welcome to heartbreak. (marley)

Si Harley c'est finalement décidé à programmer des visites d'appartements avec une agence, c'est simplement parce qu'elle avait promis de le faire à Milo. Cela faisait déjà quelques semaines qu'elle avait débarqué comme une fleur chez lui, en prétextant qu'elle préférait les pizzas aux sushis, traduction elle préférait venir chez Milo que de se rendre chez son autre meilleur ami au Japon. Bien entendu, elle avait forcé Milo à l'accompagner pour la visite, soit disant parce que son avis était important vu qu'il risquait de passer pas mal de temps chez elle. Premier point négatif en entrant de l'immeuble, celui-ci était dépourvu d'un ascenseur et l'appartement se trouvait au troisième étage. Intérieurement elle était déjà en train de râler et de chercher les moindres défauts de l'immeuble. L'agente immobilière se lance en premier dans l'ascension des marches, elle n'était vraiment pas désagréable à regarder et les yeux appréciateurs d'Harley se posent sur son arrière train. Soudain son attention se braque sur Milo qui fait des gestes faussement chevaleresque dans sa direction. Elle le toise du regard sans bouger d'un centimètre. « Même pas en rêve, j'ai pas confiance ! ». Pour allier les gestes à la parole, elle croise les bras sur sa poitrine. Elle n'avait vraiment aucune envie qu'il s'en mette plein la vue en matant ses fesses, elle préférait de loin qu'il mate l'agente immobilière. Aussitôt qu'elle commence à gravir les marches, elle regrette de s'être remise à fumer récemment. Elle galère un peu pour suivre le rythme des grandes enjambées de Milo et se fait un peu distancée. Quand ils arrivent enfin au troisième étage, elle laisse échapper un ouf de soulagement. L'agente immobilière farfouille dans ses milliers de clefs pour trouver la bonne tout en donnant son speech de vendeuse à Milo. « C'est un trois pièces parfait pour un jeune couple... ». Il ne faut pas plus à Harley pour se mettre à pouffer de rire, ce n'était pas la première fois qu'on les prenait pour un couple ni la dernière, mais l'idée la faisait toujours autant rire. « Oula non, on est pas un couple. Puis il se fait plus très jeune non plus, il commence à avoir besoin de viagra le petit père. ». L'agente immobilière ne perd pas son sourire, mais rigole un peu gêné. Pour bien enfoncer le clou, Harley vient tapoter le ventre de Milo avec un sourire moqueur. Elle ne se lassait vraiment pas de se moquer des performances sexuelles de son meilleur ami.

15h. Milo quitte alors le bureau sous le regard outré et satisfait de Lyne qui n’aura cesse le lendemain de dire, à qui veut bien l’entendre – soit plus beaucoup de personne dans le bureau – qu’il n’est qu’un gros fainéant, pas étonnant qu’il était viré du poste de PDG de sa propre entreprise. Mais là c’est pour la bonne cause : il doit aller visiter un appartement avec Harley. Non pas qu’ils emménagent ensemble, non, pas encore. Elle a bien raison de faire appel à lui d’ailleurs, il a toujours eu un goût sûr il n’y a qu’à voir par son ancien appartement, le 11, un très beau bien pour un homme célibataire avec une cuisine refaite à neuf. Du grand luxe. Son actuel location, une maison, est quant à elle plus classique, une maison de banlieue comme on en fait tant.
L’agente immobilière, un 6 aux premiers abords selon Milo, les emmène donc visiter un appartement … sans ascenseur. Au troisième étage qui plus est. Il regarde Harley, il savait que ça pourrait être rédhibitoire. Il lui chuchote alors à l’oreille « Comptes même pas sur moi pour te porter tes pack d’eau » en rigolant tout en lui montrant, élégamment, les escaliers. Il finit par passer devant, appréciant alors la vue. Il s’était trompé, c’est un 7, minimum. Il retient un sourire quand elle mentionne la compatibilité entre l’appartement et un jeune couple. Encore et toujours on les prend pour un couple. Cela lui rappelle la nuit qu’ils avaient passée dans la suite nuptiale alors qu’ils allaient voir son père. Et bien sûr, Harley sort Milo de ses pensées en évoquant sa vie sexuelle. Il garde alors un eye-contact avec l’agente, tout en affichant un petit sourire narquois. « Elle en sait quelque chose la p’tiote ! » dit-il, lui donnant une petite tape sur les fesses comme petite piqûre de rappel de ces quelques derniers mois où, oui, il y a eu plus entre eux. « Et sinon le voisinage il est comment ? » dit-il tout en commençant à marcher avec l’agente immobilière. « Non parce que les anciens voisins de Harley était un couple dont l’homme passait son temps à tromper sa femme alors bon… si le voisinage est pas au moins aussi bien, je pense qu’on peut directement passer au prochain appartement sur la liste Elisabeth. Je peux vous appeler Elisabeth hein ? » dit-il, malicieux

Comme toujours, il prenait un malin plaisir à lui rappeler qu'ils avaient couché ensemble à de multiples occasions, pour sa part Harley n'avait absolument pas envie qu'on lui rappelle sans arrêt. Lorsqu'il lui touche les fesses, elle n'a qu'une envie c'est de lui faire une clé de bras et le faire supplier d'arrêter. Sauf qu'un témoin était présent et qu'il n'y avait pas vingt-cinq agences immobilières dans Bowen, elle n'avait aucune envie d'être cataloguée comme l'hystérique de service. Au lieu de faire preuve de violence, elle se contente de le fusiller du regard, elle commençait à regretter de lui avoir demandé de venir. Harley se tient quelques peu en retrait, les écoutant discuter du voisinage. Ce serait probablement impossible de faire mieux que les voisins de son ancien appartement, outre Nate et Milo, la vieille folle et son chien et les voisins infidèles lui manquait un peu. La vie dans la nouvelle demeure de Milo était bien plus calme, beaucoup trop calme. Elle doit se retenir de ne pas exploser de rire devant les approches de Milo. « Et pourquoi pas Queen Elisabeth, fais lui un baise main tant que t'y es ou baise là tout court. ». Elle marmonnait entre ses dents serrées, c'était plus fort qu'elle de râler, mais elle n'avait pas envie d'être entendu. Déjà qu'elle essayait de se convaincre qu'elle n'était pas jalouse et que c'était les manières de Milo qui l'exaspérait. Pour son plus grand désarroi, l'agente immobilière semblait amuser par les questions de Milo. « Je connais pas le voisinage personnellement, mais j'en ai eu de très bons échos... ». Harley lève les yeux en l'air sans même chercher à être discrète, son boulot était de vendre et de louer des appartements, elle n'allait certainement pas mettre en avant les défauts de l'appartement. Harley sentait l'exaspération monter en elle, depuis qu'elle s'était fait virer par le groupe, elle partait encore plus au quart de tour qu'en temps normal. Comme si elle avait ses règles de façon constante. Quand ils pénètrent enfin dans l'appart, Harley préfère se concentrer sur le logement que sur les deux autres personnes présentes. « L'appart dispose d'une chambre et d'un bureau qui peut facilement être transformé en chambre d'enfant si jamais.. ». Cette fois Harley se met à rire. Elle commençait à en avoir un peu marre que tout le monde pense qu'une femme de plus de trente ans devait obligatoirement vouloir des enfants. « Je suis plus intéressée de découvrir si on peut tenir à deux dans la baignoire ! ». Alliant les gestes à la parole, elle agrippe le bras de Milo pour le tirer vers la salle de bain avec elle. Sans même ôter ses chaussures, elle prend place d'un côté de la baignoire et fait signe à Milo de la rejoindre. « Je te préviens si tu sors avec elle et que tu la ramènes à la maison, je mettrais du cyanure dans ta pizza. ». Elle prend son air le plus menaçant pour tenter de l'impressionner.

Hurl marmonne dans sa barbe mais Milo n’y prête pas attention, bien trop pendu aux lèvres de l’agente immobilière. Il espère secrètement que le voisinage se compose d’une nymphomane, ça leur donnerait de quoi rigoler au moins. Ou alors une coloc’ de jeunes, pour délirer avec eux et se fumer deux ou trois pétards de l’autre côté du couloir. Elle le déçoit quand elle prononce de très bons échos. Ca sent les couples bien rangés tout ça. Rien de bien palpitant. Milo cache sa déception avec un sourire qui se veut toujours charmeur. Finalement cette visite se révèle sympathique comme tout. Ils rentrent donc tous dans l’appartement, Milo est tout excité. Il adore découvrir de nouveaux biens immobiliers. Il manque néanmoins de s’étouffer avec sa salive quand elle évoque la possibilité de créer une chambre d’enfants. Même après deux ans, Milo ne se sent toujours pas père et l’idée le terrifie même au plus haut point. Un enfant avec Harley qui plus est ? Evidemment ce serait une petite tête brune mais aux vues des gênes Anderson-Bradshaw, cela donnerait un cocktail assez explosif que ni lui, ni Harley, ne pourrait gérer. A peine dix secondes après que cette pensée ait traversée l’esprit de Milo, elle le tire par le bras vers la baignoire pour finalement y rentrer dedans tout en profitant de la lenteur –certaine- de l’agente pour le menacer. Il la rejoint, en enlevant ses chaussures et chaussettes. Il se rapproche doucement d’elle. « Ah oui ? Et pourquoi donc ? » dit-il, un sourire interrogateur. Elle le regarde droit dans les yeux. Dieu sait ce qu’elle pense mais Milo profite de ce moment de pleine concentration sur ses pupilles pour saisir le pommeau de douche de la baignoire, comme prévu, et lui foutre un petit filet d’eau dans le cou. Rien de bien horrible, juste de quoi l’énerver. Pas sûr que l’agente apprécie d’ailleurs les traces d’eau que ses godasses vont foutre dans tout l’appartement. Mais à ce qu’il parait, le client est roi. Milo sort vite de la baignoire craignant des représailles, et observe le visage furax de son amie. « Désolé, j’ai pas pu resister. » glousse-t-il. « On continue la visite ? Moi je le sens bien cet appart. » dit-il se carapatant vite fait en enfilant difficilement ses chaussures.

Étrangement se retrouver dans une baignoire avec lui n'avait rien de sexuel ou de particulièrement intimiste. Si ce n'est qu'elle avait une envie irrépressible de baisser les yeux pour observer les doigts de pieds de Milo, tout simplement parce qu'elle les trouvait bizarres. Toutefois, son attention est focalisée ailleurs quand il l'interroge sur la raison de ses menaces. Pour une fois, elle ne sait pas vraiment quoi répondre, elle ne savait pas elle-même pourquoi elle agissait ainsi, alors l'expliquer à Milo... Elle aurait aimé avoir une explication tout à fait rationnelle à lui servir, mais elle n'en avait pas. Sans qu'elle ne puisse amorcer le moindre mouvement pour se protéger, elle se retrouve mouiller par son soit disant ami et il ne faut pas plus pour la foutre en colère. Surtout que les propriétaires de l'appartement n'ont pas eu la bonne idée de laisser une serviette à disposition. Bien entendu, elle se met en colère, après tout c'était ce qu'il recherchait en faisant cela. Même pas le temps de sortir de la baignoire qu'il est déjà en train de fuir comme un lâche. « T'as intérêt à bien le sentir, c'est le dernier endroit que tu vas connaître. ». Des menaces encore et toujours des menaces, mais cette fois elle était bien décidée à se venger. L'agente immobilière doit probablement les regarder comme s'ils étaient soudain devenu fou, mais Harley ne lui accorde aucune attention, passant devant elle comme si de rien était. Milo s'était enfui vers le salon et elle part donc dans la même direction. En passant devant la chaîne stéréo, elle décide sur un coup de tête de mettre le volume de la radio à un niveau considérable. « Faut que je teste les voisins ! ». Même si l'appartement ne lui plaît pas vraiment pour l'instant, elle est déjà comme chez elle et n'attend pas l'autorisation pour faire quoi que ce soit. Elle avait toujours la main sur le bouton permettant d'augmenter le volume, cherchant ce qu'elle pourrait bien proposer de stupide à Milo. « D'après toi à quel volume les voisins vont commencer à donner des coups de balais ? Si tu gagnes j'accepte d'être ton assistante à la No Fucking Testosterone... ». Elle rigole toute seule de sa blague, dès qu'elle en avait l'occasion, elle cherchait de nouvelles appellations pouvant correspondre aux initiales NFT. « Si c'est moi qu'est le plus près, j'envoie la vidéo de casting pour le survivor que t'as fait en étant trop bourré l'autre soir. ». Rien que la penser de Milo sur une île déserte la faisait rire, lui qui psychotait à la moindre piqûre de moustique.

Milo continue de pouffer sous les « menaces » d’Harley. Harley qui d’ailleurs se permet d’allumer la radio à fond. C’était sûr, l’agente immobilière allait les virer et ne plus jamais les recontacter. Tant mieux, Milo aurait encore sa coloc’ quelque temps chez lui comme ça. Ainsi il ne dit rien et accepte d’un hochement de tête le challenge. Les enjeux sont d’ailleurs plus hauts pour Hurl que pour lui, certes la vidéo est une telle perle qu’il pourrait effectivement être casté pour le Survivor, mais dans sa tête, Milo se sent l’âme de l’aventurier idéal. Après tout, il n’a jamais manqué une seule saison de son show préféré, dans la joie comme dans la tristesse, dans la santé comme dans la maladie. Il pense donc connaître toutes les combines et méthodes pour réussir chaque épreuves de conforts et n’a aucun doute en sa personnalité qui le rendra populaire auprès de tous sur le campement. Alors soit, il accepte. Il lâche quand même un sarcastique « Prête à tout pour mettre fin à ton chômage Hurl on dirait. » Il ne l’avait jamais connu au chômage et prend assez de plaisir à la taquiner la dessus. « Je dois juste te prévenir qu’au boulot on a mis en place le Jeudi Tout Nu… » dit-il en pouffant et augmentant le son au vue de la non réaction des voisins. L’agente, elle, est partie dans le couloir, probablement appeler son agence pour demander si ce couple de visiteurs fait partie d’un quelconque bizutage de l’agence. Milo prend alors un air sérieux, lèche son doigt, et le pointe en l’air. « Etant donné des conditions d’humidité aujourd’hui, de l’heure du lever du soleil, de l’alignement des planètes et sachant que t’es dans le 13ème jour de ton cycle menstruel, je dirai que à 40-41 ça va commencer à gueuler.. » Milo, sûr de son coup, se voit déjà commander à Harle d’aller lui chercher un petit café et d’aller espionner pour son compte le nouveau PDG, histoire de récupérer son ancienne place vite fait bien fait.

Certes, elle vivait mal son chômage, mais elle n'était pas prête à prendre n'importe quel job pour autant. Elle avait suffisamment mis de côté ces dernières années pour ne pas avoir besoin d'un salaire à tout prix. Si elle avait dû accepter un job de caissière, elle se serait probablement faite virer assez vite pour avoir insulté les clients qui avaient le malheur de ne pas lui dire bonjour ou de ne pas sourire. Elle préférait de loin retrouver un job dans le milieu de la musique que de devoir être l'assistante de Milo, il faudrait qu'elle soit vraiment désespérée pour accepter de le supporter même au boulot. « Pour ça que tu passes tes jeudis derrière ton bureau à faire ta paperasse, pour cacher ta petite misère. ». Elle arbore un sourire conquérant, fière d'elle de l'avoir remis à sa place. Elle n'avait strictement aucun problème avec la nudité, mais elle n'aurait pas confiance de monter dans un ascenseur en sachant que tout le monde était à poil autour d'elle. Quand Milo commence à mentionner ses règles, la première chose qui lui vient en tête est de se demander si les femmes sont dispensées de jeudi à poil en période rouge. À force de vivre avec Milo, ses pensées devenaient vraiment n'importe quoi. « Me dit pas que tu notes mon cycle dans ton petit carnet, parce que sinon faut vraiment que tu te trouves une vie. ». Elle rigole, même plus vraiment surprise par les extravagances de son meilleur ami. « Bon je dis 35, ça a l'air vraiment trop calme comme immeuble ! ». Avec le temps, Harley en venait à se demander si elle n'était pas une angoissée du silence. Elle avait grandi dans une maison bruyante avec ses frères puis dans le milieu musical, le silence était un concept inconnu. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle mettait toujours la musique à fond quand elle était chez elle et qu'elle s'endormait avec la télé allumée. Sans attendre, elle commence à augmenter le volume en attendant une réaction. Les chiffres défilent sans que rien ne se passe et elle commence légèrement à s'impatienter. Harley entend vaguement l'agente immobilière leur demandait d'arrêter leurs conneries, mais ce n'est pas cela qui l'arrête. « 60 je lâche l'affaire, on est dans une maison de retraite, ils sont tous sourds. Dans notre immeuble, ils auraient déjà défoncé la porte. On ferait mieux d'aller voir si y'a un matelas à eau dans la chambre. ». Aussitôt elle baisse le son, bien décider à faire connaître sa pire visite à cette chère Elisabeth.

Quand il pense qu’il y a quelques mois encore, lui, oui lui, Milo, handicapé de l’amour, le mec qui s’était marié pour finalement se faire larguer par sa femme trois mois plus tard, « roucouler » avec Harley dès qu’il venait squatter sa tournée, il ne peut que froncer les sourcils en l’entendant parler de sa « petite misère ». A se demander si elle n’avait pas seulement profité de l’affection de Milo parce qu’il était là, lui, et qu’elle n’allait décemment pas aller en chercher auprès d’un des membres de son groupe, encore plus immatures que Milo, pour dire.
Le son monte, et à chaque cran ajouté, Milo s’imagine déjà sur les plages du Survivor en train de ramener un filet plein de poissons sous les acclamations des autres naufragés. C’était sans compter sur le voisinage, mort, ou tout du moins TRES calme, qui lui offre un autre scénario sur lequel fantasmer : Hurl, comme assistante. Eh oui, bien vite ils sont à 60, les oreilles en sang sous les paroles de Justin Bieber. Une fois le son éteint, Milo la suit jusqu’à la chambre tout en agitant son bras pour qu’elle se retourne. « T’oublies pas un truc Harley …. » le sourire jusqu’aux oreilles. Ils sont dans la chambre quand elle se retourne enfin, désespérée. « Je te fais signer le contrat de travail dès lundi mon chou. » dit-il, comme si cela ne le réjouissait pas tant que ça finalement, tout en appréciant du regard à la fois le volume, la luminosité et le mobilier de cette chambre. Tout est réuni pour plaire à Harley, même le dressing adjacent, bien qu’elle ne soit pas du genre à réclamer ce genre de fantaisie qui rajoute 200 dollars au loyer. Milo est sous le charme. De la chambre. Pas d’Elisabeth qui les rejoint, espérant quand même ne pas avoir subit toute cette visite pour rien. « Elle vous plait ? » demande-t-elle, un air faussement désintéressé. Milo acquiesce vivement de la tête ce qui provoque chez l’agente un visage satisfait. Il prend Harley du bras et l’emmène dans le dressing adjacent pour essayer de décrypter ses sensations concernant l’appartement. Pas qu’il aimerait pouvoir retrouver sa liberté dans son chez soi, mais il ne supporte plus de voir tous les cartons de Harley chez lui. « Alors, t’en penses quoi ? »

S'imaginer en assistance de Milo est terrifiant, elle le voit déjà en train de lui réclamer des smoothies avec des parfums étranges ou l'envoyer chercher des pizzas à l'autre bout du monde. Non, vraiment elle préférait de loin rester au chômage encore un moment. Alors, elle fait tout pour esquiver les allusions de Milo à son hypothétique poste et tente de se concentrer sur l'appartement et plus particulièrement la chambre. Harley était loin d'être une matérialiste, elle avait passé la moitié de ses années d'adultes à sillonner les routes en dormant dans des bus ou des hôtels miteux. Elle est consciente que la chambre tout comme l'appartement devrait lui convenir, mais elle a du mal à s'enthousiasmer. Son ancien appartement lui manque atrocement, c'était le seul dans lequel elle se sentait véritablement comme à la maison. Actuellement, le seul endroit où elle se sentait un temps soit peu chez elle c'était chez Milo. Évidemment, elle n'était pas prête de lui dire. Si elle ne pouvait pas faire ce qu'elle aimait en suivant le groupe, elle ne voulait pas se priver non plus de la présence de son meilleur ami. Quand l'agente immobilière les interroge, Harley se contente de hausser les épaules avec un poker face en place, loin d'être convaincue. Soudain, on l'embarque dans le dressing adjacent et se demande ce qu'il va bien lui réserver encore. La question est très claire, mais elle n'a pas envie d'y répondre pour le moment. « Le dressing ? Je suis vraiment pas d'humeur à m'envoyer en l'air ici. ». D'un air joueur elle pousse sur son torse comme si elle tentait de le repousser. « Puis tsais bien que t'es pas très performant en dehors d'un lit, avec tes brindilles t'arrive jamais à me porter plus de dix secondes. ». Après ses performances sexuelles, se moquer de son physique et de son aversion pour le sport était son deuxième sujet de moquerie préféré. Finalement, c'était beaucoup plus simple pour elle de jouer que de se poser les vraies questions. Elle n'avait toujours pas accepté de s'être fait virer par le groupe qu'elle s'était donnée tant de mal à faire connaître, alors si elle prenait un appartement et qu'elle recommençait une vie plus sédentaire cela signifiait qu'elle était prête à tourner la page, ce qui n'était clairement pas le cas pour l'instant.