ezraël ∇ trouble in my mind.

Ezra se sent totalement paumé depuis sa dernière visite chez Devan. Il ne sait pas si il est en colère, triste, impatient, ou bien simplement un mélange de toutes ces émotions. Il ne sait pas non plus ce qu'il doit penser de ce qui est arrivé l'autre jour, si ce n'était qu'un coup d'un soir ou si, aux yeux de Devan, ça représentait plus que ça. Certainement que non. Comment un type comme lui, capable d'avoir n'importe qui à ses pieds, pourrait s'intéresser à un gamin comme Ezraël ? Sans s'en rendre vraiment compte, le brunet a essayé de l'oublier durant cette semaine sans nouvelle. Il a fait comme d'habitude, a vécu de sensations fortes sans penser au danger. Il a vu d'autres personnes, un peu, des gens comme Thiago qui arrivent à lui changer les idées. Et puis, il y a eu ce foutu séisme. La peur que Devan n'aie pas survécu, qu'il soit blessé, qu'Ezra l'aie perdu pour de bon. L'idée lui a noué le ventre pendant plusieurs jours. Il a trop souvent hésité à l'appeler, à toquer chez lui, ou rien qu'à lui envoyer un stupide message. Et pourtant, il n'a pas osé. Ses doigts restaient en lévitation au-dessus de son clavier, craignant de ne pas avoir de réponse. Ou pire, qu'on lui annonce que Devan est bel et bien mort sous un tas de débris. Trop occupé à se morfondre chez lui, il hésite un long moment à se lever de son canapé quand il entend qu'on toque à la porte. Il finit cependant par le faire, tirant sur les pans de sa chemise froissée à force de rester étalé à ne rien faire. D'un geste lent, il ouvre la porte et, immédiatement, il sent son souffle se couper. Il est là, juste devant lui, un bouquet de fleur à la main. Ne sachant pas comment réagir, Ezra reste quelques secondes immobile, bouche ouverte sans qu'aucun son n'en sorte. Il finit par avoir un sourire amusé à la vue des fleurs, mais ce dernier quitte bien rapidement ses lèvres. Il a la gorge nouée. Par de colère, pas de tristesse, mais de soulagement. Il aimerait le prendre dans ses bras et ne plus jamais le lâcher, sauf qu'une part de lui ne peut s'empêcher de lui en vouloir pour ne pas lui avoir donné de nouvelle. « J'sais pas si t'as remarqué, mais y a eu un séisme ces derniers jours. Un séisme qui aurait pu tous nous tuer, toi et moi y compris. » Il se pince les lèvres, fronce les sourcils. Il en est fini du timide Ezra, il a eu trop peur que pour ne pas dire à Devan le fond de ses pensées. « Entre, » finit-il cependant par dire, laissant le champ libre pour qu'il puisse entrer dans sa maison sans pour autant prendre le fameux bouquet. Il ne les jettera pas, mais il ne veut pas non plus montrer à Devan que de simples fleurs remplaceront son silence.

Ezra ne sait pas comment réagir. Son regard passe des fleurs à Devan, s'attardant sur ce dernier. Il ne s'attendait pas à le voir, il a même cru que plus jamais il ne lui parlerait vu ce qu'ils se sont dit la dernière fois. Ezra pensait lui avoir fait peur, avec ses discours de coup d'un soir, sa fichue virginité volée. Comme si ça importait vraiment, toutes ces conneries. Devan a raison, lui non plus n'a pas pris de nouvelles et peut-être qu'il aurait dû. Sûrement même, sauf qu'il était trop partagé entre la peur de se ramasser un beau râteau, et celle d'apprendre sa mort. Quoi qu'au final, la première aurait encore pu être supportable contrairement à la seconde. Un monde sans Devan serait à ses yeux un monde où il ne pourrait pas vivre. Morne, sans vie. À force de le regarder, de l'écouter parler, de le voir planté devant chez lui avec son ridicule mais pourtant magnifique bouquet, Ezra sent la colère laisser place à du soulagement. Il est tellement heureux de le voir, de savoir qu'il respire et qu'il n'a rien. « Je sais, désolé. » Il s'excuse, même si il ne le devrait pas. Ils sont fautifs tous les deux au bout du compte, l'un ne vaut pas mieux que l'autre. Mais Ezra a peur qu'en ne disant rien, il fasse fuir Devan. Ce dernier accepte de rentrer, évoquant enfin le sujet des fleurs. Même si Ezra a du mal à croire en ses paroles, il ne peut s'empêcher de s'empourprer légèrement. Bordel, manquait plus qu'il commence à accorder de l'importance à ce genre de geste. « Ça me touche Devan, sincèrement. Mais t'étais pas obligé. C'est toi qui l'a dit, on est amis. » Sans s'en rendre compte tout de suite, il essaie de piquer Devan au vif par ses paroles. Il le regarde, attend une réaction de sa part, et se retrouve totalement désemparé devant ses excuses. Devan est venu jusqu'ici pour lui, pour se faire pardonner, parce qu'il y accorde de l'importance. Ressaisis-toi. Il n'y arrive pas. Il est incapable de rester de marbre, de cacher que la venue de cet homme dans sa maison ne lui est pas totalement indifférente. « Je vais pas t'insulter. » À nouveau, un petit sourire discret vient étirer ses lèvres. Il débarrasse Devan de ses fleurs, les pose sur la table, se promettant de les mettre plus tard dans un vase. Là, il veut rester avec lui et ne pas perdre une seconde de sa compagnie. « Je pense rien de tout ça. Enfin si, mais je suis un peu paumé tu vois. Je sais pas ce que je suis censé faire, dire, comment je dois me comporter devant toi. Mais tu réalises pas à quel point j'ai eu... peur. » Il pousse un soupir et lève les yeux vers le plafond. « J'ai vraiment cru que je t'avais perdu, que je pourrais plus jamais rire de tes conneries, ni même avoir envie de t'embrasser à chaque fois que t'ouvre la bouche. » En réalisant ce qu'il est en train de dire, Ezra braque une nouvelle fois son regard sur Devan et se mord nerveusement l'intérieur de la joue.

Il ne sait pas comment réagir face à cette tempête d'émotions qui anime actuellement son corps et son cœur. Ezra a peur. Peur de s'attacher à Devan, peur de finir déchiré quand il apprendra qu'il est allé voir ailleurs. Ça l'énerve, sa façon de parler. Presque froide, à lui retourner la faute comme si lui n'avait rien à se reprocher. Enfin, c'est ainsi que l'Ezraël sur les nerfs le perçoit. Il se braque, il ne sait même pas si il a envie que Devan reste ou si il préfère le voir partir. Bien sûr que si tu veux qu'il reste. Intérieurement, il se maudit lui-même d'être un tel abruti. Il ne peut pas s'attacher à Devan, pas dans ce sens-là. Il n'est pas de ce bord. Il a eu une copine bordel, une copine avec qui ça a totalement foiré mais qui a bien été là. Et puis, il repense à Devan dans ce lit, à ses baisers, à toutes ces sensations qu'il n'avait jamais ressenties avant. Un feu l'anime dans tout son torse, remontant jusqu'à ses joues. La question le déstabilise. « Non, » ment-il, très mal. Ça se voit sur son visage, ça se lit dans ses yeux remplis de rancune. Il ne sait même pas pourquoi il est en colère, il n'en a même pas le droit. Qui est-il pour Devan, à part un simple pote avec qui il a dérapé ? Il a sûrement fait ça avec d'autres de toute façon. T'es pas assez spécial Ezraël. Il se mord la lèvre, fort. À la deuxième interrogation de Devan, il met un temps avant de répondre. Il fait quelques pas dans le salon, s'appuie contre le canapé, croise les bras contre son torse et fixe le sol pour éviter son regard insistant. « J'en sais rien, mais moi je suis pas du genre à coucher avec mes potes comme ça, sans raison particulière. » Il se retient de lâcher un "pas comme toi", car même en colère il sait que ces mots pourraient lui faire de la peine. Et il ne veut pas le blesser, pas lui. Même en lui faisant les pires crasses, jamais il n'aurait le coeur de faire du mal à Devan. Il tente de calmer ses nerfs du mieux qu'il le peut. Ezra remarque le sourire de Devan, ce petit rictus qui arrive presque à le faire se détendre instantanément. Sauf qu'évidemment, il a fallu qu'il prononce les mots qui fâchent. Ceux qui coupent, comme un couteau qu'on retourne dans une plaie. « Bordel Devan, tu crois que c'est facile pour moi ? Apprendre que je suis quelqu'un d'autre que celui que je pensais être, tu crois que ça me plaît ? » T'as jamais vraiment su qui t'étais vraiment. Il pourrait se mettre à pleurer tant la tension lui vrille les neurones, mais il arrive à se contenir. Il soupire avant de se laisser tomber contre l'accoudoir du canapé. Il n'écoute d'abord Devan qu'à moitié, mais finit par se focaliser sur le moindre mot prononcé quand il comprend ce qu'il est en train de lui confesser. Alors il l'apprécie. Vraiment. Arrête de rougir comme une gamine. Il ne sait pas quoi dire, alors il se contente de le regarder, le coeur battant à tout rompre. Il faut qu'il se calme. La proposition lâchée par Devan lui semble comme un parfait échappatoire. Ezra se redresse, marche jusqu'à la cuisine et sort d'une des armoires une bouteille d'alcool fort qu'on a dû lui offrir le jour de son emménagement. « Je suis désolé, je voulais pas m'emporter contre toi, » dit-il sans le regarder, la main toujours sur le goulot de la bouteille.

Et c'est quoi ton genre, Devan ? La question lui brûle les lèvres, mais Ezra se retient de la prononcer. Il garde les lèvres pincées, les mâchoires serrées, et il se contente de fixer le sol sans savoir quoi prononcer de plus. Car au final, bien qu'il connaisse Devan en tant qu'ami, il ne sait rien de lui en tant qu'amant. Qui est-il vraiment ? De quoi sont animées ses pensées ? Il ne sait même pas ce qu'il peut bien penser de sa petite personne, Ezra. Sûrement rien de bien positif pensait-il au début, avant que Devan ne perde son temps à faire le chemin jusqu'à sa maison des fleurs à la main. Ezraël ne sait pas comment réagir, il ne cesse de passer de la joie à la colère à chaque nouvelle parole prononcée par ce garçon qui lui plaît un peu trop malgré lui. Il a encore du mal à y croire, il a l'impression d'être en plein rêve. Ouais bah t'aurais pu détendre l'atmosphère autrement. Encore une fois, il n'a pas le cran de dire tout haut ce qu'il pense. Ou plutôt, il se retient pour ne pas envenimer la situation, pour ne pas finir par vraiment s'énerver contre lui. Bouteille en main, le contact de la peau de Devan contre la sienne ne le laisse bien sûr pas indifférent. Il tente de ne rien laisse paraître et se mord l'intérieur de la joue en le regardant remplir les verres. Sa remarque le fait sourire. « Je vais finir par croire que je te mets mal à l'aise, » dit-il en souriant un peu plus, relevant enfin les yeux vers le visage de Devan après de trop longues minutes passées à éviter son regard. Bordel, ce qu'il a du charme. N'y pense pas. Concentre-toi. Comme lui, Ezra lève son verre. « Moi aussi je suis content de te connaître. » Il le regarde, sourit encore, et cogne son verre contre le sien avant de le boire d'une traite. La vache Ezra, t'as un truc à oublier que tu bois si vite ? Instantanément, il se resserre un verre. « Tu sais, de voir toutes ces personnes blessées le jour du séisme, ça m'a donné envie de me secouer un peu. » Il change de sujet, mais c'est pour évoquer quelque chose dont il n'a encore jamais parlé à personne. Il ne sait d'ailleurs même pas pourquoi il le fait maintenant. « Je crois que je vais faire mon service militaire, » lâche-t-il avec sérieux.

Il a peur Ezra, peur de toute cette situation. Peur de ce qui pourrait en advenir, peur de finir en morceaux, et de ne pas être capable de se relever cette fois-ci. Il est faible, il l'a toujours été. Il n'a jamais su comment faire face à la dure réalité des choses, il a toujours choisi la facilité. Fuir. Là, il en est incapable. Il ne veut plus faire comme si de rien n'était, il ne veut plus se voiler la face et jouer à celui qui n'en a rien à faire. Parce que si, tout ça, ça lui fait quelque chose. Il apprécie Devan, beaucoup, un peu trop même. Il aime sa compagnie, son sourire, son humour à deux balles. Mais Ezra, il n'aura jamais le courage pour le lui dire. Et puis, à quoi ça servirait ? Ça l'avancerait à quoi de s'attacher à ce type qui ne veut certainement pas de lui ? Devan lui a déjà dit, il ne veut pas être en couple. Il est trop volage, sans attache, tellement différent du jeune musicien qui a trop tendance à s'attacher à ceux qu'il devrait éviter. D'habitude, il cache ses sentiments. Il les enfuit au fond de lui, il les garde secrets, comme il l'a fait avec Maddie lorsqu'ils ont rompu. Mais là, il ne se sent plus capable de garder tout ça pour lui. Le second verre lui fait du bien, le troisième aussi. Cool, Devan trouve ça cool. Ezra n'en sait fichtrement rien de si c'est vraiment cool ou pas, même lui ne s'en sent pas convaincu. Il fuit simplement, alors qu'il s'est promis de ne plus le faire. « Dix mois, » répond-il en jouant avec son verre qu'il fait tourner entre ses doigts. Il prend appui sur la table, les joues légèrement rougies à cause de l'alcool qu'il n'a jamais su tenir. Allez, un verre de plus ne va pas le tuer. « J'ai l'impression que rien ici ne me retient vraiment. Je veux dire... mon boulot est à chier, j'ai pas énormément d'amis à qui je pourrais vraiment manquer, et puis... » Dis-le Ezra, dis-le. Dis-le que t'as pas envie de te retrouver dans la même ville que lui, pendant qu'il sera occupé à se faire un autre pendant que toi, tu seras seul chez toi à broyer du noir. « Ça m'endurcirait. » Faible, lâche. Il prend leurs verres, les remplit. Le sien ne reste plein que quelques secondes avant d’atterrir à nouveau sur la table. Maladroitement, Ezra lève les yeux vers Devan et attend une quelconque réaction de sa part, sans trop savoir quoi.

Il aimerait ravaler ses paroles. Ne jamais lui avoir parlé de ses idées bidons, de ce projet qu'il n'aura sûrement jamais le cran de faire. Non pas parce que ça l'effraie, Ezra n'a plus peur du danger depuis longtemps déjà. Mais parce qu'au fond, il a du mal à se faire à l'idée qu'il pourrait réellement le perdre en continuant à fuir comme il le fait si bien. Là, il envie tous ces courageux. Ceux qui n'ont pas peur de parler, d'exprimer tout haut ce que lui n'arrive même pas à s'avouer à lui-même. Il voudrait avoir la capacité de ne pas penser aux conséquences de ses actes, savoir vivre au jour le jour, ne pas perdre son temps à se demander si demain, Devan sera toujours là. Quand ce dernier lui dit vouloir partir, Ezra sent son coeur manquer un battement. Déjà ? Pourquoi ? C'est de sa faute, c'est lui qui le fait fuir. « D'accord, je comprends. » Sa gorge se noue. Il ne veut pas le voir s'en aller. Il veut qu'il reste, quitte à ne rester qu'ami avec lui. Il se contentera de sa présence, de ses rires, de ses sourires, de rien de plus si ça suffit à le faire rester. D'un air absent, le regard évitant d'Ezra vient se poser sur le bouquet de fleurs. Il a fait ça pour lui. Acheter un bouquet, se trimbaler dans Bowen avec ça à la main. Il aime ces fleurs parce qu'elles sont de lui. Il les mettra en évidence dans sa maison, histoire de se rappeler qu'un jour, Devan a pensé à lui. Il ne sait pas si c'est l'alcool ou l'adrénaline qui le pousse à agir sans réfléchir, mais Ezra marche jusqu'à Devan et attrape son poignet. « Attends. » Et merde. Il ne sait pas quoi dire, quelle raison utiliser pour le garder un peu plus longtemps. Il décide de se jeter à l'eau. « Je... J'ai peur, Devan. Je suis effrayé par l'idée de m'attacher à toi, parce que je sais qu'on a pas vraiment la même vision des choses toi et moi. Je serai incapable d'être celui avec qui tu ne fais que passer le temps parce que je sais que je vais finir par avoir des sentiments pour toi. Si c'est pas déjà fait. » Il soupire, le lâche, recule d'un pas. « Je me sens stupide, » lâche-t-il en baissant les yeux.

Ezra ne sait pas si un jour, il arrivera pleinement à assumer qui il est. Au final, il n'en a jamais été certain. Ce n'est pas comme si il avait eu un nombre assez élevé de petites copines ou petits copains pour être certain d'être hétéro, bi, ou il ne sait quoi d'autre. Au final, il n'y a eu que deux personnes dans sa vie, deux personnes seulement qui l'ont aimé pour qui il était. Une s'est barrée, il a brisé l'autre. Ezra a toujours été un peu perdu, entouré de tourments sur sa propre personne, sur qui il est, à quoi il sert. Cependant, il y a aujourd'hui une chose dont il est certain. Il ne veut pas voir Devan s'en aller. Il aimerait le garder chez lui, pour lui. Ce n'est pas réfléchi, il n'a pas vraiment eu le temps d'y penser entre le moment où il lui a annoncé qu'il s'en allait et celui où sa main était posée sur la poignée de porte. C'était un réflexe purement égoïste, une envie, un besoin. Pars pas. Toute son âme le crie, mais les mots ne franchissent pas le seuil de ses lèvres. D'autres viennent à la place, des semblants de phrases maladroitement dites qui, cependant, semblent faire réagir Devan. Son corps ne réagit plus, Ezra se laisse guider jusqu'au canapé et s'y laisse tomber alors que son regard se plante dans celui de Devan. Dans sa poitrine, son coeur tambourine à vive allure. Il se sent stupide, à toujours rougir comme un ado devant lui, à bégayer quand il n'arrive pas à trouver ses mots. Au fond, Ezra a toujours cru que jamais il ne serait à la hauteur d'un type comme Devan. Lui est si confiant, rempli d'ambition, alors qu'Ezra n'est qu'un simple bibliothécaire qui n'a rien de bien intéressant à part un pseudo-talent pour la guitare. Aux mots de Devan, il ne peut s'empêcher de sourire puis se mordille la lèvre, baissant les yeux. « Pourquoi c'est si difficile, sérieux ? » demande-t-il plus avec qu'humour que comme une réelle question. Devan s'approche et, comme la première fois, le ventre d'Ezra se transforme en une sorte de maison à papillons qui cognent en tous sens contre les parois de son abdomen. Il se laisse embrasser, ferme les yeux, et pose sans s'en rendre compte sa main sur celle de Devan. Quand il s'éloigne, Ezra ouvre légèrement les paupières. J'ai pas envie que tu t'en ailles, ou les mots qu'il crevait d'envie d'entendre. « Je reste si... » Encore une fois, il se mordille la lèvre. « Si tu restes aussi. »