If I had you

Après tout ce remue-ménage qui s'est passé dans sa vie ces dernières semaines, Ezra a besoin de faire le vide dans sa tête. Il ne veut plus penser à Devan, bouquet à la main, s'excusant pour ses conneries. Il ne veut plus se remémorer une énième fois cette soirée Halloween passée avec Thiago, celle où ils ont dérapé il ne sait trop comment, au final. Parce qu'il voulait oublier mais qu'à la place, il s'est rajouté de nouvelles hantises. À quoi il joue bon sang ? Ça ne lui ressemble pas ça, il n'est pas de ceux qui vont voir à droite à gauche sans être en couple. Ce n'est pas lui. Une main dans la poche de son jeans et l'autre tenant la laisse de son chiot, un bonnet violet vissé sur la tête, Ezraël ne regarde pas où il marche. Il est trop perdu dans ses pensées que pour faire attention aux personnes présentes autour de lui. Il ne se concentre que sur Nala, son labrador de sept mois déjà qui gambade joyeusement à un mètre devant lui. À force de ne pas faire attention, il finit par bousculer quelqu'un sans s'en rendre compte et relève immédiatement la tête pour s'excuser auprès de cette personne. Sauf qu'à la place, aucun son ne sort de sa bouche. Il reste planté là, comme un abruti, à regarder cette fille aux longs cheveux qui tient la main d'une enfant au visage recouvert de crème glacée. Son coeur se sert, et ses doigts exercent une pression plus forte autour de la laisse de Lana qui vient s'asseoir à ses pieds. « Mads ? » C'est instinctif, il l'a toujours appelée comme ça et ne réfléchit même pas à si il en a encore le droit ou pas. Après tout ce temps, il aimerait la prendre dans ses bras. Lui demander comme elle va, si elle est heureuse, ce qu'elle devient. Elle a les cheveux plus longs que lorsqu'ils étaient ensemble et, d'un coup, Ezra se sent prendre un coup de vieux. Ça date bordel. Ça fait quoi, six ou sept ans ? Elle a toujours un aussi beau visage. « Je croyais que t'étais plus à Bowen, » lâche-il sans trop savoir quoi dire d'autre, un peu pris au dépourvu. À ses pieds, Lana se relève et s'approche de la petite avant de venir lui lécher le visage.

Pendant des secondes qui lui paraissent interminables, Ezraël ne bouge pas. Il reste planté là, comme un crétin, à regarder cette fille qu'il a aimée de tout son être pendant tant d'années. Pas seulement trois, il a encore longtemps éprouvé des sentiments pour elle bien après la rupture. Sa Mads, sa princesse, celle pour qui il aurait tout donné. Sa vie. Et il a tout brisé, il a laissé s'échapper d'entre ses mains ce bijou si précieux qui s'est brisé en milles morceaux à ses pieds. Il la regarde elle, ses cheveux qu'il a si souvent caressés, cette bouche qu'il a longtemps embrassée. Il aimerait retourner en arrière, ne pas lui faire du mal, s'effacer de sa vie avant même d'y entrer car il sait que jamais il n'aurait été capable de la rendre heureuse comme elle le mérite. Aurait-elle été la même sans lui ? Et lui, serait-il encore en vie sans elle ? Peut-être que non. Peut-être même qu'il l'aurait réussi son suicide, si elle ne l'avait pas fait changer d'avis à la dernière minute. Seconde, en fait. Surprise, je suis toujours en vie. Il se retient de dire ça, gardant cette stupide pensée dans un coin de sa tête. « Ça va, je crois, » dit-il simplement en lui souriant avant de remarquer Lana qui léchait le visage de la petite. Il la tire doucement, voyant bien que son chien effraie l'enfant. Qui est cette enfant ? Il ne l'a jamais vue, et ça l'effraie un peu. Tant de temps s'est écoulé depuis leur bonheur à deux, mais tout a-t-il à ce point changé ? Il a l'impression qu'une vie entière les sépare à présent, qu'elle a avancé et que lui, il est resté coincé au même endroit. Un ami, elle le considère comme un ami. Le mot lui serre le coeur, mais il n'a le droit de rien dire. Ils ne sont plus rien, ils ne le seront jamais plus. Ezra sourit à l'enfant et s'accroupit pour arriver à sa hauteur. « Salut toi, » dit-il avec un sourire aux lèvres, lui faisant un petit signe de la main. Il se redresse enfin pour faire face à Maddie qui s'intéresse à présent à son chiot. « Elle s'appelle Lana. Elle a 5 mois, je l'ai trouvée dans un refuge. » Il regarde Lana à son tour, sa petite boule d'amour qui est aujourd'hui celle qui remplit le vide qu'il a dans le coeur. À nouveau l'attention d'Ezra se porte sur l'enfant. « C'est... la tienne ? » ose-t-il demander d'une voix incertaine.

Il a toujours aimé les enfants, sans pourtant n'en avoir fréquenté bien souvent. Même si il ne sait jamais trop comment réagir face à eux, Ezra ne peut s'empêcher de les trouver attendrissants, et d'apprécier cette façon si particulière qu'ils ont de voir le monde. Les enfants sont si différents des adultes, tellement loin du surplus d'hypocrisie qui dégouline des plus âgés, qui les force à sourire, qui fait du mal. La petite n'a pas l'air rassurée et il se relève donc, préférant ne pas l'effrayer plus que ça. Il est arrivé à Ezra de se demander si un jour il aura des enfants. Peut-être qu'il en aimerait un, ou deux. Une fille puis un garçon. Une princesse à protéger et un petit gars avec qui jouer au foot. Ou le contraire, qui sait. Maddie lui parle de Lana, du fait qu'elle doit sûrement être heureuse, et Ezra ne peut que sourire à cette affirmation. Oh ça, on ne peut pas dire que le chiot manque de quoi que ce soit. Sa maison déborde de jouets pour elle, des sachets de croquettes parfois déchiquetés et des fenêtres avec des traces de pattes faites à la boue. « Elle me le rend bien, » dit-il en regardant son chiot, maintenant sagement assise à ses pieds, attendant simplement de continuer sa promenade. En relevant les yeux vers Maddie, il remarque bien que sa question la rend perplexe. Il n'a pu s'en empêcher, tellement de temps s'est écoulé depuis la dernière fois qu'ils se sont vus. Il ne sait pas ce qu'il lui est arrivé, ce qu'elle est devenue, si elle est heureuse aujourd'hui. Ni même si elle a quelqu'un. « Ah, je vois. C'est cool pour eux. » Il sourit maladroitement, le regard fuyant. Ezra a connu la famille de Maddie, il se souvient de ses frères avec qui il a partagé des repas à de nombreuses reprises. Et pourtant, aujourd'hui, il a l'impression que tout ce petit monde n'est plus fait que d'inconnus pour lui. Il se sent tellement loin d'eux, d'elle. Sa gorge se noue et il toussote pour faire partie la sensation, mais celle-ci ne semble pas prête à décoller. La question qu'elle lui pose le surprend, et il relève subitement les yeux vers son visage avec une lueur d'espoir dans le regard. Elle lui propose de rester avec elle. Cette fois, c'est son ventre qui se noue. Il n'a pas le temps de répondre tout de suite que Juliet fait une approche près de Lana qui se relève immédiatement, battant l'air de sa queue. Ezra rit. « Oui, pourquoi pas ! » s'exclame-t-il en souriant avant de regarder à nouveau Maddie. Il se retient de lui dire qu'en réalité, il meurt d'envie de passer du temps avec elle. Ezra enfonce sa main libre dans la poche de son blouson, l'autre serrant toujours la laisse. « En tout cas, t'as pas changé. T'es toujours aussi... » Il se stoppe. Non, il ne peut pas lui dire qu'elle est belle. Pas dans ces circonstances. « Enfin, t'as l'air bien. » Un rapide sourire nerveux avant de fixer le sol. Il se sent comme un gamin, un ado devant la fille qui lui plaît et qu'il n'arrive pas à inviter au bal de promo.

Cool, sérieusement, il n'aurait pas pu passer pour pire idiot avec ce mot pitoyable. C'est bien Ezra ça. Maladroit, à toujours s'emmêler les pinceaux, à ne jamais savoir vraiment quoi dire ou comment agir. Il a changé pourtant depuis l'adolescence, il est plus sûr de lui, plus confiant, plus entreprenant aussi. Et pourtant, se retrouver là devant Maddie lui donne l'impression d'avoir à nouveau seize ans. Il est redevenu le gamin timide, celui qui perd ses mots. Revoir Mads lui fait l'effet d'un énorme claque en plein visage, comme si tout son passé avait décidé de se pointer devant lui, de lui rappeler ses conneries et à quel point il a été stupide de foutre en l'air tout leur bonheur. Heureusement, Maddie ne semble pas vraiment vexée. Elle lève les yeux au ciel, mais Ezra se souvient qu'elle faisait souvent ça même du temps où ils étaient ensemble. C'est qu'elle a du caractère sa copine. Ex-copine. Elle en avait pour eux-deux en réalité. Alors qu'ils se dirigent vers le parc, il serre la laisse de Lana entre ses doigts comme pour se raccrocher à quelque chose qu'il est sûr de ne pas foirer. Il a peur de tout rater, encore, de faire fuir Madison et de ne peut-être plus jamais la voir. Il a peur de ré-ouvrir une vieille plaie, de la briser une nouvelle fois, de la voir pleurer où il ne sait quoi. Sauf qu'elle lui dit aller bien, et elle donne l'impression de le penser. En guise de réponse, Ezra lui sourit avant de porter son attention vers l'horizon. « Oui, je vais plutôt bien. J'ai même repris la guitare. » Son instrument préféré, celui auquel il joue depuis qu'il est gamin, celui qui lui a servi à chanter son amour à Mads. Mais aussi, celui qu'il a abandonné durant sa dépression. Ezra repense à cette soirée avec Ryder, au fait qu'il a été capable de monter sur scène devant une vingtaine d'inconnus. Se concentrant à nouveau sur Maddie et la petite Juliet, Ezra ne peut que s'attendrir devant cette scène où l'une et l'autre ont l'air si complices, si proches. Pendant un court instant, il se surprend à penser qu'elle aurait pu être une bonne mère. Pleine d'amour, de douceur, à faire des petits gâteaux et à embrasser ses enfants sur les deux joues pour leur dire bonne nuit. Ezra, pendant longtemps, il pensait qu'il finirait sa vie avec elle. Sauf qu'elle est merveilleuse Maddie, et lui... lui n'est qu'un poison pour elle. Enfin, il était. Aujourd'hui, tout est différent. Ils sont différents, presque devenus des étrangers même. C'est étrange de réaliser qu'un être qui a partagé trois ans de sa vie puisse continuer de vivre par après, comme si rien n'était arrivé. Comme si ils n'avait jamais été ensemble. Ezra est ramené à la réalité par une réflexion de Juliet qui le fait doucement rire. « Pas très non, » lâche-t-il taquin en relevant les yeux vers Maddie. Vient la fameuse question. Ce qu'il devient ? Même Ezra n'est pas certain de qui il est réellement, ou de ce qu'il veut. Il décide de lui parler comme il l'aurait fait à n'importe qui d'autre, bien que Mads reste malgré tout loin d'être n'importe qui. « J'ai un job à la bibliothèque de la ville, une maison que j'ai achetée récemment. La journée je la passe soit à la bibli, soit avec Lana. Je sors parfois le soir, je vais écouter des groupes de musique. Bref, rien de passionnant, et toi ? » Il se concentre sur elle, oublie presque le monde autour d'eux, beaucoup trop impatient de savoir ce qu'elle est devenue.

Il a l'impression que le temps où ils ont été ensemble, heureux, à retomber amoureux l'un de l'autre tous les jours remonte à bien plus que quelques années. Ezra se sent soudainement tellement loin de Maddie, comme si le temps avait suffi à les transformer en deux parfaits inconnus. En même temps, cela fait si longtemps qu'ils ne se sont plus vus, si longtemps qu'ils n'ont plus parlé, qu'ils ne se sont plus raconté leurs joies, leurs problèmes, ce qui tient leur vie en place. Aujourd'hui, Maddie est tellement différente de la fille qu'il a connue, qu'il a aimée jusqu'à vouloir en mourir. Elle n'est plus une ado à moitié garçon manqué, elle n'a plus ses cheveux courts d'autrefois, ou ses vieilles baskets usagées par le temps. C'est une femme maintenant, alors qu'Ezra, il a l'impression d'être resté le même gamin trop naïf et trop immature. Lui parler comme s'ils n'étaient que deux vieux amis qui se retrouvent après un long moment lui fait ressentir un pincement au cœur. Qui pourrait croire qu'eux-deux ont été ensemble, à part eux-mêmes ? Ils s'échangent à peine quelques regards, quelques sourires, et Ezra ne sait même pas comment se positionner par rapport à tout ça. Que faire ? Comment réagir ? Il l'écoute parler et hoche en même temps la tête. Quand elle lui annonce qu'elle joue encore du piano, il relève brusquement la tête. « Ah bon, tu joues encore ? » Peut-être qu'il ne devrait pas souligner ce détail, mais Ezra ne peut s'empêcher de voir là une opportunité de peut-être renouer contact avec elle. Il n'a pas le temps d'en dire plus, la petite répond comme si elle venait tout juste de lire dans ses pensées. Tout en souriant, il croise le regard de Maddie. « Je serais ravi d'entendre ta marraine jouer. » Et peut-être même jouer avec elle, qui sait. Comme au bon vieux temps, comme quand ils avaient encore seize ans. « Enfin, je ne voudrais pas te déranger. Je me doute bien que tu as mieux à faire que de jouer avec un vieil ami et sa guitare. » Il appuie sur le mot ami, sous-entendant bien sûr totalement autre chose que Juliet ne pourrait pas comprendre. Ezra s'installe aux cotés de Maddie une fois arrivés à la pleine de jeux. Il regarde la petite s'en aller pendant plusieurs secondes avant de s'appuyer contre le dos du banc. « Je suis désolé Maddie. Désolé pour tout ce que s'il s'est passé, même si ça remonte à il y a des années. Mais je crois que je m'en voudrais toute ma vie pour ce que je t'ai fait vivre. » Il ne la regarde pas, fixe devant lui et commence à jouer nerveusement avec un des boutons de sa veste en jeans.

Sa réponse est froide, presque cassante. Immédiatement, Ezra baisse les yeux vers ses mains aux ongles rongés. Une sale manie parmi tant d'autres. Il ne dit rien, acceptant une à une les réflexions de Maddie et toutes ses façons d'agir comme s'il n'était qu'un inconnu qu'elle prenait plaisir à détester. Et peut-être que c'est le cas, peut-être qu'elle le déteste. À ça, Ezra a envie de se révolter. Il aimerait se lever, et lui crier que bordel, ce n'est pas de sa faute si il a vécu une foutue dépression. Qu'il ne l'a pas choisie, ne l'a pas voulue, et que ça n'a pas été aussi facile de se battre contre tous ces démons qui s'en prenaient à lui jour après jour. Sauf qu'à la place, il se tait. Il ravale sa salive et ne la regarde même plus. Avec plaisir, c'est ça. Il ne relève à nouveau pas, il a l'impression que ses paroles sonnent totalement faux. Plus jamais ils n'appartiendront l'un à la vie de l'autre. Il se sent de trop et, sincèrement, il a envie de partir. De lui foutre la paix, de lui offrir ce cadeau que plus jamais ils ne se verront. Et pourtant, il reste là sans trop savoir pourquoi. Parce qu'il est faible, incertain, et qu'il ne sait pas si la meilleure solution est de rester ou de s'en aller. Et comme un con, il tente de s'excuser. Elle jette ses paroles avec seulement quelques mots, et ça lui fait l'effet d'une belle claque en plein visage. « Waw, je savais pas que tu me haïssais à ce point là. » Directement, son visage se referme. Ses traits se font plus durs, plus impassible. Il n'a plus l'air triste, ni même en colère. Il est juste... neutre. Fermé au monde, sur lui-même. Ne gâche pas tout. La phrase résonne dans sa tête comme un énième reproche, une énième gifle. Parce que oui, il fout toujours tout en l'air Ezra. Il n'est bon que pour ça. Sa gorge se noue, mais heureusement aucun signe de tristesse n'apparaît sur son visage. Il n'a pas envie de changer de sujet. Il a envie de crier, de s'époumoner, d'exprimer sa haine contre le monde. Contre lui-même. Alors que sa mâchoire se serre, il hoche lentement la tête. « Ouais, si tu veux. » Pourquoi il a parlé ? Pourquoi il a fallu qu'il révèle ses émotions, ses sentiments, alors qu'il sait pertinemment que ça ne lui a toujours fait que du tort ? Il continue de fixer le vide. « Je sais pas quoi te dire Maddie. » Maddie, plus Mads. Ce surnom finira certainement par disparaître totalement un jour ou l'autre si ce n'est déjà fait. « J'ai l'impression que... j'sais pas. Que tu me détestes. Je vais pas te parler du beau temps alors que tu me regardes comme si j'étais le pire des abrutis. »

Ça aurait pu être pire. Lui s'énervant, elle se défendant, eux finissant par faire une scène devant tout le parc, devant Juliet. Sauf qu'aujourd'hui, ils ne sont plus des enfants. Ezra et Maddie sont devenues des adultes, capable de gérer leurs émotions, de garder la vérité en eux si jamais elle est trop sombre pour être prononcée. C'est peut-être mieux ainsi. En dire assez pour ne plus s'attacher, mais ne pas en dire trop pour ne pas blesser. Et puis, contre toute attente, elle finit par s'excuser. Ezra ne la regarde d'abord pas. Il serre ses deux mains entre ses cuisses, regarde le sol et laisse quelques mèches de cheveux trop longues recouvrir ses yeux. Il ne veut pas la regarder, il s'en sent incapable. Il se concentre donc sur la petite, s'attendrit devant sa joie de vivre, l'envie pour réussir à être si heureuse même lorsqu'elle n'a pas de compagnon de jeu. « Tu ne le seras pas, » dit-il pour la rassurer, mais aussi pour se conforter dans l'idée que non, il ne se fera plus du mal avec cette histoire comme il a pu s'en faire. Pas à cause d'elle, mais parce qu'il avait toujours peur de mal agir avec elle. De ne pas être à la hauteur, de la blesser, d'être celui qui gâchera sa vie. En la retrouvant, Ezra a réalisé à quel point Maddie était mieux depuis qu'ils n'étaient plus ensemble. Et pourtant, ses mots mais aussi les tremblements dans sa voix semblent dire le contraire. « Ne sois pas désolée. T'as raison, je devrais pas ramener ça sur le tapis. J'ai fait une erreur, pas qu'une même, et c'est pas en m'excusant des années après que ça changera quelque chose. » Il soupire. Ses derniers mots, cependant, le font tourner la tête dans sa direction. Il lève un instant les yeux vers ce couple qu'elle désigne puis s'attarde à nouveau sur elle. « Mads, je... » Il ne sait pas comment terminer sa phrase. Alors qu'elle recouvre son visage de ses deux mains, Ezra pose une des siennes sur son genoux. « Pleure pas, je t'en supplie. Je veux pas être celui qui continuera de te briser le coeur encore et encore. » Cette fois, c'est sa voix à lui qui se brise. Ezra se mord la lèvre et espère croiser son regard.