# 278 I lost my last hope feat Adilyn

Je saute de mon lit, enfile mes chaussons, je regarde ma chambre, elle à bien changé depuis mon arrivée, il a deux trois livres qui traîne par terre entre mes vêtements lâchement abandonné, dans un coin de ma chambre il y a la grosse peluche du Lapin d'Alice, j'aime bien lire entre ses pattes, c'est confortable. Dans mon lit, se trouve mes trois peluches de lapins favorites, la plus usée le cadeau offert par mes parents à ma naissance et les deux qu'Adilyn m'a offerte à mon arrivée. Je fais rapidement mon lit et assois mes peluches sur mon lit contre le mur. Il y a une du Lémurien dans Madagascar. Mais il y a beaucoup trop de peluche pour que je puisse toutes les décrire. Sur la table de chevet il a la photo de papa maman et moi, dans le tiroir de table de chevet se trouve mon journal intime, j'écris dedans tous les soirs avant de dormir, je cache la clef dans un pot sur mon bureau au milieu des crayons. Sur mon bureau traîne mes cahiers de cours, j'ai pas encore fait mes devoirs, mais j'ai le temps de les faire demain, aujourd'hui on est samedis. J'ouvre la porte de ma chambre et me dirige jusqu'à la cuisine, a chacun de mes pas les oreilles de lapin de mes chaussons se balance je trouve ça rigolo. Dans la cuisine je trouve Adilyn, je lui souris en lui disant un bonjour, sur le comptoir je vois son fameux roulée, je suis trop contente. Je m'assois et me coupe une pars généreuse, il est tellement bon.  On prend notre petit-déjeuner ensemble, j'aime bien ces moment-là de calme, je n'ai pas encore eu le temps de déprimer. Même si en ce moment je suis triste, mon père ne vient plus me voir, je sais pas ce que j'ai fait, il a dû décider de m'abandonner comme les autres. Je suis vraiment si nulle que ça ? Quand je pense à ça mon appétit disparaît, je m'excuse auprès d'Adilyn laissant un morceau de roulé dans mon assiette et je vais faire ma toilette la première. Ensuite, je vais me changer, je mets un jean et un T-shirt tout simple, je sais pas si on bouge aujourd'hui. Quand je ressorts de ma chambre j'entends le bruit de la douche. je retourne dans le salon, pour prendre les clefs de la boite-aux-lettres. J'aime aller le chercher, j'aime bien lire la pub quand il y en a. Arrivée à la boite-aux-lettres je suis déçue de voir qu'il n'y a pas de pub, mais je prends quand même les enveloppe. De retour dans la maison je lis le nom du destinataire les deux premières sont au nom d'Adilyn et la dernière, à ma plus grand surprise, est à mon nom, je reconnais même l'écriture de maman. Maman m'a écrit une lettre c'est la première depuis qu'elle est en désintox, je pose les deux autres enveloppe sur la table avec les clefs et je saute dans le canapé pour lire la lettre de maman. Je l'ouvre trop excité pour faire attention à ne pas déchirer l'enveloppe. Peut être qu'elle va dire qu'elle va venir me chercher ! La lettre tiens sur une page seulement, écrite à la main, je sens la lettre dans l'espoir de sentir sous parfum si reconnaissable, une forte odeur de lavande, je suis sûr qu'elle en a mis sur la lettre. Je lis les premiers mot, elle commence par me demander comment je vais, mais elle se dit bête de me demander alors que je ne pourrais pas lui répondre. Ensuite, elle me demande si j'ai rencontré mon père, avant de se faire la même réflexion que précédemment, je rigole un peu. Elle espère que ça se passe bien entre nous, pas vraiment non vu qu'il ne vient pas, mais ce que dit maman est plus important. J'ai le sourire de voir qu'elle m'écrit une lettre. Mais mon sourire disparaît dans la seconde partie de la lettre, les larmes commencent à couler le long de mes joue. Non, elle ne peut pas me faire ça, pas elle ! Non ! Pas maman. Je déchire la lettre en quatre, comme pour faire disparaître ces mots, faire comme si ça n'avait jamais existé, comme si elle n'avait pas écrit. Mes mains tremble, je n'ai pas la force de déchirer encore plus cette lettre, elle tombe au sol.  J'attrape un coussin sur le canapé et le balance au travers de la pièce il percute un vase, qui tombe et éclate en morceau comme mon cœur quand il a lu ces mots : Ma petite Aby, mon petit Ange, c'est trop dur je ne peux pas continuer, reste vivre avec ton père il s'occupera bien de toi, je vais aller chez des amis à l'étranger. Je ne reviendrais pas. Oublie moi, c'est mieux pour toi… Elle n'a pas le droit de me faire ça ! Dans la suite de la lettre elle s'épanche en excuse multiple , mais je n'en veux pas de ses excuse, ce que je veux moi, c'est elle . Baliverne ! L'oublier, c'est ma mère, je peux pas l'oublier ! Je l'aime ! Aller vivre chez mon père ! Une belle blague, oui. Faudrait déjà qu'il veuille bien me voir, mais ça aussi c'est trop dur c'est ça ? Ce sont tous des lâche, papa, maman, mon père tous ! Ils préfèrent m'abandonner et me laisser seule, des parents ça ? La personne qui s'approche le plus d'un parent c'est encore Adilyn alors qu'elle n'a rien à voir avec tout ça ! « Je vous déteste tous autant que vous êtes ! » je cris dans le vide. Je me recroqueville ensuite par terre et je pleure. Je sais pourquoi ils m'abandonnent tous un par un, c'est parce que je suis une incapable et que je sais rien faire. Je suis tellement nulle que ne personne veut de moi. On préfère me laisser sur le bord de la route et continuer à avancer sans moi. Il vaudrait mieux que je disparaisse.

C'était les premières vacances qu'Adilyn allait passer avec Abygaël, mais aujourd'hui elle avait plus d'espoir que ce n'allaient pas être les dernières, l'état de Xavier ne semblait pas s'améliorer et, c'est certain qu'ils n'allaient pas laisser quelqu'un qui ne savait pas s'occuper de lui-même prendre soin d'une petite fille. Elle allait pouvoir se sentir encore mère pendant quelques temps, son rôle de fausse-maman lui allait très bien et plus les jours passaient, plus elle y prenait goût et s'imaginait elle-même faire ça avec ses propres enfants, un jour. Elle s'était levée tôt pour un jour de congé, faut dire que la petite bougeait pas mal ses horaires, elle changeait aussi son passe-temps qui était de sortir beaucoup trop, maintenant elle sortait beaucoup moins parce qu'elle avait l'impression qu'à chaque coin de rue on la regardait d'un mauvais œil. Mais ça allait passer avec le temps, peut-être qu'elle redeviendrait vite la Adilyn d'antan qui s'en fichait de tous les regards, qui faisait tout pour s'amuser, qui était beaucoup moins posée que maintenant. La blonde pressait le pas pour ne pas faire attendre la petite, elle était pas mal lente le matin d'où le fait qu'elle passait bien souvent une heure dans sa salle de bain à essayer de se réveiller comme elle pouvait plutôt que rester quelques minutes de plus dans son lit ; elle serait bien trop en retard partout et, la jeune femme est plutôt ponctuelle. En regardant ce qu'elle venait de faire, elle se disait qu'il était temps qu'elle apprenne à faire autre chose que des roulés, ou appeler sa mère d'urgence pour qu'elle vienne lui apporter des provisions parce qu'elle commençait clairement à s'en lasser, ce n'était pas dans ses habitudes de manger du gâteau le matin, mais ça semble avoir changé depuis l'arrivée de la petite, une chance que la blonde était sportive, parce que ça se serait sûrement ressenti sur ses poignées d'amour. « Bon matin Abygaël ! » Sortait-elle, toute sourire en voyant la petite tête blonde arriver. Les deux blondes prirent leur déjeuner tranquillement, Adilyn ne faisant plus attention à rien, les yeux scotchés sur son portable, quand elle eut terminé, elle se dirigeait vers la porte de la salle de bain. « Détruit pas toute la maison pendant que j'prends ma douche, ok ? »  Criait-elle en riant pour que ça atteigne les oreilles de la petite. À peine le temps de se déshabiller, allumer l'eau et rentrer dans la douche qu'elle devait en y sortir. Un bruit de verre et un cri, c'est ce qu'elle retenait, mais il n'en fallait pas plus pour inquiéter Adilyn. Elle s'habillait de nouveau, soupirant, puis épongeait ses cheveux très brièvement avant de sortir de la pièce pour aller voir ce qu'il se passait. « Tu m'as écouté quand j'te disais de ne pas casser ma maison ? » Elle traînait des pieds, arrivant dans la pièce à vivre, mais ne trouvant pas directement la petite du regard, elle entendait des sanglots et, tout de suite, ça lui plaisait pas. « Aby … je ne compte pas te gronder parce que tu as cassé mon vase … Je l'avais acheté dans une p'tite boutique au hasard. Ce n'est pas comme s'il comptait. »  ant qu'elle n'avait pas touché à ses vases qu'elle avait ramenées d'Asie, tout allait bien. Elle jetait un coup d'oeil au défunt tout en haussant les épaules, il n'y avait rien dedans, les hommes ne venaient pas taper à sa porte pour lui ramener des roses. Elle tournait sa tête vers des petits bouts de papier, sans doute une page du journal intime qu'elle tenait. « C'est quoi ça … ? » Prenant ente ses doigts quelques bouts de papier puis elle tentait de déchiffrer une écriture sans faire attention à ce qu'il y avait écrit, ce n'était pas celle d'Aby. Elle pensait tout de suite à Xavier qui aurait très bien pu écrire une lettre pour lui dire que la blonde l’empêcherait sûrement de voir la petite, et que c’était de sa faute à elle. Elle serrait les dents jetant son regard vers l’enfant.

Je suis accroupie au sol, en pleure quand j'entends la voix Adilyn où je crois reconnaitre le son des reproches. J'ai encore gaffer, j'ai cassé son vase, déjà que mes parents ne veulent plus de moi, elle non plus ne voudra plus de moi quand elle comprendra à quel point je suis horrible et complètement inutile. Et si je casse ses affaires elle ne mettra pas longtemps à comprendre. C'est fichu je vais retourner au centre et je vais devoir y rester toute ma vie, incapable de me débrouiller seule, mais n'ayant plus personne. Elle a beau dire que ce n'est pas grave, je suis sûr qu'elle m'en veut. Je n'ose pas la regarder, j'ai peur de voir la déception dans ses yeux, j'ai peur d'y voir de la colère aussi. J'ai peur de voir une chose qui ne me plaise pas dans ses yeux donc je préfère regarder le sol sur lequel je suis assise. Je relève tout de même les yeux quand elle demande ce que c'est. Pour voir de quoi elle parle, j'évite soigneusement de croiser son regard et me concentre sur les morceaux de papier déchiré dans sa main. Ces bouts de papier insignifiant, et pourtant il change radicalement ma vie. S'il n'avait pas existé j'aurais encore l'espoir de revoir ma maman, j'aurais encore la patiente, d'attendre quelque moi. Cet espoir auquel je m'accrochais de toutes mes force, celui qui malgrés l'abandon de papa, me faisait tenir je me disais il y a encore quelque minute de cela, maman reviendra, maman m'aime trop pour ne pas revenir me chercher. Je me trompais lourdement. La voix tremblante je parle et dis des mots lourds de sens pour moi. « Maman est parti et elle ne reviendra plus... » Je sers mes poings et sens mes ongles s'enfoncer dans ma peu fragile, ça fait mal, j'ai mal au coeur, je veux juste hurler et m'énerver, c'est moins douloureux d'être en colère que triste. « Comme papa l'a fait ! » Un de plus, mais combien vont  partir avant que ça ne s'arrête ? « Comme mon père est en train de le faire ! » Je lève enfin les yeux vers ceux d'Adilyn. « Et comme toi tu le feras un jour. » Moi voix ne tremble plus les larmes ne coules plus, il ne reste plus que de la résignation dans ma voix. Je veux juste tout oublier.

Adilyn ne comprenait pas ce qu'il se passait, comme si cinq ans étaient passé entre le temps qu'elle quitte et rejoigne la petite, parce que l'histoire ne collait pas dans sa tête, c'était encore une crise pour se faire remarquer. L'infirmière avait oublié quelque chose ? Elle fronçait les sourcils, se demandant le jour de la semaine, le jour du mois, ce n'était pas son anniversaire, parce qu'Adilyn ne l'oublierait pas celui-là. Peut-être que la petite voulait fêter le nombre de mois depuis qu'elles étaient ensemble dans cette maison, mais encore une fois, elle en doutait fort. « Qu'est-ce que tu racontes ? »  Elle se redressait pour chercher des yeux tout ce qui se portait à la mère, elle vérifiait les fenêtres, elles étaient toujours fermées, personne n'a pu venir, personne n'a pu embêter la petite pendant ce temps. Puis son regard s'arrêta sur un bout de papier. Elle écoutait encore une fois la petite se plaindre, mais ce n'était qu'à moitié, elle n'avait entendu qu'un mot. « Papa ? Xavier ? »  La trentenaire ne pouvait rien dire sur lui, elle ne pouvait pas lui dire que c'était un meurtrier, que c'était uniquement pour ça qu'il ne venait plus, du moins ce qu'elle pensait, il n'aurait pas abandonné son enfant. Elle espérait qu'il ne le fasse pas, même s'il loupait des rendez-vous, la blonde semblait avoir été assez claire ; pour ne pas semer le doute, il devrait venir, mais pas laisser des mots qui pourraient la faire pleurer. Puis elle se rendait vite compte qu'elle se trompait, papa n'était pas Xavier. Mais c'était compliqué, la petite avait des manières assez bizarres pour parler de lâcheur. Adilyn n'avait jamais continuée d'appeler papa son géniteur, sans doute parce qu'elle ne l'avait pas connu, mais pendant sept ans, elle n'avait jamais eu de présence masculine auprès d'elle.  « Xavier ne s’en va pas … Moi non plus je ne m’en irais pas, je serais toujours là. » Toujours était un grand mot, la blonde le savait, elle n’aurait pas dû dire ça, mais elle semblait si désemparer devant le comportement de la petite. Elle  voulait juste s’occuper d’une enfant sans histoire, maintenant elle se retrouvait avec tellement d’histoires sur le dos. Elle soufflait, fermant les yeux avant de se remettre au niveau de la petite. « Abygaël, pourquoi tu te dis ça d’un coup ? » Elle avait de la peine, elle endurait tellement pour une enfant de son âge et, elle regrettait soudainement de ne pas pouvoir lui offrir mieux, ce qu’elle avait toujours voulu. Lui offrir une plus belle vie, aujourd’hui ça semblait être l’inverse, elle lui ouvrait les portes de l’Enfer plus que celui du Paradis. Adilyn échouait peu à peu dans sa mission et elle avait l’impression d’être plus mauvaise que jamais, pourtant elle ne voulait pas que quelqu’un d’autre prenne la garde de la petite. Parce que ça serait une trahison sans doute de l’abandonner, même si c'est pour aille mieux.

Elle comprend rien de ce que je lui dis mais c'est normal, je ne lui ai rien dit, j'ai rien expliqué je me contente de m'énerver sur mon sort, mon terrible sort. j'ai juste envie de me cacher et  d'oublier, je ne veux pas penser à toutes les personnes qui comptent pour moi qui continue de s'éloigner une a une. comment peut-elle me promettre que Xavier ne s'en va pas, il est où alors ? Pourquoi il vient plus ? Comment je peux la croire dans ces conditions, tout ce que je peux croire c'est quand elle dit qu'elle ne s'en ira pas même si je continue de douter, car on ne peut être sûr de rien. « Comment je peux être sûr que vous allez pas me lâcher vous aussi ?  » Pourquoi je dis tout ça tout à coup. A cause d'un simple bout de papier, à cause de quelque mot gribouiller sur une feuille qui sent la lavande. « La lettre... » Je regarde Adilyn le temps qu'elle comprenne de quoi je parle. « C'est une lettre de ma maman... » Ma voix tremble je n'ai pas envie de dire ces mots qu'elle a écris ces mots qui me demandent tout simplement d'oublier que j'ai une mère. « Elle dit qu'elle ne reviendra pas et qu'il vaudrait mieux que je l'oublie. » Je tremble, je regarde Adilyn qui c'est mise a mon niveau. « Adilyn dit moi que c'est un cauchemar que c'est pas réel. Je veux pas y croire. Ca fait trop mal. » Je l'implore, même si j'ai peu d'espoir qu'elle me le dise c'est trop difficile pour moi de me dire que je peux dire au revoir à l'espoir de revoir ma mère un jour.  

Au final le discours était toujours le même, Abygaël devait se sentir bien seule et même la blonde n'arrivait à lui faire oublier ça. Elle soufflait, se demandant pourquoi elle se posait des questions comme ça alors qu'elle ne devait pas être réveillée depuis plus d'une heure. « Tu ne veux pas me croire ? »  C'était une reine pour ça, changer des questions par d'autres questions quand elle n'avait pas de réponse, parce qu'elle avait toujours la prétention de pouvoir dire certaines phrases alors qu'elle savait très bien que ça pouvait être faux. Mais elle ne pouvait pas lui dire que c'était possible qu'à cause des certaines choses, la petite pouvait lui être enlever des bras, qu'elle pouvait disparaître aussi vite qu'elle avait apparu dans sa vie. Adilyn n'était que de passage dans sa vie, elle n'allait pas être sa mère pendant des années elle n'était qu'une remplaçante. « Tu es une enfant attachante, je ne veux pas te voir partir d'ici, alors tu ne peux pas dire que je n'ai pas envie de toi. »  Elle baissait les yeux, regardant la lettre en question, l'écriture n'était donc à personne qu'elle connaissait directement, c'était l'écriture de la mère de la petite. « Tu as dû mal comprendre. »  Disait elle, petit sourire qui se voulait rassurant au visage, mais maintenant ça la torturait elle, bien par la curiosité que par le fait qu'elle ne voulait pas que tout le monde abandonne cette pauvre enfant. Elle ne savait pas quoi faire sur le moment, elle la voyait trembler mais qu'importe ce qu'elle disait, elle savait qu'Abygaël trouverait quelque chose à redire. Quand elle parlait de cauchemar, elle levait ses yeux vers elle avant de se lever pour rechercher les autres morceaux de papiers déchirés. « Écoute, je ne suis peut-être pas mère, mais je sais qu’abandonner un enfant c’est pas aussi simple, elle a dû en avoir sur la conscience en écrivant ces bêtises, alors je suis certaine qu’elle ne veut en aucun cas t’abandonner. » Elle ne savait pas ce qu’il se passait en désintox, elle ne voulait pas s’y intéresser et elle savait très bien qu’elle ne finirait pas par arriver là-bas, Adilyn savait se poser des limites. La blonde finissait par rassembler les quelques bouts de papier et lire ce qu’il y avait inscrit, avec quelques mots manquants, sans doute. Les gens peuvent partir de désintox quand ça leurs chantent, et décider de partir avec des amis en quittant un pays ? Elle fronçait les sourcils, ce n’était pas beau comme message et encore moins de l’adresser à une enfant comme ça. Elle pensait plus à une blague, de très mauvais goût. « Tu es certaine que c’est son écriture ? Quelqu’un peut l’avoir imité, Aby. »

Ce n'est pas que je ne veux pas la croire, j'aimerais tellement pouvoir la croire, mais il y a tellement d'incertitude dans mon esprit, tellement de choses qui changent que je ne sais plus ce que je dois croire. Je n'ai aucune idée de ce quoi je peux me fier. Où m'accrocher sans avoir peur de tomber. Je suis juste une gamine paumée que sa maman vient de rejeter. « Si mais c'est tellement difficile, il  y encore quelque minute je croyais encore que rien de pire ne pouvais m'arriver » Je suis complètement résignée et choquée. A chaque fois que je dis les mots, plu ça rend les choses réel. Trop réel. Ses paroles suivantes me font du bien même si ce n'est pas suffisant pour me réconforter, je me sens déjà moins fébrile, car je me dis qu'au moins il y a une personne qui arrive encore à me dire de belle parole, pouvant dire du bien de moi. J'ai tellement l'impression d'être mal aimée. Tellement l'impression d'être un poids pour tout le monde. « Merci ... » Je parle tout bas, mais ses mots sont importants pour moi. Ensuite, je lui explique pour la lettre, elle dit que j'ai du mal comprendre en me faisant un petit sourire.  J'aimerais vraiment avoir mal compris, j'aimerais tellement m'être tromper. j'espère, tellement qu'elle à raison. Mais j'ai peu d'espoir. Je veux plus espérer, car à chaque fois mes espérances finissent brisées et piétinée par le cour de ma lamentable vie. Elle continue sur un laïus sur le fait qu'il est difficile pour une mère d'abandonner un enfant et que ma mère ne devait pas vraiment penser ses mots. « Si seulement elle tout ça était faux. » Ensuite, elle me demande si je suis certaine que c'est l'écriture de ma maman. « Je suis sûr que c'est d'elle, le papier à l'odeur de son parfum. » Oui, une bonne odeur de lavande rappelant les beaux jour et le soleil. Me appelant ma vie d'avant sans nuage pour obscurcir mon avenir.

Elle n'aimerait pas être à la place d'Abygaël, comprendre tout ce qu'il se passait, ce n'était pas pour une enfant de son âge, ce n'était pour aucun enfant. Elle ne voulait pas devenir la seule famille de la petite, parce qu'elle ne serait pas capable de tenir une vie, elle se sentait trop misérable. Mais elle disait peut-être ça en ce moment parce que les choses n'allaient pas non plus pour elle, quand elle a accueilli la petite, tout semblait aller pour le mieux, elle avait mis son histoire de prison de côté. « Personne ne peut s'imaginer ça. »  La blonde fermait les yeux deux secondes, elle ne trouvait pas les mots rassurant, elle ne trouvait pas que c'était une conversation qu'on pouvait avoir avec un enfant, c'était pourquoi Adilyn en voulait à la mère de la petite si ce n'était pas une blague. Pourquoi est-ce que la petite la remerciait ? Elle ne faisait que dire la vérité, mais c'était sans doute les mots qu'elle attendait, qu'importe, son regard compatissant se posait sur la petite. La trentenaire était persuadée qu'il y avait une erreur quelque part, que c'était une fausse lettre juste pour faire souffrir la petite. Après tout, elle avait du mal à s'intégrer à l'école, alors peut-être que ses camarades lui avaient fait une très mauvaise blague, ça pouvait arriver. Comme les lettres que l'on envoyait à Adilyn pour la traiter de meurtrière, bien que ce ne soit pas le même genre, que ce ne sont pas les mêmes mentalités. Elle était même heureuse que l'enfant n'ait pas ouvert une de ces lettres, bien qu'elles se faisaient plus rare maintenant. Peut-être que le farceur comprenait qu'elle n'était pas une meurtrière, que celui qui avait fait ça courait toujours. « Ça me fait de la peine de te voir comme ça. » Soufflait-elle, elle aurait voulu la prendre dans ses bras, mais est-ce qu’elle était d’humeur à recevoir un câlin ? « Abygaël. Ce ne sont que des mots, des écrits, ta mère t’aime et elle t’aimera toujours, je ne pense pas qu’elle puisse vouloir s’en aller, ces mots ne veulent rien dire, vraiment. » Adilyn espérait avoir raison, même si elle était certaine de mentir à la petite. « J’appellerais l’assistante sociale tout à l’heure, d’accord ? » La blonde ne pensait pas qu’elle puisse lui donner plus de réponse parce que ça restait confidentiel tout ce qu’il se passait, qu’elle n’en serait peut-être rien elle-même. Elle voulait comprendre pourquoi tout s’écroulait sur le chemin d’Aby.

Oui c'est difficile d'imaginer que ma propre mère a l'intention de m'abandonner à mon sort et de ne plus jamais vouloir me revoir. Difficile de croire que ma mère est partie et ne reviendra plus. Que tout est fini. Mais pourtant c'est la réalité, ma triste réalité et je ne peux rien n'y faire C'est fini, c'est fichu, je n'ai que mes yeux pour pleurer son absence, mais même ça je refuse de le faire aujourd'hui, je refuse de pleurer à nouveau pour toutes ces histoires. Car sinon jamais les larmes ne s'arrêteront de couler. Ca lui fait de la peine de me voir comme ça, mais qu'est-ce que je peux y faire ? C'est pas de ma faute, ou si peut être. Si j'avais été une meilleure fille ma mère serait restée pour moi et ne m'aurait pas lâché de cette manière.  J'en suis convaincue. Mais j'ai envie de m'accrocher aux paroles d'Adilyn, croire que malgré tout, ma mère m'aime et reviendras un jour. J'ai envie de croire que ces mots n'ont vraiment aucune signification que ce n'est que du néant. « Oui ça veut rien dire. » J'essaie d'y croire de toutes mes force. Je veux m'en convaincre de toutes mes forces. Quand elle dit qu'elle va appeler l'assistante social, je fais la grimace, j'aime pas cette vieille grincheuse, mais si elle peut me donner des réponses je vais pas dire non. Je hoche de la tête. « D'accords. » Je me remets debout. « Je peux avoir un verre d'eau s'il te plaît je me sens pas très bien. » Dis-je la voix encore faible en levant les yeux faire son visage, avant de glisser les yeux sur le papier avec les mots de ma mère, j'aurais préférée ne jamais les lires, j'aurais préféré ne jamais tomber sur cette lettre, je crois que je n'irais plus chercher le courrier avant longtemps. J'ai du mal à rester debout je me sens faible, je m'avance vers le canapé et pose ma main dessus avant de m'asseoir doucement en regardant le sol encore plonger dans mes pensées.

Elle avait envie d'y croire, que tout allait bien se passer que sa mère allait venir un matin reprendre sa petite fille puis elles partiraient dans une maison bien plus belle pour la petite. Elle n'arrivait pas à croire que l'on puisse abandonner ses enfants, bien qu'elle ait été elle-même abandonné par son géniteur, mais c'était différent, avant et après la naissance, ça n'a jamais le même impact. Et la mère d'Abygaël avait choisi le mauvais moment pour faire sa blague. L'infirmière ne voit pas d'autres solutions que d'appeler l'assistance sociale pour voir ce qu'il se tramait dans cette histoire, qu'est-ce que ça voulait dire, puis quand est-ce que cette histoire allait se terminer. Si un jour elle se terminait, que tout le monde ne tournait pas le dos à la petite. Elle, elle ne le ferait jamais volontairement. Bien que la relation ne soit pas toujours rose, elle y tenait, elle voulait se dire que jamais elles ne seraient séparées. La petite se remette debout et, Adilyn voulait la voir sourire, se mise à le faire, avant de se mettre à sa taille pour passer une main sur ses joues, pour essuyer ses larmes. « Ne t'en fais pas Abygaël. »  Elle se relevait pour se diriger dans la cuisine. « Et ne pleure plus, même si c'est difficile. »  Adilyn préparait le verre d'eau avant de se diriger vers la petite qui s'était installée dans le canapé. « Tiens, ne renverse rien. »  Parce que malgré qu'elle soit triste ou déprimée, la grande ne changerait pas ses règles, depuis qu'Aby était à la maison, elle était devenue une personne assez maniaque, pas totalement, mais elle voulait de l'ordre, pas comme avant. Et si ça pouvait être rangé dans sa vie comme dans sa maison, ça lui ferait tout autant plaisir. « Tu veux faire quelque chose pour changer tes vilaines pensées ? » Se balader, jouer à des jeux vidéos ou tout simplement lire, qu’importe, il n’était que le matin et elles avaient une longue journée à combattre.

Quand elle s'occupe de moi comme ça j'ai vraiment l'impression d'être face à une maman, une vraie. Si elle avait été ma maman les choses auraient été tellement plus simple, elle ne m'aurait pas abandonné et ne se serait pas mise boire elle au moins. elle ne m'aurait sans doute pas caché l'identité de mon père. Tout est de sa faute, si ma maman aurait été différente les choses auraient été tellement plus facile pour moi. Quand je me rends compte de ce que je pense je me trouve horrible, ce n'est pas de sa faute si elle m'a eu, si toutes ces choses sont si difficiles pour elle, c'est à cause de moi. Chaque jour mon existence lui à rappeler celle de mon père et son mensonge. Et même quand papa est partie j'étais toujours là pour lui rappeler, en lui demandant où il était et pourquoi il était parti. Tout est ma faute. Si je n'avais pas existé les choses auraient été plus simple pour elle. Adilyn revient avec le verre d'eau. Je hoche de la tête quand elle me demande de ne pas renverser le verre d'eau. Je le bois doucement assise sur le canapé. « Je ne sais pas. » J'essaie de réfléchir. « On peut aller manger une glace ? » Je sais que ce n'est pas l'heure, mais je m'en fiche, car quand je suis triste j'aime bien manger de la glace.

La blonde pensait toujours que sa vie n'était pas facile à cette pauvre petite, elle aurait pu se dire que ce n'était pas si pire, mais c'était stupide. Elle ne connaissait pas d'enfant avec une vie plus compliquée, même sa vie entière à côté était une blague, si on pouvait juger ça comparable. Cette petite avait un faux-père, une mère qui s'était enfuit et un père qui venait de faire son apparition dans sa vie. Adilyn, elle, n'avait qu'un géniteur qui s'était enfuit, elle avait été adoptée par un père adorable et, elle s'en fichait que ses grands-parents que ne l'aiment pas comme leur petite-fille. Au fond, il y avait juste son histoire pour la prison qui posait des problèmes, sont histoire qu'elle ne savait pas vraiment qui était le meurtrier, et si ce n'était pas elle qui avait tué cette femme, si le meurtrier voulait s'en prendre à elle ? La blonde se raisonnait quand elle servait le verre d'eau à la petite. Heureusement qu'elle ne connaissait pas cette période de sa vie, parce que les petits avaient tendance à tout dire, toute la ville serait au courant en moins de deux et la petite lui serait enlevée. Adilyn ferait mieux de fuir cette ville. Dans tous les cas si rien, ni personne ne la retenait ici quand elle n'aura plus la garde de la petite, elle s'en ira. Elle ne savait pas où aller, mais elle trouverait, c'était ça sa vie, aller dans des lieux pour vivre une vie où personne ne la connaît, vivre de sa passion de découvrir de nouveaux modes de vie. Simplement le pouvoir de s'inventer une nouvelle vie à chaque fois qu'elle bougeait. Adilyn la petite adoptée passait à côté. Adilyn Hansen passait devant. Elle venait vers la petite, lui donnant son verre d'eau, s'asseyant sur le bord de son canapé. « On peut aller manger une glace. »  Répétait-elle. « Je peux juste finir ma douche ? » Elle riait en se levant, la petite acquiesçait et vite fait, elle prenait sa douche avant de se changer pour partir en ville. Si ça peut lui changer les idées, alors ça lui faisait plaisir.