Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Il ne comprend pas ce qu'il fait ici. Il chante, il fait ce qu'on lui dit, mais il ne se contrôle pas lui même. Parce que dans sa tête, le seul mot qui souhaite sortir, c'est merde. Ouais, merde à tout le monde. Au management qui contrôle sa vie privée, au type qui lui dit, dit, et redit ce qu'il doit modifier, à Théa, qu'il n'arrive plus à supporter, à Ashley. Parce qu'avec lui, ils ne sont pas dans une bonne période. Ouais, parce qu'il lui en veut, tout comme à Théa. Il n'y peut rien, il ne se contrôle pas. Alors il a juste envie de dire merde. Alors qu'il aime son métier, qu'il aime chanter, mais pourtant il ne sent pas à l'aise aujourd'hui. Il ne se sent pas à l'aise non plus chez lui, parce que de toute manière, l'ambiance est électrique à la maison. Et, c'est un peu comme s'il avait le mal du pays, parce que le seul repère qu'il a, qui arrive à lui remettre les pieds sur terre, et bien… Bien c'est Ashley. Il n'arrête pas d'y penser, de revoir ses photos dans sa tête alors que lui, il n'était plus en ville. Il ne supporte pas d'avoir été lâcher et d'avoir vécu un événement aussi difficile seul. Il a un sentiment d'abandon, et généralement, c'est difficile de lui enlever. Alors aujourd'hui, il est mou. Il est presque à deux doigts de craquer, tellement il ressent la pression. Dans le groupe, ils ont chacun une tâche à faire. Lui, c'est le chant, et là il n'y arrive pas. Sa voix déraille, il sent la boule dans sa gorge. Mais il ne veut pas pleurer, pas devant eux. Alors, il a ce sourire qui résonne si faux, mais il n'arrive pas à chanter. Il jette un regard, et la scène lui brise le coeur. Parce que son mari rigole avec sa fausse petite amie. C'est ça faute, c'est totalement la décision de Brook de faire la gueule, mais c'est mentale cette chose, et il l'assume pleinement. De toute manière, craquer, il ne l'a pas encore fait, et pleurer devant eux, c'est simplement hors de question. Alors, au bout d'un moment, il ne cache plus vraiment qu'il n'est plus dans le bain, parce qu'à force qu'on lui répète une vingtaine de fois qu'il doit reprendre ça, qu'il ne chante pas assez fort, et puis tout ça, et qu'il continue les mêmes erreurs, et bien ouais, il n'arrive plus à faire semblant. Alors, on accorde une pause à tout le monde, et Brook souffle un bon coup parce qu'il en a besoin. Il sent ses mains, elles tremblent comme une feuille et sa gorge le brûle. Il est à deux doigts de flancher. Alors, il se reprend, secoue un peu la tête, puis il décide de s'éclipser. Il a besoin d'être seul, de réfléchir à tout ça, d'essayer de comprendre s'il est encore capable de tenir longtemps. S'il est encore capable de faire semblant, s'il est encore capable de rire faussement et de faire semblant qu'il supporte la distance qu'il y a entre lui et son mari. Alors, il s'éclipse, et il rentre dans une pièce où généralement, il n'y a personne qui rentre. C'est vraiment une petite pièce, avec différents matériels en tout genre. Il arrive à caler la porte, pour faire en sorte que la porte ne se renferme pas. Il n'est pas claustrophobe, c'est pas une question qui se pose sur ça, c'est juste que si la porte se ferme, il est coincé dans cette pièce et ce n'est pas vraiment agréable. Surtout que la lumière qui se trouve dans la pièce est sombre, et, ça rend la pièce un peu étrange. Il s'assoit contre un carton, il ne sait pas vraiment si ce qu'il y a dedans est fragile ou non, il s'en fiche un peu. Et doucement, il laisse sa tête se poser contre ses mains, les coudes sur les genoux. Il est perdu, Brook n'arrive plus à avoir les idées clairs. Il a besoin des bras d'Ash, mais même la dedans il n'arrive plus à avoir ce sentiment de sécurité. Il se sent… Tellement trahi que tout est difficile. Il pense à Théa. Des efforts, il a essayé d'en faire, mais c'est la goûte d'eau qui a fait déborder le vase. Il ne veut plus lui parler, au risque d'être désagréable avec elle. Et a fond, il sait qu'elle est obligé de le faire, mais il trouve cela trop simple. Puis, ouais, il est totalement jaloux. La voir sourire, comme un ange, à son mari, non. Voir les photos d'eux, en train de se câliner, non. Les observer, s'embrasser, dans un lieu public, avec des fans, alors là encore moins. Il n'en peut plus de tout ça. Dans sa tête, il a juste envie de faire sa valise et rentrer en Afrique du Sud. Soutenir sa famille, voir sa mère sourire, mais non il ne peut pas faire ça. Même s'il en meurt d'envie, fuir, c'est trop simple. Puis, il se perd tellement dans ses pensées que le seul moment où il sursaute, c'est parce qu'il entend la porte se claquer. Son coeur s'emballe, ses mains deviennent moites, et les larmes menacent définitivement de couler. Il vient d'être enfermer. Alors il lève le regard, se lève, prêt à foncer sur la porte pour frapper et espérer qu'on l'entende… Mais la vision qui se trouve en face de lui, c'est non. Il a envie de hurler, de crier, d'insulter. Parce que la personne qui se trouve en face de lui, c'est Théa. Théa, qui lui bouffe sa vie, Théa, qui vient donner un coup de pied dans son bonheur, Théa, qui est définitivement trop bête. « Putain, mais t'es complètement conne toi ! On sort comment maintenant ? » Il s'énerve. Il est à bout de nerf, il est en train de passer une journée de merde, et elle continue. « Putain mais t'en as pas marre de faire des conneries ? T'en as pas marre de m'emmerder ? Me foutre la paix, ça ne te dit rien ? » Il s'exclame de plus en plus. Il est déjà en train de faire les cents pas, il tremble encore plus que tout à l'heure et il se passe une main dans ses cheveux, désormais court. Il pense que ça va le calmer, mais la vérité, c'est que ça n'arrange rien. « Tu fais vraiment chier. » Il tapote la poche, et, quand il ne sent rien… « Putain mais quel con. » Bah ouais, si la journée doit mal se passer, autant que la merde continue. Brooklyn a laissé son téléphone dans son sac, et bien-sûr, son sac, il ne l'a pas avec lui. Il est enfermé, et le pire, c'est qu'il l'est avec Théa.
Sa vie c’est le bordel. Déjà qu’avant ce n’était pas la joie, mais maintenant c’est encore pire. Brooklyn est revenu d’Afrique du Sud plus remonté que jamais contre Thea et Ashley. Dans un sens, la jeune femme peut comprendre qu’il lui en veuille. Elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Mais est-ce vraiment de sa faute ? Elle n’a pas demandé à être embarqué dans cette histoire de drogue. Elle n’a pas demandé à ce que Ash soit près d’elle pour la soutenir. A choisir, elle aurait même préféré qu’il parte avec Brook. Mais non, encore une fois, le management n’en avait fait qu’à leur tête et encore une fois c’était Thea qui prenait tout dans la gueule. Ça commençait légèrement à la saouler et des fois, pour ne pas dire tout le temps, elle avait envie de tout envoyer balader. Mais, elle le sait, si elle le fait, elle laisse son groupe dans la merde et ça c’est hors de question. Elle tient trop à eux pour le faire. Seulement, quand elle voit comment Brooklyn agit en sa présence et en la présence de son mari, elle se dit que ce serait la bonne solution. Pourtant, elle n’arrive pas à s’y résoudre. Soupirant, elle finit de se préparer pour aller à la répétition pour leur prochain concert. Elle sait qu’elle ne devrait pas y aller, qu’encore une fois, elle va devoir jouer un rôle, mettre un sourire sur son visage alors qu’elle n’a juste qu’une seule et unique envie, celle de pleurer. Elle pourrait se faire porter pâle, mais Dylan le devinerait aisément et elle n’a pas envie de répondre aux questions de sa meilleure amie. Alors, Thea endosse ce faux sourire qui lui sied si bien et se rend à la répétition le cœur lourd. Quand elle arrive, elle est de suite happée par Dylan. La violoniste a de suite remarqué que quelque chose clochait et bien entendu, la rousse ne peut pas échapper au regard perçant de sa meilleure amie. Elle lui explique les grosses lignes parce qu’elle n’a pas envie de rentrer dans les détails, mais surtout parce que la jeune femme est déjà au courant de tout. Soufflant une nouvelle fois, elle finit par planter Dylan alors que cette dernière lui donnait des conseils. Thea sait que c’est méchant de sa part de réagir comme ça alors que Dylan veut juste l’aider, mais elle n’a pas envie d’être aidé, enfin, plutôt elle ne veut pas parce qu’elle sait que si c’est le cas elle va craquer et tout raconter.
La jeune femme se place donc pour les chansons et chante avec ce tout ce qu’elle a quitte à perdre sa voix avant le concert. D’ailleurs, leur coach vocal lui demande de ralentir parce que c’est ce qui risque d’arriver. Puis, une fois qu’elle a fini de rectifier les défauts chez Thea et les autres, elle s’acharne un peu trop sur Brook. Sa prestation n’est pas parfaite, mais ça peut se comprendre avec tout ce qui s’est passé dans sa vie. Thea ouvre alors la bouche pour prendre sa défense avant de se souvenir que ce serait mal venu. Alors, elle fait juste comme si elle n’entendait pas et essaie de passer à autre chose. Heureusement, comme toujours Ashley arrive à la dérider et c’est derrière elle bien vite. La suite se passe très bien et alors que tout le monde demande une pause, la claviériste en profite pour s’éclipser afin de fumer une petite clope. Sauf que bien entendu, elle ne fait pas attention à là-où elle met les pieds et referme la porte derrière elle. Sauf qu’au lieu d’être dehors comme elle le pensait, elle se retrouve coincée dans une petite pièce avec Brooklyn. Putain, c’est bien sa veine. Lentement, elle se retourne pour regarder la porte et essayer de l’ouvrir, mais ce ne serait pas drôle s’ils pouvaient sortir juste comme ça. Non, la porte ne s’ouvre que de l’extérieur. Thea sent la colère de Brooklyn avant qu’elle ne l’atteigne par ses mots. Elle les prend en pleine gueule et se retient de pleurer alors qu’elle lui fait à nouveau face. La jeune femme le laisse déverser sa colère contre elle en se mordant la lèvre tellement fort qu’elle se met à saigner. La douleur qu’elle ressent par les mots mais aussi par sa lèvre éclatée lui donne les larmes aux yeux. Cependant, elle fait tout pour ne pas pleurer. Ce serait lui faire un cadeau, elle le sait. Sa colère à elle monte petit à petit alors qu’elle laisse le venin de Brook pénétrer en elle. « Parce que tu crois que j’ai fait exprès du con ! » Thea le sait, le provoquer de la sorte n’arrangera pas les choses, mais elle n’a pas envie d’être gentille, pas aujourd’hui. « Arrête de croire que je fais les choses pour t’emmerder. T’es pas le centre du monde et encore moins du mien. »
Ça aussi, ce n’était pas une chose à dire, mais maintenant c’est trop tard. Parce que son centre du monde n’est autre que Ashley et ça Brook l’a compris avec le temps. Et pour ça aussi, il lui en veut. Mais est-ce sa faute ? Est-ce qu’elle a demandé à tomber amoureuse ? Est-ce qu’elle a demandé à ce que la fiction dépasse la réalité ? Non pas vraiment. Mais là encore, c’est elle la méchante sorcière qui essaie de séparer un couple heureux. Elle aussi, elle voudrait connaitre ce genre de bonheur mais comme elle doit couvrir leur couple ça lui ait interdit. Mais ça, Brook n’a pas l’air de le comprendre. « Et toi, t’en as pas marre de t’apitoyer sur ton sort au lieu de bouger ton gros cul et de faire quelque chose. Parce que t’as beau me reprocher toutes les merdes qui se passent dans ta vie, je t’ai jamais vu bouger le petit doigt pour essayer de t’en sortir. Alors c’est bien beau d’accuser les autres, mais avant, faudrait penser à balayer devant sa porte. » ajoute-t-elle à bout de souffle alors que les larmes menacent de couler à tout instant. Elle n’en peut plus de cette situation, elle veut simplement en finir avec tout ça le plus rapidement possible. Alors, elle se retourne encore une fois et frappe de toutes ses forces sur la porte, tant pis si elle se fait mal pour qu’on les entende et qu’on les laisse sortir.
Brook aurait dû rester dans son lit au final. Il aurait dû pour éviter les merdes qu'il a depuis qu'il est dans cette salle de concert. Il est lamentable, c'est vraiment horrible. En fait, il est dans une grosse merde, un cercle vicieux. Parce qu'au final, non, il ne peut pas rester chez lui, surtout pas s'il simule une maladie. Ash aurait été à ses petits soins, et pour le moment, c'est juste hors de question. Il ne veut pas que son mari l'approche, pas pour le moment, parce qu'il est tellement remonté contre lui qu'il risque d'être blessant. Et la culpabilité, elle n'arrivera pas maintenant, mais que plus tard, quand il aura enfin décoléré de toute cette histoire. D'ailleurs, heureusement qu'il arrive à maîtriser -à peu prêt- sa colère parce que sinon, il serait déjà de nouveau chez lui, dans sa véritable ville. Ouais, c'est un peu difficile dans sa vie en ce moment, et le sentiment de bien-être se dissipe de plus en plus pour faire face à une solitude qui est de plus en plus dure à gérer. C'est comme ça, il n'y peut rien de ressentir ça. C'est horrible pour li de voir son mari jouer aussi bien la comédie, il joue tellement bien la comédie que Brook a l'impression de croire que la fiction surpasse la vérité. Et il est dingue de penser à ça, parce que sérieusement, c'est bidon, Brook sait très bien les sentiments qu'à son mari à son égard, mais il se monte la tête lui-même et la situation est quand même assez délicate. Alors oui, quand Théa vient encore lui briser les couilles alors que sérieusement, Brook a juste besoin d'être seul, ça lui fait péter un fusible dans son cerveau. Il est à bout, il est fatigué de tout ça et cet enfer ne s'arrête décidément jamais. Il a envie de pleurer, mais ça, c'est hors de question qu'il craque devant quelqu'un, surtout pas devant elle. Cette fille... Non, franchement, non. Il n'arrive même plus à être faux avec elle, c'est terrible de se rendre compte que la situation où ils sont tous sont juste invivable. Ce n'est pas normal que des jeunes adultes vivent ça. Soient autant contrôler par la puissance d'un management et qu'ils n'ont plus le droit de vivre normalement. Théa est à la mauvaise place du tableau, c'est la couverture parfaite, pour un couple parfait aux yeux de tous. Parce que c'est de l'image publique, et qu'ils adorent, ses petits cons de management, se mettre des sous dans les poches grâce à eux. Mais au bout d'un moment, ça va trop loin, et la limite à trop de fois était atteinte. C'est comme ça que le ressent Brook, à cet instant précis. Il regarde Théa, tellement méchamment. Et il se laisse gueuler, il s'en fiche s'il est méchant, il s'en fiche s'il lui fait du mal, à ses yeux, elle ne mérite que ça. Peut-être que le pire, c'est que Théa le provoque, et ça le fait monter. Il sent ses joues prendre une teinte différente, parce que la colère monte, et qu'il a tellement de choses en lui qu'au final, celle qui doit prendre, c'est celle qui pourrit simplement sa vie. « Alors arrête d'empiéter dans mon monde putain ! T'es toujours partout, autour de moi, dans les journaux, à te trimbaler main dans la main, toute souriante, avec l'homme que j'aime ! T'es pas mon centre du monde non plus Thea, mais tu fous mon bonheur en main parce que plus les jours passent, et chaque fait et geste que tu fais sont des choses qui me concernent aussi putain ! » Il s'emporte. Ses mots sont incompréhensibles, ses phrases n'ont sans doute plus de sens, mais il se perd lui-même dans ce qu'il dit tellement il a des choses à sortir de son coeur. Le plus dur, ce qu'il a dû mal à encaisser, ce sont ses mots. Parce que c'est trop facile de lui remettre la faute sur lui alors que justement, il ne fait que ça, bouger son cul. Mais bon, c'est plus facile de se foutre dans des problèmes de drogues et de penser que c'est l'ange, qu'elle est innocente. Il sent ses poings se serrer, et bordel, si ce n'était pas une fille, son poing aurait déjà écraser sa mâchoire. « Ferme là, c'est facile de tout remettre sur mon dos, au bout d'un moment, faudrait aussi d'arrêter de dire oui à tout ce qu'on vous dit juste parce que du coup, t'as son attention. Faut arrêter de dire qu'on est tous dans le lot, non, cette merde du management, elle nous est concernée à trois, et à ce que je sache, j'ai même pas mon mot à dire sur vos sorties et vos soirées. » Il essaye d'être calme, mais franchement, son discours est incompréhensible. Il se fait de la peine franchement, et cette mascarade, il n'en peut plus. Il veut juste dire merde, et fuir comme un lâche. Ouais, c'est même ce qu'il compte surement faire. Théa dit de la merde, Ash sait très bien à quel point Brook ne supporte pas ça, il l'a encore bien vu quand ils se sont disputés au retour de Brook. Alors, dans le fond, c'est bien qu'il y a un problème non ? Si même son mari n'arrive pas à dire non quand on lui impose des choses, c'est que ça devient vraiment grave. Qu'est-ce que ça va être le jour où ils vont devoir se marier ? Tout comme le jour où ils vont imposer un problème ? Ils vont dire oui ? Comme des chiens ? Peut-être, mais Brook ne sera plus là pour assister au spectacle, parce qu'il est à deux doigts d'abandonner et que c'est une décision qui mérite réflexion, et là, en face de Théa, qui se tue à demander à l'aide pour qu'on ouvre la porte, il pèse le pour et le contre. Ouais, c'est quelque chose qui mérite réflexion, parce qu'il n'est peut-être plus à la hauteur pour voir ses conneries sous ses yeux, et sentir son coeur se déchirer.
S’il y a bien une personne avec qui Thea aurait voulu ne jamais se retrouver enfermée, c’était bien Brooklyn. Ce n’est pas parce qu’elle ne l’aime pas ou quoi, elle l’adore toujours autant. C’est juste que depuis l’incident avec la drogue, où elle avait eu un rôle dont elle se serait bien passé, il était infernal avec lui. Comme si elle avait choisi que Ash reste avec elle au lieu de partir pour l’Afrique du Sud avec son mari. Des fois, la jeune femme aurait aimé lui en foutre une pour qu’il se réveille. C’est pas de la faute de la rousse si leur situation est si merdique. Parce que si vraiment ça l’emmerdait tant que ça, il se bougerait au lieu de se lamenter sur son sort. Alors quand il s’en prend à elle alors qu’elle n’a pas fait exprès et a refermé la porte sur eux, Thea ne peut pas rester de marbre. Ça l’a saoule d’être la cible de Brook à chaque fois qu’il se sent mal. Elle non plus elle n’aime pas cette situation mais elle n’est pas agressive avec le chanteur. Au contraire, elle essaie de chercher des solutions pour les sortir de cette merde. Mais Brooklyn est trop enfermé dans sa colère et sa haine de l’australienne qu’il n’y fait même pas attention. Alors oui forcément, y a un moment où le tempérament de feu de Thea reprend le dessus. La claviériste n’est pas du genre à se laisser faire et elle a la patience d’un enfant de deux ans, soit absolument aucune, surtout dans ce genre de situation. Elle sait que la meilleure chose à faire aurait été de laisser couler, mais elle n’en peut plus de cette animosité et de cette haine qu’elle lit dans le regard de Brooklyn. Elle s’énerve quand elle l’envoie chier, et sa réponse ne fait qu’augmenter sa colère. Thea se retient de s’avancer vers lui et de le frapper. Elle se retient parce qu’elle sait que Ashley ne lui pardonnerait jamais d’avoir porté la main sur son mari. Et pourtant, c’est pas l’envie qui manque. Sauf que pour rien au monde, elle ne voudrait se fâcher avec Ash. C’est pour ça qu’elle essaie de garder son calme alors qu’elle n’a qu’une seule et unique l’emplâtrer dans un mur. Elle enfonce donc ses ongles dans ses paumes pour éviter de s’en prendre à lui. Thea choisit de ne pas lui répondre cette fois. Ça ne servirait à rien à part enflammer encore plus la conversation. La tension est assez haute. Elle a donc l’intelligence de ne rien dire, malgré que l’envie soit là bien ancrée en elle. Cependant, malgré qu’elle se soit tue là, quand il ouvre encore la bouche pour l’accuser de son malheur, son sang ne fait qu’un tour et elle est obligée de dire quelque chose. Elle ne peut pas rester de marbre alors que clairement il l’insulte et qu’il se prend encore pour la petite victime. La jeune femme laisse la porte sur laquelle elle s’acharnait pour qu’on vienne les sauver, pour se rapprocher dangereusement de Brooklyn. Ses yeux lancent des éclairs et elle pousse le bouclé contre le mur le plus proche assez violemment. Elle se retient de toute ses forces de ne pas user de ses poings contre lui. La dernière chose qu’elle a besoin c’est que Ashley soit en colère contre elle. « Non c’est toi qui va la fermer Brooklyn ! J’en ai ras le cul que tu fasses la petite victime alors que comme tu l’as dit ça nous concerne tous. Pour reprendre tes mots c’est facile de tout remettre sur mon dos. Mais à ce que je sache t’as jamais bougé pour que les choses changent. » Thea se rapproche encore un peu de Brook. Si elle n’avait pas été aussi remplie de rage, on aurait pu croire qu’elle essayait de l’embrasser. Mais ce n’était pas le cas. Ses lèvres étaient si fines qu’elles avaient presque disparues. Elle ne ressemblait plus à la Thea qu’il connaissait. Elle faisait même presque peur maintenant. « Tu crois qu’on dit oui à tout par plaisir, qu’on essaie pas de changer les choses. On est obligé de le faire pour que tout le monde garde son job, pour que tout le monde puisse faire ce qu’il aime dans la vie. On fait ça pour tout le monde. Alors arrête de ne pas voir plus loin que le bout de ton nez. » La jeune femme le laisse alors planté là et repart en direction de la porte pour continuer à frapper de toutes ses forces. Elle décharge sa colère pour qu’on les sorte de là sur la porte et sent ses larmes monter. Elle renifle bruyamment parce qu’elle ne veut pas lui faire ce plaisir. Elle ne peut pas pleurer. Cependant petit à petit ses coups se font moins violents et elle retient à grande peine ses larmes. « J’ai pas choisi de sacrifier ma vie amoureuse pour ton couple Brook. Alors arrête d’être égoïste et cherche de véritables solutions au lieu de m’accuser de tous les maux qui t’arrive. » Thea n’en peut plus de cette situation. Elle n’arrive plus à faire semblant en face de Brooklyn. Elle qui aurait voulu qu’il devienne un ami, un pilier, un allié elle se retrouve à presque se battre avec lui. Parce qu’elle est pas aveugle, elle a bien senti qu’il se retenait aussi de la frapper. Ça l’épuise tout ça. Elle se laisse alors tomber au sol et enfouit sa tête dans ses genoux, l’entourant de ses bras pour pleurer de tout son saoul.
Accueil 
