrouiller du mieux qu’elle le pouvait…
Aussi, en cette matinée déjà douce et ensoleillée, Zoey s’était donc rendue au supermarché pour faire ses courses de la semaine avec sa fille, Louane. Elle avait en effet eu la chance de pouvoir emménager dès son arrivée dans un petit appartement meublé pour elles deux, mais il était évident que le frigo n’allait pas se remplir tout seul !

Mère et fille avaient donc pris le chemin des courses, Zoey tenant fermement la main de la petite Louane dans la sienne. Louane était à présent de plus en plus bavarde au vue de son âge et Zoey ne vit pas le temps passé, trop absorbée à surveiller sa fille et sourire face à ses histoire de jeune écolière.
Elles étaient à présent arrivées dans le supermarché. Zoey avait proposé à Louane de monter dans le caddie, comme à chaque fois, mais la petite fille avait préférée marcher, promettant à sa mère que si elle en avait marre, elle le lui dirait.
Les courses se déroulèrent ainsi paisiblement. Zoey avait en effet cette chance que la petite Louane ne faisait que très rarement de caprices, ce qui lui permettait de faire ses courses sans devoir s’arrêter à chaque rayon sous prétexte que la petite aurait pu trouver quelque chose qui l’intéressait. Le plus souvent d’ailleurs, c’est Zoey qui accompagnait Louane dans un rayon de gâteaux et parfois de confiseries pour laisser à la petite fille le loisir de choisir une sucrerie, récompense de sa capacité à être restée sage et attentive.

Zoey avait bientôt terminé l’essentiel de ses achats et se dirigeait avec Louane à ses côtés, vers les condiments, avant de vouloir enchaîner vers le fameux rayon sucré. Alors qu’elle avançait tout en poussant son caddie, la jeune maman se tourna vers sa fille et lui demanda si elle désirait quelque chose en particulier. Elle évitait de trop la gâter et surtout au niveau des bonbons, mais elle aimait bien lui faire ce petit plaisir de temps en temps...
Alors qu’elle attendait sa réponse et que la petite se creusait la tête pour trouver LE petit truc qui égayerait sa journée, elle ne fit pas attention où elle marchait et glissa sur une énorme flaque d’huile et s’étala de tout son long ! Une bouteille avait été renversée par un client négligent et le personnel n’avait visiblement pas eu le temps de nettoyer…
Zoey se précipita vers sa fille qui commençait à se mettre à pleurer. La petite n’étant pas spécialement difficile – sans pour autant être une casse-cou – Zoey commença rapidement à s’inquiéter de si elle ne s’était pas blessée ou cassée quelque chose. Elle s’agenouilla au niveau de sa fille, la prenant dans ses bras pour la réconforter. « Allez ma chérie ce n’est rien… » La jeune maman regarda autour d’elle, à la recherche d’une quelconque aide, la petite pleurant toujours dans ses bras, très certainement plus surprise que mal en point, mais Zoey restait une maman avant tout, et qui plus est des plus protectrices ! Elle avait voulu se relever avec l’enfant, mais toutes deux se trouvaient à présent en plein milieu de cette flaque d’huile et Louane ne cessait de gémir, se plaignant d’avoir mal à la jambe…

Zoey tenait toujours dans ses bras sa petite puce qui pleurait. Elle tentait, tant bien que mal, de sortir de cette flaque d’huile, patinant plus qu’autre chose et étalant un peu plus l’huile autour d’elles deux. Louane continuait de gémir tout en se tenant le genou ce qui ne rassurait pas spécialement Zoey qui savait que sa fille ne pleurait jamais sans raison ! Déjà bébé, ses pleurs étaient quasi inexistants, alors avec le temps, elle savait qu’ils étaient forcément signe d’une douleur ou d’un problème. Mais en maman qui se veut rassurante - bien qu’au fond d’elle-même, le stress commençait à la gagner – Zoey tentait de calmer la petite Louane avec des paroles qui se voulaient réconfortantes…

Zoey n’était pas non plus du genre à s’énerver facilement sans raison, bien au contraire. Mais instinct de protection de maman ou pas, appelez ça comme vous voudrez, elle ne put s’empêcher de ressentir un certain agacement à l’encontre du magasin et de ses employés qui n’avaient pas nettoyé le sol. Elle savait bien, au fond d’elle-même, qu’ils n’y pouvaient rien et qu’il s’agissait simplement de la négligence d’un client distrait, mais un sentiment léger de colère commençait à la gagner alors qu’elles pataugeaient dans l’huile. Elle allait d’ailleurs montrer son mécontentement en interpelant le premier employé venu lorsqu’un homme s’approcha d’elle et de sa fille en lui demandant si tout allait bien. Elle était sur le point de lui répondre sèchement que non, ça n’allait pas ! Comment est-ce que ça pourrait aller ?! Sa fille était tombée, s’était probablement blessée, son petit bébé qui pleurait… Elles baignaient dans l’huile, ce qui soit dit en passant, n’était pas des plus charmants ! Donc non ça n’allait pas ! Mais alors qu’elle allait déverser sa colère, sa peur auprès de cet homme qui ne semblait vouloir qu’apporter son aide, elle se ravisa au dernier moment lorsqu’elle vit les gestes doux qu’il avait envers Louane, s’inquiétant visiblement réellement de l’état de la petite fille… « Je… Non…. Enfin oui… » commença-t-elle par balbutier avant de reprendre avec un peu plus de contenance : « Je veux dire, oui… Elle a glissé sur cette flaque d’huile ! Je ne sais pas si elle s’est blessée, si elle a quelque chose de cassé… Elle n’est pas du genre à se plaindre en temps normal vous savez… »

L’homme écoutait attentivement ce que lui disait Zoey qui s’était radoucie quelque peu d’ailleurs. En effet, l’infime sentiment de colère qui l’avait gagné quelques instants plus tôt s’était éteint alors que cet homme tentait de comprendre ce qui c’était passé et lui apprenait par la même occasion qu’il était médecin et qu’il pouvait donc ausculter Louane pour voir ce qu’elle avait. A cette annonce, Zoey ressentit un début de soulagement. Certes, Louane pleurait toujours et elles étaient toujours toutes deux au beau milieu de la flaque d’huile, mais – le hasard avait pour une fois fait bien les choses – elles se trouvaient face à un médecin qui pourrait ainsi prendre en charge Louane s’il le fallait, bien que Zoey espérait qu’il n’y avait rien de grave… « Vraiment ? Ca ne vous dérangerait pas ?? » se contenta-t-elle de lui répondre en guise d’approbation. Elle regarda tour à tour le jeune homme et sa fille, avant d’ajouter à l’intention de cette dernière : « Tu as entendu ma chérie ? Le monsieur est médecin. Il va regarder ce que tu as et vérifier que tout va bien, d’accord ? Ne pleure plus ma chérie. Tout va bien se passer… » Elle se voulait rassurant à l’égard de sa fille, mais en réalité, la panique commençait doucement à la gagner comme à chaque fois qu’elle devait avoir à faire avec une personne du corps médical…

Après qu’elle ait eu accepté que le médecin ausculte sa fille et qu’elle ait tenté de la réconforter avec quelques paroles rassurantes, Zoey accepta une nouvelle fois l’aide de l’homme pour sortir – enfin – de cette flaque d’huile avec Louane. Il leur proposa également de sortir du magasin afin de s’installer sur les bancs situés aux abords. « Pas de soucis, je vous suis. Vous avez raison, ce sera plus pratique… »

Alors que Zoey eut un bref moment d’hésitation se demandant comment elle allait faire pour tenir sa puce dans ses bras – Louane s’était en effet réfugié dans les bras rassurants de sa maman depuis qu’elles s’étaient relevées toutes deux – et pousser son caddie dans le même temps. Mais elle n’eut pas à y réfléchir bien longtemps. En effet, le jeune médecin, après s’être inquiété de son état à elle-même et s’être présenté à Louane, se proposa spontanément de s’incomber de cette tâche, ce qui facilita considérablement les choses à Zoey, il faut bien le dire.
Sa colère s’était à présent totalement dissipée face à l’extrême gentillesse dont faisait preuve cet homme qui leur était pourtant totalement inconnu quelques minutes plus tôt. Elle le suivit donc jusqu’aux caisses, se laissant presque guider jusqu’à la sortie du supermarché.

Tous trois s’installèrent sur un banc que le médecin leur avait indiqué. Avant qu’il ne commence à regarder si la petite puce n’avait rien, Zoey s’adressa à sa fille une nouvelle fois pour la rassurer « Allez ma chérie, tu laisses le docteur regarder que tout va bien pour toi ? » Louane regarda tour à tour sa mère et le médecin et se laissa faire sans broncher. Elle ne pleurait plus depuis un moment déjà et acquiesça pour montrer qu’elle avait compris ce que le médecin venait de lui expliquer.
Tout en auscultant Louane, le médecin affirma à Zoey qu’elle n’avait rien. Même si elle avait tenté de dissimuler son inquiétude, elle ne put s’empêcher de laisser échapper un soupir de soulagement. « Une poche de glace ? D’accord, très bien. Je ferai ça dès notre retour ! ». Elle sourit à sa fille tendrement : « Tu as entendue ça ma chérie ? Tout va bien, tu n’as rien. »
La petite n’avait presque pas parlé depuis la sortie du magasin et lorsque le médecin lui proposa une glace en récompense, un immense sourire s’afficha sur son petit visage d’enfant. Elle se tourna aussitôt vers Zoey : « Maman, je peux ? Dis je peux avoir une glace ?? » Elle savait qu’elle ne devait rien accepter sans l’accord de sa mère, ce qui fit rire cette dernière, qui commençait à se détendre peu à peu. « Oui mon cœur, si le médecin te propose, tu vas pouvoir en avoir une ! » « Alors j'en veux bien une à la fraise s'il te plaît Monsieur » se contenta de réponse la petite puce tout sourire. Zoey lui sourit tout en lui tendant la main, à présent que la petite s’était relevée sur ses deux pieds. « Oh oui, pardon ! Je ne me suis pas présentée… » Elle lui tendit la main pour le saluer même s’il était déjà un peu tard pour ça. « Je m’appelle Zoey ! Zoey Hellington, et vous ? » Elle baissa les yeux, un peu honteuse d’avoir paniqué si vite… « Oh, pourquoi pas! C’est gentil, merci... Désolée hein… Mais vous savez, j’ai toujours peur qu’il lui arrive quelque chose… »

Tout en prenant le chemin du glacier, que Zoey n’avait pas encore repéré d’ailleurs, le jeune médecin et elle prirent le temps de discuter pour faire connaissance. « Non, du tout… Nous avons emménagé en mai dernier Louane et moi… Et vous, vous êtes médecin traitant ici ? »

Lorsque Zoey se présenta au médecin et qu’il en fit autant, ce dernier s’inclina légèrement pour la saluer et Zoey ne put s’empêcher de penser qu’il était très certainement issu d’une famille dont l’éducation n’était pas à revoir, sans hésitation. Elle lui sourit en retour.
Alors qu’ils continuaient à marcher tranquillement vers leurs glaces bien méritées, Anton la rassura en lui disant qu’il ne la jugeait pas en mal, bien au contraire et qu’il préférait même une mère comme elle plutôt qu’un parant dont la santé de son enfant l’importait peu. Même s’il lui avait dit de se détendre un peu puisque tout allait bien à présent, Zoey ne put tout de même pas s’empêcher d’ajouter pour sa défense « C’est gentil à vous… Mais vous savez, en soit je n’aime pas être trop surprotectrice avec elle mais le fait que je sois seule à présent pour m’occuper d’elle… » Elle se stoppa là. Elle avait failli faire référence à Maëlys mais elle ne le faisait jamais en présence de Louane qui ignorait tout de l’existence de cette grande sœur disparue bien trop tôt… Et puis, après tout, elle venait seulement de faire connaissance avec Anton. Certes, il était médecin mais elle n’allait tout de même pas lui déballer sa vie de la sorte… Ça ne se faisait pas…

Ils arrivèrent chez le glacier et Anton lui apprit que lui aussi était ici depuis Mai, sauf que lui y avait déjà vécu visiblement. « Ah vous connaissez déjà l’Australie alors ? Mais vous n’êtes pas natif d’ici si je ne me trompe pas, si ? » Elle n’avait pas voulu trop le questionner sur les raisons de son retour, cela ne la regardait pas… Elle n’aimait pas paraître trop intrusive dans la vie privée des gens, mais elle était presque certaine que le médecin était, tout comme elle, un expatrié.
Après avoir passé la commande pour Louane qui avait les yeux emplis d’étoiles face à tant de parfums différents, Anton questionna Zoey. « Oui je veux bien. Noisette pour moi s’il vous plaît. » Louane attendait elle aussi, sagement et sans un mot sa glace. Une fois leur commande servie, Zoey tendit sa glace à la petite puce et n’eut pas besoin d’ajouter quoique ce soit que la petite se tournait déjà vers le médecin : « Merci monsieur le docteur ! » Zoey sourit à sa fille, le regard attendri et toutes deux suivirent le médecin au-dehors pour profiter du beau temps qui régnait encore ici.
Anton lui apprit par la suite qu’il était en fait spécialisé en pédiatrie. Quelle chance elles avaient eu de tomber sur lui au supermarché ! Il leur expliqua également qu’il travaillait en Angleterre habituellement. Zoey ne put s’empêcher de sourire, elle avait en effet vu juste, il n’était pas natif d’ici ! Elle se contenta seulement de lui demander : « D’accord. Et vous êtes là pour combien de temps du coup ? C’est toujours utile d’avoir un pédiatre dans ses contacts ! »

Louane, quant à elle, tenait fièrement son cornet dans ses mains, veillant à ne pas le faire tomber et ne pas perdre une goutte de glace et lorsque le médecin lui demanda si ça lui plaisait, la petite, tout sourire lui répondit que « Oui, elle est super bonne !! »
Et alors que Zoey s’apprêtait à répondre à son tour à sa fille, elle n’en eut pas le temps. Le jeune médecin fit soudain la brillante remarque que tous deux avaient tout bonnement et simplement oubliés leurs courses aux abords du parking ! Zoey n’eut pas le temps de réagir qu’Anton était déjà parti vérifier que tout était encore là-bas ! En effet, avec tous ces évènements, Zoey s’était totalement déconcentrée et en avait oublié son plein de courses ! Décidément, cette journée aurait été riche en émotions ! Mais fort heureusement pour eux, tout était encore là ! Anton, qui était plus grand et plus rapide que Zoey, avait déjà pu vérifier tout ça. Une chance qu’ils ne s’étaient pas trop éloignés tout de même… Le jeune médecin se permit même de charrier gentiment la jeune maman qui lui répondit en riant : « Euh… Je n’irai pas dire ça… Surtout aujourd’hui ! Mais on va dire qu’il ne pouvait pas m’arriver que des malheurs en une seule et même journée tout de même ! »