| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Too weak for two weeks (Noah) | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Too weak for two weeks (Noah) Lun 31 Oct 2016 - 18:16 | |
| Le jour tombe à peine, laissant derrière lui un ciel aux belles couleurs roses et orangées. Le vent n'est pas froid, encore chaud même grâce aux températures élevées de la journée. Hazel porte une jupe qu'elle n'arrête pas de redescendre de ses deux mains, geste nerveux dû au fait qu'elle n'a pas fumé depuis la veille. Elle essaie de paraître normale, de ne pas montrer au monde entier que la peur la consume et que le manque l'anime. Pourtant, ses mains tremblent quand elle tire le tabouret du bar pour s'y asseoir. Elle pousse un soupir, tire une nouvelle fois sur sa jupe, puis s'installe en cachant un peu plus son décolleté de son gilet blanc. Elle a donné rendez-vous à Noah ici-même sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce qu'au fond d'elle, elle sait qu'il est des seuls éléments de cette ville qui la rattache encore à lui. Nolan. Ce qu'il lui manque bordel. Elle voudrait être contre lui, dans ses bras, sentir ses lèvres sur sa peau et s'enivrer de son odeur. Il est ce qui pourrait remplacer l'effet nocif qu'à la drogue qui parcourt trop souvent ses veines, ce qui peut la sauver. Mais il n'est pas là. Plus là. Différent de celui qu'elle a connu, qu'elle a aimé. Pour oublier, Hazel sort son paquet de cigarettes de son sac à main, son habituel briquet, et s'en allume une avant de la coincer entre ses lèvres. Elle passe une main maladroite dans ses longs cheveux bruns aux pointes blondes. Elle n'a plus touché à sa coloration depuis un moment déjà, sa coiffure ne doit plus avoir la même gloire qu'avant. Heureusement pour elle, pour son mental, elle n'attend pas longtemps. Elle n'a pas le temps de se plonger dans des pensées trop sombres que son compagnon du soir fait apparition quelques minutes après son arrivée à elle. Hazel lui sourit, l'embrasse sur la joue, puis le regarde s'installer à ses cotés. « Tu veux boire quelque chose ? » lui demande-t-elle alors que le barman se rapproche d'eux, prêt à écouter leur commande. « Par contre, je ne peux pas t'offrir ton premier verre, désolée. » Elle sourit légèrement, même si ses paroles soulignent inintentionnellement le fait qu'elle ne roule clairement pas sur l'or. |
| | | Invité | Sujet: Re: Too weak for two weeks (Noah) Lun 31 Oct 2016 - 20:28 | |
| Enfoui dans mon canapé, je tirais précautionneusement sur le bandage qui enroulait la région de mon poignet à mon avant-bras. Mes yeux suivaient inlassablement le mouvement du bandage, passant du blanc au rougeâtre, mon expression toujours impassible. J'avais figuré qu'au bout de quelques jours, il était bien plus discret d'avoir mes blessures à l'air libre plutôt que pansées. Surtout que de toute évidence, les plaies devraient désormais être assez cicatrisées pour ne pas saigner au moindre délicat frottement. Je grimaçais doucement lorsque je vis toutefois du sang perler au niveau de mon poignet, et me maudissais intérieurement. Fichue soirée, fichue personnalité, fichue vie. Si j'avais su mieux que de croire en l'amour de cette fille et de m'attacher à elle, rien de tout cela ne se serait produit. Je ne me serai jamais enfoncé autant dans son jeu de manipulation et de profit pour finir exténué mentalement comme physiquement. J'avais remonté la pente - je remontais toujours la pente, mais l'instant de folie qui m'avait incité à refaire la décoration des toilettes pour hommes du Elm Street me rappelait sans cesse que je n'étais pas si fort que je voulais le croire.
Je disparaissais dans la salle de bain afin d'appliquer maladroitement un pansement couleur chaire sur mon poignet, le seul endroit qui saignait encore un peu. A mon retour dans le salon, je vis mon téléphone s'allumer, annonçant que je venais de recevoir un message. Je lus l'invitation d'Hazel, et un léger sourire étira mes lèvres. Elle me proposait que l'on se retrouve ce soir au bar de la plage, ce que j'acceptais quelques minutes plus tard. Je jetais un coup d’œil à l'heure, nourrissais mon chaton, et sortais.
Lorsque j'arrivais sur les lieux à l'heure annoncée, Hazel était déjà sur place, installée sur un tabouret, ses lèvres épousant une cigarette. Je grimaçais doucement, me remémorant la dernière fois où j'avais fumé. J'aimais absorber de la nicotine, ou plutôt, la sensation que cela avait eu en premier lieu sur moi me plaisait. Cette faculté apaisante. Mais maintenant, en respirer trop me rendait ardue la tâche de respirer convenablement. J'en devenais paranoïaque, me propulsant à l'époque de mon enfance où mes capacités pulmonaires ne me permettaient pas de suivre les autres gamins du quartier. Je ne souhaitais pas avoir à revenir en arrière sur ce volet de ma vie. J'attendais patiemment que la jeune Perez finisse sa cigarette avant de prendre place à ses côtés. Je l'enlaçais doucement en guise de salut, et ris l'air détaché lorsqu'elle m'avoua ne pas pouvoir payer nos premiers verres. « Comme si je te laissais payer. » Je passais commande pour nous deux et trinquais. « Santé. » souhaitais-je, avant de questionner, sincère : « Alors, comment vas-tu ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: Too weak for two weeks (Noah) Mer 2 Nov 2016 - 14:42 | |
| Elle n'arrive pas à s'en défaire, de ce besoin constant qu'elle a du fumer quelque chose. Quand ce n'est pas une substance qui lui grille les neurones, c'est cette nicotine qui lui détruit les poumons. Hazel a toujours eu la fâcheuse tendance à s’empoisonner elle-même, comme si elle n'était pas déjà assez cassée que pour se rajouter encore plus de faiblesses. Nolan détestait la voir dans cet état, faible et dépendante. Il l'aidait, la soutenait, il remplissait son esprit de pensées assez jolies qui arrivaient à compenser ses besoins superficiels. Sauf que maintenant, il n'est plus là pour l'arrêter. Nul part, volatilisé, bien que physiquement il soit encore présent dans cette petite ville. Après avoir tiré sa dernière fumée de cigarette, Hazel écrase le mégot dans un cendrier et se laisse aller dans l'étreinte douce et chaleureuse de Noah. Elle l'écoute commander, se promettant à elle-même de lui revaloir ce verre lorsqu'elle en aura les moyens. Une fois son verre en main, elle le lève en direction de celui de Noah et plante son regard dans le sien, sourire aux lèvres. « Santé. » Elle boit la première gorgée de son verre au moment où ses yeux baladeurs se perdent par pur hasard sur ce pansement qu'il a au poignet. Ça l'intrigue, l'inquiète, Hazel n'a pas envie de se dire qu'une personne comme Noah puisse avoir des problèmes. Sauf qu'elle n'a pas envie de le ruer de questions alors qu'il vient à peine d'arriver et garde donc cette demande dans un coin de sa tête, pour plus tard. « Ça va, » commence-t-elle avant de s'interrompre, poussant ensuite un léger soupir. Elle ne peut pas lui mentir, pas à lui. Il sait ce qu'il en est, il connait la situation et il connait Nolan. Hazel sait qu'il est son ami à lui avant d'être le sien à elle, sauf qu'elle ne peut s'empêcher de lui dire ce qui traverse son esprit et son cœur depuis déjà bien trop longtemps. « Enfin, je crois. Je n'en sais trop rien. Je me fais du souci par rapport à Nolan. » Elle lève les yeux vers Noah, cherchant un quelconque détail, un moindre changement dans l'expression de son visage qui lui ferait comprendre qu'elle a raison de s'inquiéter. Bien qu'elle soit consciente qu'il pourrait mentir pour protéger son ami, elle ne peut s'empêcher de vouloir comprendre. Trop de temps s'est écoulé, du temps passé loin de lui où Nolan a pleinement vécu alors qu'Hazel se contentait de survivre. |
| | | Invité | Sujet: Re: Too weak for two weeks (Noah) Jeu 3 Nov 2016 - 18:05 | |
| Je m'installais convenablement sur le tabouret du bar de la plage, aux côtés de Hazel. Une fois que la commande fut passée pour nos boissons, j'attirais mon attention sur la jeune femme, bienveillant. Je connaissais Hazel, je l'appréciais, et au fil du temps que nous avions partagé, j'avais appris à la considérer comme cette femme certes forte, mais que je désirais protéger. Avec laquelle je pouvais aisément compatir, car je me sentais lié à elle, d'une certaine manière. J'avais la certitude que nous avions épris de sentiments s'apparentant au similaire, bien qu'orientés vers des personnes radicalement différentes. Ma proximité avec Nolan, que je considérais tel un meilleur ami, de concert avec mon désir de protéger et venir en aide à la jeune Perez, me permettait d'avoir une vision sur la relation mouvementée qui les enlaçait.
Je l'entendis m'annoncer que ça allait, avant qu'un soupire ne s'échappe de ses lèvres. Bien vite, je concluais que ses états d'âme n'étaient pas légers. Le silence se rompit, lorsqu'elle m'avoua sa confusion et son souci vis-à-vis de Nolan. Je baissais doucement les yeux, abandonnant son regard. J'avais discuté avec le jeune homme il y avait peu, et pour être tout à fait honnête, il semblait aussi perturbé que Hazel, sinon plus. Il m'avait évoqué cette femme qui lui faisait tourner la tête, bien que l'amour qu'il portait envers mon interlocutrice demeurait solide, omniprésent. Il était troublé par le fait que ses intentions puissent vaciller vers un autre être, quand son cœur désirait toujours battre au même rythme que celui de Hazel. Je m'appliquais à demeurer impassible, ne rien laisser paraître à la jeune femme. Ça me peinait de voir deux individus auxquels je tenais autant pouvoir se heurter ainsi. J'aurais aimé éradiquer les obstacles sur leur route pour leur apporter le bonheur. Mais malheureusement, je ne détenais pas un tel pouvoir. J'étais uniquement celui qui se permettait de conseiller et consoler. « Qu'est-ce qui t'inquiète ? » interrogeais-je finalement, portant ma bière à mes lèvres pour croiser le regard péridot de mon amie, décidé à apaiser l'océan de ses tourments. Après tout, y avait-il de nouveaux éléments dans la vie de Nolan dont j'étais ignorant qui incitaient Hazel à se tracasser ? Il fallait que je détermine cela, avant de sauter aux conclusions. |
| | | Invité | Sujet: Re: Too weak for two weeks (Noah) Mer 16 Nov 2016 - 9:24 | |
| D'un coté, Hazel se sent rancunière envers Nolan. Pendant qu'elle se torturait l'esprit, à ne pas savoir où il était ou même ce qu'il y faisait, lui ne prenait pratiquement plus le temps de prendre des nouvelles d'elle. Elle s'est sentie abandonnée, laissée sur le coté par cet homme qu'elle aime et a aimé. Alors elle a sombré, elle a coulé. Trop loin, trop profond. Elle ne se sent toujours pas hors de l'eau actuellement, elle a encore de temps en temps les poumons vidés d'air et l'impression d'étouffer dans ses propres tourments. La présence de Noah suffit étrangement à l'apaiser, un peu. Il a ce calme qui la rassure, cette façon de parler qui détend ses nerfs à vifs. La question qu'il lui pose la fait regarder son verre pendant quelques secondes avant qu'elle ne réponde. En réalité, Hazel n'est pas vraiment certaine de ce qu'elle avance. Elle l'a senti, c'est tout. « Je le trouve... différent. Plus distant, comme si il avait quelque chose à se reprocher. » Elle pousse un léger soupir avant de glisser une mèche de ses cheveux bruns aux pointes blondes derrière son oreille. Au fond, elle aimerait se dire que tout va bien. Pouvoir apprécier la présence de son petit-ami, réussir à se détacher de ce monde rempli de noirceur dans lequel elle est plongée depuis déjà trop longtemps. Elle aimerait se ressaisir, vivre une vie normale, où elle n'aurait plus la peur au ventre à chaque fois qu'elle traverse une ruelle sombre. Où elle ne se ferait plus chopper pour détention de drogue, et où elle se sentirait aimée, enfin, pour de vrai. « Mais arrêtons de parler de moi, comment est-ce que tu vas toi ? Quoi de neuf ? » lui demande-t-elle en levant vers Noah un regard rempli de sincérité. Car oui, elle s'intéresse vraiment à la vie de cet homme qu'elle apprécie beaucoup, sans jamais le lui avoir dit clairement. Elle aimerait se dire qu'au moins, un d'eux est heureux. « Tu vois quelqu'un ? » reprend-elle directement avec un petit sourire taquin qui vient étirer ses lèvres. Parce qu'au fond, Hazel a peur de ce qu'il pourrait lui apprendre. Confirmer ses doutes, lui dire qu'effectivement, il y a bien quelque chose dont Nolan ne lui a pas parlé et qui pourrait suffire à l'achever mentalement. Elle préfère ne plus y penser pour le moment. |
| | | Invité | Sujet: Re: Too weak for two weeks (Noah) Jeu 17 Nov 2016 - 6:56 | |
| Ses paroles me touchèrent en plein cœur, comme si j'étais en quelque sorte l'homme duquel elle parlait dans ses aveux. Comme si ça m'atteignait personnellement, qu'elle puisse penser que Nolan ait quelque chose à se reprocher envers elle. Ça me troublait et me heurtait plus que de raison, car je me voyais propulsé aux devants d'un spectacle où le seul rôle que je pouvais engendrer était celui du vulgaire spectateur. J'avais conscience que d'un côté, mon meilleur ami souffrait de ses doutes et ses affections volages, tandis que de l'autre, l'être de Hazel était endoloris par le silence et le comportement glacial de l'homme qui faisait battre son cœur. J'avais envie de trouver la solution qui rapprocherait et emboîterait ces deux êtres une bonne fois pour toutes, telles deux pièces d'un puzzle qui démontrerait le plus beau des tableaux. Je désirais que ces deux individus que j'affectionnais tout particulièrement goûtent enfin au bonheur, une bonne fois pour toutes, et conservent ce goût au fond de leur gorge à ne plus connaître autre chose, à ne plus pouvoir être atteints du mal que leur destin leur réserve, car la présence de l'autre à leurs côtés rendrait toutes les épreuves bien superflues.
Mais je ne vivais pas dans une utopie. Je vivais dans un monde où les Hommes fautaient, où les cœurs se brisaient, où les secrets pesaient sur les épaules des amis, des confidents. J'avais envie de poser une main amicale et réconfortante sur une de ses épaules frêles, mais je reconnaissais qu'un tel geste incriminerait Nolan. Et loyal, j'étais incapable de le faire. Je ne pouvais pas penser mal de lui, et surtout, je savais que mon meilleur ami était encore amoureux d'elle. Alors, la seule chose que je parvenais à articuler fut : « Il t'aime toujours, tu sais. » Car je le savais. Il me l'avait encore répété, quelques jours plus tôt. Callie venait tout mettre en doute, mais l'amour qu'il portait pour Hazel, il le proclamait encore à voix haute. Malheureusement, il ne l'effectuait pas devant la bonne personne.
Un silence nous enveloppa, durant lequel je me résignais à boire quelques gorgées de ma bière. Hazel finit par orienter la conversation sur ma personne. Comment est-ce que j'allais. Qu'est-ce qu'il y avait de neuf. Je grimaçais, étouffant ce rictus dans une nouvelle gorgée de bière. Je me plaisais à dire que j'allais bien et que rien de spécial ne se déroulait dans ma vie. Mais la vérité, c'était que j'étais toujours hanté par les fantômes de mon ex. Je ne pouvais passer une seule journée sans penser à elle, sans revivre l'enfer que j'avais vécu avec elle. Je revoyais sa violence aussi physique que verbale. Je sentais ses regards accusateurs, ses pensées si transparentes comme quoi j'étais responsable, j'étais mauvais, j'étais un poison à sa vie. Et je me consolais en me disant que jamais je n'avais rien fait de mal. Que j'avais agi pour elle, que j'avais voué ma vie, ces mois d'existence, à ce qu'elle aille mieux, à ce qu'elle soit heureuse. J'avais abandonné mon travail, j'avais mis un terme à mes études, j'avais craché sur mon propre bonheur pour elle. Je m'étais sacrifié tout entier. Pour qui ? Pourquoi ? Je fermais les yeux, repoussant ces sensations amères, ces flashs indociles et je me rattachais à sa dernière interrogation. Telle une bouée salvatrice dans un océan étouffant. Si je voyais quelqu'un. J'avais envie de sourire, plein d'espoir, plein de vie. Oh, que j'aimerai voir quelqu'un. Quelqu'un de bien. « Malheureusement, non. » prononçais-je sans regarder mon interlocutrice. J'inspirais profondément, nettoyant mon esprit des mauvais souvenirs à coup de gorgées de bière. « Tu sais, j'ai jamais été le mec qui a eu beaucoup de succès. » Je lui offris un délicat sourire. J'étais sincère, mais je ne prenais pas ça non plus comme une fatalité. A force, j'avais appris à rire de la situation, m'enfonçant dans l'optimisme qu'un jour je rencontrerai la femme de ma vie. « Et j'ai déménagé. J'ai un nouvel appart'. » déclarais-je, jouant le jeu des bonnes nouvelles. |
| | | Invité | Sujet: Re: Too weak for two weeks (Noah) Mer 23 Nov 2016 - 14:51 | |
| Ces quelques mots qu'il prononce lui font l'effet d'une grande bouffée d'air. Ils sont chaleureux, ils représentent aux yeux d'Hazel un immense réconfort qu'elle prend avec plaisir. Nolan l'aime toujours, peut-être moins qu'avant, mais rien n'est perdu. Elle ne perd pas son temps à se demander si Noah ne dit ça que pour lui faire plaisir, elle se plaît à penser que Nolan l'a simplement évoqué dans une discussion, qu'il a parlé d'elle, de ses sentiments pour elle. Inconsciemment, elle sourit. Elle baisse les yeux vers son verre, et son regard s'anime d'une lueur vive, brillante, il s'emplit de bonheur. Oh ce qu'elle aimerait qu'il soit là. Elle voudrait l'écouter parler, l'entendre lui dire qu'il l'aime, sentir ses doigts se mêler aux siens. Oh douce Hazel, aussi dépendante à l'amour qu'aux drogues. Tant de choses qui la détruisent à petit feu, mais pour lesquelles elle ne peut se passer. Pendant ces quelques secondes où elle ne parle pas, elle a l'impression que les bruits de son coeur cognant contre sa poitrine se font entendre à plusieurs mètres. Elle aimerait les contrôler, elle aimerait prouver au monde qu'elle n'est pas de ces filles qui dépendent d'un homme pour être heureuse. Et pourtant. Elle a fini par sombrer, elle aussi, à l'emprise qu'un être peut avoir sur un autre. Elle est mordue, totalement, et le revoir a ranimé en elle tous les sentiments qu'elle a trop longtemps gardés. Un an. Une année entière sans lui, sans sa présence, sans la douceur de sa peau et la chaleur de ses bras. À présent rassurée, elle se concentre sur Noah sans chercher à demander plus d'informations au sujet de son petit-ami. Elle a toujours été une personne bien Hazel, contrairement à ce que pourraient laisser croire les apparences. Elle se soucie des autres, elle leur a toujours porté un réel intérêt et se plaît à écouter leurs histoires. C'est peut-être d'ailleurs pour cette raison qu'elle aime tant l'écriture et ce pouvoir qu'elle a de créer de toute pièce des personnages ayant un passé, un futur, et entre les deux plusieurs craquelures. Les paroles de Noah la font secouer la tête de gauche à droite. « Tu te dévalorises beaucoup trop. T'es un beau garçon Noah, et en plus de ça tu es une personne si gentille, si attentionnée. » Elle hoche la tête comme pour confirmer ses paroles et termine le fond de son verre d'une traite avant de reprendre. « Peut-être qu'on devrait sortir un soir, toi et moi. Tu pourrais rencontrer quelqu'un qui sait, » ajoute-t-elle avec, à nouveau, ce sourire malicieux qui vient étirer ses lèvres. Hazel ne connait pas assez l'histoire de Noah. Elle sait qu'il est sorti avec une fille, que ça s'est terminé, mais jamais elle n'a cherché à connaître les détails. Et puis, ayant passé pratiquement toute sa vie dehors pour oublier la dure réalité de la vie, elle ne connait pas d'autres moyens pour lui changer un peu les idées. C'est ainsi qu'elle a toujours fonctionné Hazel, comme une fille de la nuit. En entendant la bonne nouvelle, elle se redresse et joint ses mains l'une contre l'autre. « Génial ça ! J'espère que tu m'inviteras pour ta pendaison de crémaillère. » Elle lui sourit, n'osant pas dire qu'elle vit toujours dans un motel minable, entourée d'araignées et de toxicomanes. |
| | | Invité | Sujet: Re: Too weak for two weeks (Noah) Lun 28 Nov 2016 - 2:41 | |
| Je n'ai jamais fait partie de cette catégorie de personnes qui ne possède aucune honte face aux sentiments qu'elles peuvent ressentir. Comme si je rejetais une grande partie de mon humanité, comme si j'étais épris d'un orgueil horriblement mal placé, j'ai depuis quasiment toujours été ce garçon taciturne. Cet enfant qui est incapable de dire quand quelque chose lui déplaît, inapte à montrer ses propres sentiments, à se battre pour son propre bonheur. Au nom d'Autrui, je suis bien capable de mouvoir des montagnes et définir les sensations que les uns portent vis-à-vis des autres. Il est aisé pour moi de remarquer que quelque chose ne va pas chez un ami, et parfois même deviner l'origine du problème. J'ai toujours été celui qui voulait prêter main forte, voulait conseiller, consoler. Cela vient peut-être du fait que je suis l'aîné de ma famille et n'ait que des sœurs. Je l'ignore. Mais ce que je sais pertinemment, c'est que depuis le jour où ma mère s'est moquée de moi pour afficher ma tristesse au grand jour au beau milieu de mon enfance, je me suis fait la promesse de ne plus jamais rien laisser filer. De ne plus jamais rien confier, avouer, car je finirais ridiculisé. Et maintenant âgé de vingt-six ans, loyal à l'enfant, je suivais toujours cet ordre.
Je ne dirais pas que je reste de marbre, je suis persuadé que ça se voit sur mes traits tirés et la brillance de mon regard quand quelque chose me perturbe, me tracasse. Mais mes mots, eux, restent toujours bloqués dans ma gorge. Ils y forment cette boule indigeste, impossible à évacuer. Alors je me contentais de dire à Hazel que je n'étais pas le genre de garçon qui plaît aux filles. C'était vrai, ou en tout cas, je m'en étais convaincu. Et même si Hazel démentait ce fait en me qualifiant de garçon attentionné, beau et gentil, j'avais comme un peu de mal à la croire. Je souris doucement toutefois lorsqu'elle proposait qu'on sorte tous les deux un soir. « Pourquoi pas, oui, » lui répondis-je, l'air absent. Mes doigts effleuraient inconsciemment le pansement à mon poignet. C'était devenu ma nouvelle tradition depuis mon retour ici. Jusqu'à ce que dans un élan de colère, je démolisse des biens du Elm Street. Je chassais ces sinistres images pour me plonger dans les bonnes nouvelles : mon travail, mon appartement. Je m'abreuvais un peu de sa réaction face à l'écoute de ma nouvelle, comme si ça me revigorait moi-même. « Je n'avais même pas pensé à en faire une, pour être honnête ! » répliquais-je en riant doucement, concernant la pendaison de crémaillère. « Mais dans tous les cas c'est clair que la porte est toujours ouverte pour toi. » Je lui offris un sourire sincère. Je laissais agoniser quelques secondes de silence, avant de la questionner, voilant mon embarras : « Tu es allée au Elm Street récemment ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: Too weak for two weeks (Noah) Lun 5 Déc 2016 - 14:20 | |
| Hazel a toujours eu du mal à gérer ses émotions, à mettre des mots sur ce qu'elle ressent, même à savoir si c'est positif, cette impression de destruction à l'intérieur de son propre corps. Elle qui n'a jamais vraiment eu droit à de l'amour déjà dès sa plus tendre enfance, elle qui a grandi dans la crasse des quartiers insalubres, entourée d'un tas de personnes qui ne se sont jamais intéressées à elle que pour le coté pratique. Sa facilité à se glisser partout, son charisme, ses talents en tant que danseuse. Là voilà aujourd'hui, prise dans un ouragan qui l'empêche de savoir quoi faire. Même si il n'est pas le premier homme qu'elle a aimé, Nolan est le seul qui a réussi à la faire se sentir aussi vivante. Utile pour une fois, aimée pour qui elle est, pas pour ce qu'elle fait. Sauf qu'évidemment, Hazel a peur. Peur de ne pas être à la hauteur, peur qu'il l'abandonne ou, au contraire, peur de finir par biser son coeur si pur, si sincère. Qui est-elle pour rendre quelqu'un heureux ? Elle ne sait même pas si elle en est capable, déjà qu'elle a du mal à prendre soin d'elle-même. Pourtant elle essaie. Elle cherche tant bien que mal à se faire une place ici, à Bowen. Elle n'est peut-être pas une citoyenne modèle, mais elle fait de son mieux pour ne plus être aussi dépravée que la Hazel de New-York. Elle essaie, elle se torture avec tous ces efforts qui la fatiguent mentalement. À la réponse de Noah, elle sourit d'un air songeur. « Cool, on s'arrangera. » Quand elle aura plus d'argent, quand elle ne devra plus passer sa soirée à gratter des verres à de parfaits inconnus. Elle sent ses doigts se remettre à trembler sous la table du bar. D'un geste nerveux, Hazel glisse ses doigts dans ses cheveux bicolores avant de réunir ses deux mains entre ses jambes. Elle parle de l'appartement de Noah, d'une possible crémaillère qui l'aide à penser à autre chose qu'au manque de drogue. « Je retiens l'invitation ! » répond-elle avec un sourire sincère avant que la question de Noah ne vienne faire se froncer ses sourcils. Le Elm Street ? Hazel ne connait pas le nom de tous les bars, mais ce dernier lui dit quelque chose. Elle réfléchit pendant plusieurs secondes avant de se redresser sur sa chaise. « Oui, j'y suis allée il y a quelques semaines. J'ai rencontré un type plutôt sympa d'ailleurs, un certain Isaiah. Mais je ne me suis pas vraiment éternisée. » Elle repense au type au briquet, à leur conversation divagante due au fait que lui comme elle avaient fumé. « Pourquoi ? » demande-t-elle en dirigeant à nouveau son attention vers Noah. |
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