Lost boys make crazy things (Callie)

Ce matin-là, Ezra a exceptionnellement abandonné sa voiture pour le vélo, jugeant qu'il ne fait plus assez de sport depuis quelques mois et qu'il risque de devenir aussi flasque que Flubber si il continue sur cette voie. Il emprunte la route en direction de la bibliothèque, d'abord à une vitesse normale puis de plus en plus rapidement. Le vent qui repousse ses cheveux en arrière le fait se sentir vivant, alors il ferme les yeux pour se laisser emporter par cette sensation de liberté. Il ne remarque pas que son vélo dévie, et ce n'est qu'en entendant le bruit strident d'un klaxon qu'il tourne violemment son guidon. Ezra évite l'accident, sauf que son vélo ne supporte pas le virage soudain et il s'écroule, glissant sur deux bon mètres de distance le long de la route. Ezraël pousse une insulte, il sent son visage et tout son flanc gauche le brûler. Il s'écarte de la route et admire les dégats en soulevant le pan de son t-shirt. Son bras, ainsi qu'une partie de son dos sont en sang. Il remonte sur son vélo qui n'a heureusement rien et se dirige vers l'hôpital car, même si il n'a peut-être pas besoin de suture, il lui faut tout de même une ordonnance afin d'obtenir de quoi appairer ses brûlures. Ezra abandonne son vélo sur le coté du bâtiment avant d'entrer. Il s'approche de l'accueil où la femme qui s'occupe des rendez-vous le dévisage à cause de sa blessure.  « Hum, bonjour. Je viens de tomber à vélo, il me faut juste de quoi soigner ça. » Il s'appuie sur le meuble pendant qu'elle se met à taper quelque chose sur le clavier de l'ordinateur. Elle lui désigne ensuite un couloir plus loin, celui qui mène à la salle d'attente où il s'est déjà installé plusieurs fois à cause de tous ses coups et blessures. Ezra se dirige vers la fameuse salle et attend, sachant très bien qui va ouvrir la porte pour s'occuper de son cas. Callie.

Une journée banale à l’hôpital, des bobos du quotidien, rien de bien passionnant pour la jeune infirmière. Comme par hasard, c'était quand il n'y avait rien à faire qu'elle ne trouvait aucun collègue avec qui passer le temps. Il faut dire que depuis qu'elle était arrivée il y a quatre mois, le service n'avait pas arrêté de bouger et elle avec, difficile donc de se lier des amitiés stables. Callie venait à peine de récupérer un café à la machine que son bipper sonna. Tant pis, son café attendra. Pourvu que ça soit quelque chose de palpitant. Elle se dirigea jusqu'à la salle d'attente puis ouvrit la porte. Mais bien sûr, elle aurait dû s'en douter...  « Monsieur Ickowicz...» Elle soupira puis lui indiqua un box. « Tu connais le chemin... » Ezra était malheureusement un habitué des urgences. Alors le tutoiement était presque devenu normal entre eux. Elle le dévisagea puis examina en quelques secondes ses blessures avant de rentrer dans le box où elle pourrait s'occuper de lui.  « Non mais t'es au courant qu'on est vendredi et que c'est déjà la deuxième fois que tu viens me voir dans la semaine ? C'est quoi cette fois-ci ? Un atterrissage de parachute raté, une chute de cheval ? » Avec Ezra, on pouvait s'attendre à tout. Depuis les quelques semaines qu'elle était là, il était devenu son patient le plus assidu et elle avait d'ailleurs pris l'habitude de s'en occuper elle-même. Et de s’inquiéter pour lui par la même occasion. Aimer autant les sensations fortes pouvait à haute dose devenir nocif et elle avait peur qu'Ezra soit sur cette pente glissante de chercher toujours plus.  

En effet, Ezra commence à connaître ces lieux à cause de toutes ses dernières mésaventures. Lorsque la porte s'ouvre et que cette voix devenue familière prononce son nom de famille, il ne peut s'empêcher de serrer la mâchoire. Il sait ce qui va arriver, il s'attend déjà à recevoir un sermon de Callie, l'infirmière qui s'est déjà occupé de lui à plusieurs reprises ces dernières semaines. Le garçon relève la tête avant de quitter la chaise sur la quelle il vient de s'installer, puis prend le chemin habituel en direction du box. Face à elle, il se sent comme un petit garçon qu'on engueule parce qu'il a volé un bonbon. « J'aurais aimé que ce soit le saut en parachute, » murmure-t-il presque pour lui-même, car il sait que cette réponse risque de ne pas plaire à Callie. Il lève un instant les yeux vers elle avant de baisser à nouveau le regard et de se concentrer sur le bord de son t-shirt. « Je suis tombé à vélo. J'ai failli me faire renverser alors j'ai dévié ma trajectoire, et je me suis retrouvé à glisser sur plusieurs mètres sur le sol. » Il grimace à cause des lancements au niveau de sa brûlure sur les côtes. Ezra essaie de faire profil bas, mais ces lancements lui font le même effet que si on était en train de lui planter des cure-dents dans la peau. Curieux de savoir l'état de son visage vu qu'il n'a pas encore eu l'occasion de se voir, il porte deux doigts jusqu'à sa joue. Le contact le brûle, et il remarque deux points de sang sur son index et son majeur. « Tu vois, pour une fois je faisais quelque chose de tout à fait normal. Ça doit être moi le problème, j'ai sûrement la poisse. » Il ose un petit sourire à l'intention de l'infirmière.

Callie soupira en l'entendant lui raconter sa mésaventure. D'un côté elle était soulagée que ça ne soit pas dûe à une de ces tentatives dangereuses de se changer les idées mais elle espérait ne pas lui avoir donné l'idée de sa prochaine expédition. « T'es au courant que je prends le vélo tous les jours et que je n'ai jamais eu d'accident ? Alors  oui, soit tu as la poisse, soit tu es réellement inconscient. » Elle le traitait peut être un peu méchamment car Ezra était quand même un peu amoché et aux vues de ses grimaces, ça ne devait pas du tout être agréable mais elle ne pouvait s'empêcher d’avoir ce caractère protecteur envers tout le monde, probablement pour compenser ce qu'elle n'avait pas pu faire avec son frère. Elle commença donc par rassembler compresses et désinfectant puis décida de s'atteler au plus voyant: son visage. C'était seulement râpé sur un côté mais ça risquerait de laisser quand même quelques cicatrices. « Attention, ça risque de piquer. » dit-elle en s'approchant du visage du jeune homme. Elle aurait presque été tentée de lui proposer un bonbon comme aux enfants pour faire passer la douleur, mais elle se retient, pas forcément d'humeur à plaisanter. Tout en désinfectant doucement la joue d'Ezra elle jeta un oeil sur le flanc de celui-ci. Le t-shirt cachait un peu la plaie mais aux vues de son état, le dessous ne devait pas être si beau que ça. « Bon, tu crois que tu vas réussir à lever les bras pour enlever ton t-shirt ou il va falloir que j'aille chercher des ciseaux pour l'achever ? » En même temps, il ne pourrait plus en faire grand chose tout tâché et déchiré qu'il était.

Inconscient oui, c'est plutôt ça. La dépression d'Ezra a beau dater de quelques années, il semblerait qu'elle ne l'aie pas laissé intact dans sa tête. Il est devenu irréfléchi, imprévisible, impulsif, toute une suite d'adjectifs qui autrefois ne lui correspondait pas. Au lieu de répondre, il hoche simplement la tête sans la regarder. Il sait qu'elle a raison, et elle raison de lui faire la moral. Ça pourrait le raisonner, sauf que lui-même sait que les effets de ce sermon ne seront que temporaires. Il recommencera, il aime trop la sensation du danger que pour en rester là. En la voyant s'approcher avec le coton imbibé de désinfectant, Ezra serre une nouvelle fois la mâchoire et essaie de faire profil bas. Il prend sur lui, et la douleur ne tarde pas à se dissiper. Quand elle baisse les yeux en direction de son t-shirt, Ezra fait de même. « Je vais l'enlever, je tiens beaucoup à ce... » Il s'arrête en voyant les tâches de sang puis soupire. « ... T-shirt. Et merde. » Bien qu'il soit totalement foutu, il prend son courage à deux mains pour retirer le vêtement qui empêche Callie de bien le soigner. Être torse nu l'a toujours mis mal à l'aise, mais il ne peut refuser l'ordre d'un médecin. « Je te promets que je ferai de mon mieux pour ne pas que ça arrive. Ce n'était qu'un accident, j'ai été distrait. » Et c'est la vérité, pour une fois Ezraël n'avait même pas prévu de se manger le sol. Il ose enfin croiser son regard et lui offre un petit sourire innocent, semblable à celui d'un enfant.

Ses paroles semblait avoir fait un peu effet sur Ezra mais elle n'était pas forcémet dupe. Elle lui ressortait régulièrement le même sermon mais il revenait toujours. Et ce n'était pas le coup du blessé qui veut revoir son infirmière, pas avec Ezra. Une fois qu'il eu enlevé son t-shirt, elle s'en saisit et le mis dans une poche en plastique avant de le mettre de côté. « Tu pourras le garder en souvenir si tu veux... Mais de toute manière t'es bon pour en racheter un ! » Elle pu enfin accéder à son flanc et nettoyer tout le sang. Elle s'arma même d'une pince à épiler pour enlever les graviers qui s'étaient logés sous la peau. Le point positif, c'était qu'elle n'aurait pas besoin d'appeler un médecin. En fait, ce qui lui faisait le plus mal, c'était qu'il ne semblait pas avoir conscience de l'importance  qu'une vie pouvait avoir. Pour Callie, c'était devenu quelque chose de plus que précieux. Et se mettre en danger comme ça, ça la rendait folle. Et plus elle s'attachait à lui, pire c'était. Mais son petit sourire restait irrésistible. « Ecoute, c'est pas mon rôle de t’engueuler normalement, crois pas ça me fait pas plaisir on dirait que je prends 20 ans à chaque fois... » Elle ne pu s'empêcher de sourire et même de lâcher un petit rire. Probablement la nervosité qui lui faisait dire des bétises. « Et puis c'est pas flatteur de me faire vieillir tu crois pas ? » Et puis, à quoi bon lui faire la morale pendant des heures, elle ne serait pas avec lui pour sa prochaine bêtise et ne pourrait pas l'en empêcher. Callie finit donc de nettoyer toute sa blessure puis décida de s'attaquer aux pansements. Pour ses côtes, pas de soucis, il faudra de grandes bandes qui serreront toute sa taille. Pour son visage, c'était plus difficile de faire tenir quelque chose sur la joue.  « Tu crois que t'arriveras à protéger ta blessure du soleil et à ne pas trop la toucher ou tu veux des pansements en mode momie pour que ça tienne ? »

Évidemment, Ezra ne va pas garder ce fameux t-shirt. Il n'a de toute façon jamais été matérialiste, ce n'est pas la simple perte d'un vêtement qui va lui briser le coeur. Il s'en achètera un autre comme Callie le lui conseille, puis tapera celui-là dans une poubelle. Quoi que, voir un tissu rempli de sang entre ses mains pourrait suffire à inquiéter n'importe qui qui le verrait faire. Peut-être qu'il le brûlera, il a déjà vu quelqu'un pratiquer cette méthode. Dans un film. Pour que Callie puisse avoir accès à sa blessure, il lève le bras et la laisse faire tout en se recouvrant nerveusement le ventre de son autre bras. C'est un tic, une manie à cause du fait qu'il n'est jamais été totalement en paix avec son propre corps à la peau trop pâle et aux muscles presque inexistants. Sa remarque lui donne envie de sourire, et il se permet de le faire quand il voit les lèvres de Callie s'étirer. Ezra hoche docilement la tête avant de la secouer négativement pour répondre à sa question. « Je te rassure, tu ne fais pas tes quarante ans, » dit-il pour plaisanter, se sentant de moins en moins tendu. Callie, il a fini par vraiment bien l'apprécier. Il aime bien sa façon de s'intéresser à lui, l'impression qu'elle lui donne que pour une fois dans sa vie, quelqu'un le remarque et ne l'oublie pas. Il écoute ensuite ses conseils puis se met à rire à la fin de sa question. « Je me passerai de l'embaumement, mais merci. » Il baisse les yeux et regarde pensivement la rougeur de son corps. Ezra se sent vulnérable, ridicule. Il aimerait effacer cette blessure de sa peau et ne plus voir Callie seulement parce qu'il a encore une fois voulu jouer au héros. « J'ai adopté un chien, » lâche-t-il soudainement avant de lever les yeux vers elle. « C'est peut-être ridicule, mais ça me donne une raison pour rester. Enfin, d'être capable de m'occuper d'elle quoi. Bref. » Il passe une main dans ses cheveux. « Tu ne devrais plus me voir avant un moment, et ce sera peut-être grâce à Lana. Mon chien. »

Il était vrai que laisser traîner un t-shirt plein de sang ne ferait qu'éveiller des soupçons infondés, à cause de surconsommation de séries télé probablement. Elle l'aurait bien récupéré et jeté ici, mais le laisser sortir torse-nue n'était pas forcément une bonne idée non plus. Avec sa plaisanterie, Callie avait au moins réussit à redétendre l'atmosphère et à réinstaurer un climat plus complice entre eux. « Ca prouve que mon botox est bien fait alors ! » Encore un sacré truc débile qu'elle ne ferait jamais le botox. Devenir défigurée et mal photoshopée ce n'était pas du tout pour elle. Comme Ezra ne voulait pas, comme elle l'avait préssentie, être enroulé de bandage, Callie alla donc chercher le plus gros pansement qu'elle pouvait avoir à sa disposition pour l'appliquer sur la blessure.  « Bon, alors il faudra revenir ici te le faire changer tous les deux jours jusqu'à ce que ça cicatrise un peu. Mais bon, si tu veux je pourrais venir te le faire à domicile si ça t'arrange ! » C'est à ce moment là qu'il lui apprend qu'il a adopté un chien ! Sacré surprise. Pour s'occuper d'un chien, il fallait être responsable et bien s'en occuper. Surtout avec un chiot à éduquer. C'était sûrement une bonne idée s'il voulait se raccrocher à quelque chose et faire peut être plus attention comme il le disait.  « C'est génial ça ! C'est quelle race ? Je pourrais peut être venir avec Sparky si tu veux ! Parce que c'est important la sociabilisation chez les chiens aussi ! » Et ça n'était pas vrai que pour les chiens. Pour Callie, cela la forçait à sortir et à voir un peu plus de monde, notamment d'autres maitres de chien. Si elle n'avait pas son chien, elle resterait planquée chez elle à rien faire, ce qui n'était pas du tout la solution.  « J'aurais une raison de plus de venir te surveiller chez toi alors ! »

Ezra ne peut s'empêcher de sourire à sa réflexion sur le botox. Même lui sait qu'elle n'en aurait pas besoin, Callie est assez jolie au naturel que pour se faire charcuter le visage par un scalpel. C'est son humour, la façon qu'elle a de toujours vouloir détendre l'atmosphère et, évidemment, d'y arriver. À force, il aurait plus tendance à la voir comme une amie que comme son infirmière même si ils ne se sont encore jamais vus en dehors de l'hôpital. Il l'apprécie Callie, et au fond, ça lui fait toujours plaisir de la voir. Il la regarde s'éloigner, revenir avec un pansement immense pour recouvrir toute la plaie, puis la laisse à nouveau s'occuper de son cas en hochant la tête pendant qu'elle parle. « Je ne voudrais pas te déranger pour si peu, » dit Ezra sans la regarder. Ca a toujours été une de ses craintes, déranger les autres. En tant que grand solitaire, il a souvent pris l'habitude de se débrouiller tout seul et à s'habituer à sa seule présence. Jusqu'à l'arrivée de Lana. D'ailleurs, en lui parlant de son petit chien, Ezra remarque que Callie semble plus que ravie d'apprendre cette nouvelle présence dans la vie du jeune homme. Un sourire étire ses lèvres quand elle lui parle du sien, et du fait que tous les deux pourraient se rencontrer. Ça lui fait penser aux 101 dalmatiens. « C'est une labrador, et bien sûr que tu pourrais venir avec. Je pense que ça lui ferait plaisir d'avoir enfin un copain de jeu. » Parce qu'Ezra, il ferait tout pour le bonheur de son chiot. Il la chouchoute déjà bien assez, mais jamais encore il n'a eu l'occasion de lui faire faire rencontrer d'autres chiens. Il rit à sa dernière phrase. « Pas faux ! » Il attend qu'elle aie terminé son travail, puis remet délicatement son t-shirt. Heureusement pour lui, le sang ne devrait pas trop se voir si il cache l'endroit tâché avec son bras. « Et bien, je ne voudrais pas t'embêter plus longtemps. Je suppose qu'on se voit dans deux jours, » dit-il en la regardant, tout sourire.

Elle ne voulait pas que ça le mette mal à l'aise. C'était seulement une proposition pour lui faciliter la vie, mais elle savait que certains n'aimaient pas devoiler à une presque inconnue leur chez soi. Parce que certes à  force de se retrouver à l'hôpital ils avaient commencé à s'apprécier et à développer une certaine complicité, mais on n'était pas encore au stade d'amitié. Alors une rencontre en dehors du boulot avec pour prétexte leurs chiens pouvait être une bonne idée pour pousser Ezrael à se dévoiler. Il restait toujours très mystérieux et même pudique en fait. Presque comme Callie en somme. Les deux devaient avoir des blessures cachées et les deux essayent de s'en détacher. « Je pense que ça ne peut que les stimuler ! Et pendant qu'ils feront leurs bêtises dehors tous les deux, ils nous saliront pas la maison ! » Parce qu'il fallait avouer qu'un chien c'était génial mais c'étaient aussi des as pour te mettre la maison sans dessus dessous pour que tu t'occupe de lui ! Callie s'apprêtait justement à aller chercher une robe d'hôpital pour remplacer provisoirement le t-shirt d'Ezra mais celui ci préfèra rapidement remettre le sien, comme pour cacher et oublier au plus vite sa blessure. « Bon et bien il ne te reste plus qu'à retourner à l'accueil pour signer deux trois trucs et puis oui on se revoit dans deux jours !   » Cependant, elle se doutait que venir à l'hôpital était plutôt contraignant et faire la queue au milieu des gens malades n'était pas toujours du goût dentout le monde. Alors elle attrapa un bout de papier et y nota son numéro. « Tiens, au cas où tu changes d'avis je pourrais quand même essayer de venir ! » Elle le glissa au milieu de son dossier et lui sourit, comme si un sourire pouvait le pousser à accepter.

Il aurait pu refuser, sûrement même l'aurait-il fait avec n'importe qui d'autre. Ezra n'aime pas la présence d'inconnus, certainement encore moins chez lui. C'est un grand timide, à tel point qu'il en devient presque asocial. Et pourtant, il est pour une fois d'accord avec la proposition de Callie. Elle, il la trouve chouette, sympa, amusante, différente des autres. Du coup, ça ne le dérange pas de l'inviter chez lui surtout si elle propose d'amener un peu de compagnie pour Lana. Ce serait différent de l'hôpital, et ils pourraient en profiter pour discuter plutôt que de se dire au revoir une fois les soins terminés. À ses paroles, il hoche la tête. « C'est vrai, j'ai même un jardin ! » s'exclame-t-il fièrement. C'est la première fois qu'il en a un, il ne peut qu'en être fier. Avant, Ezra a vécu pendant plus de quatre ans dans un appartement minuscule qui n'aurait certainement pas pu accueillir de chien. Tout en l'écoutant, il descend de son siège et se dirige vers la sortie du bureau sans pour autant quitter Callie du regard. Il opine, puis s'arrête quand il la voit prendre un bout de papier et écrire dessus. Une fois son numéro inscrit, Ezra l'attrape du bout des doigts, le contemple, puis le plie délicatement avant de le ranger dans la poche arrière de son jeans. « Merci, » dit-il, tout sourire. « Je t’appellerai, sûrement. » Parce qu'après tout, ce n'est pas comme si elle venait de lui filer son numéro pour un rencard. C'est son infirmière, elle chargée de son cas désespéré. « Bonne fin de journée, » ajoute-t-il avant de sortir de la pièce.