i'm magnetised #2 (béré)

Tu t'es dis qu'il allait mettre pas mal de temps avant de venir, le temps qu'il rende la voiture, qu'il prépare ces affaires et qu'il revienne avec un moyen de locomotion bien plus lent qu'une auto, vu l'heure, les bus ne roulent plus depuis au moins une bonne heure déjà. Tu décides alors de prendre une bonne douche bien chaude, une lonnnngue douche, histoire de te détendre un peu par rapport à tout ça. C'est vrai que la soirée fut forte en émotion, comme à chaque fois que tu passes du temps avec Cam, tu te demandes d'ailleurs comment vont être ces jours avec lui, t’espère que plus rien ne va se mettre en travers de ton bonheur, cette fois. C'est pas gagné. En tout cas, actuellement, tu te sens bien, t'es heureuse d'être avec lui, t'es heureuse tout court. Mais t'as toujours ce truc en toi qui t'empêche de lui dire, qui t'empêche de lui donner ton cœur, c'est trop tôt, t'as trop peur. Est-ce que t'en seras capable un jour ? Ou est-ce que tu vas te dégonfler, encore une fois, et l'envoyer chier à contre cœur, pour de bon ? T'en sais rien, pour le moment, t'en sais foutrement rien … Tu sors finalement de la douche, une serviette autour de la poitrine, et tu t'installes sur le rebord de ton lit, la salle de bain étant reliée à la chambre. Tu commences à démêler tes cheveux humides, lorsque tu entends Cam entrer dans l'appartement, déjà ? Il a fait vite. Tu l'entends ouvrir la porte, et un sourire se colle sur tes lèvres, toujours entrain de brosser ta -beaucoup trop- longue chevelure. « Tu peux entrer, je dors pas ... » Fais-tu d'une voix douce et chaleureuse.

Tes joues commencent à rougir lorsque tu sens son regard perçant glisser sur ton corps, tu commences à te sentir un peu mal à l'aise, à te sentir observée, de façon beaucoup trop insistante. Tu devrais être flattée qu'un homme tel que lui soit à ce point attiré par toi, des filles, il en voit tout les jours, toutes plus belles que les autres, mais il ne les regarde pas de la même façon qu'il te regarde toi, ô non, ça n'a rien à voir. Personne ne t'a jamais regardé comme ça auparavant, c'est comme si on pouvait lire dans ses yeux tout l'amour qu'il te porte. Est-ce qu'il y a ça aussi, dans tes yeux ? Ces étoiles qui pétillent ? Sans doute, en tout cas, c'est ce que ton cœur est entrain de te crier en ce moment même, tu l'entends dans ta poitrine, devenir fou à chaque fois que tu poses les yeux sur lui. « Non, c'est bon … J'ai fini, de toute façon. » Fais-tu à voix basse, les joues encore roses. « Tu peux t'installer, je reviens. » Ajoutes-tu avant de poser ta brosse sur la table de chevet, tes cheveux parfaitement démêler. Tu te lèves pour aller dans la salle de bain, laissant la porte entre ouverte, tu te sèche les cheveux pendant quelques minutes, les laissant tout de même un peu humide pour ne pas trop les abîmer par la chaleur, et tu retires ta serviette de bain pour enfiler un grand t-shirt xxl et une culotte. Tu retournes ensuite dans la chambre, un sourire timide sur les lèvres. « Tu veux qu'on fasse quoi ? … T'es fatigué ? Tu veux dormir tout de suite, ou qu'on regarde un film ? ... »

Est-ce que ça va être comme ça tout les soirs, maintenant ? Est-ce que tu vas devoir te retenir de lui sauter dessus à chaque instant ? Mais quelle bêtise tu as faites, Bérénice, quelle idée t'as eu d'inviter ton meilleur ami qui te fais fondre à loger chez toi … Tu sais que tu vas craquer à un moment ou à un autre, si c'est pas ce soir ça sera demain, et ainsi de suite. T'as plus le droit à l'erreur, t'as plus le droit d'agir sans réfléchir. Tu t'installes à côté de lui, ramenant une de tes jambe en dessous de toi pour te mettre le plus confortablement possible. Tu le regardes en te mordant inconsciemment la lèvre inférieur, et tu passes tes doigts dans ses boucles, retirant au passage une petite poussière qui se trouvait dans ses cheveux. Putain, qu'est-ce que t'as envie de l'embrasser, c'est dingue. Qu'est-ce qui te retiens, Béré ? Il t'aime, tu l'aimes, c'est pas possible d'être aussi stupide, de pas saisir l'occasion d'être heureuse, d'être au summum du bonheur. Mais ouais, c'est ça, t'es trop conne, Bérénice. Tu reprends tes esprits, détournant ton regard du sien. Tu hausses les épaules. « Je sais pas trop quoi regarder … C'est quoi ton film préféré ? » Fais-tu en reposant tes yeux sur lui, lui lançant un fin sourire avant d'attraper ton ordinateur pour l'allumer.

Tu t'en fous, en réalité, t'as même pas envie de regarder de film, de toute façon, tu réussiras à suivre avec Cam à côté de toi, tu serais beaucoup trop distraite, tu préfères de loin contempler son visage pendant des heures, c'est mieux qu'un film de Steven Spielberg, mieux que tout. Tu l'écoutes à peine, ton ordi sur tes genoux, et tes yeux qui se concentrent sur tout sauf sur l'écran de celui-ci. T'as les yeux posés dans les siens, un sourire scotché sur les lèvres. Tu réponds même pas à sa question, laissant un léger silence s'installer. Tu sens ton cœur paniquer dans ta poitrine, t'as l'impression qu'il est prêt à te lâcher dans la minute qui suis. Retiens toi, Béré. Tu te mords la lèvre inférieur, observant son doux visage, son visage parfait, si te demandait ce que tu n'aimes pas chez Cam, tu ne saurais même pas quoi répondre. Puis merde, tant pis. Tu craques. T'approches ton visage du sien, lentement, et tu poses tes lèvres sur les siennes, les effleurant à peine, avec douceur.

T'aurais espérer qu'il te repousse, qu'il écarte tes lèvres des siennes violemment en te demandant à quoi tu joues. Tu le sens se rapprocher de toi, tu le sens répondre à ton baisé, et ça te donne juste envie de le rendre encore plus passionné, encore plus sauvage. C'est fini maintenant, tu peux plus te contrôler, tu peux plus t'arrêter, rien qu'un simple baisé te rend complètement folle, rien que de le sentir près de toi te fait perdre pied. Tu passes une main derrière sa nuque, ta respiration devient plus forte, ton cœur devient dingue. Tu te colles à lui, complètement, comme si t'avais envie de ne faire plus qu'un avec son corps. Arrête, Béré, tu sais que c'est mal, tu sais que tu le fais souffrir, mais non, tu peux pas t'arrêter, au contraire, t'as besoin de rendre les choses encore plus difficile. Tu te soulèves pour te poser à califourchon sur lui, continuant de l'embrasser avec plus d'entrain qu'avant, montrant toute l'envie qu'il y a en toi. Tu finis par reprendre le contrôle au bout de quelques temps, détachant doucement tes lèvres des siennes, à bout de souffle. Tu regrettes. « … Je suis désolée … » Fais-tu, à voix basse.