i just never felt so alive -r.

Yo, Ania ! C'est Maxwell, rejoins-moi si l'envie te prend au complexe sportif pour 15h .

Tu n'étais pas trop certain si elle viendrait, peut-être parce que tu avais parlé d'un piano, de la revoir pour jouer éventuellement. Pourtant, tu n'avais pas su résister, tu te promenais en ville, tu étais allé faire un tour à l'office de tourisme pour y trouver une liste d'activité. Tu voulais surtout voir s'il y avait un orchestre dans la ville, tu aurais pu essayer de le rejoindre, mais même ça, il n'y en avait pas. Ou alors il était universitaire et donc il fallait être inscrit à l'université pour pouvoir en profiter. Ce n'était pas ton cas et tu n'avais pas envie de te relancer dans des études juste pour joindre un club probablement mort. Quoiqu'il en soit, tu avais vu autre chose et tu avais pensé à elle. Tu avais envie de la revoir, tu savais que ton message était sûrement maladroit, mais c'était le stress. Tu était nul pour draguer, nul pour approcher une fille. La preuve, la dernière fois tu aurais pu l'embrasser et au dernier moment tu t'étais décalé parce que tu avais eu peur d'elle, de sa réaction. C'était idiot, tu le savais très bien, surtout qu'elle t'aurait probablement laissé faire. Tu n'avais rien à craindre, à part toi-même. Ce rendez-vous serait l'occasion d'une seconde chance, d'apprendre à la connaître un peu plus et tu l'espérais, passer un bon moment. Tu regardais ta montre qui indiquait moins dix. Tu attendais avec un grand sourire et une fleur dans la main. Trop romantique ? Sûrement, au moins tu savais où tu voulais l'emmener en espérant que ce soit réciproque.

Tu regardais ta montre encore une fois, un peu trop rapidement parce que tu n'avais pas eu le temps de savoir l'heure qu'il était. Mais il était évident que toi, tu étais impatient. Tu ne voulais pas attendre une seconde de plus. Tu voulais juste profiter de son sourire, de son regard et de sa douceur. Te laisser porter sur un petit nuage et laisser ton coeur battre encore et encore plus vite. « Anastasia ! » articulais-tu en souriant, heureux de la voir enfin près de toi. Tu avais bien cru un instant qu'elle ne viendrait pas mais tu pouvais chasser tous tes doutes, toutes tes appréhensions maintenant qu'elle t'avait rejoint. Si elle était là, c'est parce qu'elle voulait bien te revoir et ça, c'était le point capital. « Euh.. Bien et toi ? » Pas vraiment, si tu voulais être honnête. Elle te rendait anxieux, nerveux et tu avais l'impression de perdre tous tes moyens maintenant qu'elle était là. Tu avais baissé les yeux sur ta main, pour y voir la fleur que tu ne lui avait toujours pas donné alors que ça devait déjà faire quelques minutes maintenant qu'elle était arrivée à côté de toi. Tu perdais la tête, mais pas ton sourire. « C'est pour toi !  » ajoutais-tu en tendant le bras pour lui donner l'hibiscus australien que tu avais acheté quelques instants plus tôt. En vu de votre projet de la journée, lui acheter une fleur n'avait pas été une très bonne idée, mais tu voulais faire un petit quelque chose en évitant d'acheter une rose parce que tu ne voulais pas rentrer dans les clichés. Pourtant Dieu sait que tu les aimes, les clichés. Mais pour une fois, tu voulais paraître un peu plus normal. « J'espère que tu as un bon équilibre, parce que tu vas en avoir besoin aujourd'hui ! » Au pire des cas, elle pourrait toujours s'accrocher au bord de la piste ou alors à toi. Tu étais assez bon avec des patins au pied, comme sur un skateboard d'ailleurs.

Tu n'aurais pas du, peut-être ou peut-être pas. Après tout, tu avais eu un coup de coeur pour cette fille. Dès que tu avais croisé son regard, tu t'étais senti transporté dans un autre monde. Il y avait des coeurs, des paillettes partout et son visage. Ce n'était pas la première fille que tu croisais à Bowen, il y en avait eu plusieurs même et tu étais tombé amoureux de chacune d'entres elles, mais là c'était différent. C'était une attirance bien plus forte. Avec les autres, tu n'imaginais pas une seconde avoir la moindre chance. Alors qu'avec elle, tu priais pour que ça arrive. En tout cas, ça avait l'air de lui faire plaisir, ce qui était un bon point pour toi. Il fallait juste que la journée continue sur cette lancée là. « Juste là ! » Tu montrais du doigt le gymnase derrière vous. Aujourd'hui il  s'y passait quelque chose de spécial. Ça n'avait lieu qu'une fois tous les trimestres alors autant dire que tu avais de la chance de pouvoir le vivre aujourd'hui parce que tu n'aurais pas pu attendre trois mois pour lui donner rendez-vous. A moins de vouloir faire passer le message contraire de ce que tu voulais vraiment. Tu l'invitais à te suivre à l'intérieur. « C'est comme une patinoire mais avec des patins à roulettes. » déclarais-tu doucement alors que les gens faisaient des tours de pistes sur une musique douce. Souvent des couples, parfois des familles, un cadre assez chaleureux pour être honnête mais c'est ce à quoi tu t'étais attendu toute la journée. « Est-ce que ça te tente ? » Tu tournais la tête vers elle, sans perdre ton sourire, espérant que ce genre de sortie pourrait lui plaire. De toute façon, tu allais vite le savoir. Mais toi c'était le genre d'activité qui te plaisait, parce que tu arrivais à retomber en enfance.

Elle t'avait suivi sans un mot, sûrement pressée de voir ce que tu avais en tête. Une idée peut-être un peu folle mais qui te tenait à coeur. Parce que tu trouvais ça romantique, ça serait comme danser mais avec des patins à roulette au pied. Et puis ça serait aussi l'occasion de retomber en enfance, toi qui aime les choses simples, toi qui aimait rire, c'était l'occasion parfaite. « Je n'aurais jamais honte d'être avec toi et tu pourras toujours t'accrocher à moi !  » ajoutais-tu avec un grand sourire. Tu étais prêt à être son pilier s'il le fallait. Et puis tu ne voyais pas pourquoi tu aurais honte. Elle n'avait pas un grand équilibre, et alors ? Si elle devait tomber, elle tomberait et si tu tombais avec elle, ça ne te faisait pas peur. Tu serais le premier à en rire au contraire. Il ne fallait pas qu'elle s'inquiète pour toi, tu te souciais assez peu de l'image que tu pouvais renvoyer, tant que tu vivais ta vie et que tu te sentais libre de faire tout ce que tu veux. « Tu préfères 4 roues au milieu ou deux en haut et deux en bas ? » Pour toi, tu avais assez de confort en ayant les quatre roues sur la même ligne, mais si pour elle, elle avait peur de perdre l'équilibre l'autre paire serait sûrement plus adaptée. Elle aurait peut-être le sentiment d'avoir comme des petites roues de sécurité mais tu étais prêt à prendre comme elle, pour pas qu'elle ne se sente ridicule ou tu ne sais quoi d'autre. Tu étais prêt à la suivre quoiqu'il arrive puisque c'était toi qui la mettait dans cette situation. En plus tu pourrais avoir une bonne excuse pour lui tenir la main tout le temps de l'activité.

« Très bon choix ! » ajoutais-tu avec un fin sourire. Tu ne voulais pas qu'elle se sente nulle de prendre ceux là, il n'y avait aucune raison pour que ça arrive. D'ailleurs, tu avais jeté un coup d'oeil à la piste tout à l'heure et la plupart avait fait le même choix qu'elle. Pour deux raisons : le confort et la stabilité. Tu étais de cet avis là, toi aussi. « Moi ? Je vais prendre les mêmes que toi. » Tu n'avais pas envie de faire le mariole, de montrer de quoi tu étais capable, parce que tu étais capable de prendre les autres, de faire des petits sauts de cabris et autres figures improbables. Tu étais là pour passer du bon temps avec elle, pour profiter d'une après-midi en lui tenant la main, tournant sur une piste avec de la musique en fond sonore. Le genre de premier rendez-vous qui peut bien marcher à condition de se lancer. « Mais sinon oui, je suis assez à l'aise, j'aime beaucoup la patin sur glace alors quand j'ai un peu de temps, je pratique. » Tu n'y allais pas souvent quand tu étais enfant parce que la place coûtait un peu cher pour toi et que si tu pouvais y aller une fois tous les deux mois, tu le faisais, mais quand tu y allais, tu y allais. Tu arrivais à l'ouverture et tu repartais que quand la patinoire allait fermer ses portes. C'était une façon d'occuper certains samedis. Tu pouvais prétexter avoir une vie sociale, y aller avec des amis, même si souvent, tu étais seul, parce que c'était plus simple ainsi. Et puis quand tu avais fait un saut à New-York, tu avais aussi profité de la patinoire à Central Park avant qu'elle ne soit retirée et remise l'an prochain. « Prête à entrer sur la piste ? » demandais-tu une fois tes patins accrochés au pied, prêt à rouler, rouler et encore rouler. Là au moins, c'était le sol, elle n'avait pas grand chose à craindre et tu étais toujours là pour l'aider à se placer, pour l'aider à glisser et pour lui donner la confiance nécessaire pour se lancer dans le bain. D'ailleurs, tu lui tendais la main avec un grand sourire, un peu rouge sur les joues parce que tu étais intimidé.

Elle ne se sentait pas vraiment prête mais elle venait d'attraper ta main, s'approchant de toi pour te déposer un baiser aux coins des lèvres. Tu esquissais un léger sourire, tu avais envie de sautiller mais c'était une mauvaise idée. Tu ne savais pas comment exprimer ton excès de sentiment, tu étais heureux. Plus qu'heureux même. Tu voguais sur un petit nuage, tu avais l'impression d'être le plus chanceux au monde, mais tu étais incapable de t'exprimer dessus. Un handicapé de l'amour, qui tombait amoureux de chaque femme qu'il croisait. Si ça c'était pas triste, tu ne savais pas ce que c'était. « Alors en piste. » Tes joues étaient un peu rouges mais tu tentais de passer au dessus, pas le moment pour te faire déconcentrer sinon tu serais incapable de la guider. « Tu n'as qu'à tenir ma main et me faire entièrement confiance, tout se passera bien ! » Sans plus attendre, tu poussais une jambe sur la piste, l'entraînant avec toi. Son équilibre au départ n'était pas des plus faciles mais elle tenait ta main de toute ses forces, se laissant emporter. D'autant plus que vous n'étiez pas obligés d'y aller comme des barbares, que vous pouviez faire un pas après l'autre puisque les quatre roues vous apportez une assez grande stabilité pour permettre de faire du sur place. Ce qui aurait été plus compliqué pour toi si tu avais pris l'autre paire. Mais tu avais été plus malin pour une fois. Après un premier tour de piste, tu te mis devant elle pour faire de la marche arrière, attrapant son autre main. Vous étiez comme dans une bulle, comme s'il n'y avait que vous et tu ne quittais pas son regard. « Tout va bien ? » demandais-tu avec un petit sourire aux coins des lèvres.