If this was a movie, It would be a cliché [Max]

Samedi enfin ! Je pouvais désormais quitter mes livres et faire quelque chose de beaucoup plus palpitant qu’étudier. À vrai dire, c’était quasi tout ce que je faisais depuis mon arrivé à Bowen. Étudier, manger, aller à l’école et encore étudier. Je devais aller me changer un peu les idées si je voulais demeurer saine d’esprit. En regardant le soleil qui pointait le bout de son nez, j’eus l’idée merveilleuse de me rendre à la plage. J’avais bien envie de me prélasser sur le sable chaud pendant des heures sans bouger la moindre parcelle de mon corps. J’enfilai alors mon maillot de bain en dessus d’une robe de soleil blanche de style bohémien. Sac de plage en main, je me dirigeai vers l’emplacement choisit sourire aux lèvres. La température de Bowen était chaude et agréable.  J’avais bien hâte d’y arriver et c’est pourquoi j’avais optée pour ma voiture comme moyen de transport. Cela ne prit que quelques minutes avant que je puisse apercevoir les grains de sable au loin. Je garai ma voiture et y sortie rapidement. Après quelques temps de marche, je posai enfin les pieds dans le sable. Je retirai mes chaussures afin de les prendre dans mes mains. Je ne voulais pas que le sable fin y pénètre.  J’installai une couverture sur le sol tout près de l’eau pour que je puisse y entendre les vagues. Je pris alors place sur le dessus après avoir retiré ma robe afin de me retrouver en maillot. Il y avait beaucoup de monde déjà à la plage et cette journée s’annonçait tout simplement parfaite et tranquille.

Samedi, la semaine scolaire se terminait. Une de plus et tu trouvais que ça se passait de mieux en mieux. Tu étais assez fier de toi, du travail que tu accomplissais et de la relation que tu arrivais à tisser avec tes élèves. L'ambiance chez toi était un peu tendu puisque avait découvert qu'une de tes colocataires était une fille que tu avais ramassé à la petite cuillère et qui agissait comme si elle ne te connaissait pas. Qu'un autre était ton dealer. Une vraie maison de fou. Tu avais hésité à appeler Anastasia mais tu préférais attendre d'avoir un vrai prétexte pour la revoir. Aujourd'hui, tu te contenterais d'aller à la plage et de te poser un moment au soleil. Tu posais ta serviette sur le sable, essayant de ne pas trop te coller aux autres personnes déjà présentes. Tu aurais du te douter qu'il y aurait du monde, mais tu ne pensais pas qu'il y en aurait autant surtout pour un samedi en plein milieu de l'hiver. C'était peut-être ça la magie de la ville, avoir un hiver sous le soleil, pouvoir surfer toute l'année et bronzer sans arrêt. Tu retirais ensuite ton t-shirt, te posant sur ta serviette pour regarder aux alentours. C'était sans compter sur le visage de ta voisine qui avait attiré ton regard sans plus attendre. Pendant quelques secondes, quelques minutes même tu cherchais à remettre un nom sur son visage. Tu n'avais pas une très bonne mémoire des prénoms, mais quand c'était une personne qui avait compté, tu avais la chance de pouvoir t'en rappeler un peu plus facilement. Tu aurais eu l'air con si elle t'avait vu en premier parce que tu aurais eu un blanc avant de lui répondre. Maintenant que tu avais son prénom en tête, tu pouvais prendre la parole. « Isabella ? » demandais-tu doucement en ouvrant grand les yeux. Était-ce un mirage ?  Pourtant quand vous vous étiez quittés, elle partait en France pour terminer ses études, mais Bowen était en Australie, pas en France. Ou alors on t'aurait menti toute ta vie sur la position de la France ? Ou elle sur sa destination d'arrivée ? Ou alors tout ça était-ce juste une grosse coïncidence ? Après tout la vie était parfois bien faite et le monde était relativement petit quand on y pense.

Le bruit des vagues qui percutaient le sable fin de la plage me détendait grandement. Yeux fermés et lunette soleil sur le bout du nez, je me prélassais silencieusement sur ma serviette. Je n’avais même pas envie de bouger le petit doigt, j’étais en mode hibernation. Un léger vent me permettait de rester sur place sans avoir trop chaud. Une journée parfaite quoi. Quand on passe la majeure partie de sa vie enfermée à la bibliothèque dans ses bouquins, la moindre parcelle de bonheur et découverte était appréciée. Bien que cela fasse quelques mois que j’étais arrivé à Bowen, je ne connaissais pas encore beaucoup d’endroit. J’avais que très peu d’ami donc je préférais demeurer dans mon petit appartement près de l’université. À mon habitude, il m'étais facile de me faire des amis, mais avec les heures d'études qui m'envahissait, je trouvais difficile de me trouver du temps pour moi. Soudainement, une voix me sortie de mes pensées. Je tournai mon regard vers celle-ci en retirant mes lunettes de sur mon visage. ‘’ Max ? Maxwell Eklund ? ‘’ Je n’arrivais pas à y croire. Que faisait-il en Australie ? Après tout, il venait de l’Amérique et jamais il ne m’avait parlé de ses plans de partir de cet endroit… Que le monde pouvait être petit et quel coïncidence. Je vis dans son regard qu’il se posait d’innombrables questions quant à ma présence ici. C’était compréhensif puisque la dernière fois que nous nous sommes vu, je partais pour la France après deux mois de vacances pour mes études. Nos retrouvailles sur un tout autre continent ? C’était des plus surprenants, je pouvais l’admettre. Je le regardais toujours, énorme sourire aux lèvres. J’étais si heureuse de le voir, c’était comme un retour dans le passé. ‘’ Mais que fais-tu ici, en Australie ? ‘’ C’était peut-être direct, mais lui et moi on se connaissait bien… même très bien. Il n’avait pas du tout changé et cela était compliment. Je sentis comme un bourdonnement dans mon estomac, je ne comprenais pas très bien ce qui se passait, mais cela devait être sans doute l’excitation de le revoir.

Pendant un instant tu avais cru que ton esprit te jouait un vilain tour, que c'était une illusion, qu'elle lui ressemblait juste et qu'une fois qu'elle aurait retiré ses lunettes tu pourrais t'excuser de t'être trompé. Mais ce n'était pas le cas et encore moins lorsqu'elle prononce ton nom. Ton coeur manque un battement ou deux. Tu clignes des yeux deux-trois fois pour être certain de ne pas halluciner, des fois que ça serait des restes de ton joint de la veille. Mais non, elle est bien là, bien réelle. « Et oui, c'est moi ! » Tu esquissais un énorme sourire avant de te lever de ta serviette pour s'approcher d'elle. Quelle était la tenue à adopter face à une ex avec qui tout s'était fini en bons termes ? Lui serrer la main, lui faire la bise ou ne rien faire ? Là, tu ne savais pas trop. Tu avais rarement revu tes exs, soit parce que tu les évitais, soit parce que tu ne les croisais tout simplement jamais. Perth n'était pas une grande ville mais tu t'en étais toujours sorti. Et là, elle croisait à nouveau ta route. Quoiqu'il en soit, tu t'approchais juste sans faire grand chose de plus. « Je vis là, j'y travailles même. » Même dans ton oreille ça sonnait encore étrange de te dire que tu étais professeur ici, mais c'était gratifiant. Tu étais content de faire un métier comme celui-là, un métier qui pouvait aider des enfants à se forger. « Et toi alors ? T'étais pas en France ? » demandais-tu en fronçant les sourcils parce que tu avais encore du mal à comprendre ce qu'elle pouvait faire à Bowen. Même si la solution semblait être simple : elle avait pris la décision de venir vivre ici elle aussi. Tu essayais de te souvenir si tu avais mentionné l'Australie ou Bowen lors de vos conversations, mais ta mémoire était aussi bonne que celle d'un poisson rouge. Tu te souvenais de votre premier baiser, de votre première sortie, des bons moments, mais pour ce qui était du son, des conversations, ça c'était complètement vide. Enfin, pas exactement tout mais en grande partie quand même.