nolan&noah ◊ without beer life would be a mistake

Cela faisait quelques semaines désormais que j'étais revenu à Bowen. Comme une de mes bonnes résolutions afin de reprendre ma vie en main et laisser derrière moi de très mauvais moments du passé, j'avais décidé de passer au moins tous les samedi au Elm Street. Ce bar bien connu de tous les natifs de cette ville, où l'on connaissait quasiment tout le monde, dont le propriétaire bien entendu. C'était le premier bar où j'avais mis les pieds, c'était ici où j'avais commandé ma première bière, et assez étrangement, c'était toujours la même que je demandais au serveur, des années plus tard.

Ce soir, j'avais également quelque chose à célébrer : j'avais enfin emménagé dans mon nouvel appartement. J'étais très satisfait de mon choix, et bien que j'avais redouté le fait de vivre réellement seul, à l'heure d'aujourd'hui je pouvais dire que j'étais fier de ma décision. Ce gain d'indépendance procurait un bien immense et un goût de liberté jouissif. J'avais la plupart de ma vie vécu sous le choix des autres, maintenant, j'étais maître de mon propre avenir, et bien que le simple fait de choisir un appartement pouvait sembler banal aux yeux des autres, pour moi, c'était un grand pas composant une grande joie.

Vers les 23h, je passais donc la porte du bar. Je n'aimais pas trop arriver avant, j'aimais me plonger dans l’atmosphère déjà enivrée de mes anciens voisins, camarades de classe, etc. Et puis, je trouvais ça plus facile de trouver un groupe avec qui passer la soirée une fois que la majorité des individus avait plusieurs coups dans le nez. Sans compter que c'était toujours amusant. Je balayais les lieux du regard, à la recherche de personnes que j'appréciais, puis m'orientais vers le bar pour commander mon habituelle boisson. Une fois la bière réclamée, je me tournais et remarquais la présence de Nolan peu loin de moi. Je me dirigeais vers sa personne, agréablement surpris de le retrouver après un assez long moment. Je posais ma main sur son épaule pour attirer l'attention, avant de le saluer : « Hey Nolan ! Comment ça va ? Quoi de neuf ? »

Un sourire franc étira mes lèvres tandis que je percevais la satisfaction que Nolan éprouvait en réalisant que j'étais à côté de lui. On avait toujours su être en bons termes, jusqu'à tisser une amitié de plus en plus forte entre nous deux. Réellement, je savais que je pouvais compter sur le jeune homme, et c'était bien entendu réciproque. Il connaissait beaucoup de mon existence comme de mes expériences passées, et jamais je n'avais hésité à lui faire confiance. D'autre part, bien heureusement, j'étais persuadé que c'était de même de son côté. On savait s'épauler l'un l'autre sans avoir à se juger ou à jouer des faux semblants. J'entendais mon interlocuteur m'annoncer qu'il était heureux de me retrouver après un certain moment déroulé sous silence radio. Il me demandait comment j'allais, et je réalisais que pour une fois, la personne en face de moi ne me posait pas cette question que pour respecter les politesses d'usage. Nolan connaissait les grandes lignes de mon présent et ainsi, son interrogation détenait beaucoup plus de profondeur. Je m'installais sur le siège à côté de lui, répliquant avec un léger sourire en coin : « Mieux. » Ma réponse avait des allures de superficiel, mais ça me faisait un bien fou de pouvoir articuler ce simple petit mot. J'étais descendu bien bas, autant physiquement que mentalement. Et pouvoir enfin annoncer que je remontais la pente, que je me sentais de mieux en mieux dans ma tête comme dans mon corps, me procurait presque un sentiment de délivrance. « J'ai emménagé dans mon nouvel appart' hier, je te le ferais voir un de ces quatre. C'est jouissif, un autre pas vers la liberté. » En effet, pouvoir choisir mon propre appartement, vivre selon mes règles, c'était quelque chose que je n'avais malheureusement jamais vraiment connu. Mes actions précédentes avaient été régies par la volonté de plaire aux autres, et enfin, au bout de vingt-six ans, je décidais d'agir un peu pour moi et uniquement moi. « Et toi ? » retournais-je la question, intéressé.

J'acquiesçais alors que Nolan me proposait de me payer un verre, et je l'entendis interpeller le serveur afin de passer commande. Une fois qu'il avait son verre et moi ma bouteille de bière, je levais cette dernière afin de trinquer. « Santé ! » Un bruit de verre s'entrechoquant résonna faiblement, masqué par les conversations nous environnant. « Comment ça se passe dans ta vie en ce moment ? » questionnais-je par la suite. Ma question était plutôt large, et c'était voulu. J'étais curieux de connaître les nouvelles avancées dans les différents volets de l'existence de mon vieil ami, mais je n'allais pas non plus lui imposer un sujet. Ce n'était pas le style de la maison.  

Il était vrai que la découverte de mon nouvel appartement me procurait en quelque sorte des ailes. Il m'invoquait un désir et une motivation sans fin pour améliorer les lieux et l'installer à mes propres goûts, ce qui était un grand bonheur en soi-même. J'avais toujours vécu avec des colocataires, certains beaucoup plus décisionnaires que d'autres. Généralement, je me contentais de me plier aux souhaits d'Autrui. Toutefois, dans mon nouveau chez moi, j'étais le maître. Je n'avais pas à obéir à qui que ce soit, à vouloir plaire à quelconque individu. Et présentement, ça me rendait euphorique. Si je le souhaitais, je pouvais me balader en sous-vêtement toute la journée et personne ne pourrait rien me dire. Ma seule compagnie demeurait un chaton, et honnêtement, il se fichait bien des habits que je portais ou pas.

D'ailleurs, sans doute que l'acquisition de ce nouveau lieu de résidence pesait lourdement dans la balance de mon bien-être. Cela me démontrait que oui, les vents tournaient. Que les choses avançaient positivement, que je bâtissais enfin ma vie, sans avoir une fille sur mon dos qui me briserait mentalement ou physiquement. Vu l'opinion que j'avais actuellement sur l'amour, je resterai sans doute célibataire un bon moment. Mais je m'en fichais. J'avais besoin de temps pour moi, de toute façon. Métaphoriquement, je n'allais pas inviter quelqu'un à rester chez moi, alors que ma maison était entièrement brisée. Il fallait que je mette de l'ordre dans mes pensées, dans mes projets, dans mes envies. Il fallait que j'apprenne à vivre seul et bien, avant d'envisager pouvoir aimer quelqu'un.

Je souris avec plaisir en entendant les félicitations de mon très bon ami. « Merci ! Il est plus ou moins dans le même quartier que celui de Nevaeh. Je t'enverrai l'adresse en texto, et t'y attendrai de pied ferme. » Je souris, légèrement taquin, bien que je retenais le fait que Nolan venait de me dire qu'il y ferait un tour. En ce moment, c'était toujours la pagaille, vu que je prenais mon temps pour tout installer parfaitement. Mais ce n'était pas non plus Bagdad, sa venue serait toujours appréciée - et sans danger.

Une fois nos verres en main, nous trinquâmes à nos retrouvailles, et je questionnais Nolan sur ce qu'il y avait de nouveau dans son existence. Je pouvais facilement voir qu'il n'inspirait pas forcément la bonne humeur et qu'il avait des tracas - des années d'expérience permettaient ce genre d'analyse. Et je savais aussi comment faire pour le faire parler, bien que je n'étais pas du tempérament curieux à vouloir tirer les vers du nez de tous. L'on m'avait déjà forcé à parler, à dire des choses dont je n'étais pas prêt à révéler, et jamais je ne pardonnerai ça. Je ne ferais certainement pas la même chose à Nolan. Je l'entendais m'annoncer qu'il avait la nouvelle édition du Quaterly qui sortirait bientôt, ce que j'estimais comme une bonne nouvelle, et que j'accueillais en hochant la tête positivement. Puis il m'avoua avoir une nouvelle fille dans sa vie, un élément qui lui semblait des plus perturbateurs. Je souris doucement, sans joie. Les femmes, qu'est-ce qu'elles nous font vivre, hein ? Après avoir bu une longue gorgée, me permettant de réfléchir, je prononçais : « Et tu veux plus qu'une relation de simples collègues ou une amitié avec elle. » Je n'avais pas pris une intonation interrogative, bien que j'attendais quand même confirmation de mon interlocuteur. « Je sais pas, mec, j'imagine que si tu veux tenter quelque chose avec cette fille, je te dirais de foncer. Si elle te fait tant d'effet et que ça dure, c'est qu'il y a quelque chose à faire, tu ne crois pas ? » Je plongeais mon regard dans le sien, ajoutant après quelques secondes de silence : « A moins que tu penses que ça ne vaudrait pas le coup vis-à-vis de Hazel. »

Depuis que Nolan était à mes côtés, mes ongles n'écorchaient plus sans merci l'étiquette de la bière que je buvais. J'étais sincèrement heureux que nous nous étions croisés ici, le hasard faisant véritablement bien les choses. J'avais bien besoin de ça : revoir celui que je considérais comme mon meilleur ami, renouer un peu avec lui, qu'on échange sur nos tracas du moment et les changements dans notre vie. C'est ainsi que je lui apprenais que j'avais acquis un nouvel appartement, et lorsqu'il se dit fier de moi et me somma de l'inviter un de ces quatre, je ris doucement. « Genre tu as besoin d'une invitation. Tu viens quand tu veux, mec ! » Je tapotais son épaule amicalement, Nolan figurait ce genre de personnes dont je ne me lassais pas, et il n'avait certainement pas besoin de prendre rendez-vous pour me rendre visite. Même s'il avait un jour besoin d'un toit pour quelques nuits, il pourrait faire appel à ma personne, sans hésitation. Je l'entendais m'interroger sur Nevaeh, et je lui répliquais : « Hé bien écoute, j'imagine que ça va. » Si la Rutkowski était dans de mauvaises circonstances, je le saurais sans aucun doute par ma mère, nos génitrices étant toutes les deux très proches. Depuis quelques jours, c'était cependant le silence radio entre nous deux. Rien d'inquiétant pour notre relation : on avait beau être proches, on ne se parlait pas non plus tous les jours spécialement.

La conversation s'orienta inévitablement vers l'une des plus grandes Némésis des hommes : les femmes. Nolan m'évoquait cette fille qui lui faisait tourner la tête au travail, tandis que son cœur battait toujours pour Hazel. Je le voyais indécis, confus de ces nouveaux sentiments. Sa relation avec Hazel n'avait jamais été des plus simples, et souvent, j'avais eu l'impression de faire tampon entre eux deux. J'avais toujours pris le parti de mon meilleur ami, mais j'avais toujours voulu prendre Hazel sous mon aile aussi, la voyant comme vulnérable. En réalité, je pensais que les deux jeunes gens étaient tous les deux des personnes fondamentalement bonnes que l'amour consumait violemment. Mais je ne pouvais pas non plus être dans le corps de Nolan, et si cette collègue lui faisait autant d'effet, ça ne devait pas être anodin. « Tu veux l'oublier ? » interrogeais-je doucement, faisant référence à Hazel. C'était un sujet délicat, je le savais. J'étais conscient que la jeune femme avait laissé plus d'une marque sur le cœur de Nolan, bon gré mal gré. Mais je savais aussi que l'amour était déraisonnable. A cette pensée, je pressais mes doigts contre mon poignet. Sous l'effet de la colère, je l'avais martyrisé, lui et une partie de mon avant-bras. J'avais fini par être emmené aux urgences pour panser ces blessures, et je savais que les éclats de miroirs qui avait lacéré ma peau laisseraient une marque. Si elle était éphémère ou pas, je l'ignorais, mais honnêtement, je m'en fichais. Je la prenais comme un totem, comme un rappel que l'amour est dangereux. L'amour est destructeur. « Si ce que tu veux c'est de ne pas aimer ta collègue, c'est peut-être parce qu'une partie de toi pense que tu n'es pas prêt pour, que tu ne dois pas prendre ce chemin là. » articulais-je doucement. Je m'efforçais de conseiller toujours mes amis, sans jamais émettre le moindre jugement ou même affirmer quoi que ce soit. Je n'étais pas en eux, et encore moins eux. Je connaissais ma place, et je ne franchissais jamais la ligne de celui qui veut diriger les autres plutôt que de faire la route avec eux.

Nolan ne pouvait demander de meilleure compagnie que que son grand ami Noah. C'est vrai. Et il s'en voulait encore, parfois, du temps où Nolan n'avait peut-être pas été assez présent. Il y avait eu beaucoup de merdes de son côté et il n'avait certainement pas été assez disponible pour son ami qui, lui aussi. avait eu droit à son lot de soucis. Noah était un ami fidèle, le temps et les expériences de sa vie lui avait prouvé. Y'avait peu de gens à qui il tenait autant, incluant Hazel, mais il en faisait partie. Trop longtemps avait-ils été amis, trop longtemps les deux jeunes hommes avaient entrevu le passé de l'autre et trop courte était la vie pour perdre de très bons confrères. Nolan, le verre de fort entre sa main, jetta des regards rêveurs, un peu mélancoliques en direction de son pote, un sourire discret caché au coin de la lèvre. Nolan sentit son coeur se réchauffer aux mots de No', touché par cette attention. Il était un garçon très bien, il méritait que Nolan soit là pour lui et vice-versa. Le jeune homme hocha la tête, condamné à assumer un sourire gêné tout d'un coup. «C'est gentil de ta part. J'peux même débarquer à l'improviste avec des bières, tu sais pas. » lança-t-il dans un rire, les yeux illuminés tel un enfant. Nolan apprécia le tapotement dans son dos, un signe d'amitié et de fraternité qui le rassura. Il y avait Noah qui était là quand tout irait mal, il y avait lui pour le guider, Nolan avec qui boire, rigoler. Bref. Nolan avala une longue gorgée de fort, plissa les yeux et retourna ses yeux vers son bon ami. Tout pleins de questions l'envahissaient à la simple vue de son vieux frère. Comment allait-il, qu'est-ce qu'il allait faire ici, etc. On aborda sa cousine que Nolan connaissait vaguement, mais avait entendu son nom entre les ailes du temps. Peut-être un jour allaient-ils se connaitre tous les deux, par le biais de Noah. Cela appartenait au hasard et les aléas de la vie. Nolan l'écouta tout sourire avant de hocher la tête. «Super. Maintenant...toi, ca va? On dirait que j'sais plus rien de toi depuis qu'on s'est vus. » lanca Nolan dans une voix soufflante, le sourire compatissant, les mains qui tournaient autour de son verre encore trop rempli à son goût. C'est vrai. Nolan ne voulait pas que la discussion soit trop dirigée vers une personne essentiellement, il voulait reprendre le temps perdu et voulait aussi que leur amitié aie une signification autant pour l'un que l'autre. La conversation tourna éventuellement au sujet qui était le plus sensible, surtout pour Noah dont Nolan connaissait le passé. Lui et les femmes, ça avait toujours été synonyme de risques, de souffrances, d'amour, certes, mais qui fait basculer beaucoup de choses. À cette idée, Nolan baissa les yeux, songeant tout de suite qu'il n'aurait peut-être pas dû aborder un tel sujet pour leur retrouvailles. Après tout, ils étaient là ensemble pour discuter, rattraper les jours écoulés, pas pour régler ses petits soucis amoureux. Enfin, Nolan pourrait peut-être avoir besoin des conseils de son sage copain, démêler un peu tous les questionnements dans sa tête. On abordait Callie. Cette source mystique dont il ne comprenait pas l'énergie, mais dont Nolan devenait presque trop attisée. Il ne savait pas qu'est-ce qu'il voulait, qu'est-ce qui devait se faire avec Hazel et son retour. Nolan voulait s'aider, mais ignorait tout. L'oublier? Le tout serait certainement plus facile ainsi. Mais son coeur ne pouvait pas pour le moment. Callie, le simple son de son nom, ça lui évoquait leur soirée aux tours de la ville, leur échange au Quaterly. Souffrance. Nolan avala une gorgée de son fort, la brûlure aidant. «J'aimerais pas toute faire foirer avec elle.» avoua Nolan, les yeux bas, soudainement obsédé par l'idée que Callie était une trop bonne écrivaine, une personne éblouissante pour que Nolan gâche le tout. Il voulait peut-être au fond aller creuser un peu au fond de Callie, la découvrir, passer du temps avec elle, mais il savait que Hazzie était là, elle avait besoin de Nolan. Les yeux pendus au bout de nulle part, Nolan hochait la tête entre deux gorgées. Doucement, il tourna les yeux vers son ami et le coinca durant cet instant où Noah effleura son pognet. Nolan savait. Cette période pour lui, Nolan avait tout su. Nolan relâcha un long soupir en tournant les yeux. Il se sentait con de parler de ça alors que ce sujet était invraisemblablement délicat pour Noah. Son poignet, l'hôpital, l'amour. Nolan renssentit un léger malaise face à lui-même, son égoïsme. Il écouta tout de même les sages paroles de son ami avant de sourire et de hocher le visage. C'est vrai, peut-être qu'une partie de lui lui disait que ce n'était pas le bon moment. Les yeux lumineux, le coeur trimballant, Nolan regarda Noah un bon moment, songeant  à son poignet. Il aurait tellement voulu être là pour lui d'une meilleure façon, plus fraternellement. Noah était un chic type, toujours objectif, présent, supportant. Mais il était un homme aussi, avec une histoire, un passé et des expériences. C'est ce qui faisait sa personne. Nolan eu un moment d'émotions et baissa les yeux. Doucement, il sentit son iris se mouiller un instant. Putain, il se mettait à penser à pleins de choses à la fois. Noah, son ami, et elle...particulièrement. Il savait qu'elle était aussi présente dans la vie de Nolan et Noah et l'un ne pouvait aller sans l'autre. Hazel. Le jeune éditeur porta sa main à sa machoire rapidement. Sa voix brisée, probablement par une ivresse qui embarquait doucement, s'élança. «Je l'aime...tellement.» souffla Nolan, les yeux toujours baissés, la main sur son verre brûlant. Il voulait que Noah soit là pour le sortir de cette situation, qu'il soient ensemble, les deux potes buvant comme avant. Hazel, sa petite écrivaine américaine, revenue pour lui et là, l'imbécile était là en train de bavarder tranquillement à propos d'une autre femme avec l'ami qui lur en gardait rancoeur. Bravo, Nono. Il caressa son nez mouillé avant de remonter la tête, le sourire discret. Il posa la main sur l'épaule de son ami. «Enfin, c'pas important maintenant. On devrait peut-être se concentrer sur ce qu'on fait le mieux: boire. » lanca Nolan dans un rire, soudainement soutenue par l'idée de passer une soirée hors-pair avec Noah. De boire, de rire, de se rémomérer le passé, de signer des aventures folles comme avant. Noah Rutkowski.