Comme au bon vieux temps ft. Adrian

Je ne le pensais pas une seule seconde, j’aimais que véritablement l’embêter et ça me convenait de le faire de cette façon. Elle ne tardait pas à me parler d’infliger une peine, ce qui me surprenait grandement. Et elle en venait à la réalité avant même que je ne m’y oppose. « Oui, tu flippes, Max. Et c’est tout à fait normal, dis-toi qu’il flippe peut-être aussi. Alors prends toi une paire de couilles – idéalement, pas les miennes – et ça ira après. » Je me moquais d’elle, en fait... Je préférais plutôt dire que je riais de la situation, de son côté loufoque. Maxine en soit n’était pas quelqu’un désagréable et pas trop susceptible. Je m’en amusais donc. Je ne tardais pas non plus à m’amuser alors qu’elle gigotait. « Tu sais, plus tu bouges, plus je serre. » Et elle le savait... Évidemment je n’arrêtais pas, elle ne le disait pas correctement. Je vous jure, de nos jours, la politesse se perd... Elle se laissait finalement faire alors que je continuais d’avancer malgré ses menaces. « Oh, je t’en prie. Je vais porter le même t-shirt pour les prochains jours alors gâte-toi, darling. » Je ricanais presque méchamment. Je la reposais finalement sur le sol après quelques minutes. « Sacrée Max! Tu me donnes du fil à retordre! » m’exclamais-je en riant de plus belle. « Et donc, tu vas faire quoi après t’être fait pousser une paire de couilles? » C’était une vraie question alors que je m’installais sur un banc non loin avec Einstein qui réapparaissait sur le pied du banc où il avait dormi sagement.

L’amour et Maxine, l’amour et Adrian. Franchement, toute cette saga, ça faisait trois entités distinctes : Max, Adrian et l’amour. C’était ce que j’en avais déduis. Moi, je n’y croyais pas une seule seconde. Enfin, pas avec Sienna. Avec Sienna c’était une compatibilité impressionnante, mais de là à dire de l’amour... Je répondais ‘moi aussi’ à ses je t’aime et ça me convenait amplement. Et puis le mariage, bon je vivais avec. Elle aussi était d’une famille aisée, c’était presqu’un mariage de convictions. « Bien m’sieur, donc, pas prendre tes couilles et pas flipper... Bon résumé, il me semble. » Je secouais négativement la tête. « Tu dois aussi te faire pousser une paire de couilles, j’te l’ai dit. Parce que pas flipper c’est bien, mais ça prend du courage pour avancer, Max. Et ça, tu l’sais bien mieux que quiconque. » commentais-je donc. Alors qu’elle était maintenant haut perchée, elle ne semblait pas comprendre alors que j’ouvrais la bouche j’entendais mes mots préférés : « Okok, j’ai compris, je me tiens tranquille. » Je riais. Et je réalisais à quel point j’adorais Max sans la reposer au sol, je continuais d’avancer. Elle me disait que si c’était presqu’un ange, je m’ennuierais et je la laisserais tomber. Je secouais la tête négativement. « Tu sais très bien que ange ou diablesse, j’t’accompagnerai dans tes folies. » Et elle le savait plus que très bien. J’posais ma question gentiment et elle me demandait d’arrêter de parler de couilles alors que je riais de bon cœur avec elle. « Pour toi? Jamais! COUIIIILLES! » voilà que le sans-abri était encore plus débile. « Te marier et avoir beaucoup d’enfants? » Que j’répète en m’étouffant presque. « Tu sais que même moi, j’crois pas à ces âneries. » Et j’étais marié, ouaip. Bonjour les contradictions! Je la laissais s’installer sur le banc pas trop loin. « C’est déjà une bonne idée. Tu sembles avoir un demi plan. » commentais-je en caressant Einstein. « Couilles. » J’aimais la faire chier. Je lui faisais un grand sourire d’enfant. Il n’y avait pas qu’elle qui se permettait de jouer à la gamine! « Bref, on retourne quand à Sydney? » Que j’lui demande, évidemment que je fais parti du plan! J’allais même mettre mes activités de sans abri en veille pour elle.

Maxine se demandait comment allait Zelena et je haussais les épaules doucement. « Pourquoi tu l’appelles pas pour lui demander? » Je ne m’embarquerais pas dans ce genre de situation plus que je venais de le faire. Si elle avait ce genre de questionnements, pourquoi elle n’allait pas le résoudre en posant une simple question? À mes yeux, c’était la pure évidence et pourtant, pour Max, ça semblait beaucoup plus complexe. Alors que j’gueulais des enfantillages, Maxine grogne parce que y’a des enfants et des mères. « Faudra bien qu’ils apprennent la vérité un jour ou l’autres, ces gosses. » C’était vrai, aujourd’hui ou demain, ça changeait quoi? Mon chien arrivait et réclamait des caresses. « Il s’habitue bien à la vie de CSDF. » Voyant son regard intrigué, je m'expliquais: « Chien de sans domicile fixe. » Puis, elle répondait finalement à ma question et je riais doucement. « Sans problème. Tu penses que tu pourrais passer rassurer ma mère et Audrina? Lui confirmer que j’suis toujours en vie et que j’ai pas perdu de poids, s’il-te-plait? » Les deux femmes de la famille avaient tendance à tout dramatiser et à s’inquiéter pour un rien. J’allais leur envoyer Maxine et ça allait bien se passer. « Et tu le sais, ma sœur t’adore, elle te croira. » C’était vrai. Et Dieu sait pourquoi, je n'avais pas mentionné ma femme.